31/12/2022
La personnalité politique patriotique de l’année 2022 en Europe est Giorgia Meloni.
La personnalité politique patriotique de l’année 2022 en Europe est Giorgia Meloni de Frères d’Italie, qui est devenue Premier ministre en Italie.
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30/12/2022
"Une vie abordable financièrement. Réduire les impôts."
Pays-Bas.
"Une vie abordable financièrement. Réduire les impôts."
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"Conférence de presse de Meloni - "Je fais confiance à mes alliés. En avant sur le présidentialisme""
Italie. Revue de presse.
Les unes reprennent majoritairement les principaux messages de la conférence de presse de Giorgia Meloni de fin d’année, notamment son souhait de proposer pour l’Italie un système semi-présidentiel : « Je veux une Italie présidentielle – Je changerai aussi la fiscalité. Je me rendrai à Kiev avant le 21 février et je participerai aux célébrations du 25 avril » (La Stampa) [https://lepetitjournal.com/milan/actualites/le-25-avril-p...], « Réformes et covid, la ligne de Meloni – Je souhaite aboutir au présidentialisme. Il faut des masques et des tests, en restant libres. Critiques des oppositions» (Corriere della Sera), « La promesse de Giorgia, “nous sommes de droite et ne taxons pas les propriétaires » (Libero), « Pour Meloni, le Qatargate est une affaire des socialistes. Et elle souhaite un système fondé sur le présidentialisme » (Il Giornale), « La fierté italienne » (Il Tempo), « A présent, le présidentialisme » (Il Messaggero). En une également, les premiers tests obligatoires dans les aéroports pour les passagers venant de Chine et qui ont commencé hier. La Repubblica dénonce « un ratage » avec des tests payants à Malpensa sauf pour les touristes ayant refusé de payer, tandis que Le Messaggero titre « ce ne sont que des variants déjà connus, division au sein de l’UE » sur les mesures à adopter. La presse titre aussi sur le vote définitif du budget au Sénat hier, qui permet de connaître les mesures définitives, et bien sûr sur la disparition de Pelé, avec de très nombreux hommages en Une.
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, « Conférence de presse de Meloni - "Je fais confiance à mes alliés. En avant sur le présidentialisme" de Monica Guerzoni : « La réforme constitutionnelle pour adopter le modèle du semi-présidentialisme à la française est confirmée par Meloni comme une " priorité ". Elle revendique tous les choix " de droite " des 70 premiers jours, même les plus controversés : trêve fiscale, durcissement contre ONG et migrants, flat tax, paiement échelonné pour les clubs de football, lutte contre les rave parties, fin du revenu de citoyenneté. Elle nie les problèmes avec Salvini et Berlusconi : « Le climat est positif, je ne peux pas me plaindre". Parmi les priorités de 2023 figure la loi sur la justice invoquée par Berlusconi, et Meloni approuve la réforme de la prescription, « nous avons besoin d'un gouvernement courageux et nous ne manquons pas de courage". Le courage, par exemple, de défendre le président du Sénat Ignazio La Russa, dont l'opposition exige la démission pour une publication célébrant les 76 ans du MSI. “Un parti qui a joué un rôle très important dans l'histoire de cette nation et qui a toujours été clair dans sa lutte contre l'antisémitisme", affirme Meloni, "Pourquoi doit-il maintenant devenir imprésentable ?". Elle sera aussi présente aux célébrations du 25 avril. Sur Draghi, « je suis stimulée par les personnes capables et faisant autorité et Draghi en est une. Je ne dirais jamais que vous pouvez faire mieux, mais que vous pouvez faire bien". Pour l'Expo 2030 : "Nous ferons de notre mieux. C'est une grande opportunité pour Rome et pour l'Italie et nous n'abandonnerons pas. Et une grande opportunité pour la droite, semble dire Meloni, se présentera avec les élections régionales de février en Lombardie et dans le Latium. Sur le Covid, Meloni rejette les mesures de confinement et de green pass, assure que le gouvernement a "agi immédiatement" et demande une décision européenne sur les tests dans les aéroports. Comment allez-vous protéger les Italiens ? "Les contrôles, les tests et les masques sont utiles" et un observatoire Covid sera mis en place. Sur les vaccins pour le public non fragile, « il faut demander au médecin traitant et à ceux qui en savent plus que moi ». Sur la fin du revenu de citoyenneté, « si vous n'acceptez pas un emploi décent et correctement rémunéré, vous ne pouvez pas le faire en restant chez vous, entretenu par ceux qui paient des impôts". Salvini a voulu le nouveau code des marchés publics et le premier ministre en fait l'éloge : "Une réforme fondamentale". Et lorsqu'il s'agit de Crosetto, qui a annoncé à Il Messaggero un système de coupes de fonctionnaires réfractaires aux réformes " à la machette ", elle confirme " pendant la passation de pouvoir, quelqu’un s’est démené pour occuper les postes ". Elle assure aussi que le gouvernement prend des "mesures de bon sens, qui font tout sauf favoriser l'évasion fiscale. Sur le Qatargate, Meloni attaque : "Je n’aime pas qu’on parle d’un Italian Job, alors que les responsabilités concernent plusieurs pays, c’est plutôt un « socialist job ». Il faut appeler les choses par leur nom, les emplois socialistes, et je dis cela pour défendre la "fierté nationale". Meloni condamne les répressions en Iran comme "inacceptables" : "Si elles ne cessent pas, l'attitude de l'Italie changera". Elle confie qu'elle "n'a pas approfondi" le traité du Quirinal avec la France : "Les contours ne sont pas clairs pour moi". Puis, elle condamne l'invasion de l'Ukraine par l'armée de Poutine. L'Italie est prête à "agir en tant que garant d'un éventuel accord de paix" et elle se rendra à Kiev avant le 24 février ».
COMMENTAIRE, La Stampa, « Le MSI et les lapsus de Meloni qui veulent réécrire l'histoire » : « Lors de la conférence de presse d'hier, Giorgia Meloni est revenue sur l'histoire du Mouvement social italien, dont la fondation a été célébrée "au pied levé" par certains ténors de FdI, dont le président du Sénat. Voilà donc le président du Conseil qui affirme que "le Mouvement social était un parti de la droite démocratique", alors qu'il aurait été naturellement et historiquement beaucoup plus correct de le définir comme la formation politique de la droite post-fasciste. Certes, il s'agissait d'un parti présent (et très présent ; et de manière ambivalente et sans scrupules) "dans la dynamique parlementaire" ; et certes, en se présentant aux élections - ce qui ne coïncide pas, bien sûr, avec une adhésion profonde et convaincue aux "idées respectueuses de la Constitution italienne" - il a recueilli les "votes de millions d'Italiens vaincus par la guerre", comme elle l'a rappelé. Mais de là à "transporter" les sympathisants de la dictature de Mussolini dans le giron d'une conception pleinement démocratique, le chemin est long. Et c'est précisément ce nœud jamais vraiment dénoué - et jamais authentiquement surmontable - qui conduit Meloni à devoir se raccrocher à multiplier les lapsus, à tenter de justifier l'injustifiable dans une histoire politique qu'elle n'a pas vécue elle-même au regard de son âge, mais qui identifie l'ADN de la métamorphose de la "droite" nationale. Ce qui, à une époque pas si lointaine, aurait été appelé l'extrême-droite, correspondant à la position du MSI dans l'arc parlementaire. Et non dans l'arc constitutionnel, puisque la Constitution du 1er janvier 1948 est antifasciste, et que le MSI se positionnera toujours du côté extraconstitutionnel, et connaîtra pour cela une conventio ad excludendum naturelle et logique de la part des acteurs politiques qui avaient tous participé - bien que sous des formes différentes - à la lutte de libération et à la Résistance. Sans parler des terribles années 1970 et 1980 de violence politique, auxquelles certains secteurs du MSI ont servi de couverture, ou de leur volonté d'être un bras opérationnel pour les opérations subversives du "gouvernement invisible" évoqué ici hier par Giovanni De Luna. Certaines racines n’ont jamais disparu, d’où la tentation de Meloni de réécrire l'histoire en parlant d’un passé "clair comme de l'eau de roche" pour une formation politique qui avait fait de l'ambiguïté et des "doubles standards" son modus operandi structurel. Mais le passé qui ne veut pas passer ne peut pas être oublié avec un peu de maquillage. Cela contribue à empêcher historiquement l'Italie de devenir un pays normal ».
COMMENTAIRE, il Foglio, de Valerio Valentini, « Le traité du Quirinal, mais pas que. Pourquoi sur l’UE, Giorgia Meloni fait un pas de côté » : « Elle dit [lors de la conférence de presse de fin d’année] ne rien savoir du traité signé avec Paris, que son parti critique sur un ton complotiste : comme si elle était encore la cheffe de l'opposition. Sur le MES, elle enchaîne les chiffres et les arguments bidon. Ainsi, chaque fois que l'on parle d'Europe, elle revient à la propagande souverainiste. Peut-être que Giorgio Manganelli en aurait ri, lui qui avait l'habitude d'identifier le bon lecteur comme quelqu'un qui savait quels livres éviter. “Je ne l'ai pas lu et je ne l'aime pas", telle était la devise. Seulement ici, nous ne sommes pas dans la critique littéraire, mais dans l'art de gouverner. Il est donc pour le moins étrange d'entendre Giorgia Meloni déclarer que "les contours du traité du Quirinal ne sont pas clairs pour moi parce que je n'ai pas eu l'occasion de m'y plonger". Il n'est pas non plus moins troublant qu'elle justifie son snobisme à l'égard de l'accord en rappelant que "j'ai voté contre le traité parce que le Parlement n'avait pas été impliqué dans cette affaire", s'il est vrai qu'aujourd'hui elle n'est plus la chef de FdI, mais la présidente du Conseil. Et d'ailleurs, ce n'est nullement pour le manque (supposé) d'implication des Chambres que le parti de Meloni a dénoncé la signature du traité. Raffaele Fitto, l'actuel ministre des Affaires européennes, le 26 novembre 2021, à l'occasion de la rencontre finale entre Mario Draghi et Emmanuel Macron au Quirinal en présence de Sergio Mattarella, a critiqué l'initiative " pour des questions de méthode et de fond ", qualifiant l'accord d’" énième tentative de subordonner les intérêts de Rome à ceux de Paris ". Après cela, le Parlement a eu le temps et la possibilité d'analyser chaque détail du traité. Andrea Delmastro (député FDI et actuel vice-ministre de la Justice) déclarait qu’il y a "lieu de douter de la bonne foi des Français s'ils s'approprient entre-temps des portions de territoire et des frontières italiennes". L'accusation, décousue, concernait un vol présumé des eaux territoriales et la redéfinition des limites nationales du Mont-Blanc : des canulars sans fondement, relancés à l'époque par Meloni elle-même. "J'ai donc le sentiment que ce traité scelle l'infériorité et la subordination financière, bancaire, agricole et industrielle de la filière italienne de la mode, et cette subordination", a conclu Delmastro, "est égale à celle des parties contractantes : d'un côté le Roi Soleil, le coq français Macron, de l'autre le Marchese del Grillo“. Et des arguments similaires ont été utilisés le 5 juillet suivant, au Sénat, par Isabella Rauti, qui est aujourd'hui sous-secrétaire à la défense. Ce qui explique peut-être l'embarras de Meloni à favoriser les rencontres bilatérales entre les représentants des deux gouvernements prévues par le traité, étant donné que les ministres et les secrétaires de FdI devraient d'abord, peut-être, s'excuser pour certaines déclarations. Il n'est toutefois pas expliqué comment Meloni peut prétendre que le traité "n'est pas opérationnel à l'heure actuelle", puisqu'il a déjà été signé et ratifié. Mais là encore, c'est sur toutes les questions européennes que le premier ministre fait preuve d'une certaine approximation. La semaine dernière, elle a déclaré catégoriquement : "Il y a une raison pour laquelle le Mes n'a jamais été utilisé par personne". Hier, elle a déclaré qu'"après la Grèce, le MES n'a été activé par personne“. Mais cinq pays ont eu recours au fonds de sauvetage. C'est toute l'argumentation de Meloni qui semble pour le moins embrouillée. En bref, l'européanisme de Meloni semble être un européisme de convenance, encore gâté par les impulsions propagandistes (voir les accusations récurrentes à la BCE de vouloir frapper l'Italie) du souverainisme d'autrefois. Et dans certains cas, elle est même justifiée : "Je ne suis pas d'accord avec un modèle fédéral de l'UE, je crois plutôt en une Europe confédérale", et a toujours vanté l'"Europe des patries" et les procédures insensées du "droit de veto", mais elle s'est en fait placée en marge du contexte communautaire, avec une vision de l'Europe, "confédérale" précisément, qui est celle d'Orbán et de Morawiecki. Et là, tout prend peut-être un sens : le sabotage du Traité par le Quirinal est évidemment utile pour favoriser les accords de coopération renforcée que Meloni considère comme les plus utiles à l'Italie : ceux avec Budapest et Varsovie. »
COMMENTAIRE, « Une conférence de presse de trois heures, « l’impression d’un téléthon » Monica Guerzoni : « À l'avenir, lorsqu'elle ne sera plus premier ministre, elle redeviendra "journaliste", car elle a toujours pensé que "la politique est éphémère". Et ce n'est certainement pas un hasard si Giorgia Meloni le dit devant la presse parlementaire, au cours de la conférence de fin d'année peut-être la plus longue depuis des décennies. Plus de trois heures pour répondre à 43 questions. C'est elle-même, après une rencontre plutôt tendue avec la presse il y a quelques semaines, qui avait stigmatisé l’appui que Draghi avait reçu des journalistes parlementaires le jour de sa quasi-candidature au Quirinal. À la fin de son mandat, elle aimerait laisser une nation "fière et optimiste", transformée par "beaucoup de choses courageuses". Que pense-t-elle avoir apporté au gouvernement en tant que femme ? "Du concret, j'espère. Je suis une personne extrêmement rapide. Les femmes doivent l'être, car elles ont l'habitude de tout faire d'une seule main". Des femmes candidates à la direction du PD, " par respect ", elle n’en parle pas, mais elle est heureuse qu'elles se présentent : " Cela veut dire que c'est possible, hourra ! ". »
ANALYSE, Repubblica, Stefano Cappellini, "Meloni donne l’impression d’être une femme d’Etat, puis sur le MSI, c’est le retour de « Calimera ». Un parti « démocratique et non-violent": « Kalimera, a dit hier la journaliste grecque à G. Meloni, lui disant bonjour dans sa langue, et l'appelant, sans le savoir, par le surnom qu’elle avait quand elle fréquentait la section romaine du Msi. Hier, à la conférence de presse, on a assisté à une lutte entre G. Meloni, voulant devenir une femme d’État, et Calimera, une nostalgique du fascisme. Hier, G. Meloni a essayé de tenir à distance Calimera le plus possible : elle a répondu toujours sans perdre patience, avec des pauses, un ton conciliateur, et quelque rares grimaces. Cependant Calimera est parfois réapparue, quand elle a expliqué qu’elle voulait le présidentialisme et qu'elle était prête à impliquer l'opposition, mais "seulement à condition que la réforme se fasse". Mais c'est surtout quand il lui a été demandé si elle partageait les hommages de La Russa et de Rauti pour l’anniversaire du Msi que Calimera est réapparue le plus. Elle a répondu que le "Msi était l'expression de la droite démocratique et républicaine", phrase qui aurait valu une très mauvaise note en cours d’histoire à n'importe quel élève, du collège à l’université. Elle a ajouté que le Msi était toujours "contre la violence politique". Le Msi, parti dont fut secrétaire Giorgio Almirante, chef des "picchiatori fascisti" (frappeurs fascistes) de l'université de la Sapienza de Rome en 1968. Le Msi, dont fut secrétaire Pino Rauti, fondateur de Ordine Nuovo, force clef dans la stratégie de tension pendant la guerre froide. G. Meloni a fini en imputant à tous ses électeurs sa même apologie du Msi : "si les Italiens ont voté pour moi, cela veut dire qu'ils ne considèrent pas ce parti comme imprésentable".
ARTICLE, Corriere della Sera, « Loi de finances, le oui du Sénat. Prochaines étapes : Impôts et revenus » par Enrico Marro : « Le texte du budget a reçu le feu vert final hier matin au Sénat avec le vote de confiance demandé par le gouvernement. Il y a eu 109 votes "oui", 76 votes "non" et une abstention. La loi budgétaire, signée hier soir par le président Mattarella, intervient sur les comptes publics pour environ 35 milliards, dont 21 milliards en augmentant le déficit (à 4,5% du PIB) pour financer les aides aux entreprises et aux familles contre les coûts élevés de l'énergie. Le gouvernement Meloni a également envoyé les premiers signaux conformes à ses promesses électorales : des amnisties fiscales au renforcement de la flat tax ; de l'augmentation du plafond de paiement en espèces à la sortie du revenu de citoyenneté. La réduction du coin fiscal en faveur des salariés dont le salaire brut ne dépasse pas 35 000 euros a également été renforcée. "Mission accomplie", a commenté le ministre de l'Économie Giancarlo Giorgetti, "le budget respecte les engagements pris avec les électeurs et a d'abord gagné la confiance des marchés et des institutions européennes et maintenant, celle du Parlement". Selon le vice-premier ministre et leader de la Ligue Matteo Salvini, "le budget ne fait pas de miracles, mais donne surtout à ceux qui en ont le plus besoin". Pour Giorgia Meloni, le gouvernement, avec ce budget, "montre qu’il est l'ami des entreprises", et va se concentrer sur l'achèvement de la réforme fiscale, la réforme du revenu de citoyenneté et la mise en œuvre du PNRR. Pour le PD, la politique du gouvernement " favorise les évadés fiscaux alors qu’il s’en prend aux pauvres". La droite protège les plus forts et accroît l'injustice". Le leader du parti 5 étoiles, Giuseppe Conte, accuse l'exécutif d'avoir "monnayé le revenu de citoyenneté pour favoriser les clubs de football de la Série A" tandis que le leader du troisième pôle, Carlo Calenda, demande qu’on lui rende ‘Mario’. »
ENCADRE, U. Magri, La Stampa, « Demain à 20h30, le discours de Mattarella entre guerre, jeunes et avenir » : « Au cours de ses sept messages de fin d’année, le Président Mattarella s’est toujours adressé au pays, plutôt qu’aux dirigeants italiens et ce sera ainsi demain aussi. Il sera debout face caméra, ce qui laisse entendre que le discours sera bref, 15 minutes tout au plus. Il évoquera d’abord la guerre aux portes de l’Europe, et des retombées de celle-ci en Ukraine et dans le reste du monde. L’espoir que la nouvelle année portera est celui d’une paix juste dans le respect du droit international. La crise énergétique, l’inflation, les sacrifices des familles, la souffrance des entreprises, le manque d’emploi : ce sont autant de conséquences du conflit qui s’ajoutent aux risques d’une pandémie pas totalement finie, seront les thèmes auxquels il prêtera attention. Presque rien ne filtre du Quirinal mais les jeunes et leur avenir seront sûrement très présents. Un rappel à la Constitution, qui fête son 75ème anniversaire en 2023, sera certainement fait. Elle porte bien son âge, dira le Président. Les mots-clefs de son message (diffusé sur toutes les chaînes, publiques et privées) : solidarité, vision, responsabilité, communauté ».
ARTICLE, B. Giovara, Repubblica, « L’Italie souffre du syndrome chinois. L’opération de tests est compliquée » : « Les voyageurs en provenance de Chine atterrissent dans un pays qui a de nouveau peur de Covid et des Chinois, crée à la volée une zone de tests dans l'espace non-Schengen, et dans une région qui a davantage peur que toutes les autres (la Lombardie), puis, dans un élan d'anticipation, décide d’imposer des tests pour tous, tout de suite. Et un hôtel Covid, en cours de préparation quelque part en Brianza, ‘’30-40 lits’’, déclare le directeur général de la santé de Lombardie, Giovanni Pavesi, à Malpensa pour l'événement. Les voyageurs sont assommés par les vols low-cost, l'argent en main pour payer leur test : 90 euros. Mme Milena, Chinoise dont le mari est italien, s’insurge : ‘’Si le gouvernement italien veut faire cela, les tests doivent être gratuits. En Chine, nous en faisons tous les jours, gratuitement’’. Et trois Italiens protestent et ne paient pas, mais ils font quand même le test. Et dans les mêmes heures, deux vols directs arrivent à Fiumicino en provenance de Chine, et le conseiller D'Amato annonce que sur celui de l'après-midi il y avait 5 personnes positives sur 49. Et comment le sait-il déjà ? A Rome, on se soumet au test antigénique, puis le décompte. En Lombardie, il faudra attendre le 2 janvier. Et pendant ce temps ? Les personnes resteront en isolement. Alors que les informations sur la montée des contaminations en Chine se répandent comme un serpent parmi les Italiens qui voient passer les images de morgues pleines, les premières demandes de dépistage obligatoire sur des ressortissants chinois arrivent, comme le dit Mazzetti, député de Forza Italia, ‘’surtout à Prato, où la concentration est très élevée’’. À Milan, Francesco Wu, président honoraire des entrepreneurs d'Italia-Cina, ressent déjà ‘’un air de discrimination’’. Certes, les premières données en provenance de Malpensa sont alarmantes : sur les deux vols du 26 décembre, près d'un passager sur deux était positif. Et sur celui-ci ? Ceux qui ont été débarqués allaient tous bien, Ffp2 bien en haut du nez. Il se pourrait donc que, comme cela a été le cas jusqu'à présent, les positifs soient tous des ‘’variantes Omicron’’ et qu'il n'y ait pas de nouvelles variantes. »
COMMENTAIRE, Corriere della Sera « Décret sur les Ong, les conséquences et les doutes » par Luigi Ferrarella : « Le fait de confier la responsabilité aux préfets de faire respecter le décret contre les ONG traduit une philosophie qui conduira à trois conséquences et difficultés. D’abord, l'autorité administrative qui inflige ces sanctions (avant tout contrôle juridictionnel, même à titre conservatoire) ne présente pas les garanties d'indépendance des magistrats, car il est clair que le préfet de permanence fait ce que veut le ministre de l'Intérieur, dont il dépend hiérarchiquement. La deuxième conséquence est la question de l’appréciation (par rapport au droit pénal) du précepte de comportement prétendument violé, et donc du niveau d’infractions estimé par l'autorité administrative. Les sanctions pour les navires qui "ne fournissent pas un rapport détaillé" des sauvetages, ne présentent pas "les normes de navigation appropriées", ou qui ne se dirigent pas "promptement" vers le port (assigné même très loin) pour sauver peut-être d'autres naufragés : dans le droit pénal, ces notions ne pourraient jamais exister, car elles sont trop vagues et que leur application par le préfet devient donc discrétionnaire. La troisième est l'inversion du calendrier des sanctions. Car le véritable objectif (le blocage des navires) n'était pas atteint dans le passé lorsque la boîte à outils était celle du pénal, appliquée par des magistrats qui, conformément au droit international, finissaient presque toujours par donner raison aux sauveteurs en mer. Au lieu de cela, les préfets sont amenés à décider d'une sanction immédiatement exécutable, que les ONG devront porter devant le tribunal administratif régional, mais avec le temps et les coûts qu'elles devront supporter, étant donné que dans l'attente de l'issue du recours, les règles fixent que c’est l’armateur qui devra supporter les coûts de maintien du navire immobilisé. Peut-être y aura-t-il des modifications au texte. Mais le doute subsiste quant à savoir s'il semble "raisonnable, aux fins de la sécurité publique et de la sécurité juridique, de confier à l’autorité administrative l'évaluation de comportements entraînant des sanctions d'une telle gravité".
ARTICLE, F. Amabile, Stampa, « ONG, la révolte gronde : de Sea-Eye à MSF, les associations de secours rejettent le décret-sécurité du gouvernement : ‘’nous ne suivrons pas des codes de conduite illégaux qui violent le droit international, des milliers de vies sont en danger’’ » : « Les ONG se préparent à la révolte après l’adoption du décret « sécurité » en Conseil des ministres. L’objectif est clair, le secrétaire d’Etat à l’Intérieur le dit : ‘’la mère de toutes les batailles, à mener avec les autres Etats européens, est de limiter les départs, pour éviter que passeurs et mafia profitent de ceux qui sont dans le besoin, et parce que défendre les frontières italiennes, c’est défendre les frontières européennes’’. Ou bien, dit Maurizio Gasparri, vice-président du Sénat (FI) : on intervient enfin contre ‘’les centres sociaux de la mer avec des personnes qui se sont faites remarquées en manifestant et aident les trafiquants’’. Mais les ONG ne se laisseront pas faire. ‘’Sea-Eye ne suivra aucun code de conduite illégale, nous le refusons. Nous craignons que cela porte à des conflits avec les autorités italiennes et espérons que le gouvernement allemand nous protègera’’ a dit Annika Fischer, membre de la direction de Sea-Eye. MSF explique être prête à repartir avec le Geo Barents, qui est actuellement en Sicile. Le chef de mission Juan Matias Gil a déclaré que la ‘’stratégie du gouvernement italien a pour objectif de faire obstacle aux activités de recherche et secours’’, tandis qu’Emergency rappelle que ‘’presque 1400 personnes ont perdu la vie en Méditerranée cette année, et que ce décret risque de faire augmenter les morts en mer’’. Le monde catholique rejette aussi ce décret à travers la voix de Carlo Perego, président de la Fondation Migrantes et de la Commission de la conférence des évêques italiens pour les migrations, qui parle de ‘’cette autre guerre sans aucun sens’’. Selon le décret, les bateaux pourront transiter et intervenir uniquement pour les secours sous le contrôle et les indications des autorités territoriales et devront formaliser la demande d’un port sûr dès la première opération de sauvetage, sans rester en mer. Dans le cas contraire, des sanctions sont prévues pour le commandant, l’armateur et le propriétaire, jusqu’à 50.000 euros, y compris la confiscation du bien. Des normes ‘’contre le principe d’égalité’’, estime l’amiral Vittorio Alessandro. Le premier bateau qui arrivera en Italie avec ce nouveau décret est l’Ocean Viking avec 113 migrants à bord, au port de Ravenne, probablement dans la matinée. »
LETTRE, de Caterina Bonvicini au Ministre Piantedosi, Stampa : « Monsieur le Ministre, venez avec nous en mer et aidez-nous à décider qui doit vivre ou mourir » : « J'ai embarqué à la fois quand il y avait les décrets de sécurité que vous avez rédigé pour le ministre Matteo Salvini et après, lorsque la ministre Lamorgese était en fonction. J'ai beaucoup apprécié le concept de port immédiat. Bien sûr, c'était difficile, après l'incident français. Mais, je vous l'assure, j'ai vécu des moments d’immobilisation des bateaux plus longs avec Lamorgese qu'avec Salvini. Ils duraient sept, huit et onze jours. Si l'on exclut les-neuf jours dans l'affaire Open Arms, pour laquelle l'ancien ministre est jugé, le PD a fait mieux en silence. Vous, ministre, aviez soigneusement planifié les arrêts administratifs, à travers les décrets sécurité. Lamorgese, sans rien dire, les a mis en œuvre. Sans parler des accords avec la Libye, systématiquement renouvelés. Bienvenue Présidente Meloni ! J'en plaisantais même : attention, avec ce gouvernement de droite, ils vont nous donner le port tout de suite. En effet. L’Ocean Viking, sans une minute d'attente, s'est vu attribuer d'abord le port de La Spezia et ensuite celui de Ravenne. Oui, d'accord, vous les avez poussés un peu plus au nord, mais la route était déjà pavée par Lamorgese qui avait assigné Salerne cet été (dans le silence général, un jeune de 16 ans est mort, arrivé trop tard à l'hôpital). La Spezia ? Ravenne ? Pourquoi pas Trieste ? Avez-vous peur qu'ils amènent ceux de la route des Balkans en Sar libyenne ? Il m’est impossible de plaisanter avec le sauvetage unique. Vous devriez venir à bord avec moi une fois. Je vous ferai comprendre pourquoi un seul sauvetage dans la zone Sar libyenne est impossible quand plusieurs bateaux en détresse sont signalés en même temps et sont tous proches. Qui choisir ? Le bateau qui prend l’eau, la canot pneumatique surchargé ? Qui doit vivre ou mourir ?. Vous pourrez écrire un code de conduite, mais après. Sinon, vous écrivez sur quelque chose que vous ne connaissez pas. Venez avec moi, M. le ministre ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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Viktor Orbán et Pelé.
Hongrie et Brésil. Photo de Viktor Orbán et Pelé, publiée à l'occasion du décès de ce dernier.
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Brandebourg : l'AfD donnée à 23 %.
Allemagne. Brandebourg.
(https://www.wahlrecht.de/umfragen/landtage/brandenburg.htm)
SPD : sociaux-démocrates
AfD : patriotes
CDU : démocrates-chrétiens
écologistes
Die Linke : post-communistes
Électeurs libres
FDP : libéraux
Sonstige : autres
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29/12/2022
Le Forum voor Democratie exige la suppression de la taxe de vol.
Pays-Bas. Alors que la taxe de vol sera augmentée de 20 euros par ticket en 2023, le Forum voor Democratie exige sa suppression.
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"Imposition de règles et sanctions aux bateaux opérés par des ONG pour les sauvetages en mer."
Italie. Revue de presse.
La presse italienne titre aujourd’hui principalement sur l’obligation de tests pour les passagers de vols venant de Chine, décidée par une ordonnance du ministre de la santé : « Covid, retour de l’alerte chinoise. Des tests obligatoires pour les passagers en provenance de Pékin, pic de contaminations dans le Latium, l’Italie demande plus de contrôles à l’UE » (Messaggero). « Des tests pour ceux qui viennent de Chine. Pour le ministre de la santé Schillaci (Indépendant), les personnes positives devront faire une quarantaine » (Corriere della Sera), « le Covid venu de Chine, on repart comme il y a 5 ans » (Fatto Quotidiano), « Le virus pèse sur le gouvernement no-vax » (La Repubblica), « Covid, le syndrome chinois » (La Stampa). A la une également, le nouveau décret du ministre de l’intérieur Piantedosi (Indépendant), adopté hier en Conseil des ministres, et visant à imposer des règles et des sanctions aux bateaux opérés par des ONG pour les sauvetages en mer : « Migrants, la main de fer de la droite », « L’humanité reniée », éditorial de Luigi Manconi dans la Stampa ; « Pour les ONG en mer, les mesures restrictives ont été adoptées » (Corriere della Sera, Messaggero), « Approbation du décret contre les ONG, sauver des vies sera plus difficile » (Repubblica), « des amendes et des saisies, on lutte enfin contre l’action des ONG » (Il Giornale), L’état de santé du pape émérite Benoit XVI, présenté comme inquiétant hier par le pape François, fait également la une de plusieurs quotidiens.
Les Journaux télévisés titrent sur les « tests obligatoires pour les personnes en provenance de Chine et la quarantaine obligatoire pour les cas positifs » ; « l’angoisse et les prières pour Benoît XVI suite à l’annonce du Pape François : ‘’il est très malade’’ » ; le « décret migrants avec les sanctions pour les ONG en cas de violation des nouvelles règles » ; « la loi de finances proche de l’adoption ». Ils annoncent également la « conférence de presse de fin d’année de Giorgia Meloni, prévue ce matin ».
ARTICLE, M. De Bac, Corriere, « Test obligatoire pour les passagers en provenance de Chine » : « Cela ressemble à un retour en arrière, il y a presque trois ans. En Chine, une tempête de contagion de Sars-Cov-2 est en cours. Aux Etats-Unis, à partir du 5 janvier, les vols depuis la Chine seront autorisés uniquement avec un test négatif. L’Italie s’est immédiatement activée avec une ordonnance du ministre de la Santé Schillaci : test antigénique obligatoire pour tous les passagers en provenance de Chine et en transit en Italie. Le vice-président du Conseil Salvini (Ligue) veut pousser dans ce sens la commissaire aux Transports de l’UE, mais l’Ambassade de Chine en Italie, interrogée par l’Ansa, recommande que les ‘’mesures de prévention de l’épidémie soient appropriées et n’entravent pas les échanges normaux entre populations’’. Les visiteurs positifs devront se mettre en quarantaine 7 jours, comme prévu par la Région Latium. A Milan Malpensa, le plan pour ‘’intercepter’’ les positifs était déjà mis en œuvre sur initiative de l’adjoint à la santé Guido Bertolaso sur base volontaire. Pour les Italiens, le danger semble moindre, les vaccins étant efficaces. Le variant Omicron est plus dangereux pour les Chinois qui n’ont pas de vaccin performant. Chez nous, il circule déjà depuis un an avec ses sous-variants peu menaçants. Le monde se prépare cependant à dresser les barricades. La France est ‘’prête à étudier toutes les mesures à prendre’’ en collaboration avec les partenaires européens. En Italie, l’opposition demande à Schillaci de s’exprimer devant le Parlement. »
Matteo Salvini
ARTICLE, La Repubblica, « Le gouvernement lance des mesures de répression à l'encontre des ONG ; dans le décret, report des mesures sur les « gangs » de jeunes et les féminicides » par Alessandra Ziniti : « Le "test" a été positif (du moins du point de vue du gouvernement), avec dix jours de répétitions générales et l'attribution de ports de débarquement aussi éloignés que possible ont suffi à priver la Méditerranée de toute forme de sauvetage civil. "Les mesures du gouvernement ont inversé (-78,6 %) la tendance à la hausse des arrivées avec les navires des ONG enregistrée au cours des dix premiers mois de 2022, lorsque, sous le gouvernement Draghi, 10 133 personnes ont débarqué avec les navires des ONG", a expliqué le ministre de l'Intérieur Matteo Piantedosi (Indépendant) en présentant son décret sur l'immigration au conseil des ministres. Et la nouvelle répression des ONG fortement souhaitée par le Premier ministre Giorgia Meloni (Frères d'Italie) et annoncée avant la fin de l'année se déroule sans heurts. Voici donc les nouvelles règles pour les navires humanitaires : de l'arrêt des sauvetages multiples aux sanctions confiées aux préfets en passant par la possibilité pour les migrants de demander l'asile à bord des navires étrangers. L'objectif (déclaré) : assurer le secours des personnes secourues en mer, mais en même temps éloigner le plus possible les navires humanitaires de la zone de recherche et rendre la charge économique et organisationnelle de chaque mission de plus en plus insupportable. Il s'agit d'un moyen de dissuasion pour vider la mer de la flotte humanitaire qui, selon Piantedosi, sert de taxi aux contrebandiers de Tripolitaine. Tout d'abord, le code de conduite stipule l'obligation de demander le port de débarquement de l'Italie immédiatement après le premier sauvetage. Finis les sauvetages multiples (à moins que les autorités de la zone Sar ne le demandent) et fin des transbordements d'un navire à l'autre, comme c'est le cas lorsque les sauvetages sont effectués par de petits bateaux qui mettent ensuite les migrants à bord d'autres navires humanitaires plus grands. Le décret stipule que le sauvetage des naufragés se conclura par un débarquement immédiat dans le port qui sera indiqué par le Viminale. Un port qui, au cours de ces semaines de test de la règle, s'est éloigné de plus en plus de la zone de recherche et de sauvetage, ne concernant plus la Sicile, la Calabre, les Pouilles (où débarquent plutôt les unités de la Garde côtière) mais aussi la Toscane, la Ligurie et même l'Émilie-Romagne. Deux types d'amendes sont prévus et destinés aux capitaines et aux armateurs : de 2 à 10 000 euros pour les capitaines qui ne fournissent pas immédiatement toutes les informations sur le sauvetage, avec possibilité de détention administrative de 20 jours pour le navire, et de 10 à 50 000 euro avec saisie du navire jusqu'à la confiscation en cas de récidive. Il y a également l’obligation pour le navire de "prendre des initiatives" pour informer les migrants naufragés de la possibilité de demander l'asile à bord et, si le navire est considéré comme étant sur le territoire de l'État du pavillon, cette procédure confierait la responsabilité de la réception et de l'examen des demandes d'asile à ce pays et non plus à l'Italie. »
COULISSES, M. Guerzoni, Corriere, « La présidente du Conseil négocie et avertit son équipe : pas d’erreur sur la communication » - « Pas de “méga-décret“ pour Piantedosi » : « Cela n’a été ni simple ni indolore mais à la fin le gouvernement a trouvé un compromis pour que le texte du ‘’décret XXL’’ soit adopté, même s’il a été réduit à l’action des ONG en Méditerranée. Toutes les autres normes étudiées par le ministre Piantedosi (anti-terrorisme, phénomène des « gangs » d’adolescents, violences faites aux femmes) feront partie d’un autre décret, présenté l’an prochain. Meloni a calmé les tensions et a choisi cette voie. Avec A. Tajani (Forza Italia) et le ministre de la Défense Crosetto (Frères d'Italie), le secrétaire d’Etat Mantovano (Indépedant, autrefois Alliance nationale) avait travaillé dans ce sens. La question du règlement des ONG n’apparaît pas si prioritaire à certains ministres, dans la mesure où seulement 16% des migrants arrivent via des bateaux d’ONG en Italie mais pour ce gouvernement de droite la signification politique est importante. Giorgia Meloni a remercié Piantedosi et s’est adressée à Matteo Salvini - qui avait annoncé un décret ‘’comprenant tous les thèmes de sécurité’’-, en avertissant en fait toute l’équipe : ‘’sur la communication, nous ne pouvons pas commettre d’erreur, il est très important de donner les bons messages’’. Quant au choix de diviser le décret : ‘’nous ne pouvons pas mêler sécurité et immigration, sinon les gens n’y comprennent plus rien’’. Et certains dirigeants du gouvernement commentent entre eux cette légère défiance perceptible entre Piantedosi (Indépendant) et l’ancien ministre de l’Intérieur Salvini (Ligue). Sur la Libye, la tension est aussi palpable : Affaires étrangères (Tajani, Forza Italia) et Défense (Crosetto, Frères d'Italie) ne veulent pas que ce soit le ministère de l’Intérieur qui règle la relation avec Tripoli. Le ministre de l’Economie Giorgetti (Ligue) a calmé le jeu en affirmant que ‘’le problème est le vaccin chinois, et Italie il n’y a pas d’autre source d’inquiétude’’ ».
Matteo Piantedosi
ENTRETIEN, La Stampa, de Marco Bertotto, directeur des programmes de MSF Italie, « En étant plus éloignés des zones de secours, il y aura plus de morts en mer » par Niccolo Carratelli : « Ce décret ne fait que confirmer le haut niveau de propagande sur ce sujet. On dénonce une illégalité qui n’existe pas. Nous, à MSF, nous respectons depuis toujours le droit. En novembre, quand on a bloqué notre Geo Barents à Catane, nous avons rendu publiques les communications avec les autorités de coordination des secours, pour démontrer le respect des procédures. Ce sont les autorités qui font défaut, qui ne font pas de coordination et souvent ne répondent pas. On instrumentalise les secours en mer, en les associant à la lutte contre les trafics d’êtres humains, alors qu’il s’agit de deux choses très différentes. Nous sommes inquiets des 1360 morts en méditerranée centrale depuis janvier, sans système centralisé de secours. Nos navires ne représentent qu’une partie minime des débarquements, mais on veut alimenter les préjugés à notre égard. Nous sommes d’accord avec l’idée que nous ne devrions pas être ceux qui garantissent les secours en mer et nous serions les premiers à nous retirer si le gouvernement décidait de s’en occuper avec ses moyens. C’est le manquement de l’Etat qui nous pousse à intervenir. A présent, les secours seront très difficiles. On peut reconnaitre l’importance d’avoir tout de suite un port assigné, mais il sera éloigné de la zone SAR, comme à Livourne ou Ravenne. Pour un port sicilien, 24 heures suffisent, pour Ravenne, 4 jours. Ensuite, il faudra compter le temps pour le voyage retour. Le navire risque de manquer les secours en méditerranée pendant 10 jours. En laissant la méditerranée sans ces bateaux, il y aura plus de morts. C’est comme imaginer un accident sur l’autoroute et contraindre l’ambulance à transporter les blessés dans une autre région. A un moment, il n’y aura plus d’ambulances. Sur le choix entre violer les règles en faisant d’autres sauvetages et les suivre en emmenant tout de suite les premiers naufragés vers le port, le capitaine du bateau se trouvera face à un dilemme éthique, entre l’obligation de porter secours aux autres, selon le droit de la mer, et suivre les règles italiennes. Pourtant, en 2017, c’étaient les gardes côtes italiens qui nous demandaient de rester sur zone pour réaliser d’autres sauvetages. A présent, en respectant les règles, on sera hors-jeu pendant une semaine, mais si on ne les respecte pas, on peut risquer une immobilisation du bateau pendant deux mois. Sur les demandes d’asile à bord, nous en avions déjà parlé à l’époque de Minitti, cela me parait irréaliste. Cela n’est pas réalisé sur les bateaux des gardes côtes italiens. Même selon le HCR, le recueil de demandes d’asile à bord est une procédure contestable et il n’y a pas de base juridique pour déterminer la responsabilité de l’Etat de pavillon. Nous avons chargé nos juristes de se pencher sur la question et nous nous réservons le droit d’y répondre formellement ».
ENTRETIEN, La Repubblica, Riccardo Gatti de Médecins sans frontières, responsable des opérations sur le Geo Barents, "C'est ainsi que la Méditerranée s'épuise et que le risque de décès en mer augmente" par Alessandra Ziniti : « "Pendant des années, les gens ont essayé d'éliminer les ONG, les seuls navires de sauvetage en Méditerranée. Ils poursuivent la criminalisation de la flotte civile. Mais le plus grave est que cette stratégie augmente de manière exponentielle le risque de décès de milliers de personnes. C'est pourquoi nous devons élever la voix, priver la Méditerranée du dispositif de sauvetage signifie prendre la responsabilité d'augmenter le pourcentage de morts en mer et de rejets illégaux, en permettant aux garde-côtes libyens de ramener des milliers de personnes dans l'enfer des centres de détention. . L'envoi de navires au centre-nord de l'Italie est une tentative évidente de limiter les secours. Le gouvernement continue de dire que les navires humanitaires sont un facteur d'attraction. Mais il a été amplement démontré que ce n'est pas le cas. C’est davantage la météo, favorable comme c'est le cas ces jours-ci, qui fait que beaucoup de bateaux partent et, par conséquent, il est facile de se retrouver à faire plusieurs sauvetages en quelques heures ou quelques jours. Sur l’interdiction de sauvetages multiples, nous allons continuer à suivre l’impératif éthique et logistique, et ce que nous avons toujours fait. Sauver des vies est une obligation inscrite dans toutes les conventions et lois internationales. Sur la légalité de ce décret, ce sera évalué par les avocats des ONG. Nous devrons certainement étudier les règles en profondeur et évaluer si elles sont conformes aux obligations internationales. D'un point de vue éthique, cela me semble inacceptable. La seule circonstance positive est qu'au moins les personnes que nous sauvons pourront disposer d'un "port de débarquement". »
COMMENTAIRE, La Repubblica, « Migrants, une mesure odieuse » par Carlo Bonini : « Appelons ça par son nom. Le décret sur les migrants - qu'il est plus juste d'appeler le décret sur les ONG - pris par le Conseil des ministres est une mesure identitaire, une mesure odieuse. Le gouvernement choisit le raccourci autarcique de réduire la question à un règlement de comptes avec les ONG, déjà pointées du doigt comme un fétiche de campagne électorale. Il transforme les activités d'aide humanitaire dans la partie inférieure de la mer Tyrrhénienne en une menace potentielle pour l'ordre public et la sécurité nationale. Même en dépit des données objectives qui les veulent responsables d'un modeste 11% seulement du nombre total d'arrivées de migrants dans notre pays. Avec un seul résultat : vider la Méditerranée des yeux et des oreilles capables de témoigner ou même simplement d'essayer d'empêcher que notre mer continue à être un immense et silencieux cimetière d'innocents. Le ministre de l'Intérieur est bien conscient que le décret qui rend la vie impossible aux équipages des navires des ONG ne résout pas la question des flux et des débarquements. Mais, surtout, il sait par expérience qu'il n'y a pas de "voie italienne" pour résoudre la question de l'immigration. Le message que Meloni envoie à l'Europe depuis hier soir est en fait celui d'un pays, l'Italie, dont l'arrogance autarcique n'a d'égal que son isolement. Introduire la possibilité de demander l'asile politique dans le pays dont le navire de l'ONG bat le pavillon, baptiser "port sûr" le lieu de débarquement le plus éloigné possible du point de premier sauvetage, ne fait que reproposer une idée infantile et forcée des relations entre les États partenaires en Europe. En outre, elle montre qu'elle n'a tiré aucune leçon de la crise avec la France et l'Allemagne le mois dernier. Quand le bras de fer avec Paris et Berlin n'a servi qu'à ne rien obtenir en Europe et à reléguer la question des migrants au bas de l'agenda de Bruxelles. »
COMMENTAIRE, L. Manconi, Stampa, « L’humanité noyée » : « Le décret-loi sur la sécurité, approuvé hier par le Conseil des ministres, donne la mesure, sur les activités des ONG, du fossé profond et sans remède qui peut exister entre la Vie et la Norme, entre les sentiments et les mouvements humains et la loi, entre les besoins fondamentaux, tels que la survie et la liberté, et les codes et les règlements. La tentation récurrente des gouvernements conservateurs et réactionnaires est de combler ce fossé par des mesures d'autorité, visant à imposer l'ordre et à contrôler les conflits. Ce qui est en jeu, c'est le sauvetage en mer et, depuis des millénaires, c'est une question fondamentale de vie et de mort. La possibilité, c'est-à-dire, de prendre une existence humaine à la mer ou de l'y abandonner. Entre les deux options, il n'y a aucune médiation ou compromis possible. Le droit au sauvetage fonde tout le système des droits humains universels. Elle repose, en effet, sur le principe et le lien de réciprocité : je te sauve parce que je sais que demain, si ma vie était en danger, tu me sauverais. Le sujet des ONG de la mer doit donc être traité avec le plus grand sens des responsabilités, ce que n’a pas voulu faire le gouvernement. Depuis toujours, l'histoire et la géographie, puis l'imagerie de la littérature, du cinéma et de la musique populaire nous ont donné des images tragiques de naufrages. Tout cela, dans le décret-loi du gouvernement, est réduit à un dispositif bureaucratique, un système d'interdictions destiné à se traduire - en cas de violation - par un système d'amendes, de sanctions, de saisies et de confiscations. Une telle volonté gouvernementale de réglementation ne peut viser qu’à décourager et interdire la présence des navires des ONG dans les zones où se concentrent les bateaux de réfugiés ; et dénaturer l'objectif de l'action de sauvetage, en la transformant en une activité de contrôle et de répression. Mais l'autre activité qui serait confiée aux opérateurs des ONG (la collecte des demandes de protection humanitaire) est également étrangère à la finalité du sauvetage, comme les tribunaux internationaux l'ont affirmé depuis longtemps, et est inévitablement destinée à produire des litiges sans fin. En d'autres termes, ce nouveau décret sur la sécurité reproduit l'erreur capitale dans laquelle se sont engagés les précédents. L'action des ONG a permis de contenir et de réduire la comptabilité macabre en méditerranée : les combattre n'a pour effet que d'augmenter le nombre de victimes. En nous habituant à ce rôle de spectateur, le risque de devenir complice augmente. Si on ne l’est pas déjà ».
ENTRETIEN de Giuseppe Valditara (Ligue, autrefois Alliance nationale), ministre de l’Instruction et du Mérite, dans La Stampa, « Nous reviendrons au bac comme avant la pandémie. Les enseignants bien formés doivent être payés plus » : « Le nouveau baccalauréat sera identique à celui qui était en vigueur avant le covid, sans aucune modification à la loi de 2017 voulue par le centre gauche. ‘’Le covid a laissé des traces, de nombreux jeunes sont victimes de harcèlement ou ont des difficultés à suivre le programme scolaire. Il faut rétablir la sérénité et assurer la sécurité des établissements, ce que les fonds du Plan de relance va nous permettre de faire’’. ‘’Pour être un citoyen mûr il faut lire des livres et des journaux, s’informer : c’est l’un des thèmes sur lesquels l’école et les instituions doivent œuvrer’’. ‘’Le Mérite fait référence aussi au fait de mieux payer les enseignants les plus formés et avec de plus grandes responsabilités’’. ‘’A la différence de l’Allemagne ou de la Suisse, nous avons un nombre moins élevé d’inscrits à la formation professionnelle. Penser que seule la filière universitaire existe signifierait que la réforme des Its (équivalents des BTS, ndlr) fortement soutenue par l’Europe, est en échec. Orienter les familles pour qu’elles fassent un choix utile pour l’avenir de leurs enfants avec la collaboration de l’école est sage et de bon sens. Le reste n’est que polémique idéologique’’ [ndlr : en référence à la lettre aux familles envoyée par le ministre à sa prise de fonctions] ».
Giuseppe Valditara
ENTRETIEN, Messaggero, de Gennaro Sangiuliano, ministre de la culture (Indépendant, autrefois MSI), « Utiliser des mots étrangers, c'est du snobisme radical chic, l'italien est notre identité" par Ernesto Menicucci : « La consécration de la langue nationale figure dans de nombreuses Constitutions, de la plupart des pays, pas seulement européens, comme l'a justement rappelé Federico Guiglia. Il s'agit donc d'être cohérent avec les autres grandes nations européennes et occidentales, et Meloni a déjà présenté une proposition à cet effet. Ensuite, bien sûr, la réforme doit être harmonisée avec le cadre de réformes sur lequel travaille la ministre Casellati. La langue est l'âme de notre nation, la marque de son identité. Au siècle dernier, d'éminents spécialistes de la trempe de Croce, Gentile et Volpe ont longuement débattu du fait que l'Italie est née bien avant sa consécration statutaire et unitaire. L'Italie est née autour de ce qu'on a appelé la langue de Dante. Le philosophe du droit Felice Battaglia insiste beaucoup sur la valeur de la langue : une langue qui est peut-être l'un des facteurs de cette unité, parce qu'elle est une médiation de la vie sociale, qui facilite les relations collectives, voire les promeut, qui lie les plus hautes expressions des générations passées à celles à venir, qui sublime le génie dans la continuité d'une tradition... ". L'une des œuvres les plus importantes d'Antonio Gramsci est Littérature et vie nationale, où l'intellectuel pose clairement le thème de l'unité organique entre la littérature et la langue nationale d'une part, et le développement de la nation italienne d'autre part. Parler, écrire et valoriser son langage est un exercice de haut contenu, car comme l'explique Giovanni Gentile, l'idée et le mot ne sont pas deux termes à coupler, mais une seule et même chose, ou plutôt un seul acte. La "grande Italie" de la Renaissance s'est réalisée, selon la théorie de Giuseppe Prezzolini, grâce à la langue commune. Après l'unification politique de l'Italie, diverses personnalités, dont Carlo Cattaneo, Alessandro Manzoni et Francesco De Sanctis, ont affirmé que l'une des tâches de l'État était de renforcer la langue italienne par le biais des écoles et de la littérature. L'article 62 du Statut Albertin reconnaissait déjà la langue italienne comme langue officielle dans les travaux parlementaires, tout en reconnaissant l'usage du français pour les interventions des membres appartenant aux zones géographiques où il était en usage. En Italie, par exemple, il n'existe pas d'autorité publique dotée de pouvoirs juridiques comme l'Académie française pour la France, ou la Real Academia Espanõla pour l'Espagne. Nous avons, il est vrai, une institution très prestigieuse comme l'Accademia della Crusca, fondée en 1583, qui fait autorité mais qui manque d'instruments juridiques. Mais valoriser et promouvoir notre langue ne signifie pas ignorer le monde qui nous entoure. Cela ne signifie pas, c'est-à-dire en aucun cas, que dans un monde globalisé, nous ne devrions pas étudier et apprendre correctement d'autres langues, à commencer par l'anglais. Comme le disait Tullio De Mauro, "le multilinguisme nous aide à gérer la complexité du présent".
Gennaro Sangiuliano
ENTRETIEN, Corriere de la Sera, d'Adolfo Urso (Frères d'Italie), ministre du développement économique et du Made in Italy, "Les premiers pas du gouvernement : réforme des incitations et davantage de made in Italie" : Les deux tiers de la loi de finances sont dédiés à faire face à l'augmentation des prix de l’énergie. C'est une priorité absolue. Le second élément est la réduction de la pression fiscale, pour près de 5 milliards, bien que la Confidustria eusse voulu une réduction de 16 milliards. De plus, il y a aussi le refinancement des lois Sabatini, et deux projets de loi liés : un pour la réforme des incitations et un autre pour la valorisation du made in Italy. Si les 21 milliards d'aides orientés contre l'augmentation du prix de l'énergie ne sont destinés qu'au premier trimestre, "nous espérons qu’il ne sera pas nécessaire de prendre d'autre interventions financières", car le prix du gaz est revenu sous les niveaux précédent la guerre. "Nous avions raison: ce n'était que de la spéculation." Par ailleurs, il "n'y a pas d'amnisties fiscales, mais seulement des mesures qui répondent à l'intention de rétablir des relations correctes entre l'Etat et les contribuables. Sur le dossier de l'ex Ilva, le nouvel accord avec les actionnaires des Aciéries d'Italie, Arcelor-Mittal et Invitalia prévoit la relance du site, des garanties d'emploi, l'augmentation de la production, une reconversion verte et des investissements dans des éoliennes pour le pôle de Tarante. Ce n'est pas un hasard si Vivendi a récemment salué le climat positif crée par le gouvernement. Ce gouvernement a été capable en quelques semaines de résoudre l'urgence Lukoil, de préfigurer une solution pour Ita, de relancer l'Ilva.
Adolfo Urso
ARTICLE, Il Messaggero, Umberto Mancini, "Ita fait route avec Lufthansa, rush final pour la vente": Il n'est pas encore clair si la promesse de vente entre le trésor italien et la compagnie allemande sera déjà faite cette semaine, comme le réclame le palais Chigi, ou si la signature sera reportée à la semaine prochaine. Il ne manque en effet plus que la finalisation de détails, des points d'accords ayant en effet déjà été trouvés sur l'ensemble des questions, de la gouvernance à la stratégie industrielle. Les Allemands attentent cependant la publication à la Gazette Officielle de la validation de la Cour des Comptes, voulue par G. Meloni pour protéger les intérêts nationaux. Bien que cela soit une formalité, cela reste un passage juridique obligatoire, et cela en dit long sur le sérieux de la proposition formulée et sur la nécessité de respecter un cadre juridique précis. Il est très probable qu'il soit donné à exécutif une série de garanties : développement des routes internationales, du hub de Fiumicino, protection des salariés et du made in Italie. A la compagnie allemande pourraient aussi s'ajouter d'autres partenaires comme Ferrovie dello Stato. Le décret présidentiel prévoit aussi des augmentations de capital supplémentaires. Cette opération requiert pour l'acheteur un effort financier plus important, qui bénéficiera en partie des ressources injectées. Ce qui recherché, c'est un équilibre entre opérativité d'Ita et garantie des objectifs fixés par l'Etat. Ainsi est-il prévu que le ministère de l'Economie et des Finances aura, jusqu'à la sortie de capital, des droits de gouvernance pour s'assurer du développement industriel d'Ita.
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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"Pension : retour vers les 65 ans."
Pays-Bas. Alors qu’en 2024 l’âge de la pension passera à 67 ans, le Forum voor Democratie désire le voir tomber à 65 ans.
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28/12/2022
"Trêve fiscale, mesures contre les navires des ONG et MSI."
Italie. Revue de presse.
L’annonce par Moscou d’une suspension des livraisons de pétrole aux pays appliquant un prix-plafond fait la une de certains journaux de la presse italienne, à l’image du Corriere della Sera : « Moscou, des menaces et des représailles. Pour Lavrov, l’Ukraine doit accepter les propositions russes ou bien l’armée s’en occupera, fin du pétrole pour les pays appliquant un plafond au prix du gaz ». En parallèle, les unes reprennent aussi l’échange téléphonique entre V. Zelensky et Giorgia Meloni hier : « Zelensky demande à Meloni des systèmes de défense antiaériens » (Corriere), « L’appel entre Meloni et Zelensky, défense antiaérienne et reconstruction. La première ministre a aussi invité Zelensky à venir à Rome » (Messaggero), « De nouvelles armes pour Kiev et une rencontre à Rome » (Stampa), « Meloni : je me rendrai bientôt à Kiev » (Il Giornale). La Repubblica titre quant à elle sur l’hommage rendu sur Twitter à la naissance du MSI, parti post-fasciste né en 1946, par le président du Sénat, Ignazio la Russa, qui fait éclater une polémique : « Hommage au MSI, La Russa pose problème - Après Isabella Rauti, le président du Sénat célèbre l’anniversaire du parti fondé en 1946 par les derniers mussoliniens de la République sociale de Salò. Le PD réclame la démission de celui qui occupe la deuxième charge de l’Etat, condamnation de la communauté juive qui dénonce une « nostalgie inacceptable ». « La Russa célèbre le MSI, l’énième honte. Pour Bruck [Edith Bruck est un écrivain : https://fr.wikipedia.org/wiki/Edith_Bruck], il doit quitter le Sénat » (Stampa). Enfin, la photo de la championne d’échec iranienne Sara Khademalsharieh, non voilée dans un tournoi au Kazakhstan, fait la une de plusieurs quotidiens, qui relaient également la convocation de l’ambassadeur d’Iran par le MAE italien aujourd’hui.
Ignazio la Russa
Les JT couvrent l’échange téléphonique entre Giorgia Meloni et V. Zelensky hier, la menace de Moscou de suspendre les livraisons de pétrole aux pays appliquant un prix-plafond, le vote final sur le budget retardé d’un jour au Sénat, le décret sur les navires d’ONG proposé par le ministère de l’intérieur, la montée de l’épidémie de Covid en Chine, les victimes de la tempête aux Etats-Unis et la convocation par le ministre des affaires étrangères Antonio Tajani (Forza Italia) de l’ambassadeur d’Iran en Italie en réponse à la répression en cours des manifestations dans son pays.
ENTRETIEN, Il Messaggero, de Guido Crosetto, Ministre de la Défense : "Il faut renvoyer les bureaucrates qui ne savent que dire non, sinon l'Italie ne redémarrera pas", par Alberto Gentili : « Vous ne pouvez pas penser faire des politiques nouvelles et différentes si, aux postes clés, vous gardez des fonctionnaires qui ont des mentalités d’un autre temps ou qui servent des idéologies pour lesquelles nous représentons l'alternative. Et puis il y a un problème avec la classe parlementaire : comme ce fut le cas en 2018 pour les M5S, une certaine inexpérience a été payée [sur le budget]. Il n'est certainement pas facile de remplacer les administrations existantes. Parce que certaines personnes ont une grande valeur. Et parce que la machine administrative doit avancer et que vous ne pouvez pas l'arrêter en renvoyant immédiatement les fonctionnaires en qui vous n'avez pas confiance ou dont les idées diffèrent des vôtres. Mais il faut avoir le courage de faire ces choix, alors que dans certains ministères, on a peur de prendre des décisions qui doivent au contraire être prises pour remettre le pays en marche. Aujourd'hui, il faut 17 ans pour réaliser un ouvrage public, cela devra devenir 4 ou 5 au maximum. Ceux qui doivent partir, ce sont ceux qui, dans les administrations, se caractérisent par leur capacité à dire non et à perdre du temps. Si nous ne renvoyons pas ces gens, nous causons des dommages au pays. Et nous n'avons pas gagné les élections pour nuire à l'Italie. La défense est un concept beaucoup plus complexe que le réarmement, comme le décrirait une personne superficielle telle que Giuseppe Conte. Elle inclut la capacité à forger des alliances internationales et à construire un contour de sécurité interne et externe. Et puis les défis militaires ont atteint des dimensions si importantes qu'on ne peut pas y arriver seul, mais dans le cadre euro-atlantique. L'engagement d'atteindre 2 % du PIB date de 2014 et a été confirmé par tous les gouvernements successifs. Reste à savoir dans combien de temps nous les atteindrons. J'espère pouvoir tenir cet engagement, en fonction des ressources financières. Il ne s'agit pas seulement d'investissements militaires, mais de dépenses qui comprennent aussi le personnel, les infrastructures, la maintenance. Tous, à l'exception de quelques nations, comme les États-Unis, la Russie, la Chine et peut-être la France, ont construit au cours des dernières décennies un système qui est prêt pour des missions internationales. Par conséquent, 15 à 20 000 soldats prêts à être déployés par rotation suffiraient. Au lieu de cela, nous avons réalisé que nous pourrions avoir besoin de nous défendre réellement, et qu'il fallait donc commencer par les hommes, l'âge moyen de nos soldats, l'organisation et la structuration de nos forces armées. Il est inutile d'acheter un navire supplémentaire, nécessaire pour contrôler un atout stratégique comme la Méditerranée, si vous n'avez pas les marins pour le mettre à bord, ou d'acheter un nouvel avion si vous ne pouvez pas former les pilotes ou l'entretenir. Certes, l'Ukraine demande depuis des mois un soutien contre les attaques aériennes visant des cibles civiles. Si cela est possible, nous les aiderons certainement à se défendre, mais la fourniture doit être compatible avec la possibilité de disposer de ces armes et de les donner à Kiev de manière efficace et fonctionnelle. Les fusées ne se trouvent pas au supermarché comme un pot de Nutella, ce sont des systèmes complexes pour lesquels de longs délais de production sont nécessaires. Donc, si nous donnons des systèmes de défense aérienne à l'Ukraine, nous devons les prendre dans nos propres stocks et nous devons le faire sans être épuisés et avec la certitude de la qualité. Giorgia, dans les rendez-vous internationaux qu'elle a eus en deux mois seulement, a réussi à gagner en crédibilité, en centralité et en respect. Des exigences qui doivent être exploitées pour créer une voie de dialogue pour la paix. [Sur la polémique sur le président du Sénat et le MSI]. La voie indiquée par Meloni est celle d'un grand parti conservateur moderne. Une route qui nous a permis de grandir et de gagner. Giorgia a toujours parlé de l'avenir et a depuis longtemps cessé de parler du passé".
Guido Crosetto
ARTICLE, La Repubblica, « Condamnations, amnisties et pénalités au rabais : les douze cadeaux à ceux qui ne paient pas d'impôts » par Valentina Conte : « La "trêve fiscale" prévue dans la première loi de finances du gouvernement Meloni ne vise pas seulement à donner un répit aux contribuables en difficulté ou à vider l'entrepôt des factures d'impôts impayées, comme on dit. Mais de faire un clin d'œil et de justifier puis de pardonner ceux qui ne paient pas leurs impôts. Pour que l'État ne dérange pas ceux qui le font. Elle ne vérifie pas non plus, ne prévient pas, ne recoupe pas les bases de données. Au contraire, on relève le plafond de liquidités : à partir du 1er janvier, il passera à 5 000 euros (il était censé descendre à mille). Et l’on supprime les sanctions sur l’absence de paiement par cartes, puis on les remet parce que l'UE veille. Et on glisse douze cadeaux de Noël pour l'année à venir. L'amnistie, appelée "stralcio", des dossiers allant jusqu'à 1 000 euros chacun - donc si j'ai 10 dossiers de 1000€, je peux amortir 10 000 euros du jour au lendemain - est exemplaire. Elle va jusqu'en 2015, donc toutes les dettes ne sont pas nécessairement irrécupérables. Cela concerne également les versements échelonnés des plans convenus avec le trésor. Si j'ai déclaré et oublié de payer et que je reçois ensuite un rappel pour me rafraîchir la mémoire : les pénalités sont réduites de 10 à 3%. Si j'ai sous-déclaré, en faisant un petit noir, il y a la réprimande spéciale : les pénalités passent de 15 à 5%. Si je suis déjà au stade de la cotisation avec adhésion (après le rapport de la Guardia di Finanza) : pénalités réduites de 30 à 5% et report en 20 versements trimestriels au lieu de 16. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, « L'éternel retour aux origines sombres qui embarrasse aujourd'hui Meloni » par Emanuele Lauria : « Il y a huit jours à peine, Giorgia Meloni avait éclaté en sanglots au Musée juif, lors de la cérémonie de Hanoukka. Elle avait parlé de "l'ignominie des lois raciales" et avait embrassé la présidente de la Communauté, Ruth Dureghello, qui à son tour avait reconnu comment les paroles de la première ministre "contribuent à contrecarrer définitivement les ambiguïtés qui, dans une partie du pays, sont encore présentes sur le fascisme". Mais hier, avec la sortie du président du Sénat Ignazio La Russa pour célébrer la naissance du MSI, ce chemin s'est arrêté. Il suffit de lire les déclarations que Dureghello elle-même, et Noemi Di Segni, ont faites. Et c'est cet aspect, plus que le contenu en soi du souvenir de La Russa, dédié à son père, qui gêne la locataire du Palazzo Chigi. C'est l'idée d'un retour en arrière, dans un long processus d'affranchissement des polémiques sur les "racines" de la droite institutionnelle actuelle, qui irrite Meloni et semble avoir peu apprécié ce qui s'est passé. D'autre part, au moins récemment, tout en revendiquant son passé de militante de droite, Meloni a fait un pas décisif en abjurant le passé : "Je n'ai jamais éprouvé de sympathie pour les régimes, y compris le fascisme", avait-elle déclaré dans le discours inaugural de la Chambre. Les déclarations de La Russa (et d'Isabella Rauti) la mettent une fois de plus en garde. Mais l'histoire de cette droite - et aussi de son aile droite, qui conserve la flamme dans son symbole - est aussi une histoire de soumission à ce sentiment. Le La Russa qui, hier, a voulu se souvenir de son père Antonino - fervent partisan de l'Italie du Duce - est le même qui, lors des funérailles de son père, a rendu hommage au cercueil avec le salut romain. "Un geste affectueux", c'est le mot de La Russa. La polémique sur la "matrice" (pour reprendre le terme de Giorgia Meloni) de Fdi semblait terminée, après le débat qui a accompagné son ascension (sans la limiter, il faut le dire), la participation au dîner célébrant la marche sur Rome du gouverneur des Marches Francesco Acquaroli ou la participation du député européen Carlo Fidanza à un banquet électoral où les blagues racistes et les références au nazisme n'ont pas manqué. La Russa, qu'il soit clair, pense qu'il n'a pas grand-chose à voir avec ce contexte. Il est sidéré. Dans son message, il a voulu réaffirmer que les idées du MSI étaient "respectueuses de la Constitution italienne". Il confie à son porte-parole, Emiliano Arrigo, le soin de s'étonner de la clameur que ses propos ont suscitée auprès d'une force politique qui " est au Parlement depuis 1947 ". Personne n'a contesté à l'époque et au contraire on conteste aujourd'hui. Le MSI a contribué à l'élection des présidents de la République". La deuxième plus haute fonction de l'État pourrait-elle éviter cette référence historique, même si elle est médiatisée par son affection pour son défunt père ? Le retour à certains thèmes, à certaines figures, est une obsession psychologique, il faut le dire avec respect : il ne se fait certainement pas pour des raisons électorales. »
Facebook : "À la mémoire de mon père, qui a été l'un des fondateurs du Mouvement Social Italien en Sicile et qui a choisi la voie de la participation libre et démocratique avec le MSI, pour tout le reste de sa vie, en défense de ses idées respectueuses de la Constitution italienne."
Le site Internet d'Isabella Rauti
Isabella Rauti, file de l'ancien dirigeant du MSI Pino Rauti, fête les 76 ans de la création du MSI. Elle est l'ex-femme de Gianni Alemanno. Elle exerce la fonction de sous-secrétaire d’État au ministère de la Défense.
COMMENTAIRE, La Repubblica, « Retour à Salò » par Umberto Gentiloni : « Le jour où l'on commémore le 75e anniversaire de la promulgation de la Constitution de la République, un autre anniversaire est proposé par des personnalités politiques et institutionnelles de premier plan : la fondation, le 26 décembre 1946, du Mouvement social italien. Il ne s'agit pas d'un simple choc de références, ni de la superposition fortuite de dates et de références historiques. Le MSI fonde son identité sur l'héritage du fascisme de Salò. Une position qui, d'une part, condamne sévèrement la législation raciale de 1938 et, d'autre part, se réfère aux "racines qui ne gèlent pas" du fascisme d'après 1943 ne peut pas tenir d'un point de vue historique. La Russa, en se souvenant de son père, lie la trajectoire du Mouvement social à la participation libre et démocratique "pour défendre ses idées dans le respect de la Constitution italienne". Mais la Constitution est née de la culture de l'antifascisme, du respect des différences, de la valorisation des présences et des témoignages. Le poids des choix des deux camps ne peut aboutir confusément sur le même plan : d'un côté ceux qui luttent pour la liberté et la démocratie, de l'autre ceux qui cherchent à favoriser, jusqu'au dernier moment, la construction d'un nouvel ordre fondé sur la discrimination et la violence. Comment devons-nous lire la référence de la sénatrice Rauti à la trajectoire politique de son père, fondateur de l'Ordine Nuovo ? Dans une interview de 1971 avec une chaîne de télévision francophone, à la question "êtes-vous contre la démocratie parlementaire ?", Rauti répond dans un français sous-titré : "Nous sommes contre par principe pour des raisons idéologiques car nous ne croyons pas à l'égalité des hommes. Nous ne croyons pas au suffrage universel. Nous croyons à la différence, à la qualité et à tous les efforts qu'un régime diversifié et qualifié exige de l'homme pour montrer la meilleure partie de lui-même". Mieux vaut clarifier, dirait-on doucement, avant que la confusion ne prenne le dessus, notamment pour éviter que le sommeil de la raison ne génère de nouveaux monstres. »
ARTICLE, La Stampa, « Un sauvetage, un port : le gouvernement prend des mesures contre les navires des ONG qui risquent d'être saisis » par Francesco Grignetti : « Après des jours interminables de discussion entre les bureaux législatifs de plusieurs ministères pour éviter de nouvelles gaffes au Parlement et aboutir à un texte mal écrit, un nouveau projet de décret est prêt depuis hier soir. Même si le périmètre des interventions est plus réduit que prévu, en n’incluant plus les phénomènes de violence en bande ou les violences faites aux femmes. Il concernera presque exclusivement l'immigration. Le pilier sur lequel repose le décret de sécurité signé par le ministre Matteo Piantedosi est le strict respect des conventions internationales. En ce sens que le ministre de l'intérieur estime que les ONG ont jusqu'à présent "exploité" les conventions internationales et exige donc de vérifier, au cas par cas, que toutes les règles ont été respectées. A l’époque de Minitti, il s'agissait seulement d'un code d'autorégulation auquel les ONG étaient appelées à se conformer ; ici, il s'agira d'une loi italienne. Et si une ONG viole le code, de lourdes sanctions seront déclenchées. En s'en tenant à la lettre des Conventions, le gouvernement pense toutefois ne pas déclencher de controverse excessive au niveau européen. Le premier des comportements que les ONG sont tenues de respecter est le principe "un sauvetage, un port de débarquement". En fait, c'est déjà le cas depuis un certain temps. Le cas le plus récent, hier, est celui du navire "Ocean Viking" qui a sauvé 113 personnes, dont des nouveau-nés, au large de la Libye : ils ont immédiatement demandé à l'Italie un port sûr pour débarquer et, avec la même rapidité, Ravenne leur a été attribué. Cela signifiait quatre jours supplémentaires en mer, une entrave flagrante à leurs activités de sauvetage. Dans ce cas, si un navire de secours ne demande pas immédiatement un port de débarquement pour rester en patrouille au large de la Libye, cela sera considéré comme une violation du code et une interdiction d'entrer dans nos eaux territoriales sera déclenchée. Une spirale d'actions et de réactions pourrait alors être déclenchée. Si l'ONG insiste pour demander un débarquement ou même tente de pénétrer dans nos eaux territoriales, un crescendo de sanctions administratives est envisagé : une amende, la saisie du navire, voire la confiscation du navire. Des "mesures de dissuasion“, selon le ministère de l’intérieur, qui feront peur à ceux qui ne veulent pas se plier au code de conduite. Bien entendu, les associations humanitaires auraient toujours la possibilité de faire appel auprès du TA contre une éventuelle sanction du préfet. En revanche, la voie consistant à créer un énième délit est exclue, ce qui a déjà été un échec lorsque Matteo Salvini s'y est essayé avec ses décrets sur la sécurité de 2018. La nouvelle stratégie du gouvernement vise à punir ceux qui sauvent des vies et à allonger le temps de débarquement, ainsi qu'à retarder le retour dans les eaux internationales afin de sauver davantage de vies. Nous espérons que de tels délais ne pèseront pas sur la conscience de ceux qui font des choix illogiques, inefficaces et politiquement infantiles".
Ocean Viking
ENCADRE, La Stampa, « L’Ocean Viking se dirige vers l'Emilie-Romagne : "Mais le port est à 900 milles nautiques" » : « Les autorités italiennes ont assigné un port à l'Ocean Viking, le navire de Sos Méditerranée qui a secouru 113 migrants, dont trois nourrissons, qui se trouvaient sur un canot à la dérive en Méditerranée dans la nuit de lundi à hier : il ira à Ravenne. L'Italie, écrit la même ONG sur Twitter, "a assigné un port très éloigné, invitant le navire à se rendre à La Spezia" mais "quelques heures plus tard, elle a réassigné un port encore plus éloigné". Ravenne, à 900 miles nautiques, environ 4 jours de navigation". La nuit dernière, dans le canal de Sicile, une opération de sauvetage a été réalisée par les garde-côtes d'un bateau avec environ 400 migrants à bord. Le bateau, qui serait parti de Libye, se trouvait à des dizaines de kilomètres des côtes italiennes. Un total de 126 migrants sont arrivés à Lampedusa hier. Les garde-côtes ont réussi à mettre en sécurité 47 migrants, dont une femme qui a accouché pendant le voyage : après avoir débarqué, elle a été transportée à l’hôpital. La nouvelle mère et le nouveau-né se portent bien, selon les sauveteurs. L'urgence se poursuit au hotspot de contrada Imbriacola : il y a environ 700 migrants, contre un peu moins de 400 places. De l'autre côté de la Méditerranée, les garde-côtes tunisiens ont annoncé avoir arrêté onze opérations de migration irrégulière dans la nuit du 26 décembre et avoir secouru 216 personnes à bord de bateaux en difficulté au large de leurs côtes. Tous ont été signalés, mais les départs et les arrivées ne s'arrêtent pas : l'urgence des migrants en Méditerranée continue, sans répit ».
ARTICLE, F. Sarzanini, Corriere, « Décret sécurité : dans le texte, il sera uniquement question des migrants et des ONG, les autres mesures reportées » : « Les mesures du décret sécurité mis au point par le ministère de l’Intérieur et le Palais Chigi seront séparées. L’hypothèse d’un décret qui intervienne sur des thèmes divers déplaît à une partie de l’exécutif, d’où le choix de reporter à la semaine prochaine les nouvelles normes à l’étude pour combattre les violences contre les femmes et les « gangs » d’adolescents. Le Conseil des ministres qui se réunit aujourd’hui validera uniquement le nouveau code pour les ONG qui effectuent des secours en mer, prévoyant des amendes et l’arrêt de leur activité pour ceux qui ne le respecterait pas. Des procédures moins lourdes pour ceux qui arrivent par des canaux légaux seront prévues – via le décret « flux » – et ceux qui ont droit à l’asile. L’objectif du nouveau règlement est d’éviter que les bateaux des organisations humanitaires recueillent à plusieurs reprises des migrants pendant le voyage des côtes africaines à l’Italie. Seulement une mission de sauvetage par mission est ainsi autorisée. Ils devront ensuite communiquer leur position et le nombre de personnes prises à bord, puis ne pourront plus s’arrêter jusqu’au port indiqué – à moins que la centrale ne les y autorise. La présidente du Conseil et le ministre de l’Intérieur Piantedosi ont répété à plusieurs reprises ne pas ‘’permettre aux passeurs de choisir qui peut arriver en Italie’’. Une norme interdisant de passer d’un bateau à l’autre sera insérée dans le décret à cet effet. Les ONG auront également l’obligation d’informer les étrangers secourus de la possibilité de demander l’asile : une norme qui vise à imposer l’obligation d’accueil à l’Etat de pavillon du bateau de sauvetage – certains pays ont déjà protesté auprès de l’UE sur ce point. Une gradualité des sanctions encourues a été insérée : suspension de 20 jours pour l’ONG à la première violation du code, 60 jours à la seconde et confiscation du bateau à la troisième. Pas de conséquences pénales mais une amende de 10 à 50.000 euros pour l’armateur ou l’entreprise concernés. Les préfets seront les destinataires des contestations potentielles. La Ligue aurait souhaité des sanctions plus sévères, mais cela semblait impossible au regard des modifications qui avaient dû être apportées (demandées par le Quirinal puis au Parlement) au décret de l’époque Conte-Salvini. Afin de favoriser l’immigration légale, des simplifications sont prévues pour la signature de contrats ou pour les asiles politiques. De même, les arrivées depuis les Etats qui signent des accords pour les rapatriements seront plus aisées. »
ARTICLE, La Repubblica, « Les représailles de Moscou entraînent l'arrêt des exportations de pétrole vers les pays qui instaurent un plafonnement des prix » par Riccardo Ricci : « Le deuxième appel téléphonique entre Giorgia Meloni et Volodymyr Zelensky après la précédente conversation fin octobre a été l'occasion de convenir d'une prochaine visite de la première ministre italienne à Kiev et de renouveler l'invitation à Rome au président ukrainien. Mais aussi de discuter de la paix, de la livraison de nouveaux armements et d'aides. Zelensky a salué l'annonce faite par le ministre des affaires étrangères, M. Tajani, lors de la conférence de Paris du 13 décembre, de l'octroi d'une aide supplémentaire de 10 millions d'euros. "Meloni a annoncé que la question de la fourniture de systèmes de défense aérienne pour protéger le ciel ukrainien sera examinée", a-t-il tweeté. De son côté, le gouvernement russe continue de faire jouer ses muscles : soit un compromis est trouvé, soit Moscou trouvera une solution unilatéralement : "Nos propositions sont connues. Kiev agira ou notre armée s'en chargera", a déclaré le chef de la diplomatie russe, accusant également "certains responsables anonymes du Pentagone" de menacer de "décapiter" le Kremlin. "Il s'agit en fait d'une menace d'élimination physique du chef de l'État", a déclaré M. Lavrov, invitant à "peser les conséquences possibles de tels plans". Après avoir protesté contre le prix maximum du pétrole russe imposé le 5 décembre dernier par les 27 États de l'UE, les pays du G7 et l'Australie, "une décision stupide" avait-il dit, il a signé hier un décret en réponse : l'interdiction de vendre du pétrole aux pays étrangers qui appliquent le plafond fixé à 60 dollars le baril à partir du 1er février, sauf "décisions spéciales" prises par Poutine lui-même. La mesure de rétorsion - précise le document - est prévue pour une période de cinq mois, "jusqu'au 1er juillet 2023". »
ARTICLE, La Stampa, Guiseppe Agliastro, "Le chantage de Poutine sur le pétrole. Meloni appelle Zelensky" : « Lavrov a réitéré ses exigences : la fin des menaces à la sécurité de la Russie, et la démilitarisation et dénazification de l'Ukraine, qui se fondent sur le mensonge selon lequel Kiev serait un nid de fascistes. Ces demandes contrastent avec celles du président Zelensky, qui ne parle "que" d'une "paix juste", et du retrait des soldats russes des territoires occupés depuis l'invasion du Donbass et de la Crimée. G. Meloni a réaffirmé son soutien à l'Ukraine, et aurait annoncé hier au téléphone à V. Zelensky que Rome serait en train d’étudier la question de l’envoi de systèmes de défense anti-aériens à l'Ukraine. Meloni a aussi invité V.Zelensky à venir à Rome et a confirmé son intention de se rendre en Ukraine l'année prochaine. Face à cela, la Russie ne reste pas inactive : hier, les avions Mig ont décollé de Biélorussie, et Poutine a signé un décret interdisant pendant 5 mois la vente de pétrole brut aux pays qui ont imposé un plafond de 60$ au prix du baril. »
ARTICLE, F. Caccia, Corriere, « Echange téléphonique sur les aides à l’Ukraine entre Meloni et Zelensky : ‘’La fourniture de systèmes de défense anti-aérienne est à l’étude’’ » : « Ils s’étaient parlé le 28 octobre dernier, peu après l’arrivée au pouvoir de G. Meloni, qui a constamment réitéré le soutien italien à Kiev contre l’agression de Poutine. Hier, lors de leur appel téléphonique, ils ont parlé des détails de ce soutien. Zelensky l’a annoncé depuis son compte twitter : ‘’Meloni m’a informé qu’elle est train de réfléchir à une fourniture de systèmes de défense aérien pour protéger le ciel ukrainien’’. Meloni n’a pas confirmé explicitement s’il s’agissait de systèmes anti-missiles. Dans un communiqué du palais Chigi, hier soir, elle a parlé de ‘’renouvellement du plein soutien du gouvernement italien à Kiev dans les domaines politique, militaire, économique et humanitaire, dans la remise en marche des structures énergétiques et la future reconstruction de l’Ukraine’’ et ‘’l’engagement maximal de l’Italie pour toute action utile permettant d’arriver à une paix juste pour la nation ukrainienne’’. Selon des indiscrétions, le système Samp/T défense aérienne et anti-missiles, développé par l’Italie et la France à partir des années 2000, pourrait être fourni à Zelensky. Ce dernier l’avait demandé à Rome et Paris au G7 le 11 octobre dernier. Le problème est qu’il n’existe que peu de ces exemplaires très coûteux : 6 en Italie et 10 en France. Ils sont donc fondamentaux pour la défense du territoire national avant tout. Des difficultés techniques se poseraient en outre pour les envoyer en Ukraine. Au-delà de l’accord pour le prolongement de la livraison d’armes à l’Ukraine sur 2023 il y a deux semaines à la Chambre et au Sénat, le 6ème décret aides pour Kiev devrait arriver sur la table du Palais Chigi. Sur le plan de paix évoqué, Zelensky souhaiterait un sommet avant fin février, à un an de l’invasion russe, à l’ONU. Meloni a de son côté confirmé sa volonté de se rendre en Ukraine et a invité Zelensky en Italie. S’il venait ce serait une grande nouveauté, il n’a quitté son pays que pour aller récemment aux USA. »
ARTICLE, La Stampa, Francesca Sforza, "L'Italie fait monter la pression et convoque l'ambassadeur : "Téhéran doit nous écouter": « Se taire face au régime des Ayatollah devient tous les jours de plus en plus difficile. Les associations iraniennes de la diaspora, dont les "Iraniens pour la justice et les droits humains" ont recueilli plus d’un million de signatures pour demander aux pays du G7 de rappeler leurs ambassadeurs et de déclarer le personnel diplomatique iranien dans leur pays "persona non grata". Aujourd'hui, le ministre des affaires étrangères Antonio Tajani convoquera le nouvel ambassadeur iranien en Italie pour exprimer sa ferme condamnation des éventements en Iran. Mais où en est la diplomatie européenne sur cette question ? Les plus intransigeants sont les Allemands, qui ont déjà convoqué l'ambassadeur iranien dès la première exécution publique. Les Allemands sont aussi à l’initiative de la résolution des Nation Unies qui aurait pour but d’enquêter sur la répression. L'Italie, quant à elle, fait partie des pays qui ne souhaitent pas fermer l'ensemble des canaux de communication, pour éviter un isolement supplémentaire du pays, et un arrêt des négociations sur le nucléaire. »
ARTICLE, D. Taino, Corriere, « Sur l’alimentation, un affrontement sur le Nutriscore. Report de 6 mois de la décision par Bruxelles » - « La France pousse pour l’adoption, l’Italie est contre : ‘’elle désavantagerait nos produits’’ » : « Ah les lobbies, ah les nationalismes… L’Europe est aux prises avec un débat, ou plutôt un affrontement, plutôt dissocié : tous les gouvernements veulent nous éviter l’obésité et le surpoids mais la façon de nous rendre vertueux suscite un dur affrontement en cours, où se jouent les intérêts de l’économie italienne. Le système du Nutriscore a été élaboré en France et Paris l’a adopté depuis 2017 : depuis, la France a poussé pour que l’UE l’étende aux 27. En 2020, la Commission européenne a adopté la stratégie Farm to fork et s’est engagée à rendre obligatoire un système d’étiquetage ‘’bon pour la santé’’ dans toute l’UE : il semble que le Nutriscore avait été choisi mais l’Italie s’y est opposée. Le modèle français pénaliserait trop nos produits, surtout les appellations Dop (AOP) et Ipg (IGP). Le gouvernement Draghi puis Meloni a mené une action qui a porté au report de la décision de la part de Bruxelles : un motif supplémentaire de tension entre Rome et Emmanuel Macron. Bruxelles présentera, après étude des diverses étiquettes, ses conclusions mi-2023 pour une adoption en 2024. De là, les polémiques vis-à-vis de Rome et par extension Bruxelles : vous capitulez face aux lobbies agro-alimentaires, au protectionnisme sur la gastronomie. Le Nutriscore serait un système scientifique disent ceux qui sont pour ; pour ses critiques, c’est un système absurde qui pénalise les produits typiques comme le parmesan, le jambon cru ou l’huile d’olive. Les producteurs italiens souhaitent mettre sur les étiquettes des informations sans intimidation avec feu vert ou feu rouge. Le problème du Nutriscore est que, par exemple, le parmesan exporté à Paris ou Francfort serait fortement pénalisé par une étiquette orange (D) face à des consommateurs qui connaissent beaucoup moins bien ses propriétés nutritionnelles que les italiens. Il ne s’agit certes pas d’un complot contre l’Italie mais cette forme d’étiquetage n’est pas neutre. Il est légitime que Parme et Reggio défendent leurs appellations et craignent que cet étiquetage favorise un système protectionniste à l’avantage des pays du Nord de l’Europe. L’affrontement à Bruxelles n’est pas sur le surpoids mais purement commercial. Chacun a des intérêts à défendre, comme il se doit, et ses lobbies ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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27/12/2022
"Stop à l'immigration de masse."
Pays-Bas.
"Stop à l'immigration de masse. Devenez membre."
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"Une guerre culturelle sur la fiscalité."
Italie. Revue de presse.
Certaines mesures de la loi de Finances, qui passe cette semaine au vote au Sénat, font la une de plusieurs quotidiens ce matin : « Des augmentations pour les bas salaires, avec la baisse de 3% des charges salariales pour 4 millions de salariés » (Messaggero), « Le cadeau de l’impôt à taux unique : pour les travailleurs indépendants, jusqu’à 8 000 euros de plus » (La Repubblica), « Une guerre culturelle sur la fiscalité’ (Editorial du Corriere della Sera). Parmi les unes également, les suites du Qatargate à travers les nouvelles révélations des écoutes entre Panzeri et Giorgi ainsi que les photos d’une rencontre entre ce premier et des émissaires qataris dans un hôtel de Bruxelles font la Une de la Repubblica et du Fatto Quotidiano. De son côté, la Stampa titre sur l’entretien du ministre des affaires étrangères, Antonio Tajani : « sur le PNRR, la course pour les fonds. Pour Tajani, l’Europe doit être flexible. Le plan de relance et le pacte de stabilité doivent être réformés ». Certains quotidiens titrent également sur le nouveau décret sécurité qui devrait sortir cette semaine : « Les nouvelles règles sur la sécurité qui vont concerner les ONG, les féminicides et les bandes violentes » (Corriere della Sera), « Un plan pour vider les prisons : renvoyer les migrants » (Il Giornale).
ENTRETIEN, La Repubblica, de Silvio Berlusconi, dirigeant du parti Forza Italia, « C’est une bonne loi de finances, à présent je souhaite la réforme de la justice » par Carmelo Lopapa : « Je considère cette loi de finances comme la meilleure possible dans les conditions données. La très grave crise liée au coût de l'énergie et des matières premières a exigé une réponse urgente et nous a obligés à consacrer la plus grande partie des ressources disponibles à la limitation des effets de la hausse des prix. Il s'agissait d'éviter une nouvelle phase de récession caractérisée par l'inflation et le chômage, que de nombreux ménages et entreprises n'auraient pas été en mesure de supporter. Peut-être la méthode doit-elle être affinée, nous devons nous habituer à mieux travailler ensemble, en évitant le risque que des problèmes non résolus soient déversés sur le Parlement. Nous avons fait un premier pas sur les petites retraites, mais nous nous engageons à la porter sur la législature à 1000 euros pour tous et la défiscalisation totale et la décontribution des nouveaux contrats à durée indéterminée pour les jeunes. Si une entreprise qui paie un travailleur 1 200 euros par mois, ce salaire coûtait réellement 1 200 euros, et non 2 600 comme c'est le cas aujourd'hui, de nombreux entrepreneurs auraient la possibilité et la facilité d'embaucher des jeunes. Pour l'État, une telle mesure non seulement ne coûterait pratiquement rien, puisqu'il s'agit d'emplois qui ne seraient jamais créés autrement, mais elle serait également rentable, car en augmentant le nombre d'employés, la consommation augmenterait et les recettes de TVA aussi. En outre, au cours des prochains mois, nous devrons traiter d'autres questions fondamentales comme la réforme de la justice, sur laquelle le ministre Nordio a donné des indications fondées sur une solide culture garantiste, qui est aussi la nôtre. Je pense également à la réforme bureaucratique, avec l'abolition du système d'autorisations préalables, pour la construction et pour le démarrage d'activités commerciales. Une réforme à coût nul qui encouragera l'investissement et donc la croissance et la création d'emplois. Je lutte pour une amnistie fiscale pour rectifier le passé en attendant une grande réforme fiscale qui abaisserait les taux pour tous avec l'introduction d'une flat tax. C'est un autre de nos objectifs. Je dis simplement que je suis disponible. Après tout, j'ai eu le privilège de diriger mon pays et de le représenter dans le monde pendant 10 ans et je suis le seul dirigeant politique au monde à avoir présidé le G7, le G8 et le G20. Comment pourrais-je encore avoir des ambitions personnelles ? En dehors de cela, je veux rappeler que je travaille déjà pour la nation en tant que sénateur et en tant que leader de Forza Italia. C'est ce que j'ai fait pendant toutes ces années, en utilisant mes relations internationales. Pour donner un exemple avec le Parti populaire européen, que nous représentons fièrement en Italie, j'ai été favorable à un traitement généreux de notre pays lorsque l'Europe a lancé le Fonds de relance, qui est pour nous le plan Marshall du XXIe siècle, pour sortir de l'urgence pandémique". Sur Giorgia Meloni, je la trouve comme je la connaissais déjà, capable et déterminée. La présidente du Conseil a suffisamment d'expérience politique et de sens critique pour saisir elle-même les points critiques et les améliorations possibles. C'est précisément l'une de ses forces. Nous nous parlons aussi souvent que nécessaire. Et nous parlons de beaucoup de choses, dans l'intérêt du pays. Je suis pour la création d’un grand parti, sur le modèle des républicains (aux Etats-Unis), ce n'est pas une idée récente, j'y pense et j'en parle depuis de nombreuses années. Ce serait un pas de plus vers la consolidation du bipolarisme, ce bipolarisme qui est né en Italie avec notre entrée sur le terrain en 1994 et qui a permis l'alternance du gouvernement dans notre pays. Naturellement, comme le parti républicain aux États-Unis, il s'agirait d'un conteneur dans lequel différentes histoires et différents courants de pensée, tous essentiels, doivent trouver leur place. Dans notre cas, un rôle fondamental doit être joué par la culture politique libérale, chrétienne, garante, pro-européenne et atlantique. Cette culture que Forza Italia représente et qui, de toute façon, est destinée à être le protagoniste du futur. Sur Poutine, je n'ai pas eu de nouvelles de lui depuis un certain temps. Après tout, la Russie n'adopte pas le calendrier grégorien. Le Noël orthodoxe tombe le 7 janvier, donc pour les Russes ce n'est pas encore Noël". Sur l’envoi d’armes à Kiev, c'est la position que nous avons adoptée à de nombreuses reprises, au Parlement et dans tous les forums officiels, depuis que la crise ukrainienne a éclaté. D'autre part, pensez-vous que Forza Italia s'exprimerait différemment de moi au Parlement ? Défendre les raisons de l'Ukraine et œuvrer pour la paix ne sont pas des voies incompatibles. Au contraire, je pense que toute personne sensée devrait faire les deux. Je suis convaincu que même l'administration américaine en est bien consciente. Et peut-être qu'une lueur d'espoir existe ».
ARTICLE, Corriere della Sera, « La loi de finances passe au Sénat, où la discussion commence. Un texte verrouillé pour éviter les retards » par Enrico Marro : « Quatre jours et demi. C'est le temps dont dispose le Sénat pour examiner et approuver définitivement la loi budgétaire pour 2023, qui a reçu le feu vert de la Chambre à l'aube du 24 décembre. La discussion commence aujourd’hui à 14h. Il s'agira d'une course contre la montre pour approuver les 35 milliards du projet de loi d'ici le samedi 31 décembre et ainsi éviter l'"exercice provisoire" du budget, une hypothèse que le gouvernement ne veut même pas envisager. Le gouvernement revendique fièrement les mesures prises, dont près des deux tiers sont dédiés au financement de l'aide aux entreprises et aux familles pour lutter contre le coût élevé de l'énergie. Giorgia Meloni avait parlé de modifications possibles lors de la discussion, sur lesquelles elle reviendra lors de la conférence de presse de fin d'année le jeudi 29. On attend en particulier les mesures pour les catégories les plus touchées par la cherté du coût de l’énergie, les derniers arbitrages sur le paiement par carte et les retraites. Le gouvernement, après avoir été contraint par la Commission européenne à faire marche arrière sur l'annulation de l'obligation pour les commerçants d’accepter les paiements aux points de vente jusqu'à 60 euros, a promis des mesures visant à réduire les coûts supportés par les commerçants. En revanche, en ce qui concerne les retraites, il est possible qu'une action soit à nouveau entreprise sur Opzione donna, la retraite anticipée pour les femmes, mesure réservée aux seules mères dans la dernière version du budget. Un décret-loi devrait également être prévu pour définir les critères de « travail adapté » que les bénéficiaires du revenu de citoyenneté ne devraient pas refuser sans se voir privés du versement de l’indemnité. »
EDITORIAL, Corriere della Sera, « Une guerre culturelle sur la fiscalité » par Maurizio Ferrera : « Les mesures sur la fiscalité ont été les plus controversées du projet de loi de finances. La Commission européenne a fait des observations sur les exemptions de rattrapage des impayés d’impôts sur le revenu et sur le seuil rendant obligatoire la possibilité de payer par carte, par crainte que ces mesures ne favorisent l’évasion fiscale. Réduire les impôts et, dans le même temps, augmenter les transferts et les protections pour ceux qui travaillent dans les secteurs traditionnels font partie du programme de nombreux mouvements de droite en Europe. En Italie, cependant, il y a un élément supplémentaire. Les aides financières et fiscales (y compris les amnisties) sont présentées et acceptées comme une sorte de " bonne action " à l'égard des catégories concernées, dans le cadre d'une acceptation résignée, voire bienveillante, des contribuables. Un phénomène paradoxal, mais qui reflète un trait profond de la culture politique de ce pays : l'aversion généralisée pour les impôts ainsi que la tolérance généralisée à l’égard de l'évasion fiscale. Qu’on repense simplement au Fronte dell'Uomo Qualunque, un mouvement qui, dès les années 1950, protestait contre "l'État vampire", slogan repris ensuite par le parti frère de Pierre Poujade en France. Dans les premières enquêtes des années 1960, l'Italie est apparue comme le pays où l'idée de l'impôt comme "soustraction douloureuse" (plutôt que comme contribution aux services publics) était la plus profondément ancrée. Puis vinrent les Ligues, les proclamations de Bossi incitant à la révolte fiscale, les appels à la désobéissance lors de l'introduction de l'Imu. Entre 1972 et 2002, il y a eu une forme d'amnistie pratiquement chaque année. Les facteurs à l'origine de la culture fiscale anormale de l'Italie sont nombreux : manque de confiance sociale et de confiance dans les institutions, clientélisme, mauvaise administration. Un rôle crucial a été joué par un phénomène entièrement italien : le relâchement (presque jusqu'à la disparition) du lien entre le paiement des impôts et des cotisations, d'une part, et le bénéfice des prestations sociales, d'autre part. Dans le domaine de la santé, le passage d'un financement contributif à un financement fiscal a alimenté l'illusion que l'accès aux soins était un droit sans contrepartie. L'évasion prive le trésor italien d'environ 100 milliards d'euros par an, soit près de deux fois plus que les écoles, les universités et la recherche. Les tendances culturelles socialement nuisibles ont la vie dure. Un gouvernement qui se veut responsable ne peut ignorer ce fait ».
L'Uomo qualunque
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, « Pour les ONG, il n’y aura qu’un sauvetage à la fois. Bandes violentes de jeunes : interdiction des téléphones portables » par Fiorenza Sarzanini : « La réunion technique des bureaux législatifs est prévue pour cet après-midi au Palazzo Chigi, et le nouveau décret sécurité pourrait être approuvé dès la réunion de l'exécutif prévue demain ou au plus tard la semaine prochaine. Le chapitre qui concerne les activités des organisations non gouvernementales est certainement plus controversé. Pour cette raison, le préambule du projet parle d'"activités conformes aux réglementations nationales et aux conventions internationales", mais la possibilité de poursuites pénales pour ceux qui ne les respectent pas a été éliminée. Au lieu de cela, les sanctions administratives demeurent, avec des amendes et la saisie des bateaux, y compris la confiscation des moyens utilisés par ceux qui sauvent les migrants, une décision qui relèvera des préfets. Une mesure spécifique concernera la prévention des féminicides. Le projet de décret prévoit d'étendre les cas dans lesquels le commissaire de police pourra émettre un avertissement, notamment pour les harceleurs. Et il y aura une règle permettant d'imposer, dans les situations dangereuses, une interdiction de séjour et d'approche des lieux fréquentés par la victime. Afin de lutter contre le phénomène des bandes violentes de mineurs, il a été décidé d'étendre l'application du « Daspo » aux mineurs de plus 14 ans. La mesure sera prise dans les cas les plus graves et prévoira l'interdiction de fréquenter certaines zones, comme c'est déjà le cas pour les adultes. Pour lutter contre le harcèlement sur internet, une interdiction d'utiliser les téléphones portables et autres appareils électroniques peut également être imposée. Sur les ONG, le nouveau code de conduite restreint considérablement les possibilités d'opérations de sauvetage en mer. La ligne du ministre Piantedosi a été soulignée à plusieurs reprises et réitérée par Meloni : "Nous n'empêcherons pas le sauvetage des naufragés, mais nous ne permettrons pas aux navires de rester en mer pendant des jours. Ainsi, nous veillerons également à ce que les migrants puissent être aidés immédiatement". Les personnes qui secourent les bateaux en détresse ne pourront effectuer qu'un seul sauvetage et devront immédiatement informer les garde-côtes et les autres institutions qu'elles ont effectué l'intervention, demandant en même temps le débarquement dans un port sûr. Les transbordements d'un bateau à un autre sont également interdits. Une fois le sauvetage effectué, les bénévoles des ONG devront informer les naufragés de la possibilité de demander l'asile, activant ainsi la procédure de relocalisation. Ceux qui ne respectent pas ces règles risquent une amende et la saisie du navire. Pour ceux qui, au contraire, arrivent en Italie par le biais du décret sur les flux ou régularisent leur situation, il y a une simplification des règles pour l'obtention d’un permis de travail. »
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Dario Franceschini, ancien ministre (Pd) de la culture, “"Schlein incarne la gauche moderne. Tout doit changer au PD, il est temps de passer à une autre génération" par Maria Teresa Meli : « Sur mon choix de soutenir Elly Schlein [comme future secrétaire générale du PD, ndlr], après la pandémie et la guerre en Ukraine, tous les points de référence changent. En Europe, dans les relations entre les États et les marchés, entre l'économie et l'environnement, entre l'ère numérique et les droits. Seules les nouvelles générations peuvent vraiment comprendre et interpréter cette saison. Schlein a 37 ans et possède toutes les caractéristiques culturelles et personnelles pour être le leader du PD dans cette nouvelle période. Ma génération et celle de Bonaccini ont dirigé le parti à différents niveaux depuis sa fondation en 2007 jusqu'à aujourd'hui et maintenant il est juste de laisser la place. Actuellement, le PD n'a pas besoin de continuité et de tranquillité, mais d'un point de rupture. La droite, cette extrême droite italienne, doit être contrée non pas en proposant au pays, comme nous l'avons fait trop souvent, plus ou moins les mêmes réponses qu'eux avec juste un peu plus de justice sociale, mais en faisant ressortir toutes les différences profondes sur les valeurs et les modèles de société. C'est pourquoi nous avons besoin d'un PD qui soit plus radical dans sa proposition politique, plus tranchant et plus courageux. Schlein doit tout changer : les équipes de direction, les habitudes, les rentes de situation, en rejetant les compromis à la baisse, même s'ils ont été proposés par l'un de nous qui la soutenons. Le M5S sous Draghi s’est rapproché de notre camp, également grâce à nous, et politiquement, c'est un exploit. Ensuite, il est naturel que cela crée une concurrence plus directe entre eux et nous. Mais elle peut être vertueuse. »
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, « Notre pays est moins populiste, mais doit faire preuve d’efficacité et d'équité » par Dario Di Vico : « En cinq ans, certaines données fondamentales ont profondément changé dans l'opinion des Italiens. Pour que la Ligue de Salvini, sous le gouvernement Conte 1, corrige son approche autarcique, il a fallu les manifestations pro-Tav de Turin, alors qu'aujourd'hui, personne dans ce parti - pourtant en pleine tourmente - ne rêve de remettre en cause l'attachement de notre système de production au triangle manufacturier avec la France et l'Allemagne. De l'autre côté, celui des Cinq Étoiles, il suffirait de rappeler comment la première mesure du ministre du Travail de l'époque Luigi Di Maio (le décret Dignité) visait à combattre les contrats à durée déterminée, alors que ces derniers mois nous avons assisté à une tendance des entreprises à stabiliser les emplois. De même, le thème de l'hiver démographique et la difficulté d'inverser le cycle de la dénatalité modifient, bien que lentement, l'humeur des Italiens à l'égard de l'immigration. Et si l'on considère le principal problème, l'inflation, on peut conclure sans risque de se tromper qu'il n'y a pas eu de colère ou de tension sociale contre la montée en flèche des prix ni de tension populiste. La société est devenue plus modérée, elle n'a pas envie de prendre les fourches, mais elle ne renonce pas à exiger efficacité et équité. Il est certes vrai que la droite au pouvoir conserve une rente électorale due à la précédente vague populiste caractérisée par la révolte des petits contre les grands, du présent contre le futur, du vécu contre la pensée (cf. Giovanni Orsina), mais est-on sûr que même ces différences, ces listes ne doivent pas être mises à jour à la lumière des changements qui traversent quotidiennement la société et bousculent certaines conventions ? Plutôt que de se consacrer à l'horoscope du populisme, n'est-il pas plus utile de repartir des recettes de la santé, des loyers, de la scolarité et de l'inflation ? C'est dans cet exercice que la société se rencontre et que de véritables majorités se créent. »
COMMENTAIRE, la Repubblica, de Ezio Mauro, « La réalité et la comédie sur le MES » : « L'opposition de G. Meloni au mécanisme européen de stabilité (Mes) est un cas d'école où les représentations et la réalité divergent. G.Meloni joue une partie purement symbolique, une comédie, alors qu'il serait bon de se focaliser sur les débats qui impactent les conditions de vie des citoyens. Le Mes a été rejeté comme instrument de gestion de crises financières qui impose en contrepartie des mesures extrêmes d'assainissement, mais aussi comme symbole de contournement de la souveraineté nationale et de l'autonomie politique des Etats membres. Ainsi G. Meloni a-t-elle qualifié la réforme "d'acte de haute trahison à l'encontre du peuple italien", et annonce une bataille car "personne ne peut festoyer sur le dos de notre nation". Il n'y cependant ni de conspiration des élites ni de fête prévue, car aujourd'hui personne ne demande ou impose le recours au Mes, mais seulement de ratifier la reforme discutée depuis 2018, qui vise à introduire un frein d'urgence pour éviter les crises financières, appelé backstop. Au début le gouvernement Meloni s'est caché derrière la cour constitutionnelle allemande qui devait se prononcer sur un recours contre le Mes. Après le rejet de la juridiction allemande, elle a cherché un deuxième refuge derrière le parlement. G.Meloni pourrait cependant se positionner de façon ambitieuse sur le débat. Le Mes, parapluie décisif il y a dix ans au milieu de la crise, est en réalité aujourd'hui plutôt une sorte de parasol en recherche de plage. Il peut cependant compter sur le travail de plus de 200 personnes, sur un gratte-ciel à Bruxelles, ou selon G.Meloni il peut s'apparenter à '"des milliards bloqués sur un fonds auquel personne n'a accès". Ainsi le Mes pourrait être transformé en un embryon de trésor européen, vu que l'Union européenne a une banque centrale, mais pas de capacité budgétaire. »
ENTRETIEN, La Stampa, d’Antonio Tajani, vice-président du Conseil et ministre italien des Affaires étrangères, par F. Olivo, « Poutine parle de dialogue mais il bombarde les civils. Il faut de la flexibilité avec l’UE, nous la réformerons » : « Le jeu compliqué de la loi de finances étant (presque) résolu, Antonio Tajani fixe un objectif au gouvernement : ‘’Une grande réforme de l’administration ». Le vice-premier ministre est également ministre des affaires étrangères et envoie des messages à la Russie : ‘’Qu’elle envoie des signaux indiquant qu’elle veut négocier’’.
ARTICLE, Il Messaggero, « Ita, Lufthansa prépare son offre : l'alliance prendra son envol à la fin de l’année » par Umberto Mancini : « Lufthansa fait chauffer ses moteurs, faisant entrer dans le vif du sujet la phase finale des négociations avec le Trésor pour l'entrée dans Ita Airways. Pour franchir la dernière étape, le géant allemand n'attend plus que l'enregistrement du nouveau décret au Journal officiel - celui qui a révisé les procédures de privatisation - et le feu vert de la Cour des comptes. Ce sont deux formalités qui devraient arriver très rapidement, peut-être dès les prochaines 24 heures. Notamment parce que l'exécutif, à diverses reprises, a dit et répété qu'il voulait clore le dossier d'ici la fin de l'année, mais pas avant d'avoir fixé des limites très précises à la vente. Des contraintes qui ont été acceptées par Lufthansa, qui souscrira une augmentation de capital réservée pour entrer dans l'actionnariat d'Ita (l'investissement est compris entre 200 et 250 millions). Le Trésor, comme demandé expressément par Fratelli d'Italia, mais aussi Ligue et Forza Italia, conservera initialement une participation majoritaire dans la compagnie aérienne nationale et jouera un rôle actif de "contrôleur" des choix stratégiques du nouveau partenaire industriel. Un partenaire qui, dans une première phase, devrait détenir environ 35 % des parts, puis se développer progressivement selon une feuille de route à partager avec l'État actionnaire. En fait, il y a eu un changement d'approche : d'une opération de cession d'actions à une opération d'achat de nouvelles actions. L'investissement de Lufthansa renforcera la trésorerie d'Ita, puisqu'il ne lui reste en théorie que la dernière injection publique de 250 millions en mars 2023, alors que cette année se terminera avec un déficit de -466 millions. Cette semaine encore, les pactes d'actionnaires qui régissent ce processus, délimitent les pouvoirs respectifs et fixent les paramètres de définition du prix de vente final seront également déposés. D'autre part, le fait que ce sera Lufthansa qui aura la gestion opérationnelle d'Ita est important, comme elle l'a déjà fait dans le passé avec d'autres transporteurs qui sont passés dans l'orbite de Francfort : de Swiss à Brussels Airlines. C'est précisément Francfort qui vise à signer un premier accord, peut-être sous la forme d'un protocole d'accord, d'ici le jour de l'an. Car malgré les assurances reçues, elle n'a pas l'intention de laisser échapper une opportunité poursuivie depuis 15 ans. Au vu des expériences passées, l'état-major allemand estime qu'il ne veut rien laisser au hasard et souhaite sceller l'alliance le plus rapidement possible. D'où la pression polie du top management et l'acceptation de toutes les demandes italiennes en matière de gouvernance et de stratégie d'entreprise. Tout d'abord, il y aura un accord pour l'embauche de 1 200 pilotes et hôtesses de l'air prévue par le transporteur italien. 80 % du personnel devrait provenir du pool d'anciens employés d'Alitalia, mais de nombreux employés ne souhaitent pas revenir dans l'entreprise ou sont proches de la retraite.
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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24/12/2022
Le Premier ministre italien Giorgia Meloni souhaite un joyeux Noël.
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Joyeux Noël !
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23/12/2022
Santiago Abascal dépose une plainte contre le Premier ministre.
Espagne. Le président de Vox Santiago Abascal a déposé une plainte devant la Cour suprême contre le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, « pour crime de complot en vue de rébellion et subsidiairement pour sédition » :
https://www.ouest-france.fr/europe/espagne/catalogne-l-es...
Santiago Abascal
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"L’Italie n’aura pas recours au mécanisme européen de stabilité. Meloni signe sa promesse "de son sang" ; le budget dans le chaos avec 44 nouvelles corrections à apporter."
Italie. Revue de presse.
Les dernières étapes du projet de Loi de Finances, qui fera l’objet d’un vote de confiance ce soir au Parlement, fait la une de la presse italienne. La Repubblica et La Stampa mettent en avant les modifications que doit encore subir le budget présenté par Giorgia Meloni alors que d’autres quotidiens reprennent ses dernières déclarations sur le Mécanisme européen de stabilité, auquel elle « promet de ne pas recourir » tout en ouvrant à la ratification de la réforme du MES : “Un budget à réécrire” (La Repubblica), “Une Loi de Finances présentant 44 erreurs” (La Stampa), “‘[L’Italie] n’aura pas recours au mécanisme européen de stabilité’, Meloni signe sa promesse “de son sang’’ »; le budget dans le chaos avec 44 nouvelles corrections à apporter” (Corriere della Sera), “L’Italie n’aura pas recours au MES” (Messaggero). Les suites de l’affaire du Qatargate continuent également de faire la une de certains journaux.
Les JT couvrent essentiellement les déclarations de Giorgia Meloni concernant le recours au MES et son déplacement aujourd’hui en Irak où elle rencontrera les soldats italiens, le vote de confiance au Parlement ce soir sur la Loi de Finances.
Le Mes : https://www.touteleurope.eu/economie-et-social/qu-est-ce-...
Giorgia Meloni rencontre les soldats italiens en Irak.
ARTICLE, G. Colombo, Repubblica, « 44 erreurs bloquent la loi de finances. Le vote final est reporté » : « Quarante-quatre thèmes soulignés en rouge dans la loi de finances - entre autres sur les communes, le télétravail, le bonus culture pour les jeunes, à corriger - : dans les dix-huit pages du document, remis hier à la Chambre par le service général de comptabilité de l’Etat quatre heures plus tard que l’horaire prévu, l’expression récurrente est ‘’pour éviter des dépenses sans couverture financière’’. A neuf jours du précipice que représente l’exercice provisoire, la loi de finances n’est pas prête. L’idée d’un passage rapide dans l’hémicycle se transforme en cauchemar : on pourrait voter la veille de Noël et cette course contre la montre risque d’être encore plus ardue après la marche arrière sur les contenus de la loi de finances. Le PD dénonce le fait que le gouvernement a mal fait les comptes et a confié aux services techniques du budget le choix de couper tel ou tel amendement – ex : celui comprenant une dotation de 450 millions pour les villes - de la liste comprenant des ressources plus importantes que celles mis à disposition quand l’examen des modifications a débuté au Parlement. Sur la carte culture pour les jeunes de 18 ans, Italia viva attaque : ‘’une gestion embarrassante, une honte, du jamais-vu ici’’ dit Marattin. Dans ce chaos ressort aussi l’amendement pour abattre les sangliers errants dans les secteurs urbains et la demande des Verts-gauche d’élargir le périmètre des modifications. Enrico Letta écrit sur twitter qu’ ‘’aucun gouvernement n’a traité le Parlement de cette façon’’. Après des heures de tension, la conférence des chefs de groupe se réunit pour établir le calendrier : le vote débutera aujourd’hui à 20h30 puis ce sera la course pour que toutes les autres étapes soient respectées. La dernière est attendue le 24 à l’aube. Les parlementaires, la valise déjà prête pour rejoindre leur famille pour le réveillon, sont saufs. Un député de Frères d'Italie ironise : ‘’en Russie le général hiver commande, ici c’est le général Panettone’’. Mais la loi de finances n’a pas fini de générer des tensions ». [Le Panettone est une brioche de Noël.]
ARTICLE, Corriere della Sera, Paola di Caro, "Meloni, L'Italie ne prendra pas le Mes. Je peux le signer de mon sang" : « Meloni affirme que ses deux premiers mois de gouvernement ont apporté un démenti à tous ceux qui prédisaient une "catastrophe". Elle affirme qu'elle est "née dans la conflictualité, et l'unique chose qui lui fait peur est de décevoir". Elle aborde ensuite le sujet du Mes: "l'Italie n'utilisera pas le Mes", elle peut "le signer de son sang.(...) Cela ne veut pas dire que le parlement ne pourra pas approuver la réforme, comme l'on fait tous les autres pays de l'Union Européenne". G. Meloni réitère ensuite son soutien à l'Ukraine, où elle a l'intention de se rendre dans les premiers mois de 2023. Elle déclare qu'il est nécessaire de renforcer son autonomie européenne sur la scène internationale, puis termine avec l'immigration : "le problème ce ne sont pas les réfugiés, ce sont les milliers de migrants irréguliers. Ceux que nous accueillons, ce sont ceux qui ont suffisamment d’argent pour payer les passeurs. Oui il y a une tension entre la France et l’Italie sur les migrants. Je la revendique. En France ils ont accueilli un seul bateau et ils sont en colère. La France et l’Allemagne n’ont repris que 117 migrants".
COMMENTAIRE, La Repubblica, « Meloni, la ténacité ne suffit pas » par Stefano Cappellini : « Giorgia Meloni a grandi dans un environnement politique où le poids de la figure du chef est bien supérieur à celui qu’il occupe dans les autres formations politiques. Depuis son arrivée à Chigi, elle a essayé de restituer cet imaginaire du chef par son attitude, ne serait-ce qu’en exigeant qu’on la désigne au masculin (« président » du conseil, ndlr). Mais plus Meloni s’efforce de démontrer qu’elle maitrise la situation, qu’elle sait ce qu’elle doit faire et comment, plus la réalité se charge de lui apporter un démenti et de faire sauter le vernis doré de la rhétorique, avec un pas en avant, et deux en arrière, une annonce et deux reculs. La manière dont la loi de finances est gérée est objectivement un désastre, une démonstration de dilettantisme et d’improvisation inégalée même dans le passé récent, tandis que la majorité au parlement par son attitude a démontré à quel point le slogan de Meloni pendant sa campagne, « nous sommes prêts », était un mensonge. Hier, invitée de Porta a Porta (émission de rai uno, ndlr), elle a dit qu’elle n’a « peur de rien », conformément à sa conception du chef héritée du passé, avant de rajouter un plus humain et sincère ‘j’ai simplement peur de décevoir’. Même les petites faiblesses physiques, comme celles qui l’ont empêché de prendre part au sommet d’Alicante, absence qui a alimenté des spéculations malintentionnées, apparaissent comme des moments fugaces de vérité en contrepoint du récit grotesque de ce gouvernement qui montre ses muscles, patriote et inflexible, qui combat les forces occultes et puissantes qui voudraient s’opposer à leur plan. « Je connais les forces avec lesquelles je dois traiter, les obstacles, c’est un travail très difficile, et il y aura des embûches sur notre chemin mais je n’ai rien à perdre » a expliqué Meloni dans l’émission de Bruno Vespa. »
Giorgia Meloni à l'émission Porta a Porta
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Francesco Lollobrigida (Frères d'Italie), ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire, « Dans le budget, il y a des points forts et nous irons de l’avant » : « Pour la première fois, les élections se sont tenues en été, nous n’avions le temps que d’approuver ce qui avait déjà été préparé mais Giorgia Meloni et la majorité ont voulu une Loi de Finances plus politique. Je pense que malgré toutes les difficultés, elle est parvenue à préparer l’Italie du futur. Les débats au Parlement font partie du processus démocratique, il n’y a pas d’anomalies. Notre stratégie est d’accroitre la richesse produite afin de la redistribuer. Nous agissons en faveur de l’équité, du soutien aux plus vulnérables et aux entreprises, et pour la simplification des procédures. Si nous avions eu davantage de ressources, nous serions allés plus loin comme par exemple sur la réduction des charges fiscales afin d’augmenter le salaire net ou encore sur les retraites, la formation et la santé. Si la situation en Ukraine se stabilise, nous pourrons revoir ce budget et prendre de nouvelles mesures. Il me semble que le voyage de Zelensky aux Etats-Unis est le signe d’une accélération vers une paix juste, pas celle qu’on obtient par la destruction du plus faible. La ministre du Travail prépare une plateforme afin de mieux faire coïncider offre et demande. Des centaines de milliers de demandes justifient nos décrets sur les flux migratoires : si des migrants peuvent prendre ces emplois, ceux qui perçoivent le revenu de citoyenneté le peuvent aussi. Concernant l’affaire du Qatargate, si ce qui émerge est vrai, c’est très grave : ceux qui parlaient de droits humains vendaient en fait nos intérêts à des puissances étrangères. Nous, nous avons toujours voulu une Europe forte mais consciente des limites qui ont pénalisé l’Italie. »
ENTRETIEN, La Stampa, d’Elly Schlein, candidate à la direction du parti démocrate, par Francesca Schianchi, « Le PD doit retrouver son identité et être plus ouvert. Ce budget est injuste, ce sont des dilettantes qui gouvernent » : « Le futur congrès du PD devra proposer un débat sur les thèmes portés par le gouvernement et par l’opposition. Et combler les lacunes de Giorgia Meloni, en nous occupant des inégalités, de la précarité, et de la question climatique. Je ne suis pas inquiète par les sondages [où le PD est en baisse], nous avons connu une défaite électorale très dure, et nous sommes les seuls à avoir ouvert une vraie discussion prou comprendre les erreurs et contradictions de ces dernières années. Nous devons retrouver notre crédibilité. Les questions éthiques sont plus actuelles que jamais, avec le scandale au parlement européen, mais il ne suffit pas de s’indigner, nous devons aussi renforcer les instruments de contrôle des lobby et favoriser la transparence. Je suis favorable à l’introduction de primaires pour le choix des parlementaires, comme nous l’avons fait en 2013. Les règles du PD prévoient déjà de pouvoir recourir au référendum pour les adhérents, afin de faire participer la base militante à la ligne du parti. Ceux qui disent que je suis trop radicale se trompent quand je rappelle qu’il faut introduire un salaire minimum en Italie, cela n’a rien de radical. Il ne faut pas avoir peur que le PD penche plus à gauche mais bien davantage de la popularité que nous avons perdu parmi les plus fragiles. Avant de refaire alliance avec le M5S, il faut d’abord nous redresser et redéfinir une identité claire, sans renoncer à une vision cohérente et compréhensible pour le pays. Une fois que nous aurons fait cela, nous parlerons des alliances. Idem pour le troisième pôle, posons d’abord nos idées et voyons ensuite qui est prêt à travailler avec nous. Sur l’idée d’avancer la date des primaires, je préfère me concentrer sur le débat de fond que sur le calendrier. Je préfère me soucier de qui participe plutôt que d’avancer la date du congrès. »
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de Frederico Fubini, "Une vitalité (à ne pas gâcher) et des risques": « Malgré le fait que l'Italie soit au bord de la récession, les signes de vitalité du pays ne manquent pas. En 2022, c’était la première fois en quarante ans que le taux de croissance de l'Italie a dépassé celui des États-Unis, du Japon, de la Chine, de la France et de l'Allemagne. Depuis cet été les prix du gaz descendent continuellement, la confiance des consommateurs italiens et du secteur manufacturier repart. L’épargne des ménages et des entreprises est remontée à plus de 1600 milliards d'euros. Il devient donc possible que la récession soit plus brève et moins grave qu’annoncée. Nous sommes entrés dans une phase ou les politiques publiques deviennent fondamentales pour créer les conditions pour que le potentiel du pays s'exprime. Trop longtemps le débat public c'est concentré sur le plafond des paiements en liquide, ou sur le seuil minimum de paiement en carte, ou sur le bouclier sur les délits fiscaux. Mais aucun de ces objectifs ne compte vraiment pour renforcer le moteur de l'économie italienne, l’intégrer encore plus à l’économie européenne. L'année 2023 présentera au moins un grand défi pour l’économie italienne : face au plan de relance contre l’inflation de la Maison Blanche, lundi dernier les ministres de l'économie de la France et de l'Allemagne ont demandé à Bruxelles d'augmenter les aides d'Etat à l’industrie. Mais ce type d'aide favorise surtout les pays qui peuvent en verser le plus, l'Allemagne en premier. L'Italie pourrait travailler avec les autres pays, comme la France, pour mettre en commun des ressources destinées aux filières du futur : technologies vertes, semi-conducteurs, voitures de nouvelles générations. Il faudrait donc du pragmatisme, plutôt que des drapeaux à agiter. »
ARTICLE, E. Lauria, Repubblica, « De nouveaux avions de chasse et des chars : l’Italie dirigée par Giorgia Meloni augmentera ses réserves d’armes » - « Les dépenses militaires sont actuellement de 25 milliards par an, soit 1,5% du Pib. Pour arriver à la hauteur de l’engagement avec l’UE, l’Italie doit arriver à 2%: 8 milliards supplémentaires sont donc nécessaires » : « L’Italie de G. Meloni est prête à se réarmer. Elle a exprimé la volonté, à la conférence des Ambassadeurs (et face à quasiment la moitié de son gouvernement), de ‘’renforcer les investissements liés à la sécurité, son idée étant de ne pas faire machine arrière sur le thème des dépenses militaires, ‘’nécessaires pour défendre l’intérêt national’’. L’objectif des 2% du Pib demeure d’actualité. Il est vrai que l’invasion de l’Ukraine a tout changé et les dispositifs militaires étudient la possibilité d’une guerre totale, ce qui signifie plus de moyens pour combattre (avions, bateaux, tanks). Au sein de l’Union européenne, le plan allemand est le plus ambitieux, mais la France aussi étudie une augmentation notable de ses moyens, sans l’avoir à ce stade quantifiée. L’ancien ministre de la Défense Guerini avait dès l’été dernier pris acte des nouveaux scénarii en lançant des programmes fondamentaux et en étalant les fonds sur une longue période. Aujourd’hui, la moitié du budget sert à payer les salaires et les ressources pour l’achat de nouveaux moyens sont donc limitées. Dans la loi de stabilité, rien n’est prévu à cet effet, pour arriver au 2% du Pib prévus dans le Pacte européen signé en 2014 au Pays de Galles. Par le passé, des lois spécifiques avaient été rédigées pour faire face à des exigences de renouvellement des moyens militaires, comme au cours du gouvernement Renzi pour acheter des navires militaires, tandis que le Mise avait financé les hélicoptères ou l’Eurofighter. L’Italie souhaite être protagoniste dans le panorama européen : l’accord déjà signé avec la Grande-Bretagne et le Japon pour la production du Tempest, avion de chasse de sixième génération, et avec la tentative de s’insérer dans le projet franco-allemand pour réaliser des chars européens, le prouve ».
ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Antonio Tajani (Forza Italia), ministre des Affaires étrangères, “L’Occident ne se laissera pas avoir à l’usure, nous œuvrons pour une paix juste » : « Le message lancé à la Russie par la rencontre entre Biden et Zelensky est très clair : l’Occident est uni. Les Etats-Unis et l’Europe soutiendront l’Ukraine jusqu’à l’établissement d’une paix juste, et Moscou doit accepter de négocier, respectant le droit des Ukrainiens à demander l’indépendance et la liberté. L’Italie n’a de cesse de proposer à la Russie des négociations et nous faisons aussi appel à des médiateurs comme la Turquie, le Vatican ou la Chine. Les réseaux et les infrastructures bombardées par les Russes devront être reconstruits rapidement car l’Ukraine a toujours été, et sera de plus en plus, un pays européen. L’Europe aidera Kiev et les entreprises italiennes sont prêtes à y contribuer. Sur le dossier libyen, nous venons d’inviter à Rome l’envoyé du Secrétaire Général de l’ONU pour la Libye. L’Italie soutient sans réserve l’effort des Nations Unies pour rétablir la stabilité en Libye. Le statut quo n’est plus soutenable. De façon générale, nous sommes déterminés à faire davantage compter l’Italie : le commerce international, la politique économique, notre lien avec le ministère des Entreprises et du Made in Italy, tout cela doit créer une synergie de plus en plus forte. Nous devons changer, c’est nécessaire. La capacité à faire système vaut à tous les niveaux, les déplacements de nos ministres à l’étranger sont importants. Et, en particulier des Balkans au Moyen-Orient, la présence de nos contingents est fondamentale, de même que l’interaction de notre ministère avec celui de la Défense. Sous la coordination de la Présidence du Conseil, la politique étrangère de notre pays est définie de concert avec tous les ministres. L’Italie, à part avec Draghi, n’a pas joué un rôle de premier plan ces dernières années. Pour attirer davantage d’investissements étrangers, une réforme administrative est nécessaire, de même qu’une réforme profonde de la justice afin de la rendre plus efficiente. L’accord sur le plafonnement du prix du gaz me semble positif, bien mieux que ce dont nous discutions il y a encore quelques semaines. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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22/12/2022
Saxe : 67 % des électeurs de la CDU estiment que cette dernière doit se distancier complètement ou plutôt d’une coalition avec l’AfD.
Allemagne. Saxe. 67 % des électeurs de la CDU estiment que cette dernière doit se distancier complètement ou plutôt d’une coalition avec l’AfD. 19 % pensent l'inverse. Par contre, 77 % des électeurs de l'AfD sont favorables à une telle coalition.
Gesamt : (tous les partis) ensemble
CDU : démocrates-chrétiens
AfD : nationalistes
die Linke : post-communistes
SPD : sociaux-démocrates
Grüne : écologistes
FDP : libéraux
Andere : autres
(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/12/22/l-a...)
16:57 | Lien permanent | Commentaires (0)
La Haye : le drapeau néerlandais placé en permanence au sein du Conseil municipal.
Pays-Bas. La Haye (Den Haag). Le drapeau de La Haye et celui des Pays-Bas ont été placés au sein de la salle du Conseil municipal, suite à la motion et à la campagne de Rachid Guernaoui, un conseiller municipal de Hart voor Den Haag.
Rita Verdonk de Hart voor Den Haag devant les drapeaux
Rachid Guernaoui
(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/12/15/rit...
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Bade-Wurtemberg : l'AfD donnée à 15 %.
Allemagne. Bade-Wurtemberg. L’AfD, qui a obtenu 9,7 % lors des élections de 2021 pour le Parlement du Bade-Wurtemberg, est donnée à 15 %.
Grüne : écologistes
CDU : démocrates-chrétiens
SPD : sociaux-démocrates
AfD : nationalistes
FDP : libéraux
die Linke : post-communistes
Électeurs libres
Andere : autres
14:26 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Ni Berlusconi, ni Salvini n’ont la force de pouvoir mettre en difficulté l’alliance."
Italie. Revue de presse.
La presse italienne titre encore largement sur la finalisation de la loi de finances et ses dernières modifications, en vue de son approbation par le Parlement d’ici la fin de l’année : « De nouvelles limites pour le revenu de citoyenneté et pour le télétravail » - Le projet de loi a été renvoyé en Commission du budget car l’équilibre entre recettes et dépenses n’y était pas. Giorgetti (Ligue) affiche son irritation (Corriere della Sera), « Une loi budgétaire maladroite » - La majorité adopte par erreur un amendement à hauteur de 450 millions, mais non financé. Les frictions entre Frères d’Italie et les berlusconiens augmentent (La Repubblica), « Meloni détricote le revenu de citoyenneté » - Son versement sera réservé aux personnes ayant terminé leur parcours scolaire. Frictions entre Fdi et FI sur le bouclier fiscal (La Stampa), « Le télétravail sera prolongé uniquement pour les personnes fragiles » (Sole 24 Ore), « Revenu de citoyenneté : l’étau se resserre sur les fraudeurs » - La loi de finances au photofinish : revenu de citoyenneté, télétravail et bonus pour la rénovation des bâtiments (Il Messaggero). La visite d’Etat du président ukrainien V. Zelensky à Washington est aussi largement citée avec couverture photographique en Une : « Zelensky à Washington, Biden renouvelle son soutien » (Corriere), « Biden-Zelensky : le combat pour une paix juste » (La Repubblica) , « Des missiles Patriot pour Zelensky » (La Stampa).
PREMIER PLAN, Sole 24 Ore, de M. Mobili et G. Trovati, « Télétravail limité aux personnes fragiles, tour de vis sur le revenu de citoyenneté, voilà les changements apportés à la Loi de Finances » : « Le projet de Loi de Finances sera à nouveau soumis aujourd’hui à la Commission budgétaire au Parlement. Cinq erreurs ont en effet été identifiées et sont à éliminer. La plus flagrante était la mesure d’aides aux communes qui représentait 450 millions d’euros à destination des collectivités locales, alors qu’aucune ressource ne couvrait cette dépense. Cela devrait être la dernière embûche sur un chemin parlementaire qui s’est avéré plutôt accidenté. Les 2/3 du budget restent destinés aux mesures pour faire face à la hausse des coûts de l’énergie. Les derniers amendements apportés dans la nuit de mardi à mercredi restent anecdotiques. On note toutefois le changement de régime concernant le télétravail qui ne sera plus valable que pour les personnes fragiles, et ce jusqu’au 31 mars. Les parents d’enfants de moins de 14 ans ne seront plus concernés. Le revenu de citoyenneté fait quant à lui l’objet de plusieurs nouveautés, avec notamment la suppression du paramètre de la pertinence de l’emploi proposé en cas de refus d’une offre d’emploi qui débouchera donc automatiquement sur une suspension du revenu pour le bénéficiaire. Cette mesure est très discutée et a semblé surprendre la ministre du Travail elle-même qui annonce un décret sur la question pour janvier. En revanche, La dépénalisation de la fraude fiscale pour les fraudeurs adhérant à la ‘’trêve’’ a bien été abandonnée, mais le débat se poursuit et l’on risque d’en reparler en début d’année. La trêve s’étendra d’ailleurs à tous les impayés gérés par l’Agences des douanes. Le seuil de 1000€ pour le moratoire administratif des impayés fiscaux est aussi confirmé. Enfin on peut citer les aides immobilières pour les acquisitions de biens et les travaux que le gouvernement maintient. »
COULISSES, La Repubblica, de T. Ciriaco, G. Colombo et S. Mattera, « Bourdes, attaques et retards ; l’alerte des techniciens alors que le processus est bloqué, dénonçant un ‘’trop grand manque d’expérience’’ » : « On est passé très près de l’échec. Quatre semaines d’improvisation et d’erreurs qui ont suffi à mettre en alerte les plus hautes sphères techniques et institutionnelles du pays, qui ont vécu de longs jours d’inquiétude. C’est l’histoire de la Loi de Finances aux temps de la nouvelle droite de gouvernement. Il y a quelques jours encore, au ministère de l’Economie, quelque chose s’enraye et la majorité panique. Les techniciens sont écrasés par les délais pressants, et pas seulement à cause des élections fin septembre. Au ministère, tous les dirigeants sont nouveaux, ce sont des personnalités de référence et expérimentées mais aux prises avec une machine infernale et avec très peu de temps à disposition. Lors de passage de relais, Mario Draghi avait d’ailleurs conseillé à Giorgia Meloni, vu le peu de temps pour mettre sur pied le budget, de limiter les mesures économiques et de reporter les choix en la matière à début 2023. Le conseil n’est pas suivi et le résultat est explosif. Giorgetti et Meloni forment un tandem exclusif, le ministre centralise au maximum les décisions, le filtre politique manque cruellement, la Présidence du Conseil, fuyarde, se met en retrait et évite la médiation alors que les désaccords en interne se multiplient débouchant sur plusieurs cafouillages. Le manque d’expérience est observé à plusieurs niveaux. Au final, c’est la pulsion anti-technique de la droite au pouvoir qui domine. Pas seulement à travers les attaques contre la Banque d’Italie sur la question des paiements électroniques, mais aussi pour la bataille sur le Plan de Relance. Fratelli d’Italia a engagé une guérilla contre le directeur général du Trésor, que Giorgia Meloni entend bien remplacer malgré les résistances de Giorgetti. Enfin, il y a quelques jours le président du Parlement Lorenzo Fontana annonçait une action pour la régulation des lobbys qui pourraient concerner également les députés et les fonctionnaires. Ces derniers se sont sentis désavoués et cela n’a fait qu’ajouter à la confusion générale. »
ANALYSE, La Repubblica, S. Folli « Si la droite se laisse user par le pouvoir » : « Le gouvernement Meloni, fort de sa majorité solide après une longue série d’exécutifs faibles ou définis comme « techniques », avait une grande opportunité de montrer que les choses avaient changé, en reprenant la rhétorique souvent utilisée par la droite. Il était normal que les choix de l’alliance Fdi-FI-Ligue soient différents par rapport à un gouvernement de centre-gauche. La droite avait la possibilité de montrer une nouvelle stratégie, au vu de sa force parlementaire, en redonnant la centralité au Parlement qu’il ne fallait plus priver de ses fonctions. Or, ce que nous pouvons constater ces dernières heures est que cette opportunité n’a pas été saisie. Et c’est là un paradoxe, si l’on considère que la loi de Finances a obtenu dans son ensemble l’aval de l’UE, cette dernière n’ayant pas trop mis Rome en difficulté à l’exception de quelques remarques (comme sur la limite du paiement par carte). La coalition de droite a en revanche entamé un règlement de comptes. Les deux partis en crise de voix et d’idées, Forza Italia et la Ligue, ont tenté d’imposer une série d’amendements (comme le bouclier pénal pour les fraudeurs fiscaux) que Meloni a bien voulu accepter dans l’espoir qu’ils se révèlent ensuite impossibles à réaliser. Les fissures et les incompréhensions entre les alliés de droite commencent à faire surface et pour la première fois, l’image du gouvernement apparait affaiblie. Il est clair que ni Berlusconi ni Salvini n’ont pas la force de pouvoir mettre en difficulté l’alliance. Ils ne sauraient où aller. Cependant, ils ont inauguré la stratégie de l’érosion. Ils sont à la fois trop faibles pour aller en solitaire et encore trop forts pour s’aligner au leadership de Meloni sans broncher. La loi de finances, qui aurait pu représenter un succès pour la majorité, s’avère en fait un exploit négatif. En janvier, la Présidente du Conseil devra donner un élan à son gouvernement, si elle ne veut pas se faire consommer pour de vrai. Il y a encore une économie incertaine et des thématiques sur lesquelles repartir : la réforme de la fiscalité et celle de la justice. »
ARTICLE, Il Messaggero, d’U. Mancini, « ITA, le contrôle confié à Lufthansa à travers une augmentation de capital » : « Le gouvernement italien accélère sur la privatisation de la compagnie ITA, qui devrait se conclure d’ici la fin du mois. L’exécutif mise pour cela sur le colosse allemand Lufthansa. Hier en Conseil des ministres le décret régulant la vente de la compagnie a été modifié afin d’introduire la possibilité d’une ou plusieurs augmentations de capitale réservés, justement, au nouveau partenaire. Cette solution d’une augmentation de capital réservée était à l’étude depuis plusieurs semaines. Le montant n’a pas encore été fixé mais l’on parle d’une somme de 200 à 300 millions. L’actuel gouvernement abandonne ainsi la solution pensée à l’époque par Draghi qui comptait sur la cession des parts du ministère de l’Economie comme unique voie de privatisation. Le gouvernement affirme avoir un plan bien précis pour la compagnie, basé sur trois principes : le maintien des emplois existants puis leur augmentation progressive, le développement de lignes et du réseau international, la défense et la promotion du Made in Italy. L’ancrage auprès du principal aéroport romain, le Léonard de Vinci à Fiumicino, devra avoir un rôle central et être renforcé. Au moins dans un premier temps, Lufthansa sera minoritaire (environ 30%) mais il pourra augmenter sa part avec le temps, selon des étapes bien précises définies par le gouvernement italien. Si le mariage fonctionne, les Allemands conquerront le leadership sur le marché européen, dépassant le concurrent Air France-KLM. Le Ministère italien de l’Economie fait comprendre que des limites ont toutefois été fixées, en vue notamment de valoriser les 1,2 milliards que l’Etat italien a investi pour relancer ITA. L’alliance industrielle, fortement voulue par le ministre Giorgetti, représente un succès pour l’exécutif après des années d’attente et d’incertitudes. Le PDG Fabio Lazzerini affirme que les comptes de la compagnie sont en ordre et que ‘’pour la première fois, les recettes sont supérieures aux dépenses’’. Les Allemands se sont déjà dits favorables aux 1200 embauches déjà décidées et à l’augmentation de la flotte. »
ARTICLE, Il 24 Ore Sole, Carlo Marroni, « Tajani (Forza Italia) aux ambassadeurs : l'Union Européenne est l’étoile polaire de l'Italie » : « L'Europe représente l'étoile polaire de nos choix politiques. Elle représente notre futur et la meilleure opportunité pour protéger les citoyens italiens. L'objectif est d'avoir une présence plus forte en Europe et pour cela nous avons décidé d'augmenter notre nombre de représentants à Bruxelles (...). L'Italie est partie de l'Europe, nous sommes l'Europe" (Tajani). Il a beaucoup de dossiers de politique étrangère sur la table du gouvernement : le soutien à Ukraine, "toujours dans le but d'obtenir la paix", la question libyenne où l’Italie sera "fortement engagée", l’internationalisation des entreprises, qui est un instrument pour réduire "la dette publique'". Ainsi "l'objectif de la conférence est de dresser un tableau sur ce qu'on peut appeler un changement d’époque". Les Balkans sont aussi cardinaux : "ils représentent pour nous une opportunité, une nécessité et sont stratégiquement fondamentaux. C'est une zone qui borde notre pays, nous nous sommes battus pour que la Bosnie-Herzégovine puisse être candidate, et nous sommes favorables à accélérer les délais d’adhésion des pays des Balkans. L'Italie veut éviter que cette région devienne une "zone d'influence de pays extra-européens qui ont des intérêt divergents des nôtres"(référence implicite à la Chine). Nous voulons de ce soit une aire de stabilité et de progrès pour nos entreprises. Ainsi, l'Italie organisera deux business forum à Pristina et à Belgrade et une conférence sur les Balkans en janvier à Trieste. »
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, Guiseppe Sarcina, « L’Amérique unie sur l'Ukraine » : « Alors qu'était présente la peur que les Républicains, une fois obtenus la majorité à la chambre des députés, couperaient l’envoi d’armes, les États-Unis continueront à soutenir l’Ukraine en 2023. Ainsi le président va envoyer des missiles Patriot et le congrès met à disposition un fonds de 45 milliards, qui s'ajoute au paquet de 40 milliards voté le 19 mai dernier. Seule la droite Trumpienne et une partie de la gauche démocrate (Alexandra Ocasio Cortez, Bernie Sanders) poussent pour redimensionner l'aide à l'Ukraine, sans avoir cependant le poids pour changer les choix du Congrès. L'aide américaine a été complète : les États-Unis n'ont pas seulement envoyé des armes, ils ont aussi fourni des renseignements et réaliser des formations militaires. Cependant, des problèmes d'accès aux matières premières et produits manufacturés qui touchent maintenant un grand nombre d'activités n’épargnent pas le secteur de l'armement, et pourraient retarder de quelques mois les prochains envois d'armes. Il est ainsi normal que Zelensky choisissent les États-Unis pour sa première visite à l’étranger : "s'il a les mains sur le volant de la machine de guerre ukrainienne, c'est Biden qui contrôle le frein et accélérateur." De plus, bien qu'en considérant l'aide humanitaire, le soutien financier et économique, l'aide européenne dépasse celle des États-Unis (51,8 milliards contre 47,8), la priorité absolue, encore plus que l'envoi de 30 millions d’ampoules Led, ce sont les envois d'armes, et notamment les missiles Patriot. »
COMMENTAIRE, Il Foglio, P. Peduzzi « Biden et Zelensky bâtissent notre défense collective » : « Quand Biden est arrivé à la Maison Blanche, il avait dit qu’il serait plus facile de réparer le monde que les Etats-Unis. Il n’imaginait pas l’énorme plaie que l’agression de Poutine en Ukraine aurait provoqué. Toutefois le Président américain a obtenu un énorme succès en termes d’unité internationale. Or, son pays est encore fortement divisé et c’est pour cette raison que le Congrès s’est dépêché de voter le dernier paquet d’aides à l’Ukraine. En janvier, la nouvelle majorité républicaine pourrait changer d’attitude. La visite de Zelensky à Washington a comme but de rappeler que le soutien fourni pour se défendre de la Russie renforce la sécurité de tous et qu’une victoire sur la Russie renforcera non seulement l’Ukraine mais tout l’Occident. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, Claudio Graziano, Président du Comité militaire de l'Union européenne « L'Europe de l'énergie » : « C'est la population ukrainienne, en étant obligé de passer l'hiver dans des conditions dramatiques, qui va payer le prix de la stratégie bombardements russe. La situation est si grave que le gouvernement a chargé le ministère de l’énergie de fixer des priorités pour la fourniture d’électricité. Les infrastructures critiques et les hôpitaux sont premiers sur la liste, puis viennent les entreprises du complexe militaro-industriel, puis les entreprises qui produisent des biens d'importance stratégique, et enfin le secteur de l’habitat. L'accord sur la réglementation du marché du gaz est un reflet d'une prise de conscience d'une "energy weaponization". De plus, la transition énergétique représente une priorité stratégique pour notre pays et l'Union Européenne. La décision de réaliser une ligne électrique entre l'Italie et la Tunisie, qui sera un nouveau corridor énergétique entre la France et l'Afrique, s'inscrit dans cette direction. Ainsi le conflit ukrainien force Bruxelles à se focaliser sur l'Afrique et la Méditerranée. Les futurs de l'Europe et de l'Afrique, qui devrait avoir plus de 4 milliards d'habitants en 2100, sont liés. Ainsi, seule une série de plans de développement pourront permettre à la population de faire face aux défis que sont la pauvreté, le changement climatique, la montée de la Chine... L'Italie, pont naturel entre l'Europe et l'Afrique, pourrait ainsi devenir un hub énergétique. »
ENTRETIEN, La Stampa, de Mateuz Morawiecki, Premier ministre polonais, « Giorgia et moi, nous changerons l’Europe. Le pouvoir ne peut plus être toujours détenu par les mêmes pays forts » par Uski Audino : « [Sur les points communs avec Giorgia Meloni] « Il faut une Europe des patries plus qu’un super Etat européen : nous pourrions tous les deux souscrire à ce postulat. Les Polonais et les Italiens en ont marre des diktats de la bureaucratie européenne et veulent une vraie démocratie. Nous voulons rénover l’UE en revenant à ses principes fondateurs. Avec Meloni, nous défendons aussi l’Ukraine avec une vision réaliste de la menacé représentée par la Russie, dont la politique ne menace pas que Kiev, mais toute l’Europe. Nous faisons face à un choix entre la vraie solidarité entre Etats égaux et un seul super Etat où les cartes gagnantes ne sont détenues en réalité que par les plus grands pays, laissant les autres de côté. Si l’UE devient un simple moyen pour satisfaire les ambitions des acteurs les plus forts, au mieux elle isolera les Etats plus faibles et dans le pire des cas, elle peut conduire à la désintégration du projet européen. On peut relever par exemple que si l’Allemagne dirigeait aujourd’hui l’UE, il n’y aurait pas de position ferme face à la Russie. Nous payons déjà très cher pour les erreurs de la politique allemande du passé, mais si Berlin décidait de tout, le prix à payer en serait plus élevé. Les différences entre pays ne sont pas un argument justifiant d’ignorer les intérêts des Etats membres, et encore moins l’autonomie de l’ensemble de l’Union (comme dans le cas du gaz russe à prix réduit, qui aurait pu être une bénédiction pour l’Allemagne mais une malédiction pour toute l’Europe). [Sur le passage à la majorité qualifiée] Soit il y a la règle de l’unanimité, soit c’est la tyrannie du plus fort. Il n’y a pas d’autre option. La règle de l’unanimité ne s’applique pas sur les secteurs que nous avons décidé de mettre en commun. Ceux qui poussent pour la fin de l’unanimité veulent valoriser leurs propres intérêts. Au lieu de convaincre, il est plus facile de bloquer les autres par une simple majorité. Alors les Etats plus petits seront poussés à chercher des « parrains » politiques qui s’occupent de leurs intérêts. Abandonner l’unanimité, c’est ouvrir la porte au clientélisme politique. Sur l’immigration, il faut rappeler qu’il y a quelques mois, après la provocation de la Russie et de la Biélorussie, des milliers de migrants voulaient entrer illégalement dans l’UE et ont été conduits à la frontière polonaise, pas pour rester en Pologne mais aller plus à l’Ouest. C’était notre devoir de les bloquer à la frontière et de renvoyer dans leur pays ceux qui parvenaient à entrer. Nous l’avons fait car nous prenons au sérieux la protection des frontières extérieures de l’UE. Sur l’affaire du Qatar au Parlement européen, c’est un énorme scandale. Le déficit démocratique dont on parle depuis longtemps devient un déficit de l’état de droit. Il faut que le Parlement fasse la lumière au plus vite. Sur l’Ukraine, nous devons tout faire pour l’aider, car si elle tombe, Moscou aura le champ libre pour conquérir l’Europe. L’UE doit se préparer à cette éventualité, malheureusement, les réactions de certains pays européens, surtout ceux qui ont les moyens et ressources pour aider efficacement l’Ukraine, semblent trop réservées. »
Mateuz Morawiecki
ENTRETIEN, La Repubblica, de Zbigniew Rau (PiS), ministre des Affaires étrangères polonais « L’Italie est notre allié mais sur les migrants en Europe nous ne changerons pas d’avis » : « Une perspective exceptionnelle pour un partenariat stratégique profond s’ouvre pour la Pologne et pour l’Italie. Nous partageons une approche commune aux défis stratégiques que l’Europe doit affronter. Nous considérons l’Italie en tant que partenaire important dans l’UE et dans l’Otan. L’Italie s’est montrée être un partenaire solide : pour nous il y a sans doute un terrain de coopération allant de l’aide à l’Ukraine à la politique de sécurité, dans le domaine de l’Otan comme au niveau bilatéral. Avec le nouveau gouvernement italien, nous regardons la question migratoire de manière semblable. Nous voulons faire une distinction claire entre le problème des réfugiés fuyant une guerre et celui de l’immigration économique. Nous estimons toutefois que la redistribution n’est pas une solution efficace et qu’il faille se concentrer principalement sur l’aide aux pays d’origine. Q. La Pologne a encore un contentieux avec Bruxelles sur l’Etat de droit. Comment allez-vous recevoir les requêtes de la Commission et de la Court Européenne ? Nos discussions avec la Commission concernent ses interventions qui vont au-delà des compétences qui lui sont attribuées par les traités. Cela est très embarrassant, car les autorités publiques polonaises peuvent fournir des explications mais ne peuvent accepter aucune directive de la Commission européenne sur des questions dont elle n’a pas compétence selon les traités, car cela voudrait dire aller contre l’état de droit. La question de l’organisation du système judiciaire relève exclusivement des Etats membres. »
Zbigniew Rau
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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L'AfD est donnée premier parti de Saxe à 31 %.
Allemagne. Saxe. L'AfD est donnée premier parti de Saxe à 31 %.
(Lors des élections pour le Parlement de Saxe de 2019, l'AfD avait obtenu 27,5 % et la CDU 32,1 %.)
CDU : démocrates-chrétiens
AfD : nationalistes
die Linke : post-communistes
SPD : sociaux-démocrates
Grüne : écologistes
FDP : libéraux
Andere : autres
01:07 | Lien permanent | Commentaires (0)
21/12/2022
"Bras-de-fer entre Meloni et Forza Italia." et "L’Opa lancée par Bossi contre Salvini."
Italie. Revue de presse.
La finalisation de la loi de finances, qui devrait être présentée au Parlement ce vendredi, fait toujours les gros titres de la presse italienne. Les journaux relèvent dans l’ensemble une « course contre la montre » dans un climat de « confusion » au sein même de la majorité sur certaines mesures financières : « Loi de finances, dernière ligne droite dans le chaos » - Les partis sont encore divisés sur les amendements. La proposition de moratoire pour les fraudeurs fiscaux a été retirée (Corriere della Sera), « Stop à la norme qui sauvait les fraudeurs fiscaux» - La menace d’obstruction jusqu'au bout de l’opposition fait jeter l’éponge sur la proposition sur les délits fiscaux proposée par Forza Italia. Le bonus pour les jeunes de 18 ans sera modifié (la Repubblica), « Budget, frictions au sein du gouvernement » - La norme en faveur des fraudeurs fiscaux a été retirée » - La majorité est divisée. Le vote de confiance aura lieu vendredi (La Stampa), « La dernière ligne droite pour la loi de finances » (Sole 24 Ore), « Le bonus pour les jeunes âgés de 18 ans sera attribué selon le mérite » - Le fonds pour le soutien psychologique est maintenu, le « bouclier pénal » a été retiré (Il Messaggero), « La confusion totale » (Fatto Quotidiano). La visite du président ukrainien V. Zelensky à Washington et la décision du gouvernement afghan d’interdire l’accès des femmes à l'université sont également citées en Unes.
Les JT couvrent essentiellement la finalisation de la loi de finances, avec la réunion du conseil des ministres, la visite à Washington du président ukrainien V. Zelensky, et la décision d’E. Musk de quitter son poste de PDG de Twitter.
COULISSES, Corriere della Sera, F. Verderami : « Le bras-de-fer entre Meloni et Forza Italia, et la crainte que tout tombe à l’eau » : « Cela fait des jours que les comptes politiques et les comptes publics n’arrivent pas à s’accorder. Hier, le gouvernement, qui avait promis une présentation devant la Commission du Budget à 14h, a encore une fois demandé de reporter le rendez-vous à 17h. Ainsi, sous l’effet des usages parlementaires et des délais techniques dont les services de la Chambre ont besoin, le vote final sur la loi de finances est prévu la veille de Noël, à l’aube. Le vice-ministre de l’Economie Leo attribue la responsabilité de l’impasse aux parlementaires : ‘’chacun veut présenter un amendement, comment devons-nous expliquer que nous n’avons pas un sou ?‘’. Mais le problème ne peut venir uniquement de là. Finalement, les oppositions n’ont pas dressé de barricades ; mais les vétérans du parlement, qui ont plusieurs lois de finances à l’actif, ont, cette année, remarqué un fait sans précédent : les experts du ministère de l’Economie et des comptes publics, qui normalement passent des journées entières dans la salle de la Commission du Budget, n’étaient pas présents ces jours-ci. Et, à la Chambre des Députés, aucun amendement n’a été voté. La raison est peut-être liée aux tensions entre Meloni et Forza Italia, qui insistait pour insérer un moratoire sur les infractions fiscales. ‘’ Ce climat n’est pas favorable ‘’ affirme un dirigeant important de la majorité. La rave-party dans la majorité se termine en fin d’après-midi quand un représentant de Forza Italia, Pella, qui est parmi les rédacteurs du texte de la loi de finances, annonce que ‘’il n’y a aucun amendement sur un moratoire fiscal ‘’. L’opposition, qui était prête à utiliser l’arme de l’obstructionnisme, fête sa victoire. Mais la vraie gagnante de ce bras-de-fer est bien Giorgia Meloni. »
COULISSES, La Stampa, d’A. Barbera et F. Olivo, « La majorité est en panne » : « Fratelli d’Italia contre Forza Italia, gouvernement contre parlement. La première Loi de Finances du gouvernement Meloni sera bien approuvée avant l’échéance du 31 décembre mais laissera un goût amer au sein de la majorité. L’ambiance hier au Parlement était très mauvaise. Le retard accumulé était tel qu’on évoquait un possible vote jusqu’à samedi, jour du réveillon de Noël. Une accélération a donc été décidée avec un vote de confiance vendredi à partir de 11h. Giorgia Meloni savait que l’approbation du budget serait difficile mais ne s’attendait pas à devoir rejeter certaines fautes sur des membres du gouvernement. C’est par exemple ce qui est arrivé au vice-ministre de la Justice, Francesco Paolo Sisto de Forza Italia, sur la dépénalisation des délits fiscaux qui s’est vu attribuer toute la responsabilité de cette proposition. La vérité est toute autre : la piste d’une amnistie qui aurait accompagné la ‘’trêve fiscale’’ pour les fraudeurs été étudiée au ministère de l’Economie depuis un mois pour le vice-ministre des Finances Maurizio Leo de Fratelli d’Italia. La motivation était bien précieuse : la pénalisation aurait dissuadé les grands fraudeurs de restituer les sommes dues. C’est la Présidence de la République qui, alors que Giorgia Meloni et Giancarlo Giorgetti (Ligue) étaient à Bali pour le G20, avait bloqué ces mesures. Jusqu’alors Giorgetti, mal rôdé en matière de fiscalité, avait laissé toute latitude au vice-ministre Leo pour faire une proposition. Giorgetti n’entend pas servir de paratonnerre pour les problèmes de la majorité et s’est agacé du zèle de Lorenzo Fontana, Président de la Chambre, et membre, lui aussi, de la Ligue. Ce dernier avait demandé que les amendements du gouvernement soient subdivisés par thèmes. Giorgetti s’est ensuite à nouveau agacé face aux demandes persistantes de Forza Italia pour de nouvelles modifications, ralentissant sensiblement les démarches pour obtenir un accord au parlement sur le projet de Loi de Finances. L’opposition pourrait en profiter pour jouer la carte de l’obstructionnisme mais ne le fait pas pour au moins deux raisons : ne pas servir d’excuse parfaite à un éventuel échec du gouvernement et espérer amadouer le gouvernement afin d’obtenir certaines mesures. Mais le Troisième Pôle s’est distingué en renonçant aux 15 millions d’euros que représentaient leurs propositions de modifications, pour protester contre le procédé laborieux de la majorité. Si tout se passe comme prévu, le Sénat se réunira le 27 décembre pour voter le texte (sans amendement possible) et ce avant la traditionnelle conférence de presse de fin d’année fixée pour le 29 décembre. »
Maurizio Leo et Giorgia Meloni
Lorenzo Fontana
COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « L’Opa lancée par Bossi contre Salvini, les dangers pour la Ligue et la Lombardie » : « La rencontre entre Umberto Bossi (Ligue) et le président de la région Lombardie Attilio Fontana (Ligue), qui s’apprête à briguer un second mandat, n’a rien d’amical. Même si Bossi assure vouloir le soutenir et créer une sorte de rempart pour les transfuges léguistes partant vers d’autres partis, l’action de l’ancien dirigeant lombard est un véritable défi lancé à Matteo Salvini (Ligue). L’opération hostile s’explique par son intention de présenter le mouvement « Comité du Nord » comme liste autonome et distincte de la coalition de droite en Lombardie. Bossi veut vider le parti en en récupérant les voix et laisser ainsi les électeurs décider du sort de la Ligue. C’est donc un défi ouvert à celui qui prendra le plus de voix, sans lancer de guerre interne au sein du parti. On pourrait parler de variant d’une scission. Il revient maintenant à Matteo Salvini de se prononcer, alors qu’il fait face à un dilemme. S’il accepte la décision de Bossi, il risque une OPA populaire directement dans les bureaux de vote. S’il fait barrage, il pourrait mettre en danger la victoire de Fontana aux prochaines élections régionales en Lombardie. C’est un choix qui n’est pas des plus aisés et qui se fera d’ici la fin de l’année, avec à l’appui les sondages et les éventuelles marges de tranquillité. Il est clair qu’Attilio Fontana serait tenté par l’offre de Bossi, même si dangereuse, car il craint que le « non » de Salvini puisse favoriser une hémorragie de voix vers le Troisième pôle et donc vers son adversaire, Laetitia Moratti. Salvini, pour sa part, relativise la question en qualifiant de « transfuges » les auteurs de cette stratégie sécessionniste et fait savoir qu’il préfère déléguer le choix au secrétaire régional car il aurait « 30 milliards d’euros à gérer, c’est un sujet local’’. Ce qui n’est pas vrai. Pour la Ligue, la Lombardie vaut autant que Rome. Quoi qu’il arrive, l’action de Bossi représente un test potentiellement explosif pour la coalition de droite et pour la Ligue. Le « Senatur » veut ramener à tout prix le Nord là où la Ligue est née, ce Nord qui lui préfère aujourd’hui le parti de Meloni. Mais quel sera le prix de ce défi ? »
Le président de la région Lombardie Attilio Fontana (à gauche) et Umberto Bossi (à droite)
Comité Nord d'Umberto Bossi
Le site Internet du Comité Nord : https://comitatodelnord.info/
ARTICLE, La Repubblica, P.Brera, « L'Université interdite aux femmes afghanes, la dernière promesse trahie des Talibans » : « Le ministère de l’éducation supérieure a annoncé l'interdiction d’accès des femmes aux "universités publiques et privées jusqu'à communication contraire". Ce choix, conforme aux promesses faites à leurs soldats qui ont combattu dans les montagnes, réduit à zéro les espérances d'allègement des interdictions, et met fin à l'accès des femmes à l'université, lequel était déjà devenu difficile, limité à quelques universités privées. Il s'additionne à l'obligation de voile intégral décidée en mai, et à la fermeture des écoles pour les filles décidée en mars. Si le département d’État a répondu qu'il y aura des conséquences, c'est en réalité un échec pour la communauté internationale qui avait essayé de lier l'aide financière avec le respect la condition féminine. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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Espagne : Vox est donné à 16,8 %.
Espagne. Vox est donné troisième parti du pays à 16,8 % au sein d’un sondage IMOP. Les conservateurs du Parti Populaire sont donnés à 29,4 % et les socialistes du PSOE à 27,2 %.
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20/12/2022
Peter Skaarup sera président du groupe des députés des Démocrates danois.
Danemark. Peter Skaarup sera président du groupe des députés des Démocrates danois. Il a occupé le même poste pendant plusieurs années au sein du Parti du Peuple danois.
8 des 14 députés des Démocrates danois ont été autrefois élus députés sur les lites du Parti du Peuple danois.
Peter Skaarup
(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/11/02/dan...)
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Le Parti du Progrès chute dans les sondages.
Norvège. Alors qu’en septembre le Parti du Progrès obtenait en moyenne 14 % dans les sondages, il est en décembre donné en moyenne à 11,6 %. Le parti n’a pas engrangé de voix sur ce qui semble être le problème principal en ce moment : l'augmentation spectaculaire de la pauvreté et des files d'attente pour la nourriture. Cela, alors qu’il s’est transformé d’un parti libéral en un parti social sous la houlette de sa dirigeante Silvy Listhaug.
Silvy Listhaug
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Le chef de file des députés des Démocrates suédois prend part à une conférence de presse aux côtés du ministre de l'Immigration.
Suède. Le vice-président du parti Démocrates suédois et chef de file des députés Henrik Vinge a pris part à une conférence de presse, ce jeudi 16 décembre 2022, aux côtés du ministre de l'Immigration de centre-droit :
https://www.euractiv.fr/section/migrations/news/lextreme-...
Henrik Vinge
20:18 | Lien permanent | Commentaires (0)