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17/03/2022

Janez Jansa : "Il était de notre devoir de nous rendre sur place."

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Italie. Revue de presse. 

Les frappes meurtrières russes sur le théâtre de Marioupol, où s’abritait un grand nombre de civils, et sur un groupe de personnes achetant du pain à Tchernigov, faisant plusieurs victimes, font les gros titres de la presse italienne avec une large couverture photographique. Les commentaires rapportent également les possibles avancées des discussions pour un cessez-le-feu ainsi que le contenu des propositions russes, présentées par le FT, prévoyant une Ukraine neutre en échange de la fin de l’agression militaire. « L’horreur au théâtre de Marioupol » - Des frappes sont lancées contre un refuge de civils. Zelensky déclare aux Etats-Unis : “chez nous chaque jour est un 11 septembre“. Test de paix avec la Russie (Corriere della Sera), « Poutine, entre négociations et massacres » - De possibles avancées dans les négociations sont possibles, le Kremlin assure ne pas vouloir occuper l’Ukraine et demande la neutralité de Kiev comme condition. Mais les Russes intensifient les attaques contre les civils et Biden traite Poutine de « criminel de guerre » (La Repubblica), « Théâtre de sang » - Une hécatombe au marché de Tchernigov et des bombes sur les refuges civils (La Stampa), « Ukraine, un plan pour la paix » - Massacre de civils au théâtre de Marioupol (Sole 24 Ore), « Les missiles sur Kiev » (Il Messaggero), « Tests de paix et vrais massacres » (Il Giornale). La décision du parlement italien de relever les dépenses militaires à hauteur de 2% du PIB est aussi citée.

 

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Janez Jansa, premier ministre slovène, « Il était de notre devoir de nous rendre sur place ; les Ukrainiens se sentent seuls, nous devons leur garantir le soutien de l’UE » (transcription de l’entretien à Reuters) : « Quand la Slovénie a été envahie, nous nous sommes nous-même sentis seuls car personne n’est venu. J’en ai fait part aux collègues du Conseil européen et ce voyage a été organisé vite mais bien par nos amis polonais. D’autres leaders européens voulaient se joindre à nous mais étaient entravés dans leur pays, surtout là où les élections se tiendront dans peu de temps. Il est possible de voyager en Ukraine et la partie du pays qui n’a pas été envahie se prépare avec courage à ce qui vient. Il n’y aura pas de prise de Kiev ; ceux qui s’y rendent peuvent voir que l’Ukraine de perdra pas. Le voyage n’était pas si risqué pour nous et il y a des choses dont on ne peut pas parler au téléphone. Les Ukrainiens se sentent seuls. Je crois qu’actuellement, seul l’Ambassadeur polonais est encore à Kiev et nous avons obtenu que l’Ambassadeur de l’UE revienne. Les soldats russes, souvent très jeunes et contraints au combat, sont aussi des victimes, nous avons discuté de la possibilité d’accorder le statut de réfugiés aux déserteurs. La Russie ne se montre pas prête à de véritables négociations pour le moment. Le pays compte 140 millions d’habitants et Poutine paye les Syriens pour faire la guerre. Mais ses objectifs stratégiques ne sont pas atteints et les Russes finiront par le comprendre malgré la censure. La première condition pour la paix est un cessez-le-feu qui ne pourra être obtenu qu’avec un plus grand soutien de l’Europe. L’UE, les Etats-Unis et la Chine doivent s’assoir à la table des négociations avec l’Ukraine et la Russie, comme garants. Zelensky renoncera à l’entrée dans l’OTAN s’il obtient la garantie que l’Ukraine entrera dans l’UE, nous devons les soutenir en ce sens afin de démentir la seule justification présentée par Poutine à cette guerre. Le monde a changé depuis le 24 février, l’UE a accompli des actes impensables auparavant, c’est un véritable échec pour Poutine. »

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Le Premier ministre slovène Janez Janša, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, le président du PiS Jarosław Kaczyński et le Premier ministre tchèque Petr Fiala.

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Dépenses militaires, le signal politique » : « Les ordres du jour parlementaires marquent difficilement l’histoire mais cette fois-ci les choses pourraient être différentes. Une large majorité, presque l’unanimité de la Chambre, a voté en faveur de l’augmentation des dépenses militaires à hauteur de 2% du PIB. Il s’agit là d’une valeur symbolique pour trois raisons : 1/ le Parlement confirme vouloir rester uni sur la politique étrangère et la défense, mettant de côté les vieilles résistances. 2/ l’unité à Rome a marqué un saut de qualité : c’est toute la classe dirigeante qui se rachète, toute – majorité et opposition – qui fait preuve de sens de responsabilité. 3/ la hauteur du pourcentage de PIB, même s’il s’agit d’un objectif à moyen terme, modifie la perception extérieure non seulement de l’Otan mais aussi de l’UE. L’Italie a fait là un premier pas courageux. Heureusement car, sinon, on aurait assisté à une déchirure au sein de la société et cela aurait été très grave, voire irréparable. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de T. Ciriaco et S. Mattera, « Un décret pour sauver les matières premières, des amendes prévues pour ceux qui les vendraient à l’étranger » : « L’inflation enregistrée au cours du mois de février a été de 5,7%, la hausse la plus importante depuis 1995 selon l’Istat. Le gouvernement italien pourrait désormais bloquer l’exportation de matières premières stratégiques, par exemple le fer, en cas de pénurie sur le marché intérieur. Le ministre du Développement économique Giancarlo Giorgetti (Ligue) présentera demain en Conseil des ministres une proposition dans ce sens. La mesure doit permettre de faire face à la crise qui monte du côté des entreprises et des chantiers. Le décret voulu par Mario Draghi comprend par ailleurs la baisse du coût de l’essence, le plafonnement et l’échelonnement des factures, le soutien aux entreprises, mais aussi l’aide aux réfugiés et l’extension du golden power. Un plafonnement des prix du gaz et de l’électricité pourrait aider les entreprises et les familles mais pourrait aussi faire fuir les fournisseurs à l’étranger. L’autre possibilité serait donc plutôt de taxer les recettes supplémentaires obtenues grâce à l’envol des prix. Cela reste délicat, notamment parce que la taxation ne peut être rétroactive. L’Etat italien devrait utiliser 500 millions d’euros issus des recettes supplémentaires sur la TVA de ces cinq derniers mois pour abaisser les prix du carburant de 15 centimes, mais cela ne suffit pas à rassurer les transporteurs routiers qui menacent de procéder à des barrages routiers le 4 avril, malgré l’annonce d’une norme spécifique pour eux. Concernant la pénurie de matières premières qui risque de paralyser certaines filières, les entreprises seront dans l’obligation, jusqu’au 31 juillet, de rendre compte au gouvernement des opérations avec l’étranger. Les contrevenants risqueront une amende de 100 000 euros minimum et jusqu’à 30% du montant de la transaction. Une augmentation injustifiée des prix sur le marché interne sera également passible d’amende. Le fonds de garantie sera renfloué d’1 milliard d’euros au bénéfice de 150 00 entreprises. D’autres aides sont conditionnées à un nouvel écart budgétaire et pourraient donc faire l’objet d’un prochain décret, à la fin du mois, notamment pour le secteur agroalimentaire. Tout sera fait pour éviter que la production ne ralentisse. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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