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21/12/2022

"Bras-de-fer entre Meloni et Forza Italia." et "L’Opa lancée par Bossi contre Salvini."

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Italie. Revue de presse.

La finalisation de la loi de finances, qui devrait être présentée au Parlement ce vendredi, fait toujours les gros titres de la presse italienne. Les journaux relèvent dans l’ensemble une « course contre la montre » dans un climat de « confusion » au sein même de la majorité sur certaines mesures financières : « Loi de finances, dernière ligne droite dans le chaos » - Les partis sont encore divisés sur les amendements. La proposition de moratoire pour les fraudeurs fiscaux a été retirée (Corriere della Sera), « Stop à la norme qui sauvait les fraudeurs fiscaux» - La menace d’obstruction jusqu'au bout de l’opposition fait jeter l’éponge sur la proposition sur les délits fiscaux proposée par Forza Italia. Le bonus pour les jeunes de 18 ans sera modifié (la Repubblica), « Budget, frictions au sein du gouvernement » - La norme en faveur des fraudeurs fiscaux a été retirée » - La majorité est divisée. Le vote de confiance aura lieu vendredi (La Stampa), « La dernière ligne droite pour la loi de finances » (Sole 24 Ore), « Le bonus pour les jeunes âgés de 18 ans sera attribué selon le mérite » - Le fonds pour le soutien psychologique est maintenu, le « bouclier pénal » a été retiré (Il Messaggero), « La confusion totale » (Fatto Quotidiano). La visite du président ukrainien V. Zelensky à Washington et la décision du gouvernement afghan d’interdire l’accès des femmes à l'université sont également citées en Unes.

Les JT couvrent essentiellement la finalisation de la loi de finances, avec la réunion du conseil des ministres, la visite à Washington du président ukrainien V. Zelensky, et la décision d’E. Musk de quitter son poste de PDG de Twitter.

COULISSES, Corriere della Sera, F. Verderami : « Le bras-de-fer entre Meloni et Forza Italia, et la crainte que tout tombe à l’eau » : « Cela fait des jours que les comptes politiques et les comptes publics n’arrivent pas à s’accorder. Hier, le gouvernement, qui avait promis une présentation devant la Commission du Budget à 14h, a encore une fois demandé de reporter le rendez-vous à 17h. Ainsi, sous l’effet des usages parlementaires et des délais techniques dont les services de la Chambre ont besoin, le vote final sur la loi de finances est prévu la veille de Noël, à l’aube. Le vice-ministre de l’Economie Leo attribue la responsabilité de l’impasse aux parlementaires : ‘’chacun veut présenter un amendement, comment devons-nous expliquer que nous n’avons pas un sou ?‘’. Mais le problème ne peut venir uniquement de là.  Finalement, les oppositions n’ont pas dressé de barricades ; mais les vétérans du parlement, qui ont plusieurs lois de finances à l’actif, ont, cette année, remarqué un fait sans précédent : les experts du ministère de l’Economie et des comptes publics, qui normalement passent des journées entières dans la salle de la Commission du Budget, n’étaient pas présents ces jours-ci. Et, à la Chambre des Députés, aucun amendement n’a été voté. La raison est peut-être liée aux tensions entre Meloni et Forza Italia, qui insistait pour insérer un moratoire sur les infractions fiscales. ‘’ Ce climat n’est pas favorable ‘’ affirme un dirigeant important de la majorité. La rave-party dans la majorité se termine en fin d’après-midi quand un représentant de Forza Italia, Pella, qui est parmi les rédacteurs du texte de la loi de finances, annonce que ‘’il n’y a aucun amendement sur un moratoire fiscal ‘’. L’opposition, qui était prête à utiliser l’arme de l’obstructionnisme, fête sa victoire. Mais la vraie gagnante de ce bras-de-fer est bien Giorgia Meloni. » 

COULISSES, La Stampa, d’A. Barbera et F. Olivo, « La majorité est en panne » : « Fratelli d’Italia contre Forza Italia, gouvernement contre parlement. La première Loi de Finances du gouvernement Meloni sera bien approuvée avant l’échéance du 31 décembre mais laissera un goût amer au sein de la majorité. L’ambiance hier au Parlement était très mauvaise. Le retard accumulé était tel qu’on évoquait un possible vote jusqu’à samedi, jour du réveillon de Noël. Une accélération a donc été décidée avec un vote de confiance vendredi à partir de 11h. Giorgia Meloni savait que l’approbation du budget serait difficile mais ne s’attendait pas à devoir rejeter certaines fautes sur des membres du gouvernement. C’est par exemple ce qui est arrivé au vice-ministre de la Justice, Francesco Paolo Sisto de Forza Italia, sur la dépénalisation des délits fiscaux qui s’est vu attribuer toute la responsabilité de cette proposition. La vérité est toute autre : la piste d’une amnistie qui aurait accompagné la ‘’trêve fiscale’’ pour les fraudeurs été étudiée au ministère de l’Economie depuis un mois pour le vice-ministre des Finances Maurizio Leo de Fratelli d’Italia. La motivation était bien précieuse : la pénalisation aurait dissuadé les grands fraudeurs de restituer les sommes dues. C’est la Présidence de la République qui, alors que Giorgia Meloni et Giancarlo Giorgetti (Ligue) étaient à Bali pour le G20, avait bloqué ces mesures. Jusqu’alors Giorgetti, mal rôdé en matière de fiscalité, avait laissé toute latitude au vice-ministre Leo pour faire une proposition. Giorgetti n’entend pas servir de paratonnerre pour les problèmes de la majorité et s’est agacé du zèle de Lorenzo Fontana, Président de la Chambre, et membre, lui aussi, de la Ligue. Ce dernier avait demandé que les amendements du gouvernement soient subdivisés par thèmes. Giorgetti s’est ensuite à nouveau agacé face aux demandes persistantes de Forza Italia pour de nouvelles modifications, ralentissant sensiblement les démarches pour obtenir un accord au parlement sur le projet de Loi de Finances. L’opposition pourrait en profiter pour jouer la carte de l’obstructionnisme mais ne le fait pas pour au moins deux raisons : ne pas servir d’excuse parfaite à un éventuel échec du gouvernement et espérer amadouer le gouvernement afin d’obtenir certaines mesures. Mais le Troisième Pôle s’est distingué en renonçant aux 15 millions d’euros que représentaient leurs propositions de modifications, pour protester contre le procédé laborieux de la majorité. Si tout se passe comme prévu, le Sénat se réunira le 27 décembre pour voter le texte (sans amendement possible) et ce avant la traditionnelle conférence de presse de fin d’année fixée pour le 29 décembre. »

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Maurizio Leo et Giorgia Meloni

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Lorenzo Fontana

COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « L’Opa lancée par Bossi contre Salvini, les dangers pour la Ligue et la Lombardie » : « La rencontre entre Umberto Bossi (Ligue) et le président de la région Lombardie Attilio Fontana (Ligue), qui s’apprête à briguer un second mandat, n’a rien d’amical. Même si Bossi assure vouloir le soutenir et créer une sorte de rempart pour les transfuges léguistes partant vers d’autres partis, l’action de l’ancien dirigeant lombard est un véritable défi lancé à Matteo Salvini (Ligue). L’opération hostile s’explique par son intention de présenter le mouvement « Comité du Nord » comme liste autonome et distincte de la coalition de droite en Lombardie. Bossi veut vider le parti en en récupérant les voix et laisser ainsi les électeurs décider du sort de la Ligue. C’est donc un défi ouvert à celui qui prendra le plus de voix, sans lancer de guerre interne au sein du parti. On pourrait parler de variant d’une scission. Il revient maintenant à Matteo Salvini de se prononcer, alors qu’il fait face à un dilemme. S’il accepte la décision de Bossi, il risque une OPA populaire directement dans les bureaux de vote. S’il fait barrage, il pourrait mettre en danger la victoire de Fontana aux prochaines élections régionales en Lombardie. C’est un choix qui n’est pas des plus aisés et qui se fera d’ici la fin de l’année, avec à l’appui les sondages et les éventuelles marges de tranquillité. Il est clair qu’Attilio Fontana serait tenté par l’offre de Bossi, même si dangereuse, car il craint que le « non » de Salvini puisse favoriser une hémorragie de voix vers le Troisième pôle et donc vers son adversaire, Laetitia Moratti. Salvini, pour sa part, relativise la question en qualifiant de « transfuges » les auteurs de cette stratégie sécessionniste et fait savoir qu’il préfère déléguer le choix au secrétaire régional car il aurait « 30 milliards d’euros à gérer, c’est un sujet local’’. Ce qui n’est pas vrai. Pour la Ligue, la Lombardie vaut autant que Rome. Quoi qu’il arrive, l’action de Bossi représente un test potentiellement explosif pour la coalition de droite et pour la Ligue. Le « Senatur » veut ramener à tout prix le Nord là où la Ligue est née, ce Nord qui lui préfère aujourd’hui le parti de Meloni. Mais quel sera le prix de ce défi ? »

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Le président de la région Lombardie Attilio Fontana (à gauche) et Umberto Bossi (à droite)

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Comité Nord d'Umberto Bossi

Le site Internet du Comité Nord : https://comitatodelnord.info/

ARTICLE, La Repubblica, P.Brera, « L'Université interdite aux femmes afghanes, la dernière promesse trahie des Talibans » : « Le ministère de l’éducation supérieure a annoncé l'interdiction d’accès des femmes aux "universités publiques et privées jusqu'à communication contraire". Ce choix, conforme aux promesses faites à leurs soldats qui ont combattu dans les montagnes, réduit à zéro les espérances d'allègement des interdictions, et met fin à l'accès des femmes à l'université, lequel était déjà devenu difficile, limité à quelques universités privées. Il s'additionne à l'obligation de voile intégral décidée en mai, et à la fermeture des écoles pour les filles décidée en mars. Si le département d’État a répondu qu'il y aura des conséquences, c'est en réalité un échec pour la communauté internationale qui avait essayé de lier l'aide financière avec le respect la condition féminine. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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