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10/08/2022

"Le centre droit présente son programme en commun."

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Italie. Revue de presse. 

Les négociations entre les deux partis centristes Azione et Italia Viva en vue de la création d’un possible « troisième pôle » aux élections législatives du 25 septembre font les gros titres de la presse italienne. Les éditoriaux des principaux quotidiens nationaux reviennent ce matin sur la nécessité de mettre en sécurité les projets du Plan de relance national (« l’agenda Draghi ») alors que l’autorité bancaire italienne (ABI) lance un appel aux partis pour que l’Italie puisse garder sa crédibilité politique et économique au sein de l’UE. « Troisième pôle, un test d’entente » - Calenda et Renzi négocient sur les collèges. M5S, Di Battista qualifie Grillo de « père autoritaire » du Mouvement et s’en va (Corriere della Sera), « Calenda-Renzi : c’est le bras-de-fer sur les sièges » - Le troisième pôle est proche d’une entente mais se divise sur les candidats, sur le nom et le symbole de la coalition. Di Battista met fin à son expérience avec le M5S. Meloni copie le slogan de Marion Maréchal Le Pen (La Repubblica), « Calenda : oui à un troisième pôle avec Renzi » - Le dirigeant d’Azione s’exprime sur les négociations en cours : après les élections, il faut une majorité modérée comme celle qui a voté von der Leyen, avec Draghi au Palais Chigi (La Stampa), « Calenda rencontre Renzi afin de créer un troisième pôle » (Il Messaggero), « La droite s’apprête à tout gagner, le centre disparait et le M5S remonte » (Fatto Quotidiano). Le débat politique aux Etats-Unis autour de la perquisition du domicile de Donald Trump effectuée hier par le FBI est également cité.

Les JT couvrent essentiellement les stratégies d’alliances et programmes des différents candidats en vue des élections du 25 septembre 2022 notamment le rapprochement entre Carlo Calenda et Matteo Renzi, la perquisition du FBI dans la maison de Donald Trump, la stratégie européenne face aux restrictions énergétiques russes, l’ouverture des championnats européens de natation demain à Rome.

Sur Twitter, le hashtag #FlatTax, en référence à la proposition de réforme des impôts de la part du centre droit, domine.

EDITORIAL, Corriere della Sera, M. Ferrera « Nos partis et les comptes avec l'UE »: « Le programme Next Generation EU repose sur trois objectifs stratégiques : la promotion d'un modèle de croissance durable; un modèle de société ouverte et inclusive, articulé autour de l'État de droit, de la non-discrimination et des valeurs inscrites dans les traités ; et un engagement en faveur du renforcement institutionnel de l'Union européenne, dans le cadre plus large des alliances occidentales et des nouvelles menaces géopolitiques mondiales. La grande majorité des Italiens (91 %) ont entendu parler du plan national de relance et de résilience (PNRR), 66% estiment qu'il s'agit d'une réponse efficace aux problèmes causés par la pandémie. Malgré ce large consensus, le « programme Draghi » est l'un des thèmes les plus controversés de la campagne électorale. Les dissensions entre partis reflètent des divisions plus profondes, qui concernent le cadre général dans lequel s'inscrit le PNRR. La chute de Draghi a réactivé la dynamique centrifuge du bipolarisme à l'italienne et aucune des deux coalitions ne propose de mesures pleinement conformes aux trois objectifs de Next Generation EU. Le centre-gauche partage les objectifs sur le modèle de société, mais comprend des composantes qui contestent l'OTAN et l'économie de marché. Les ambiguïtés du centre-droit concernent principalement l'engagement européen. La Ligue et Fratelli d'Italia adoucissent leur euro-scepticisme traditionnel mais leur position au sein du Parlement européen jette des doutes sur leurs intentions. Il suffit de visiter les sites internet des Réformistes et Conservateurs européens (parti présidé par Giorgia Meloni) et d'Identité et Démocratie (qui comprend Marine Le Pen et est présidé par la Ligue). Les documents révèlent une vision souverainiste et nationaliste de l'État, proche de celle d'Orbán. De plus, le centre-droit est marqué par sa sympathie pro-russe, seule Giorgia Meloni a suivi une ligne atlantiste convaincante. »

PREMIER PLAN, Il Messaggero, « Abi avertit les partis : « Faites des choix courageux sur l'Europe et la croissance » » : « Une lettre aux commissions parlementaires et aux partis a été rédigée par l'Association bancaire italienne. La prémisse est que le pays est toujours en situation d'urgence : ‘’La pandémie et la guerre rendent nécessaire de ne pas interrompre la trajectoire de croissance de l'économie italienne, notamment parce que le niveau du revenu global en Italie est encore bien inférieur à ce qu'il était avant le début de la grande crise économique et financière ‘’. Suit une référence forte au choix européens, une question potentiellement sensible dans la campagne électorale : ‘’Nous sommes et devons rester en Europe, nous devons contribuer à son évolution. La présence de notre pays à Bruxelles doit également se concrétiser par l'achèvement de l'union bancaire’’. En ce qui concerne les choix politiques du gouvernement et du Parlement à venir, la demande est de relancer la productivité, dont le niveau est encore trop faible par rapport aux autres pays. Dans le contexte actuel de forte inflation, l'Abi suggère de protéger le pouvoir d'achat des travailleurs ‘’sans toutefois déclencher des automatismes qui alimentent les spirales inflationnistes’’

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Elections : Forza Italia, la droite vulnérable » : « L'un des thèmes de la campagne électorale concerne l'électorat de Forza Italia qui, pendant des années, a suivi Berlusconi avec une foi tenace mais pas inébranlable. Cet électorat est, ou a été, le reflet d'une opinion pragmatique, surtout dans le centre-nord, liée au monde des petites et moyennes entreprises, des professions libérales. Or, Berlusconi est réduit à un rang mineur. Il clair que réaliser le « troisième pôle » n'est pas une tâche facile et il ne suffit certainement pas que Renzi et Calenda se mettent d'accord sur la répartition des sièges. Il s’agit de se présenter comme une alternative plausible à une Forza Italia et à une Ligue en déclin. La perspective politique Renzi-Calenda n'a de sens que si elle est élargie et perçue comme quelque chose de plus sérieux que la revanche de deux hommes égocentriques tous deux issus du Parti Démocrate. De fait, il serait judicieux de proposer un profil innovant venant du centre-droit. Mara Carfagna, dont le nom court en ces heures, représente, et elle n'est pas la seule, les désillusionnés du monde berlusconien, précisément l'électorat auquel le « troisième pôle » entend s'adresser. »

ENTRETIEN, La Stampa, de Carlo Calenda, dirigeant d’Azione « Il y aura un pacte avec Renzi, le troisième pôle représentera un repart contre la droite » : « ‘’Je souhaite vraiment que le troisième pôle puisse voir le jour, toutes les conditions sont réunies pour que cela arrive, car avec Italia Viva nous avons beaucoup de points en commun. Il faudra ensuite se mettre d’accord sur comment organiser la campagne électorale. La vraie bataille se fera sur les collèges plurinominaux pour le Sénat, c’est là qu’il faut battre Meloni. Le leadership est l’un des sujets qu’il faudra définir avec clarté. Cela pourrait être même une femme, par exemple. Sans un troisième pôle, il y aurait un vide et nous n’aurions pas la possibilité d’enlever des voix à droite. L’objectif, si les électeurs nous le permettront, est d’arriver à une « majorité Ursula » [celle qui avait vu une convergence de partis modérés italiens au Parlement Européen à l’occasion de l’élection de la présidente von der Leyen, ndt.] pour créer une coalition large pouvant demander à Mario Draghi de rester au Palais Chigi’’ »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Antonio Tajani, vice-président de Forza Italia « Forza Italia représente le centre, c’est nous qui représentons le vote utile » : « ‘’Il n’y a qu’un vote utile et modéré, c’est celui de Forza Italia. Nous avons un leader crédible et une collocation décisive au sein du PPE, dont le symbole figure désormais sur le nôtre. Il est possible d’imaginer une « flat tax » à 23% pour les professions libérales et de baisser le coin fiscal. Car il est possible de récupérer de l’argent par le biais d’une moratoire fiscale ou en éliminant le revenu de citoyenneté, qui doit devenir un fonds pour aider exclusivement ceux que ne peuvent objectivement pas travailler. Par ailleurs, un taux suffisamment bas permettrait d’éviter le phénomène de l’évasion fiscale. La réaction des marchés si le centre droit devait l’emporter ? Il n’y a aucune raison, nous sommes garants. Plus Forza Italia obtiendra de voix, plus la coalition sera rééquilibrée au centre.’’ »

SONDAGES, La Repubblica, « Avec la présence d’un troisième pôle, le centre droit pourrait atteindre les deux tiers des sièges du Parlement » : « C’est une Italie entièrement colorée de bleu avec quelques taches blanches et rouges qui sortirait au lendemain des élections, d’après une étude de l’Institut Cattaneo qui considère la possibilité qu’un troisième pôle puisse participer à la compétition. Le centre gauche pourrait rivaliser dans très peu de collèges électoraux, notamment en Emilie-Romagne et la Toscane et dans les grandes villes (Milan, Turin, Gênes, Rome, Naples). En revanche, s’il ne devait pas y avoir de troisième pôle, la coalition de centre gauche pourrait obtenir 19 collèges uninominaux de plus à la Chambre et 9 au Sénat. Par ailleurs, selon le sondage de You Trend, Azione de Calenda, après la rupture consommée avec le PD, ne serait accrédité que’à 2% des intentions de voix. »

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Cremonesi « Le centre droit présente son programme en commun et songe à une liste unique pour les partis les plus petits » : « Le programme du centre droit intitulé « Italia Domani » est structuré sur 15 points, allant de ‘’l’Italie est membre à part entière de l’Europe, de l’Alliance Atlantique et de l’Occident’’ à celui ‘’les jeunes et le sport’’. La répartition des collèges est toutefois reportée, le sujet étant le plus clivant et difficile pour les sherpas des partis. Il est assez probable que les dirigeants se présenteront uniquement dans les collèges plurinominaux, basés donc sur un système proportionnel. Le feuilleton sur qui sera Président du Conseil semble désormais terminé ‘’celui qui prendra une voix de plus, Meloni ou moi, sera nommé, on ne peut faire plus simple et plus clair’’ affirme Salvini. En réalité, le programme ne va pas dans le détail : il n’y a que les grandes lignes qui sont indiquées et qui seront suffisantes pour qu’il soit présenté au ministère de l’Intérieur d’ici le 14 août. Par exemple, pour la « Flat tax » [un système fiscal prévoyant un prélèvement forfaitaire unique, ndt.], véritable cheval de bataille de la droite, aucun taux n’a été indiqué, cela en raison des divisions entre la Ligue (qui voudrait le fixer à 15%) et Forza Italia (qui indique depuis toujours celui à 23%). »

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Guerzoni « Le plan B d’Enrico Letta » : « Si Calenda et Renzi s'associent, Letta annonce que la concurrence sera "féroce" même avec eux. A la direction du PD, les deux hommes ont "une réputation compromise à gauche" et n'enlèveront donc pas de voix au PD, tandis que leur "rhétorique populiste" pourrait enlever des voix au centre-droit. Pour Letta, l'urgence est désormais de convaincre les Italiens que "cette droite n'est pas capable de gouverner le pays" et qu'ils doivent se mettre "entre de bonnes mains" pour éviter que l'Italie "ne finisse comme la Hongrie et la Pologne". Le programme du PD s'articule autour de trois axes majeurs : le travail et la justice sociale, les droits civils et le développement durable. Parmi ces pages figure un engagement sur lequel les démocrates insisteront fortement : "Amener les salaires des enseignants italiens à la moyenne européenne d'ici 2027". En ce qui concerne la fiscalité, si la droite veut une flat tax, les démocrates veulent réduire les impôts selon le principe de la progressivité fiscale. »

PREMIER PLAN, La Stampa, G. Agliastro « Une base russe frappée en Crimée. Kiev revendique : “Cela ne fait que commencer” » : « Moscou soutient qu’une explosion a eu lieu dans la base militaire de Saky mais affirme qu’elle a été provoquée par la détonation de munition aériennes et qu’aucune attaque n’a été vérifiée. L’Ukraine n’a pas revendiqué l’attaque et a même fait paraître un communiqué, interprété comme une prise de distance. Alors qu’une source du ministère de la Défense russe annonce à l’agence de presse russe Tass que ‘’des violations des règles de sécurité anti-incendie sont, seules, considérées causes principales de l’explosion ‘’, Kiev affirme que ‘’le ministre de la Défense ukrainien ne peut pas déterminer la cause de l’incendie’’ et ne pas pouvoir « exclure que les occupants ne trouvent ‘’accidentellement’’ quelque ‘’signe’’ caractéristique, ‘’carte de visite’’ ou même de ‘’l’ADN’’. Au même moment, elle appelle à ‘’prêter attention aux normes de sécurité et à l’interdiction de fumer’’ tandis que le conseiller du Président, Mikhailo Podolyak, twitte que ‘’le futur de la Crimée sera d’être la perle de la Mer Noire’’, non pas une ‘’base militaire pour terroristes’’ avant de conclure en déclarant que ‘’cela ne fait que commencer’’. »

ARTICLE, La Repubblica, F. Bini « Début du rationnement du gaz et de l’électricité. Premières coupures dans les villes italiennes » : « Les villes italiennes commencent à se préparer à réduire leur consommation énergétique. Turin a décidé de réduire l’intensité lumineuse publique et de réduire de deux degrés, en hiver, la température des édifices publics. Milan n’a émis que de « fortes recommandations » : fermer les portes des magasins et des édifices publics si la climatisation y fonctionne, tout en recommandant de ne pas passer sous la barre des 26°C dans les bureaux, les habitations privées et les bureaux et de faire attention à éteindre les lumières en fin de journées. Florence a émis une ordonnance en bonne et due forme : à partir du 1er août 2022, garder la porte ouverte alors que la climatisation fonctionne est interdit et passible d’une amende allant de 25 à 500€. La commune a également émis des recommandations : ne « repasser que le nécessaire », ne faire de lessive qu’à charge pleine, maintenir, pour l’hiver, une température qui ne dépasse pas les 18-19°C dans les habitations. D’autres mesures ont également été prises à Gênes, Bari et à Belluno. »

PREMIER PLAN, Il Messaggero, R. Amoruso et G. Rosana « Poutine bloque les actifs italiens : les secteurs bancaires et de l’énergie sont à risque» : « En représailles des sanctions imposées par l’Occident, le Kremlin s’apprête à publier un décret afin d’empêcher les sociétés des pays considérés ‘’hostiles’’, parmi lesquels l’Italie, de vendre leurs actifs dans les secteurs de la banque et de l’énergie, jusqu’à la fin de l’année. En Italie, cela pourrait toucher l’ENEL et bloquer la cession des actifs de l’entreprise (à hauteur de 56,43% dans la branche ENEL Russie) à Lukoil et au fonds Gazprombank-Frezia. Le dernier mot reviendra à V. Poutine car le décret laisse la possibilité de conclure les transactions avec un permis spécial octroyé par le Président. Les banques, elles aussi, attendent la liste officielle des entreprises « congelées » par le Kremlin : Unicredit a déjà réduit son exposition et travaille pour vendre, sans brader, ses activités à des pays tiers non-touchés par les sanctions. Intesa SanPaolo a également réduit son exposition et songe à quitter le pays. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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