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05/08/2022

"Salvini à Lampedusa."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne met en une ce matin les propos de Mario Draghi à l’issue de sa conférence de presse d’hier après l’adoption d’un décret accordant de nouvelles aides aux familles et aux entreprises. A cette occasion, M. Draghi a lancé un avertissement aux partis en campagne, afin qu’ils ne reviennent pas sur le programme de réformes prévu par le plan de relance  : « Entreprises et familles, 17 milliards d’aides . Pour Draghi, notre croissance sera plus forte que celle de la France et de l’Allemagne » (Sole 24 Ore). « Pour Draghi, l’Italie a une croissance plus forte que les autres mais il y a des nuages à l’horizon » (Corriere della Sera).  “Notre situation politique intérieure et géopolitique fait peser des risques sur le futur. Notre croissance est forte grâce à notre crédibilité à l’international »  Et pour Crosetto, le fondateur de Fratelli d’Italia, l’automne sera difficile et il faudra l’aide de l’Union européenne » (La Repubblica), « Draghi, sur Ita c’est nous qui allons décider » (Il Messaggero) ; « Travail et retraites, le bouclier Draghi : le premier ministre ne se dit pas prêt à rempiler » (La Stampa). La presse continue de couvrir les discussions au sein de l’alliance de gauche, et commente la tentative des M5S de former une nouvelle alliance avec les partis déçus du pacte proposé par le PD : « Conte défie Letta sur les alliances : le M5S peut être une solution pour les forces de gauche » (La Repubblica), « Entre Letta et les partis de gauche, 48 heures de répit » (Corriere). La presse  couvre aussi la visite de Salvini à Lampedusa hier, « sous les huées » (la Repubblica) et accorde aussi une place en Une à la réaction chinoise à la visite de N. Pelosi à Taiwan : Taipei sous les missiles (La Stampa), « Les représailles de Pékin : 11 missiles lancés sur Taiwan » (Corriere della Sera).

ENTRETIEN, La Repubblica, de Guido Crosetto, fondateur de Fratelli d’Italia, « "Quand on parle du refus de Fratelli d’appliquer le PNRR, c’est excessif. Nous ne sommes pas des eurosceptiques", par Concetto Vecchio : « Les politiques italiens cherchent à nous discréditer en disant que l’Europe ne nous fait pas confiance. Dire que Fratelli a voté contre les mesures du plan de relance, c’est totalement excessif. Il ne s'agissait pas de votes contre, mais d'abstentions. On craignait que les États ne respectent pas les critères européens [fixés dans le Next Generation EU], et ce n'est pas par hasard si certaines de ces exigences ont été corrigées par la suite. Lorsqu'il s'agissait du fond, Fratelli d'Italia a toujours voté pour. Je parle pour moi-même, et non en tant que dirigeant de Fratelli d'Italia.  Mais je pense qu'aucun parti de centre-droit ne songerait à renoncer à investir une somme [du Next Generation EU] équivalant à 2 % de notre PIB par an, pendant cinq ans". Il y a deux types d’Europe : celle du Pnrr et celle qui a étranglé la Grèce. La première, celle qui se soucie du collectif, nous plaît, la seconde, non. A l'automne, nous devrons faire face à une période de grande urgence économique et sociale. Et nous maintiendrons le cap, tout en sachant que nous aurons besoin de l'aide du cadre européen et international dans lequel l'Italie est placée. Sur les migrants, arrêtez de dire que nous laisserons les gens mourir en mer : ils seront toujours secourus. Le fait est que nous avons besoin d'une politique de migration ad hoc, nationale mais aussi européenne. Et la relation avec l'Afrique, qui comptera en 2050 deux milliards et demi d'habitants, doit être repensée. La richesse doit y être créée, comme le rappelle aussi le Vatican. Il faudra coordonner la relation avec l'Afrique, car nous sommes au cœur de la Méditerranée, cela dépend de nous. Si nous n'intervenons pas, ce ne seront pas 1000 personnes qui arriveront aujourd'hui sur des canots, mais 100 000 dans quelques années. Le raisonnement de Meloni est plus complexe et implique d’arrêter les trafics, de mettre en place des quotas, un parcours de sélection, l'intégration. Pour le futur gouvernement, nous avons beaucoup de [talents], même s’ils ne sont pas connus. Mais Fratelli pourra aussi aller en chercher en dehors du parti, parmi les "bons techniciens". Fratelli ne veut pas faire entrer ses amis au gouvernement, mais les meilleurs." ».

ENTRETIEN, Il Messaggero, d’Enrico Letta : « Un devoir d'unité, mais des pactes différents avec les alliés » par Francesco Malfetano: « L'accord avec Europa Verde et Sinistra Italia est plus proche. Enrico Letta arrive sur la côte du Latium, à Riva dei Tarquini, la scène est envahie par les tentes du plus grand village d'étudiants d'Italie. « Ils me critiquent parce que depuis des jours, je fais tout pour maintenir l'unité du centre-gauche. Mais cette loi électorale, qui est la pire de l'histoire, nous oblige à être unis. Il est de mon devoir de tout faire, parce que je sais ce qu'est la droite de Meloni et de Salvini et que le gouvernement italien modifierait son axe en Europe pour s'aligner sur la Pologne et la Hongrie. Le pays serait entre les mains de gens de droite opposés aux droits civils ». « Nous devons élaborer une politique migratoire entre les pays qui le souhaitent. C'est le seul moyen de surmonter les règles actuelles et le droit de veto ». « Je suis revenu de Paris avec une idée précise en tête, celle de mettre les jeunes au centre de notre programme électoral. Même au sein du parti, on me dit de laisser tomber parce que les jeunes ne participent pas et que notre électorat est vieux. Mais je sais qu'eux aussi sont inquiets pour vous ». « En juin, le Parlement européen a voté en faveur du paquet Fit for 55, n'approuvant la taxe carbone aux frontières et d'autres mesures qu'à une courte majorité. Tous les gens de droite ont voté contre, ils choisissent le fossile et boycottent les politiques environnementales ». « Dans le pacte, en fait, il est question d'autonomie des programmes politiques, ce sont des thèmes sur lesquelles il peut y avoir des positions différentes », faisant également allusion à la question des regazéifieurs, qui pour la gauche italienne et les Verts sont un sujet très critique. « Il ne s'agit pas d'être d'accord sur tout ». »

ENTRETIEN, La Repubblica, de Giuseppe Conte, dirigeant du M5S « Gouverner avec le PD ? Cela me semble improbable. Je resterai même si on ne fait que 5% aux élections », par Lorenzo De Cicco : « Nous ne pourrons pas faire d’accord avec la droite, mais je peux garantir que nos réformes, du salaire minimum à la lutte contre la précarité, nous les ferons quoi qu’il en coute si nous sommes au gouvernement, et même si nous n’y sommes pas. Une alliance avec le PD me semble en ce moment improbable. Mais notre programme est clair : justice sociale, revenu de citoyenneté et transition écologique. Je discute avec Nicola Fratoianni. Sur la discussion avec Sinistra Italiana et Verts, il ne doit pas s’agir de proposer des sièges. Je resterai à la tête du mouvement même s’il n’y a pas un score de 10%, et même à 5%. Di Battista reste un interlocuteur. Sur la formation des listes, c’est la responsabilité du chef de parti. On parlera aussi avec Santoro. Mais on n’offre pas des postes de chef de liste comme ça. ».

PREMIER PLAN, Il Corriere della Sera, « Salvini à Lampedusa, campagne électorale et détente : d'abord le centre d’accueil et ensuite une nuit dans la villa de Berlusconi » par Monica Guerzoni : « la course électorale bat son plein et si Giorgia Meloni est la grande favorite, Salvini la défie : « Je pense que la Ligue aura plus de force que tous les autres au centre-droit. Si la Ligue a plus de voix le 25 septembre, j'aurai l'honneur et la charge de désigner le Président du Conseil. Je suis tout à fait prêt ». Il part du principe que ce seront les Italiens « qui décideront qui fait quoi », mais ensuite avec des chiffres, il se met en avant : « Avec moi au Ministère de l’Intérieur, il y a eu moins de morts, moins de débarquements, moins de crimes, moins de problèmes ». Est-il candidat au poste de ministre de l'intérieur ? Salvini commence par citer l'économie, les affaires étrangères et la justice comme des postes qu'il aimerait voir assignés « avant le vote » mais il insiste : « Je compte sur un homme ou une femme de la Ligue pour aller au Ministère de l’Intérieur ». La visite des centres d’accueil, toujours évitée lorsqu'il était ministre, sert à démonter le bilan de Lamorgese pour se mettre en avant. Avec une fierté déclarée, Salvini assure que les décès en mer « ont diminué de moitié avec les décrets de sécurité » qu’il avait fait adopter. Le fait d'avoir trouvé le centre pour migrants beaucoup moins bondé et dégradé que prévu l'a toutefois mis en colère et il a écrit sur les médias sociaux : « Regardez, des centaines d'immigrants ont été déplacés du centre d’accueil pour les cacher des caméras ». Allégations fausses selon le Ministère de l’Intérieur, car le nombre de ceux qui fuient les pays les plus pauvres et les plus agités d'Afrique est très instable. Mais Attilio Lucia, l'adjoint au maire confirme les thèses de la Ligue : « Tout est vrai, ils étaient 2 300 il y a quelques jours, le Ministère de l’Intérieur les a fait emmener avec les bateaux avant que Salvini n'arrive ». »

ARTICLE, La Repubblica, « Cingolani et Panetta, la suggestion du premier ministre à Giorgia Meloni » par Emanuele Lauria et Serenella Mattera : « Il n'y a pas que le désir de Matteo Salvini de planter son drapeau sur le Viminale, derrière la demande répétée du leader de la Ligue que le centre-droit désigne les ministres avant le vote. La démarche, apprend-on dans les milieux parlementaires de la Ligue, est liée à la volonté de contraindre Giorgia Meloni à dévoiler immédiatement ses cartes. Car on craint un pacte secret entre le président de Fratelli d'Italia et Mario Draghi pour le nom du futur premier ministre. Draghi aurait averti Meloni que le contexte socio-économique pour le prochain exécutif sera difficile, mais aurait aussi suggéré des noms – à la demande de Meloni- : Fabio Panetta, ancien directeur général de Bankitalia et membre du conseil d'administration de la BCE, et l'actuel ministre de la transition écologique, Roberto Cingolani. Le palais Chigi nie catégoriquement. Mais au sein de la Ligue, surtout parmi les sénateurs et les députés les plus proches de Salvini, la simple idée que Meloni veuille donner une continuité à l'expérience de Mario Draghi - jamais trop aimé (euphémisme) – agace. Or, au-delà du contenu très confidentiel de la discussion entre Draghi et le leader du FdI, la certitude est que la députée romaine, confortée par les sondages, vise un gouvernement composé en grande partie de techniciens de qualité, comme l'admet son ami et conseiller Guido Crosetto. Elle veut proposer un gouvernement qui soit aussi crédible sur le plan international, rassurant les chancelleries européennes inquiètes du risque d'un retour de la droite en Italie. La première étape a été l'affirmation, dans le programme du centre-droit intitulé "Italia domani" (curiosité : le même nom que le Pnrr), de la position euro-atlantique et de l'engagement ferme envers l'Ukraine. Mais la réalisation de ce projet passe ensuite par les visages qui l'incarneront. Et la Ligue, de son côté, veut couper le fil qu'elle a repéré et qui lierait l'exécutif d'union nationale à la prochaine expérience espérée de centre-droit. L'héritage de Draghi fait également frémir cet hémisphère politique. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, “A présent Giorgia Meloni se trouve à un tournant” par Stefano Folli : “ La campagne de Meloni est à un tournant, avec les messages hostiles venus des chancelleries européennes, et de la plupart des journaux italiens, qui rappellent les sympathies néofascites, les tendances souverainistes, avec Orban, et puis la grave erreur du discours prononcé au congrès de Vox, une sorte de visage moderne du franquisme. Mais en même temps elle doit jouer en défense, en montrant un visage conservateur mais pragmatique, pour renverser le cliché du manque de crédibilité et transformer son image en force de gouvernement plus classique, en cherchant à convaincre qu’elle n’est pas l’amie d’Orban. Il faudra aussi neutraliser les envies de revanche de Salvini, car son retour au gouvernement sera déstabilisateur. On pourrait le mettre à la tête de la chambre ou du sénat pour résoudre le problème. Et puis l’idée d’un pacte entre les forces politiques proposé par Crosetto ne pourra pas être cité pendant la campagne, moment des confrontations, mais il faudra trouver un compromis au parlement si la crise s’aggravait. Sur son projet de réforme de la constitution, notamment sur le suffrage universel pour désigner le président de la république, elle se veut rassurante “seul un imbécile pourrait gouverner en abusant de sa force majoritaire ».

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Lorenzo Guerini, ministre de la défense, «Nous faisons rempart contre le souverainisme et le populisme. Plus que jamais, l’esprit de responsabilité est nécessaire" par Maria Teresa Meli : « La guerre en Ukraine s'est fortement immiscée dans la politique italienne, avec aussi, je dirais, des positions ambiguës et des arrière-pensées de la part de certaines forces politiques, ce qui n'a pas été bon pour l'Italie. Le PD a été un protagoniste des travaux du gouvernement Draghi et a soutenu son programme avec conviction et responsabilité. En partant de là, nous nous présentons aujourd'hui aux électeurs avec nos idées, pour une Italie plus forte et plus fière. Au centre-droit, comment vont-ils faire pour garder ensemble les prétendus atlantistes avec ceux qui ont tendance à faire un clin d'œil à la Russie, les pro-européens et les eurosceptiques ?. Pour travailler ensemble, nous avons besoin de respect des idées, de cohérence, de compétences de médiation, et l'accord avec Azione et +Europa va dans ce sens. Avec les autres forces du camp démocratique et progressiste, nous travaillons également dur pour obtenir le même résultat. Notre parti est un rempart contre le populisme et le souverainisme, dont nous avons vu combien ils peuvent être dangereux. Nous présenterons un programme visant à faire de l'Italie un pays plus juste et plus crédible. Nous soutenons l'Ukraine sans réserve. Notre objectif est la paix. Mais la paix n'est pas synonyme de reddition. Nous avons le devoir de soutenir un pays et un peuple qui se défendent contre une agression injustifiée et sanglante. Et cette position a toujours et depuis le début été celle du Parti démocrate. La porte est ouverte à Renzi, mais il faut aussi la volonté d'entrer. Cependant, ce n'est pas à moi de juger les choix des autres. J'espère seulement qu'une certaine dureté de ton, qui est de mise dans une campagne électorale, ne nous fera pas oublier que le véritable adversaire est le "centre-droit". »

ARTICLE, Corriere della Sera, « Europe, OTAN, fiscalité et présidentialisme : le projet en 15 points [du centre-droit] » par Marco Esposito : « Le programme de gouvernement du centre-droit prend forme. Et il le fait - comme le voulait Giorgia Meloni - en plaçant en premier la confirmation des alliances internationales de l'Italie : "L'Italie, partie intégrante de l'Europe, de l'Alliance atlantique et de l'Occident", peut-on lire. Il précise également que notre pays respectera ses engagements vis-à-vis de l'OTAN "en ce qui concerne l'ajustement des allocations de défense", et confirme "le soutien à l'Ukraine face à l'invasion de la Fédération de Russie". "Adhésion totale au processus d'intégration européenne, avec la perspective d'une Union européenne plus politique et moins bureaucratique", peut-on lire dans le projet de texte. Un programme qui pourrait encore subir quelques modifications en vue de la prochaine réunion prévue mardi. Il y a une quinzaine de points dans le projet finalisé hier à la réunion sur les programmes.  L'objectif est de présenter le programme final à la mi-août. On parle des "nouveaux décrets de sécurité et des hot-spot pour les migrants, hors d'Italie". Le point 6, "Sécurité et lutte contre l'immigration clandestine", parle également d'adapter le personnel et l'équipement des forces de police.  Le revenu de citoyenneté, en revanche, selon le point 9, sera remplacé par des " mesures plus efficaces " ; l'" extension de la taxe forfaitaire pour les commerces jusqu'à 100 000 euros de chiffre d'affaires " est prévue. Une place est également accordée au pont sur le détroit de Messine, grâce à une utilisation "complète" et "efficace" des ressources du PNRR "comblant les retards actuels dans la mise en œuvre", grâce aussi aux accords avec la Commission européenne "pour la révision du PNRR en fonction de l'évolution des conditions, des besoins et des priorités".

ARTICLE, La Stampa, “Le champ rouvert pour Letta” : “ La rencontre entre Enrico Letta, Nicola Fratoianni et Angelo Bonelli s'est bien passée, mais l'accord n'est pas encore conclu et tout dépendra de la discussion qui aura lieu ces heures-ci au sein de SI et des Verts. Depuis trois jours, le leader démocrate s'efforce de contenir la révolte de l'aile gauche de la coalition à propos de l'accord entre le PD et Azione-Più Europa. Letta est conscient du malaise de Fratoianni et Bonelli. Le secrétaire de Sinistra italiana  - en particulier - doit compter avec une opposition interne animée surtout par les dirigeants de la Toscane et de la Campanie et est aussi alimentée par les clins d'œil qui viendraient de Giuseppe Conte. Letta a "confirmé la forte volonté et la détermination du PD à former une alliance et à construire et renforcer une coalition large et plurielle dans le but d'être compétitif et de battre la droite souverainiste, pour éviter de remettre le pays à Meloni". Une version également confirmée par Si et Ev. "Nous avons écouté et enregistré la très forte volonté de parvenir à la construction d'un accord", a déclaré Fratoianni à la fin. Toutefois, ils ont tous deux insisté sur le fait que "les accords que le PD établit légitimement avec d'autres forces ne peuvent en aucun cas être contraignants pour nous et notre programme". Sur ce point, Letta a réitéré les assurances déjà données : premièrement, les accords avec Azione et Più Europa n'engagent que le PD. Deuxièmement, le pacte signé avec Calenda va déjà au-delà de l'agenda Draghi, parle de transition écologique, ne mentionne pas le nucléaire, propose la réforme du pacte de stabilité... Le leader du Pd insiste surtout sur un point : "Ce n'est pas une élection comme les autres, parce que la droite s'est rassemblée et cette droite avec cette loi électorale risque de tenir le destin du pays entre ses mains et de le sortir du cœur des valeurs européennes". Ceux qui se séparent, c'est le sous-entendu, assument la responsabilité de confier l'Italie à Meloni et Salvini. »

ARTICLE, La Repubblica, "Une histoire complexe" : Ces comptes que Meloni n'a jamais réglés avec le fascisme », par Paolo Berizzi : « Avec le fascisme ? "J'ai une relation sereine, c'est un moment de notre histoire nationale". Mussolini ? "Un personnage qui doit être rappelé dans l’histoire". Voilà ce que disait Giorgia Meloni, en 2006, quand elle était vice-présidente de la Chambre des Députés. Quatorze ans se sont écoulés depuis qu'elle a choisi d'adhérer au Fronte della Gioventù (Front de la jeunesse), l'organisation de jeunesse de ce MSI fondée par d'anciens représentants du régime fasciste. Le 4 novembre 2021, elle dit « Je n'ai jamais eu d'affection pour le fascisme. J'ai certainement toujours reconnu une communauté d'idéaux avec les jeunes qui ont choisi le bon côté du camp après la guerre". En mars 2022 : “Le fascisme aurait pu dire non à Hitler sur les lois raciales et la persécution des juifs". En substance, le leitmotiv cher à la droite post-fasciste, selon lequel Mussolini a commencé à errer à partir du moment où il s'est allié aux nazis. Une chose est sûre : de 2006 à aujourd'hui, la position de "donna Giorgia" sur le fascisme n'a jamais changé. Elle a toujours évité de porter un jugement. "Mussolini a fait des erreurs, les lois raciales, l'entrée en guerre. Historiquement, il a aussi beaucoup produit, mais cela ne le sauve pas". En 2017 a éclaté l'affaire de la plage fasciste de Chioggia (un lido décoré de symboles explicites dont le propriétaire organisait des rassemblements dans le style des années vingt). Meloni condamne-t-elle ? Non. “L'histoire de l'Italie et surtout du fascisme est une histoire très complexe, ce n'est pas du folklore". Dès qu'on entre dans le sujet, Meloni dévie ou banalise. “Je ne sais pas quelle est la matrice", commente-t-elle après l'assaut de Forza Nuova contre le siège du syndicat CGIL (9 octobre 2021). Sur Almirante, Meloni souligne l'importance de "garder vivante la mémoire et la connaissance d'un homme dont la grandeur ne peut qu'enrichir l'histoire de l'Italie". L’ancien secrétaire du MSI était "l'un des hommes les plus extraordinaires à avoir marqué l'histoire de l'Italie républicaine" dit-elle ».

ARTICLE, La Repubblica, « Le manager proche d'Urso qui travaille pour Poutine dans l'UE » par Giuliano Foschini : « Sur le chemin de l'"atlantisation" de Giorgia Meloni et de son parti, Fratelli d'Italia - "nous sommes ceux qui garantissent le plus la position atlantique de l'Italie", a déclaré la secrétaire il y a quelques jours à peine - il y a une personne qui risque de mettre tout le monde dans l'embarras. C'est un grand manager français qui a passé la moitié de sa vie en Italie, où il a toujours des amis et des affaires, et qui s'est installé à Moscou il y a quelques années. Où il travaille comme conseiller des hommes de Poutine avec une tâche précise : créer des relations en Europe. Emmanuel Gout, est un grand ami de Fratelli d'Italia. Il soutient l'un de ses hommes les plus importants et les plus crédibles, notamment sur les questions de défense et de sécurité nationale : Adolfo Urso, le président de Copasir. Gout fait en effet partie du comité scientifique de la fondation d'Urso, Farefuturo, et a été l'un de ses soutiens lors de la dernière campagne électorale. Il est considéré, par les services de renseignement européens, comme l'un des principaux agents de l'influence russe en Europe. Gout a débuté comme responsable de l'information avec France +. Lorsque l'aventure Tele + a commencé en Italie, il a été appelé pour son expérience spécifique. Il devient ensuite président de Cinecittà à Rome avant de revenir en France en 2017 et soutient Marine Le Pen, aux côtés d'une chaîne d'information, Rt France, entièrement payée par la Russie, qui a choisi Gout comme responsable des relations politiques. L'ami de FdI a continué à travailler ces dernières années : il dispose d'un site web, d'une chaîne Telegram et d'un YouTube (Terrabellum.fr) où trône une photo pleine page de Vladimir Poutine. Il a vivement contesté les politiques européennes sur le Covid ("également une maladie psychiatrique qui touche principalement les victimes de l'enfermement"), et depuis le début du conflit, il a toujours fait sentir sa proximité avec la Russie. Selon les informations des services de renseignement, il était en France l'homme de liaison entre Eric Zemmour et Poutine. Et il aurait également été l'un des grands médiateurs, ces derniers mois, entre la Russie et le Vatican. Urso a déclaré “Je connais les positions de Gout, que je ne partage évidemment pas, et il connaît très bien les miennes, qui me semblent très claires. Cependant, nous sommes dans une démocratie et chacun peut exprimer ses opinions".

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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