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”Salvini ferme les ports, défi lancé à l’UE.”

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Italie. Revue de presse.

Italie/Malte- migrations – Unes : « Les ports fermés aux migrants » - ‘’La Vallette refuse le débarquement. Conte : l’UE nous a abandonnés’’ (Corriere della Sera), « 629 personnes prises en otage par Salvini » - ‘’Le ministre ferme tous les ports au navire ONG’’ ( La Repubblica), « Salvini repousse le navire des désespérés » - ‘’Le gouvernement défie l’UE’’ (La Stampa), « Salvini ferme les ports, défi lancé à l’UE » - ‘’Conte : modifions l’accord de Dublin’’ (Il Messaggero). 

ARTICLE Corriere della Sera « Relâchement des contrôles en Libye, l’Intérieur contre-attaque » : « La fermeté montrée par le ministre de l’Intérieur Salvini a comme objectif de se focaliser sur la nationalité des ONG. Il s’agit en effet d’organisations espagnoles, allemandes, hollandaises et françaises : c’est justement à ces gouvernements que Salvini veut s’adresser pour faire passer le principe que c’est à eux de prendre en charge ces migrants secourus. Cela remet en cause le code de conduite voulu par son prédécesseur Minniti et approuvé par l’UE. Salvini devra prendre une décision avec le président du Conseil Conte et avec l’autre vice-président, Di Maio, à savoir confirmer ou non l’accord avec la Libye, notamment sur l’investissement économique dans le pays. Tout en sachant que l’aile la plus orthodoxe du M5S contestera, comme par le passé, le manque de respect des droits humains de la part des autorités libyennes ». 

RETROSCENA (coulisses) La Repubblica C. Lopapa « Une réponse musclée étudiée au préalable par le ministre Salvini et la gêne du M5S » : « Le coup était prêt depuis une dizaine de jours. Mais les proclamations de Salvini sur « la fin de fête » pour les migrants a provoqué des remous chez les 5 Etoiles. Une bonne partie du Mouvement ne se reconnaît pas dans ce visage dur, laissant des centaines de personnes en plein milieu de la mer avec des mineurs et de femmes enceintes. Et c’est surtout le ministre 5 Etoiles Toninelli qui a perdu son sang-froid : la gestion des ports relève de sa compétence. Or, la décision de la fermeture des ports s’est faite sans lui, même si Di Maio en était informé. Il aura fallu un long éclaircissement entre le ministre Salvini et Toninelli pour arriver à une note conjointe. Mais la partie n’est pas finie. Aujourd’hui le président de la Chambre R. Fico, qui est aussi le chef de l’aile gauche du M5S, se rendra à San Ferdinando en Calabre, à l’endroit où un syndicaliste africain a été tué. Il pourrait lancer un message bien différent que celui du Triumvirat du gouvernement ». 

EDITORIAL, S. Stefanini, Stampa, « Les trois dangers de l’épreuve de force » : « En menaçant de fermer les ports italiens à un bateau franco-allemand plein de migrants, le gouvernement Conte lance un triple message : d’arrêt aux ONG, de pression sur Malte, de défi à l’UE. Le danger aussi est sur trois fronts : de soutenabilité humanitaire, d’ouverture d’une crise bilatérale avec La Vallette, d’isolement vis-à-vis de Bruxelles. Rome doit se demander si elle peut les affronter en même temps et quelle en sera l’issue potentielle.  La fermeture des ports met Rome face à deux inconnues : un affrontement sur un nombre de fronts trop élevés et la difficulté à faire machine arrière sans perdre la face. Le gouvernement Conte doit se laisser des marges de manœuvre : avec Malte, avec les capitales européennes, avec l’UE. Les courants de sympathies, ténus, pour l’isolement de Rome sur les migrants doivent être exploités. Le gouvernement italien fait de l’Aquarius un bras de fer avec l’Europe, même pour la réforme du droit d’asile. Bien. Mais sans stratégie, en impliquant les pays africains et en faisant de la diplomatie à Bruxelles, la brutalité est inefficace ». 

ARTICLE La Stampa G. Foshini « Malte : ‘’l’Italie a voulu nous provoquer’’ » : « Perplexité parmi les hommes entourant le Premier ministre Muscat : ‘’La communication est arrivée quand le navire était proche de notre île : une action contre le règlement maritime’’. Mais l’idée serait d’éviter l’affrontement direct avec le gouvernement italien. La Vallette cherche un soutien de la part de l’UE avec laquelle l’île a eu une position jusque-là de ‘’border line’’. Un haut fonctionnaire maltais a expliqué à La Repubblica ‘’la procédure de sauvetage de l’Aquarius a été transparente et ne laisse pas d’espace aux interprétations : il a été fait par la Marine militaire italienne dans les eaux libyennes, qui a ensuite transféré les migrants sur l’Aquarius. Malte n’a eu aucun rôle’’ ».  

ENTRETIEN de Giovanni Tria, ministre de l’Economie « Nos engagements sur l’euro, la dette baissera » (Corriere della Sera de dimanche) : « ‘’L’économie italienne est forte, maintenant moins de déficit et plus d’investissements. Nous faisons attention à ne pas dégrader la confiance sur notre stabilité financière. La confiance est à la base de notre stratégie. Nos fondamentaux sont bons. Sur l’euro la position du gouvernement est claire : la sortie de la devise commune n’est pas en discussion. Le ministre Scholz a dit que c’est aux Italiens de s’occuper de leur déficit. Il a entièrement raison. Sur ce que propose la France [une assurance commune sur les dépôts et un budget de la zone euro sur les investissements], nous sommes d’accord. Nous voulons aller de l’avant sur plusieurs points du programme de gouvernance européenne et de l’union bancaire. Sur la vigilance des banques, la Commission européenne a fait un bon travail, je ne vois pas la nécessité d’y superposer l’action d’un Fonds monétaire européen. Nous ne pouvons accepter des propositions pouvant nuire à la confiance de la durabilité de notre dette’’ ».

ENTRETIEN d’Elisabetta Trenta, ministre de la Défense « ‘’L’Italie reste dans l’Otan mais sera le pont avec l’Est’’ » (Il Messaggero de samedi) : « ‘’Pour les missions internationales, l’Italie honore ses engagements mais elles seront évaluées sur la base de notre intérêt. Il est essentiel que l’Otan et l’Europe collaborent. La défense européenne n’est pas en opposition avec le rôle de l’Otan. Au contraire, elle en renforce le rôle pour la sécurité et la défense collective. L’Italie fait partie de l’Alliance Atlantique, de l’ONU et de l’UE. Mais elle peut faire aussi servir de pont dans les relations avec les pays de l’Est. Nous avons les compétences et les qualités pour le faire. L’Otan doit être plus flexible. Voici pourquoi nous avons rappelé que l’attention de l’Alliance doit être rivée aussi vers la Méditerranée, par le biais d’un véritable ‘’hub’’ régional pour le Sud ayant siège à Naples. Cela pour la conservation des prérogatives des centres de commandement en Italie. La lutte contre Daech est une priorité’’ ».

Elections municipales – Unes : « Bond de la Ligue, le M5S freine, le PD résiste » (Corriere della Sera), « Affluence en baisse, la Ligue avance » (La Repubblica), « La bataille des 761 maires, premier test pour la Ligue et le M5S » (Il Messaggero).

ARTICLE, La Repubblica G. Vitale « La Ligue s’impose dans les communes, le M5S paralysé » : « Le parti du ‘’Carroccio’’ (La Ligue) s’est imposé en Vénétie, en Toscane et se renforce au centre du pays. Le PD tentera sa chance lors des seconds tours. Le M5S perd du terrain, comme toujours dans les élections locales. Ces élections, qui ont vu 7 millions d’électeurs appelés à élire leurs nouveaux maires, ont également enregistré une baisse de l’affluence (-6%), soit 61%. A Rome, les 5 Etoiles implosent dans deux arrondissements : ce qui révèle l’échec de Virginia Raggi dans un test crucial après ses premières deux années de gestion ».

Lettre ouverte de Silvio Berlusconi, leader de Forza Italia et ancien président du Conseil « Un vice-président, un conseil de personnalité et les jeunes sur les réseaux sociaux : voici comment je rénoverai Forza Italia » (Corriere della Sera) : « ‘’Notre moment viendra bientôt, dès que les recettes des 5 Etoiles auront révélé leur dangerosité. J’invite les meilleures énergies de la nation à former une classe dirigeante pouvant affronter les défis après l’échec de ce gouvernement. Forza Italia doit devenir un pôle d’attraction pour tous ceux qui veulent conjuguer l’innovation et la compétence, le changement et la responsabilité’’ ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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11/06/2018 | Lien permanent

”Macron attaque, querelle avec l’Italie.”

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Italie. Revue de presse.

Migrants/Conseil d’Europe/Propos du Président de la République : Unes « Chaos européen sur les migrants. Macon : lèpre populiste. Di Maio : Hypocrite. Merkel jour le médiateur : exit l’ébauche de l’UE » (Corriere della Sera). « Les migrants divisent l’UE. Les insultes volent entre Macron et Di Maio. L’attaque du Président français : lèpre. La réplique : hypocrite » » (La Stampa). « Macron attaque, querelle avec l’Italie » (Il Messaggero), « Migrants, l’Italie et le groupe de Visegrad peut faire sauter l’Europe » (La Repubblica) « Migrants, l’ébauche est abandonnée mais l’accord est loin » (Sole 24 Ore).

COMMENTAIRE La Repubblica D. Bellasio « Une semaine pour sauver l’UE. Que fait l’Italie ? » : « L’Europe risque d’imploser non pas à cause de l’euro mais de la question des migrants. Nous disposons d’une semaine pour éviter le pire. Il faut espérer que l’Italie ne soit pas celle qui devra éteindre la lumière, en assumant une grave responsabilité dans cet état de fait. Les pays de Visegrad, avec le soutien implicite de Vienne, du Ministre allemand Seehofer et de Salvini, sont en train de s’opposer à toute solution de compromis européen pour réformer les politiques migratoires de l’Union. Si Merkel devait tomber, cela sonnerait comme le retour des frontières nationales d’où la réaction forte du Président français ‘’contre le nationalisme qui est en train de renaître’’. Pour cette raison, l’Italie devrait réfléchir sur le camp qu’elle entend rejoindre. Si l’idée du Ministre de l’Intérieur Salvini est de faire d’abord sauter le compromis européen sur les migrants, ensuite de faire tomber le gouvernement allemand et donc l’Europe entière, l’Italie en paierait un prix très élevé ».

COULISSES La Stampa, A. La Mattina/I. Lombardo, « Pacte entre Conte et Moavero : ‘’Nous devons éviter de faire sauter Schengen’’» : « L’affrontement entre Italie et France complique les négociations pour une solution à trouver au pré-sommet de Bruxelles. Le gouvernement italien se trouve dans la situation embarrassante de devoir croiser soutiens et alliés en Europe. La mission de Conte est fondée sur l’espoir que Merkel ne se fasse pas écraser. Voilà pourquoi, explique la Farnesina, pour trouver une solution italienne à la réforme de Dublin, il faut faire valoir nos positions, en évitant les ultimatums de Salvini cependant, et son feeling avec Hongrie et Autriche ».

ARTICLE, La Repubblica T. Maastrobuoni « Visegrad pousse Merkel vers la crise, frictions France-Italie » : « L’Europe noire lance une OPA souverainiste sur l’Europe. Hongrie, Pologne, la République Tchèque et la Slovénie font savoir qu’ils boycotteront la réunion. L’Autriche sera présente mais hier elle s’était réunie avec les pays de l’Est. Le prochain Conseil européen ressemble de plus en plus à un référendum sur la Chancelière avec Vienne complice de la « révolte anti-Berlin ». A. Merkel se doit de trouver une solution européenne, son gouvernement pouvant tomber. Chose qui ne serait pas profitable pour l’Italie. Il est clair que Merkel a convaincu le Président français d’avoir une position jusque-là moins dure à notre égard. Certes, les propos d’hier de Macron sur la lèpre populiste n’aident pas ».

ARTICLE Sole 24 Ore G. Pelosi « Merkel parle à Conte et bloque l’ébauche UE. L’entente s’éloigne » : « Après l’éclaircissement avec le président du Conseil Conte, la Chancelière allemande s’est révélée comme la vraie réalisatrice de la rencontre à Bruxelles. Le président du Conseil italien ne désertera donc pas le sommet sur les migrants. La tension avec nos partenaires demeure toujours très haute car une nouvelle polémique est en train de s’ouvrir avec Paris, après les déclarations du Président français Macron, définissant le populisme italien une ‘’lèpre’’. Les mesures concernant les ‘’mouvements secondaires’’ ne figureront plus dans l’ébauche qui sera discutée à Bruxelles. Ce point qui intéressait le ministre de l’Intérieur allemand pour refouler en Italie les demandeurs d’asile aujourd’hui présents en Allemagne. Ce qui ne veut pas dire que la voie est dégagée pour l’Italie. Les propositions italiennes peuvent se résumer ainsi : 1/ partage des coûts financiers et assurer que les Etats membres couvrent les 500 millions d’euros nécessaires à faire décoller le Trust Fund Africa, donnant une alternative au business des passeurs. 2/ réforme profonde du Traité de Dublin. 3/ Créer des centres d’assistance aux migrants dans les pays de transits d’où organiser les rapatriements volontaires. Entretemps, les positions de l’Italie sont la cible du Président français qui hier s’est défendu des accusations d’inaction sur l’accueil des migrants et qui a traité de ‘’lèpre’’ le populisme en Europe. La réaction du ministre de l’Intérieur Salvini ne s’est fait pas attendre ».

COMMENTAIRE, Il Messaggero M. Gervasoni « Si l’Elysée s’inscrit au club des souverainistes » : « Une semaine après la visite de Conte à Paris, voici le président français critiquant notre pays et notre gouvernement, avec des allusions indirectes mais très claires. Macron est en train d’imiter le style de Trump fondé sur des attaques directes et sur le dénigrement. Il y a aussi la composante du défi politique d’E. Macron : devoir être à la fois de gauche et de droite. Difficile de nier que Macron se soit inscrit au club de souverainistes, politiquement correct et soutenu par l’establishment, un souverainisme européen, à condition que le leadership de l’UE soit dans les mains de la France. L’Italie devrait s’habituer à considérer la France comme un adversaire stable sur lequel il ne faut pas trop compter. Nous devrions plutôt nous orienter vers l’Allemagne et l’Autriche. La Chancelière n’est sans doute pas un fervent défenseur du gouvernement italien mais elle préserve les formes et est toujours à la recherche de la médiation ».

ARTICLE, Il Messaggero, F. Pierantozzi, « Emmanuel divise Paris, venin de Le Pen ‘’il nous fera détester de tous’’ » : « Macron n’improvise jamais, même en parlant spontanément. La trêve a duré une semaine, après avoir reçu Conte comme un président ‘’qui aime l’Italie’’ et veut parler avec tous, mais pas, a-t-il dit avec ‘’ceux qui jouent avec les peurs’’, et peu importe si le banc d’essai européen saute. Animal politique à sang froid, il n’a pas peur de la confrontation. Depuis Quimper, ce n’est pas tant à Rome ou Budapest, Prague ou Varsovie qu’il a voulu se faire entendre, mais surtout chez lui. En France, il est pris entre deux critiques opposées : à gauche, et au sein même de sa majorité, certains l’accusent d’avoir choisi la ligne dure sur les migrants, à droite de ne pas être assez ferme. »

ARTICLE Corriere della Sera D. Martirano « Entente sur les commissions. Le PD s’insurge » : « La Ligue et le M5S se partagent les présidences des commissions parlementaires. Le PD, déçu, n’indique pas les membres du Copasir. A la Chambre, procédure inédite, les commis ont éloigné les journalistes des couloirs des commissions. Le Président Fico a ainsi demandé une information aux bureaux impliqués. Entretemps, l’association de la presse parlementaire est intervenue pour ‘’défendre les prérogatives des journalistes respectées et reconnues par les précédentes législatures’’. La Fédération de la presse Fnsi a évoqué un ‘’acte d’une gravité jamais vue ».

ARTICLE, Sole 24 Ore « Les présidents anti-euro des commissions font monter le spread » : « Après l’élection de Borghi et de Bagnai, l’écart avec les bons allemands a monté hier à hauteur de 243 points. La synergie Ligue-M5S se répand également au niveau parlementaire ».

COMMENTAIRE La Repubblica F. Merlo « La litanie de la haine » : « Le ministre de l’Intérieur, au lieu de protéger le héros civil menacé par la mafia, finit par agresser Roberto Saviano. Cela représente une nouveauté dans l’histoire de la République. Salvini a dévoilé la méthode qui est en train d’inspirer son gouvernement : abuser de son rôle pour faire plier les opposants et les aplatir ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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22/06/2018 | Lien permanent

”Ukraine : la Chambre approuve les livraisons d'armes et l'aide aux réfugiés malgré des absences .”

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Italie. Revue de presse. 

Les frappes russes visant des civils, notamment à Marioupol et sur une école près de Kharkiv, ainsi que la perspective d’une avancée des discussions entre les deux parties au conflit font la Une de la presse italienne. « Biden accuse Poutine, ´c’est un assassin’ » - Pour Kiev, un accord avec Moscou est possible d’ici dix jours, encore une tragédie visant des civils, plus de cent personnes arrivent à fuir du théâtre de Mariopol (Corriere della Sera), « L’enlisement dans le sang », la quatrième semaine de guerre a commencé, mais l’avancée s’enlise ; pour les Etats-Unis, 7000 morts du côté des troupes de Poutine, et les purges sont un signe clair de ses difficultés ; aujourd’hui l’échange téléphonique entre Xi et Biden (La Repubblica), « Un massacre perpétuel », « ‘Dix jours pour rétablir la paix’ » (La Stampa), « Coup de pouce vers la paix » (Il Messaggero). Les annonces du gouvernement concernant l’évolution des mesures sanitaires contre l’épidémie de COVID à l’issue du Conseil des ministres qui s’est tenu hier en fin de journée sont également largement mentionnées par la presse. « Le Pass sanitaire ne sera plus demandé à partir du 1er mai, ‘l’urgence sanitaire est terminée´ » (Corriere della SeraLa Stampa), « L’Italie rouvre, le pass sanitaire ne sera plus demandé à partir du 1er mai » (La Repubblica), « Adieu au Pass sanitaire et au masque » (Il MessaggeroIl Fatto Quotidiano). 

COULISSES, La Stampa, d’Annalisa Cuzzocrea, « Di Maio et Kuleba s’entretiennent au téléphone, ‘’le conflit va se poursuivre sur le long terme, c’est une fausse ouverture de la part de Moscou’’ » : « ‘’La guerre risque véritablement de durer. Entre la Russie et l’Ukraine, l’accord de paix apparait très lointain’’ : après 40 minutes passées au téléphone avec son homologue ukrainien, le ministre des Affaires étrangères italien refroidit les attentes de ses collaborateurs, ‘’les Ukrainiens résistent et sont déterminés mais d’après eux il n’y aura pas d’accord permettant la fin de la guerre prochainement’’. Le ministre ukrainien a remercié l’Italie pour son soutien et l’assistance aux réfugiés. Mais, malgré la lueur d’espoir qui était apparue dans les négociations avec la Russie, et même le délai de dix jours évoqué par Kiev, Di Maio explique que ‘’pour le moment les choses n’avancent pas et tout ce qui a été dit [par le Kremlin] semble purement stratégique. L’impression diffuse dans les milieux diplomatiques à l’échelle de l’UE est que ‘’les Russes font croire à un accord seulement pour que les sanctions à son égard soient assouplies’’ mais ça ne serait qu’un piège. C’est pourquoi, pour le ministre italien, la priorité est avant tout de miser sur les couloirs humanitaires et que la communauté internationale puisse participer aux négociations entre les deux pays, à travers la participation des Nations Unies ou de la Croix Rouge par exemple. Pour le gouvernement italien, les Ukrainiens ont également besoin d’armes et de garanties sur leur entrée au sein de l’UE. Si la ligne des pays du G7 est bien de fournir des armes, ce point a par ailleurs été source de division parmi les 27. Concernant l’entrée de l’Ukraine dans l’UE, le sommet de Versailles a montré que ce n’était pas d’actualité. L’objectif est avant tout symbolique mais il faudra parvenir à rester unis également sur ce point. Or ce qui se passe actuellement autour des sanctions à l’égard de la Russie et des mesures pour limiter les prix du gaz (le plafonnement était une proposition italienne), montre qu’une telle cohésion ne va pas de soi. Or c’est une condition absolue pour contraindre Poutine à s’assoir à la table des négociations. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de L. De Cicco, « Ukraine : la Chambre approuve les livraisons d'armes et l'aide aux réfugiés malgré des absences » : « La Chambre des députés a approuvé un décret sur l'Ukraine, en dépit de l’absence de nombreux députés. Le texte adopté prévoit l’envoi d’armes de défense à l’Ukraine et des mesures d’aide. 10 millions d'euros ont été alloués à l'accueil des réfugiés (16 000 places supplémentaires), 500 000€ pour un fonds de soutien aux étudiants et chercheurs ukrainiens. La fourniture de gilets pare-balles et de casques aux journalistes et photojournalistes a aussi été approuvée. Le gouvernement prévoit aussi une hausse des dépenses militaires pour les porter à 2% du PIB (contre 1,54 % actuellement). Le décret a été approuvé à 367 voix pour, 25 contre (anciens d’Alternativa, membres du M5S notamment) et 5 abstentions (dont N. Grimaldi et D. Serritella qui se battent pour la suppression du passe sanitaire). 231 députés n’ont pas participé au vote. Le texte passera au Sénat la semaine prochaine, où le chef du M5S ne tolèrera pas de votes contre parmi ses troupes, après le vote négatif de V. Petrocelli contre la résolution d’aide à l’Ukraine du 1er mars. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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18/03/2022 | Lien permanent

Janez Jansa : ”Il était de notre devoir de nous rendre sur place.”

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Italie. Revue de presse. 

Les frappes meurtrières russes sur le théâtre de Marioupol, où s’abritait un grand nombre de civils, et sur un groupe de personnes achetant du pain à Tchernigov, faisant plusieurs victimes, font les gros titres de la presse italienne avec une large couverture photographique. Les commentaires rapportent également les possibles avancées des discussions pour un cessez-le-feu ainsi que le contenu des propositions russes, présentées par le FT, prévoyant une Ukraine neutre en échange de la fin de l’agression militaire. « L’horreur au théâtre de Marioupol » - Des frappes sont lancées contre un refuge de civils. Zelensky déclare aux Etats-Unis : “chez nous chaque jour est un 11 septembre“. Test de paix avec la Russie (Corriere della Sera), « Poutine, entre négociations et massacres » - De possibles avancées dans les négociations sont possibles, le Kremlin assure ne pas vouloir occuper l’Ukraine et demande la neutralité de Kiev comme condition. Mais les Russes intensifient les attaques contre les civils et Biden traite Poutine de « criminel de guerre » (La Repubblica), « Théâtre de sang » - Une hécatombe au marché de Tchernigov et des bombes sur les refuges civils (La Stampa), « Ukraine, un plan pour la paix » - Massacre de civils au théâtre de Marioupol (Sole 24 Ore), « Les missiles sur Kiev » (Il Messaggero), « Tests de paix et vrais massacres » (Il Giornale). La décision du parlement italien de relever les dépenses militaires à hauteur de 2% du PIB est aussi citée.

 

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Janez Jansa, premier ministre slovène, « Il était de notre devoir de nous rendre sur place ; les Ukrainiens se sentent seuls, nous devons leur garantir le soutien de l’UE » (transcription de l’entretien à Reuters) : « Quand la Slovénie a été envahie, nous nous sommes nous-même sentis seuls car personne n’est venu. J’en ai fait part aux collègues du Conseil européen et ce voyage a été organisé vite mais bien par nos amis polonais. D’autres leaders européens voulaient se joindre à nous mais étaient entravés dans leur pays, surtout là où les élections se tiendront dans peu de temps. Il est possible de voyager en Ukraine et la partie du pays qui n’a pas été envahie se prépare avec courage à ce qui vient. Il n’y aura pas de prise de Kiev ; ceux qui s’y rendent peuvent voir que l’Ukraine de perdra pas. Le voyage n’était pas si risqué pour nous et il y a des choses dont on ne peut pas parler au téléphone. Les Ukrainiens se sentent seuls. Je crois qu’actuellement, seul l’Ambassadeur polonais est encore à Kiev et nous avons obtenu que l’Ambassadeur de l’UE revienne. Les soldats russes, souvent très jeunes et contraints au combat, sont aussi des victimes, nous avons discuté de la possibilité d’accorder le statut de réfugiés aux déserteurs. La Russie ne se montre pas prête à de véritables négociations pour le moment. Le pays compte 140 millions d’habitants et Poutine paye les Syriens pour faire la guerre. Mais ses objectifs stratégiques ne sont pas atteints et les Russes finiront par le comprendre malgré la censure. La première condition pour la paix est un cessez-le-feu qui ne pourra être obtenu qu’avec un plus grand soutien de l’Europe. L’UE, les Etats-Unis et la Chine doivent s’assoir à la table des négociations avec l’Ukraine et la Russie, comme garants. Zelensky renoncera à l’entrée dans l’OTAN s’il obtient la garantie que l’Ukraine entrera dans l’UE, nous devons les soutenir en ce sens afin de démentir la seule justification présentée par Poutine à cette guerre. Le monde a changé depuis le 24 février, l’UE a accompli des actes impensables auparavant, c’est un véritable échec pour Poutine. »

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Le Premier ministre slovène Janez Janša, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, le président du PiS Jarosław Kaczyński et le Premier ministre tchèque Petr Fiala.

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Dépenses militaires, le signal politique » : « Les ordres du jour parlementaires marquent difficilement l’histoire mais cette fois-ci les choses pourraient être différentes. Une large majorité, presque l’unanimité de la Chambre, a voté en faveur de l’augmentation des dépenses militaires à hauteur de 2% du PIB. Il s’agit là d’une valeur symbolique pour trois raisons : 1/ le Parlement confirme vouloir rester uni sur la politique étrangère et la défense, mettant de côté les vieilles résistances. 2/ l’unité à Rome a marqué un saut de qualité : c’est toute la classe dirigeante qui se rachète, toute – majorité et opposition – qui fait preuve de sens de responsabilité. 3/ la hauteur du pourcentage de PIB, même s’il s’agit d’un objectif à moyen terme, modifie la perception extérieure non seulement de l’Otan mais aussi de l’UE. L’Italie a fait là un premier pas courageux. Heureusement car, sinon, on aurait assisté à une déchirure au sein de la société et cela aurait été très grave, voire irréparable. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de T. Ciriaco et S. Mattera, « Un décret pour sauver les matières premières, des amendes prévues pour ceux qui les vendraient à l’étranger » : « L’inflation enregistrée au cours du mois de février a été de 5,7%, la hausse la plus importante depuis 1995 selon l’Istat. Le gouvernement italien pourrait désormais bloquer l’exportation de matières premières stratégiques, par exemple le fer, en cas de pénurie sur le marché intérieur. Le ministre du Développement économique Giancarlo Giorgetti (Ligue) présentera demain en Conseil des ministres une proposition dans ce sens. La mesure doit permettre de faire face à la crise qui monte du côté des entreprises et des chantiers. Le décret voulu par Mario Draghi comprend par ailleurs la baisse du coût de l’essence, le plafonnement et l’échelonnement des factures, le soutien aux entreprises, mais aussi l’aide aux réfugiés et l’extension du golden power. Un plafonnement des prix du gaz et de l’électricité pourrait aider les entreprises et les familles mais pourrait aussi faire fuir les fournisseurs à l’étranger. L’autre possibilité serait donc plutôt de taxer les recettes supplémentaires obtenues grâce à l’envol des prix. Cela reste délicat, notamment parce que la taxation ne peut être rétroactive. L’Etat italien devrait utiliser 500 millions d’euros issus des recettes supplémentaires sur la TVA de ces cinq derniers mois pour abaisser les prix du carburant de 15 centimes, mais cela ne suffit pas à rassurer les transporteurs routiers qui menacent de procéder à des barrages routiers le 4 avril, malgré l’annonce d’une norme spécifique pour eux. Concernant la pénurie de matières premières qui risque de paralyser certaines filières, les entreprises seront dans l’obligation, jusqu’au 31 juillet, de rendre compte au gouvernement des opérations avec l’étranger. Les contrevenants risqueront une amende de 100 000 euros minimum et jusqu’à 30% du montant de la transaction. Une augmentation injustifiée des prix sur le marché interne sera également passible d’amende. Le fonds de garantie sera renfloué d’1 milliard d’euros au bénéfice de 150 00 entreprises. D’autres aides sont conditionnées à un nouvel écart budgétaire et pourraient donc faire l’objet d’un prochain décret, à la fin du mois, notamment pour le secteur agroalimentaire. Tout sera fait pour éviter que la production ne ralentisse. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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17/03/2022 | Lien permanent

”Meloni et l’enjeu du commissaire européen.”

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Italie. Revue de presse.

Les frappes russes d’hier contre plusieurs régions en Ukraine font la une de tous les médias. « Pluie de missiles sur l’Ukraine » (Corriere della Sera), « Kiev, la vengeance de Poutine » (La Repubblica), « La vengeance de Poutine, bombes sur Kiev » (La Stampa). La prochaine loi de finances est aussi évoquée (« Loi de finances, un plan pour les retraites », Messaggero). Tous les médias annoncent la disparition de l’entraîneur de football suédois Sven Eriksson, ancien entraîneur de la Lazio.

Les JT couvrent essentiellement l’attaque ‘’massive’’ de la Russie sur plusieurs régions ukrainiennes, les nouveaux raids au Proche-Orient au nord de Gaza, le débat politique en Italie sur le ius scholae, les suites de l’enquête sur le naufrage du super-voilier au large de Palerme, les alertes météorologiques en vue de forts orages sur la Péninsule.

ARTICLE, La Repubblica, de T. Ciriaco, « Retraites, aide et redevance télé : mise au point pour Salvini en vue de la Loi de Finances » : « Le 30 août, au Palais Chigi, Giorgia Meloni recevra Matteo Salvini et Antonio Tajani (Forza Italia) et indiquera au leader de la Ligue qu’il n’est pas question de toucher aux retraites pour introduire sa proposition dite ‘’quota 41’’. C’est la ligne décidée avec Giancarlo Giorgetti (Ligue). La présidente du Conseil est plutôt disposée à augmenter les retraites minimales, une demande d’Antonio Tajani, que la présidente du Conseil fera sienne. Le gouvernement ne mettra en revanche pas en place la proposition ‘’quota 41’’ car il dépenserait beaucoup et ne résoudrait pas le problème. S’il devait y avoir une intervention, elle serait à la fin de la législature. Cela sera une déception pour Salvini. L’exécutif fait face au risque d’une troisième loi de finances marquée par l’austérité et doit en plus, cette fois, mettre au point la trajectoire de réduction du déficit excessif d’ici un mois. Meloni et Giorgetti comptent couper dans les aides de l’Etat et autres mesures considérées comme inefficaces et en renflouer d’autres. Une autre mesure chère à Salvini pourrait être concernée : la réduction de la redevance Rai, introduite début 2024 qui coûte à l’Etat au moins 400 millions d’euros. Meloni souhaite soutenir en priorité les femmes qui travaillent en élargissant les conditions pour toucher les aides. La réunion de rentrée entre les alliés viendra aussi entériner une autre décision de Meloni et Giorgetti : l’allocation unique, telle que conçue, ne fonctionne pas et changera. La ligne dictée par la présidente du Conseil est la suivante : il faut des réformes à l’impact immédiat sur le pouvoir d’achat des familles, permettant de lutter contre l’inflation et de protéger les plus vulnérables. Cela sera également utile lors des prochaines échéances électorales importantes, notamment les régionales début 2025. Giorgetti travaille par ailleurs au soutien des entreprises et de la classe moyenne, une nouvelle répartition des taux d’imposition et la poursuite de la baisse des charges fiscales parmi d’autres formes de soutien aux entrepreneurs seront nécessaires. Meloni ne semble ainsi pas inquiète de décevoir Salvini, au risque de créer un conflit sur les retraites. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, de S. Folli, « Le dilemme des deux centres » : « ‘’Au centre, il y a des prairies’’, a déclaré Matteo Renzi avant les élections européennes. C'est vrai, mais elles restent vierges : ni lui, ni Carlo Calenda, ni personne d'autre n'a réussi à les exploiter. C'est au tour de Tajani de voir "d'immenses espaces" entre Giorgia Meloni et Elly Schlein : des espaces à occuper avec la proposition politique de Forza Italia, modérée et centriste par définition. Le thème du Centre refait surface et chacun l'interprète à sa guise. Mais les questions sous-jacentes sont compliquées et ont été bien résumées par Michele Salvati (l'un des plus sérieux spécialistes de la politique italienne et le père - désillusionné, du PD modernisateur) dans une interview au Riformista. Il répète en substance qu'il n'est pas possible de revenir sur le bipolarisme et qu'un parti centriste comme le DC d'antan ne peut donc plus exister. En revanche, deux espaces devraient se former, en miroir, l'un libéral-socialiste et l'autre libéral-conservateur, qui sèment la culture réformiste dans leur camp respectif et favorisent, si nécessaire, les accords parlementaires transversaux sur les lois d'intérêt national. Lorsque Tajani s'efforce de revitaliser Forza Italia, il signale que l'espace libéral-conservateur existe et peut être élargi sans porter atteinte à la majorité - ce qui n’est pas escompté car seule Meloni peut être le liant de la coalition. Être libéral-conservateur, comme le suggère Salvati, c'est s'attaquer à une idée de l'économie, du système fiscal, des relations industrielles. Se dire centriste ou modéré ne suffit donc pas. Il serait beaucoup plus utile de préciser quel est l'apport libéral en termes de réforme que l'ancien parti de Berlusconi veut offrir à la coalition.  Libéral est également le terme qui devrait caractériser les réformateurs de centre-gauche. A commencer par Renzi et Calenda, ainsi que ceux qui sont au PD. Mais le chemin est semé d'embûches. A droite, pour le meilleur et pour le pire, Tajani est dans une coalition et est vice-Président du Conseil. A gauche, nous sommes toujours dans la phase des vetos. Par Giuseppe Conte et du Mouvement 5 Etoiles, en premier lieu, contre Renzi. Et c'est un sentiment partagé par une partie du PD, à tel point que la secrétaire Schlein sera tôt ou tard appelée à se prononcer clairement sur cette intersection entre le Centre et la Gauche. Nous sommes à la croisée des chemins. D'un côté, une coalition très "libérale" à l'américaine, d'ailleurs minée par l’agitation de G. Conte. De l'autre, une perspective libérale à l'italienne : ce ‘’libéral-réformisme’’ dont l'absence est la plus grande limite du PD et de ses alliés. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Guerzoni, « Meloni et l’enjeu du commissaire européen, la ‘’compétition’’ avec l’Espagne et la France » : « Giorgia Meloni est de retour aujourd’hui au Palais Chigi après la pause estivale. La réunion politique avec Antonio Tajani et Matteo Salvini se tiendra vendredi. Entretemps, il y aura le premier Conseil des ministres de la rentrée, à l’occasion duquel la leader souhaiterait formaliser le choix de Raffaele Fitto comme candidat au poste de commissaire européen, pour en faire une décision non pas personnelle mais de l’ensemble de l’exécutif. A trois jours de l’échéance, G. Meloni prend son temps et ses proches se veulent rassurants, affirmant à la presse qu’il n’y a ‘’pas de tensions avec Ursula von der Leyen’’ et qu’un ‘’compromis sera trouvé’’. La Présidente du Conseil a pour objectif de poursuivre les négociations au-delà de l’échéance du 30 août dans le but non déclaré que la France, l’Espagne et la Pologne ‘’n’obtiennent pas plus que l’Italie’’. Si U. von der Leyen décidait d’attribuer des portefeuilles plus importants voire une vice-présidence aux autres grands pays et pas à l’Italie – par exemple pour valoriser les socialistes et les libéraux et exclure les conservateurs – cela serait ‘’inacceptable’’ pour G. Meloni. Le rôle de l’Italie doit être reconnu, insiste Fratelli d’Italia qui n’a pourtant pas voté pour la Présidente de la Commission réélue. La principale difficulté pour Meloni est le remplacement du ministre R. Fitto. L’option d’un technicien extérieur au parti ayant été écartée, c’est la répartition des trois responsabilités de l’actuel ministre entre trois membres du gouvernement déjà en fonction qui prévaut. Deux ministres et un secrétaire d’Etat, ‘’qui devront être de Fratelli d’Italia’’ préviennent les proches de Meloni. Elle redoute le spectre du remaniement et pourrait atermoyer la décision récupérant elle-même les fonctions en question par intérim jusqu’en décembre. La rencontre la plus importante sera celle de vendredi, elle tentera de rétablir l’unité entre les alliés, notamment en vue de clore l’épineuse question des nominations à la RAI, parlera des prisons, de l’autonomie régionale, de la question de la nationalité. Antonio Tajani devrait se montrer déterminé quant à sa proposition d’ensemble sur le ius scholae et le droit du sang. Meloni leur demandera de trouver un candidat commun pour la présidence de la région Ligurie. Le Conseil des ministres devrait en revanche être très bref, le décret concernant les concessions balnéaires doit encore être finalisé et sera probablement traité lors du prochain Conseil. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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27/08/2024 | Lien permanent

”La porte entrouverte à Meloni par le PPE et la place qu’il reste à Salvini.”

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Italie. Revue de presse.

Plusieurs sujets se partagent la Une ce matin :  le missile russe lancé sur Odessa à 150 mètres du cortège présidentiel ukrainien : « Zelensky échappe à la mort » (Corriere della Sera), les résultats des primaires républicaines du « Super Tuesday » : « L’avalanche Trump » (Repubblica), les attaques houthies en Mer Rouge « Des missiles sur un navire grec, une Mer Rouge de sang » (Stampa), l’affaire du fichage de nombreuses personnalités par un agent de la garde des finances : « Le marché des fichages illégaux » (Messaggero), et enfin la crise humanitaire dans la Bande de Gaza : « Gaza sans trêve, ni eau ni nourriture » (Avvenire), « L’UE demande un corridor humanitaire pour Gaza » (Sole 24 Ore).

ARTICLE, T. Ciriaco, Repubblica, « Une campagne visant à attiser la peur à trois mois des élections européennes - L'appel à la mobilisation après le bras de fer avec le Quirinal - L'alerte autour des manifestations au printemps » : « La présidente du Conseil mêle la peur à une alerte - pour l'instant contenue, à vrai dire - et surveillée par le gouvernement. Elle suit la ligne de la fermeté malgré les appels du Quirinal à plus de prudence après les images de coups de matraques utilisées à Pise lors d’une manifestation. Mais Meloni s’appuie sur des indications qu’auraient donné les services de renseignement et le ministère de l’Intérieur, qui signalent que la guerre au Moyen-Orient pourrait être un détonateur potentiel autour de manifestations au printemps. C’est peut-être une recherche cynique d’accroitre sa popularité, en même temps que transparait une certaine inquiétude dans les paroles prononcées par Giorgia Meloni devant les syndicats de police. Elle a convoqué les représentants des agents pour montrer que la droite gouvernementale est de leur côté, après dix jours de polémique. Elle construit un message visant à rappeler quelle est la loi, message qu'elle entend porter lors des prochaines élections régionales et surtout dans la perspective des élections européennes. Mais elle pointe aussi un événement, un lieu et une date - le G7 des 14 et 15 juin dans les Pouilles - qui est depuis longtemps au centre de l’attention des services de renseignement et des responsables de l'ordre public. La crainte est que ce sommet risque, d'une manière ou d'une autre, de faire converger des mondes dissidents très éloignés les uns des autres - c'est du moins la thèse - avec des effets potentiellement imprévisibles. Meloni choisit de s'exposer sur un sujet cher à la droite, celui de la sécurité et du risque d'incidents. Et ce malgré l'appel du Quirinal, qui semblait aussi indiquer que les discours apaisants était la meilleure façon de faire baisser les tensions. Son activisme semble également en contradiction avec la position prise il y a quelques jours par Matteo Piantedosi (Indépendant), qui s'était présenté comme celui qui portait le discours du gouvernement dans son rapport avec les forces de l'ordre. On craint simplement de voir les groupes pro-palestiniens converger, et qu’avec les pacifistes et les forces politiques, des infiltrations d'anarchistes puissent avoir lieu. Tout cela pourrait se répercuter sur la réunion du G7 dans les Pouilles, où un plan extraordinaire de maintien de l'ordre public est en cours de préparation. Les indications fournies ces derniers jours par le Viminal sont toutefois beaucoup plus mesurées : l'objectif est de limiter autant que possible les risques potentiels liés aux manifestations. Cette approche s'accompagne de la protection des sites sensibles, mais dans tous les cas, elle réduit autant que possible la confrontation directe avec ceux qui manifestent. » 

COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « La porte entrouverte à Meloni par le PPE et la place qu’il reste à Salvini » : « Si les élections dans les Abruzzes représentent aujourd’hui la priorité de la majorité, la perspective stratégique demeure néanmoins l’Europe. Hier, nous avons assisté à un moment important pour la Présidente du Conseil. Au congrès des Populaires européens tenu à Bucarest, on a observé un déplacement des positions vers la droite, avec une réécriture de certains sujets du moment : un souhait de freiner le pacte européen sur la transition verte et surtout sur les migrants. C’est une ambiance de plus en plus accueillante et cohérente, au sein du PPE, qui est en train de se développer pour des partis comme celui de Meloni. Par ailleurs, la nouvelle candidature de von der Leyen à la Commission Européenne en favorise le rapprochement voire, qui sait, une future entrée dans la famille des populaires. Les slogans sur les migrants, comme celui prononcé par le président du PPE Weber ‘’c’est à nous et pas aux passeurs de décider qui faire entrer en Europe’’, représentent une main tendue à Meloni qui voit une porte s’entrouvrir pour elle. Pour comprendre si le PPE est en train de faire une opération de rapprochement à droite ou de détachement des socialistes, il faudra attendre les résultats des élections européennes. Quel que soit ce résultat, il donne au PPE la possibilité de jouer les arbitres de la future majorité, voire d’imposer l’entrée de nouveaux amis, comme Meloni, que le PSE refuse catégoriquement. Si cela devait se concrétiser, nous aurions alors deux partis du gouvernement (Forza Italia et Frères d'Italie) au sein de la même famille européenne. La Ligue de Salvini serait alors isolée en Europe mais aussi à Rome. Bref, la Ligue reste l’épine dans le pied de Meloni avant et après les élections européennes. » 

ARTICLE, Repubblica, « Un attentat s'est déroulé à 200 mètres des deux leaders. S'il les avait touchés, il y aurait eu un risque de réaction de l’Alliance. Un missile russe menace l'OTAN, Zelensky et le premier ministre grec. » 

ARTICLE, M. Cremonesi, Corriere, « L'enthousiasme de la Ligue : « ‘’Une bouffée d'air frais’’ - Et Conte qui refuse de choisir [entre Biden et Trump] inquiète le Pd » - L'investiture de Trump et les partis italiens. Forza Italia : ‘’l'important, c'est la stabilité’’ » : « Sans surprise sensationnelle, Donald Trump défiera Joe Biden à l'élection présidentielle américaine. Pour certains, comme la Ligue, c'est une fête. Matteo Salvini se réjouissait hier : "En avant Trump, en avant le changement ! En 2024, il y aura du changement, aux États-Unis et en Europe". La Ligue considère comme injustifiée l'irritation ressentie par Fratelli d'Italia après les célébrations de Salvini pour Trump à la suite de la visite du Premier ministre Meloni chez Biden : cela a toujours été leur ligne. Il s'agit peut-être d'un paradoxe : les pro-Salvini regardent de l'autre côté de l'Atlantique, à la recherche de rivages qu'ils ne trouveront probablement pas en Europe, si leurs compagnons de route restent les mêmes. Mais Trump, s'il est élu, sera le président le plus "isolationniste" que l’on ait pu voir depuis longtemps. De l'autre côté de l'échiquier politique, les 5 étoiles hésitent. S'il est impossible d'oublier les vœux trumpiens pour '’Giuseppi’' [Conte] en 2019, il y a quelques jours, Conte a invité Meloni à faire un rapport au Parlement sur sa visite : elle irait à Washington ‘’pour recevoir de nouvelles instructions’’. Carlo Calenda (Azione), après la sortie de Conte, a explosé : ‘’Il a flirté avec Trump, Xi Jinping et Poutine s'indigne d'une rencontre avec le démocrate Biden’’. Giorgia Meloni a reçu un baiser sur le front du président américain qui a fait couler beaucoup d'encre. Pour Fabio Rampelli (Frères d'Italie) : ''C'est un témoignage d'estime et d'amitié du chef d'État de la nation la plus puissante du monde envers la présidente du Conseil italien. Il n’y a aucune gêne". »

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Giorgia Meloni et Joe Biden

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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07/03/2024 | Lien permanent

”Meloni : nous n'augmenterons pas les impôts.”

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Italie. Revue de presse.

En Unes ce matin :  La loi de finances sur l'augmentation des impôts, démentie par la présidente du Conseil « Maisons et impôts, la tension monte » (Corriere della Sera), « La bataille des impôts » (Repubblica), « Meloni : nous n'augmenterons pas les impôts » (Messaggero). Autres sujets : le Proche-Orient « Israël face à l'énigme du Hezbollah » (Domani), « Appel Netanyahou -Biden : le plan pour l'Iran » (Corriere), et l’Ukraine « Zelensky en Italie, la guerre peut se finir en 2025 » (Messaggero).

La presse italienne revient sur la Loi de finances, notamment sur les déclarations du ministre de l’Economie au sujet de la nécessité de revoir la valeur des habitations ayant bénéficié des primes sur l’efficacité énergétique : Messaggero : « G. Meloni assure que le gouvernement ne demandera pas d’autres sacrifices aux citoyens. Certains, dans la majorité, font la fine bouche mais sur le fond, à quelques nuances près, la ligne du ministre de l'Economie sur la façon dont il prépare la loi de finances est défendue. Toutefois, l'empressement à souligner les propos de Giorgetti montre bien que le sujet concernant les habitations est très sensible. L'opposition attaque et cible la présidente du Conseil. Corriere: « l’équilibre difficile de Meloni entre chercher des couvertures financières et l’axe avec Giorgetti » : La révision de la valeur des habitations ayant bénéficié du superbonus est une mise à jour nécessaire demandée par la Commission et qui figure parmi les conditions de validation du plan de redressement financier étalé sur 7 ans et pas sur 4. Du coup, les propos de Giorgetti sur les critiques lancées par son allié Tajani (qualifiées de ‘’déraillement populiste’’) représentent surtout un message adressé à Bruxelles [pour rassurer]. Le ministre n’a fait que rappeler une loi préexistante. ». Sole 24 Ore « Ce qui attend le gouvernement Meloni (et le suivant, étant donné que le Plan s'étend sur cinq ans) est un chemin pour le moins difficile, sur lequel veillera le nouveau commissaire à l'économie et à la productivité, V. Dombrovskis. Il s'agit d'un programme de réforme exigeant, qui va de la révision des dépenses à la fiscalité, de la justice civile et de la concurrence à  l'administration publique ». Corriere (M. Franco) « les alliés de la majorité sont en train d’offrir un spectacle confus car il y a l’impression qu’ils veulent défendre voire corriger leurs programmes électoraux. Cela représente une opération acrobatique. La Banque d’Italie a confirmé que la croissance sera faible, et donc il faudra adopter des mesures impopulaires. La tentative de le cacher est en train de créer un court-circuit dont l’exécutif est à la fois responsable et victime. »

Audition des Commissaires Il Foglio, « A Bruxelles, une bataille est en cours sur le calendrier des auditions des futurs commissaires et certains voudraient repousser celle du commissaire italien Fitto (Frères d’Italie) en dernier afin qu’il soit soumis aux rapports de force entre les différents groupes’’. ‘’Un délicat équilibre politique se cache derrière ce choix en apparence technique’’. ‘’La logique est simple, plus un candidat est auditionné tard, plus sa candidature est susceptible d’être rejetée’’. ’’Deux options circulent, soit les candidats à la vice-Présidence sont auditionnés en dernier (11 et 12 novembre) soit avant le reste des commissaires (les 4 et 5 novembre). La première option pourrait s’imposer, préférée par les libéraux, les socialités et les populaires’’. ‘’Si le PPE et ECR demande à ce que Fitto soit auditionné dès le 11, les socialistes et libéraux demandent à ce que les candidats de droite et de gauche s’alternent et que les groupes les plus représentés passent en premier, ce qui reléguerait Fitto en dernier.’’ Repubblica : ‘’Les Socialistes, les libéraux et les Verts menacent de rejeter la candidature de R. Fitto à la vice-présidence exécutive de l’UE’’. ‘’ Lundi, dans les bureaux du Parlement européen à Strasbourg, les chefs de groupe du S&D, de Renew et des Verts se sont donc réunis en secret pour convenir d'une ligne commune à mettre en œuvre lors des auditions de novembre’’. ‘’ Les députés français sont les plus décidés, particulièrement contrariés par la ‘supervision’ confiée à R. Fitto sur l'agriculture’’. ‘’Il est clair que la politique intérieure des différents pays joue un rôle particulier. Les Français, y compris les libéraux de Renew, ne supportent pas la sortie du ‘cordon sanitaire’ de la droite italienne qui encouragerait Marine Le Pen. Et la gestion des questions agricoles est très importante pour un pays qui a dû faire face aux manifestations des « gilets jaunes » et des « tracteurs ». Il en va de même pour les Allemands confrontés à la montée des néo-nazis de l'Afd’’. ‘’L'objectif des trois partis est notamment de pousser le PPE dans ses retranchements et voir s'ils ont le courage de se joindre aux votes des groupes de droite, de l'ECR mais aussi des Patriotes. La stratégie du PPE qui semble être de nouer des accords à gauche lorsque c'est nécessaire et à droite lorsque ça les arrange inquiète tout le monde au Parlement européen.’’

‘’L’affaire Orban’’ Repubblica : ‘’une blessure pour l’Europe’’, ‘’Le bras de fer qui s'est joué hier au Parlement européen a été d'une dureté de ton sans précédent. Même Berlusconi, critiqué par les députés européens il y a 20 ans, ne les avait pas traités de ‘touristes de la démocratie’. Le problème est que V. Orbán a eu accès à la tribune du Parlement européen du fait de la présidence hongroise de l'UE. Ce n'est guère plus qu'un rôle formel, mais il engage le gouvernement investi de cette responsabilité à soutenir et à défendre les orientations politiques décidées à Bruxelles par le Parlement, le Conseil et la Commission européenne. Au lieu de cela, le dirigeant hongrois s'est exprimé non pas en tant qu'homme d'État, mais en tant que chef d'un parti européen d'extrême droite contre lequel l'Europe a érigé un solide cordon sanitaire.’

La visite à Rome du président ukrainien V. Zelensky , Corriere: ‘’Pour la deuxième fois en un mois, Zelensky se rend en Italie et rencontrera Giorgia Meloni’’. ‘’Il a accepté l’invitation de Rome’’. ‘’La rencontre au format restreint (États-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne) est annulée mais le président ukrainien se rendra dans les principales capitales : à Paris aujourd’hui, à Rome demain y compris au Vatican, puis à Berlin, sans oublier Londres’’. ‘Zelensky souhaiterait d'autre part être rassuré par Rome, Paris et Berlin sur une entrée rapide dans l'Union européenne, qui donnerait à l'Ukraine un horizon de croissance’’. ‘’ Ce ne sera pas facile, Vladimir Poutine ne se contentera pas des territoires qu'il a déjà arrachés au prix du sang d'un million de personnes et n'a aucune raison de s'asseoir à la table de la paix’’. La Repubblica : ‘’Des sources proches de l’OTAN évoquent un changement d’approche du leader ukrainien qui serait plus flexible concernant une éventuelle trêve’’. ‘’Lors de son entretien avec G. Meloni, étonnement exclue du sommet initialement prévu à Ramstein, il tentera de retarder les négociations sur l’OTAN’’. ‘’Bien qu'officiellement démenti, le ‘’modèle Allemagne de l’Est’’ pour un cessez-le-feu, c'est-à-dire la possibilité pour l'Ukraine d’intégrer immédiatement l’OTAN, mais avec un maintien de facto du contrôle par la Russie des régions occupées, a été envisagée par de la diplomatie occidentale’’. ‘’Le leader ukrainien n’est toutefois pas pleinement convaincu’’. Il Messaggero : ‘’Le Plan de paix de Zelensky pourrait être suspendu à un fil et il obtenir le plus possible des Européens avant les élections aux Etats-Unis’’. ‘’Outre son plan de paix, le président ukrainien se présente également avec une ‘liste de courses’, de demandes que Rome (et les autres capitales aussi), indépendamment de son ferme soutien qui sera réaffirmé, tolère de moins en moins. Le spectre d’un élargissement du conflit au Moyen-Orient ne permet en effet pas de laisser trop vide les réserves d’armements des armées respectives’’. ‘’Il est peu probable que l'Italie se montre plus ouverte sur la possibilité d'utiliser des armes occidentales (les quelques Storm Shadow/Scalp fournis à ce jour) pour attaquer les cibles sensibles sur le territoire russe.’’

Messaggero, Giovanbattista Fazzolari, secrétaire d’Etat à la Présidence du Conseil, « Je n’ai jamais dit que j’étais contre l’usage de nos armes en Russie, ces informations sont secrètes. Sur l’élection des membres de la Cour Constitutionnelle, l’opposition n’a pas été correcte vis-à-vis de la Présidence de la République, il est grave de ne pas élire un juge de la Cour Constitutionnelle par calcul politique mais il y aura d’autres scrutins’’. ‘’L'opinion publique occidentale est particulièrement détachée de ce qui se passe en Ukraine, elle considère que c'est quelque chose de très éloigné de nous, cela vaut pour les Italiens mais pas seulement’’. ’’Concernant le soutien des Etats-Unis, même actuellement, avec l'administration Biden, les États-Unis ont décidé de ne pas apporter tout le soutien qu'ils auraient pu apporter. Je ne pense pas qu’avec Trump le soutien des Etats-Unis à Kiev serait remis en cause’’. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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10/10/2024 | Lien permanent

”Ce sera long.”

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Italie. Revue de presse.

Le coronavirus occupe toujours l’intégralité de l'espace médiatique italien (JT et quotidiens). La presse quotidienne souligne la possibilité du déploiement de l'armée dans les villes pour assurer le respect du confinement. Les médias insistent sur le fait que l’Italie dépasse désormais la Chine pour le nombre de décès :  « L'armée prête pour les contrôles » - "Le nombre de contaminés en Lombardie augmente" (Corriere della Sera),  « Milan résiste » - "Record de contaminés à Milan, Conte demande un renfort de médecins en Lombardie'' (La Repubblica),  « Médecins de toute l’Italie dans les zones critiques » (La Stampa),  « Énergie, baisse de la consommation, comme en 1943 » (Sole 24 Ore),  « Virus, les rondes de l'armée » - "3 405 décès, plus de morts qu'en Chine" (Il Messaggero)  « Les soldats contre les rusés du virus » (Il Mattino),  « Ce sera long » - "Les cas augmentent tout comme l'envie de l'intervention de l'armée" (Il Giornale).

Les JT ouvrent sur le coronavirus et tout particulièrement sur le nombre de décès en Italie et la possibilité de déployer l’armée pour assurer le respect du confinement.

ARTICLE, La Stampa, P.Russo : « En Italie, plus de morts qu'en Chine » : « En Italie, il y a plus de victimes qu'en Chine et les experts sont préoccupés parce qu'ils n'arrivent pas à s'expliquer cette situation. Peut-être est-ce une question génétique. L'ISS a répondu en mettant l'accent sur l’âge, étant donné que l'Italie a la population la plus âgée d'Europe. Le président du Conseil Conte a demandé le renfort des médecins en Lombardie, la région la plus touchée par la contagion, et a souligné la possibilité du déploiement de l'armée pour assurer le respect du confinement »

ARTICLE, Il Messaggero V. Errante « L’armée déployée contre les violations » : « Les militaires seront ainsi déployés sur le terrain contre les violations des mesures adoptées par le gouvernement pour contenir le coronavirus. Les préfets transmettront à l’administration centrale les demandes des administrateurs locaux qui demandent l’intervention. La mission pourrait être renforcée par l’ajout de 13 000 soldats, pour un total de 20 000 militaires. Le gouvernement pourrait aussi adopter d’autres mesures encore plus rigides. Les activités sportives en plein air pourraient être interdites et les horaires d’ouverture des magasins alimentaire pourraient être réduits. D’autres magasins pourraient être fermés et il serait possible d’effectuer des contrôles sur les déplacements des citoyens par le biais du GPS des portables. Les doutes concernent surtout la santé psychologique des citoyens, contraints de modifier leurs habitudes. Car une chose est sûre, les dispositions seront prorogées au-delà du 25 mars. Ce sont les régions qui le demandent, à commencer par la Lombardie ».

ENTRETIEN, Corriere della Sera, Roberto Gualtieri, ministre de l'Economie : «Intervention forte. De nouvelles mesures pour les entreprises et nous protégerons nos atouts » : « La BCE a adopté des mesures très fortes pour fournir 1 120 milliards de ressources disponibles et a précisé que le programme d'achat des titres sera géré de façon flexible dans le temps et parmi les pays. Nous sommes dans une situation de choc qui concerne tout le monde et, grâce à la possibilité d'utiliser les fonds communautaires, nous disposons de plusieurs milliards de ressources européennes pour prolonger les mesures du décret. Maintenant, nous devons avoir le courage de mettre en place une politique commune et coordonnée capable de soutenir l’effort de nos systèmes sanitaires, de faire face à l'impact économique de la crise et jeter le bases de la relance de la croissance et de notre modèle social. Il faut soutenir les entreprises en leur offrant la possibilité de recourir au chômage technique, d’obtenir des prêts et d'autres mesures de liquidité. En seulement quelques jours, nous avons adopté un décret capable de garantir les ressources nécessaires à notre système sanitaire ainsi qu'à tous les autres travailleurs. Ce décret pourra être amélioré. Je trouve que le ton utilisé par l'opposition illustre une démagogie totalement inutile en ce moment. Nous sommes face à une tragédie dévastatrice et je demande à tous d'avoir davantage le sens de l'Etat. Pour faire repartir l'économie il faut absolument bloquer la contagion et il faut mettre en place des solutions innovantes, comme les titres européens utilisables aux mêmes conditions, par chaque pays ».  

RETROSCENA (Coulisses), La Stampa, A. La Mattina : « Appel de Mattarella aux partis : " Unis face aux Italiens " » : « Le Président de la République Mattarella est en train de tout faire pour maintenir unis le pays et les forces politiques de majorité et de l’opposition. Il n'est pas facile de garder un esprit d'unité nationale mais, en ce moment d'urgence, avec des centaines de citoyens qui meurent du coronavirus, il a lancé un appel aux leaders de droite et au Président du Conseil Conte pour travailler ensemble et éviter les divisions politiques. Il demande à tous de collaborer pour pouvoir adopter rapidement les mesures du décret « Cura Italia » qui sera discuté la semaine prochaine au Sénat ».

ANALYSE Sole 24 Ore L : Palmerini « Après la BCE, le Quirinal pousse les partis politiques à collaborer » : « Les appels d’hier de Mattarella à Conte et aux trois leaders de droite avaient comme but d’éviter un déchirement parlementaire inopportun en ce moment d’urgence. Surtout avec ce que l’Europe est en train de faire et après le grand pas en avant de la BCE. C’est justement la volonté de ne pas gaspiller l’initiative de Francfort qui a poussé Mattarella à agir. Cela a eu aussi un effet secondaire : dévoiler encore une fois les différences entre les trois partis de droite. Cette période est utile à Meloni pour se distinguer de Salvini. Le moment est propice pour faire de la politique, pour comprendre et représenter l’humeur du pays qui, a vu des sondages, semble s’accrocher aux institutions. Berlusconi et Meloni l’ont compris mieux que Salvini ».

EDITORIAL, Repubblica, S. Folli, « Une dramatique épreuve de maturité » : « La tragédie nationale, marquée chaque soir à 18 heures par des chiffres qui glacent le sang, impose à la classe politique une extrême et urgente preuve de maturité. A toute la classe politique. A une majorité PD-M5S-Leu, que l’on dit faible, appelée à faire face à la pire crise depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Et à une opposition encore gonflée d’intentions de vote (entre 45 et 49% selon les sondages) mais modeste et souvent conventionnelle dans ses propositions politiques, entre maximalisme ou de peu d’intérêt. La crise sanitaire peut être une occasion de renouvellement pour notre pays. I. Diamanti expliquait hier que Giuseppe Conte n’a jamais été aussi populaire et on le comprend : dans les situations graves, les gens regardent avec espoir celui qui tient la barre. La coalition reste ce qu’elle est, fragile et inadéquate, mais elle fait face à une épreuve sans précédent. Le décret qui devrait passer dans les prochains jours n’est qu’un premier pas, insuffisant certes et qui manque par moments de clarté mais le pas est fait, en attendant de savoir quelle sera l’aide effective d’une Europe qui n’a jamais semblée si près de la chute. La droite se plaint de ne pas avoir été plus impliquée dans la définition des mesures. Peut-être mais la crise sera longue et les motifs de convergence ne manqueront pas. C’est que souhaite Mattarella et il est positif de voir le changement de ton de l’opposition après lui avoir parlé. Cette tragédie est une épreuve de maturité pour une classe politique qui doit encore démontrer qu’elle est capable d’être une classe dirigeante »

ARTICLE, La Stampa, B. Fiammeri « Le centre droit à Mattarella : nous sommes prêts à la confrontation » : « Le Président de la République a lancé un appel à tous les partis, de majorité et de l’opposition, à l’unité et à une plus grande collaboration. Dans un moment aussi dramatique où l’Italie dépasse la Chine en nombre de victimes du coronavirus, le Chef de l’Etat a fait un tour d’appels téléphoniques à tous les leaders des principaux partis, à commencer par ceux de droite. Mattarella a été direct : c’est le moment de la ‘’collaboration et de la capacité d’écoute réciproque’’. Un message qui semble être passé si l’on en croit le climat plus détendu lors de la réunion avec les chefs de groupe de la Chambre et la décision finale a été prise de commun accord. Salvini a dit ‘’nous avons répondu au Chef de l’Etat que nous avions un tas de propositions à faire et que nous sommes disponibles pour collaborer’’. Salvini en a profité pour répéter la forte opposition de la Ligue à la norme prévoyant un allégement des peines de prisons. Puis il a dit ‘’Si Conte m’appelle, je suis prêt à le rencontrer même dans la nuit pour lui présenter nos propositions car pour collaborer il faut être deux’’. Aucun appel n’est pour l’instant arrivé depuis le Palais Chigi. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait pas de possibilité de modifier le décret « Cura Italia » avec l’introduction de certaines propositions venant de l’opposition. Mais à condition que cela ait comme objectif d’améliorer le décret et que cela ne soit pas une façon de récupérer de la visibilité. On le verra dans les prochains jours, quand le texte arrivera au Sénat. Une chose est sure, c’est l’appel du Quirinal à changer de ton. Meloni a tenu à rappeler que ‘’Fratelli d’Italia a fait part de sa pleine disponibilité au gouvernement’’ à condition que ‘’l’objectif du gouvernement soit le nôtre car, pour nous, l’intérêt de l’Italie et des Italiens vient avant tout’’. Quant à Berlusconi, il a manifesté sa disponibilité ‘’à condition que certaines de nos propositions soient accueillies’’, tout en rassurant Mattarella que certains propos déplacés venant des rangs de Forza Italia n’avaient pas du tout son accord ».

ENTRETIEN, Il Giornale, de Giorgia Meloni, leader de Fratelli d’Italia « J’ai dit à Conte qu’il fallait éliminer toute contrainte, tout obstacle pour aider l’économie et les entreprises. Le décret « Cura Italia » semble aller dans une toute autre direction. Le chômage technique proposé représente une reddition. Nos relations avec Conte sont franches. Comme promis à Mattarella, nous sommes disponibles à proposer des solutions. Nous avons proposé depuis longtemps le « Golden share ». Je suis une vraie Européenne. J’ai grandi avec ce mythe. Si je passe pour une eurosceptique, c’est à cause de cette Union Européenne qui brouille les cartes. Je suis pour une Europe fédérale, qui laisse les Nations faire ce qu’elles savent bien faire. Par exemple, il n’y a pas de protocole sanitaire commun. Et il n’y a pas une manière univoque de compter les victimes du coronavirus. Du coup, les chiffres sont faussés et plusieurs pays nous cachent la vérité. La BCE a fait tout son possible pour mettre l’Italie à genoux. Christine Lagarde a enfin agi car maintenant il y avait les intérêts de Paris et de Berlin qui étaient en jeu. En réalité, on veut accompagner Rome vers le plan de sauvetage. Ce qui signifie pour nous soumission, placement sous tutelle. Pour notre salut, bien sûr ! Comme cela a été fait à la Grèce ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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20/03/2020 | Lien permanent

Salvini : ”J’ai signé la charte des souverainistes mais je reste avec Draghi.”

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Italie. Revue de presse.

Le débat politique autour de la loi contre la transhomophobie est cité en Une du quotidien Repubblica, à la faveur d’un rapprochement entre deux groupes opposés, Ligue et Italia Viva, sur des amendements afin de parvenir à un nombre de voix suffisantes pour adopter le texte  : « Décret Zan, un pacte entre la Ligue et Italia Viva » - Entente sur les amendements en vue du vote au Sénat ; le PD et le M5S s’opposent à toute modification de la proposition de loi. 

ARTICLE Corriere della Sera « Loi Zan, Pd et 5 étoiles à l’attaque : ‘Ainsi les partisans de Renzi font tout couler’ » : « Maintenant sur la proposition de loi Zan l’affrontement est interne également au sein des partis de centre-gauche. Les amendements proposés par Italia Viva (de Matteo Renzi) ont exaspéré Pd, M5S et Leu, et ont en revanche reçu le soutien de la Ligue et de Forza Italia. Les modifications proposées par le parti de Renzi portent sur les articles 1, 4 et 7, notamment excluant la référence au terme ‘identité de genre’ du texte. Ces propositions ont été jugées irrecevables par les principaux partis de centre-gauche, qui sont inquiets car une troisième lecture à la Chambre des députés comporte le risque que la loi ne soit pas approuvée avant la fin de la législature. Demain est prévu le vote pour la programmation de l’adoption de la loi au Sénat au 13 juillet, mais dans ce cas la loi se retrouverait sans rapporteur avec l’inconnue du vote secret et l’inconnue concernant l’attitude de Italia Viva ».

ARTICLE La Stampa « Pd et M5S : Renzi veut faire couler la loi Zan, Letta est prêt à négocier un accord en session parlementaire » : «  Le ton monte autour de la proposition de loi Zan et tous se retournent contre Italia Viva après sa proposition qui ouvre un gouffre au sein de « l’ancienne » majorité de centre-gauche. La stratégie d’Enrico Letta est d’attendre la programmation du vote pour le 13 juillet pour ensuite ouvrir les négociations. Mais les inquiétudes se concentrent sur l’attitude de Italia Viva, dont les voix sont fondamentales pour approuver le texte, et dont la stratégie serait de récupérer un bon rapport avec le Vatican. Le parti de Renzi est convaincu qu’une fois la date d’adoption au Sénat confirmée, le Pd sera obligé de négocier pour éviter que la loi Zan soit abandonnée. A droite, on profite des divisions et contradictions de la gauche, tout en se disant prêt à trouver « un accord en 5 minutes avec le Pd et le M5S pour augmenter les peines contre les violences contre les gays » promet Matteo Salvini ».

ENTRETIEN La Repubblica de Matteo Renzi, chef d’Italia Viva « Mieux vaut un compromis qu’aucune loi »: « ‘’C’est faux de dire que nous voulons faire couler la loi Zan. En revanche le véritable risque est celui d’aller au vote à bulletin secret car en réalité il manque des voix au sein des groupes du Pd et du M5S. Je préfère attendre 20 jours pour une troisième lecture en session parlementaire avec une bonne loi négociée plutôt que de devoir attendre encore 10 ans. Nous sommes en faveur de la Zan, mais dans le bicaméralisme parlementaire italien il faut aussi avoir une majorité au Sénat. La proposition du président du groupe IV Scalfarotto élimine les points de controverse sur l’identité de genre et sur l’école. Je souhaite élire un Président de la République avec une majorité large donc avec la droite également. Je n’ai pas encore de noms, nous en parlerons en février 2022’’ ».

ARTICLE, Fatto Quotidiano, « Deux défis à surmonter pour les médiateurs 5 Etoiles» : «Le Mouvement 5 Etoiles se réunit en conclave pour tenter d’assurer sa survie. En visioconférence, 7 experts (Di Maio, Fico, Crimi, Patuanelli, Crippa, Licheri, Beghin) devront réécrire les statuts et les règles afin qu’ils soient acceptés par le chef G. Conte ainsi que par le fondateur B. Grillo. La consigne pour les ‘’démineurs’’ est en fait le respect du silence absolu. Le travail de définition des statuts est quasiment terminé. Il reste toutefois deux points à élucider : celui du rôle politique qu’aura le garant du Mouvement (Beppe Grillo) – ce dernier voulant garder la primauté sur les valeurs mais aussi sur l’initiative politique - et la possibilité que le Mouvement puisse recourir en interne à une motion de défiance à l’encontre du chef politique. Sur ce point, Conte aurait déjà donné son accord de principe mais pas pour les pouvoirs du garant. L'éventualité d'une ‘’diarchie’’ n'est pas envisageable pour Conte. D’ici mercredi, nous saurons si la fumée est blanche ou noire et si Grillo a choisi la transparence. Conte a quant à lui été clair : il prendra les manettes du parti uniquement s'il y a une distinction claire entre des différents rôles et un gestion de la direction politique indépendante et séparée du charisme encombrant du fondateur.»

ARTICLE La Stampa, L. Monticelli « La défense de Salvini : ‘’J’ai signé la charte des souverainistes mais je reste avec Draghi » : « Matteo Salvini s’est défendu des accusations lancées par le centre gauche qui lui reprochait de vouloir affaiblir le gouvernement Draghi avec son adhésion à la « charte des valeurs » des souverainistes européens. ‘’L’Europe doit donner un coup de main sur l’immigration. Si des réformes devaient nuire à l’Italie, elles n’auront pas mon soutien’’, explique le dirigeant de la Ligue. Salvini dément aussi les tensions présumées avec G. Giorgetti, qui est depuis toujours intéressé par une alliance avec le PPE ‘’Giorgetti s’occupe d’économie, mais l’entente entre nous est totale’’ assure le chef de la Ligue. C’est Lorenzo Fontana, responsable des affaires étrangères au sein de la Ligue, qui explique que l’objectif de son parti est de créer le deuxième groupe parlementaire à Bruxelles pour avoir davantage de poids. Mais Antonio Tajani (Forza Italia) avertit ‘’qu’ils gardent à l'esprit que l’on ne gagne qu’avec le PPE’’. Pour sa part, Giorgia Meloni, dirigeante de Fratelli d’Italia et présidente des Conservateurs européens, a signé la charte mais n’a aucune intention d’entrer dans le même groupe parlementaire que Salvini et Le Pen ». 

COMMENTAIRE, LA Repubblica, « Les patriotes contre l'Europe » par Ezio Mauro : « À la recherche perpétuelle d'elle-même, d'une identité politique et culturelle non résolue et donc ambiguë et incertaine, la droite italienne cherche continuellement sa définition. Giorgia Meloni s'impatiente chaque fois qu'on l'interroge sur le fascisme, Matteo Salvini est paralysé entre les deux tentations opposées de flirter avec le Parti populaire européen, de devenir modéré, mais pour marier Le Pen et Orbán, de rester extrémiste, Silvio Berlusconi se présente comme un libéral oubliant les tons illibéraux de l'époque glorieuse, pour sa propre protection, et entre-temps est prêt à fusionner ce qui reste de son aventure politique avec le radicalisme de la Ligue. Le résultat est que la droite risque d’arriver au gouvernement avant d'avoir trouvé sa propre identité. Le dernier choix en date est de se définir comme "patriotes", comme si le concept de patrie, au lieu d'être partagé, devait être source de division, devenant l'apanage d'un parti qui le transforme en étendard, et à ce moment-là, excluant les autres. La signature de la Charte des valeurs pour l'avenir de l'Europe, à savoir l'Union des patriotes européens représentant 16 partis d'extrême droite dont la Ligue et Fratelli d'Italia, révèle l'esprit et l'objectif avec lesquels les nouveaux nationalistes opèrent. En fait, la Charte des valeurs est le premier manifeste politique de l'anti-européanisme organisé, qui annonce la bataille pour une réforme radicale qui, en réalité, est une réduction de la taille de l'Union, en rétrocédant les pouvoirs de Bruxelles aux États-nations et en créant une réserve inviolable de compétences spécifiques des pays individuels, protégées et garanties par des règles. Les patriotes ne proposent pas pour l'instant la fin de l'euro, ils réaffirment l'importance fondamentale de l'indépendance des Etats européens face au totalitarisme, du lien atlantique avec les Etats-Unis, de la paix. Mais ils dénoncent les objectifs cachés de l'Union, leur véritable ennemi : une "ingénierie sociale dangereuse et envahissante", un "monopole idéologique", transformant l'UE "en une forme spéciale d'oligarchie" qui menace de priver les organes constitutionnels nationaux, y compris les gouvernements et les parlements, de leur pouvoir, pour finalement donner naissance à "un super-État européen". D'où la défense organisée des valeurs fondamentales et communes de cette partie du monde, qui selon les patriotes résident dans la tradition, dans le respect de la culture et de l'histoire des Etats européens, dans la prise en compte de l'héritage judéo-chrétien de l'Europe. Enfin, la famille, considérée comme "l'unité fondamentale de nos nations", mais aussi comme une ressource démographique pour "répondre à l'immigration massive", à l'heure où l'Europe est confrontée à la double crise de la dénatalité et du vieillissement de la population. Voici donc les éléments qui façonnent le concept de patrie selon l'ultra-droite. La tradition tout d'abord, en tant qu'ensemble de croyances et de coutumes transmises de génération en génération, et par conséquent en tant que noyau original mais pérenne, donc conservateur, d'une autorité symbolique qui sacralise le passé et prétend devenir une norme ou du moins une contrainte morale contre l'innovation moderniste. Et c'est précisément la transmission générationnelle qui assigne à la famille un rôle non pas social, mais patriotique et politique, afin d'opposer l'immigration à la démographie indigène et nationale. Dans cette interprétation du lien d'appartenance et de filiation entre famille, patrie et nation, émergent les obsessions de ces dernières années de l'ultra-droite européenne : le sang comme réserve de la véritable substance de la communauté nationale au-delà du temps, comme garantie perpétuelle de son identité et de son immortalité. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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05/07/2021 | Lien permanent

”Mattarella parvient à démonter le bluff européen de Salvini.”

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Italie. Revue de presse.

Le débat politique autour du décret de loi contre la transhomophobie et notamment le bras de fer entre le centre gauche et le centre droit sur les amendements est commenté : « Décret Zan, le PD défie l’entente entre la Ligue et Renzi » - Bataille sur les amendements soutenus par Salvini, Forza Italia et IV. Les démocrates dénoncent un « piège » (La Repubblica), « Le décret Zan passe son test » - Le vote au Sénat [sur le calendrier] est prévu aujourd’hui (Avvenire).

La visite d’Etat en France du Président de la République Sergio Mattarella est citée en Une et dans les pages intérieures. Les observateurs relèvent surtout une « entente retrouvée » entre les deux pays fondateurs et des priorités communes, notamment la nécessité de relancer l’Union Européenne et de régler la question migratoire ainsi que la « grande amitié » entre les deux présidents : « Mattarella chez Macron : un pacte pour l’Europe » (Corriere della Sera), « Mattarella et Macron relancent le projet d’une Europe forte » (Sole 24 Ore), « Mattarella à Macron : ne fermons pas les portes à l’Afrique » (La Repubblica), « Mattarella, l’entente avec Macron » (Il Messaggero).

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de Massimo Franco « Les manœuvres sur la loi Zan, des tactiques aux embryons d’alliances » : « Au-delà des manigances, bien qu’elles pèsent aussi, l’opposition autour de la loi Zan sur l’homophobie montre bien, encore une fois, combien les alliances et les prises de position sont en train d'évoluer. L’entente entre Matteo Salvini et Matteo Renzi, avec leur tentative de médiation, suggère une solution alternative à la proposition du Parti démocrate et du Mouvement 5 Etoiles. Mais surtout elle donne corps à une possible alliance en devenir, qui se concrétisera lors du choix du prochain chef d’Etat voire peut-être sur les affiches de campagne électorale. Ces recompositions sont symptomatiques de cette période. Le grand symbole de ce chaos est le M5S mais les autres forces de la coalition de Mario Draghi aussi connaissent des tensions, y compris la Ligue et Italia Viva. C’est dans ce contexte en perpétuel mouvement tandis que le rôle de l’Italie au sein de l’UE devient un point de repère unissant Draghi et le Président de la République, en visite en France. Notamment parce que, il n'y a pas si longtemps, il y a eu cette tentation des 5 Etoiles de dialoguer avec les rebelles ‘’gilets jaunes’’ et que ces derniers jours l’ambiguïté du rapport de la droite avec le souverainisme euro-sceptique affleure à nouveau. Dans ce contexte chaotique l'Italie ne doit donc pas perdre de vue ses repères sur la scène internationale ni les valeurs qui comptent. Au fond, en rappelant l’importance de la solidarité internationale entre nations, on rappelle aussi indirectement celle du partage des responsabilités entre les partis. Une façon de dénoncer le danger de ces divisions systématiques, dans la lutte contre la Covid ou encore sur l’immigration clandestine. Là aussi, la réponse viendra de la solidarité interne autant que du soutien des nations voisines. »

Visite d’Etat en France du Président de la République Sergio Mattarella

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de Stefano Montefiori « Macron-Mattarella, sourires et reconnaissance : la discorde enterrée, les ‘’soeurs latines’’ regardent vers l’Europe » - « ‘’L’Italie du Nord aurait dû être française. Il n’y a pas de différence entre Milan et Nice. Même peuple, même architecture, même façon d’être’’ déclare Eric Zemmour, journaliste de droite et potentiel candidat aux élections présidentielles. » « Au-delà des phrases de circonstances échangées, il est vrai que les deux chefs d’Etat ont un rapport spécial, notamment parce qu’il s’est forgé lors de la période plus difficile de l’histoire de leur relation, faite d’incompréhensions ponctuelles entre les deux ‘’sœurs latines’’. Même lors de la crise diplomatique de 2019, Mattarella a toujours maintenue ouverte la ligne du dialogue avec Paris. L’Italie et la France vivent aujourd’hui la meilleure période de leurs relations bilatérales depuis des décennies et Emmanuel Macron a réservé à son homologue un accueil particulièrement chaleureux, signe de reconnaissance mais aussi de convergences de vues concernant l’Europe et d’autres questions. Le discours prononcé hier à la Sorbonne par Sergio Mattarella s’inscrivait dans la continuité du Discours de la Sorbonne d’Emmanuel Macron en 2017 sur la relance de la ‘’souveraineté européenne’’, comme en réponse à ceux qui prônent une Europe évanescente et des Etats nationaux plus puissants. Pour autant, le Président italien n’a pas manqué de souligner les faiblesses de l’Union européenne actuelle, à commencer par la politique migratoire. Le thème avait déjà été au centre de la rencontre bilatérale de la matinée, dont un extrait a fuité par inadvertance. La méthode de la fermeture des frontières prônée en Italie par des partis comme Fratelli d’Italia et la Ligue a été qualifiée d’‘’illusoire’’ et Mattarella souhaite que la France et l’Italie soient les protagonistes d’une politique migratoire commune à l’échelle européenne. Enfin, la reprise des travaux en vue du Traité du Quirinal a été confirmée et il devrait être signé d’ici la fin de l’année. »

ARTICLE, La Repubblica, Anais Ginori, Concetto Vecchio, « Mattarella en France : "Il est illusoire d’interdire les arrivées d'Afrique" : « L'Europe s'est rachetée dans la gestion de la pandémie, mais l'incapacité à gérer l'immigration reste "un point de fragilité pour la conscience européenne", avertit le président de la République Sergio Mattarella à Paris. La rencontre a été très cordiale avec Emmanuel Macron à l'Elysée.  Cette visite est placée sous le signe de l’Europe et renforce les relations de l'Italie avec la France, après les tempêtes provoquées par Matteo Salvini et Luigi Di Maio sur les migrants et les gilets jaunes. Mattarella pousse à la conclusion du traité du Quirinal, un accord bilatéral de collaboration sur plusieurs fronts, que les deux gouvernements doivent signer à l'automne et qui comprendra la création d’un service civique franco-italien annoncé hier. C'est sur l'immigration que le président marque le coup le plus pertinent politiquement : "Certaines personnes ont l'illusion que nous pouvons mettre un panneau d'interdiction d'entrée" à l’égard de l'Afrique, a-t-il expliqué lors de la réunion à huis clos avec Macron, qui a exposé son "agenda africain", de la difficile mission au Sahel, où l'Italie est désormais partenaire, à la solidarité sur les vaccins pour les pays les plus pauvres qui seront au centre du G20 dirigé par l'Italie. Dans l'après-midi, s'exprimant à la Sorbonne, Mattarella a élargi le concept : "Nous avons été capables de donner une réponse européenne à la pandémie, à la crise économique aussi. Pas encore aux migrations. L'égoïsme des États et les blocus navals prévalent. Nous avons simplement besoin de règles communes“.  Macron aurait accepté de dépasser le traité de Dublin. Mattarella déclare : "Les femmes, les enfants, les hommes en fuite, peuvent difficilement être identifiés comme un ennemi. Les flux migratoires doivent être régulés et gouvernés, de manière à ce qu'ils soient respectueux des communautés d'accueil et des migrants, en effaçant le trafic odieux que des criminels sans scrupules ont mis en place sur leur peau. La pression que nous ressentons est le résultat des grandes différences dans la répartition des richesses entre les continents, de la grande diversité des taux démographiques, de l'impact du changement climatique ; mais elle est aussi le produit de décennies d'omissions, de conflits, d'inégalités. En une phrase : du monde que nous avons contribué à façonner en tant qu'Européens et pour lequel nous portons une grande responsabilité". Les spectateurs ont applaudi chaleureusement. Ce qu'il faut, c'est "une politique d'immigration et d'asile conforme aux valeurs qui sous-tendent le projet d'intégration européenne, une stratégie d'accueil - durable mais concrète - en phase avec les défis complexes d'aujourd'hui. La gestion des migrations doit devenir une partie intégrante de l'action extérieure de l'Union". L'harmonie retrouvée sur la Libye, où la France et l'Italie étaient dans des camps opposés, peut aider à construire un nouvel équilibre en Europe. Sur la Libye, a dit Macron, "nous avons des convergences et des préoccupations communes“. Dans l'Europe du futur, il n'y a pas de place pour des figures illibérales comme Viktor Orbán.  "Les décisions solennelles prises par chaque peuple au moment d'adhérer au projet ne peuvent être contredites, sinon au prix de la décision drastique de l'abandon. La clarté est nécessaire", a déclaré M. Mattarella. C'est un rappel à ceux qui, à droite, signent des manifestes souverainistes, ou qui se regroupent "en groupes de pays aux appellations vraiment fantaisistes", comme Visegrad et les frugaux, qui font prévaloir leur égoïsme sur l'esprit européen. » 

ARTICLE, Il Foglio, de G. Ferrara « Mattarella parvient à démonter le bluff européen de Salvini » : « Dans la logique de Salvini, il est possible d’être à la fois avec Draghi (par ailleurs considéré comme souverainiste par certains léghistes) et avec le nationaliste Orban. Ce qui voudrait dire qu’être un peu favorable à l’ « Italexit » et un peu contre cette possibilité n’était pas une contradiction. C’est un récit que Salvini est en train de raconter de manière désespérée à ses électeurs, juste pour ne pas devoir reconnaitre une vérité évidente, et qui a été dévoilée de manière habile par Mattarella à l’Université de la Sorbonne. Le Président de la République a rappelé en présence de son homologue français à quel point l’idée d’une Europe des patries pouvait aider à renforcer les mécanismes de l’UE. S’il n’a pas fait référence à la Charte des valeurs signée par les partis nationalistes, il a néanmoins rappelé clairement aux amis de Salvini qu’en dehors du respect de la Constitution européenne, il n’y a aucune autre voie. Il n’y a que celle du respect des principes fondamentaux : l’équilibre, la tolérance, l’intégration, la solidarité, la responsabilité, le partage des risques, le respect réciproque, la défense de la devise unique, l’harmonie dans la communauté internationale et la conviction de la primauté du droit et de la méthode multilatérale. Le jeu de la Ligue n’a donc pas deux facettes mais fait partie d’un seul bluff : diviser l’Europe pour miser sur le pacte de sang avec le souverainisme nationaliste ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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06/07/2021 | Lien permanent

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