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27/08/2024

"Meloni et l’enjeu du commissaire européen."

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Italie. Revue de presse.

Les frappes russes d’hier contre plusieurs régions en Ukraine font la une de tous les médias. « Pluie de missiles sur l’Ukraine » (Corriere della Sera), « Kiev, la vengeance de Poutine » (La Repubblica), « La vengeance de Poutine, bombes sur Kiev » (La Stampa). La prochaine loi de finances est aussi évoquée (« Loi de finances, un plan pour les retraites », Messaggero). Tous les médias annoncent la disparition de l’entraîneur de football suédois Sven Eriksson, ancien entraîneur de la Lazio.

Les JT couvrent essentiellement l’attaque ‘’massive’’ de la Russie sur plusieurs régions ukrainiennes, les nouveaux raids au Proche-Orient au nord de Gaza, le débat politique en Italie sur le ius scholae, les suites de l’enquête sur le naufrage du super-voilier au large de Palerme, les alertes météorologiques en vue de forts orages sur la Péninsule.

ARTICLE, La Repubblica, de T. Ciriaco, « Retraites, aide et redevance télé : mise au point pour Salvini en vue de la Loi de Finances » : « Le 30 août, au Palais Chigi, Giorgia Meloni recevra Matteo Salvini et Antonio Tajani (Forza Italia) et indiquera au leader de la Ligue qu’il n’est pas question de toucher aux retraites pour introduire sa proposition dite ‘’quota 41’’. C’est la ligne décidée avec Giancarlo Giorgetti (Ligue). La présidente du Conseil est plutôt disposée à augmenter les retraites minimales, une demande d’Antonio Tajani, que la présidente du Conseil fera sienne. Le gouvernement ne mettra en revanche pas en place la proposition ‘’quota 41’’ car il dépenserait beaucoup et ne résoudrait pas le problème. S’il devait y avoir une intervention, elle serait à la fin de la législature. Cela sera une déception pour Salvini. L’exécutif fait face au risque d’une troisième loi de finances marquée par l’austérité et doit en plus, cette fois, mettre au point la trajectoire de réduction du déficit excessif d’ici un mois. Meloni et Giorgetti comptent couper dans les aides de l’Etat et autres mesures considérées comme inefficaces et en renflouer d’autres. Une autre mesure chère à Salvini pourrait être concernée : la réduction de la redevance Rai, introduite début 2024 qui coûte à l’Etat au moins 400 millions d’euros. Meloni souhaite soutenir en priorité les femmes qui travaillent en élargissant les conditions pour toucher les aides. La réunion de rentrée entre les alliés viendra aussi entériner une autre décision de Meloni et Giorgetti : l’allocation unique, telle que conçue, ne fonctionne pas et changera. La ligne dictée par la présidente du Conseil est la suivante : il faut des réformes à l’impact immédiat sur le pouvoir d’achat des familles, permettant de lutter contre l’inflation et de protéger les plus vulnérables. Cela sera également utile lors des prochaines échéances électorales importantes, notamment les régionales début 2025. Giorgetti travaille par ailleurs au soutien des entreprises et de la classe moyenne, une nouvelle répartition des taux d’imposition et la poursuite de la baisse des charges fiscales parmi d’autres formes de soutien aux entrepreneurs seront nécessaires. Meloni ne semble ainsi pas inquiète de décevoir Salvini, au risque de créer un conflit sur les retraites. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, de S. Folli, « Le dilemme des deux centres » : « ‘’Au centre, il y a des prairies’’, a déclaré Matteo Renzi avant les élections européennes. C'est vrai, mais elles restent vierges : ni lui, ni Carlo Calenda, ni personne d'autre n'a réussi à les exploiter. C'est au tour de Tajani de voir "d'immenses espaces" entre Giorgia Meloni et Elly Schlein : des espaces à occuper avec la proposition politique de Forza Italia, modérée et centriste par définition. Le thème du Centre refait surface et chacun l'interprète à sa guise. Mais les questions sous-jacentes sont compliquées et ont été bien résumées par Michele Salvati (l'un des plus sérieux spécialistes de la politique italienne et le père - désillusionné, du PD modernisateur) dans une interview au Riformista. Il répète en substance qu'il n'est pas possible de revenir sur le bipolarisme et qu'un parti centriste comme le DC d'antan ne peut donc plus exister. En revanche, deux espaces devraient se former, en miroir, l'un libéral-socialiste et l'autre libéral-conservateur, qui sèment la culture réformiste dans leur camp respectif et favorisent, si nécessaire, les accords parlementaires transversaux sur les lois d'intérêt national. Lorsque Tajani s'efforce de revitaliser Forza Italia, il signale que l'espace libéral-conservateur existe et peut être élargi sans porter atteinte à la majorité - ce qui n’est pas escompté car seule Meloni peut être le liant de la coalition. Être libéral-conservateur, comme le suggère Salvati, c'est s'attaquer à une idée de l'économie, du système fiscal, des relations industrielles. Se dire centriste ou modéré ne suffit donc pas. Il serait beaucoup plus utile de préciser quel est l'apport libéral en termes de réforme que l'ancien parti de Berlusconi veut offrir à la coalition.  Libéral est également le terme qui devrait caractériser les réformateurs de centre-gauche. A commencer par Renzi et Calenda, ainsi que ceux qui sont au PD. Mais le chemin est semé d'embûches. A droite, pour le meilleur et pour le pire, Tajani est dans une coalition et est vice-Président du Conseil. A gauche, nous sommes toujours dans la phase des vetos. Par Giuseppe Conte et du Mouvement 5 Etoiles, en premier lieu, contre Renzi. Et c'est un sentiment partagé par une partie du PD, à tel point que la secrétaire Schlein sera tôt ou tard appelée à se prononcer clairement sur cette intersection entre le Centre et la Gauche. Nous sommes à la croisée des chemins. D'un côté, une coalition très "libérale" à l'américaine, d'ailleurs minée par l’agitation de G. Conte. De l'autre, une perspective libérale à l'italienne : ce ‘’libéral-réformisme’’ dont l'absence est la plus grande limite du PD et de ses alliés. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Guerzoni, « Meloni et l’enjeu du commissaire européen, la ‘’compétition’’ avec l’Espagne et la France » : « Giorgia Meloni est de retour aujourd’hui au Palais Chigi après la pause estivale. La réunion politique avec Antonio Tajani et Matteo Salvini se tiendra vendredi. Entretemps, il y aura le premier Conseil des ministres de la rentrée, à l’occasion duquel la leader souhaiterait formaliser le choix de Raffaele Fitto comme candidat au poste de commissaire européen, pour en faire une décision non pas personnelle mais de l’ensemble de l’exécutif. A trois jours de l’échéance, G. Meloni prend son temps et ses proches se veulent rassurants, affirmant à la presse qu’il n’y a ‘’pas de tensions avec Ursula von der Leyen’’ et qu’un ‘’compromis sera trouvé’’. La Présidente du Conseil a pour objectif de poursuivre les négociations au-delà de l’échéance du 30 août dans le but non déclaré que la France, l’Espagne et la Pologne ‘’n’obtiennent pas plus que l’Italie’’. Si U. von der Leyen décidait d’attribuer des portefeuilles plus importants voire une vice-présidence aux autres grands pays et pas à l’Italie – par exemple pour valoriser les socialistes et les libéraux et exclure les conservateurs – cela serait ‘’inacceptable’’ pour G. Meloni. Le rôle de l’Italie doit être reconnu, insiste Fratelli d’Italia qui n’a pourtant pas voté pour la Présidente de la Commission réélue. La principale difficulté pour Meloni est le remplacement du ministre R. Fitto. L’option d’un technicien extérieur au parti ayant été écartée, c’est la répartition des trois responsabilités de l’actuel ministre entre trois membres du gouvernement déjà en fonction qui prévaut. Deux ministres et un secrétaire d’Etat, ‘’qui devront être de Fratelli d’Italia’’ préviennent les proches de Meloni. Elle redoute le spectre du remaniement et pourrait atermoyer la décision récupérant elle-même les fonctions en question par intérim jusqu’en décembre. La rencontre la plus importante sera celle de vendredi, elle tentera de rétablir l’unité entre les alliés, notamment en vue de clore l’épineuse question des nominations à la RAI, parlera des prisons, de l’autonomie régionale, de la question de la nationalité. Antonio Tajani devrait se montrer déterminé quant à sa proposition d’ensemble sur le ius scholae et le droit du sang. Meloni leur demandera de trouver un candidat commun pour la présidence de la région Ligurie. Le Conseil des ministres devrait en revanche être très bref, le décret concernant les concessions balnéaires doit encore être finalisé et sera probablement traité lors du prochain Conseil. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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