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20/03/2020

"Ce sera long."

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Italie. Revue de presse.

Le coronavirus occupe toujours l’intégralité de l'espace médiatique italien (JT et quotidiens). La presse quotidienne souligne la possibilité du déploiement de l'armée dans les villes pour assurer le respect du confinement. Les médias insistent sur le fait que l’Italie dépasse désormais la Chine pour le nombre de décès :  « L'armée prête pour les contrôles » - "Le nombre de contaminés en Lombardie augmente" (Corriere della Sera),  « Milan résiste » - "Record de contaminés à Milan, Conte demande un renfort de médecins en Lombardie'' (La Repubblica),  « Médecins de toute l’Italie dans les zones critiques » (La Stampa),  « Énergie, baisse de la consommation, comme en 1943 » (Sole 24 Ore),  « Virus, les rondes de l'armée » - "3 405 décès, plus de morts qu'en Chine" (Il Messaggero)  « Les soldats contre les rusés du virus » (Il Mattino),  « Ce sera long » - "Les cas augmentent tout comme l'envie de l'intervention de l'armée" (Il Giornale).

Les JT ouvrent sur le coronavirus et tout particulièrement sur le nombre de décès en Italie et la possibilité de déployer l’armée pour assurer le respect du confinement.

ARTICLE, La Stampa, P.Russo : « En Italie, plus de morts qu'en Chine » : « En Italie, il y a plus de victimes qu'en Chine et les experts sont préoccupés parce qu'ils n'arrivent pas à s'expliquer cette situation. Peut-être est-ce une question génétique. L'ISS a répondu en mettant l'accent sur l’âge, étant donné que l'Italie a la population la plus âgée d'Europe. Le président du Conseil Conte a demandé le renfort des médecins en Lombardie, la région la plus touchée par la contagion, et a souligné la possibilité du déploiement de l'armée pour assurer le respect du confinement »

ARTICLE, Il Messaggero V. Errante « L’armée déployée contre les violations » : « Les militaires seront ainsi déployés sur le terrain contre les violations des mesures adoptées par le gouvernement pour contenir le coronavirus. Les préfets transmettront à l’administration centrale les demandes des administrateurs locaux qui demandent l’intervention. La mission pourrait être renforcée par l’ajout de 13 000 soldats, pour un total de 20 000 militaires. Le gouvernement pourrait aussi adopter d’autres mesures encore plus rigides. Les activités sportives en plein air pourraient être interdites et les horaires d’ouverture des magasins alimentaire pourraient être réduits. D’autres magasins pourraient être fermés et il serait possible d’effectuer des contrôles sur les déplacements des citoyens par le biais du GPS des portables. Les doutes concernent surtout la santé psychologique des citoyens, contraints de modifier leurs habitudes. Car une chose est sûre, les dispositions seront prorogées au-delà du 25 mars. Ce sont les régions qui le demandent, à commencer par la Lombardie ».

ENTRETIEN, Corriere della Sera, Roberto Gualtieri, ministre de l'Economie : «Intervention forte. De nouvelles mesures pour les entreprises et nous protégerons nos atouts » : « La BCE a adopté des mesures très fortes pour fournir 1 120 milliards de ressources disponibles et a précisé que le programme d'achat des titres sera géré de façon flexible dans le temps et parmi les pays. Nous sommes dans une situation de choc qui concerne tout le monde et, grâce à la possibilité d'utiliser les fonds communautaires, nous disposons de plusieurs milliards de ressources européennes pour prolonger les mesures du décret. Maintenant, nous devons avoir le courage de mettre en place une politique commune et coordonnée capable de soutenir l’effort de nos systèmes sanitaires, de faire face à l'impact économique de la crise et jeter le bases de la relance de la croissance et de notre modèle social. Il faut soutenir les entreprises en leur offrant la possibilité de recourir au chômage technique, d’obtenir des prêts et d'autres mesures de liquidité. En seulement quelques jours, nous avons adopté un décret capable de garantir les ressources nécessaires à notre système sanitaire ainsi qu'à tous les autres travailleurs. Ce décret pourra être amélioré. Je trouve que le ton utilisé par l'opposition illustre une démagogie totalement inutile en ce moment. Nous sommes face à une tragédie dévastatrice et je demande à tous d'avoir davantage le sens de l'Etat. Pour faire repartir l'économie il faut absolument bloquer la contagion et il faut mettre en place des solutions innovantes, comme les titres européens utilisables aux mêmes conditions, par chaque pays ».  

RETROSCENA (Coulisses), La Stampa, A. La Mattina : « Appel de Mattarella aux partis : " Unis face aux Italiens " » : « Le Président de la République Mattarella est en train de tout faire pour maintenir unis le pays et les forces politiques de majorité et de l’opposition. Il n'est pas facile de garder un esprit d'unité nationale mais, en ce moment d'urgence, avec des centaines de citoyens qui meurent du coronavirus, il a lancé un appel aux leaders de droite et au Président du Conseil Conte pour travailler ensemble et éviter les divisions politiques. Il demande à tous de collaborer pour pouvoir adopter rapidement les mesures du décret « Cura Italia » qui sera discuté la semaine prochaine au Sénat ».

ANALYSE Sole 24 Ore L : Palmerini « Après la BCE, le Quirinal pousse les partis politiques à collaborer » : « Les appels d’hier de Mattarella à Conte et aux trois leaders de droite avaient comme but d’éviter un déchirement parlementaire inopportun en ce moment d’urgence. Surtout avec ce que l’Europe est en train de faire et après le grand pas en avant de la BCE. C’est justement la volonté de ne pas gaspiller l’initiative de Francfort qui a poussé Mattarella à agir. Cela a eu aussi un effet secondaire : dévoiler encore une fois les différences entre les trois partis de droite. Cette période est utile à Meloni pour se distinguer de Salvini. Le moment est propice pour faire de la politique, pour comprendre et représenter l’humeur du pays qui, a vu des sondages, semble s’accrocher aux institutions. Berlusconi et Meloni l’ont compris mieux que Salvini ».

EDITORIAL, Repubblica, S. Folli, « Une dramatique épreuve de maturité » : « La tragédie nationale, marquée chaque soir à 18 heures par des chiffres qui glacent le sang, impose à la classe politique une extrême et urgente preuve de maturité. A toute la classe politique. A une majorité PD-M5S-Leu, que l’on dit faible, appelée à faire face à la pire crise depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Et à une opposition encore gonflée d’intentions de vote (entre 45 et 49% selon les sondages) mais modeste et souvent conventionnelle dans ses propositions politiques, entre maximalisme ou de peu d’intérêt. La crise sanitaire peut être une occasion de renouvellement pour notre pays. I. Diamanti expliquait hier que Giuseppe Conte n’a jamais été aussi populaire et on le comprend : dans les situations graves, les gens regardent avec espoir celui qui tient la barre. La coalition reste ce qu’elle est, fragile et inadéquate, mais elle fait face à une épreuve sans précédent. Le décret qui devrait passer dans les prochains jours n’est qu’un premier pas, insuffisant certes et qui manque par moments de clarté mais le pas est fait, en attendant de savoir quelle sera l’aide effective d’une Europe qui n’a jamais semblée si près de la chute. La droite se plaint de ne pas avoir été plus impliquée dans la définition des mesures. Peut-être mais la crise sera longue et les motifs de convergence ne manqueront pas. C’est que souhaite Mattarella et il est positif de voir le changement de ton de l’opposition après lui avoir parlé. Cette tragédie est une épreuve de maturité pour une classe politique qui doit encore démontrer qu’elle est capable d’être une classe dirigeante »

ARTICLE, La Stampa, B. Fiammeri « Le centre droit à Mattarella : nous sommes prêts à la confrontation » : « Le Président de la République a lancé un appel à tous les partis, de majorité et de l’opposition, à l’unité et à une plus grande collaboration. Dans un moment aussi dramatique où l’Italie dépasse la Chine en nombre de victimes du coronavirus, le Chef de l’Etat a fait un tour d’appels téléphoniques à tous les leaders des principaux partis, à commencer par ceux de droite. Mattarella a été direct : c’est le moment de la ‘’collaboration et de la capacité d’écoute réciproque’’. Un message qui semble être passé si l’on en croit le climat plus détendu lors de la réunion avec les chefs de groupe de la Chambre et la décision finale a été prise de commun accord. Salvini a dit ‘’nous avons répondu au Chef de l’Etat que nous avions un tas de propositions à faire et que nous sommes disponibles pour collaborer’’. Salvini en a profité pour répéter la forte opposition de la Ligue à la norme prévoyant un allégement des peines de prisons. Puis il a dit ‘’Si Conte m’appelle, je suis prêt à le rencontrer même dans la nuit pour lui présenter nos propositions car pour collaborer il faut être deux’’. Aucun appel n’est pour l’instant arrivé depuis le Palais Chigi. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait pas de possibilité de modifier le décret « Cura Italia » avec l’introduction de certaines propositions venant de l’opposition. Mais à condition que cela ait comme objectif d’améliorer le décret et que cela ne soit pas une façon de récupérer de la visibilité. On le verra dans les prochains jours, quand le texte arrivera au Sénat. Une chose est sure, c’est l’appel du Quirinal à changer de ton. Meloni a tenu à rappeler que ‘’Fratelli d’Italia a fait part de sa pleine disponibilité au gouvernement’’ à condition que ‘’l’objectif du gouvernement soit le nôtre car, pour nous, l’intérêt de l’Italie et des Italiens vient avant tout’’. Quant à Berlusconi, il a manifesté sa disponibilité ‘’à condition que certaines de nos propositions soient accueillies’’, tout en rassurant Mattarella que certains propos déplacés venant des rangs de Forza Italia n’avaient pas du tout son accord ».

ENTRETIEN, Il Giornale, de Giorgia Meloni, leader de Fratelli d’Italia « J’ai dit à Conte qu’il fallait éliminer toute contrainte, tout obstacle pour aider l’économie et les entreprises. Le décret « Cura Italia » semble aller dans une toute autre direction. Le chômage technique proposé représente une reddition. Nos relations avec Conte sont franches. Comme promis à Mattarella, nous sommes disponibles à proposer des solutions. Nous avons proposé depuis longtemps le « Golden share ». Je suis une vraie Européenne. J’ai grandi avec ce mythe. Si je passe pour une eurosceptique, c’est à cause de cette Union Européenne qui brouille les cartes. Je suis pour une Europe fédérale, qui laisse les Nations faire ce qu’elles savent bien faire. Par exemple, il n’y a pas de protocole sanitaire commun. Et il n’y a pas une manière univoque de compter les victimes du coronavirus. Du coup, les chiffres sont faussés et plusieurs pays nous cachent la vérité. La BCE a fait tout son possible pour mettre l’Italie à genoux. Christine Lagarde a enfin agi car maintenant il y avait les intérêts de Paris et de Berlin qui étaient en jeu. En réalité, on veut accompagner Rome vers le plan de sauvetage. Ce qui signifie pour nous soumission, placement sous tutelle. Pour notre salut, bien sûr ! Comme cela a été fait à la Grèce ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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