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02/02/2023

"Les mesures corona doivent être arrêtées immédiatement, plutôt qu'au début de l'été !"

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Autriche.

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Herbert Kickl, président du FPÖ : "Les mesures corona doivent être arrêtées immédiatement, plutôt qu'au début de l'été !"

01/02/2023

"L’embarras de la Présidence du Conseil, entre l’agacement du ministre Carlo Nordio et la gaffe sur la "sobriété"."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre toujours sur l’affaire de l’anarchiste Alfredo Cospito, et notamment sur le débat à la Chambre à la suite de révélations par un chef de groupe de Fratelli d’Italia de comptes rendus détenus par le ministère de la Justice, et des accusations lancées contre le PD  : « L’Affaire Cospito déclenche une bagarre à la Chambre » - Donzelli (Fdi) lance des propos durs à l’encontre des élus du PD, qui rétorquent « il a dévoilé des informations confidentielles » (Corriere della Sera), « Cospito, la tempête au sein du gouvernement » - Le député de Fdi Donzelli révèle le contenu des écoutes confidentielles de la police entre l’anarchiste et les chefs mafieux. Les oppositions le qualifient d’ « analphabète institutionnel » (La Repubblica), « Affaire Cospito, la droite marque contre son propre camp » - En critiquant la visite des parlementaires de l’opposition à l’anarchiste, Donzelli révèle des informations confidentielles. Serracchiani (PD) « il en répondra devant le juge » (La Stampa), « Cospito et les chefs mafieux voulaient « démonter » le régime d’isolement strict » - Les écoutes révèlent la stratégie de l’anarchiste (Il Messaggero). Le quotidien économique titre sur le rapport annuel de la Banque Européenne d’investissement « Les crédits détériorés sont en hausse, le PIB à -0,1% mais [le risque d’une] récession s’éloigne » (Sole 24 Ore). Enfin, le quotidien romain titre toujours sur la réforme de l’autonomie régionale « Autonomie, le Centre et le Sud sont pénalisés » - Le projet de réforme, qui sera présenté demain en Conseil des ministres, prévoit des soutiens plus importants pour la Vénétie et la Lombardie (Il Messaggero).

COULISSES, Corriere della Sera, de F. Verderami, « L’embarras de la Présidence du Conseil, entre l’agacement du ministre Carlo Nordio (Frères d'Italie) et la gaffe sur la ‘’sobriété’’ » : « Le Palais Chigi est inquiet car les récents rebondissements dans le débat sur le régime d’emprisonnement le plus sévère enveniment les rapports aussi bien avec l’opposition qu’au sein du gouvernement. Les conséquences pourraient être graves et pas seulement politiques. Le membre de Fratelli d’Italia et vice-président du Comité Parlementaire pour la Sécurité de la République, Giovanni Donzelli, a prononcé un discours hier à la Chambre qui devait servir à justifier la position intransigeante de la majorité, à savoir le transfert du détenu anarchiste Alfredo Cospito pour de mauvaises conditions de santé tout en maintenant le régime d’isolement strict à son égard. Mais le Parlementaire a été trop loin et a révélé dans son argumentation des éléments confidentiels du dossier sur l’affaire en cours. Des documents classés appartenant au ministère de la Justice dont il a eu vent par le sous-secrétaire à la Justice et responsable du Département de l’administration pénitentiaire, Andrea Delmastro, lui aussi membre de Fratelli d’Italia. Ce dernier admet en avoir parlé avec son collègue et ami, déclenchant la colère du Garde des Sceaux pour cette fuite d’informations et contraignant Giorgia Meloni à intervenir auprès des alliés pour tenter de limiter les dégâts. Le reste de la majorité a pris ses distances de façon assez froide vis-à-vis de ce collègue, excepté Carlo Nordio qui a exprimé toute sa déception et demandé à son ministère de procéder aux vérifications nécessaires. Reste à voir si le vice-président du COPASIR démissionnera ou non, comme le demande l’opposition. Le maintien de Delmastro au ministère de la Justice est également remis en cause. Mais le tort est fait surtout à Meloni qui tente de faire retomber les tensions et de préserver les dirigeants issus de son parti. La polémique est destinée à monter, avec la contribution de l’opposition qui dénonce la tentative de la majorité d’associer ‘’une certaine gauche’’ et les groupes anarchistes. Les adversaires visent à mettre en difficulté la Présidente du Conseil sur le thème délicat de la Justice et même si l’opposition dit ne pas vouloir s’en prendre à lui, Carlo Nordio s’inquiète de la façon dont ce faux-pas pourra entraver son action législative. Pour Meloni, c’est le désaveu de la ligne de la ‘’sobriété’’ qu’elle prônait hier encore, appelant à éviter les polémiques dans l’intérêt national. Elle qui est si attentive aux détails, qui est parvenue à conquérir quelques jugements positifs à Bruxelles pour son attitude en Europe, et des partenaires internationaux pour sa position sur l’Ukraine, est finalement déstabilisée en interne par sa propre classe dirigeante qui a parfois du mal à assumer ce nouveau rôle. »

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Giovanni Donzelli

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Andrea Delmastro

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Carlo Nordio

COMMENTAIRE, La Repubblica, C. Bonini « Le devoir de démissionner » : « Incapable de garder une posture appropriée d’un parti de majorité au gouvernement du pays, Fratelli d’Italia décide de faire dérailler le délicat débat sur l’incarcération stricte de l’anarchiste A. Cospito et sur sa réponse à donner au défi violent lancé par la galaxie anarchique, transformant l’affaire en une sorte de corrida misérable. D’abord en accusant trois parlementaires du PD de collusion avec le terrorisme et la mafia, car « responsables » d’avoir rendu visite au chef anarchiste en prison le 12 janvier dernier. Ce qui est une sottise énorme prononcée à la Chambre faisant fi non seulement des règles institutionnelles les plus élémentaires, mais aussi de la vérité. Le fait qu’il ne s’agisse pas d’un simple faux pas mais d’une manifestation de l’absence de scrupules avec lequel le parti de Giorgia Meloni interprète le rôle que le pays lui a confié réside dans le profil même de l’intéressé. Giovanni Donzelli, jeune néo-fasciste du Fuan (front universitaire d’action nationale), puis militant d’Alleanza Nazionale et homme du cercle magique de Meloni, qui lui a confié le rôle de responsable national de l’organisation du Parti, est aujourd’hui vice-président du Copasir, le comité pour le contrôle parlementaire sur notre service de renseignements, soit l’un des aspects les plus délicats de notre système de sécurité nationale. Hier, il a réussi à utiliser un document interne du Département de l’administration pénitentiaire du Ministère de la Justice et les nouvelles confidentielles concernant Cospito et de ses conversations en prison pour les transformer en une matraque avec laquelle frapper les oppositions. Non seulement il ne semble nullement touché par le doute quand il exploite, en les manipulant pour des fins politiques, des contenus qui ne devraient pas être portés à sa connaissance et que le ministre de la Justice n’a pas mis à disposition du Parlement, soit une violation macroscopique du code des règles institutionnelles. Mais il a aussi minimisé la nature de ces documents (classifiés « confidentiel ») dans la tentative maladroite de couvrir sa source, révélée par lui-même de manière candide à Repubblica : son camarade de parti, secrétaire d’Etat à la Justice et délégué à l’administration pénitentiaire, Andrea Delmastro. Donzelli et Delmastro ont ainsi été les auteurs d’un immense impair. Les bribes des conversations entre Cospito et les chefs mafieux sur le régime d’isolement sont contenues dans un rapport classifié. Cela ne peut arriver qu’à quelqu’un sans aucune connaissance de la culture des institutions. S’ils avaient un minimum de respect pour le Parlement et pour le rôle qu’ils revêtent, ils devraient démissionner. Chose qu’ils ne feront jamais et que Meloni devrait leur demander. Or, la présidente du Conseil parle de tout autre chose : ses premiers cent jours. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Nordio face au test de la responsabilité » : « C’est le ministre de la Justice Carlo Nordio en personne qui a dû intervenir pour rappeler que les visites en prison sont « un droit et un devoir des parlementaires » et que l’on ne peut pas remettre en question, dans le respect des prérogatives des élus et des institutions. Il est juste de rappeler que Marco Pannella avait fait de la condition carcérale sa bataille politique, non pas par populisme, mais comme un engagement pour défendre un système de valeurs libérales. Malheureusement, l’affaire Cospito est devenu l’alibi pour ne pas affronter d’autres questions controversées. Et les critiques de Donzelli à l’encontre du PD ont montré une faible culture institutionnelle. La droite tente de soutenir l’idée que le PD serait connivent avec les terroristes : c’est là une tentative grotesque et malhabile de la droite. Hier, le Garde des Sceaux a utilisé un langage équilibré, comme cela convient à un représentant de la classe dirigeante (dont on ne compte pas un grand nombre d’exemples). Il est clair que l’Etat ne peut pas plier devant la pression violente, quel que soit le jugement que l’on porte sur le régime d’isolement. La querelle qui a éclaté hier à la Chambre, avec le représentant de la majorité, Donzelli, qui jette de l’huile sur le feu, ne nous rapproche pas de la solution du problème. Or, il faudrait de la convergence au nom du bon sens, condition d’un choix pragmatique et non rhétorique. »

ARTICLE, Repubblica, M. Pucciarelli, « En Conseil des ministres, le projet pour l’Autonomie régionale a été retouché. Salvini veut jouer sur ce volet avant le test des urnes. » : « Demain l’autonomie différenciée sera présentée en Conseil des ministres. Hier, le pré-conseil a eu lieu, qui lui a donné son feu vert avec quelques petites modifications. "Ce sera une journée historique", affirme le président de la Vénétie Luca Zaia. Et ce n’est pas grave si ensuite l’instrument sera calibré région par région avec un mécanisme pas encore complètement clair, mais cela suffit pour satisfaire la Ligue. FdI et FI ont avant tout renforcé le rôle du Parlement. Immédiatement après l’accord préliminaire entre l’État et chaque région, il y aura une décision politique du parlement, qui sera donc votée dans les deux chambres. Donc il ne s’agit pas de se limiter à "l’examen de la part des organes parlementaires compétents", c’est-à-dire les commissions. La période jusqu’à la date limite du préavis pour manifester sa volonté, aussi bien de la part de l’État que de la région, de ne pas poursuivre avec l’accord, a été augmentée de six mois à un an. La référence au critère de la "dépense historique" a aussi été retirée de la mesure, sous forte pression des gouverneurs de droite. Mais la substance ne change pas. Il reste aussi à clarifier le point épineux qu’est la définition et le financements des niveaux essentiels de prestations à garantir uniformément sur tout le territoire national : le gouvernement s’est donné un an pour définir quels sont les domaines concernés et les prestations à assurer. La réforme va de pair avec le présidentialisme, pour arriver à la fin de la législature à une Italie "fédérale et présidentielle" pour utiliser les mots de Matteo Salvini. Si la Ligue est prête à jouer sur cette bannière pour les élections en Lombardie, des protestations et des tentatives d’oppositions s’annoncent déjà. Mauizio Landini, président du CGIL, souligne que l’Italie est déjà un pays divisé, et que l’instruction et la santé sont des droits garantis à tous les citoyens par la Constitution. Les deux cents maires du Sud qui avaient envoyé une lettre au président Mattarella pour lui demander de protéger l’unité nationale contre le dessein autonomiste promettent qu’ils sont "prêts à des actions fortes". Il y a parmi eux des maires de villes moyennes, des maires de gauche, de droite, du M5S et de listes civiques – et même quelques adhésions de petites communes du Nord. Ensuite, il y a la "Table ronde contre l’autonomie différenciée" composée des groupes, comités, associations et partis qui ne veulent pas assister à une nouvelle saison de « reculs » et cherchent à organiser une manifestation à Rome. PD, M5S, Azione et Italia Viva sont prêts à offrir un soutien parlementaire. Une dynamique qui pour la première fois semble être en mesure de réunir les oppositions. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, « Tant que les Etats ne financeront pas directement les missions de sauvetage, les ONG devront être défendues » : « La conversation avec Giorgia Meloni a été très constructive et elle a raison sur de nombreux points. Il faut investir davantage pour le développement en Afrique à travers des aides plus stratégiques. Je comprends que la Présidente du Conseil soit irritée du manque de solidarité européenne. Elle a affirmé vouloir introduire des filtres en amont, avant les débarquements en Europe. Mais l’UNHCR ne peut pas approuver un système qui empêche l’accès au territoire aux demandeurs d’asile. Concernant la gestion et la stabilisation des flux, nous pouvons travailler ensemble, dans le respect du droit international. Il ne fait aucun doute qu’actuellement en Europe il n’y a pas assez de volonté politique de partager la charge des arrivées via l’accès maritime. J’en ai discuté avec Sergio Mattarella, le rôle des ONG est très précieux, elles font beaucoup de choses [outre les missions de sauvetage]. Tant qu’un système de sauvetage en mer des migrants, financé par les Etats, ne sera pas mis en place, le rôle des ONG devra être défendu et facilité. Je parle ici de ressources européennes. Puisque tous les débarquements se font sur la Péninsule, l’Italie doit bien les gérer et je peux comprendre la tentative de les distribuer dans différents ports, mais cela ne doit pas entraver les missions des ONG. Il faut résoudre les crises régionales, à commencer par celle qui a cours en Libye. C’est une bonne chose que la Présidente du Conseil s’y soit rendue et ait tenté de relancer la solution politique. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Galluzzo, « Meloni se rendra à Kiev avant le 24 février (avec une étape en Pologne) » : « La date du voyage de Giorgia Meloni à Kiev se précise et se fera probablement quelques jours avant la date anniversaire du 24 février. Ce sera la deuxième visite d’un chef de gouvernement italien en Ukraine après celle de Mario Draghi, Emmanuel Macron et Olaf Scholz en juin dernier. Ce fut alors un voyage symbolique car il rassemblait trois chefs de gouvernements des trois premières économies de l’Union européenne. La visite de Giorgia Meloni se fera sous le signe de la continuité de la part de l’Italie, une approche que la cheffe du gouvernement a montré aux autorités ukrainiennes dès leurs premiers contacts suite à son investiture. L’Italie s’est ainsi clairement inscrite parmi les pays qui soutiennent Kiev mais aussi parmi ceux qui continuent à envoyer de conséquentes aides militaires coordonnées au niveau international. Une position pour laquelle Giorgia Meloni a été remerciée à plusieurs reprises par le chef d’Etat ukrainien qui a affirmé avoir tout de suite eu un rapport basé sur la transparence et la confiance réciproques avec Giorgia Meloni, comme avec Mario Draghi. Ces jours-ci aussi, les contacts entre eux sont constants. La Président du Conseil italienne pourrait également répondre à l’invitation du Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki. L’idée est de réunir à Varsovie les trois chefs de gouvernement, avec également le dirigeant tchèque Piert Fiala. Un rendez-vous très politique qui pourrait avoir lieu la semaine suivant le Conseil européen des 9 et 10 février. Hier, Sergio Mattarella a eu quelques mots très clairs sur les aides militaires de l’Italie pour la résistance ukrainienne : ‘’le soutien politique, économique et militaire à l’Ukraine et les sanctions à la Russie ont pour but de faire cesser la guerre et non de l’alimenter’’ a déclaré le Président de la République italienne en recevant son homologue hongroise qui sera reçue aujourd’hui par la Présidente du Conseil. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)