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10/08/2022

"Le centre droit présente son programme en commun."

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Italie. Revue de presse. 

Les négociations entre les deux partis centristes Azione et Italia Viva en vue de la création d’un possible « troisième pôle » aux élections législatives du 25 septembre font les gros titres de la presse italienne. Les éditoriaux des principaux quotidiens nationaux reviennent ce matin sur la nécessité de mettre en sécurité les projets du Plan de relance national (« l’agenda Draghi ») alors que l’autorité bancaire italienne (ABI) lance un appel aux partis pour que l’Italie puisse garder sa crédibilité politique et économique au sein de l’UE. « Troisième pôle, un test d’entente » - Calenda et Renzi négocient sur les collèges. M5S, Di Battista qualifie Grillo de « père autoritaire » du Mouvement et s’en va (Corriere della Sera), « Calenda-Renzi : c’est le bras-de-fer sur les sièges » - Le troisième pôle est proche d’une entente mais se divise sur les candidats, sur le nom et le symbole de la coalition. Di Battista met fin à son expérience avec le M5S. Meloni copie le slogan de Marion Maréchal Le Pen (La Repubblica), « Calenda : oui à un troisième pôle avec Renzi » - Le dirigeant d’Azione s’exprime sur les négociations en cours : après les élections, il faut une majorité modérée comme celle qui a voté von der Leyen, avec Draghi au Palais Chigi (La Stampa), « Calenda rencontre Renzi afin de créer un troisième pôle » (Il Messaggero), « La droite s’apprête à tout gagner, le centre disparait et le M5S remonte » (Fatto Quotidiano). Le débat politique aux Etats-Unis autour de la perquisition du domicile de Donald Trump effectuée hier par le FBI est également cité.

Les JT couvrent essentiellement les stratégies d’alliances et programmes des différents candidats en vue des élections du 25 septembre 2022 notamment le rapprochement entre Carlo Calenda et Matteo Renzi, la perquisition du FBI dans la maison de Donald Trump, la stratégie européenne face aux restrictions énergétiques russes, l’ouverture des championnats européens de natation demain à Rome.

Sur Twitter, le hashtag #FlatTax, en référence à la proposition de réforme des impôts de la part du centre droit, domine.

EDITORIAL, Corriere della Sera, M. Ferrera « Nos partis et les comptes avec l'UE »: « Le programme Next Generation EU repose sur trois objectifs stratégiques : la promotion d'un modèle de croissance durable; un modèle de société ouverte et inclusive, articulé autour de l'État de droit, de la non-discrimination et des valeurs inscrites dans les traités ; et un engagement en faveur du renforcement institutionnel de l'Union européenne, dans le cadre plus large des alliances occidentales et des nouvelles menaces géopolitiques mondiales. La grande majorité des Italiens (91 %) ont entendu parler du plan national de relance et de résilience (PNRR), 66% estiment qu'il s'agit d'une réponse efficace aux problèmes causés par la pandémie. Malgré ce large consensus, le « programme Draghi » est l'un des thèmes les plus controversés de la campagne électorale. Les dissensions entre partis reflètent des divisions plus profondes, qui concernent le cadre général dans lequel s'inscrit le PNRR. La chute de Draghi a réactivé la dynamique centrifuge du bipolarisme à l'italienne et aucune des deux coalitions ne propose de mesures pleinement conformes aux trois objectifs de Next Generation EU. Le centre-gauche partage les objectifs sur le modèle de société, mais comprend des composantes qui contestent l'OTAN et l'économie de marché. Les ambiguïtés du centre-droit concernent principalement l'engagement européen. La Ligue et Fratelli d'Italia adoucissent leur euro-scepticisme traditionnel mais leur position au sein du Parlement européen jette des doutes sur leurs intentions. Il suffit de visiter les sites internet des Réformistes et Conservateurs européens (parti présidé par Giorgia Meloni) et d'Identité et Démocratie (qui comprend Marine Le Pen et est présidé par la Ligue). Les documents révèlent une vision souverainiste et nationaliste de l'État, proche de celle d'Orbán. De plus, le centre-droit est marqué par sa sympathie pro-russe, seule Giorgia Meloni a suivi une ligne atlantiste convaincante. »

PREMIER PLAN, Il Messaggero, « Abi avertit les partis : « Faites des choix courageux sur l'Europe et la croissance » » : « Une lettre aux commissions parlementaires et aux partis a été rédigée par l'Association bancaire italienne. La prémisse est que le pays est toujours en situation d'urgence : ‘’La pandémie et la guerre rendent nécessaire de ne pas interrompre la trajectoire de croissance de l'économie italienne, notamment parce que le niveau du revenu global en Italie est encore bien inférieur à ce qu'il était avant le début de la grande crise économique et financière ‘’. Suit une référence forte au choix européens, une question potentiellement sensible dans la campagne électorale : ‘’Nous sommes et devons rester en Europe, nous devons contribuer à son évolution. La présence de notre pays à Bruxelles doit également se concrétiser par l'achèvement de l'union bancaire’’. En ce qui concerne les choix politiques du gouvernement et du Parlement à venir, la demande est de relancer la productivité, dont le niveau est encore trop faible par rapport aux autres pays. Dans le contexte actuel de forte inflation, l'Abi suggère de protéger le pouvoir d'achat des travailleurs ‘’sans toutefois déclencher des automatismes qui alimentent les spirales inflationnistes’’

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Elections : Forza Italia, la droite vulnérable » : « L'un des thèmes de la campagne électorale concerne l'électorat de Forza Italia qui, pendant des années, a suivi Berlusconi avec une foi tenace mais pas inébranlable. Cet électorat est, ou a été, le reflet d'une opinion pragmatique, surtout dans le centre-nord, liée au monde des petites et moyennes entreprises, des professions libérales. Or, Berlusconi est réduit à un rang mineur. Il clair que réaliser le « troisième pôle » n'est pas une tâche facile et il ne suffit certainement pas que Renzi et Calenda se mettent d'accord sur la répartition des sièges. Il s’agit de se présenter comme une alternative plausible à une Forza Italia et à une Ligue en déclin. La perspective politique Renzi-Calenda n'a de sens que si elle est élargie et perçue comme quelque chose de plus sérieux que la revanche de deux hommes égocentriques tous deux issus du Parti Démocrate. De fait, il serait judicieux de proposer un profil innovant venant du centre-droit. Mara Carfagna, dont le nom court en ces heures, représente, et elle n'est pas la seule, les désillusionnés du monde berlusconien, précisément l'électorat auquel le « troisième pôle » entend s'adresser. »

ENTRETIEN, La Stampa, de Carlo Calenda, dirigeant d’Azione « Il y aura un pacte avec Renzi, le troisième pôle représentera un repart contre la droite » : « ‘’Je souhaite vraiment que le troisième pôle puisse voir le jour, toutes les conditions sont réunies pour que cela arrive, car avec Italia Viva nous avons beaucoup de points en commun. Il faudra ensuite se mettre d’accord sur comment organiser la campagne électorale. La vraie bataille se fera sur les collèges plurinominaux pour le Sénat, c’est là qu’il faut battre Meloni. Le leadership est l’un des sujets qu’il faudra définir avec clarté. Cela pourrait être même une femme, par exemple. Sans un troisième pôle, il y aurait un vide et nous n’aurions pas la possibilité d’enlever des voix à droite. L’objectif, si les électeurs nous le permettront, est d’arriver à une « majorité Ursula » [celle qui avait vu une convergence de partis modérés italiens au Parlement Européen à l’occasion de l’élection de la présidente von der Leyen, ndt.] pour créer une coalition large pouvant demander à Mario Draghi de rester au Palais Chigi’’ »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Antonio Tajani, vice-président de Forza Italia « Forza Italia représente le centre, c’est nous qui représentons le vote utile » : « ‘’Il n’y a qu’un vote utile et modéré, c’est celui de Forza Italia. Nous avons un leader crédible et une collocation décisive au sein du PPE, dont le symbole figure désormais sur le nôtre. Il est possible d’imaginer une « flat tax » à 23% pour les professions libérales et de baisser le coin fiscal. Car il est possible de récupérer de l’argent par le biais d’une moratoire fiscale ou en éliminant le revenu de citoyenneté, qui doit devenir un fonds pour aider exclusivement ceux que ne peuvent objectivement pas travailler. Par ailleurs, un taux suffisamment bas permettrait d’éviter le phénomène de l’évasion fiscale. La réaction des marchés si le centre droit devait l’emporter ? Il n’y a aucune raison, nous sommes garants. Plus Forza Italia obtiendra de voix, plus la coalition sera rééquilibrée au centre.’’ »

SONDAGES, La Repubblica, « Avec la présence d’un troisième pôle, le centre droit pourrait atteindre les deux tiers des sièges du Parlement » : « C’est une Italie entièrement colorée de bleu avec quelques taches blanches et rouges qui sortirait au lendemain des élections, d’après une étude de l’Institut Cattaneo qui considère la possibilité qu’un troisième pôle puisse participer à la compétition. Le centre gauche pourrait rivaliser dans très peu de collèges électoraux, notamment en Emilie-Romagne et la Toscane et dans les grandes villes (Milan, Turin, Gênes, Rome, Naples). En revanche, s’il ne devait pas y avoir de troisième pôle, la coalition de centre gauche pourrait obtenir 19 collèges uninominaux de plus à la Chambre et 9 au Sénat. Par ailleurs, selon le sondage de You Trend, Azione de Calenda, après la rupture consommée avec le PD, ne serait accrédité que’à 2% des intentions de voix. »

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Cremonesi « Le centre droit présente son programme en commun et songe à une liste unique pour les partis les plus petits » : « Le programme du centre droit intitulé « Italia Domani » est structuré sur 15 points, allant de ‘’l’Italie est membre à part entière de l’Europe, de l’Alliance Atlantique et de l’Occident’’ à celui ‘’les jeunes et le sport’’. La répartition des collèges est toutefois reportée, le sujet étant le plus clivant et difficile pour les sherpas des partis. Il est assez probable que les dirigeants se présenteront uniquement dans les collèges plurinominaux, basés donc sur un système proportionnel. Le feuilleton sur qui sera Président du Conseil semble désormais terminé ‘’celui qui prendra une voix de plus, Meloni ou moi, sera nommé, on ne peut faire plus simple et plus clair’’ affirme Salvini. En réalité, le programme ne va pas dans le détail : il n’y a que les grandes lignes qui sont indiquées et qui seront suffisantes pour qu’il soit présenté au ministère de l’Intérieur d’ici le 14 août. Par exemple, pour la « Flat tax » [un système fiscal prévoyant un prélèvement forfaitaire unique, ndt.], véritable cheval de bataille de la droite, aucun taux n’a été indiqué, cela en raison des divisions entre la Ligue (qui voudrait le fixer à 15%) et Forza Italia (qui indique depuis toujours celui à 23%). »

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Guerzoni « Le plan B d’Enrico Letta » : « Si Calenda et Renzi s'associent, Letta annonce que la concurrence sera "féroce" même avec eux. A la direction du PD, les deux hommes ont "une réputation compromise à gauche" et n'enlèveront donc pas de voix au PD, tandis que leur "rhétorique populiste" pourrait enlever des voix au centre-droit. Pour Letta, l'urgence est désormais de convaincre les Italiens que "cette droite n'est pas capable de gouverner le pays" et qu'ils doivent se mettre "entre de bonnes mains" pour éviter que l'Italie "ne finisse comme la Hongrie et la Pologne". Le programme du PD s'articule autour de trois axes majeurs : le travail et la justice sociale, les droits civils et le développement durable. Parmi ces pages figure un engagement sur lequel les démocrates insisteront fortement : "Amener les salaires des enseignants italiens à la moyenne européenne d'ici 2027". En ce qui concerne la fiscalité, si la droite veut une flat tax, les démocrates veulent réduire les impôts selon le principe de la progressivité fiscale. »

PREMIER PLAN, La Stampa, G. Agliastro « Une base russe frappée en Crimée. Kiev revendique : “Cela ne fait que commencer” » : « Moscou soutient qu’une explosion a eu lieu dans la base militaire de Saky mais affirme qu’elle a été provoquée par la détonation de munition aériennes et qu’aucune attaque n’a été vérifiée. L’Ukraine n’a pas revendiqué l’attaque et a même fait paraître un communiqué, interprété comme une prise de distance. Alors qu’une source du ministère de la Défense russe annonce à l’agence de presse russe Tass que ‘’des violations des règles de sécurité anti-incendie sont, seules, considérées causes principales de l’explosion ‘’, Kiev affirme que ‘’le ministre de la Défense ukrainien ne peut pas déterminer la cause de l’incendie’’ et ne pas pouvoir « exclure que les occupants ne trouvent ‘’accidentellement’’ quelque ‘’signe’’ caractéristique, ‘’carte de visite’’ ou même de ‘’l’ADN’’. Au même moment, elle appelle à ‘’prêter attention aux normes de sécurité et à l’interdiction de fumer’’ tandis que le conseiller du Président, Mikhailo Podolyak, twitte que ‘’le futur de la Crimée sera d’être la perle de la Mer Noire’’, non pas une ‘’base militaire pour terroristes’’ avant de conclure en déclarant que ‘’cela ne fait que commencer’’. »

ARTICLE, La Repubblica, F. Bini « Début du rationnement du gaz et de l’électricité. Premières coupures dans les villes italiennes » : « Les villes italiennes commencent à se préparer à réduire leur consommation énergétique. Turin a décidé de réduire l’intensité lumineuse publique et de réduire de deux degrés, en hiver, la température des édifices publics. Milan n’a émis que de « fortes recommandations » : fermer les portes des magasins et des édifices publics si la climatisation y fonctionne, tout en recommandant de ne pas passer sous la barre des 26°C dans les bureaux, les habitations privées et les bureaux et de faire attention à éteindre les lumières en fin de journées. Florence a émis une ordonnance en bonne et due forme : à partir du 1er août 2022, garder la porte ouverte alors que la climatisation fonctionne est interdit et passible d’une amende allant de 25 à 500€. La commune a également émis des recommandations : ne « repasser que le nécessaire », ne faire de lessive qu’à charge pleine, maintenir, pour l’hiver, une température qui ne dépasse pas les 18-19°C dans les habitations. D’autres mesures ont également été prises à Gênes, Bari et à Belluno. »

PREMIER PLAN, Il Messaggero, R. Amoruso et G. Rosana « Poutine bloque les actifs italiens : les secteurs bancaires et de l’énergie sont à risque» : « En représailles des sanctions imposées par l’Occident, le Kremlin s’apprête à publier un décret afin d’empêcher les sociétés des pays considérés ‘’hostiles’’, parmi lesquels l’Italie, de vendre leurs actifs dans les secteurs de la banque et de l’énergie, jusqu’à la fin de l’année. En Italie, cela pourrait toucher l’ENEL et bloquer la cession des actifs de l’entreprise (à hauteur de 56,43% dans la branche ENEL Russie) à Lukoil et au fonds Gazprombank-Frezia. Le dernier mot reviendra à V. Poutine car le décret laisse la possibilité de conclure les transactions avec un permis spécial octroyé par le Président. Les banques, elles aussi, attendent la liste officielle des entreprises « congelées » par le Kremlin : Unicredit a déjà réduit son exposition et travaille pour vendre, sans brader, ses activités à des pays tiers non-touchés par les sanctions. Intesa SanPaolo a également réduit son exposition et songe à quitter le pays. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

09/08/2022

Thilo Sarrazin critique le fait que l’ancien chancelier SPD Gerhard Schröder n’a pas été éjecté du parti.

Allemagne. L’auteur à succès, exclu du SPD, Thilo Sarrazin critique le fait que l’ancien chancelier SPD (social-démocrate) Gerhard Schröder n’a pas été éjecté du parti : « Soit le SPD est totalement sans morale, soit il pense que mon livre critique sur l'islam doit être considéré comme étant pire que le soutien à un dictateur brutal comme Poutine. »

(https://www.bvoltaire.fr/lecrivain-social-democrate-thilo...)

"Palais Chigi, Meloni se porte candidate."

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Italie. Revue de presse.

La campagne électorale en vue des élections législatives du 25 septembre fait toujours les gros titres de la presse italienne. Les quotidiens rapportent notamment les déclarations d’hier de Giorgia Meloni (Fratelli d’Italia) annonçant sa candidature à la Présidence du Conseil des ministres et les conciliabules à gauche après la rupture de l’alliance électorale entre Carlo Calenda (Azione) et le Parti démocrate : « Palais Chigi, Meloni se porte candidate » - Le dialogue commence entre Calenda et Renzi. Les 5 Etoiles se présenteront sans Di Battista, Raggi ni Casalino (Corriere della Sera), « Calenda freine sur l’entente avec Renzi » - Le pacte avec Matteo n’est pas automatique, assure le dirigeant d’Azione. Le PD mise à un score entre 25-30% pour une compétition directe avec Fratelli d’Italia (La Repubblica), « La réforme de la fiscalité de Salvini nous coûtera 80 milliards » - La Ligue et Forza Italia relancent leur réforme des impôts (La Stampa), « Renzi : les portes sont ouvertes pour Calenda » - Dans un entretien, le dirigeant d’Italia Viva assure qu’un troisième pôle pourrait faire la surprise (Il Messaggero), « Une alliance contre les impôts » - Le centre droit annonce sa ligne et trouve une entente sur la liste des futurs ministres (Il Giornale). 

Les JT couvrent essentiellement la perquisition du domicile de Donald Trump effectuée par le FBI et la saisie de documents confidentiels devant être conservés à la Maison Blanche. La poursuite de la campagne électorale ainsi que la rencontre de Calenda et de Renzi d’aujourd’hui sont abondamment relayées. L’envoi de missiles sur la centrale nucléaire de Zaporijjia en Ukraine ainsi que la crise entre la Chine et Taiwan sont également très commentés. Enfin, les incendies dans la région de Savone, le mauvais temps qui s’apprête à frapper le centre et le sud de l’Italie ainsi que le décès de l’actrice Olivia Newton-John, font aussi l’objet de sujets.

ARTICLE, Corriere della Sera, P. Di Caro « Le pari de Giorgia Meloni » : « La dirigeante de Fratelli d'Italia balaie toute ambiguïté possible si son parti obtiendrait "une voix de plus" : "Je suppose que je serais alors Présidente du Conseil, pourquoi ne le serais-je pas ?" dit-elle. Et l'allié Salvini répond par ce qui semble être une marche arrière : il renonce à revendiquer un ministère pour lui-même ou pour les siens et se remet sur la voie de la conquête du leadership : si la Ligue était le premier parti, "je suis prêt à assumer la charge et l'honneur de prendre ce pays par la main et de choisir le meilleur pour ce pays", affirme Salvini. Pas de surprise, en somme, pour Meloni qui, par son propre biais ces derniers jours, avait presque "accordé" à Salvini le ministère qui lui tient à cœur, l'Intérieur : une façon de rendre encore plus évident le fait que le seul candidat de tête est bien Meloni. Selon les premières études réalisées par les experts de la coalition, le PD avec Calenda obtiendrait de 10 à 15 circonscriptions de plus qu'aujourd'hui, mais les deux partis auraient perdu quelque chose pour les circonscriptions prévoyant le système proportionnel. Divisés, bien sûr, ils manqueraient d'élus dans l'uninominal, mais le Pd ne perdrait presque rien comme liste, en effet il pourrait même grandir à gauche. Quant à Calenda, s'il dépassait la barre des 7-8%, il aurait sensiblement plus d'élus. Les pourcentages indiqués enlèveraient ainsi des points à l'ensemble du centre-droit, mais surtout à FI, dont on craint un fort déclin. La stratégie de Meloni ne changera donc pas : elle continuera à se présenter, avec des communiqués ciblés, comme une candidate de premier plan et, surtout, à considérer Enrico Letta comme son seul challenger. Parce qu’il convient d’avoir un Pd plus fort au détriment d'un troisième pôle plus faible (qui, selon elle, s'allierait inévitablement à Letta au Parlement si un espace devait se libérer). Mais aussi parce que, comme ses proches synthétisent le raisonnement de Giorgia, "le vrai défi est entre le FdI et le Pd : celui qui gagne gouvernera". Et il en sera ainsi jusqu'à la fin de la mandature. »

ANALYSE, Il Corriere della Sera, M. Franco « La politique des alibis » : « L’exigence de créer une alliance « à cause » du système électoral est devenu une excuse pour les partis pour ne pas mettre au clair leurs intentions. Les conflits internes du centre-gauche ne disent pas seulement l’impossibilité de faire tenir dans une même alliance tout et son contraire, ils indiquent également qu’une politique qui ne reposerait que sur l’évocation de la « menace fasciste », de la « résistance républicaine » ne suffit pas. Elle ne suffit pas si elle n’est pas accompagnée de mesures claires pour la reprise économique, pour l’emploi des jeunes et au sujet de l’immigration. Les convulsions du centre-gauche éclipsent les points de controverse du centre-droit. Les positions de la Ligue en termes de politique internationale, les oscillations de Berlusconi vis-à-vis de Vladimir Poutine, les prémices d’une nouvelle situation conflictuelle avec l’UE et la compétition des mots d’ordre démagogiques peuvent sérieusement mettre sous tension une alliance pourtant donnée nettement favorite. Quant à l’insistance de Salvini pour indiquer d’ores et déjà les futurs ministres du gouvernement de centre-droit, il s’agit d’une manière de mettre Meloni en difficulté et de ménager une position de pouvoir à la Ligue, avant qu’elle ne sorte diminuée des urnes. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Et si le troisième pôle parvenait à raviver la campagne électorale ? » : « A ce stade, Carlo Calenda et Matteo Renzi agissent avec une grande prudence et font attention à ne pas trop montrer leurs intentions. Renzi demeure silencieux et attend que Calenda se prononce. Or, ce dernier a une telle opinion de soi qu’il est assez improbable qu’il finisse par céder à ce bras-de-fer implicite. Par ailleurs, si l’entente devait échouer, on se retrouverait avec deux troisièmes pôles, ce qui serait complétement irrationnel. Le bon sens et la logique suggèrent que les deux ont tout intérêt à se mettre d’accord rapidement, en condition de parité. Le temps à disposition n’est pas énorme et les négociations devaient être très rapides. Du point de vue électoral, la création d’un troisième pôle nuirait au PD. Ce n’est pas un hasard si Enrico Letta a commencé son offensive polémique à l’encontre de Calenda, considéré comme celui qui a affaibli le front anti-Meloni. Le centre droit lui aussi commence à montrer une certaine inquiétude. Car le raisonnement selon lequel une liste bien faite par ce troisième pôle et ouverte à des personnalités intéressantes de la droite modérée est bien fondée et elle pourrait même séduire l’électorat du centre droit. Il relève donc de Renzi et de Calenda de montrer que leur convergence a deux ambitions : montrer les incertitudes de la gauche et affaiblir les partis de droite avec des arguments concrets et une vision non propagandiste de l’avenir de l’Italie. Une chose est sûre : le système politique semble aujourd’hui disponible à un renouveau. Cela aussi est un héritage du gouvernement Draghi. »

ARTICLE, La Repubblica, G. Vitale « Letta revoit sa stratégie : le PD doit miser à 30% et rivaliser directement avec Fratelli d’Italia » : « Après la rupture avec le dirigeant d’Azione, le PD a décidé de miser uniquement sur soi, en accélérant sur le programme, qui sera approuvé d’ici la fin de la semaine, et en complétant les listes, mettant ainsi fin à tout débat sur la coalition. C’est donc un sursaut d’orgueil auquel on assiste, avec un virage de la stratégie d’Enrico Letta. La campagne électorale sera basée exclusivement sur les thématiques, en tentant de polariser le débat politique : ‘’c’est nous ou le FdI de Meloni’’, afin aussi d’annuler l’essor d’un troisième pôle. L’objectif est de sortir de la compétition électorale en tant que premier parti, tablé entre 25 et 30% des intentions de voix. Cela donnerait plus de force à l’opposition et mettrait son dirigeant, Letta, à l’abri de possibles règlements de comptes internes. »

COULISSES, Il Messaggero, E. Pucci « Pour FdI, davantage de sièges dans le Latium, pour la Ligue, au Nord, au Sud pour FI » : « La Ligue conserve la majorité des collèges en Lombardie et un faible avantage en Vénétie. Fratelli d’Italia l’emporte dans la Latium, en Sicile et, de peu, dans le Piémont. Forza Italia est majoritaire en Calabre. Restent en suspens une dizaine de collèges. Une entente sur le nombre de sièges avait été trouvée lors de la réunion des leaders : 98 sièges pour FdI, 70 pour la Ligue, 42 pour Forza Italia et 13 à Noi con l’Italia, Brugnaro et Italia al centro. Selon un sondage et une estimation Youtrend/Sky tg24 L’Ego-Hub, FdI emporterait 23.4% des suffrages, la Ligue 13.4% et Forza Italia 8%. Quant aux estimations au sujet des sièges, le centre-droit obtiendrait entre 240 et 260 sièges sur 400 à la Chambre des Députés et entre 113 et 136 sièges sur 200 au Sénat. »

ENTRETIEN, Il Messaggero, de Matteo Renzi, leader d’Italia Viva, « Nos portes sont grand ouvertes à Calenda : ensemble nous pouvons faire l’exploit » : « ‘’Les idées qui nous unissent [avec Calenda, ndt] sont plus importantes que les divergences de méthode et de caractère qui nous séparent. Italia Viva a pris immédiatement position en faveur du troisième pôle. Si Azione veut s’y joindre, nous sommes prêts à recommencer ensemble, sans revendiquer de primat. Ensemble, Carlo et moi, pouvons faire l’exploit. Si nous faisons une liste unique, il y aura un seul coureur de tête ; deux, si nous faisons deux listes séparées. Je suis prêt à tendre, généreusement, la main [à Calenda, ndt] à condition qu’il s’agisse d’un vrai projet politique, non pas une simple réaction à l’échec de la relation d’Azione avec le PD. Letta est le vrai perdant de cette phase politique. Il est resté englué dans ses rancœurs personnelles contre moi et, surtout, il s’est montré indécis et hésitant sur la stratégie politique à adopter.’’ »

ENTRETIEN, La Repubblica, de Carlo Calenda, dirigeant du parti Azione  « ‘’Un accord n’est pas acquis. C’est moi qui soustrairai des voix à Meloni » : « ‘’Je n’ai trahi aucun pacte. L’accord avec le Pd était le résultat d’une négociation très dure et d’un compromis. Avec l’entrée des rouge-verts, dans la coalition, il y aurait eu deux ailes, une contraire à tout ce que l’autre dit. Le Pd avait peur que Sinistra Italiana et les Verts s’allient avec Conte. Pour quoi faire ? Une sorte de Mélenchon avec la pochette ? Une défaite cuisante attend désormais la gauche. Je prendrais beaucoup de voix du centre-droit. Je peux amoindrir Forza Italia sous la barre des 3%, car la partie saine de ce parti est désormais avec moi. Avec Matteo Renzi, nous discuterons de la possibilité d’un accord, car cela n’est pas acquis. Les rapports se sont détériorés dans le temps, mais nous sommes unis par le même pragmatisme tandis que certains choix nous divisent. Je n’aurais jamais fait un accord avec le M5S.’’ »

ARTICLE, La Repubblica, G. Foschini et P. Mastrolilli « Nourriture et confiserie, la guerre du blé touche aussi l'Italie. » : « Nous pensions que la guerre du blé était un fléau pour les pays les plus pauvres d'Afrique et du Moyen-Orient, exploité par Poutine comme une arme de chantage contre les Occidentaux, exposé à la menace de nouveaux flux migratoires déstabilisants. En réalité, il s'agit d'un pari malicieux de Poutine qui implique aussi directement l'Italie et qui met en péril un mécanisme complexe d'alimentation et de commerce mondial. En effet, la guerre hybride de Poutine contre l'Occident tente également de bloquer la production de nos biscuits, viandes et charcuteries. L'un des premiers navires autorisés à quitter l'Ukraine dimanche était le MV Mustafa Necati, qui est destiné au port de Monopoli, pour livrer 6 000 tonnes d'huile de tournesol à la compagnie pétrolière italienne. Cependant, ces cargaisons ne sont pas toujours accueillies comme elles le sont en Italie. Un navire partant de la Sierra Leone et qui devait transporter 26 000 tonnes de maïs pour l'alimentation des poulets au Liban, a été refusé par l'acheteur initial à Tripoli en raison de retards. En quelques heures seulement, 305 000 tonnes de céréales, de blé et d'autres denrées alimentaires ont déjà quitté les ports ukrainiens. Ismini Palla, porte-parole des Nations unies pour le Centre commun de coordination, confirme la complexité de l'opération : « Nous avons commencé les transports avec des navires qui se trouvaient déjà en Ukraine au début de la guerre et qui ont été bloqués par le conflit. Kiev a fourni les coordonnées pour naviguer en toute sécurité dans les eaux minées, jusqu'à Istanbul. Ici, les cargos sont inspectés pour vérifier que tout correspond aux informations d'origine en termes d'unité, d'équipage et de cargaison. Une fois les inspections terminées, ils sont libres d'aller où ils veulent. Nous rendons publique la destination indiquée, mais elle peut changer pendant la navigation. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

"Pour la liberté et la sécurité : l'Autriche reste neutre !"

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Autriche. Tyrol.

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"Pour la liberté et la sécurité : l'Autriche reste neutre ! La bonne décision"

08/08/2022

Viktor Orban et sa femme sont en vacances à la côte croate.

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Hongrie et Croatie. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban et sa femme sont en vacances à la côte croate.

"La décision du parti centriste Azione de Carlo Calenda de rompre l’alliance avec le PD."

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Italie. Revue de presse.

La décision du parti centriste Azione de Carlo Calenda de rompre l’alliance avec le PD en vue des élections législatives du 25 septembre fait les gros titres de la presse italienne. Les observateurs relèvent dans l’ensemble le « choc » (Corriere) au sein du parti démocrate et de la coalition de centre gauche ainsi que la possibilité que Matteo Renzi (Italia Viva) et Carlo Calenda puissent créer un pôle de centre, pouvant modifier sensiblement les intentions de vote des électeurs modérés. « Le cyclone Calenda s’abat sur le centre gauche » - Le pacte avec le PD est rompu. Calenda s’explique : c’est une décision difficile mais cette coalition a été créée pour perdre. La déception d’Enrico Letta et les convoitises de Renzi pour un troisième pôle (Corriere della Sera), « La rupture » - Calenda décide de rompre l’alliance avec le PD, Bonino quitte Azione et reste dans l’alliance de centre gauche. L’hypothèse d’un troisième pôle avec Renzi se concrétise (La Repubblica), « Letta : Calenda et Renzi font un cadeau au centre droit » - Selon le dirigeant du PD, si Meloni et Salvini devaient l’emporter, la Constitution pourrait subir des changements désastreux (La Stampa), « Calenda repart du troisième pôle » - Le dialogue avec Renzi a commencé. Irene Tinagli (PD) assure « il n’y aura pas un déséquilibre à gauche » (Il Messaggero), « Calenda change d’avis et laisse Letta les mains vides » (Fatto Quotidiano), « Calenda récuse Letta » (Il Giornale). Les tensions dans la Bande de Gaza et la reprise des bombardements russes près de la centrale nucléaire de Zaporijjia sont également évoquées en Unes et dans les pages intérieures.

Les JT couvrent essentiellement la rupture de l’accord entre Azione et le PD, le cessez-le-feu déclaré hier entre Israel et le Jihad Islamique avec la médiation de l’Egypte, et les hautes tensions entre l’Ukraine et la Russie au sujet de la centrale nucléaire Zaporijjia alors que l’ONU appelle à cesser les attaques.

COMMENTAIRE, La Repubblica, « L'année zéro du centre-gauche » par Stefano Folli : « La journée d'hier mérite de rester dans les mémoires comme l'une des plus intenses, pour ne pas dire dramatiques, de l'histoire du centre-gauche et en particulier de son parti phare, le PD. La rupture brutale, annoncée à la télévision, de l'accord qui venait d'être conclu avec Letta prive le PD de tout soutien venant des modérés. En effet, pour que cette combinaison fonctionne, il aurait fallu qu'elle embrasse avec conviction un projet politique de type libéral-démocratique.  En outre, l'opération « enlevons des voix à la droite » était la même que celle conçue par Renzi avec la suggestion du « troisième pôle ». Letta, en revanche, a choisi une autre voie : d'une part, il a fermé la porte à Conte et aux M5S car ils sont les adversaires de Draghi ; d'autre part, il a exclu Renzi.  Il s'agissait de donner, à la fois une suite logique à la rupture avec les M5S mais aussi de faire de l'appel au rassemblement autour de Draghi un programme concret du centre-gauche. Néanmoins, L'opération a échoué lorsque le PD a voulu occuper une position médiane au centre d'une alliance électorale caractérisée par une forte présence non seulement de la gauche traditionnelle, mais aussi de Sinistra Italiana et Europa Verde, dont on sait qu'ils travaillent à renouer des relations avec les 5 Étoiles. Peut-être que Letta ne pouvait pas agir autrement. Azione devra essayer de reprendre ses relations avec Renzi pour vérifier si le fameux troisième pôle est réalisable et tout porte à croire qu'il l'est. Letta doit se préparer à une campagne encore plus difficile, centrée intégralement sur le PD et ses propositions. Letta sait pertinemment que l'espace disponible existe, mais que le virage à gauche, typique d'un parti travailliste qui risque de perdre son ancrage au centre, est accentué. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, E. Mauro « Le véritable défi d'Enrico Letta et de Giorgia Meloni » : « Calenda se sentait pris entre le PD et la gauche radicale, et en a profité pour radicaliser l'identité de son mouvement.  La rupture était dans l'air, aujourd'hui elle est consommée, reproduisant l'éternelle damnation de la gauche italienne qui, après un siècle, continue à se diviser entre radicaux et modérés. L'impact politique est considérable, car il témoigne de la double difficulté du centre-gauche, à la fois à avoir une notion complète de lui-même aujourd'hui mais aussi une conscience claire de la droite italienne. Calenda a préféré le renforcement de son parti au détriment de l'affaiblissement de la coalition mais même si l'accord avait été conclu, il aurait été fragile, peu coopératif et à peine convaincant. Après cette déchirure, le PD n'a plus d'excuses. Il peut enfin libérer son identité : un véritable esprit de centre-gauche, comme le sentiment politique qui a conduit des personnalités telles que Moro, Nenni, Saragat et La Malfa à franchir un tournant en lançant une saison de réformes et de modernisation. Ce retard pèse lourdement sur la gauche, mais affecte également la droite. Sous la surface des sondages, rien ou presque, n'est plus indéfini que cette coalition. En théorie, les conservateurs de Giorgia Meloni, les souverainistes de Salvini, les modérés autoproclamés de Berlusconi en font partie, mais en réalité les modérés, avec les derniers transfuges de Forza Italia ont abandonné le terrain, désormais complètement à la merci de deux extrémismes alliés mais concurrents, l'un en déclin et l'autre en progression. Une pensée politique unificatrice fait totalement défaut. »

ARTICLE, Corriere della Sera, G.A. Falci « Les électeurs sont désorientés, seul un sur trois a décidé qui voter » : « Quel sera l’impact de la dernière rupture de Carlo Calenda qui a dit adieu à l’alliance avec le PD et le centre gauche ? Selon Antonio Noto de Noto sondaggi l’alliance PD-gauche italienne-verts et +Europa est accréditée à 26% des intentions de voix, restant ainsi loin du centre droit. D’après Lorenzo Pregliasco de You Trend, il s’agit d’une ‘’alliance hétérogène avec des différences dans leurs programmes et qui a un périmètre restreint’’. Toutefois, Carlo Buttaroni de Tecné explique que ‘’la coalition de centre gauche assume un périmètre de type socialiste sur lequel tout l’électorat de centre gauche peut se reconnaitre’’ et rappelle que ‘’seuls 31,8% de l’électorat a déjà pris une décision. Le reste demeure un océan ouvert où tout peut arriver.’’. Toujours A. Noto explique que le parti de Calenda, Azione, pourrait arriver à 10% et séduire une grande partie de l’électorat de Forza Italia. Buttaroni lui aussi est d’accord ‘’l’alliance Calenda et Renzi, soit Azione-Italia Viva, pourrait dépasser facilement la barre des 10%’’. »

ARTICLE, Repubblica, I. Diamanti « Le périmètre incertain du centre gauche : un électeur sur quatre décidera le jour même des élections » : « La décision de Carlo Calenda de se présenter seul aux élections rouvre les jeux et rend vétustes tous les sondages faits jusque-là. Plusieurs choses peuvent changer d’ici le 25 septembre, et cela pas uniquement en raison de l’incertitude de la situation. C’est surtout le fait que le chiffre des électeurs indécis reste encore très élevé. Un électeur sur quatre décidera sept jours avant et environ 10% décidera le jour même des élections. Par ailleurs, les électeurs du PD se sentent proches de ceux des autres partis de gauche. En revanche, les électeurs d’Azione semblent plutôt s’identifier avec ceux du parti Italexit de Paragone. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Carlo Calenda, dirigeant d’Azione « Ils ont voulu faire une alliance qui est une mêlée et ils sont destinés à perdre » : « ‘’J’avais déjà prévenu Enrico Letta la veille, en lui disant que je n’aurais jamais accepté une alliance avec Frattoianni, Bonelli et Di Maio, soit un pacte qui prévoyait une mêlée. C’est le PD qui se trouve devant un tournant : celui entre un choix réformateur ou une alliance avec toutes les incohérences possibles. Ils ont choisi la dernière, c’est l’erreur fatale de Letta. Le PD n’a pas eu le courage de représenter les sociaux-démocratiques et a préféré les populistes de la gauche. Je rappelle que Frattoianni a voté contre l’élargissement de l’Otan et que son parti n’a pas voté la confiance à Draghi à 54 reprises, soit bien plus que le M5S. Je vais rencontrer prochainement Matteo Renzi et lui parler. Il est clair qu’avec lui nous avons plus de points en commun qu’avec Frattoianni.’’ » 

ENTRETIEN, La Stampa, d’Enrico Letta, dirigeant du Parti démocrate « Calenda est en train de faire un cadeau à la droite. La campagne électorale du PD commence maintenant » : « ‘’Je n’ai pas compris les raisons de Calenda et je ne crois pas qu’elles soient compréhensibles. Je rappelle l’importance de la parole donnée, en politique comme dans la vie. Calenda raisonne comme s’il n’avait pas compris comment marche cette loi électorale qui impose de faire des alliances pour les collèges uninominaux. La droite a fait rapidement son choix : Berlusconi et Salvini ont fini par se rendre face à Meloni. Chez nous, les choses étaient bien plus compliquées et il était nécessaire de faire ces ententes. En ce qui me concerne, les accords électoraux sont terminés. Maintenant je me concentrerai sur la campagne électorale : nous avons 600 meetings prévus dans le pays, je vais participer à un maximum de rencontres. Je remercie Emma Bonino et Benedetto Dalla Vedova de +Europa : avec eux, nous ferons une très belle campagne. L’environnement, la lutte contre la précarité, le Welfare, les droits. Nous confirmons notre engagement sur la loi Zan (contre la transhomophobie) et sur le droit du sol. Nous ne voulons pas augmenter les impôts. Au contraire, nous augmenterons les salaires et aiderons les entreprises à embaucher et à faire des investissements de manière sereine’’ »

COULISSES, La Stampa, I. Lombardo : « Renzi courtise Calenda : “Construisons le Troisième Pôle” » : « Une minute après son adieu à Letta, Calenda confirme qu’il parlera sous peu à Matteo Renzi. Ce dernier laisse entrevoir sa disponibilité. Les conditions pour signer un pacte d’alliance pourraient être réunies. Mais tout n’est pas si simple. Renzi est convaincu que le Troisième Pôle puisse arriver à de 8-10% des suffrages. Chez Azione, certains vont jusqu’à pronostiquer 15%. Reste à savoir dans quelle mesure les deux partis risquent de s’entre-dévorer. On relève deux complications majeures. La première, d’ordre caractériel : Calenda et Renzi sont incompatibles. Calenda vit en direct, dit et écrit ce qu’il pense ; Renzi est plus retenu, exploite les ressorts de la ruse politique. Tous deux médiatiquement forts, ils devraient se mettre d’accord sur le leadership et leur présence dans les médias tout au long de la campagne. La seconde complication est d’ordre technique : Renzi préférerait fusionner les deux partis dans une liste commune et craint une coalition – souhaitée par Azione – avec des symboles séparés, car la perspective de ne pas atteindre les 3% l’effraie. » 

PREMIER PLAN, Il Corriere della Sera, M. Cremonesi : « L’ironie de Meloni et de Salvini et la menace venant d’Azione » : « Au-delà de ses sarcasmes sur la volte-face de Calenda, le centre-droit est convaincu que Calenda, engagé dans une alliance avec Letta, aurait été moins dangereux : le troisième pôle, en tant que nouvelle entité politique à part entière, pourrait avoir une incidence sur l’électorat le plus modéré de la coalition de centre-droit. Du reste, au sein de cette dernière, tout n’est pas rose : le problème principal vient des candidatures au sein des collèges uninominaux. Les listes auraient dû être prêtes samedi mais, à en croire les partis, leur élaboration est encore loin d’être terminée. La répartition des collèges entre les partis imposera des coupes douloureuses dans les bastions mêmes des partis : en Lombardie et en Vénétie, pour la Ligue. » 

ENTRETIEN, La Repubblica, de Sabino Cassese, juriste : « Le présidentialisme ? La Constitution doit être modifiée avec prudence » : « Le 4 septembre 1946, la seconde sous-commission de la Commission constituante a approuvé un ordre du jour dans lequel elle se prononce pour l’adoption d’un système parlementaire mais avec des « dispositifs constitutionnels aptes à protéger les exigences de stabilité de l’action gouvernementale et à éviter les dérives du parlementarisme ». Ces exigences sont encore vives parce que cette orientation n’a pas été suivie. L’import-export d’institutions est devenu une pratique quotidienne. Introduire l’une des nombreuses formes de présidentialisme en Italie, parmi lesquelles un régime semi-présidentiel à la française, peut être utile pour offrir une longévité à la tête de l’exécutif. Une modification de la Constitution vers un régime présidentiel devrait être réalisée avec un maximum de prudence, en respectant toutes les garanties prévues par l’article 138 de la Constitution. » 

ARTICLE, Il Messaggero.it, A. Rosi : « Politiques et réseaux sociaux : ceux qui montent et ceux qui chutent » : « La campagne électorale bat son plein, y compris sur les réseaux sociaux. C’est une bataille qui se joue sur toutes les plateformes : Facebook, Twitter, TikTok et Instragram. Selon la recherche du site de professionnels du numérique, influenceritalia.it, la reine d’Instagram est Giorgia Meloni qui gagne 10 mille usagers ce dernier mois. Pour la candidate de Fratelli d’Italia l’objectif est d’arriver à 1 million de followers, avec un taux d’engagement à 1.3 qui est déjà le meilleur parmi les personnalités politiques italiennes. L’ancien président du Conseil, Giuseppe Conte, chute sur Instagram et perd environ 25 mille usagers en un mois, suite à la crise du M5S et du fait que beaucoup d’entre eux l’avaient suivi quand il était président. Matteo Salvini de son côté perd 5 mille de ses 2 millions de followers sur Instagram mais gagne 10 mille usagers en plus sur Tik Tok. » 

LETTRE, Il Corriere della Sera, de G. Meloni, Présidente de Fratelli d’Italia : « C’est aujourd’hui le 66e anniversaire de la tragédie de Marcinelle, au cours de laquelle 262 mineurs, parmi lesquels 136 migrants italiens, perdirent la vie. Il n’est pas difficile de remarquer combien le cadre est radicalement différent de celui de l’actuelle situation d’immigration vers l’Italie. Ici et aujourd’hui, en parallèle de l’immigration régulière de millions de millions d’étrangers qui se sont intégrés de manière positive dans la société et qui méritent notre estime, nous connaissons, depuis des années, des flux majeurs d’immigration irrégulière que les gouvernements de gauche (ou auxquels la gauche a participé) n’ont jamais su ni voulu contenir, alimentant ainsi un trafic inhumain et un business inacceptable, soutenu par certaines ONG idéologisées et des professionnels, grassement rémunérés, de l’accueil migratoire. Une part importante de ces migrants irréguliers sert de main d’œuvre à la criminalité organisée, d’autres celle de pseudo-entrepreneurs sans scrupules, qui les utilisent pour revoir à la baisse les conditions sociales et salariales des travailleurs italiens. Seule une part minime est constituée d’ayant-droits au statut de réfugiés qui, naturellement, méritent la protection prévue par les Conventions internationales. Face à ce drame quotidien, il faut établir le principe élémentaire selon lequel on n’entre et ne peut demeurer en Italie qu’en respectant les lois de notre territoire. La différence la plus importante avec la tragédie des Italiens qui émigraient en Belgique pour travailler dans les mines est que de nombreux immigrés irréguliers d’aujourd’hui, majoritairement des hommes jeunes et en âge de travailler, considèrent le fait d’être accueilli comme un droit inaliénable duquel tirer de présumés droits plus matériels, qui coûtent aux caisses de l’Etat italien, pour chaque étranger accueilli, plus ce que ce ne reçoivent de retraite nombre de nos aînés. Voilà la raison pour laquelle je pense qu’utiliser l’anniversaire de la tragédie de Marcinelle pour des comparaisons forcées et instrumentalisées n’est pas une façon correcte de se souvenir des Italiens d’autrefois ni d’affronter le problème des étrangers d’aujourd’hui. » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, A. Ziniti : « A droite, conflit sur l’immigration : à nouveau proposées les idées recalées par les juges » : « Le blocus naval en Méditerranée souhaité par Giorgia Meloni est contraire au droit international qui le considère comme « un acte de guerre unilatéral », tant et si bien que la leader de Fratelli d’Italia a essayé de se sortir de son faux pas en spécifiant qu’ ‘’arrêter le départ des embarcations, en accord avec les autorités nord-africaines, est la seule voie possible pour rétablir le respect des règles et mettre fin aux décès en mer’’. En somme, le blocus naval ne consisterait qu’en un accord avec les pays d’origine des migrants, pays avec lesquels il est déjà substantiellement impossible de signer des accords de rapatriement. Il reviendrait aux navires de la Marine nationale de mettre en œuvre le blocus, et qui, selon le droit international et les conventions signées par notre pays, doit observer une obligation de secours en mer et une interdiction de refoulement. Quant à Matteo Salvini, il a perdu d’avance quand il promet de vouloir « proposer à l’identique », d’ici deux mois, ses décrets « Sécurité ». Il oublie que ces derniers ont été démontés point par point par des mesures des magistratures civile, pénale et administrative qui ont réaffirmé l’obligation de sauver les naufragés, l’illégitimité de l’interdiction d’entrée aux navires des ONG dans les eaux italiennes, le caractère non-rétroactif de l’abolition de la protection humanitaire et le droit de tous les demandeurs d’asile de s’inscrire aux registres des communes italiennes. En outre, le recours aux amendes dissuasives, à hauteur de millions d’euros, infligées aux ONG pour la violation de l’interdiction d’accès aux eaux italiennes ne pourra plus être reproposé. » 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Le Vlaams Belang combat l’invasion de frelons asiatiques.

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Belgique. Flandre. Afin de protéger les abeilles et les humains face à l'invasion de frelons asiatiques, le Vlaams Belang récolte 30.000 euros pour l’Institut flamand des abeilles.

(https://www.gofundme.com/f/help-mee-de-aziatische-hoornaa...)

07/08/2022

"Contre l'immigration de masse. Prêts à défendre les frontières nationales."

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Italie.

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"Contre l'immigration de masse. Prêts à défendre les frontières nationales. Élections législatives du 25 septembre 2022."

05/08/2022

Giorgia Meloni à propos des migrants.

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Italie. Giorgia Meloni ; « Nous devrions négocier avec la Libye la possibilité que les bateaux en partance s'arrêtent, l'ouverture de hotpsots en Afrique, l'évaluation en Afrique de qui a le droit d'être un réfugié et qui est un immigré clandestin. »

Giorgia Meloni sur Fox News.

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Italie et USA. Giorgia Meloni déclare sur Fox News qu’elle pourrait être, dans l'histoire de l'Italie, la première femme à diriger le gouvernement et que ce serait un grand honneur pour elle.

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Le corps de l'oncle de Beatrix von Storch a été retrouvé.

Allemagne. Le corps et la voiture du comte Anton Schwerin von Krosigk, oncle de Beatrix von Storch disparu depuis plus de deux semaines, ont été trouvés par un agriculteur. La voiture du senior était dans un fossé dans un champ de maïs.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/07/24/bea...)

"Salvini à Lampedusa."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne met en une ce matin les propos de Mario Draghi à l’issue de sa conférence de presse d’hier après l’adoption d’un décret accordant de nouvelles aides aux familles et aux entreprises. A cette occasion, M. Draghi a lancé un avertissement aux partis en campagne, afin qu’ils ne reviennent pas sur le programme de réformes prévu par le plan de relance  : « Entreprises et familles, 17 milliards d’aides . Pour Draghi, notre croissance sera plus forte que celle de la France et de l’Allemagne » (Sole 24 Ore). « Pour Draghi, l’Italie a une croissance plus forte que les autres mais il y a des nuages à l’horizon » (Corriere della Sera).  “Notre situation politique intérieure et géopolitique fait peser des risques sur le futur. Notre croissance est forte grâce à notre crédibilité à l’international »  Et pour Crosetto, le fondateur de Fratelli d’Italia, l’automne sera difficile et il faudra l’aide de l’Union européenne » (La Repubblica), « Draghi, sur Ita c’est nous qui allons décider » (Il Messaggero) ; « Travail et retraites, le bouclier Draghi : le premier ministre ne se dit pas prêt à rempiler » (La Stampa). La presse continue de couvrir les discussions au sein de l’alliance de gauche, et commente la tentative des M5S de former une nouvelle alliance avec les partis déçus du pacte proposé par le PD : « Conte défie Letta sur les alliances : le M5S peut être une solution pour les forces de gauche » (La Repubblica), « Entre Letta et les partis de gauche, 48 heures de répit » (Corriere). La presse  couvre aussi la visite de Salvini à Lampedusa hier, « sous les huées » (la Repubblica) et accorde aussi une place en Une à la réaction chinoise à la visite de N. Pelosi à Taiwan : Taipei sous les missiles (La Stampa), « Les représailles de Pékin : 11 missiles lancés sur Taiwan » (Corriere della Sera).

ENTRETIEN, La Repubblica, de Guido Crosetto, fondateur de Fratelli d’Italia, « "Quand on parle du refus de Fratelli d’appliquer le PNRR, c’est excessif. Nous ne sommes pas des eurosceptiques", par Concetto Vecchio : « Les politiques italiens cherchent à nous discréditer en disant que l’Europe ne nous fait pas confiance. Dire que Fratelli a voté contre les mesures du plan de relance, c’est totalement excessif. Il ne s'agissait pas de votes contre, mais d'abstentions. On craignait que les États ne respectent pas les critères européens [fixés dans le Next Generation EU], et ce n'est pas par hasard si certaines de ces exigences ont été corrigées par la suite. Lorsqu'il s'agissait du fond, Fratelli d'Italia a toujours voté pour. Je parle pour moi-même, et non en tant que dirigeant de Fratelli d'Italia.  Mais je pense qu'aucun parti de centre-droit ne songerait à renoncer à investir une somme [du Next Generation EU] équivalant à 2 % de notre PIB par an, pendant cinq ans". Il y a deux types d’Europe : celle du Pnrr et celle qui a étranglé la Grèce. La première, celle qui se soucie du collectif, nous plaît, la seconde, non. A l'automne, nous devrons faire face à une période de grande urgence économique et sociale. Et nous maintiendrons le cap, tout en sachant que nous aurons besoin de l'aide du cadre européen et international dans lequel l'Italie est placée. Sur les migrants, arrêtez de dire que nous laisserons les gens mourir en mer : ils seront toujours secourus. Le fait est que nous avons besoin d'une politique de migration ad hoc, nationale mais aussi européenne. Et la relation avec l'Afrique, qui comptera en 2050 deux milliards et demi d'habitants, doit être repensée. La richesse doit y être créée, comme le rappelle aussi le Vatican. Il faudra coordonner la relation avec l'Afrique, car nous sommes au cœur de la Méditerranée, cela dépend de nous. Si nous n'intervenons pas, ce ne seront pas 1000 personnes qui arriveront aujourd'hui sur des canots, mais 100 000 dans quelques années. Le raisonnement de Meloni est plus complexe et implique d’arrêter les trafics, de mettre en place des quotas, un parcours de sélection, l'intégration. Pour le futur gouvernement, nous avons beaucoup de [talents], même s’ils ne sont pas connus. Mais Fratelli pourra aussi aller en chercher en dehors du parti, parmi les "bons techniciens". Fratelli ne veut pas faire entrer ses amis au gouvernement, mais les meilleurs." ».

ENTRETIEN, Il Messaggero, d’Enrico Letta : « Un devoir d'unité, mais des pactes différents avec les alliés » par Francesco Malfetano: « L'accord avec Europa Verde et Sinistra Italia est plus proche. Enrico Letta arrive sur la côte du Latium, à Riva dei Tarquini, la scène est envahie par les tentes du plus grand village d'étudiants d'Italie. « Ils me critiquent parce que depuis des jours, je fais tout pour maintenir l'unité du centre-gauche. Mais cette loi électorale, qui est la pire de l'histoire, nous oblige à être unis. Il est de mon devoir de tout faire, parce que je sais ce qu'est la droite de Meloni et de Salvini et que le gouvernement italien modifierait son axe en Europe pour s'aligner sur la Pologne et la Hongrie. Le pays serait entre les mains de gens de droite opposés aux droits civils ». « Nous devons élaborer une politique migratoire entre les pays qui le souhaitent. C'est le seul moyen de surmonter les règles actuelles et le droit de veto ». « Je suis revenu de Paris avec une idée précise en tête, celle de mettre les jeunes au centre de notre programme électoral. Même au sein du parti, on me dit de laisser tomber parce que les jeunes ne participent pas et que notre électorat est vieux. Mais je sais qu'eux aussi sont inquiets pour vous ». « En juin, le Parlement européen a voté en faveur du paquet Fit for 55, n'approuvant la taxe carbone aux frontières et d'autres mesures qu'à une courte majorité. Tous les gens de droite ont voté contre, ils choisissent le fossile et boycottent les politiques environnementales ». « Dans le pacte, en fait, il est question d'autonomie des programmes politiques, ce sont des thèmes sur lesquelles il peut y avoir des positions différentes », faisant également allusion à la question des regazéifieurs, qui pour la gauche italienne et les Verts sont un sujet très critique. « Il ne s'agit pas d'être d'accord sur tout ». »

ENTRETIEN, La Repubblica, de Giuseppe Conte, dirigeant du M5S « Gouverner avec le PD ? Cela me semble improbable. Je resterai même si on ne fait que 5% aux élections », par Lorenzo De Cicco : « Nous ne pourrons pas faire d’accord avec la droite, mais je peux garantir que nos réformes, du salaire minimum à la lutte contre la précarité, nous les ferons quoi qu’il en coute si nous sommes au gouvernement, et même si nous n’y sommes pas. Une alliance avec le PD me semble en ce moment improbable. Mais notre programme est clair : justice sociale, revenu de citoyenneté et transition écologique. Je discute avec Nicola Fratoianni. Sur la discussion avec Sinistra Italiana et Verts, il ne doit pas s’agir de proposer des sièges. Je resterai à la tête du mouvement même s’il n’y a pas un score de 10%, et même à 5%. Di Battista reste un interlocuteur. Sur la formation des listes, c’est la responsabilité du chef de parti. On parlera aussi avec Santoro. Mais on n’offre pas des postes de chef de liste comme ça. ».

PREMIER PLAN, Il Corriere della Sera, « Salvini à Lampedusa, campagne électorale et détente : d'abord le centre d’accueil et ensuite une nuit dans la villa de Berlusconi » par Monica Guerzoni : « la course électorale bat son plein et si Giorgia Meloni est la grande favorite, Salvini la défie : « Je pense que la Ligue aura plus de force que tous les autres au centre-droit. Si la Ligue a plus de voix le 25 septembre, j'aurai l'honneur et la charge de désigner le Président du Conseil. Je suis tout à fait prêt ». Il part du principe que ce seront les Italiens « qui décideront qui fait quoi », mais ensuite avec des chiffres, il se met en avant : « Avec moi au Ministère de l’Intérieur, il y a eu moins de morts, moins de débarquements, moins de crimes, moins de problèmes ». Est-il candidat au poste de ministre de l'intérieur ? Salvini commence par citer l'économie, les affaires étrangères et la justice comme des postes qu'il aimerait voir assignés « avant le vote » mais il insiste : « Je compte sur un homme ou une femme de la Ligue pour aller au Ministère de l’Intérieur ». La visite des centres d’accueil, toujours évitée lorsqu'il était ministre, sert à démonter le bilan de Lamorgese pour se mettre en avant. Avec une fierté déclarée, Salvini assure que les décès en mer « ont diminué de moitié avec les décrets de sécurité » qu’il avait fait adopter. Le fait d'avoir trouvé le centre pour migrants beaucoup moins bondé et dégradé que prévu l'a toutefois mis en colère et il a écrit sur les médias sociaux : « Regardez, des centaines d'immigrants ont été déplacés du centre d’accueil pour les cacher des caméras ». Allégations fausses selon le Ministère de l’Intérieur, car le nombre de ceux qui fuient les pays les plus pauvres et les plus agités d'Afrique est très instable. Mais Attilio Lucia, l'adjoint au maire confirme les thèses de la Ligue : « Tout est vrai, ils étaient 2 300 il y a quelques jours, le Ministère de l’Intérieur les a fait emmener avec les bateaux avant que Salvini n'arrive ». »

ARTICLE, La Repubblica, « Cingolani et Panetta, la suggestion du premier ministre à Giorgia Meloni » par Emanuele Lauria et Serenella Mattera : « Il n'y a pas que le désir de Matteo Salvini de planter son drapeau sur le Viminale, derrière la demande répétée du leader de la Ligue que le centre-droit désigne les ministres avant le vote. La démarche, apprend-on dans les milieux parlementaires de la Ligue, est liée à la volonté de contraindre Giorgia Meloni à dévoiler immédiatement ses cartes. Car on craint un pacte secret entre le président de Fratelli d'Italia et Mario Draghi pour le nom du futur premier ministre. Draghi aurait averti Meloni que le contexte socio-économique pour le prochain exécutif sera difficile, mais aurait aussi suggéré des noms – à la demande de Meloni- : Fabio Panetta, ancien directeur général de Bankitalia et membre du conseil d'administration de la BCE, et l'actuel ministre de la transition écologique, Roberto Cingolani. Le palais Chigi nie catégoriquement. Mais au sein de la Ligue, surtout parmi les sénateurs et les députés les plus proches de Salvini, la simple idée que Meloni veuille donner une continuité à l'expérience de Mario Draghi - jamais trop aimé (euphémisme) – agace. Or, au-delà du contenu très confidentiel de la discussion entre Draghi et le leader du FdI, la certitude est que la députée romaine, confortée par les sondages, vise un gouvernement composé en grande partie de techniciens de qualité, comme l'admet son ami et conseiller Guido Crosetto. Elle veut proposer un gouvernement qui soit aussi crédible sur le plan international, rassurant les chancelleries européennes inquiètes du risque d'un retour de la droite en Italie. La première étape a été l'affirmation, dans le programme du centre-droit intitulé "Italia domani" (curiosité : le même nom que le Pnrr), de la position euro-atlantique et de l'engagement ferme envers l'Ukraine. Mais la réalisation de ce projet passe ensuite par les visages qui l'incarneront. Et la Ligue, de son côté, veut couper le fil qu'elle a repéré et qui lierait l'exécutif d'union nationale à la prochaine expérience espérée de centre-droit. L'héritage de Draghi fait également frémir cet hémisphère politique. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, “A présent Giorgia Meloni se trouve à un tournant” par Stefano Folli : “ La campagne de Meloni est à un tournant, avec les messages hostiles venus des chancelleries européennes, et de la plupart des journaux italiens, qui rappellent les sympathies néofascites, les tendances souverainistes, avec Orban, et puis la grave erreur du discours prononcé au congrès de Vox, une sorte de visage moderne du franquisme. Mais en même temps elle doit jouer en défense, en montrant un visage conservateur mais pragmatique, pour renverser le cliché du manque de crédibilité et transformer son image en force de gouvernement plus classique, en cherchant à convaincre qu’elle n’est pas l’amie d’Orban. Il faudra aussi neutraliser les envies de revanche de Salvini, car son retour au gouvernement sera déstabilisateur. On pourrait le mettre à la tête de la chambre ou du sénat pour résoudre le problème. Et puis l’idée d’un pacte entre les forces politiques proposé par Crosetto ne pourra pas être cité pendant la campagne, moment des confrontations, mais il faudra trouver un compromis au parlement si la crise s’aggravait. Sur son projet de réforme de la constitution, notamment sur le suffrage universel pour désigner le président de la république, elle se veut rassurante “seul un imbécile pourrait gouverner en abusant de sa force majoritaire ».

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Lorenzo Guerini, ministre de la défense, «Nous faisons rempart contre le souverainisme et le populisme. Plus que jamais, l’esprit de responsabilité est nécessaire" par Maria Teresa Meli : « La guerre en Ukraine s'est fortement immiscée dans la politique italienne, avec aussi, je dirais, des positions ambiguës et des arrière-pensées de la part de certaines forces politiques, ce qui n'a pas été bon pour l'Italie. Le PD a été un protagoniste des travaux du gouvernement Draghi et a soutenu son programme avec conviction et responsabilité. En partant de là, nous nous présentons aujourd'hui aux électeurs avec nos idées, pour une Italie plus forte et plus fière. Au centre-droit, comment vont-ils faire pour garder ensemble les prétendus atlantistes avec ceux qui ont tendance à faire un clin d'œil à la Russie, les pro-européens et les eurosceptiques ?. Pour travailler ensemble, nous avons besoin de respect des idées, de cohérence, de compétences de médiation, et l'accord avec Azione et +Europa va dans ce sens. Avec les autres forces du camp démocratique et progressiste, nous travaillons également dur pour obtenir le même résultat. Notre parti est un rempart contre le populisme et le souverainisme, dont nous avons vu combien ils peuvent être dangereux. Nous présenterons un programme visant à faire de l'Italie un pays plus juste et plus crédible. Nous soutenons l'Ukraine sans réserve. Notre objectif est la paix. Mais la paix n'est pas synonyme de reddition. Nous avons le devoir de soutenir un pays et un peuple qui se défendent contre une agression injustifiée et sanglante. Et cette position a toujours et depuis le début été celle du Parti démocrate. La porte est ouverte à Renzi, mais il faut aussi la volonté d'entrer. Cependant, ce n'est pas à moi de juger les choix des autres. J'espère seulement qu'une certaine dureté de ton, qui est de mise dans une campagne électorale, ne nous fera pas oublier que le véritable adversaire est le "centre-droit". »

ARTICLE, Corriere della Sera, « Europe, OTAN, fiscalité et présidentialisme : le projet en 15 points [du centre-droit] » par Marco Esposito : « Le programme de gouvernement du centre-droit prend forme. Et il le fait - comme le voulait Giorgia Meloni - en plaçant en premier la confirmation des alliances internationales de l'Italie : "L'Italie, partie intégrante de l'Europe, de l'Alliance atlantique et de l'Occident", peut-on lire. Il précise également que notre pays respectera ses engagements vis-à-vis de l'OTAN "en ce qui concerne l'ajustement des allocations de défense", et confirme "le soutien à l'Ukraine face à l'invasion de la Fédération de Russie". "Adhésion totale au processus d'intégration européenne, avec la perspective d'une Union européenne plus politique et moins bureaucratique", peut-on lire dans le projet de texte. Un programme qui pourrait encore subir quelques modifications en vue de la prochaine réunion prévue mardi. Il y a une quinzaine de points dans le projet finalisé hier à la réunion sur les programmes.  L'objectif est de présenter le programme final à la mi-août. On parle des "nouveaux décrets de sécurité et des hot-spot pour les migrants, hors d'Italie". Le point 6, "Sécurité et lutte contre l'immigration clandestine", parle également d'adapter le personnel et l'équipement des forces de police.  Le revenu de citoyenneté, en revanche, selon le point 9, sera remplacé par des " mesures plus efficaces " ; l'" extension de la taxe forfaitaire pour les commerces jusqu'à 100 000 euros de chiffre d'affaires " est prévue. Une place est également accordée au pont sur le détroit de Messine, grâce à une utilisation "complète" et "efficace" des ressources du PNRR "comblant les retards actuels dans la mise en œuvre", grâce aussi aux accords avec la Commission européenne "pour la révision du PNRR en fonction de l'évolution des conditions, des besoins et des priorités".

ARTICLE, La Stampa, “Le champ rouvert pour Letta” : “ La rencontre entre Enrico Letta, Nicola Fratoianni et Angelo Bonelli s'est bien passée, mais l'accord n'est pas encore conclu et tout dépendra de la discussion qui aura lieu ces heures-ci au sein de SI et des Verts. Depuis trois jours, le leader démocrate s'efforce de contenir la révolte de l'aile gauche de la coalition à propos de l'accord entre le PD et Azione-Più Europa. Letta est conscient du malaise de Fratoianni et Bonelli. Le secrétaire de Sinistra italiana  - en particulier - doit compter avec une opposition interne animée surtout par les dirigeants de la Toscane et de la Campanie et est aussi alimentée par les clins d'œil qui viendraient de Giuseppe Conte. Letta a "confirmé la forte volonté et la détermination du PD à former une alliance et à construire et renforcer une coalition large et plurielle dans le but d'être compétitif et de battre la droite souverainiste, pour éviter de remettre le pays à Meloni". Une version également confirmée par Si et Ev. "Nous avons écouté et enregistré la très forte volonté de parvenir à la construction d'un accord", a déclaré Fratoianni à la fin. Toutefois, ils ont tous deux insisté sur le fait que "les accords que le PD établit légitimement avec d'autres forces ne peuvent en aucun cas être contraignants pour nous et notre programme". Sur ce point, Letta a réitéré les assurances déjà données : premièrement, les accords avec Azione et Più Europa n'engagent que le PD. Deuxièmement, le pacte signé avec Calenda va déjà au-delà de l'agenda Draghi, parle de transition écologique, ne mentionne pas le nucléaire, propose la réforme du pacte de stabilité... Le leader du Pd insiste surtout sur un point : "Ce n'est pas une élection comme les autres, parce que la droite s'est rassemblée et cette droite avec cette loi électorale risque de tenir le destin du pays entre ses mains et de le sortir du cœur des valeurs européennes". Ceux qui se séparent, c'est le sous-entendu, assument la responsabilité de confier l'Italie à Meloni et Salvini. »

ARTICLE, La Repubblica, "Une histoire complexe" : Ces comptes que Meloni n'a jamais réglés avec le fascisme », par Paolo Berizzi : « Avec le fascisme ? "J'ai une relation sereine, c'est un moment de notre histoire nationale". Mussolini ? "Un personnage qui doit être rappelé dans l’histoire". Voilà ce que disait Giorgia Meloni, en 2006, quand elle était vice-présidente de la Chambre des Députés. Quatorze ans se sont écoulés depuis qu'elle a choisi d'adhérer au Fronte della Gioventù (Front de la jeunesse), l'organisation de jeunesse de ce MSI fondée par d'anciens représentants du régime fasciste. Le 4 novembre 2021, elle dit « Je n'ai jamais eu d'affection pour le fascisme. J'ai certainement toujours reconnu une communauté d'idéaux avec les jeunes qui ont choisi le bon côté du camp après la guerre". En mars 2022 : “Le fascisme aurait pu dire non à Hitler sur les lois raciales et la persécution des juifs". En substance, le leitmotiv cher à la droite post-fasciste, selon lequel Mussolini a commencé à errer à partir du moment où il s'est allié aux nazis. Une chose est sûre : de 2006 à aujourd'hui, la position de "donna Giorgia" sur le fascisme n'a jamais changé. Elle a toujours évité de porter un jugement. "Mussolini a fait des erreurs, les lois raciales, l'entrée en guerre. Historiquement, il a aussi beaucoup produit, mais cela ne le sauve pas". En 2017 a éclaté l'affaire de la plage fasciste de Chioggia (un lido décoré de symboles explicites dont le propriétaire organisait des rassemblements dans le style des années vingt). Meloni condamne-t-elle ? Non. “L'histoire de l'Italie et surtout du fascisme est une histoire très complexe, ce n'est pas du folklore". Dès qu'on entre dans le sujet, Meloni dévie ou banalise. “Je ne sais pas quelle est la matrice", commente-t-elle après l'assaut de Forza Nuova contre le siège du syndicat CGIL (9 octobre 2021). Sur Almirante, Meloni souligne l'importance de "garder vivante la mémoire et la connaissance d'un homme dont la grandeur ne peut qu'enrichir l'histoire de l'Italie". L’ancien secrétaire du MSI était "l'un des hommes les plus extraordinaires à avoir marqué l'histoire de l'Italie républicaine" dit-elle ».

ARTICLE, La Repubblica, « Le manager proche d'Urso qui travaille pour Poutine dans l'UE » par Giuliano Foschini : « Sur le chemin de l'"atlantisation" de Giorgia Meloni et de son parti, Fratelli d'Italia - "nous sommes ceux qui garantissent le plus la position atlantique de l'Italie", a déclaré la secrétaire il y a quelques jours à peine - il y a une personne qui risque de mettre tout le monde dans l'embarras. C'est un grand manager français qui a passé la moitié de sa vie en Italie, où il a toujours des amis et des affaires, et qui s'est installé à Moscou il y a quelques années. Où il travaille comme conseiller des hommes de Poutine avec une tâche précise : créer des relations en Europe. Emmanuel Gout, est un grand ami de Fratelli d'Italia. Il soutient l'un de ses hommes les plus importants et les plus crédibles, notamment sur les questions de défense et de sécurité nationale : Adolfo Urso, le président de Copasir. Gout fait en effet partie du comité scientifique de la fondation d'Urso, Farefuturo, et a été l'un de ses soutiens lors de la dernière campagne électorale. Il est considéré, par les services de renseignement européens, comme l'un des principaux agents de l'influence russe en Europe. Gout a débuté comme responsable de l'information avec France +. Lorsque l'aventure Tele + a commencé en Italie, il a été appelé pour son expérience spécifique. Il devient ensuite président de Cinecittà à Rome avant de revenir en France en 2017 et soutient Marine Le Pen, aux côtés d'une chaîne d'information, Rt France, entièrement payée par la Russie, qui a choisi Gout comme responsable des relations politiques. L'ami de FdI a continué à travailler ces dernières années : il dispose d'un site web, d'une chaîne Telegram et d'un YouTube (Terrabellum.fr) où trône une photo pleine page de Vladimir Poutine. Il a vivement contesté les politiques européennes sur le Covid ("également une maladie psychiatrique qui touche principalement les victimes de l'enfermement"), et depuis le début du conflit, il a toujours fait sentir sa proximité avec la Russie. Selon les informations des services de renseignement, il était en France l'homme de liaison entre Eric Zemmour et Poutine. Et il aurait également été l'un des grands médiateurs, ces derniers mois, entre la Russie et le Vatican. Urso a déclaré “Je connais les positions de Gout, que je ne partage évidemment pas, et il connaît très bien les miennes, qui me semblent très claires. Cependant, nous sommes dans une démocratie et chacun peut exprimer ses opinions".

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Thuringe : l'AfD est donnée première à 25 %.

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Allemagne. Thuringe. L'AfD est donnée première en vue des élections pour le Parlement de Thuringe de l'automne 2024.

(https://www.wahlrecht.de/umfragen/landtage/thueringen.htm)

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Die Linke : post-communiste

AfD : patriotes

CDU : démocrates-chrétiens

SPD : sociaux-démocrates

Grüne : écologistes

FDP : libéraux

Sonstige : autres

04/08/2022

"Migrants, état de droit et réformes : pourquoi l'Europe craint la victoire de Meloni."

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Italie. Revue de presse.

A la Une de la Repubblica ce matin, « Meloni inquiète l’Europe ; sur les migrants, les valeurs et les réformes, l’UE craint la victoire de la leader de droite. La souverainiste envisage peut-être une tournée des chancelleries européennes. » Le journal revient sur les positions de la dirigeante du parti Fratelli d’Italia, première dans les sondages pour les prochaines législatives, et cite des sources européennes manifestant leur inquiétude « sur le plan de relance, l’état de droit et les migrations ». En une également, les disputes autour de l’accord à gauche en vue de la campagne de législatives, qui suscite des mécontentements chez les Verts et Sinistra italiana, se sentant trahis par l’accord avec Calenda. « A gauche, des disputes sur l’accord », les verts et sinistra italiana refusent de rencontrer Letta, « nous sommes déçus, on va vers une rupture » (Corriere della Sera) ; « Au centre-gauche, Sinistra italiana et les Verts ne veulent pas rencontrer Letta. Pour Calenda, il n’y a pas de nouvelle négociation à envisager, et Di Maio est en colère, se disant puni par les autres partis » (La Repubblica). « Sur l’accord entre le PD et Calenda, c’est le chaos à gauche, et Di Maio réclame d’être plus respecté (La Stampa) ; « la gauche se divise sur l’OTAN et l’incinérateur de Rome » met en une le Messaggero. « Les gauches explosent, et Renzi et Boschi espèrent » titre le Fatto Quotidiano.

Les JT couvrent essentiellement les discussions au centre-gauche sur les alliances en vue des législatives, la visite de Matteo Salvini à Lampedusa, la validation au Sénat de l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN, l’agression d’une employée nigériane en Calabre réclamant son salaire, et la vague de canicule en Italie.

PREMIER PLAN, La Repubblica, « Migrants, état de droit et réformes : pourquoi l'Europe craint la victoire de Meloni » par Tonia Mastrobuoni : « Il existe peut-être un moyen de désamorcer Giorgia Meloni, l'éventuelle prochaine première ministre italienne qui fait peur à l'Europe. Sur un sujet prévisible et très présent de la campagne électorale, l'immigration, Paris, Berlin et Bruxelles travaillent depuis des mois. Avant la fin du mois d'août, des milliers de migrants débarqués sur les côtes italiennes, grecques ou espagnoles seront relocalisés dans pas moins de 22 pays. Dans l'immédiat, l'Allemagne et la France en prendront le plus : 3 500 et 3 000 migrants respectivement. Et les "migrants économiques", qui sont au cœur de la propagande de la droite souverainiste, seront aussi concernés. Les pays les plus touchés par l'immigration recevront 160 millions d'euros de fonds européens. "Et l'Italie, annonce une source diplomatique, se taillera la part du lion. Cela devrait enlever de la force à un autre argument de campagne de Fratelli d'Italia. Autre détail piquant : les deux seuls pays qui ont refusé à la fois d'adhérer à l'accord sur les délocalisations et d'accorder des fonds à l'Italie sont Orban et Morawiecki, alliés historiques de Giorgia Meloni. Hier, une rumeur a circulé selon laquelle le leader de Fratelli d'Italia souhaite rencontrer Scholz et Macron. Cette nouvelle n'a pas encore été démentie ou confirmée par Berlin. Autre volet, l’état de droit : si Berlin pense qu’on peut difficilement empêcher le mouvement polonais, une source politique française rappelle que Macron voulait inclure le droit à l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE. On n'a pas non plus oublié à Paris, rappelle la source, "que Meloni a été la seule à s'opposer au traité" entre la France et l'Italie. Un troisième élément qui désole Paris et Berlin est l'annonce par Meloni qu'elle veut faire prévaloir le droit national sur le droit européen, copié par Marine Le Pen : "cela risque de désintégrer l'Europe", prévient la source. Ensuite, il y a l'économie. Il est vrai que la BCE vient de lancer un bouclier anti-spread. Mais à condition que l'Italie respecte le pacte de stabilité et les paramètres pour recevoir l'argent du Fonds de relance. Le slogan de Meloni "Moins d'Europe mais une meilleure Europe" oublie toujours un détail : c'est l'Italie, avec sa dette publique de 150 %, qui a besoin de l'UE et de la BCE. »

ARTICLE, La Repubblica, « Fratoianni et Bonelli se rebellent. L'alliance avec Letta vacille déjà » par Giovanna Vitale : « Après avoir réussi in extremis à rattraper Calenda, Enrico Letta risque maintenant de perdre Fratoianni et Bonelli. Et peut-être aussi Di Maio : le ministre des Affaires étrangères, qui a rencontré le secrétaire démocrate avec Tabacci dans l'après-midi, demande "le respect et l'égalité de traitement, sinon le principe fondateur d'une coalition est perdu". Le pacte signé avec Azione, jugé " totalement déséquilibré ", a fait voler en éclats le chantier progressiste et ouvert une plaie très profonde dans le flanc démocrate-écologiste. Hier, les Verts et Sinistra italiana ont annulé la réunion prévue avec Letta : "Nous constatons un profond malaise dans le pays, et en particulier dans l'électorat de centre-gauche", écrivent les deux secrétaires. "Comme les conditions sur lesquelles nous avons travaillé ces derniers jours ont changé, des réflexions et des évaluations sont en cours qui nécessitent plus de temps". Sinistra italiana dit avoir eu beaucoup de mal à convaincre ses adhérents de signer l’accord avec le PD. Mais l'accord Letta-Calenda semble pour eux avoir déplacé le centre de gravité vers la droite. Et une partie pousse pour faire alliance avec les M5S, Conte les ayant clairement invités à une alliance. Le vert Bonelli le dit clairement : "Cet accord ne parle pas au centre-gauche et doit être renégocié, à la fois dans les points programmatiques, en mettant la justice sociale et climatique au centre, et dans la subdivision des circonscriptions. Le parti de Calenda ne mérite pas 30 % ». S'ils quittent la coalition, le centre-gauche pourrait perdre plus ou moins le même nombre de circonscriptions (16) qu'il aurait perdues sans un accord avec Calenda. Par conséquent, Letta a tout intérêt à les ramener à bord ».

ARTICLE, La Repubblica « La dernière course de Renzi, qui se présentera dans 5 circonscriptions pour sauver Italia Viva » par Lorenzo De Cicco : « Matteo Renzi joue son va-tout. Objectif : un million de votes. Juste assez pour atteindre les 3%, le seuil minimum du Rosatellum pour entrer au Parlement avec un groupe de fidèles, 8-10 députés et 3-5 sénateurs. L'ancien premier ministre sait que les votes décisifs viendront des villes. C'est pourquoi il envisage de se présenter, en plus de Florence, dans les quatre grands centres de la Botte : Rome, Milan, Naples et Turin. En tête de liste proportionnelle (mais dans certains cas il pourrait dévier vers la liste uninominale), pour tirer la marque d'Italia Viva et attirer les votes des modérés de centre-droit, déçus par FI, et surtout des sympathisants d'Azione. Le pari est fait sur les mécontents, ceux qui ont désapprouvé l'étreinte Calenda-Letta. Cela sera-t-il suffisant ? L'autre terrain de chasse est la Toscane, sa terre, où sa liste Iv doit être forte, voire approcher les 10%, pour équilibrer les régions où elle sera moins bonne. Sur son refus de rejoindre la coalition autour du PD, il dit « Mon nom est Matteo Renzi, moi, pas Luigi Di Maio. Mieux vaut risquer de perdre son siège que d'être certain de perdre la face". »

SONDAGE, La Repubblica « Fratelli d’Italia et le PD font toujours la course en tête, dans une Italie orpheline de Draghi et qui s’inquiète pour son pouvoir d’achat » par Ilvo Diamanti : « Le sondage réalisé par Demos pour la Repubblica révèle des tendances plutôt claires, avec une nette prédominance des partis de centre-droit. FdI, dirigé par Giorgia Meloni, reste en tête, avec 23,4%. Et ils maintiennent leur distance par rapport à leur principal "concurrent", le PD, qui, à son tour, monte aussi et dépasse 22%. Derrière eux, à une grande distance, on retrouve ceux qui ont marqué la fin de la législature et  " résistent " avec difficulté et tente de s’imposer comme "alliés" nécessaires. Dans le cas de la Ligue, pour assurer la (large) victoire du centre-droit. On a vu aussi dernièrement monter l'axe entre Azione et +Europa. Ensemble, ils pèsent "juste" plus de 5%. Ce qui, en vue des prochaines élections, "n'est pas peu". Italia Viva reste toujours en dessous de 3%. Mario Draghi reste, encore aujourd'hui, le Premier ministre préféré, placé en tête des personnalités mentionnées par les sondés (21%), et fait presque le double de tous les autres leaders cités par les Italiens. D'abord, Giuseppe Conte - le prédécesseur qui, aujourd'hui, l'a " sabordé " - et Giorgia Meloni, tous deux à 12%. Le fait d’avoir provoqué des élections anticipées a été reçu avec inquiétude voire de la colère par une large partie des citoyens (41%). Mais il y a une grande volatilité dans ces prévisions : lors des élections précédentes, une composante importante (environ 13%) s'est décidée la veille ou le jour du vote. Et presque 1 sur 4 au cours de la dernière semaine.’

PREMIER PLAN, Il Messaggero, « Le Parti Démocrate risque de perdre les circonscriptions à scrutin uninominal récupérées grâce à l’accord avec Azione » par Martina Pigna : « Une simulation qui tient compte des circonscriptions à scrutin uninominal que Letta et Calenda obtiendraient à la Chambre et au Sénat, avec ou sans les deux partis Sinistra Italiana et Europa Verde, dans le cas où ils s'allieraient plutôt au Mouvement 5 Etoiles. Si à la Chambre, le centre-gauche uni peut compter sur 27 circonscriptions, contre 116 pour la droite, le chiffre tomberait à 18 en cas de scission de la gauche, avec une perte de 9 circonscriptions. Le même scénario s'applique également au Sénat où les circonscriptions uninominales perdues seraient au nombre de 5 (7 criconscription gagnées seulement contre 12 en cas de maintien de la coalition de gauche). Au total, l'axe Europa Verde, Sinistra Italiana et Mouvement 5 Etoiles étoiles coûterait au centre-gauche 14 circonscriptions uninominales : un nombre très proche des 16 circonscriptions uninominales que l‘on risquait de perdre auapravant si on arrivait pas à une alliance PD-Azione. Toujours selon l'analyse de YouTrend, sur les 14 circonscriptions uninominales perdues, 11 reviendraient au centre-droit tandis que les 3 autres iraient à l'alliance entre le Mouvement 5 Etoiles, Europa Verde et Sinistra Italiana. Les 11 circonscriptions uninominales qui iraient à la coalition de centre-droit seraient situées en Ligurie, Toscane, Emilie-Romagne, dans le Trentin et entre Rome et Fiumicino. Alors que les 3 circonscriptions qui iraient à l'alliance entre le Mouvement 5 Etoiles, Europa Verde et Sinistra Italiana seraient toutes en Campanie. Une autre simulation réalisée par le site de sondage Bidi-Media prévoit pour la coalition menée par Enrico Letta une perte encore plus importante de 22 circonscriptions uninominales, sans Europa Verde et Sinistra Italiana.  En ajoutant les 5,9% de Europa Verde et Sinistra Italiana aux 10,9% du Mouvement 5 Etoiles, le nouveau pôle pourrait viser un score de 15-16% et aspirer à un gain de 5 circonscriptions uninominales. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, « L'aimant Calenda et ses contradictions » par Stefano Folli : «  Selon toute vraisemblance, cela ne se produira pas, mais la logique politique voudrait que Fratoianni et Bonelli, rendus célèbres par les événements de ces dernières semaines, quittent la "coalition Letta" et concluent un pacte avec Conte et le M5S. Un tel bloc serait basé sur pas mal d'affinités, tout d'abord l'hostilité à l'Ukraine et par conséquent une politique étrangère très attentive aux raisons de Poutine. Ce n'est pas un hasard si Fratoianni vient de voter à la Chambre contre l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'OTAN : il fait partie des vingt qui ont dit "non", presque tous élus du M5S. On se demande alors quelle harmonie existe entre lui et le pacte qui vient d'être signé entre le Pd et Azione/+Europa, qui s'appuie au contraire sur la ligne atlantiste déclinée sans hésitation par le Premier ministre Draghi. Contre laquelle - cela a également été mentionné - Fratoianni a toujours lutté avec constance. Nous savons que l'accord Letta-Calenda trouve l'un de ses points de de force dans la politique étrangère pro-Ukraine, pro-Otan et pro-Union, ainsi que dans la revendication du fameux " agenda Draghi " (essentiellement des réformes et une bonne administration pour recevoir les fonds du PNRR). Selon le secrétaire du Pd, l'accord avec Calenda crée "un aimant qui servira à attirer les votes de la droite modérée". C'est le rêve de drainer en partie ce vote modéré, majoritairement berlusconien, frustré par la dérive vers la droite radicale. Toutefois, il reste à voir si l'"aimant" fonctionnera encore, même avec Fratoianni et les autres membres de la coalition. Le risque est que le Calenda réconcilié avec le PD ne soit pas aussi attrayant que le Calenda du troisième pôle. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Arrêt de la Cour de justice de l'UE : l'Italie ne peut pas "sans raison" inspecter les navires transportant des migrants.

Italie et UE. La Cour de justice des Communautés européennes décide désormais que les autorités doivent prouver les raisons concrètes du contrôle.

Les autorités italiennes ne sont pas autorisées à contrôler les navires de sauvetage, tels que ceux de l'organisation allemande Sea-Watch, sans aucun signe de danger dans leurs ports. Cela découle de la décision de la Cour de justice des Communautés européennes. Les règles de l'UE en matière d'inspection maritime s'appliquent également aux navires appartenant à des organisations humanitaires. C'est ce qu'ont décidé lundi les juges luxembourgeois (affaires C 14/21 et C 15/21).

(Source : notre partenaire de la coordination médiatique européenne kulturni marksizem)

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42.039 bateaux sont arrivés en Italie depuis le début 2022.

03/08/2022

"Entretien du Corriere della Sera avec Giorgia Meloni."

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Italie. Revue de presse.

L’accord trouvé entre le parti démocrate et les partis centristes Azione et + Europa en vue des prochaines législatives fait la une de la presse italienne, qui y voit un espoir de rééquilibrer les projections face à une victoire annoncée de la droite en septembre autour de la coalition Ligue, Forza Italia et Fratelli d’Italia. « Letta -Calenda, enfin un accord » (Messaggero), « Letta et Calenda scellent un pacte contre la droite » (La Stampa), « Un pacte pour l’Europe – pour le secrétaire général de Azione, c’est un choix de responsabilité sinon l’Italie « risque de devenir le Venezuela ». Toutefois, aucun poids lourd ne sera investi pour les circonscriptions à scrutin uninominal. Le problème Di Maio reste toutefois entier » (La Repubblica). « Le pacte Letta Calenda – Le PD récupèrera 70% des investitures mais les verts et le parti Sinistra italiana protestent. Conte pense qu’ « on se moque des Italiens » (Corriere della Sera).  Les journaux suivent également la visite de Nancy Pelosi à Taïwan : « Pelosi à Taiwan, la colère de la Chine » (Corriere) ; « Nancy Pelosi à Taiwan défie la colère de Pékin » (Repubblica), « Nancy Pelosi à Taiwan, la Chine répond : c’est une atteinte à notre souveraineté » (Sole 24 Ore).

PREMIER PLAN, La Repubblica, « « Une alliance pour l'Europe » : le Pd et Azione signent leur pacte » par Giovanna Vitale : « L'alliance libérale-progressiste refait surface sous la forme d'un pacte électoral, que les secrétaires du Parti Démocrate, d'Azione et de +Europa signent au nom de Draghi, de l'Europe et de la bataille contre les souverainistes. Cependant, elle ouvre une faille à gauche : l'axe Sinistra-Verdi a immédiatement demandé au secrétaire démocrate de vérifier si les conditions d'un accord avec eux existent toujours. La clarification est prévue pour cet après-midi. Aucun leader politique ne se présentera dans les circonscriptions uninominales : non seulement Di Maio, Fratoianni et Bonelli sur lesquels Calenda était prêt à consommer la rupture, mais tous les chefs de parti de la coalition, y compris les personnalités qui divisent comme Gelmini et Carfagna. Di Maio pourra se présenter sur la liste du Parti Démocrate s'il le souhaite, car sa nouvelle formation risque d'être écartée du Parlement, mais uniquement sur un siège à scrutin proportionnel. 70% des sièges de la majorité iront aux démocrates, 30% à la fédération Action/+Europe, déduction faite, toutefois, de ceux attribués aux autres forces de la coalition. Les pierres angulaires du programme sont l'ancrage à l'Europe, le soutien à l'Ukraine contre Poutine, et la poursuite des réformes du Président du Conseil, à commencer par la réduction de la dépendance au gaz russe et la construction de regazéifieurs, dans le cadre d'une transition durable. Sans oublier les droits sociaux, du salaire minimum à la réduction de la pression fiscale, et surtout les droits civils, dont le jus scholae. Un accord qui plaît beaucoup à Prodi alors que Conte voit s'évanouir définitivement le rêve d'une alliance avec le Parti Démocrate et parle de « mêlée » de gauche, incompréhensible. Même déconfiture pour Renzi qui déclare : « c'était une occasion extraordinaire de faire un troisième pôle à deux chiffres, cela aurait pénalisé la droite ». Fratoianni et Bonelli sont également sceptiques. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, avec Enrico Letta, secrétaire du parti démocrate : "Calenda agira comme un aimant pour les votes de centre-droit. Maintenant le match est plus ouvert », par Venanzio Postiglione : « L’intérêt de notre accord était aussi le contraste le pacte de l'autre alliance [de droite], réalisée en 48 heures : ils appellent ça un accord, mais c'était une reddition. Lorsque Salvini a décidé qu'il ne se présentait pas comme premier ministre mais comme ministre de l'intérieur de Meloni, c'était fini : la capitulation n’a pris qu'une minute. Il y a treize jours, le gouvernement Draghi fonctionnait à plein régime. Nous avions besoin de temps pour une compréhension équilibrée et pour une coalition plus large, également avec les Verts, Sinistra Italiana, Impegno civico. L'objectif est de donner à l'Italie une alternative à la victoire de la droite, qui était considérée comme inéluctable. Calenda sera capable d'agir comme un aimant pour les votes de centre-droit. Tout comme nous, avec notre liste, avec Roberto Speranza, nous aurons un grand succès dans l'électorat de gauche et de centre-gauche. Si nous étions sortis sans accord, nous aurions envoyé le message des perdants dès le départ, en raison de la loi électorale qui oblige les gens à s'unir. Il est clair que nous sommes sur le terrain pour gagner. Je n'ai jamais vu une composition de liste facile. Ce sera une tâche très difficile, d'autant plus que le nombre de députés est réduit d'un tiers. Mais c'est notre moment : nous allons travailler avec les députés, avec les territoires, avec les fédérations, nous allons avoir une grande poussée. Les circonscriptions décisives sont au nombre de cinquante environ et nous y concentrerons nos forces. Pas quelques-uns. Et je reconnais à Calenda le mérite d'avoir fait un pas en avant significatif, qui a permis l'accord : il ne se présentera pas dans la circonscription à scrutin uninominal de Rome 1, un choix symbolique lui aussi, précisément dans l'esprit de surmonter les vetos. Dans l'accord, le soutien commun à Draghi a été le facteur clé. Un point de départ qui nous permet de travailler dans la continuité. Mais chaque parti a son autonomie et la semaine prochaine, avec Speranza, avec les Démocrates et les Progressistes, nous présenterons notre programme : tourné vers l'avenir, même au-delà de l'agenda Draghi, par exemple sur les droits civils. Un projet qui n'est plus le gouvernement d'union nationale, mais qui imagine une majorité libérale, démocratique, pro-européenne et progressiste. Nous ne voulons pas que l'Italie se retrouve entre un parti qui choisit Orbán et un autre qui aime Poutine. ».

ENTRETIEN, La Repubblica, de Carlo Calenda, dirigeant de Azione « J'ai fait le choix de la responsabilité. Le risque, c'était que l'Italie finisse comme le Venezuela » par Concetto Vecchio : « J'ai été partagé entre deux sentiments : celui de faire cavalier seul, en préservant la pureté de nos idées, et celui de la responsabilité envers le pays. Avec cette loi électorale, nous aurions donné trente circonscriptions à la droite. Nous avions à cœur qu'aucun ancien M5S, ou toute personne ayant voté contre Draghi, ne soit candidat dans les circonscriptions uninominales. Nous ne pouvions pas accepter cela. En attendant, il y a un cadre atlantiste et pro-européen qui est la prémisse de tout. Le PNRR sera réalisé dans son intégralité. Pas de promesses budgétaires irréalisables. Nous n'augmenterons pas les impôts. Les regazéifieurs seront faits, également pour une question de sécurité nationale. Il en sera de même pour les usines de transformation des déchets en énergie. Nous allons investir beaucoup dans les écoles, car nous sommes le pays le plus faible dans ce domaine après la Grèce. Il est évident que nous allons soutenir l'Ukraine, ce qui signifie confirmer l'aide militaire. Il s'agit de la poursuite de l'agenda Draghi. Je suis très satisfait. Sur le revenu de citoyenneté, on le maintiendra avec des ajustements : si on refuse de travailler, on perd les allocations, exactement ce que Draghi voulait faire. Pas de superbonus à 100% sans l’adapter au niveau de revenu et aux économies d'énergie réelles. Si nous n’avions pas fait l’accord, nous pouvions finir comme le Venezuela : nous avons face à nous une droite populiste, avec le risque d’être en marge du G7 en faisant la politique d'Orbán et fait des clins d'œil à Poutine. Je respecte Letta : c'est un socialiste, je suis un libéral progressiste. Il est pour le bonus pour les jeunes de 18 ans, je considère que c'est une erreur. Mais finalement, sur le noyau fondateur des propositions, nous nous sommes mis d'accord".

ARTICLE, La Repubblica, « Le sort réservé à Di Maio devient un problème : le PD ne lui offre qu’une candidature à la proportionnelle » par Lorenzo De Cicco : « Le parti de Luigi Di Maio est né il y a 24 heures et connaît déjà sa première crise. Puisque l'accord avec Calenda prévoit qu'aucun ex-M5S ne se présente comme candidat aux scrutins uninominaux, le chef de la Farnesina obtiendrait un siège sûr, " sur la liste du Pd, mais à la proportionnelle, probablement en Campanie, où il est enraciné. Problème : Di Maio était convaincu d'arracher au moins 3-4 bonnes circonscriptions pour les siens. En acceptant l'offre de Letta, il ne ferait que se sauver lui-même. L'ancien leader politique du M5S a convoqué à huit heures du soir les 60 parlementaires qui l'ont suivi dans la scission, dont 40 en sont à leur premier mandat. « Et dire qu'on aurait pu la jouer avec les 5 étoiles", rappelle plus d'un d'entre eux. Le mécontentement à l'égard des démocrates monte. Di Maio a dit au chef du PD qu'il est profondément "déçu" et qu’il “ne pourra pas accepter une telle offre". Au PD quelqu'un suggère : l'objectif de 3% n'est pas impossible, si Impegno Civico est ajouté à la liste de Federico Pizzarotti. Di Maio est en train de caler pour le moment. Trois possibilités sont ouvertes : une candidature avec le PD et peut-être dissoudre immédiatement son nouveau parti, pour laisser d'autres noms entrer sur la liste démocrate. La seconde : Di Maio en tête de son parti Impegno civico. La troisième, la plus inflammable (et qualifiée de "fantasme politique" par son entourage) : s'allier avec Renzi dans un troisième pôle et dépasser ainsi les 3%. Nous verrons bien ».

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, « Un cadre plus clair » par Antonio Polito : «  L'accord entre Letta et Calenda rééquilibre en partie une course électorale déjà très déséquilibrée en faveur du centre-droit. La logique du Rosatellum est impitoyable : elle oblige les différents partis à s’unir face aux coalitions adverses. Cet argument, utilisé aussi bien par Letta que par Bonino, a fini par convaincre même le récalcitrant Calenda : le stigmate de celui qui "livre le pays à la droite" l'aurait marqué à vie, un peu comme ce fut le cas pour Bertinotti lorsqu'il fit tomber le gouvernement Prodi. Au contraire, en s'alliant avec le Pd pour empêcher la victoire des " amis d'Orbán et de Poutine ", le jeune leader d'Azione épuise certainement son attrait pour les voix issues de Forza Italia, qu'il avait également recherchées avec la candidature de deux ex-ministres berlusconiennes ; et il renonce à la possibilité de se présenter comme le leader d'un troisième pôle qui le récompensait dans les sondages. Mais en retour, il obtient une compensation non négligeable en termes numériques : trois circonscriptions sur dix est une proportion généreuse, même par rapport aux résultats dont Calenda est maintenant virtuellement crédité. Dans le même temps, le PD peut en pâtir : l'accord avec Calenda sur les regazéifieurs, la réforme du revenu de citoyenneté et le Superbonus, sera en fait utilisé par Conte comme un cheval de Troie pour entrer dans la citadelle électorale du PD. Le leader du PD se présente comme un "trait d'union" entre des alliés mutuellement incompatibles : Fratoianni, Bonelli et Di Maio, à qui il offre un "droit de tribune" et des sièges à la représentation proportionnelle dans un front de "centre-gauche", et Calenda dans la représentation majoritaire dans un front que Benedetto Della Vedova a plutôt baptisé "centre-gauche". L'accord présente plus d'une ambiguïté : les Verts et la Gauche italienne ont déjà déclaré que l'accord d'hier ne les lie pas et ne les concerne pas, et aujourd'hui ils demanderont des comptes à Letta. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, « Les gagnants et les perdants dans l'Ulivo de Letta » par Stefano Folli : « À première vue, le gagnant numéro un est Enrico Letta. Il a réussi à mettre en place sa coalition anti-droite et le camp du centre-gauche ressemble un peu à un Ulivo sans Prodi, avec les mêmes inconnues concernant un engagement futur et éventuel au gouvernement. Cependant, l'empreinte pro-européenne est bien évidente, et en plus l'accord avec Calenda a permis d’attirer des électeurs de droite : un élément que l'Ulivo de Prodi n'avait pas. On attend aussi de Letta qu'il soit capable de justifier la coalition par des idées novatrices, libérales si possible, et un agenda social ; mais pas seulement dans une tonalité néo-populiste. Beaucoup sont convaincus que les attaques contre Giorgia Meloni sur ses tendances fascistes sont contre-productives à long terme. Elle et son parti doivent être défiés sur le terrain, précisément, des idées, de ce que l'Italie et l'Europe ont en tête. Le demi gagnant est Calenda lui-même avec ses partenaires de +Europa. Il a gagné un nombre considérable de sièges, il a presque effacé les personnages qui lui étaient nuisibles, de Di Maio à la gauche de Fratoianni et Bonelli. En outre, il a imposé certaines priorités gênantes pour certains alliés, comme les regazéifieurs. Et il a fait une référence claire à Draghi, un point partagé par Letta. Mais reste à savoir si Azione/+Europe sera en mesure d'emporter les 7 % dont les derniers sondages le créditent. Parmi les perdants, Voyons maintenant les perdants. Parmi eux, les bâtisseurs de ponts : ceux de la gauche du PD, mais aussi de l'intérieur, qui auraient aimé rouvrir une relation avec Conte en vue de la saison post-électorale. Parmi les perdants, il y a surtout Renzi. Le "troisième pôle" avec Calenda, Emma Bonino et les exilés de Forza Italia aurait eu une autre saveur. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, avec Giorgia Meloni, dirigeante de Fratelli d’Italia, « Nous, les conservateurs faisons partie de la famille européenne. Ceux qui nous attaquent nuisent à toute l’Italie » par Ernesto Gialli della Loggia/Paola Di Caro : « Meloni cherche à dépasser le « clivage fascites-anti-fascites ». Mais peut-on se dire conservateur européen, aborder les questions de la modernité, tout en conservant des slogans anciens comme "Dieu-Père-Famille" ? Meloni, très attaquée pour le ton de son intervention lors de l'événement Vox, tient à préciser : "Pour nous, conservateurs, cela signifie avant tout se sentir héritiers d'une tradition, d'une culture, d'une identité et d'une appartenance. Et la tâche des conservateurs n'est pas seulement de préserver ce patrimoine mais de le rendre vivant et de l'adapter aux changements imposés par l'histoire ». Le risque, cependant, est que la droite qu’elle a représentée pendant des années l’ancre encore trop dans une vision trop nationaliste. Hier, elle a demandé à Draghi de démentir les rumeurs de vente d'Ita à Lufthansa car, en cas de victoire de sa coalition, "tout pourrait changer" et "après des sacrifices indicibles pour réduire les coûts", il est nécessaire "d'évaluer soigneusement la présence de l'État dans l'entreprise et l'actionnariat des autres partenaires". « J'ai toujours été intriguée par la vision de la concurrence et du marché libre de certaines personnes qui protègent les grandes concentrations économiques, les rentes de situation des monopoles, se rangeant du côté de ceux qui contrôlent les concessions publiques des autoroutes et des aéroports, mais réclament la concurrence pour les chauffeurs de taxi. Si l'État veut être crédible, il doit commencer par remettre en cause les rentes de situation des milliardaires", dit-elle. Pour elle, il faut dépasser le thème de l'origine post-fasciste de l'histoire politique de Meloni. En effet, la dichotomie "anti-fascistes contre fascistes" pourrait même profiter à la leader du FdI « parce que les Italiens se rendent compte à quel point la gauche essaie de fuir ses responsabilités en accusant les autres de choses absurdes".  Reste la question de sa crédibilité internationale : sur l'Ukraine elle a adopté la position atlantiste la plus forte de tous les leaders de la coalition, hier encore elle a applaudi le feu vert de la Chambre à l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'OTAN. « J'ai pris la direction des Conservateurs européens, une famille politique historique pleinement intégrée dans le jeu démocratique de l'UE, et nous avons ouvert des discussions aux plus hauts niveaux internationaux. La facticité et le provincialisme avec lesquels certains articles de presse parlent de moi font du tort non seulement à Giorgia Meloni mais aussi à l'Italie, qui est toujours traitée comme une nation anormale à mettre sous tutelle ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Sahra Wagenknecht etime que les écologistes sacrifient la lutte contre le changement climatique pour leur soif insensée de guerre.

Allemagne. La figure de proue de l'aile populiste du parti post-communiste die Linke Sahra Wagenknecht estime que les écologistes sacrifient la lutte contre le changement climatique pour leur soif insensée de guerre.

Elle déclare : « La remise en service des centrales électriques au charbon montre que le changement climatique était important pour les Verts, hier. Aujourd'hui, la guerre insensée contre la Russie est une priorité absolue pour l'ancien parti écologiste et même la seule solution raisonnable au conflit (diplomatie/négociations) est rejetée. »

(Source : notre partenaire de la Coopération médiatique européenne Unser Mitteleuropa)

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Sahra Wagenknecht

02/08/2022

Viktor Orban vient de rencontrer Donald Trump.

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USA et Hongrie. Viktor Orban vient de rencontrer Donald Trump à Bedminster. Les deux prendront la parole à la CPACTexas cette semaine.

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 Donald Trump et Viktor Orban

"Entre présidentialisme et autonomie : les nouvelles convergences parallèles."

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Italie. Revue de presse.

Les discussions entre partis du centre et le Parti démocrate en vue d’un accord sur les candidatures aux prochaines législatives font toujours la une de la presse italienne. Les journaux suivent de près le refus du parti centriste Azione de sceller pour le moment un accord avec le PD, en réclamant notamment l’exclusion de certaines investitures et une entente sur le programme : « Un délai supplémentaire : aujourd’hui aura lieu une rencontre décisive entre Letta, Calenda et Della Vedova de +Europa. On parle des investitures et de l’agenda Draghi. Selon le sondeur Ghisleri, la droite n’a pas encore gagné, il faut faire une entente. Salvini se positionne pour le ministère  de l’intérieur et s’en prend aux migrants » (Repubblica). « Letta-Calenda, l’ultime essai. Selon le secrétaire du PD, il n’y a pas de ligne rouge, et aujourd’hui la rencontre aura lieu. Pour Salvini, sa nomination au Viminal se fera « si les Italiens le veulent“ (Corriere della Sera). « Letta : le dernier défi lancé à Calenda : nous avions un accord, et c’est toi qui l’a fait sauter » (La Stampa). 

PREMIER PLAN, Il Messaggero, M. Pigna, «  A quoi ressemblerait le Parlement avec accord ou sans accord ? Dans les deux cas, une majorité pour le centre-droit » : « Le dernier sondage Quorum/YouTrend réalisé pour Sky TG24 prend en considération les deux scénarios : aussi bien celui d'un compromis à gauche entre Letta et Calenda (bien que sans M5S), et celui où il n’y a pas d’accord. Dans la première hypothèse, Fratelli d'Italia prendrait la première place avec 23,9%. Et derrière, à droite, la Ligue, à 13,3%, et Forza Italia, à 7,1%. S'y ajouteraient également les 1,7% de Noi con l'Italia - Udc, pour un total de coalition de droite à 46%. Le Parti Démocrate représenterait 22,6 % des 33,2 % du centre-gauche, suivi par la fédération Azione/+ Europa, à hauteur de 4,4 %. Outre les 5,7% de Sinistra Italiana et Europa Verde, il faut ajouter voix pour la nouvelle formation de Luigi Di Maio, Impegno Civico qui représenterait 1,8%. Dans cette première hypothèse, le Mouvement 5 Etoiles atteint 10,9%, tandis qu’Italia Viva cumulerait 2,2%, dépassé par l'ItalExit de Paragone à 2,8%. Dans le cas où il n’y aurait pas d’accord entre Letta et Calenda, le centre-droit atteindrait 47,6%, sur lesquels Fratelli d’Italia représenteraient 24,8%, avec toutefois une légère baisse de la Ligue à 12,8%. Forza Italia resterait stable à 7,1%, plus 2,9% pour Noi con l'Italia -Udc. Au centre-gauche, le Parti démocrate emporterait 23% des voix, Impegno civico 0,7% et de Sinistra Italiana/Europa verde 4,5%, ce qui ne suffirait pas à dépasser le seuil des 30% avec un total de 28,2%. Si pour les partis non coalisés, même dans le premier scénario, il n'y a pas de grandes différences, il n'en va pas de même pour le Centre. Si Azione se présentait seule, elle pourrait affronter la droite à la proportionnelle mais nuirait au score de la gauche. Dans les deux scénarios, le nombre d'abstentionnistes et d'indécis pèse lourd, avec respectivement 36,3% et 34,6%. »

ARTICLE, La Repubblica, « Sans l'alliance, le centre-gauche risque de perdre 16 sièges », par Giovanna Casadio : « Sans accord avec Azione de Carlo Calenda et +Europa d'Emma Bonino, le centre-gauche perdrait certainement 16 circonscriptions supplémentaires dans les scrutins uninominaux, permettant ainsi à la ligne opposée de Meloni-Salvini et Berlusconi de dépasser les 120 sièges au Sénat et les 250 à la Chambre, se rapprochant pratiquement de la majorité des deux tiers nécessaire pour changer la Constitution. La dernière projection de You-Trend- a été réalisée sur la base de la moyenne des sondages nationaux et des sondages locaux déjà effectués par le même institut. Par conséquent, si le Pd ne devait rester allié qu'à la gauche écologiste de Nicola Fratoianni et Angelo Bonelli ainsi qu'à "Impegno civico", la nouvelle formation de Luigi Di Maio et Bruno Tabacci, on envisage une perte sèche de 12 circonscriptions à la Chambre et de 4 au Sénat. En bref, si Azione et +Europa se détachent du PD, 15 autres circonscriptions se retrouveraient avec le centre-droit et une, celle d'Acerra en Campanie, avec le M5S. Même si Renzi fait valoir que les partis centristes se présentant seuls auraient plus à gagner, les projections montrent l’inverse. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, « Il est temps de faire preuve de leadership » par Claudio Tito : « En l’absence de compromis, le coût final à payer n'est pas seulement une défaite électorale mais un nouveau changement structurel du pays. En 1994, c'est précisément ce qui s'est passé. Le PDS d'alors et le PPI nouvellement formé (émanant de la DC) se retranchent derrière leurs propres spécificités. Le résultat n'est pas seulement la victoire de Silvio Berlusconi. C'est la porte ouverte à la montée du berlusconisme. À une transformation génétique de l'Italie, d'une société qui considérait le succès comme le fruit d’un travail acharné ou d’un parcours universitaire, vers une nouvelle ère, où on pensait désormais qu’il était facile et sans sueur. La première forme de populisme est entrée dans les ganglions du système, qui a ensuite donné naissance aux formes ultérieures incarnées par le M5S et la Ligue. Il est clair que le PD ne peut renoncer à son rôle de leader dans cette éventuelle coalition. Il ne s'agit pas d'un droit divin mais du produit des élections les plus récentes, comme les dernières élections locales. Calenda, fort de son poids récent, demande au PD de renoncer à sa gauche et ce qui reste des Cinq étoiles dans le front progressiste. Mais est-ce la clé pour vaincre la droite ? Ensuite, sur le fond : ce n'est qu'en respectant les engagements pris par Draghi que le futur gouvernement sera alors en mesure de négocier avec ses alliés européens la révision du pacte de stabilité et donc des règles dépassées en matière de dette et de déficit. Nous en avons plus besoin que les 26 autres alliés de l'UE. Parce que notre dette est de loin la plus élevée et que nous sommes donc plus exposés à la spéculation financière. Penser, cependant, à venir à la table des négociations avec les méthodes de Salvini ou avec le style Orban de Giorgia Meloni, c'est ne pas vraiment comprendre à qui l'on a affaire. Cela revient à ne rien obtenir. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, « Une négociation teintée de semi-vérités » par Stefano Folli : «  La négociation entre Calenda et le PD est sur le point de se terminer, comme il semble probable, avec l'adieu d'Azione/+Europe à la "coalition Letta" et l'avènement d'un "troisième pôle" libéral-démocratique dont les contours restent à définir. Cependant, hier soir, une lueur d’espoir subsistait pour trouver un compromis de dernière minute, ce qui n'est pas facile à justifier auprès de l'opinion publique si ce n'est avec l'argument que "nous devons tous être unis contre la droite" : ce qui est sans doute une raison valable, mais alors il faut aussi expliquer pourquoi - si nous sommes à une telle urgence démocratique - l'alliance n'a pas été étendue à ce qui reste du M5S de Conte. Après tout, les sondages continuent de les créditer de 9 à 10 %, un chiffre qui les rend attractifs s'il s'agit de faire la somme arithmétique de tous les votes utiles pour construire la digue anti-Meloni. Cependant, Letta, non sans courage, a exclu les 5S de tout accord pour avoir été les premiers saboteurs du gouvernement Draghi (puis Salvini et Berlusconi sont arrivés en courant, détruisant la majorité). Ce n'est pas un hasard si le secrétaire du PD cite souvent " l'agenda Draghi ", que beaucoup feignent aujourd'hui de ne pas connaître, mais qui concerne en fait des engagements liés aux fonds européens (le PNRR) et des réformes tout aussi nécessaires à la modernisation du pays. C'est, selon Letta, la base du gouvernement post-électoral, si le centre-gauche finit par l'emporter. Mais il est entendu que ce fameux " agenda Draghi ", qui sert avant tout de sceau de sérieux, doit aussi devenir le terrain de confrontation et d'affrontement électoral avec la droite. Si tel n'était pas le cas, il n'aurait eu aucun sens de rompre avec Conte, l'opposant numéro un au cadre programmatique dans lequel le Premier ministre a évolué jusqu'au jour de sa démission, avec une détermination dont témoigne son dernier discours au Sénat. Qu'est-ce qui a donc empêché jusqu'à présent un accord avec Action/+Europe, un groupe qui partage l'estime et l'appréciation de Draghi pour son gouvernement, ainsi que la vision d'une politique étrangère atlantique et pro-Ukraine ? La négociation est devenue incompréhensible pour le citoyen qui se méfie déjà des rituels de la politique et risque ici de perdre le fil. Letta maintient une marge d'ambiguïté parce qu'il ne peut et ne veut pas avoir de problèmes avec son aile gauche. Il est conscient que Calenda, comme Renzi, ne jouit pas d'une sympathie excessive parmi les cadres et les électeurs du PD. Le leader de Azione tire la corde sans ménagement parce qu'il poursuit la voie du "troisième pôle", où il aurait la possibilité de jouer un rôle de premier plan. En arrière-plan, il y a aussi - ne disons pas surtout - la question non résolue des sièges. Ceux d'où proviennent Fratoianni et Bonelli - les gauchistes les plus déclarés - et ceux à obtenir pour Action/+Europe avec les négociations serrées et incertaines des dernières heures. Il est certain que l'image de confusion et d'incertitude que le centre-gauche véhicule ces jours-ci, presque avec une volupté autodestructrice, augmente les doutes sur la stratégie électorale. Où il prouve qu'il ne suffit pas de s'agréger d'une manière ou d'une autre contre la droite si alors le message aux électeurs est maladroit et contradictoire. » 

ARTICLE, Corriere della Sera, « Entre présidentialisme et autonomie : les nouvelles convergences parallèles » de Mario Cremonesi : « Les autonomies régionales revendiquées par la Ligue iront de pair avec le présidentialisme voulu par les Fratelli. Ce sont deux des trois points soulignés à l'issue de la "réunion de concertation sur le programme" entre alliés de droite. La troisième question qui, sur le papier, aurait pu susciter des frictions, à savoir la "posture" vis-à-vis de l'Ukraine, semble avoir été surmontée en un clin d'œil. Un communiqué indique qu'il y aurait "un accord total pour réaffirmer le plein respect par l'Italie de ses engagements internationaux, y compris en ce qui concerne la guerre en Ukraine, la réforme présidentielle et l'autonomie". La concertation devient ainsi "permanente" et se réunira à nouveau demain à 14 heures. "En gros, explique Alessandro Cattaneo de Forza Italia, nous avons fixé des points que chaque parti devra remplir avec du contenu". De son côté, Giovanbattista Fazzolari, de Fratelli d'Italia, s'est exprimé en ces termes : "En quelques heures de travail, nous nous sommes dotés d'une méthode de travail efficace. Il s'agit maintenant de comprendre quel type de programme présenter. Nous sommes pour un programme-cadre, sans entrer trop dans les détails, et en renvoyant ensuite aux programmes des différents partis". Une approche "compatible avec le système électoral dans lequel, dans les circonscriptions uninominales, l'ensemble de la coalition se présente, tandis que dans les autres, chaque parti suit sa propre voie". Évidemment, les travaux sur le programme, comme ceux de la table de répartition des circonscriptions uninominales entre les partis (qui se réunit aujourd'hui), devront ensuite passer par la validation finale des leaders de la coalition. Qui, en fait, ne se rencontreront pas de sitôt. Très probablement, pas avant le retour de Matteo Salvini de Lampedusa, où il sera les 4 et 5 août, mais probablement encore plus tard, afin de soumettre aux dirigeants l'hypothèse d'un accord avancé. Salvini a déjà fait savoir que "à la réunion sur les programmes, la Ligue demandera aux alliés de signer certains accords pour être au diapason après une éventuelle victoire". » 

ARTICLE, La Stampa, « A Odessa, le premier navire céréalier prend la mer. Pour Zelensky, c’est une "grande victoire" »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

01/08/2022

Thierry Baudet désire que les Pays-Bas et le reste de l’Occident arrêtent de livrer des armes à l’Ukraine.

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Pays-Bas. Le dirigeant du Forum voor Democratie Thierry Baudet désire que les Pays-Bas et le reste de l’Occident arrêtent de livrer des armes à l’Ukraine. Il estime que l’Occident prolonge la guerre et est ainsi le principal responsable de toutes les souffrances et les morts en Ukraine.

"Matteo Salvini est remonté à bloc."

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Italie. Revue de presse.

Les stratégies d’alliance en vue des prochaines élections générales du 25 septembre font la une de la presse italienne. Le refus pour le moment de Carlo Calenda, dirigeant du parti centriste Azione, de rejoindre le PD dans une coalition occupe notamment les premières pages : « Calenda freine sur le pacte avec le PD » (Corriere della Sera), « Letta-Calenda, une alliance en danger » (Stampa) ; « Ca passe ou ça casse » : « Rencontre in extremis pour un centre gauche uni » (Repubblica). Le souhait probable de Matteo Salvini, dirigeant de la Ligue, de retrouver son ancien portefeuille de ministre de l’intérieur fait aussi la une après certaines déclarations ce week-end sur les chiffres des migrations. Dans le même temps, le meurtre d’un migrant nigérian  jeudi dernier à Civitanova dans les Marches, alors que les témoins n’auraient rien fait pour l’empêcher, fait aussi la une et occupe les pages intérieures des journaux, suscitant un débat sur le racisme en Italie.

Les JT couvrent essentiellement les stratégies d’alliance en vue des prochaines élections générales du 25 septembre. On reprend l’appel d’Enrico Letta à l’unité alors que Carlo Calenda, dirigeant du parti centriste Azione, refuserait toujours de rejoindre le parti démocrate au sein d’une coalition. Di Maio lance officiellement sa propre liste : "Impegni Civico". Sur la guerre en Ukraine, les JT rappellent qu’un premier navire contenant du blé a quitté Odessa et mentionnent l’attaque de missiles sur la ville de Mikolaiv, tandis que Zelensky alerte sur une offensive russe au Sud de l’Ukraine.

INTERVIEW, Corriere della Sera, de Carlo Calenda, dirigeant de Azione : "Avec cette coalition, on se moque de nous. J'ai demandé des choses précises, j'attends des réponses de Letta' », par Maria Teresa Meli : « "Nous sommes très déçus de la discussion avec le PD. Nous avons commencé un chemin avec Enrico Letta qui parlait de l'agenda de Draghi. Aujourd'hui, cet agenda a totalement disparu. Nous avons présenté un document précis sur la manière dont nous entendons gouverner le pays. Nous n'avons pas eu de réponse". Carlo Calenda n'aime pas être vu comme celui qui fait traîner les négociations avec les démocrates. Selon le leader de Azione, c'est le contraire, c'est Letta qui prend son temps : " Cela fait une semaine que je lui demande de me répondre et cela fait une semaine que des gens qui représentent le contraire de ce que nous devrions faire entrent dans la coalition ". "Letta au lieu de faire entrer Marco Bentivogli fait entrer Federico D'Incà qui n'a pas voté la confiance. Cette coalition devient inapplicable : on se moque de nous. On ne gagnera jamais comme ça. Avec +Europa, nous avons écrit une lettre que nous sommes sur le point de lui envoyer après lui avoir dit 70 fois verbalement quelles étaient nos conditions.  Malgré cela, nous ne fermons pas la porte au dialogue. Nous avons demandé à Letta deux choses précises, pas des discussions et des appels. Premièrement, pas un seul vote d’Azione et +Europa ne peut aller à Di Maio, Fratoianni et Bonelli. Puisque le Pd tient tant à les nommer, qu'il le fasse dans les scrutins proportionnels et sur la liste Democratici e progressisti. Nous ne nommerons pas Mariastella Gelmini et Mara Carfagna dans les scrutins uninominaux, justement pour trouver toutes les solutions qui unissent. Deuxièmement, il est bon d'avoir des programmes différents. Mais pas contradictoires. Nous demandons une réunion pour définir des "points programmatiques communs". La balle est dans le camp du PD et la responsabilité de ce qu'il décide de faire aussi. Le secrétaire démocrate doit nous donner une réponse rapidement ». 

ARTICLE, Corriere della Sera, « Le Pd est prêt pour le dernier duel. La crainte d’un jeu de poker menteur », par Marco Esposito : «  Si le leader d'Azione devait se retirer de l'alliance de centre-gauche, la route pour battre le centre-droit serait certainement plus difficile. Le secrétaire d'État Letta en est bien conscient et c'est pourquoi, si en public il prévient que "le troisième pôle est le meilleur moyen d'aider la droite, je voudrais que cela soit évité", lorsqu'il parle aux siens il est beaucoup plus sévère : "Ce serait le cadeau de la mi-août à Meloni". Ainsi, certains poussent à suivre l'exhortation de Damiano Tommasi, l'ancien footballeur et nouveau maire de Vérone, qui a expliqué que "pour battre le centre-droit, il faut jouer à la Zeman", à fond. La décision sera de toute façon prise aujourd'hui, après avoir examiné les conditions posées par Calenda. La bataille cruciale se jouera dans un petit nombre de circonscriptions à scrutin uninominal, dans lesquelles l'alliance de centre-gauche pourrait ne pas être compétitive sans la contribution des membres du parti de Calenda.  Il y a aussi ceux qui sont convaincus que "Calenda peut à lui seul soustraire plus de voix au centre-droit qu'il n'en apporte à la coalition".Letta travaille depuis des jours à une alliance aussi large que possible et explique maintenant : "J'affronte cette bataille politique avec l'esprit de ne pas mettre de veto et de trouver des solutions. Nous sommes prêts à discuter avec tout le monde, sans mettre de veto, et avec la générosité typique du plus grand parti de centre-gauche qui a l'ambition de devenir le premier parti d'Italie". L'objectif est rapidement expliqué : "Notre effort vise à gagner les élections et à donner au pays un gouvernement capable de poursuivre le discours mené jusqu'à présent par le gouvernement Draghi". “Nous discutons d'alliances mais le 10 août, l'exécutif national se réunira pour approuver le programme de la campagne électorale avec une liste ouverte Italia democratica e progressista et ensuite il y aura les candidatures. L'objectif est d'être de loin le premier parti parmi les jeunes électeurs, si tel est le cas, nous gagnerons les élections et gouvernerons le pays". 

ARTICLE, Corriere della Sera, « Salvini lance un appel aux abstentionnistes. Et craint qu’on lui barre la route du Viminal » de Marco Cremonesi : « Matteo Salvini est remonté à bloc, les impôts et les retraites seront au cœur de sa campagne électorale. Mais il y a aussi une forte inquiétude au sein de la Ligue que Fratelli n'ait pas l'intention de laisser le Viminal à Salvini. Il préfère éviter tout contact avec les journalistes pour réserver ses propos à la fête de la ligue di Cervia, qui est le point culminant de l'été pour son parti depuis des années. Comme annoncé, il ne met pas les pieds sur le sable chaud de Papeete, la plage disco qui rappelle à tous la fin du gouvernement Ligue-M5S. De plus, le propriétaire de l'établissement, l'eurodéputé leghiste Massimo Casanova, a déclaré au Foglio : "C'est moi qui lui ai dit de ne pas venir pour éviter les problèmes et les attaques". Ainsi, il se rend à Bellaria pour admirer les évolutions des Frecce Tricolori, qui ont toujours été un fétiche de la droite "classique". Un sondage circule, qui fait du bien au cœur des leghistes. Non seulement il donne au parti 17,1% des intentions de vote, mais parmi les premiers ministres souhaités, on retrouve Giorgia Meloni première à 47,8%, mais Salvini suit à 47,1%, ce qui fait rêver certains leghistes qui remettent en cause l'accord selon lequel c’est celui qui aura le plus de voix qui prendra la tête du gouvernement. A 56 jours des élections, tous les espoirs sont permis.» 

ANALYSE, Corriere della Sera, « Meloni pour Kiev, Salvini pour les 41 ans de cotisation. Dans les programmes, c’est la compétition entre les alliés », par Marco Cremonesi et Paola Di Caro : « Apparemment, le premier rendez-vous est plus facile, puisque la coalition est la même pour toutes les campagnes électorales, mais le travail des représentants des partis ne sera pas considéré comme acquis. Les représentants de FdI, de la igue, de FI, de Noi con l'Italia et de Coraggio Italia auront pour tâche de rédiger un programme synthétique d'une dizaine de points, qui rassemble ce qui unit et laisse de côté ce qui divise,. Avec deux contraintes inévitables toutefois, dictées par Giorgia Meloni : "Dans le programme commun, il doit y avoir une loyauté déclarée envers les alliances internationales, en particulier sur l'Ukraine, et les promesses impossibles à tenir ne doivent pas apparaître.“ Sur le premier point, l'objectif ne doit pas être impossible à atteindre. Forza Italia, avec ses leaders, de Tajani à Bernini, fait en effet savoir qu'ils seront ceux qui porteront haut le drapeau de l'atlantisme, de l'européanisme et aussi de la ligne dure envers la Russie. La Ligue se manifestera, dans les différents rendez-vous qui ponctueront le travail jusqu'à la livraison des programmes, la limite maximale étant le 14 août. Il est plus difficile de comprendre jusqu'où on peut aller - sans être trop général - sur les réformes, l'économie et la sécurité. Parce que les différences demeurent. FdI veut apparaître comme une force responsable et stabilisatrice, sans pour autant renoncer aux totems identitaires, comme le présidentialisme, mais aussi au travail indépendant et aux entreprises, envisagent une réforme majeure de la sécurité sociale qui maintiendrait le revenu de citoyenneté uniquement comme une subvention pour les personnes âgées et les familles avec enfants. En revanche, non au « quota 41 », réforme des retraites proposée par la Ligue, et certainement des mesures sévères sur l'immigration illégale, l'identité, la défense du made in Italy. Côté Ligue, on parle de "rétablissement des décrets de sécurité et la reprise complète de l'opération "Routes sûres"", tandis que sur le front de l'énergie, le mot d'ordre est "énergie nucléaire propre", ainsi que l'exploitation des gisements de gaz naturel existants et de nouveaux regazéifieurs. Enfin, l'autonomie différenciée des Régions est fondamentale. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, S. Cappellini, « Au centre, entre Letta et Meloni : la stratégie de Calenda pour arracher des voix à la droite » : « Le leader démocrate veut polariser l’électorat avec un pacte entre progressistes mais le centriste Celenda veut désarticuler les pôles.  Enrico Letta et Carlo Calenda se rencontreront aujourd'hui. Un face-à-face, peut-être décisif, sur la négociation la plus importante du centre-gauche, celle qui doit unir dans une coalition le Parti démocrate et la gauche modérée dont Calenda est le leader. Plus la date limite pour parvenir à un accord approche, plus l'optimisme quant à une conclusion positive diminue. En effet, il reste des obstacles politiques majeurs et la possibilité concrète qu'ils se traduisent par deux stratégies différentes : la polarisation choisie par Letta (« Soit le Parti démocrate, soit Meloni ») contre la désarticulation des pôles tentée par Calenda. D'un côté, l'idée de Letta de faire barrage à la droite avec un pacte entre les forces progressistes, de l'autre Calenda qui garde une ouverture pour un accord, mais reste convaincu que le succès de Meloni pourrait être contré par une large affirmation d'un front centriste autonome. La proposition de Calenda est la suivante : le Parti démocrate désignerait dans sa liste ouverte tous les candidats de circonscription à scrutin uninominal qui créeraient de l'embarras pour Calenda. Ce dernier s'engagerait à faire de même : « J'ai déjà dit à Carfagna et Gelmini qu'en cas d'accord avec le Parti démocrate, elles ne seront pas désignées sur des scrutins uninominaux. » De cette façon, les listes seraient liées sur le bulletin de vote mais sans l'obligation de converger vers des candidats communs que Calenda considère comme compliquant la discussion pour les deux partis. Il est très difficile pour Letta de le suivre sur cette voie.  Le secrétaire démocrate devrait demander aux chefs des autres partis non seulement de renoncer à se présenter dans une circonscription, mais aussi de présenter leur propre liste. De plus, les doutes du côté démocrate sont également politiques : quelle crédibilité aurait une coalition qui commence par des vetos de ce type ? »

PREMIER PLAN, La Repubblica, M. Pucciarelli, « La chasse à la circonscription commence. Les candidats en lice pour une place sur la liste » : Le rêve de la plupart d'entre eux est de terminer aux premières places de la liste proportionnelle, celle établie par les secrétaires de parti. Sur ce plan, il n'y a pas de défi avec les adversaires des autres coalitions, c'est la performance finale et générale de sa propre formation qui compte. Cependant si les candidats finissent par se présenter dans la majorité, ils espèrent ne pas tomber dans la circonscription où leurs rivaux ont un avantage. L'Institut Cattaneo a estimé à 70% le nombre de circonscriptions où la coalition de centre-droit a un avantage, surtout avec le Parti démocrate et le Mouvement 5 Etoiles divisés : Varèse, Côme, Lecco, Pavie, Bergame, Belluno, Foggia, Brescia, Venise, Bénévent, Agrigente, Macerata, Savone, Frosinone, L'Aquila, Cuneo, Vibo Valentia et Pordenone, Trévise, Vicence, Sondrio, Crémone, Lodi, Latina, Monza, Brindisi, Campobasso, Vérone, Messine, Rieti. Au sein de la Ligue, Matteo Salvini a l'intention de faire revenir au Parlement ses fidèles, pour la plupart milanais ou au moins lombards : le vice-ministre Alessandro Morelli, le commissaire de l'ancienne Lega Nord Igor Iezzi, Fabrizio Cecchetti à la tête de la Ligue lombarde, le trésorier Giulio Centemero. L'actuel chef de groupe de Forza Italia à la Chambre des députés, Paolo Barelli, pourrait être destiné à Frosinone. Au Sénat, la candidature d'Antonio Tajani est dans la balance. Pour le Parti Démocrate, les différentes fédérations locales ont envoyé leurs vœux à la direction nationale. À Naples, les démocrates ont donné leur feu vert à une liste de 24 candidats, le nom fort pourrait être Dario Franceschini, récompensé pour son travail sur le site archéologique de Pompéi. Le secrétaire adjoint Peppe Provenzano est sur la liste du parti sicilien. Nicola Fratoianni, secrétaire de Sinistra Italiana (Alliance Gauche Verte), pourrait être candidat à Pise pour la coalition. Les anciens 5S Federico D'Incà et Davide Crippa seraient candidats en Vénétie et à Novara respectivement : des zones à risque de défaite pour le centre-gauche, mais néanmoins des opportunités pour les deux. Luigi Di Maio a démenti être candidat à Modène.é

PREMIER PLAN, La Repubblica, M. Pucciarelli, « Conte aux ex-membres du parti : « ne cassez pas nos jouets » » : « Qu’ils s’en aillent librement, en paix, pour chercher un nouveau poste. Mais qu’ils ne cassent pas nos jouets », écrit Giuseppe Conte sur les réseaux sociaux à propos de ceux qui ont quitté le Mouvement 5 Etoiles. Luigi di Maio présentera officiellement sa propre liste aujourd'hui, elle s'appellera « Impegno Civico ». La conviction du ministre est de pouvoir attirer l'électorat qui avait choisi le Mouvement 5 Etoiles en 2018, alors que des sondages annoncent que la moitié de ceux qui se reconnaissent encore dans le Mouvement 5 Etoiles étaient contre la chute du gouvernement. Pour la composition des listes il souhaite se concentrer sur des visages qui ne sont pas très connus du grand public mais qui le sont dans leurs territoires respectifs. En ce qui concerne les dossiers, L. Di Maio demandera aux autres partis de soutenir au maximum le gouvernement Draghi dans la bataille pour le plafonnement des prix du gaz en Europe. Sur le plan intérieur : les propositions seront axées sur les jeunes. Di Maio demande également la création d'une « commission d'enquête parlementaire chargée de vérifier les liens entre les dirigeants et les partis politiques italiens et les milieux politiques et financiers russes ». Quant au Mouvement 5 Etoiles, il a très vite retrouvé sa position anti-système. En outre, Conte et Grillo devront clarifier quelques aspects. Le premier est de savoir comment impliquer les membres inscrits dans la rédaction des listes, la seconde est de savoir s'il faut maintenir ou non certaines règles comme l’ancrage territorial du candidat, et enfin la question du symbole du parti. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, E. Mauro, « Le sang de l'Europe et de la droite » : « A l'approche des élections, les sondages indiquent les intentions de vote, mais ne décèlent pas les inclinaisons et tendances de l'environnement social, la dérive culturelle et psychologique qui a lieu en Italie et en Europe. Cette dérive pèse sur les électeurs, peut-être plus que les actions de propagande menées par les différents partis. Les spécificités de la tragédie de Civitanova Marche, avec le meurtre d'Alika Ogorchukwu sur le trottoir devant les passants et leurs téléphones portables qui filment mais n'interviennent pas, ne nous permettent pas de faire une lecture généralisée sur l'Italie d'aujourd'hui. Mais il ne fait aucun doute que ce qui s'est passé constitue un signal d'alarme fort de l'irruption sur la scène italienne d'un phénomène ayant peu de précédents, et qui semblait appartenir à d'autres mondes : le citoyen qui redevient un individu, quittant les couvertures démocratiques de la coexistence civile dans laquelle il a grandi avec les autres et libérant ses instincts, faisant pour lui-même ce qu'il croit être la justice, selon son canon privé, le seul qui compte désormais. Le meurtrier est un homme blanc, le mort est un vendeur de rue noir, qui demandait quelques pièces aux personnes qu'il rencontrait dans la rue. Nous avons devant nous les deux stéréotypes, voire les prototypes du conflit social italien, annoncé, fomenté et amplifié par la politique de droite ces dernières années. Ces deux êtres en lutte sont l’exemple physique du schéma politique désincarné de la bataille contre l'immigration, « la peau et le sang », auxquels le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a explicitement fait référence en affirmant que les peuples européens peuvent se mélanger entre eux, mais pas avec des peuples différents, « parce que nous ne voulons pas devenir une race mélangée ». » 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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Campagne électorale en Italie.

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Italie.

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"Le 25 septembre, je vote Giorgia Meloni sans aucun doute."

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"Matteo Salvini en Vénétie."