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30/11/2022

"Piantedosi prépare le décret sur les arrivées légales de migrants et pour les emplois."

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Italie. Revue de presse.

Le projet de budget présenté par le gouvernement fait toujours l’objet des unes de la presse italienne, notamment autour des consultations qui se sont tenues hier avec le troisième pôle et les messages du président de la République Sergio Mattarella appelant à ce que le PNRR ne soit pas modifié  : « Budget, la course contre la montre pour obtenir l’approbation » (Corriere della Sera), « Calenda (terzo polo) parle avec Meloni et demande à ce que Forza Italia ne sabote pas les efforts de la présidente du Conseil » (Repubblica). « Evasion fiscale : la présidence de la République dit stop » (Stampa), « Pour les paiements par carte, l’obligation à partir de 60 euros restera dans le texte. Pour le Quirinal, il ne faut pas arrêter les efforts sur l’évasion fiscale » (Messaggero). Les suites de la démission du conseil d’administration de la Juventus sont toujours présentes en une, avec la nomination d’un nouveau président, Ferrero, et les révélations sur le bilan du club : « Juventus, 700 millions gâchés en cinq ans » (Sole 24 Ore).

Les JT couvrent essentiellement les annonces du gouvernement sur la loi des Finances ; les déclarations du Président Mattarella sur la lutte contre l’évasion fiscale ; les opérations de secours sur l’île d’Ischia où on compte encore 4 personnes disparues à la suite du glissement de terrain survenu samedi dernier.  

ARTICLE, Corriere della Sera, « Pour Mattarella, “la lutte contre l'évasion est essentielle. Le texte du PNRR ne changera pas" par Marzio Breda : « »Il ne fait aucun doute que le problème de l'évasion fiscale est grave pour tout pays et il l'est de manière particulière pour l'Italie. En fait, beaucoup a été fait, et dans le plan national de relance et de résilience, c'est un thème qui est très concrètement souligné. Il s'agit d'un chapitre déjà défini avec l'Union européenne et rien n'indique qu'il sera modifié". Le président Mattarella ne veut pas s’en prendre aux engagements pris par le Palazzo Chigi avec l'UE. De plus, hier encore, il a signé l'autorisation de présenter le projet de loi budgétaire au Parlement, même si le résultat final dépendra des assemblées. Ces propos sont d’ailleurs la seule référence à la politique intérieure qu’il se permet lors de la première étape de sa visite d'État en Suisse, au cours duquel il a tenu un discours très ferme en soutien de Kiev, pendant qu'à Rome le gouvernement étudie un décret ad hoc pour refinancer les aides militaires. C'est une nouvelle étape, dans cette épreuve de force, qui trouve les oppositions nationales réticentes.  C'est un effort qui ne doit pas être interrompu, prévient le président. "Aujourd'hui, le paysage international est gravement affecté et blessé par une guerre qui nous ramène à la pire époque de l'impérialisme et du nationalisme, et représente une profonde rupture des normes et des principes juridiques qui ont donné corps au système multilatéral". C'est pourquoi, face à la "menace que représente la Russie pour la paix et la sécurité", il ressent l'urgence d'appeler "de la part de toutes les démocraties, en particulier celles d'Europe, à un nouvel élan d'unité et de cohésion".

PREMIER PLAN, Il Messaggero, F. Malfetano : «Possibilité de paiement par carte bancaire obligatoire à partir de 60 euros. Mattarella rassure l’UE : ‘ Beaucoup d’avancées pour lutter contre l’évasion fiscale » : « Depuis Berne où il se trouve en visite officielle, le Président de la République a voulu préciser que la lutte contre l’évasion fiscale reste un thème prioritaire dans le cadre du PNRR italien. Mattarella semble vouloir lancer un appel également au gouvernement. L’objectif serait de ne pas attirer davantage l’attention de Bruxelles, le jour où le seuil obligatoire pour le paiement par carte bancaire rehaussé à 60 euros est officiellement inscrit dans la loi de Finances, et après la mesure fixant la limite au paiement en espèces à 5 000 euros. Bruxelles devra maintenant évaluer si ces normes sont en contradiction, ou pas, avec les engagements contre l’évasion fiscale que Rome a pris dans le cadre du PNRR. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de L. De Cicco, « Entre Calenda et Meloni, une tentative de discussion en vue d’une entente ; un budget de 400 millions d’euros pour [les amendements de] la majorité » : « L’entrevue s’est bien passée, affirment les deux parties, laissant présager que la collaboration se poursuivra. Pas seulement sur la Loi de Finances ; Carlo Calenda se dit disponible à apporter une contribution également sur d’autres dossiers, comme sur la question de l’autonomie des régions ou des abus de pouvoir. Pendant ce temps, Forza Italia gronde d’agacement. Les deux principaux concernés démentent la rumeur qui circule depuis plusieurs semaines : le Troisième pôle veut créer un appui centriste en mesure de remplacer le parti de Berlusconi. ‘’Non nous ne jouerons pas le rôle de béquille, personne ne nous l’a demandé et nous n’accepterions pas’’. Il y aurait toutefois un terrain d’entente sur plusieurs points. Azione et Italia Viva ont proposé de revenir à l’ancien modèle du revenu d’inclusion géré par les communes, plutôt que de supprimer purement et simplement le revenu de citoyenneté ; d’introduire un prix-plafond sur le gaz plutôt que de recourir au crédit d’impôt ; de rétablir la mission Italia Sûre pour faire face aux risques hydrogéologiques. Ils auraient également discuté du projet Industrie 4.0, de bourses d’étude pour les jeunes, de remplacer les appels d’offres qui stagnent par des mesures incitatives financées par les fonds du PNRR. ‘’Meloni n’a pas dit oui à tout mais a dit qu’elle allait réfléchir à nos propositions’’ raconte un parlementaire du Troisième pôle ayant pris part à la rencontre, à laquelle était également présent le ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti. En revanche, l’augmentation des fonds dans le secteur de la Santé ne semble pas faire l’objet de la même entente, bien que des déclarations des deux côtés soulignent les convergences possibles. Ces discussions pourront d’ores et déjà aboutir sur des amendements du projet de Loi de Finances, avant de se poursuivre sur d’autres sujets. Forza Italia est inquiète, d’autant plus qu’à l’issue de la rencontre Calenda a accusé Berlusconi de ‘’saboter’’ le gouvernement. Les ténors du parti ne manquent pas de répliquer, de Licia Ronzulli et Alessandro Cattaneo, chefs de groupe aux Chambres, Maurizio Gasparri ou encore Giorgio Mulè s’en prennent directement à Calenda. Si Meloni accepte l’appui de Calenda c’est notamment parce que le Budget doit être approuvé dans des temps records. Un retard entacherait le mandat de la Présidente du Conseil qui ne dissimule pas son inquiétude et demande aux siens de limiter autant que possible les amendements. Elle fixe des limites : la majorité pourra se répartir des mesures pour un maximum de 400 millions d’euros et un amendement par député maximum, soit 400 en tout. Le 7 décembre, elle rencontrera les syndicats. Calenda promet qu’ils ne feront pas d’obstructionnisme pour entraver le gouvernement. Mais Meloni semble s’inquiéter davantage de sa propre majorité. »

ARTICLE, Il Sole 24 Ore, « Ita, l’hypothèse du recours au ‘Golden Power’ pour limiter la participation de Lufthansa » : « Le gouvernement considère Ita comme une ressource stratégique pour le pays, et c’est la raison pour laquelle il est en train d’évaluer plusieurs hypothèses pour garder le contrôle de la compagnie, dans l’éventualité qu’un accord soit trouvé avec Lufthansa. Selon Bloomberg, parmi les options que le gouvernement considère, il y aurait la possibilité qu’il puisse maintenir des pouvoirs spéciaux pour être en mesure d’exercer une influence ou imposer des vetos sur la gouvernance et les futures stratégies d’Ita ; ou bien mettre en place un partenariat avec Ferrovie dello Stato, ce qui permettrait à l’Etat de maintenir une participation majoritaire dans la nouvelle compagnie. Entretemps, les représentants de Lufthansa ont rencontré les dirigeants d’Ita pour une réunion technique sur différents thèmes, dont les liaisons, les finances et les ressources humaines. Aujourd’hui est prévu un conseil d’administration d’Ita qui devrait examiner les comptes et faire des estimations sur l’année qui s’achève, un 2022 qui se clôturera dans le rouge. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

29/11/2022

Autriche : 100.000 migrants depuis le début de l'année, contre 89.000 en 2015, et seulement 1 sur 20 est une femme !

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Autriche. L'AfD de Rhénanie du Nord-Westphalie (Allemagne) dénonce le fait que le record de 2015 est battu en Autriche : 100.000 migrants depuis le début de l'année, contre 89.000 en 2015, et seulement 1 sur 20 est une femme !

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Saxe : l'AfD et la CDU opposés à l'afflux de migrants.

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Allemagne. Saxe. De nombreux migrants arrivent actuellement en Saxe via la route des Balkans. Suite au fait que le groupe des élus AfD du Parlement de Saxe a réclamé des expulsions, le ministre de l'Intérieur CDU (démocrate-chrétien) de Saxe Armin Schuster a appelé :

- à ce que tous les programmes spéciaux d'accueil de réfugiés soient « au moins suspendus »,

- à la protection des frontières extérieures de l'Europe,

- à l'élargissement de la liste des pays d'origine sûrs – Tunisie, Géorgie, Algérie et Maroc.

Il a également menacé, en dernier recours, de contrôler les frontières avec la Tchéquie et la Pologne, si ces pays se contentent de laisser passer les migrants vers la Saxe.

Giorgia Meloni : "Avec cette loi de finances nous avons maintenu les engagements pris, nous soutenons les travailleurs et les ménages."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre encore largement sur le glissement de terrain meurtrier à Ischia et sur les polémiques autour des amnisties sur les constructions illégales : « Le parti des amnisties » - Derrière le drame de l’île d’Ischia, les politiques qui ont validé ex-post des constructions illégales. Polémique sur les propos du ministre de l’environnement demandant la prison pour le maire (La Repubblica), « Ischia, 23 alertes ont été ignorées » - Les enquêteurs vérifient les mails de l’ancien maire ; seuls 2% des démolitions ont été réalisées (Il Messaggero), « Qui a favorisé les abus à Ischia » - On attaque Conte pour protéger les politiciens et certains citoyens (Fatto Quotidiano).  La présidente du Conseil Giorgia Meloni donne un grand entretien au Corriere della Sera, où elle revient notamment sur la loi de finances et le Plan de relance : « Meloni : ce gouvernement durera » - La loi de finances soutient les populations fragiles et la classe moyenne, il ne faut pas la modifier“. D’autres titres de presse reviennent sur le débat que cette loi de finances suscite : « Bras-de-fer avec l’UE sur le paiement en liquide et sur le Plan de relance » - Selon Bruxelles, l’Italie ne respecterait pas les engagements pris sur le PNRR, « Meloni défend la loi de finances » (Il Messaggero), « Budget, polémique sur le plafonnement pour le paiement en liquide » - L’UE fait part de ses doutes (Il Giornale). Enfin, la démission du conseil d’administration de la Juventus est aussi mentionnée avec couverture photographique en Une. 

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Giorgia Meloni, Présidente du Conseil « Avec cette loi de finances nous avons maintenu les engagements pris, nous soutenons les travailleurs et les ménages » : « ‘’Je savais que diriger une nation comme l’Italie allait être une tâche lourde, notamment dans un des moments les plus complexes de son histoire. Je ne me suis jamais leurrée, même si, contrairement à mon prédécesseur, je peux compter sur une majorité claire, avec un programme partagé et un mandat populaire. Dans nos institutions, une seule personne ne peut pas faire la différence, il faut un travail d’équipe. Voilà pourquoi ce gouvernement durera longtemps, cela aussi parce que l’Italie a payé pendant trop longtemps l’absence de stabilité. La loi de finances le prouve : nous avions peu de ressources et nous avons décidé de les concentrer. On peut y voir les priorités et une vision : la croissance économique et l’attention à l’emploi, à commencer par la mise en sécurité du système productif face à la flambée des prix énergétiques. Puis, il y a l’attention envers les revenus les plus bas. Nous avons décidé de soutenir les plus fragiles et la classe moyenne. Concernant le revenu de citoyenneté, il n’a pas été efficace pour lutter contre la pauvreté et il n’a pas fonctionné comme instrument devant aider à l’insertion dans le monde du travail. Nous faisons une distinction entre ceux qui ne peuvent pas travailler et ceux qui peuvent le faire et qu’il faut accompagner vers un emploi. Concernant les critiques de Confindustria, son dirigeant dit que rien n’a été fait pour les entreprises. Je voudrais signaler le fait que nous avons débloqué 30 milliards pour les destiner entièrement à la hausse des prix énergétiques. Cela ne nous a pas empêché de donner des signaux comme la baisse des taxes, celle des charges salariales, le report de la taxe sur le sucre et le plastique, la division par deux de la taxation sur les primes de production, et des compléments salariaux. Quant aux critiques de M. Landini [du syndicat CGIL], nous avons augmenté de 50% le chèque unique pour les allocations familiales, alloué 500 millions contre la hausse des prix du panier moyen. C’était une course contre la montre pour donner au plus vite le projet de loi de finances au Parlement, pour un examen approfondi : il peut y avoir des modifications pour l’améliorer, mais il ne faut pas le révolutionner. J’ai été marquée par la cohésion au Conseil des ministres pour son adoption, et comme vous le savez dans celui-ci siègent à la fois le dirigeant de la Ligue et le coordinateur de Forza Italia. Modifier totalement le texte signifierait les délégitimer. Nous prendrons en considération les propositions qui arriveront de la majorité et j’espère aussi que l’opposition n’aura pas de préjugés. Notre gouvernement est celui d’une droite moderne et conservatrice comme tant d’autres en Occident et les scénarii catastrophiques évoqués par certains ont été démentis. Le Spread est à son niveau le plus bas depuis les derniers mois et il y a une grande attention autour de l’Italie. Il me semble que ce récit autour d’un gouvernement dangereux n’existe encore que dans les espoirs de la gauche. Les relations avec l’Europe sont bonnes et mon choix de Bruxelles comme première visite était un signe pour dire que l’Italie est prête à collaborer tout en défendant son intérêt national, comme les autres pays le font aussi légitimement, je pense. Avec la France je n’ai jamais eu de problèmes, et je n’en ai pas aujourd’hui. Avec Emmanuel Macron, nous avons échangé des messages ces derniers jours. Au-delà des déclarations de certains représentants du gouvernement sur les migrants, qui n’ont pas été comprises par beaucoup de personnes, nos relations bilatérales vont de l’avant. La position italienne a apporté un résultat concret : pour la première fois, la route de la Méditerranée a été considérée comme prioritaire dans un document de la Commission Européenne. Cela n’était jamais arrivé et je ne crois pas que cela aurait été possible si l’Italie n’avait pas soulevé la question. L’Italie ne peut pas être abandonnée et il n’est écrit dans aucun traité qu’elle doive être le seul point de débarquement possible en Europe. Il n’y a pas de rencontre prévue avec le Président Macron au calendrier, mais nous devrons certainement nous revoir. Nous sommes des personnes qui exercent des responsabilités de gouvernement, qui travaillent pour chercher des solutions. Il est normal que l’Italie et la France se parlent. Quant aux ONG, c’est l’agence Frontex qui a dit qu’elles représentent un facteur favorisant les flux de migrants illégaux, avec des conséquences sur les arrivées comme sur les morts en mer. Je crois qu’un Etat qui se veut sérieux ne peut pas tolérer ces phénomènes d’illégalité. L’approche idéologique de certaines ONG, qui n’a pas grand-chose à voir avec le droit international du sauvetage des personnes en mer, suscite une convergence naturelle avec les intérêts des passeurs. Sur l’Ukraine, Poutine ne semble pas montrer une grande volonté de négocier. Il est juste de continuer de soutenir l’Ukraine car la possibilité d’ouvrir une négociation nait uniquement sur la base d’un équilibre des forces sur le terrain. J’ai parlé avec le Président Xi de l’importance que la Chine peut avoir pour garder ouvert un canal de dialogue diplomatique avec Moscou. Nous nous sommes dit, en transparence, que l’Italie et la Chine sont deux Etat très distants mais que leur histoire millénaire permet un dialogue, malgré des différences profondes. Concernant la polémique des droits en Italie, nous n’avons aucune intention de les limiter, au contraire. Par exemple sur la loi concernant l’avortement, je répète que je ne veux pas l’abolir ni la modifier, mais offrir une aide supplémentaire aux femmes qui pensent recourir à l’IGV pour des difficultés économiques.’’ »

ARTICLE, La Stampa, F. Grignetti « Salvini jette un froid sur les projets du plan de relance : ‘’il est impensable de les terminer d’ici 2026’’ » : « Des nuages de plus en plus sombres planent sur notre Plan de relance. Si la tendance devait continuer, à ce rythme l’Italie ne parviendra pas à respecter les délais. C’est Matteo Salvini qui l’a dit ouvertement, en tant que vice-président du Conseil et ministre des Infrastructures. ‘’Revoir les modalités, les délais et les coûts est à mon avis une opération qui tient du sérieux’’. Par ailleurs, Salvini reste pessimiste : ‘’le plan UE de transition verte « Fit for 55 » est un suicide collectif européen. J’espère qu’à Bruxelles aussi il y ait une approche moins idéologique car cela porterait à la fermeture de milliers d’entreprises et à la perte de dizaines de milliers d’emplois’’. Bref, au sein de l’Exécutif, on est de plus en plus pessimistes sur les résultats du fameux PNRR. Le ministre de l’Economie G. Giorgetti le fait comprendre avec prudence ‘’sans la contribution importante des forces vitales du secteur privé, le PNRR, qui est le pilier sur lequel a été fondée la reconstruction d’un cadre de croissance, pourrait se révéler infructueux’’. Le ministre pour les affaires européennes R. Fitto abonde : ‘’Nous avons commencé avec 42 milliards à dépenser d’ici décembre sur la base du PNRR initial, puis revu ensuite à 33 milliards, puis, après mise à jour, à hauteur de 22 milliards en septembre dernier. Nous vérifierons dans les prochains jours mais je crains que la situation soit en-dessous des attentes’’. On revoit donc sérieusement les attentes à la baisse. Une délégation de la direction générale de la Commission Européenne est prévue pour vérifier l’état d’avancement des projets. Le gouvernement italien s’apprête à demander une modification, sur la base de l’article 21 du règlement UE. Les contrôles se termineront le 2 décembre avec une conférence annuelle sur le PNRR qui se tiendra à Rome en présence des ministres Giorgetti (Economie) Fitto (Affaires européennes) et Pichetto (Environnement), ainsi que du Commissaire P. Gentiloni, les dirigeants de la Commission Européenne et le Président de la Conférence Etat-Région Massimiliano Fedriga. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de G. Colombo, « Une discussion à venir sur l’obligation de paiement par carte; l’UE rappelle le gouvernement à l’ordre sur la lutte contre la fraude fiscale » : « La suppression des amendes et pénalités pour les commerçants, chauffeurs de taxis etc refusant les paiements par carte bleue pour moins de 60€ a été insérée par le nouveau gouvernement dans son projet de Loi de Finances. Il va peut-être devoir faire marche arrière après le rappel à l’ordre de l’Union Européenne. Cette mesure irait en effet à l’encontre des objectifs inscrits au PNRR, notamment la lutte contre les paiements non déclarés et la fraude fiscale, souligne Bruxelles. Cela fait trois jours que le gouvernement tente de défendre cette règle. L’opposition, le Parti démocrate et Mouvement 5 Etoiles en premier, accuse le gouvernement de faire un cadeau aux fraudeurs fiscaux. Mais si la Présidente du Conseil fait preuve de prudence c’est surtout par ne pas remettre en cause certains des objectifs du PNRR, portant explicitement sur cette question des paiements électroniques, et atteints par Mario Draghi, et pour lesquels une partie des fonds européens était déjà arrivée. Le 1er juillet dernier une sanction de 30€ + 4% de la somme en question avait été introduite en cas de refus de paiement par carte. Des sources gouvernementales haut placées affirment que l’exécutif n’engagera pas de bras de fer avec l’UE sur cette question qui ‘’n’est pas cruciale’’, cette norme pourrait donc bien être modifiée ou retirée lors du processus parlementaire. A ce stade, la ligne du gouvernement reste toutefois de tenter de la maintenir. La volonté du Palais Chigi est d’envoyer un signal aux petits commerçants aux prises avec l’inflation. Cette mesure ouvre toutefois le débat de l’évasion fiscale dans cette Loi de Finances, avec l’effacement des anciens impayés fiscaux pour moins de 1000 € par exemple. Le budget du nouveau gouvernement emploie notamment des fonds obtenus grâce à la lutte contre l’évasion fiscale, et finance par exemple l’intervention sur l’impôt sur le revenu ou encore les aides aux familles nombreuses. 1,4 milliards d’euros sont ainsi prélevés et financent une partie du budget, qui en l’état actuel, servira ensuite à effacer les impayés fiscaux ou l’extension de la flat tax qu’un récent rapport du Ministère de l’Economie dit être corrélée au risque d’évasion fiscale. Mais il faut encore pour cela obtenir le feu vert de Bruxelles afin de pouvoir étendre la flat tax à 15% aux revenus des indépendants allant jusqu’à 85 000€ (au lieu de 65 000€ actuellement). Il y a encore du travail pour finaliser cette Loi de Finances et les doutes et polémiques ne manqueront pas. »

PROPOS, La Repubblica, de Raffaele Fitto, secrétaire d’Etat aux Affaires européennes et pour le PNRR, « Fitto et le risque de retards sur la mise en œuvre du PNRR ‘’Il n’y a pas assez de fonds pour réaliser tous les projets’’ » : « Si le mot d’ordre reste la ‘’discussion continue et dense avec la Commission européenne’’, de fait, le PNRR risque de connaître un fort ralentissement. ‘’Le PNRR ne peut pas être un dogme, […] je crains que nous ne parvenions même pas à dépenser 22 milliards d’ici le 31 décembre, alors que les précédents gouvernements avaient déjà revu leur objectif passant de 42 à 33 milliards’’ explique Raffele Fitto. Le ministre appelle à s’interroger sur les capacités de dépenses pour une éventuelle reformulation des projets et des échéances. Et ce alors que 30 des 55 objectifs à remplir avant le 31 décembre enregistrent déjà de sérieux retards, suscitant l’inquiétude du gouvernement. Une remodulation à la baisse dans les prochaines semaines est donc vraisemblable selon le ministre également chargé de la mise en œuvre du PNRR. Il évoque également les fragilités du Sud à l’épreuve de ce Plan de Relance. Pour répondre à l’augmentation du coût des matières premières d’environ 35%, il propose l’harmonisation avec les fonds de développements et de cohésion qui n’ont été que peu utilisés jusqu’en 2021, ‘’alors que désormais nous devrions dépenser le triple en trois ans’’. Cela nécessite un dialogue étroit avec Bruxelles. Pour Fitto, il est temps de mettre à jour un plan pensé et approuvé lors de la phase la plus dure de la pandémie de Covid. Le gouvernement veut tenir compte de la situation nouvelle et de ‘’la rapidité dramatique des changements’’, notamment avec la guerre en Ukraine : quels objectifs et quels choix sont encore actuels ? Le ministre responsable de la Protection civile et des politiques de la mer, Nello Musumeci, quant à lui est plus direct et dit être ‘’pour une prolongation d’au moins deux ans du PNRR’’. ‘’Avec les retards accumulés l’échéance de 2026 sera difficile à respecter’’ estime-t-il, un phénomène qu’il explique par des procédures encore trop compliquées et le manque de personnel ou de formation de celui-ci au niveau des collectivités locales. ‘’Il faut faire en sorte que cette précieuse ressource rende le Sud plus compétitif’’. »

ARTICLE, La Stampa, F. Capurso « « Il faut mettre les maires en prison », les propos du ministre Pichetto (Forza Italia) divisent le gouvernement » : « Avec un minimum de recul, le ministre de l’Environnement aurait sans doute employé d’autres termes et se serait exprimé quelques jours plus tard, une fois que les corps de toutes les victimes de l’éboulement sur l’Ile d’Ischia auraient été retrouvés. C’est devant les micros d’une radio que le ministre de Forza Italia lance ‘’il faudrait jeter en prison le maire et tous ceux qui laissent faire ce genre d’abus’’. Les critiques n’ont pas tardé à arriver, venant de plusieurs maires, de l’Association nationale des Maires d’Italie (ANCI), du PD, de Sinistra Italiana et des Verts. Mais aussi, chose surprenante, de la part de représentants de la Ligue et de Fratelli d’Italia. Tandis que personne, au sein de Forza Italia, ne tente de soutenir le collègue. Le plus dur sera Salvini, en employant une phrase souvent prononcée contre ses adversaires ‘’certains voudraient arrêter les maires, moi en revanche je veux les protéger et les libérer de la bureaucratie car c’est sur eux que retombe la plupart des responsabilités’’. Un autre problème est le véto que le Président de la Région de Campanie Vincenzo De Luca a mis à l’encontre de la nomination de la commissaire pour l’urgence à Ischia, Simonetta Calcaterra. »

ARTICLE, Sole 24 Ore, E. Patta « Envoi d’armes à Kiev, La majorité veut reconduire le décret pour l’année 2023 » : « Sur la question épineuse de l’envoi d’armes, la majorité tente de verrouiller le texte avec un amendement au texte qui sera présenté au Sénat en spécifiant « un prolongement jusqu’au 31 décembre 2023 », sans passer par le vote du Parlement, comme le prévoit le décret adopté par le gouvernement Draghi. Donc ‘’l’autorisation de cession de moyens, de matériel et d’équipement militaires en faveur des autorités gouvernementales de l’Ukraine est prorogée jusqu’au 31 décembre après un acte formel des Chambres’’. C’est une stratégie de la part de la majorité qui risque d’éclipser le débat qui se tiendra aujourd’hui à la Chambre basse par volonté d’une motion présentée par les 5 Etoiles. Dans cette motion, le M5S demandait à l’exécutif d’informer au préalable le Parlement sur les intentions concernant l’envoi d’armes à Kiev et ‘’promouvoir de efforts diplomatiques’’ afin d’éviter une escalade. Alors que la motion de Sinistra Italiana-Verdi demande clairement l’interruption de fournir des armes la résistance ukrainienne. Quant au PD, s’il demande au gouvernement d'impliquer le parlement et de préparer une nouvelle mesure ad hoc pour envoyer des armes à l'Ukraine, il réclame aussi d '"œuvrer dans tous les forums internationaux pour un cessez-le-feu immédiat et le retrait de toutes les forces militaires russes qui occupent illégitimement le sol ukrainien". Pour sa part, la motion du troisième pôle "engage le gouvernement à poursuivre sans réserve son soutien économique et militaire à Kiev et au peuple ukrainien". Bref, c’est la démonstration de la division stérile des oppositions sur une thématique cruciale concernant le positionnement international de l’Italie et la guerre en Ukraine. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Herber Kickl se rend à la frontière.

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Autriche. Le président du FPÖ Herber Kickl a écouté les préoccupations de la police des frontières du Burgenland et a présenté des solutions au problème de l'asile lors d'une conférence de presse. Il a déclaré à la police des frontières : « Il ne faut pas capituler devant l’invasion migratoire. » Depuis le début de l’année 2022, plus de 100.000 personnes ont demandé l’asile en Autriche. Herber Kickl estime que les migrants viennent de pays situés à des milliers de kilomètres de l'Autriche et qu’il existe entre leur pays d’origine et l’Autriche, partout, des États où ils peuvent demander l'asile.

L'AfD dénonce le manque de moyens de l'armée.

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Allemagne. Le porte-parole de l’AfD en matière de Défense Rüdiger Lucassen dénonce le fait que, si l’armée allemande devait mener une guerre terrestre avec l'intensité des combats en Ukraine, elle ne pourrait le faire que durant un ou deux jours. Après cela, elle ne disposerait plus des munitions nécessaires. Cette situation remet, selon lui, en cause l'intégrité territoriale de la République fédérale d'Allemagne.

Santiago Abascal reçu par Mateusz Morawiecki.

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Espagne et Pologne. Le président de Vox Santiago Abascal (Espagne) rencontre à Varsovie le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki.

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Santiago Abascal et Mateusz Morawiecki

28/11/2022

"Ceux qui se collent pour le climat, en prison."

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Allemagne. Berlin. Affiche de l'AfD en vue des élections pour le Parlement de l'État de Berlin : 

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"Ceux qui se collent pour le climat, en prison. AfD Berlin. Dur, mais juste."

"En quelques jours, Meloni devra tisser son réseau européen."

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Italie. Revue de presse.

Les JT couvrent essentiellement la tragédie touchant l’île d’Ischia, à la suite de pluies torrentielles, avec la recherche des personnes portées disparues et le décret d’état d’urgence adopté en Conseil des ministres.

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de C. De Leo, « Deux millions d’euros d’aide de l’Etat [pour l’île d’Ischia] ; le plan pour le climat sera lancé d’ici la fin de l’année » : « A Ischia, l’Etat d’urgence a été déclaré pour un an, sur proposition de la Présidente du Conseil Giorgia Meloni et du Ministre pour le Sud, Nello Musumeci. L’exécutif a également débloqué 2 millions d’euros pour mener les premières interventions urgentes, de secours et d’assistance à la population ainsi que pour le rétablissement des services publics et des infrastructures. Simonetta Calcaterra a été nommée commissaire pour la protection civile à Ischia le temps de gérer l’urgence. Giorgia Meloni a souligné l’immédiateté de la réponse du gouvernement, en remerciant l’engagement des secours. La Présidente du Conseil devrait se rendre sur l’île dès que possible. Les impôts et obligations fiscales des résidents et des commerçants de l’île seront reportés au-delà de décembre 2022. Les 2 millions d’euros d’aide ne devraient être qu’une première étape. Une étude approfondie de l’impact des intempéries va être menée et de nouvelles allocations seront décidées sur cette base, explique le communiqué diffusé à l’issue du Conseil des ministres d’hier, auquel ont notamment participé Matteo Piantedosi et Antonio Tajani. Enfin, le ‘’plan national d’adaptation au changement climatique’’ devra être approuvé d’ici la fin de l’année. Nello Musumeci annonce également la création d’un ‘’groupe de travail interministériel pour limiter le risque de glissement de terrain et d’inondation causé par l’instabilité hydrogéologique’’. D’après le ministre, le groupe devra ‘’insuffler une nouvelle tendance après 70 ans de mauvaise planification’’. »

ARTICLE, Corriere della Sera, C. Zapperi  « Sur la validation des permis de construire illégaux, Conte est pointé du doigt. Mais selon lui, il n’a pas signé d’amnistie » : « Matteo Renzi s’en prend à Giuseppe Conte : "Face à la catastrophe d'Ischia, les déclarations de Giuseppe Conte sur la Rai3 sont décousues. Il dit qu’il n’a pas autorisé les constructions illégales à Ischia, alors qu’il a fermé l'unité missionnée sur l’instabilité géo-hydrologique et il n'a pas honte ? Pourtant, il y a quatre ans, nous le lui avons dit".  Conte se défend : "Ce n'était pas du tout une amnistie. Je venais de prendre mes fonctions et c’était l’impasse, à Ischia les demandes d'amnistie avant 2018 concernaient environ 27 000 logements, la moitié des logements de l'île, en raison de trois lois qui se sont succédé dans le temps, plus des demandes pour les logements touchés par le tremblement de terre". Voilà quel était le contexte, selon le Premier ministre de l'époque. "Nous avons donc introduit l'article 25. Il ne s'agit pas d'une amnistie, mais d'une accélération de la procédure d'examen des dossiers. Il n'était absolument pas permis d'accorder de dérogation face aux contraintes légales, y compris celle de l'instabilité hydrogéologique. Juste une procédure de simplification", a expliqué M. Conte. Le président de la région Campanie, Vincenzo De Luca, n'a pas mâché ses mots : "Les gens doivent comprendre que dans certaines zones il n'est pas possible de vivre en sécurité. Les bâtiments situés dans des zones hydro-géologiquement fragiles doivent être démolis". En outre, à Ischia, après le séisme de 2017, " un commissaire du gouvernement a été nommé et une réglementation totalement incohérente a été appliquée ", accuse le gouverneur, " complètement différente de celle appliquée dans les zones sismiques du Centre-Nord ". Carlo Calenda et Alessia Morani, députée du PD, accusent également. . Enfin, Legambiente fournit quelques données : "À Ischia, il y a environ 600 habitations non autorisées qui font l'objet d'un ordre définitif de démolition et le nombre de demandes de dérogation présentées en vertu des trois lois nationales s’élève à 27 000". L'association rappelle notamment qu'après le décret de 2018, "le nombre de bâtiments endommagés qui ont demandé une dérogation est désormais d'environ 1 000". »

ARTICLE, La Repubblica, de V. Conte, « Sur le projet de Loi de Finances, la Ligue et Forza Italia préparent plusieurs attaques ; les mesures ne pourront pas dépasser les 500 millions d’euros concédés aux deux Chambres » : « Le premier budget du gouvernement Meloni arrivera au Parlement aujourd’hui ou demain, en commençant par la Chambre des Députés. Son parcours parlementaire sera réduit : seulement un mois pour approuver la Loi de Finances et le Sénat, de fait, ne fera que ratifier ce qui aura été fait à la Chambre. Si la Ligue entend bien arracher quelques victoires supplémentaires, c’est surtout Forza Italia qui inquiète. Silvio Berlusconi demande notamment une hausse plus importante des retraites les plus basses au risque de dépasser le délai maximum pour l’adoption du budget, au 31 décembre. Fratelli d’Italia est en alerte et veut limiter les amendements à un par député et pas plus de 400 au total. Les fonds concédés atteignent les 500 millions d’euros à se diviser entre les deux Chambres, au lieu du milliard attendu. Cette limite doit agir comme une digue contre l’obstructionnisme des alliés. L’entretien entre Giorgia Meloni et le leader d’Azione Carlo Calenda est prévu pour demain, et suscite les soupçons de Forza Italia. C’est un appui qui pourrait être bien utile pour Giorgia Meloni en cas de frictions au sein de la majorité. Silvio Berlusconi, qui n’aurait toujours digéré la méthode de la Présidente du Conseil lors de la préparation du projet de Loi de Finances, entend bien marquer son territoire en misant sur un classique de son répertoire : les retraites. Les pensions inférieures à 525€ passeront à 570€ par mois cette année et à 580€ l’année prochaine. Cela concernerait 2 millions de retraités et représente un coût de 200 000 millions d’euros. Berlusconi souhaite qu’elles passent immédiatement à 600€ et augmente de 100€ mensuels chaque année pour arriver aux fameux 1000€ à la fin de la législature. Le coût est énorme mais il tentera quand même, ainsi que sur la défiscalisation de l’embauche des moins de 36 ans et le maintien du Superbonus. La Ligue de Matteo Salvini ne sera pas en reste et revendique déjà la formule de cotisation pour les retraites dite ‘’Quota 103’’ [selon laquelle il faut que la somme de l’âge et des annuités atteignent 103 ans]. Il demandera aussi l’extension de la flat tax pour les travailleurs indépendants, le Pont sur le Détroit de Messine, l’exemption de la taxe d’habitation pour les propriétaires dont le logement est occupé, la suppression des sanctions pour les commerçants qui refusent le paiement en carte bleue pour moins de 60€. Il défendra aussi la proposition du ministre de l’Instruction Valditara sur le revenu de citoyenneté : pas d’aide pour les jeunes en décrochage scolaire. »

ENTRETIEN, Libero, d’Adolfo Urso (Fdi), ministre des Entreprises et du Made in Italy « Nous voulons un Etat ayant une stratégie sur les entreprises » : « ‘’Nous n’avons pas une approche idéologique sur les nationalisations mais une attitude concrète, basée sur l’intérêt national. Sur certains dossiers nous accélérerons les privatisations, sur d’autres nous réaffirmerons le rôle de l’Etat. Nous sommes bien conscients qu’il faut favoriser la croissance des champions européens, mais nous devons aussi regarder le leadership italien. Pour cette raison, il faut un Etat ayant une stratégie pour les entreprises. Dans le secteur des batteries, comme dans tous les secteurs stratégiques, nous devons doter l'Italie d'une stratégie à long terme qui nous rende plus indépendants de l'étranger et donc moins vulnérables. Je pense aux plus de 4 milliards alloués aux semi-conducteurs dans la période 2022-2030, ou aux plus de 350 millions que nous allons allouer immédiatement aux investissements dans les "énergies renouvelables et les batteries" dans le PNRR. L'Italie peut devenir le hub du gaz européen grâce au réseau de gazoducs et aux nouveaux regazéificateurs, mais aussi en augmentant la production nationale. De cette manière, nous pourrions également contribuer à l'autonomie stratégique européenne dans le domaine de l'énergie. Mais nous avons besoin d'une politique commune envers la Méditerranée et l'Afrique, sous le signe du partenariat : aujourd'hui plus que jamais, nous avons besoin de cette vision qui a permis à Enrico Mattei de jeter les bases énergétiques du miracle économique italien. Sur la compagnie aérienne ITA, il faut un partenaire industriel important avec un projet de développement des hubs italiens. ITA ne sera jamais une compagnie d’Etat. Mais nous souhaitons qu’elle puisse être au service des Italiens. Quant à l’Ilva, il faut invertir au plus vite le déclin productif : elle ne produit que 3 tonnes face aux 6 concordées, avec l’objectif de revenir au niveau des 8 tonnes. Les ressources allouées doivent être utilisées pour ce but. Nous sommes en train d’évaluer la nécessité d’autres interventions législatives pour faciliter la reconversion et les investissements. L’Ilva doit compléter son électrification d’ici 2032. C’est un programme ambitieux et complexe qui concerne l’une des usines de l’acier les plus importantes en Europe. Toutefois, c’est un programme nécessaire et la seule manière pour le respecter est de renforcer la gouvernance publique de cette usine.’’ »

ENTRETIEN, Libero, d’Antonio Tajani (FI), ministre des Affaires Etrangères « Cette Europe n’a pas de dirigeants ayant une vision communautaire » : « Il est juste que l’UE intervienne lorsqu’un pays membre va contre les règles de l’alliance ou ne respecte pas les principes de l’Etat de droit. Il faut toutefois être juste, il ne doit pas y avoir de pays de série A et de série B. Forza Italia a voté avec le PPE pour confirmer la résolution qui conditionne le versement de fonds de cohésion à Budapest au respect des droits civils. Je connais bien Orban et je pense que depuis qu’il est sorti du PPE, il n’est plus le même. Il faut toutefois faire attention car en punissant un pays on finit par punir un peuple. L’Europe doit aller de l’avant de manière unie, en défendant ses valeurs, mais elle ne peut pas perdre la Hongrie le long du chemin. Je pense à la Slovaquie et à Malte : à l’occasion du meurtre de deux journalistes, l’Europe n’a pas du tout été dure. L’Italie doit jouer un rôle majeur et promouvoir le processus d’intégration démocratique européenne entre tous les Etats. Le problème de l’UE consiste dans le manque de leadership en Europe. Il y a beaucoup de dirigeants nationaux mais personne n’a remplacé les leaders tels que Khol, Aznar, Berlusconi, Mitterrand ou Merkel. Il y a beaucoup d’intérêt autour de l’Italie et de son nouveau gouvernement de droite. Meloni a une vision de l’Europe personnelle et qu’elle veut affirmer. Forza Italia a une longue tradition européenne. Les marchés ont récompensé notre loi de finances, tout comme l’UE. C’est le moment, pour l’Union, de mettre la politique comme priorité, il faut arrêter de s’occuper exclusivement de chiffres, d’agriculture ou de finance. La guerre en Ukraine déterminera des changements historiques : soit l’UE change et devient un acteur majeur, soit elle est destinée à la marginalisation. Il est temps de penser aux grands sujets, passant de la rigueur à la solidarité et à une union réelle, comme cela fut pour le Plan de relance. L’UE doit être prête au changement, il faut arrêter les égoïsmes. Par commencer, sur le plafonnement du prix du gaz, il faut arriver à une solution qui soit meilleure à celle proposée la semaine dernière et qui est inacceptable pour nous. Sur l’affaire Ocean Viking, il y a eu une exploitation de la part des journaux. Les propos du Président Macron de ce week-end, d’amitié et de grande solidarité pour le drame d’Ischia, confirment que les relations entre l’Italie et la France ne sont pas en crise et qu’elles ne se sont pas interrompues. L’Italie n’a jamais critiqué Paris sur l’immigration, elle a simplement soulevé à l’attention de l’Europe la question des flux migratoires, qui ne peut pas être seulement italienne, d’autant plus qu’il n’y a pas uniquement des arrivées venant de l’Afrique. La réunion de vendredi dernier à Bruxelles entre les ministres de l’Intérieur a été un succès car nos demandes ont été écoutées. Il faut faire des accords avec les pays de départ. Il faut avant tout œuvrer à la stabilité de la Libye, qui a été conduite au chaos avec trop de légèreté, et on sait bien par qui. Je vois encore une Europe divisée sur le dossier libyen et sur une politique migratoire commune. Il y a trop de présences particulières et trop d’absences générales. II y a beaucoup de tactique mais aucune stratégie. Il faut commencer à investir non seulement à Tripoli mais aussi dans l’Afrique subsaharienne. Concernant le Monténégro, l’Albanie et la Serbie, il faut accélérer le processus d’intégration afin d’éviter qu’elles ne finissent sous l’influence de pays extra-UE. Il faut un effort européen et l’Italie peut jouer un rôle de pays guide. »

ARTICLE, La Stampa, F. Olivo « Meloni, mission Europe » - L’Italie tente de profiter des tensions entre la France et l’Allemagne : « En quelques jours, qui culmineront avec le Conseil européen, Meloni devra tisser son réseau européen. Selon la perception du Palais Chigi, le G20 a été un succès mais la partie la plus complexe se jouera à Bruxelles. Les relations avec les leaders et les institutions européennes sont au cœur des pensées du nouveau gouvernement, surtout après le grave incident diplomatique, pas encore résorbé, avec la France à la suite du débarquement du navire Ocean Viking. L’autre partenaire stratégique, pour l’exécutif dirigé par Fdi, est l’Allemagne. Les sherpas de Rome et de Berlin sont en train d’évaluer la possibilité d’organiser une rencontre avant le Conseil européen des 15 et 16 décembre. Ces derniers mois, les relations entre la France et l’Allemagne ont été rares et difficiles, marquées surtout par les rencontres manquées. Mais avec la récente visite de la Première Ministre Elisabeth Borne à Berlin, le mot d’ordre est désormais « le dialogue est reparti ». Du moins sur le futur avion de chasse aérien franco-allemand-espagnol Fcas. Entre Paris et Berlin demeure toutefois un aspect par encore digéré concernant les retombées énergétiques des sanctions russes, qui ne frapperaient pas les pays membres de l’Union de manière uniforme. Si Rome et Berlin sont en train de chercher des solutions pour remplacer respectivement 40 et 55% des approvisionnements, Paris a réussi jusque-là à conserver l’énergie d’origine nucléaire. » 

COMMENTAIRE, La Repubblica, G. Di Feo « Si les munitions devaient se terminer » : « Ce sera un hiver de glace et de sang. Les frappes contre les villes réduisent en morceaux les réseaux électriques et éteignent les chauffages. La préoccupation majeure concerne toutefois les ravitaillements d’armes occidentales pour la résistance : il n’y a plus la capacité d’assurer la quantité et la qualité des équipements militaires livrés ces neuf derniers mois. La férocité du conflit a englouti les réserves de munitions de l’Otan. Les pays de l’Alliance sont en train d’atteindre le niveau critique des réserves, celui considéré comme indispensable pour les nécessités nationales. La production de nouveaux armements est, elle, trop lente par rapport au rythme de la bataille. C’est la raison pour laquelle l’Otan a remplacé les armes les plus technologiques par d’autres plus anciennes qui datent de la Guerre Froide. Cela pourrait convaincre le Kremlin que le soutien à l’Ukraine serait en train de s’effriter et le pousser à frapper avec encore plus de violence. Cette situation rend la position de l’Italie fondamentale. L’Otan, dans les pages du NYT, a fait savoir que l’Italie est l’un des peu pays membres ayant des ressources disponibles pour soutenir rapidement Kiev. Elle dispose d’armes antiaériennes, de canons, de tanks et de missiles qui ne sont plus en service. Le gouvernement Meloni a pris ses fonctions depuis 37 jours et les promesses d’aides au peuple ukrainien ne se sont pas encore transformées en actes concrets. Entretemps, 500 Cruise et drones ont été lancé contre Kiev et d’autres villes, qui auraient pu être neutralisés avec nos missiles « Aspide » déposés dans les hangars du Frioul. L’Otan a adopté des plans d’aides multilatérales. Avec Draghi, certains ont été lancé, dont le plus important, évoqué par Zelensky, est l’entente préliminaire entre l’Italie et la France pour offrir ensemble une batterie antiaérienne moderne « Samp T », la seule pouvant offrir un bouclier à toute la Capitale. L’isolement européen du gouvernement Meloni et le bras-de-fer encore en cours avec Paris sont en train de retarder ce plan et risquent même de le faire tomber. Laissant des millions de personnes à la merci des représailles de Poutine. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

27/11/2022

Le Forum voor Democratie présente sa nouvelle application pour smarphones.

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Pays-Bas. Plus de 2.800 personnes ont assisté ce samedi 26 novembre 2022 au congrès annuel du Forum voor Democratie. La nouvelle application pour les téléphones portables a été présentée. Elle permet de consulter des informations et des vidéos et d’avoir accès à 500 entrepreneurs sympathisants du parti, de trouver d’autres sympathisants du parti dans sa région, d’avoir accès à des offres exclusives, d’obtenir la priorité sur les tiquets d'entrée à des événements, de vendre et d’acheter des objets.

Il a été annoncé qu’une fonction permettant de chatter et, peut-être, une autre de rencontre amoureuse seront ajoutées. L’application, téléchargeable sur l’App Store, est disponible pour IOS et Android.

(https://forumapp.nl/)

Rostock : la candidate post-communiste est élue maire.

Allemagne. Mecklembourg-Poméranie occidentale. Rostock. Lors du deuxième tour de l’élection directe du maire, ce 27 novembre 2022, la candidate du parti post-communiste Die Linke arrive première et est élue face au candidat indépendant soutenu par les démocrates-chrétiens de la CDU, les libéraux du FDP et un parti local, l’UFR.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/11/14/ele...)

(https://wahlen.sv.rostock.de/obw2022Stich/oberbuergermeis...)

1er jour de l'Avent.

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Allemagne. 

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26/11/2022

Une grosse pointure rejoint l'UDC de Genève.

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Suisse. Canton de Genève. L’ancien président du Grand Conseil PDC (démocrates-chrétiens), devenu ensuite élu indépendant, Guy Mettan, aussi ancien rédacteur en chef de la Tribune de Genève, rejoint les rangs de l’UDC et sera candidat au Grand Conseil [législatif du Canton].

25/11/2022

Municipales à Voorne aan Zee : le Forum voor Démocratie obtient 1 élu et BVNL 2.

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Pays-Bas. Province de Hollande du Sud. Voorne aan Zee. Les électeurs des municipalités de Hellevoetsluis, Brielle et Westvoorne ont été appelés, ce mercredi 23 novembre 2022, à élire le Conseil municipal de Voorne aan Zee, une nouvelle municipalité qui verra le jour le 1 janvier 2023 de la fusion des trois précédentes. L’ensemble des 10 partis présents sur les listes ont obtenu au moins 1 élu. Le Conseil municipal comprend 35 sièges. Les partis locaux sont les vainqueurs.

Le Forum voor Démocratie obtient 1 élu et BVNL 2.

(https://www.naar1gemeenteopvoorne.nl/voorlopige-uitslag-g...)

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"Fratelli d’Italia et la Ligue avec Orban, Forza Italia contre ; la majorité divisée au Parlement européen."

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Italie. Revue de presse.

Le débat autour du projet de loi de finances fait toujours les gros titres de la presse italienne. Les quotidiens relèvent d’une part que les régions déplorent le manque de fonds pour la Santé publique, et d’autre part les nouveautés présentées par l’exécutif en matière de justice, notamment sur les procédures pour abus de pouvoir qui peuvent bloquer les appels d’offre, afin de débloquer certains projets du Plan de relance (PNRR) : « Nous voulons plus de tutelle pour les maires » - Meloni invite à revoir la loi sur l’abus de pouvoir et à mettre à jour le Plan de relance national. Les médecins et les Régions demandent plus de fonds pour la Santé (Corriere della Sera), « Retraites, voici les conditions pour le départ anticipé » - Meloni déplore des règles trop sévères bloquant la réalisation du PNRR (Sole 24 Ore), « L’abus de pouvoir sera revu » - Meloni vient à la rencontre des maires pour débloquer la bureaucratie (Il Messaggero), « La ruine sur Rome » - Le gouvernement envisage une autre mesure  contre l’abus de pouvoir, après celles pour les fraudeurs du fisc (Fatto Quotidiano). Certains quotidiens évoquent en une l’enquête relative à la campagne de 2017 en France : « Macron, enquêtes sur les fonds publics pour les élections » (Corriere della Sera, Giornale, Libero).

ARTICLE, La Stampa, A. Barbera « Les couvertures demeurent une énigme, le décret sur le PNRR est prêt, les craintes du Quirinal pour les retards » : « A un mois exact de Noël, les deux mesures-clé de 2022 ont du retard : la loi de finances et le Plan de relance national. Hier soir, le ministre de l’Economie Giorgetti (Ligue) a envoyé à Bruxelles le document de programmation économique, une synthèse en anglais où il n’est pas nécessaire d’entrer dans le détail sur les dépenses et les couvertures. Toutefois, les propos du ministre, hier, en disent long : ‘’nous sommes en train de traverser une phase de grande difficulté au niveau économique et social et de grande incertitude. La hausse du coût de l’énergie menace la survie de nos entreprises. En mars, nous évaluerons de nouvelles mesures pour faire face au phénomène’’. Mais les chiffres ne concordent pas et un fait semble le prouver. Normalement, le texte adopté en Conseil des ministres devrait être déposé au Parlement. Or, si tout va bien, le projet de loi n’arrivera pas avant lundi. Giorgetti et les techniciens du ministère de l’Economie n’ont pas trouvé encore les couvertures aux 35 milliards nécessaires pour passer l’hiver et l’augmentation des coûts énergétiques. Un des chapitres à compléter concerne l’impôt sur les extra-profits des entreprises énergétiques et sur lequel la résistance des lobbies est forte. Malgré les retards, il est improbable que Bruxelles rejette le budget italien. C’est plutôt le PNRR qui risque de rendre les relations délicates entre Rome et Bruxelles. D’ici le 31 décembre, le gouvernement doit respecter l’ensemble des 55 objectifs du second semestre et envoyer à Bruxelles les demandes de modification du plan. Pour changer de vitesse, on évalue l’adoption d’un décret pouvant accélérer les contrôles des chantiers ouverts, donner un cadre précis de l’augmentation des coûts liés à l’inflation et permettre une réorganisation des bureaux qui suivent les procédures. Le Président Mattarella a déjà rappelé, il y a quelques jours que ‘’le PNRR est un rendez-vous que l’Italie ne peut pas manquer’’. Cela cache les fortes préoccupations du Quirinal face au respect des délais pour recevoir la deuxième tranche prévue de 20 milliards. Les contacts entre Rome et Bruxelles sont intenses, aussi afin d’éviter les incompréhensions. »

COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Le budget représente un test pour l’unité de la coalition de droite » : « La baisse du Spread est un signe que le respect de la rigueur des comptes publics a été apprécié par les marchés, et le gouvernement peut ainsi naviguer sereinement. Toutefois, c’est sur le front de la politique intérieure que les vagues commencent à se lever. La protestation de la part des Régions qui ont lancé l’alerte sur la santé publique car les 2 milliards prévus ne sont pas suffisants, ne concerne pas uniquement celles dirigées par les partis d’opposition. Ce climat concerne aussi les Régions gouvernées par la droite. Le patronat Confindustria a déploré pour sa part un manque de vision sur la croissance et sur l’emploi. Puis sont venues les critiques du syndicat CGIL, dont le chef Landini a proposé à nouveau une réduction de 5 points des charges salariales ainsi que l’élimination des chèques pour les travaux occasionnels. Par ailleurs, les retraites représentent un point douloureux au sein même de la coalition de gouvernement. Il ne s’agit pas seulement de la volonté de Forza Italia d’augmenter les retraites plus basses ni de l’attention constante de Salvini sur la question de la sécurité sociale. Les retraités représentent cette partie de la société qui remplit les rues lors des manifestations et qui vote en masse. Ils représentent la température des sondages et du consensus. C’est donc sur les retraites que pourrait se livrer la bataille entre Meloni et Berlusconi. Par ailleurs, Forza Italia n’a pas apprécié les rumeurs sur les contacts entre la présidente du Conseil et Carlo Calenda. Cette approche pourrait raviver les tensions au Parlement, où l’on attend de voir comment tiendra l’unité de la coalition. Certains prévoient même des scénarios rappelant l’élection du président du Sénat, avec des coups de pouce anonymes venant de l’opposition face à l’abstention possible des élus de FI. »  

ENTRETIEN, La Stampa, d’Eugenia Roccella (Frères d'Italie), ministre pour la Famille « Le gouvernement ne modifiera pas la loi sur l’avortement. En revanche, je dis oui au départ anticipé à la retraite pour les mamans » : « Dans le budget, nous avons déjà augmenté de dix millions le fonds pour les centres et abris pour les femmes victimes de violences et augmenté le fonds contre la traite des êtres humains, qui avait également besoin de nouveaux financement avec l’arrivée des réfugiés ukrainiens. Et nous avons entamé le processus d'établissement de la commission sur le féminicide au niveau bicaméral, en la renforçant. Nous ferons également une grande campagne pour faire connaitre le numéro d'urgence, le 1522. La possibilité pour les femmes qui ont un ou plusieurs enfants de pouvoir partir plus tôt à la retraite n’est pas une loi discriminatoire, c’est avant tout une reconnaissance. C'est une façon de reconnaître la valeur sociale de la maternité. Les femmes font un travail qui n'est pas seulement privé, elles font vivre l'humanité, mais ce n'est pas socialement gratifiant. Si je dis "je suis une manager", j'ai un statut social, si je dis "je suis mère", cela n’intéresse personne. Ainsi, le fait de pouvoir prendre sa retraite plus tôt est avant tout une reconnaissance de la valeur sociale de la maternité.’’ ».

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Marina Calderone (Indépendante), ministre du Travail, « Une réforme du revenu de citoyenneté est nécessaire ; sur les charges salariales, ce n’est qu’un premier pas » : « Sur le revenu de citoyenneté, nous procèderons par étapes. Le gouvernement n’a pas l’intention d’oublier ceux qui ont besoin d’un soutien économique. Nous voulons intervenir dès maintenant sur les personnes sans emploi mais en condition de travailler pour les ramener vers le monde du travail. Nous travaillons aussi à une réforme structurelle des politiques et des centres pour l’emploi et pour réformer les mesures de lutte contre la pauvreté. Les familles comptant des personnes handicapées, mineures ou âgées ne sont pas concernées par la baisse du revenu en 2023 et des outils adaptés seront trouvés à partir de 2024. Les mesures prévues par cette première Loi de Finances ne peuvent pas être considérées suffisantes mais c’est le maximum qui pouvait être fait dans les conditions actuelles. La réduction des charges salariales et des cotisations en-dessous de 5%, les bonus pour l’embauche des jeunes de moins de 36 ans, la flat tax à 5% pour les prestations occasionnelles sont les premiers pas vers les engagements pour cette législature, un mois après l’investiture du gouvernement. Le but est d’augmenter le salaire net d’environ une mensualité. Les jeunes et les femmes sont des catégories plus pénalisées, il faut travailler en parallèle sur des bonus pour l’acquisition de nouvelles compétences recherchées sur le marché du travail. Nous avons besoin d’un système national de référence et de renforcer à la fois les infrastructures du marché du travail et de la formation. Concernant les chiffres de l’emploi profondément différents entre Nord et Sud, une intervention spécifique pour le Sud n’est pas prévue dans ce budget, mais il y a des évidences qui ne pourront pas être ignorées. Sur la flat tax élargie pour les travailleurs indépendants, une première rencontre a eu lieu et d’autres sont prévues pour des consultations sur tous les sujets (protection sociale, retraite, formation…). Il faut repenser la relation entre les professions, les institutions et la collectivité. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, de S. Folli, « Où nous mène le rébus des trois oppositions ? » : « Trois oppositions risquent bien de ne pas en produire une seule qui soit efficace. Toutefois, à ce jour, on compte le binôme Calenda-Renzi, l’opposition qui aime les manigances et s’insinue dans les contradictions des autres, aussi bien de la droite que de la gauche. Le but est de vérifier si la relation entre Giorgia Meloni et Matteo Salvini peut être abimée en laissant entendre qu’à certaines conditions, un secours centriste pourrait prendre forme. Il y a ensuite l’opposition intransigeante de Giuseppe Conte et des 5 Etoiles qui exclut toute négociation possible au Parlement et refuse catégoriquement la Loi de Finances. Le leader a retrouvé son costume d’avocat du peuple, hausse le ton et brandit le revenu de citoyenneté comme un symbole à défendre à outrance. On y voit toute une stratégie : en apparence elle semble dirigée contre l’exécutif, mais en réalité la bataille sert à mettre le PD sous pression alors qu’il est en crise, pour en faire un élément de la nouvelle gauche dirigée par Conte et qui rassemble de façon transversale tous ceux qui le soutiennent. Une mission légitime qui tente de répliquer, en quelque sorte, un schéma français où la chute électorale et la perte de contact avec la société ont fait du parti socialiste un simple morceau de la mosaïque rassemblée par le rusé Mélenchon, un tribun de talent et à l’expérience politique longue et articulée. Conte en revanche est étranger à toute tradition politique et semble s’être placé à gauche surtout par opportunisme, il est toutefois passé maître dans l’art de la démagogie, se retrouvant habilement au centre de la scène. Enfin, il y a l’opposition du Parti démocrate, qui voudrait être considérée comme la plus responsable et la plus sérieuse par rapport aux deux autres. Mais ces deux rivaux sont plus réactifs et surtout moins scrupuleux. Le parti d’Enrico Letta, malgré la dignité avec laquelle le secrétaire porte sa croix, est coincé dans la même tenaille qui l’a ralenti lors de la campagne électorale, attaqué de part et d’autre par les anciens alliés, apparaissant bien faible pour porter un dessein politique et perdant l’image de parti hégémonique à gauche. Les railleries ne proviennent pas seulement de la droite mais d’un front composite, signe d’une croissante perte de crédibilité et d’autorité. Personne ne serait surpris que le PD se range derrière Conte et lui laisse le leadership de la ligne anti-budget du gouvernement. Mais ce serait le point de non-retour pour le parti. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de F. Basso, « Fratelli d’Italia et la Ligue avec Orban, Forza Italia contre ; la majorité divisée au Parlement européen » : « La Hongrie divise la majorité au Parlement européen : FDI et la Ligue ont pris le parti d’Orban alors que Forza Italia reste du côté du PPE souhaitant défendre l’Etat de droit. Il s’agissait d’un vote pour suspendre les fonds européens à Budapest qui bloque systématiquement les décisions importantes de l’UE et ne respecte pas les conditions de l’Etat de droit. La suspension a été approuvée à une large majorité. 7,5 milliards d’euros sont en jeu. Il s’agit également de mettre en œuvre les mesures de corrections pour lutter contre la corruption mais les conditions n’ont pas été remplies. Les députés européens, encore plus sévères, ont souligné un ‘’risque systémique pour les intérêts financiers de l’UE’’ qui demeurerait même si tous les objectifs demandés été finalement atteints. La Commission a même été critiquée pour avoir ‘’réagi trop tard’’ et façon ‘’trop limitée’’. Ce sont les ministres européens des Finances qui devront émettre leur jugement et la question pourrait être discutée dès la réunion Ecofin du 6 décembre prochain ou alors plus tard, à l’occasion d’une réunion spécifique. La décision sera prise sur la base de la majorité qualifiée : 15 pays favorables, représentant au moins 55% de la population européenne. La minorité doit être représentée par 4 pays et 35% de la population pour bloquer la décision. Le groupe dit ‘’de Visegrad’’ est composé de la Pologne, de la Slovaquie et de la République Tchèque qui a également la Présidence tournante de l’UE. Le comportement de Rome lors de l’Ecofin aura donc un poids particulier. Pour la vice-présidente du Parlement européen, issue du PD, c’est une ‘’grave sonnette d’alarme pour le positionnement de l’Italie’’ et pour le secrétaire de +Europa ‘’Giorgia Meloni et Matteo Salvini ont choisi le mauvais camp’’ en sortant de l’axe européen. En attendant, Orban poursuit sa stratégie : la Hongrie a fait reporter la ratification de l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’OTAN à 2023 alors qu’elle était prévue pour le 7 décembre. »

ARTICLE, La Stampa, F. Olivo « La France : l’Italie doit d’abord nous dire ce qu’elle fera au prochain bateau ONG » : « Il y a une question simple qui sera posée à l’Italie, aujourd’hui « qu’allez-vous faire quand le prochain bateau ONG arrivera devant vos côtes ?’’. Tant qu’il n’y aura pas de réponse claire, il sera difficile, voire impossible, d’arriver à une vraie réconciliation avec la France. Par ailleurs, en l’absence de clarté, Paris n’a pas l’intention de rentrer dans l’accord de redistribution volontaire des migrants, signé en juin dernier justement sous l’impulsion de la présidence tournante française. La réunion extraordinaire des ministres de l’intérieur de l’Union ne s’annonce pas facile pour Piantedosi, d’autant plus que les revendications italiennes sur la route méditerranéenne risquent d’être obscurcies par les préoccupations de l’Autriche et de l’Allemagne sur l’augmentation des flux venant des Balkans et des requêtes de la Pologne et d’autres pays de l’Est qui, craignant une nouvelle vague de réfugiés ukrainiens, demanderont plus de fonds. Quant à la Méditerranée, la demande formulée par la France ne sera probablement pas éclaircie par Piantedosi. Les signaux d’apaisement lancés par l’Italie à la France après l’affaire Ocean Viking semblent ne pas suffire. Macron estime que la nuit entre le 8 et le 9 novembre les relations se sont fortement compromises et il attend encore une explication directe de la part de G. Meloni. Le Président français répète que la solidarité doit avancer avec la responsabilité, ce qui veut dire : l’Italie doit respecter les règles, c’est-à-dire faire débarquer les migrants, si elle veut être aidée et procéder avec la redistribution. La rencontre sera surtout un moment de discussion. L’Italie expliquera ses raisons (‘’il faut une solution européenne’’) mais sans proposer de solutions concrètes. Des sources européennes prévoient que la discussion sera ‘’très animée’’ et disent ‘’ne vous attendez pas à un accord à l’issue de la réunion’’ »

PREMIER PLAN, La Repubblica, d’A. Ziniti, « Des entrées légales et davantage de rapatriements, le plan du ministre Piantedosi examiné par l’UE » : « Le quota pour les entrées légales pourrait atteindre les 100 000 personnes, si (et seulement si) les différents secteurs économiques le demandent, en revanche la politique des rapatriements sera plus sévère. Ce sont les deux principaux points du ‘’décrets sur les flux’’ que le ministre italien de l’Intérieur prépare pour 2023. L’espoir est également que les engagements pour la redistribution entre les pays se concrétisent et que le Plan Marshall pour l’Afrique prenne forme. L’Italie voudrait que l’Europe la suive sur cette voie : le ministre Piantedosi proposera aujourd’hui à Bruxelles, lors de la réunion des ministres européens de l’intérieur, la mise en place de mécanismes centralisés et conjoints pour gérer les entrées légales et les rapatriements. Matteo Piantedosi tentera d’orienter la discussion vers des solutions concrètes dans le cadre du plan d’action pour la Méditerranée de la Commission européenne. Plan qui risque toutefois de passer en second plan compte tenu de la nouvelle vague de réfugiées ukrainiens. La première mesure en matière d’immigration adoptée pour le nouveau Conseil des ministres est l’allocation de 42 millions d’euros pour amplifier le réseau des CPR, ces terribles centres de permanences pour le rapatriement des migrants expulsés, véritables centres de détention administrative, aux conditions déplorables, où les personnes restent bloquées jusqu’à quatre mois. Pas un euro pour l’accueil, malgré un constat partagé par le ministre lui-même sur les ‘’fortes difficultés du système’’. Voilà la stratégie du nouveau gouvernement : transformés en détenus de faits les migrants qui ne rassemblent pas les conditions pour la demande d’asile. Actuellement, il existe 1 100 places dans ces centres alors que nous ne sommes jamais parvenus à renvoyer chez elles plus de 3000 personnes par an. Tous les autres, environ 50 000 en 2022, sont laissés dans la nature et la clandestinité. Un membre du collège du Garant national des détenus estime que ‘’les CPR sont un système causant des souffrances inutiles et un grand gâchis d’argent public’’. En 2021, seule la moitié des migrants qui y étaient enfermés ont effectivement été rapatriés, les autres ont été relâchés dans la nature au bout de quelques mois. Un vieil échec dans lequel l’Italie s’empresse de retomber. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

24/11/2022

Le FPÖ donné premier parti d'Autriche à 26 %.

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Autriche.

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ÖVP : sociaux-chrétiens

SPÖ : sociaux-démocrates

FPÖ : patriotes

écologistes

NEOS : libéraux

MFG : anti-vaccin

autres

3 sièges de membres des exécutifs d'arrondissements de Berlin, qui doivent revenir à l'AfD, ne sont toujours pas pourvus.

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Allemagne. État de Berlin. Alors que l’AfD, qui doit disposer, suite aux élections de septembre 2021, de quatre membres de l’exécutif dans des arrondissements de Berlin, n’a vu qu’un de ces postes être pourvu – celui à Treptow-Köpenick –, alors qu’à Spandau, Lichtenberg et Marzahn-Hellersdorf, les candidats AfD à ceux-ci ne sont toujours pas élus, malgré plusieurs – au total, 41 ! – scrutins tenus au sein de conseils d’arrondissement. L’AfD a, en conséquence, introduit un recours devant le tribunal administratif de Berlin. L’AfD accuse les élus des autres partis au sein des conseils d’arrondissement de pratiquer un « blocage ».

Le recours ne devrait pas être tranché avant le 12 février 2023, date à laquelle le scrutin pour le législatif de l’État de Berlin et des divers arrondissements doit être recommencé.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/11/16/ann...)

Un accord a été trouvé entre la Serbie et le Kosovo.

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Serbie et Kosovo. Un accord a été trouvé entre la Serbie et le Kosovo. Le Kosovo arrêtera toutes les procédures contre les citoyens utilisant des immatriculations serbes et la Serbie s'est engagée à ne plus émettre de plaques pour des villes se trouvant au Kosovo.

""Les oubliés du revenu de citoyenneté" - A partir de septembre prochain, 400 000 familles seront privées de ce revenu."

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Italie. Revue de presse.

Le projet de loi de finances fait toujours les gros titres de la presse italienne. Les principaux quotidiens se concentrent sur de possibles modifications du texte au Parlement, et l’éventuelle contribution du dirigeant du Troisième pôle, C. Calenda : « TVA, amendes, voici les nouveautés » - Le projet de loi a été publiée, le coût des cigarettes augmente, coup d’envoi du fonds pour la souveraineté alimentaire. Conte dénonce une « guerre contre les plus démunis » (Corriere della Sera), « Les oubliés du revenu de citoyenneté » - A partir de septembre prochain, 400 000 familles seront privées de ce revenu. Meloni craint des coups bas venant de FI et rencontre Calenda (La Repubblica), « Budget : moins de fonds pour la santé publique » - Les ressources ont été épuisées par l’inflation, il n’y a plus d’argent pour couvrir le phénomène des sous-effectifs. Les régions lancent l’alerte sur les listes d’attente. Les salariés se voient pénalisés par l’impôt forfaitaire (La Stampa), « Budget, voici les coupes et les nouveaux paramètres pour la réforme des retraites. Une amnistie est prévue pour les crypto-monnaies (Sole 24 Ore), « Budget, l’impôt sur le tabac est revu à la hausse » (Il Messaggero). 

Les JT couvrent essentiellement le projet de loi de finances qui sera soumis à l’UE, l’intensification des frappes russes sur les infrastructures ukrainiennes, la hausse des cas de Covid en Chine et le geste de protestation symbolique de l’équipe allemande pour condamner la décision de la FIFA d’interdire le port du brassard en soutien aux droits LGBT à l’occasion de la Coupe du Monde de football au Qatar.

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Cremonesi et E. Marro, « Loi de Finances, Meloni rencontrera Calenda ; les taxes vont augmenter de 70 centimes sur les cigarettes » : « Le projet de Loi de Finances a été approuvé lundi en Conseil des ministres. La plupart du travail a été fait, il ne reste qu’à étoffer le contenu de certains articles, et la Présidente du Conseil se dit ‘’fière du travail de ce gouvernement et d’un budget établi en un temps record’’. Elle résume ainsi l’esprit du document : ‘’encourager la croissance, aider les plus fragiles, accroître la justice sociale, soutenir notre tissu productif, miser sur l’avenir’’ et enfin ‘’aller de l’avant la tête haute’’. Le document de mise à jour de la programmation budgétaire devrait être arrivé hier soir à Bruxelles. Hier, Carlo Calenda a annoncé une ouverture vis-à-vis de la Présidente du Conseil à laquelle il propose une rencontre pour présenter les propositions du Troisième pôle sur la Loi de Finances, estimant que Giorgia Meloni est ‘’très compétente et intelligente’’. Immédiatement, le secrétaire d’Etat pour la mise en œuvre du programme, Giovanbattista Fazzolari, ironise et Mariastella Gelmini s’indigne, le sommant de ‘’respecter le rôle des oppositions’’. Malgré un début difficile, le dialogue semble possible et le Palais Chigi annonce qu’une rencontre est prévue pour la semaine prochaine. Les nouveautés prévues par le projet sont la hausse des taxes sur les cigarettes, le prix du paquet augmentera d’environ 70 centimes en 2023 et encore très légèrement en 2024 et 2025. En revanche, l’indexation des amendes sur l’indice Istat sera suspendue pour deux ans, une réduction du taux d’imposition sur les pourboires des serveurs dans les bars et restaurants est également prévue et tombera à 5%. Des traitements de faveur devraient être introduits également pour les prestations professionnelles occasionnelles, le plafond annuel passera de 5 000 à 10 000 € et cela vaut également pour les travailleurs saisonniers dans le domaine agricole pour les prestations durant moins de 45 jours par an. Dans le domaine de la santé, 200 000 € seront alloués pour augmenter l’indemnité du personnel travaillant aux urgences. Enfin, les aides destinées aux jeunes de moins de 36 ans achetant leur premier logement seront prolongées. »

ARTICLE, La Repubblica, « Moins d’impôts sur les pourboires et cent millions pour la souveraineté alimentaire » : « Environ 15 paragraphes demeurent vides, allant de la parité de genre au pont sur le détroit de Messine. Toutefois, voici déjà quelques mesures prévues par le projet de loi de finances. Pour les commerçants, il y a une dérogation à l'obligation d'utiliser le TPV: les sanctions sont suspendues pour les impayés inférieurs à 30 euros. Concernant la « trêve fiscale en dix points », l'amnistie annoncée est bien prévue : les anciens avis d’impôts, ceux notifiés entre 2000 et 2015, finiront à la poubelle. Le contribuable qui n'a pas payé ses impôts verra disparaitre la totalité du montant dû. Une grande marge de manœuvre est également prévue pour ceux qui ont présenté une déclaration de revenus mais n'ont pas payé leurs impôts : ils paieront la totalité de la somme due, mais pourront la payer par tranches pendant cinq ans au maximum, avec une pénalité de 3 %. Concernant les amendes, le gouvernement a décidé de geler, pendant deux ans, l'ajustement de la variation de l'ISTAT qui aurait augmenté les montants dus à l'inflation. La TVA passe à 5% pour les produits pour bébés, allant des genres alimentaires aux produits pour l’hygiène et les sièges pour voiture. A signaler un fonds de souveraineté alimentaire : promotion de l’alimentation italienne de qualité et réduction des coûts de production pour les entreprises agricoles. Ce fonds sera mis en place l’année prochaine avec une enveloppe de 25 millions par ans et cela jusqu’en 2026. Une réduction de l'imposition, à 5 %, est prévue pour les pourboires des serveurs et des personnes travaillant dans les hôtels. Pour le gouvernement, il s'agit d'une mesure pouvant rendre ces emplois attrayants et aider ainsi les entreprises touristiques qui manquent de personnel. Toutefois, selon Confesercenti, cette mesure "ne favorisera pas l'emploi" du secteur. Concernant le fonds pour faire face à la flambée des coûts des matières premières, le gouvernement Meloni a décidé une coupe de 400 millions par rapport à ceux prévus par le précèdent exécutif Draghi, le montant passant désormais de 1,5 milliards à 900 millions. Pour la Santé publique, il y aura 2 milliards de plus pour l'année prochaine et autant pour 2024. Une grande partie des ressources de 2023 - 1,4 milliards - est destinée pour faire face aux factures élevées. Le gouvernement alloue également 650 millions pour l'achat de vaccins et de médicaments anti-Covid. Il y aura davantage de centres pour les rapatriements, le projet précise que la mesure sert à "assurer une exécution plus efficace des décisions d'expulsion de l'étranger". »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Antonio Tajani, vice-président du Conseil, ministre des Affaires étrangères et coordinateur national de Forza Italia, « Au Parlement nous pouvons faire mieux, et Forza Italia apportera sa contribution » : « Il n’y a aucun problème au sein de la majorité. Au sein de Forza Italia, la ligne est celle qu’insuffle Silvio Berlusconi. On peut toujours améliorer les choses mais au final un gouvernement doit faire les comptes avec la réalité. Concernant le projet de Loi de Finances, nous avons fait de nombreuses réunions et de nombreux éléments que Forza Italia demandait ont été insérés. Nous travaillerons notamment à une grande réforme de l’administration. Cette Loi de Finances, rédigée en un temps record, amorce un revirement politique, le début d’un changement. Nous avons cinq ans devant nous, c’est un premier pas. Nous gardons notre objectif d’élever les pensions de retraite minimum à 1 000 €. En évitant de creuser le déficit budgétaire, nous avons donné un premier signal à Bruxelles et les marchés ont apprécié. Lors de son passage au Parlement, le projet de Loi de Finances pourra être amélioré et Forza Italia apportera sa contribution. Nous avons déjà obtenu les abattements fiscaux pour l’emploi de jeunes de moins de 35 ans, les femmes et les bénéficiaires du revenu de citoyenneté. Un autre signal fort adressé aux entreprises et l’abattement des charges salariales et le report la taxe plastique et sucre. Le revenu de citoyenneté sera toujours maintenu pour les personnes qui ne peuvent pas travailler mais le rôle de l’Etat est de mettre ceux qui le peuvent en conditions de travailler. Quant à la crise diplomatique avec la France, il n’y a aucune polémique avec Paris. La question migratoire est très ample et nous continuerons à la porter car elle concerne toute l’Europe. J’en ai parlé en Serbie, au Kosovo et avec le ministre maltais. J’ai aussi eu une réunion avec les ministres concernés sur le ‘’décret flux’’ pour parler cette fois d’immigration légale. Nous devons maintenant en parler avec les entreprises. Je veux faire sorte que l’Italie ait plus de poids sur le plan international. Nous voulons être protagonistes, de l’Europe aux Balkans, de l’Afrique du Nord à l’Amérique latine. En 2023, après les Med Dialogues en décembre à Rome, nous organiserons également la conférence Italie-Amérique Latine et Pays des Caraïbes. »

ARTICLE, Sole 24 Ore, « Fitto : "Difficile de respecter un plan conçu avant la guerre". » par Gianni Trovati : « Dans son discours à l'Assemblée nationale des Anciens à Bergame, le ministre des Affaires européennes Raffaele Fitto, qui a la délégation sur le Pnrr, ne mâche pas ses mots. Il appelle à classer les "controverses inutiles qui ne servent à personne", mais établit une sorte de double recette pour le Plan : "Les réformes doivent être approuvées et c'est l'un des aspects les plus importants", les objectifs pour la fin 2022 doivent être garantis et le gouvernement travaille sur une série de règlements pour les protéger ; mais une évaluation mission par mission et ministère par ministère est nécessaire sur les programmes de dépenses, après que le taux d'exécution réel dans la programmation 2014/20 s'arrête à 50% alors que l’on appelle à tripler le rythme avec des délais plus serrés. Dans les projets de loi de finances diffusés, on retrouve la réplication du fonds pour couvrir les surcoûts des contrats liés au Pnrr, une hypothèse à laquelle s'était opposé le gouvernement lors du premier comité de pilotage. Le texte ne contient toujours pas les chiffres du refinancement. Mais, et c'est la principale nouvelle pour les administrateurs locaux qui mettent en œuvre quelque 40 milliards de projets du PNRR, on retrouve l'augmentation de 10 % de la pré-allocation pour les projets.  La nouvelle est cruciale pour les collectivités locales, qui du Nord au Sud racontent des appels d'offres désertés en raison d'encadrements de coûts désormais décalés par rapport aux prix réels, et qui précisément en 2023 devront commencer à attribuer la grande majorité de leurs travaux Pnrr. Mais sur le plan technique, la lecture de la règle suscite plus d'une perplexité en raison de la complication de la procédure conduisant à la pré-allocation. Les ministères titulaires doivent identifier les interventions à soutenir, les entités d'exécution doivent donner leur confirmation dans un délai de 15 jours, la Ragioneria fixe les listes par décret et les entités doivent communiquer les besoins dans les 5 jours suivant la finalisation du code identifiant l'appel d'offres. Ce ne sera pas facile. Mais au-delà, c'est le point politique d'une rediscussion du Plan qui revient dans l’actualité. Le ministre de la protection civile et de la mer, Nello Musumeci, va jusqu'à émettre l'hypothèse d'un report de deux ans, à convenir avec l'UE, de 2026 à 2028, de l'échéance de la fermeture du PNRR. Et l'hypothèse ne semble pas déplaire, par exemple, au maire de Milan Giuseppe Sala, qui invite le gouvernement à des négociations pragmatiques avec Bruxelles. Le maire de Rome Roberto Gualtieri est plus sceptique : "Un report de la date limite de réalisation des travaux serait utile mais compliqué à obtenir", raisonne-t-il, "il faut plutôt négocier avec l'Europe le lancement de mesures plus sûres et plus appropriées contre le coût élevé de l'énergie". »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Giuseppe Conte, leader du Mouvement 5 Etoiles et ancien Président du Conseil, « Un budget peureux, l’austérité melonienne ne contentera que les fraudeurs fiscaux et les corrompus » : « Cette Loi de Finances manque de courage et déclare la guerre aux pauvres et aux ‘’derniers’’. Notre bataille pour défendre le revenu de citoyenneté commence tout juste. 70,8% des bénéficiaires du revenu ont un niveau de diplôme s’arrêtant au brevet des collèges, 53 000 ont plus de 60 ans, 135 000 ont entre 50 et 59 ans. Comment les politiques pour l’emploi pourraient-elles améliorer la situation en quelques mois ? Avec cette Loi de Finances, Giorgia Meloni fera précipiter le pays dans la récession et augmentera l’injustice sociale. Nous sommes prêts à descendre dans la rue mais l’important est de créer, y compris à l’échelle territoriale, une vaste coalition sociale et politique avec la société civile, les associations et les forces sociales du pays. Il n’y a pas de concurrence de ce point de vue avec le PD, l’important est de remplir les rues de personnes et de contenus. Tous ceux qui partagent nos priorités et nos inquiétudes sont les bienvenus à la table des discussions. Les manifestations violentes doivent conjurées. Quant aux tensions sociales, c’est le gouvernement qui les exacerbe par sa violence envers les plus vulnérables. Notre opposition ferme a déjà pesé sur le plafonnement des paiements en liquide. Les aides pour faire face à la hausse des prix de l’énergie ne sont prévues que pour les trois premiers mois de l’année, la nouvelle politique dans les secteurs du tourisme et de l’agriculture fera exploser la précarité des emplois dans ces secteurs, les retraites sont mal gérées alors que l’inflation est galopante… L’austérité à la Meloni ne contentera que les fraudeurs fiscaux et les corrompus. L’extension de la flat tax à 15% pour les revenus des travailleurs indépendants touchant jusqu’à 85 000€ va exacerber les inégalités avec les employés pour qui le système d’imposition est différent. Sur la Russie, tous nos efforts tendent à construire un vrai parcours diplomatique, mais définir la Russie comme un Etat terroriste éloigne les parties et n’aide pas à rétablir le dialogue. »

ARTICLE, La Repubblica, G. Vitale : « Le pacte contre Meloni : le PD et les 5 Etoiles ouvrent à une manifestation unitaire » La loi de finances finit par rapprocher les partis d’opposition : « Quelque chose est en train de bouger sur le front de l’opposition antigouvernementale. Il est possible de voir des signaux timides pouvant aller dans la même direction : le PD, le M5S et l’alliance Vert-Sinistra Italiana pourraient se retrouver côte à côte pour manifester contre une loi de finances qualifiée de « réactionnaire ». Mais sans la participation du Troisième Pôle de C. Calenda, qui fait savoir « cela ne m’intéresse absolument pas, j’aimerais plutôt connaitre leurs contre-propositions ». Sauf que Conte refuse toujours de devoir suivre les propositions du PD et estime que la protestation, qui implique plusieurs secteurs de la société civile, doit se faire sans bannières politiques et en cherchant une date pouvant convenir à tous. Or, Enrico Letta a convoqué une manifestation pour samedi 17 décembre. Le PD en parlera lors de la direction d’aujourd’hui. Tandis que les dirigeants de Verdi-Si, Frattoianni et Bonelli, font pression sur Conte pour qu’il accepte de s’unir à eux. Le salaire minimum pourrait représenter cette thématique partagée et prévue dans toutes les contre-mesures budgétaires des partis d’opposition. »

ARTICLE, Sole 24 Ore, « France, Italie, Pologne et Espagne : les grands rejettent la proposition européenne » : « L'Union européenne est divisée sur la proposition présentée mardi par la Commission concernant le plafonnement des prix du gaz : le niveau indiqué, 275 euros par mégawattheure sur le marché Ttf à Amsterdam, est jugé trop élevé par un groupe de pays, dont l'Italie. "Nous ne considérons pas la proposition de la Commission comme suffisante", a déclaré le ministre de l'Environnement Gilberto Pichetto Fratin dans une interview accordée à SkyTg24. "Cela risque de stimuler la spéculation au lieu de la freiner", a-t-il expliqué. "Il y a un engagement fort pour assurer une substitution du gaz russe pour le stockage pour l'automne et l'hiver prochains", a ajouté Pichetto Fratin, "une série d'actions ont été prises sur le front politique, y compris le plafond au niveau européen, le corridor dynamique, qui a actuellement une proposition technique de la Commission, mais qui n'atteint probablement pas l'objectif qui devrait au moins être d'intervenir fortement pour arrêter la spéculation". Adolfo Urso (Frères d'Italie), ministre des entreprises et du Made in Italy, déclare : "Six mois se sont écoulés avec une guerre au cœur de l'Europe basée sur la guerre énergétique russe contre l'Europe et après six mois, la montagne européenne accouche de cette souris". La position du gouvernement espagnol est similaire, et le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a également émis des critiques, estimant que le niveau proposé est "très élevé". La France est également contre. Les ministres de l'énergie de l'Union européenne examineront aujourd'hui cette proposition, formulée après des mois d'affrontements sur les solutions permettant de freiner la flambée des prix de l'énergie, exacerbée par l'invasion russe en Ukraine. Une quinzaine de pays réclament un plafond robuste. Parmi eux, la Belgique, la Pologne, l'Italie et la Grèce ont menacé de bloquer l'approbation de nouvelles mesures énergétiques si le paquet ne contient pas un plan crédible contre les prix excessifs. De l'autre côté de la table, on trouve l'Allemagne, à la tête des pays sceptiques à l'égard du plafonnement des prix (Pays-Bas, Suède et Finlande), selon lesquels le mécanisme pousserait les fournisseurs à vendre ailleurs et saperait la volonté de réduire la consommation de gaz. Ces pays poussent plutôt à réaliser des économies d'énergie et à utiliser davantage les énergies renouvelables.

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Adolfo Urso

COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Des débuts en douceur avec l'UE, mais le gaz, les migrants et le MES suscitent des tensions » : « Selon l’avis quasi unanime de tous, le côté positif du projet de budget de Meloni est d'avoir suivi une discipline budgétaire conforme à ce que demande l'Europe. Et même dans son parti FdI, ils prétendent, comme un geste politique, avoir résisté aux sirènes de la " rupture " pour plaire aux électeurs. En réalité, du côté de Forza Italia - et au Mef - on explique qu'il s'agit d'un choix forcé, avec en tête l'exemple récent de ce qui s'est passé en Grande-Bretagne. En bref, plus que le jugement de la Commission, ils craignaient les effets sur le spread et les marchés. Si cela s'avère vrai, la question de l'évolution des relations entre la première ministre et l'UE reste ouverte. Même s'il n'y a pas de friction avec Bruxelles pour l'instant, et que le gouvernement s'attend à des compliments sur la loi budgétaire, il reste tellement de sujets en suspens qu'il n'est pas exclu que, plus tard, une saison de conflit s'ouvre. Peut-être au printemps, lorsque l'argent du paquet énergie sera épuisé et que de nouvelles ressources seront nécessaires. Y aura-t-il une marge de manœuvre pour convenir de nouveaux déficits avec la Commission ? Première question. La deuxième question, également liée à l'énergie, est l'impasse dans laquelle se trouve l'Europe pour trouver des solutions à la crise du gaz : la proposition de plafonnement des prix semble être une plaisanterie montée par des pays comme l'Allemagne et la Hollande, qui ne veulent pas du tout de plafonnement des prix. Si la situation n'est pas débloquée, cela pourrait devenir un front de tensions internes que le palais Chigi pourrait décharger sur Bruxelles. De même sur la question de l'immigration. Demain, les ministres de l'intérieur de l'UE se réuniront pour un Conseil extraordinaire où - semble-t-il - aucune décision ne sera prise étant donné que les États sont divisés tandis que la Méditerranée est "éclipsée" par l'urgence des réfugiés ukrainiens et l'augmentation (+159%) des arrivées sur la route des Balkans. Le PPE tend la main à l'Italie, mais pas l'Allemagne et jusqu'à présent pas même la France, deux pays qui ne respectent pas leurs engagements en matière de relocalisations. Là aussi, l'impasse de l'Europe deviendra-t-elle un argument pour gérer les difficultés internes ? Enfin, il y a le grand jeu du Pacte de stabilité. On ne sait pas encore ce que nous pourrons en tirer mais, en attendant, la sempiternelle affaire de la ratification du MES, ce fonds de sauvetage auquel la droite s'est fortement opposée, va bientôt arriver à son terme. Du moins à entendre les propos de M. Giorgetti, qui a déclaré lors du dernier sommet Ecofin qu'il n'attendait que la décision de la Cour constitutionnelle allemande pour l'inscrire à l'ordre du jour du Parlement italien. »

ARTICLE, La Repubblica, F. Tonacci « L’alerte lancée par l’Europe sur la possibilité que trois millions de réfugiés puissent arriver de l’Ukraine » : « La situation catastrophique dans laquelle se trouve actuellement l’Ukraine représente un problème aussi pour les pays voisins. La stratégie du noir de Poutine consiste d’une part à affaiblir le front interne de Zelensky et d’autre part à resserrer l’UE dans l’étau humanitaire, avec une nouvelle vague de réfugiés en cherche de lumière et de chaleur. A ce stade, cette vague n’a pas encore commencé. Toutefois, les conséquences du pire blackout de l’histoire moderne européenne sont imprévisibles. L’Italie a accueilli 173 456 réfugiés ukrainiens dont environ 5 000 mineurs non accompagnés. Ils ont été placés dans le réseau d’appartements et de maisons du système diffusé de l’accueil, puis il y en a 11 000 dans les centres d’accueil extraordinaire (CAS) et 2 000 dans les structures appartenant à l’ancien circuit du Sprar (système de protection pour les demandeurs d’asile). Le Ministre Piantedosi a exprimé à plusieurs reprises sa préoccupation pour la gestion du système d’accueil, laissant comprendre que face à une nouvelle vague, l’Italie pourrait ne pas être en mesure d’en accueillir davantage. Le problème retomberait sur les pays voisins, comme la Pologne et la République Tchèque, qui sont eux aussi au bord de la limite. Ils pourraient finir par protester à Bruxelles avec les autres pays de l’UE, mettant ainsi en danger tout compromis sur le contrôle des flux migratoires. Et c’est exactement ce que cherche Poutine »

ENTRETIEN, La Stampa, de Marco Campomenosi, Chef de groupe de la Ligue au Parlement Européen « Nous avons voté la résolution mais la définition employée est excessive » : « ‘’De notre côté, il y avait la volonté de maintenir l'unité qui caractérise la position européenne depuis le début de cette affaire. Ce n'est pas la première fois que nous soutenons une résolution contre la Russie, même si nous jugeons certains passages inappropriés. Nous aurions préféré que ces amendements, dont certains étaient également présentés par les socialistes et les Verts, qui visaient à atténuer la définition d'"État terroriste", soient approuvés. Une définition qui n'est pas vraiment exacte par rapport à la situation dans laquelle nous nous trouvons. Je pense qu'il y a une dose excessive de rhétorique et d'émotivité. Mais un « non » aurait pu être mal interprété. Nous voulons plutôt réitérer notre soutien à l'Ukraine, comme nous l'avons fait à chaque occasion depuis le début de l'invasion. En ce qui concerne les sanctions, nos critiques visent avant tout le travail de la Commission, qui s’est laissée prendre par une tendance à faire trop d’annonces et qui n’a pas évalué de manière appropriée les conséquences de certaines mesures et qui n’a pas offert des compensations proportionnées. ‘’ »

ARTICLE, Corriere della Sera, de L. Berberi, « ITA, l’hypothèse d’un investissement de Ferrovie dello Stato avec Lufthansa émerge » : « L’exécutif italien étudie la possibilité de céder ka majorité d’ITA Airways à la cordée formée par Lufthansa et les Chemins de fer de l’Etat (Ferrovie dello Stato - FS). Une des hypothèses seraient de vendre 51% d’ITA à Lufthansa et 29% à FS et de laisser les 20% restant au ministère italien de l’Economie. Mais ces équilibres seront affinés dans le cas où les négociations étaient engagées sur la base d’un premier accord. Les principaux concernés, Lufthansa, FS et le ministère, refusent tout commentaire pour le moment. Le ministère indique toutefois que les discussions sont incessantes avec les parties afin d’identifier la meilleure solution. Le gouvernement est favorable à cette présence d’une entreprise italienne au sein d’ITA, aux côtés de Lufthansa, sans exclure en retour dans la course de MSC. Le nom d’un autre allié potentiel commence à circuler, celui d’Atlantia qui gère déjà les aéroports romains. Pour FS, ce ne serait pas une première, en 2019 elles avaient fait naître la cordée avec Atlantia et Delta pour reprendre Alitalia, sans succès. Cela permettrait de mettre en place cette fameuse intermodalité train-avion en exploitant notamment le réseau TGV. La participation de Lufthansa est bien vue, notamment pour son projet de développer les lignes vers le sud du globe (Amérique latine et Afrique en particulier). L’objectif est de créer un partenariat industriel, peut un porte le pays d’origine de l’allié, a expliqué Adolfo Urso, ministre du Made in Italy. »

ARTICLE, Sole 24 Ore, « Urso et Le Maire lancent des groupes de travail sur les voitures, l'acier et l'énergie » : « L'automobile, l'acier et l'énergie ainsi que l'espace et la défense. Les bases sont en place pour construire une alliance avec la France à l'appui d'une politique industrielle européenne", a déclaré Adolfo Urso, ministre des entreprises et des produits italiens, après sa rencontre bilatérale avec le ministre français de l'économie, Bruno Le Maire. À Paris, avant de participer à la deuxième journée du Conseil ministériel de l'ESA, l'Agence spatiale européenne, les deux ministres ont abordé une série de sujets également liés au traité du Quirinal signé il y a un an. Parmi eux, la controverse sur la concurrence entre Maia, le projet lancé de façon surprenante par les Français dans le secteur des lanceurs spatiaux, et Vega-C, le micro-lanceur produit par la société italienne Avio. On en parlerait plus tard, la diplomatie imposait de ne pas aborder le sujet ici. En revanche, le processus de privatisation d'Ita, dans lequel AirFrance est en lice, est abordé, et il a été décidé de donner suite à une série de groupes de travail thématiques, déjà prévus par le traité du Quirinal. Parmi les priorités, il y a les politiques énergétiques pour une transition durable, qui prennent en compte le problème des coûts, et il y a la politique de l'acier, qui selon Urso devrait être abordée de manière plus affirmée sur le front du respect des règles et donc de la concurrence équitable des pays tiers. Il y a aussi, bien sûr, le délicat dossier automobile, sur lequel l'Italie et la France pourraient trouver des lignes convergentes pour soutenir l'industrie qui subira les coûts de l'arrêt du diesel et de l'essence à partir de 2035 et sur lequel Urso a soulevé la question des rapports de force au sein de Stellantis. L'impression, cependant, est que nous sommes au début d'une relation que le gouvernement Meloni veut préserver, en essayant de ne pas être dépassé par Paris sur une série de questions stratégiques et en gardant la diplomatie industrielle séparée de la diplomatie plus strictement politique qui vient d'avoir lieu sur l'affaire Ocean Viking. Les microprocesseurs et l'industrie de la mode ont également été abordés lors de la réunion, et un passage a ensuite été réservé pour le prochain trilogue, les 1er et 2 décembre, des associations industrielles d'Italie, de France et d'Allemagne (Confindustria, Medef et Bdi), auquel participeront également des représentants des gouvernements. Selon la délégation italienne, certains progrès, par rapport aux escarmouches du premier jour, ont également été réalisés sur les engagements que la France a mis sur la table lors de la réunion ministérielle de l'ESA en ce qui concerne les programmes qui intéressent le plus l'Italie. Dans ce cas également, nous devrons certainement attendre et voir si le temps des frictions sur l'économie spatiale est terminé. La déclaration de programme signée mardi, également avec l'Allemagne, prévoit un long parcours à conclure d'ici 2023. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

23/11/2022

Slovénie : 11 maires SDS élus au premier tour des municipales.

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Slovénie. Lors du premier tour des élections municipales de ce 20 novembre 2022, 53 maires soutenus par le SDS – parmi lesquels 11 maires SDS – ont été élus. 9 autres maires soutenus par le SDS prendront part au deuxième tour. Le pays compte 212 municipalités.

Le SNS n'obtient pas de maire.

Coopération de députés européens patriotes par-delà les groupes.

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UE. Des députés européens du groupe ID, du groupe ECR et du Fidesz (Hongrie) ont signé une déclaration parlementaire de coopération par-delà les groupes sur les questions clés de la politique européenne. Ces élus appartiennent au FPÖ (Autriche), au Rassemblement national (France), à Vox (Espagne), au Fidesz (Hongrie), à la Ligue (Italie) et à l'alliance gouvernementale polonaise.

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Jorge Buxade (Vox), Mario Campomenosi (Ligue), Jean-Paul Garraud (Rassemblement national), Balasz Hidveghi (Fidesz), Patryk Jaki (Solidarna Polska), Ernô Schaller-Baros (Fidesz), Harald Vilimsky (FPÖ)

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Déi Konservativ organise son 6ème congrès à Pétange.

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Luxembourg.

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Roumanie : création de l’Institut conservateur Mihai Eminescu.

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L’AUR nous communique :

La fondation récente à Bucarest d’un institut conservateur est l’une des meilleures nouvelles de la fin d’année en Europe de l’Est. Elle a été annoncée lors de la conférence internationale intitulée « Cette Europe à laquelle nous croyons », qui s’est tenue dans la capitale roumaine les 12 et 13 novembre 2022.

L’Institut conservateur d’études politiques Mihai Eminescu, qui porte le nom du plus grand poète et de l’un des hommes de culture les plus brillants de l’histoire de la Roumanie, a été fondé par le parti Alliance pour l’Union des Roumains (AUR). L’AUR est la seule force patriotique-conservatrice au Parlement roumain, avec, au total, 39 sénateurs et députés.

Cet institut a été créé grâce à une loi roumaine qui permet aux partis parlementaires de fonder des instituts d’étude ayant le statut de fondation d’utilité publique. L’institut vise à étudier et à promouvoir les principes fondamentaux de la doctrine conservatrice et à former une nouvelle élite politique. L’activité de l’Institut sera basée sur les valeurs que le parti AUR a également adoptées : la famille, essence de la nation et base de toute société saine et viable ; la nation ; la foi chrétienne comme fondement de la civilisation européenne et la liberté, essentielle pour l’affirmation et le développement de l’homme.

L’Institut a entamé une vaste activité qui deviendra bientôt publique : des livres et des publications, le développement de contacts avec des organisations et institutions similaires dans le monde entier, avec des penseurs et des intellectuels conservateurs. À la tête de l’Institut se trouve le sénateur Claudiu Târziu, chef de file des élus de l’AUR au Sénat roumain, journaliste et figure représentative de la droite chrétienne et nationale.

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Mihai Eminescu

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/11/22/cla...)

"Giorgia Meloni a donc présenté sa loi de Finances, basée sur deux priorités : "La croissance et la justice sociale, avec une attention toute particulière pour les familles et les personnes aux revenus les plus bas.""

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre toujours largement sur le projet de loi de finances et les commentaires et réactions qu’il suscite en Italie. Si le quotidien économique Il Sole 24 Ore met plutôt en avant en une les effets du projet de loi de finances sur les revenus, par la baisse des cotisations, ainsi que la réforme des retraites, d’autres quotidiens se concentrent sur les critiques adressées par l’opposition et les syndicats : « Sur le revenu de citoyenneté, c’est la guerre ouverte » (Repubblica) ; « Pour Meloni, « je ne suis pas là pour chercher le consensus » - « Ma priorité était de soutenir les familles et les classes moyennes ».  Mais l’Europe avertit aussi l’Italie sur sa dette » (Corriere della Sera). « Un budget sans vision » pour Bonomi, le patron de la Confindustria » (Stampa). Le quotidien romain Il Messaggero met en avant le message du président de la République Sergio Mattarella en référence au projet d’autonomie des régions : « Il faut les mêmes droits du nord au sud ».

Sur Twitter, le hashtag #Manovra2023, en référence à la Loi de Finances présentée par le gouvernement Meloni, est parmi les plus relayés, après plusieurs hashtags faisant référence à la coupe du monde au Qatar.

COULISSES, La Stampa, d’I. Lombardo et F. Olivo, « La colère de Berlusconi ; il mènera bataille au Parlement, ‘’personne n’a vu le texte’’ » : « ‘’Nous n’avons eu aucune ébauche du texte’’ déplore Silvio Berlusconi lundi soir, juste avant le Conseil des ministres durant lequel le projet de Loi de Finances a été approuvé. Antonio Tajani est manifestement embarrassé et Silvio Berlusconi se sent exclu de négociations qu’il a tenté, en vain, de suivre et auxquelles il avait beaucoup à apporter, estime-t-il. Il regrette notamment que Giorgia Meloni ne lui ait pas téléphoné, ‘’ni même lorsqu’elle s’est rendue au G20’’. L’amertume de Berlusconi envers son alliée refait donc surface. S’il la juge ‘’ingrate’’, cela n’est pas synonyme de vengeance : Forza Italia n’entravera pas le processus parlementaire de la Loi de Finances, assurent ses dirigeants. Mais le passage du texte à la Chambre servira tout de même à revenir sur quelques points clés : Berlusconi veut davantage de fonds pour la retraite minimum et pour l’insertion des jeunes sur le marché du travail. Sur la réduction du Superbonus de l’Etat, il devrait y avoir une véritable bataille : le passage de 110% à 90% est jugé trop abrupt par Forza Italia car il mettrait en difficulté les copropriétés et les entreprises du bâtiment. Les troupes berlusconiennes demanderont donc plusieurs amendements, ainsi qu’une solution au problème des cessions de créance. Giorgia Meloni redoute déjà tout cela. En conférence de presse, elle dit à plusieurs reprises espérer pouvoir compter sur la collaboration des forces politiques. Le temps à disposition est presque écoulé, un retard est très probable. Si tout va bien, le projet de Loi de Finances recevra l’approbation du Service des Comptes publics vendredi après quoi il pourra être soumis aux Chambres à partir de la semaine prochaine. Le destin de la Loi de Finances et les délais de son approbation sont donc entre les mains de la Ligue et de Forza Italia. Le budget provisoire est le cauchemar de Giorgia Meloni, que Fratelli d’Italia n’envisage même pas. Mais les deux chefs de groupes Forza Italia aux Chambres ont déjà diffusé un communiqué sur les modifications qui seront demandées. Au sein de la Ligue aussi, certains semblent prêts à mener la bataille. Matteo Salvini rencontrera aujourd’hui ses parlementaires. La Ligue a dû renoncer à une grande partie de ses promesses. ‘’Nous nous rattraperons l’année prochaine’’ affirme Salvini aux siens, mais certains tenteront tout de même d’arracher un quelconque résultat dès les prochaines semaines. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de T. Ciriaco, « ‘’Je ne cours pas après le consensus’’ dit Giorgia Meloni avant d’accuser et de faire des allusions contre des journalistes » : « La Présidente du Conseil a pris l’habitude de ne répondre qu’à très peu de questions en conférence de presse. Par manque de temps, se justifie-t-elle, ce qui ne l’empêche de se livrer elle-même à de longs préambules. Lorsque les journalistes présents hier le lui font remarquer, elle réagit en lançant une accusation générale ‘’On n’illustre pas la Loi de Finances en quelques minutes. Je vous ai connu moins courageux dans d’autres situations…’’. S’ensuit un échange plutôt vif avec la salle. L’association parlementaire de la presse a déploré les ‘’insinuations’’ de la Présidente du Conseil. Giorgia Meloni a donc présenté hier sa ‘’courageuse’’ loi de Finances, basée sur deux priorités : ‘’La croissance et la justice sociale, avec une attention toute particulière pour les familles et les personnes aux revenus les plus bas’’. ‘’Je ne me préoccupe pas du consensus, mais de ce qui me semble le plus juste à faire’’ revendique-t-elle. Assis à côté d’elle, Giancarlo Giorgetti, ministre de l’Economie, exalte la ‘’ligne de la responsabilité’’ et la ‘’prudence comme courage politique’’, se réjouissant d’avoir fait mentir ceux qui prévoyaient des dépenses excessives et des écarts budgétaires pour le premier budget de la coalition de droite. Il oublie qu’un peu plus loin est assis Matteo Salvini, l’un des chefs de file de ceux qui, en campagne électorale, réclamaient un creusement du Budget de l’Etat. Quant au revenu de citoyenneté, Giorgia Meloni reste déterminée à le supprimer pour 2024, car ‘’il est évident que cela ne fonctionne pas’’. Elle ne se dit pas intimidée par ceux qui appellent à descendre dans la rue, ‘’ils sont dans leur rôle’’ et ‘’les manifestations jouent un rôle important dans une démocratie’’. Pour le reste, elle demande la contribution de la minorité, ‘’j’espère que le processus parlementaire contribuera à améliorer le projet de Loi de Finances, notamment grâce à l’opposition’’. Sur la France, elle répond aux journalistes qu’elle n’a ‘’rien de nouveau à déclarer’’, car elle n’a ‘’pas encore eu le temps d’approfondir la proposition de la Commission européenne sur les migrants’’. Lorsqu’on lui demande si l’affaire des relations diplomatiques avec Paris lui a appris quelque chose, elle rétorque que non ‘’elle n’a rien appris, elle n’a fait que son travail en défendant les intérêts de la nation’’ s’irritant à nouveau des questions des journalistes. Sur l’affaire Regeni enfin, elle affirme que le président égyptien s’est montré disponible lors de la COP27, ‘’ce que nous vérifions dans les faits’’. »

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Giorgia Meloni

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Maurizio Leo, vice-ministre de l’Economie, par E. Marro, « ‘’ Maintenant c’est la paix fiscale, 19 millions d’avis d’imposition sont concernés ‘’ » : « ‘’ L’impôt sur les superprofits des entreprises du secteur de l’énergie engendrera 3 milliards de recettes. Nous les encaisserons en modifiant la base imposable 2022 de l’impôt qui avait été introduit par le gouvernement précédent et en faisant passer le taux d’imposition de 25 % à 35 %. La paix fiscale n’engendrera pas de recettes en 2023, son objectif est celui de rééquilibrer le rapport des contribuables avec le fisc. Il ne s’agit pas d’une amnistie fiscale. Nous voulons donner la possibilité de payer les dettes avec le fisc en 5 ans, avec un taux de sanction de 3%. Les crédits de l’Agence du fisc vis-à-vis des contribuables sont de 1.132 milliard d’euros, dont seulement une moindre partie est exigible. 19 millions d’Italiens ont des dettes en cours. Le gouvernement ne baisse pas la garde dans la lutte contre l’évasion fiscale, la preuve en est l’introduction de la norme contre les activités qui utilisent à répétition le mécanisme d’ouvrir et fermer pour ne pas payer d’impôts. Sur l’augmentation de la limite aux paiements en liquide à 5 000 euros : il n’y a aucun lien entre le plafonnement du paiement en espèces et l’évasion fiscale. L’augmentation du seuil à 85 000 euros de bénéfices pour les TVA est en ligne avec l’Union européenne, qui prévoit un seuil jusqu’à 100 000 euros. Nous avons introduit une baisse des impôts de 2% pour les salariés dont le revenu ne dépasse pas 35.000 euros. ‘’»

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de Francesca Basso, « Pour l’Europe, l’Italie est vulnérable, il faut faire attention à la dette » : « La Commission européenne s’inquiète du rapport élevé entre dette et PIB pour l’Italie. Cela n’a pas de lien avec le projet de budget qui vient d’être présenté mais cette évaluation s’est faite sur la base des indicateurs actuels de l’économie, et elle est présentée dans le document sur le rapport sur les équilibres macro-économiques qui porte sur l’ensemble des Etats de l’UE. Paolo Gentiloni a souligné qu’il est « très difficile de suivre une première impression, nous devons voir le budget, les textes et les examiner. Car je pense que c’est un devoir de traitement égal entre les pays ». Dans le chapitre sur l’Italie, on pointe le risque de spread sur les intérêts des dettes souveraines, qui se sont écartés considérablement de la moyenne de la zone euro. Cela augmente le risque de financement, et la soutenabilité fiscale à moyen terme. Pour la Commission, l’Italie est particulièrement vulnérable aux variations des conditions de financement. Pour la Commission, il faudra examiner la situation dans 17 pays européens qui présentent des risques ».

ARTICLE, Sole 24 Ore, « L'Europe propose un plafonnement du prix du gaz : 275 euros » par Beda Romano.

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ARTICLE, La Repubblica, « Kosovo-Serbie, la médiation de l'Italie 'Une conférence sur les Balkans à Rome’ » par Stefano Giantin : « Depuis quelques temps, nous assistons à l’une des plus graves crises balkaniques de ces dernières années, cette "guerre des plaques d'immatriculation" qui enflamme depuis des mois la frontière entre la Serbie et le Kosovo. Le Premier ministre du Kosovo, Albin Kurti, a annoncé qu'il avait "accepté la demande" de l'ambassadeur américain Jeffrey Hovenier "de reporter de 48 heures l'imposition d'amendes" aux Serbes du nord qui conduisent encore des voitures munies de plaques d'immatriculation émises par la Serbie à laquelle ils restent fidèles. Des plaques portant les initiales de villes faisant désormais partie du Kosovo indépendant, comme Mitrovica, qui, pour la minorité serbe, sont bien plus qu'une simple plaque de métal. Beaucoup rejettent ceux qui portent les initiales détestées "Rks", synonymes de l'indépendance de Pristina. Et l'extrémisme de Kurti, qui a réaffirmé début novembre qu'ils devraient les accepter de bonne grâce ou à force d'amendes d'ici la mi-2023, a entraîné la précipitation de la crise ces dernières semaines, avec des manifestations serbes, des démissions massives de policiers, de douaniers, de juges et de fonctionnaires d'origine serbe qui s'étaient entre-temps intégrés aux institutions du Kosovo. Et des craintes d'affrontements armés. La dernière tentative pour désamorcer la mèche a eu lieu lundi lors d'une réunion d'urgence à Bruxelles entre M. Kurti et le président serbe Vucic. Le résultat, encore un flop. C'est Kurti, cette fois, qui a rejeté le compromis de l'UE, reportant les amendes en échange de l'arrêt de l'émission de nouvelles plaques d'immatriculation serbes.  En attendant, "nous sommes prêts à un compromis", ont répété hier les dirigeants de Belgrade, où le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani et le ministre de la Défense Guido Crosetto ont également atterri hier, au terme d'une tournée des mini-Balkans qui a touché les épicentres de la crise, la capitale serbe et Pristina. Une visite qui signale comment l'Italie veut "être un protagoniste dans les Balkans", en se proposant comme gardien de la paix même entre la Serbie et le Kosovo, a suggéré Tajani. Le ministre a évoqué l'idée d'une grande conférence à Rome entre les Balkans et l'Italie. L'espoir est que, avant le sommet de Rome, les choses ne s'écroulent pas à nouveau. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

22/11/2022

Premier budget Meloni, de la prudence et de nombreux reports.

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur l’adoption de la loi de finances en conseil des ministres, dont une grande partie des mesures est consacrée à compenser la hausse des prix de l’énergie, mais qui prévoit aussi des réformes programmatiques de la coalition de droite, comme l’avancement de l’âge de départ à la retraite, la réduction de 12 à 8 mois du revenu de citoyenneté pour les personnes jugées aptes à la reprise du travail, des amnisties fiscales et des allégements fiscaux pour les entreprises : « Revenu et factures, voici les mesures » - Des exonérations d’impôts pour les entreprises qui embauchent des jeunes de moins de 35 ans, baisse de la TVA pour les couches et des cartes prépayées pour les faibles revenus. Lollobrigida déplore le manque de ressources, Conte annonce des manifestations contre ce budget (Corriere della Sera), « Une loi de finances à minima » - La politique budgétaire de Meloni est marquée par le compromis. Le Patronat demande plus d’ambition en réponse aux « promesses électorales », Conte qualifie la réforme du revenu de citoyenneté d’ « inhumaine » (La Repubblica), « Revenu et retraites, une loi budgétaire toute petite » - Plusieurs compromis sur la loi de finances, la réduction des charges fiscales concernera surtout les employés (La Stampa), « Budget 2023, voici les mesures » (Sole 24 Ore), « Le revenu de citoyenneté ne sera versé que pendant huit mois » (Il Messaggero).

Sur Twitter, les hashtag #manovra (budget) et #Maroni dominent suite, respectivement, à l’annonce des principales mesures de la Loi de finances 2023 par le gouvernement Meloni et à la disparition d’une figure politique de la Ligue et ancien ministre, Roberto Maroni.

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Roberto Maroni, ex-vice-Premier ministre, ex-ministre et ex-dirigeant de la Ligue du Nord est mort.

PREMIER PLAN, Sole 24 Ore, « Voici le budget de Meloni. Sur les prix de l’énergie, jusqu'à 35% d’aides supplémentaires et +45% d'aides aux entreprises » : « La recherche de couverture des dépenses pour les mesures en  matière de prix de l'énergie s'est avérée plus compliquée que prévu et finit par tourner même à un grand classique comme l'augmentation des taxes sur les cigarettes et le tabac. Le conseil des ministres prévu à 18 heures a donc glissé dans la soirée, les calculs pour réconcilier chiffres, normes et tableaux vont se poursuivre ces prochains jours, en vue d'un texte destiné à arriver à la Chambre des députés au plus tôt vendredi. Ce projet de budget confirme la sortie progressive du revenu de citoyenneté (pour les 660 000 "employables", l'arrêt interviendra après août, écartant l'hypothèse plus sévère de juin) et une intervention plus décisive à partir du 1er janvier avec la fin du revenu et l'arrivée d'un nouvel instrument. La décision ouvre la voie à une défiscalisation, plafonnée à 6 000 euros, pour l'embauche stable de femmes et de jeunes de moins de 36 ans, de personnes de plus de 50 ans et de bénéficiaires du revenu de citoyenneté. La mesure répond aux exigences de Forza Italia, qui se réjouit également de l'augmentation des pensions minimales, mais voit l'idée d'une TVA zéro sur le pain et le lait remplacée par une réduction de 10 à 5 % de la taxe sur les produits pour bébés et l'hygiène féminine ; l'impôt forfaitaire progressif, qui s'appliquera à hauteur de 15 % aux augmentations de revenus enregistrées par les indépendants dont le revenu imposable ne dépasse pas 40 000 euros par an (avec une franchise pour les augmentations allant jusqu'à 5 %), est de Fratelli d'Italia, et va de pair avec l'augmentation de 65 000 à 85 000 euros de l'impôt forfaitaire pour les indépendants chère à la Ligue. Pour les salariés, il existe également un taux réduit pour les primes de productivité, fixé à 10% pour les montants jusqu'à 3 000 euros et 20% pour la tranche 3000-5000 euros. Le budget consacre plus de 21 milliards à la reconduction des mesures contre la hausse des prix de l'énergie pour les familles et entreprises pour les trois premiers mois de 2023. Les remises sur l'essence et le diesel seront réduites à partir du 1er décembre de 40 %, passant de 25 à 15 centimes par litre, et donc de 30,5 à 18,33 centimes compte tenu de la TVA. Le retour partiel des accises arrêtées en 2022 sert à financer 200 millions d'aides pour les zones inondées des Marches et de nouvelles aides de fin d'année pour les collectivités locales et les entreprises locales de transport public. Mais la version allégée du rabais sera reconduite pour les trois premiers mois de 2023, ce qui permet de trouver de la place dans le budget pour une nouvelle série d'aides pour les factures des hôpitaux et des collectivités locales et pour les surcoûts des transports publics : la loi de finances allouera plus de 3 milliards d'euros à ces postes : 1,9 milliard d'euros à la santé, 760 millions d'euros aux collectivités locales (150 en décembre) et 350 millions d'euros aux transports. Les maires devraient également recevoir de nouveaux fonds de 500 millions pour soutenir les familles les plus démunies. Mais pour une remise qui diminue, une autre augmente. Les entreprises voient augmenter les deux crédits d'impôt, qui avaient déjà été prolongés dans la version du décret Aiuti-ter puis confirmés par le quater. L'augmentation de 30 à 35 % du crédit d'impôt pour les bars, les restaurants et les petites entreprises avait déjà été décidée ces derniers jours, mais les primes fiscales pour les entreprises d'électricité et de gaz à "haute consommation" (compteurs de 16,5 kW) augmenteront de 5 %, atteignant ainsi 45 %. »

COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, de Lina Palmerini, « Premier budget Meloni, de la prudence et de nombreux reports » : « On s’achemine vers 2023 avec prudence et en prévoyant de nombreux reports. C'est un peu le sens du budget, du moins dans le texte soumis au Conseil des ministres. En fait, ce n'était pas facile hier soir, précisément parce que de nombreux problèmes n’étaient pas résolus. Tant de mesures ont été lancées puis laissées en suspens, de la réduction à zéro de la TVA sur le pain et le lait à l'arrêt immédiat du revenu de citoyenneté ou de l'augmentation de l'essence. La difficulté pour Meloni n'était pas seulement de savoir comment concilier les demandes de son parti et des leaders de la coalition - Salvini et Berlusconi - mais comment accompagner politiquement la première loi de finances de la droite. En bref, le plus difficile est maintenant de communiquer aux électeurs sur un budhet qui fait avancer les messages les plus identifiables économiquement, qui doit reporter une véritable flat tax ou une véritable réforme des retraites, qui même sur le revenu de citoyenneté doit se faire par étapes. Un baptême décevant qui rime avec prudence, la même prudence qui a été critiquée à d'autres occasions. C'est Salvini lui-même, il y a quelques mois, qui demandait à Draghi un nouvel accroissement des dépenses jusqu'à 50 milliards alors qu'aujourd'hui il doit s'adapter au peu de ressources disponibles et ne plus prétendre que c'est possible. Aujourd'hui, c'est impossible. Et les entraves imposées par les contraintes financières font un peu mal à tout le monde, d'autant que - cette fois encore et comme les années précédentes - le gouvernement s'est mis d'accord avec l'Europe en s'engageant à la discipline budgétaire. En ligne avec Draghi, même si Meloni est au gouvernement. C'est la transition politique qu'une droite souverainiste devra traduire dans son monde. Meloni l'a déjà fait en expliquant que si le budget est réduit, c'est le résultat d'un choix convenu avec Bruxelles et en se tournant vers Francfort. Et c'est aussi le résultat d'un contexte qui est tout sauf lisse entre la crise énergétique, l'inflation et les craintes de récession. Ce n'est pas la première fois que la rigueur budgétaire et la tenue des comptes entrent dans le récit politique - étant donné la dette élevée de l'Italie - mais jusqu'à présent, l'explication des gouvernements de centre-gauche se trouvait précisément dans la matrice pro-européenne de ces partis aujourd'hui battus par la droite. Ils ont également été battus pour avoir décliné la relation avec l'UE parce que cette prudence allait à l'encontre des besoins des catégories de revenus les plus pauvres. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de T. Ciriaco et G. Foschini, « Face au risque de protestation et aux doutes de la ministre, Giorgia Meloni freine sur la baisse du revenu [de citoyenneté] » : « Giorgia Meloni veut réduire drastiquement le revenu de citoyenneté à partir de juin 2023. Hier après-midi la présidente du Conseil et les deux vice-présidents, Matteo Salvini et Antonio Tajani, ainsi que les ministres de l’Economie, Giacarlo Giorgetti, et du Travail, Marina Elvira Calderone, étaient réunis au Palais Chigi pour en discuter. ‘’L’impact d’une telle mesure serait dévastateur’’ prévient la ministre du Travail. Le revenu de citoyenneté est un symbole de la lutte contre la pauvreté. C’est la cohésion sociale du pays qui est en jeu. Calderone souligne les risques de sa suppression : ‘’l’année 2023 pourrait être marquée par la récession, il sera compliqué de demander aux chômeurs de trouver un emploi dans ce contexte’’ et les premiers à en subir les effets seront des familles entières qui vivent justement grâce au revenu. Au sein de l’exécutif, c’est le bras de fer. Giancarlo Giorgetti est pour la ‘’prudence et la gradualité’’, ‘’nous devons éviter tout passage trop brusque et prendre du temps pour sortir du revenu de citoyenneté’’ affirme le ministre de l’Economie. Il y aura donc une période de transition, des aides pour la formation, les plus de soixante et les parents ne verront pas leur revenu baisser. Giorgia Meloni accepte quelques conseils : les femmes enceintes ne seront pas concernées non plus par la baisse. Un compromis est trouvé pour 2023 : huit mois de revenu maximum (au lieu de six), mais il ne s’agit que de diluer l’effet de sa mesure. En 2024, le revenu sera complètement supprimé. Vient ensuite le Conseil des ministres et Silvio Berlusconi est furieux. Il demande des aides pour les jeunes travailleurs, il n’obtient pas la suppression de la TVA sur les biens de première nécessité mais décroche la hausse des minimums retraite. Mais le revenu de citoyenneté reste le sujet qui peut diviser la majorité. Giorgia Meloni décide de poursuivre malgré tout sur cette voie, acceptant le risque d’affrontement politique. Elle prévoit une baisse drastique de sa popularité au Sud mais espère la voir accroître au Nord et parmi les secteurs productifs. Dès aujourd’hui les oppositions et les syndicats se rallieront, le pire scénario pour le gouvernement. Le leader des 5 Etoiles s’indigne dans la soirée, ‘’ils sont inhumains, nous sommes prêts à tout pour contrer ce plan fou, nous descendrons dans la rue et n’abandonnerons pas’’. De plus, la pauvreté et la crise économique planent sur la sécurité nationale. Plusieurs rapports des services de renseignements mettent en avant la corrélation entre cette situation et l’augmentation du risque de terrorisme interne. Des groupes subversifs misent sur le désespoir économique d’une part de la population et les vagues de haine qui déferlent en particulier sur les réseaux sociaux. Des enquêtes montrent, notamment à Naples ou à Bari, comment des groupuscules nazis ou des suprématistes blancs infiltrent des groupes anti-vaccins, gilets oranges, ou ‘’non aux factures’’. La suppression du revenu de citoyenneté pourrait rallumer le feu qui couve sous les cendres. » 

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Francesco Lollobrigida (Frères d'Italie), ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire « Il y a une vision et nous donnons des signaux mais la pénurie des ressources a conditionné nos choix » : « ‘’Il y a une grande cohésion sur un projet de loi de finances adopté avec une rapidité record. Notre gouvernement, qui a prêté serment il y a juste un mois, vient d’adopter un budget pour donner de l’espace à des stratégies définitives sans renoncer à des points de repères et à changer de cap sur certaines questions importantes. Nous avons établi un raisonnement basé sur la croissance économique. Pour le revenu de citoyenneté, nous créons les conditions pour transformer un mécanisme qui n’a pas donné de résultats. Il n’est pas possible de continuer dans l’assistanat à des personnes qui refusent une offre d’emploi. Sur cette loi de finances plane une pénurie de ressources dues aux politiques de ces dernières années, poussées aussi par des événements tels la pandémie et la crise énergétique. En raison d’une couverture financière réduite, concernant les mesures programmées, certaines ont été prises et d’autres ont été reportées. Sur l’énergie nous avançons de manière horizontale : d’une part en limitant la hausse des prix et d’autre part en évitant les criticités pouvant provoquer la fermeture d’entreprises industrielles. Puis, il y l’allègement fiscal à hauteur d’1% pour les revenus jusqu’à 20 000€ favorisera plus d’embauches et nous interviendrons aussi en faveur de la natalité. Le climat au sein de la majorité est bon, il n’y a pas eu de frictions ou de phrases déplacées. Il y a la conscience du fait que nous nous retrouvons dans une situation qui est l’héritage de 11 années de gouvernements techniques ou pseudo-techniques qui n’ont pas donné de stratégie à l’Italie.’’ »

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Francesco Lollobrigida

ENTRETIEN, La Stampa, de Giovanbattista Fazzolari (Frères d'Italie), Secrétaire d’Etat à la mise en œuvre du programme et conseiller de Giorgia Meloni « Des choix difficiles sur le revenu de citoyenneté et l’essence, nous sommes conscients que le consensus peut être mis en danger » : « ‘’Q. Sur le revenu de citoyenneté, s’agit-il d’un tournant ou d’un petit pas en avant ? Nous n’avons pas cette préoccupation de rechercher à tout prix le consensus. Réformer cette mesure signifie éliminer un mécanisme qui fonctionne mal, qui ne sert pas à trouver un emploi et qui favorise beaucoup d’abus. Q. Pourtant, cette mesure, malgré ses défauts, a représenté une bouée de sauvetage pour beaucoup de personnes. Le revenu de citoyenneté nous coûte environ 8-9 milliards par an : sommes-nous vraiment sûrs qu’avec tout cet argent il n’est pas possible de faire de choses bien plus utiles pour les personnes en difficulté ? Q. 20 milliards pour l’énergie ne sont pas beaucoup… Nous ne sommes pas des vertueux par nature mais il est certain que mettre les marchés en alerte aurait eu un coût majeur. Si nous avions mis 100 milliards pour satisfaire tous, les choses auraient été différentes. Q. Sur plusieurs fronts, vous avez adopté un budget très « draghien », où se trouve cette rupture ? Il y a une continuité avec les politiques d’intérêt national et il y a une rupture de la part d’un gouvernement politique qui a sa vision. Il y a des lignes budgétaires obligées, comme celles sur l’énergie, puis sur le reste il y a une rupture : le revenu de citoyenneté, l’impôt forfaitaire, le plafonnement du paiement en espèces, l’amnistie fiscale. Q. Mais le prix de l’essence et du diesel peut remonter et dépasser la barre des 2 euros par litre… Il s’agit de choix difficiles. Cette mesure nous coûtait un milliard tous les mois. Par ailleurs, cette remise ne faisait pas de distinction entre ceux qui en ont besoin et ce qui n’en ont pas. Nous sommes conscients que cela risque de pénaliser ceux qui habitent loin du lieu de travail. Il est vrai aussi qu’en cas de choc sur le marché du pétrole, ces aides n’auraient pas pu faire grand-chose. Q. Pourtant la Ligue avait dit « l’essence ne dépassera jamais les 2 euros par litre », est-ce un affront à son égard ? Il n’y a pas de frictions avec les alliés ; et puis il faut se poser la question des coûts très élevés. Q. Forza Italia demandait des retraites d’au moins mille euros. Sans arriver à ces chiffres, nous augmentons les retraites les plus basses. Q. Comment expliquez-vous toutes ces marches-arrière en moins d’un mois de gouvernement ? Je n’en vois pas. Sur les rassemblements festifs musicaux, que le Parlement puisse effectuer des modifications n’est pas un drame pour moi. Pour le plafonnement du paiement en liquides, nous aurions préféré le faire par décret mais le Président de la République a expliqué qu’il n’y avait pas les conditions d’urgence et donc nous l’avons inséré dans le budget. Q. Avec la France, la crise a-t-elle été surmontée ? Il n’y a eu aucun problème de notre part. La réaction de la France a été déséquilibrée et Paris ne s’en sort pas très bien de cette affaire. Q. Etait-il nécessaire de soulever cette polémique à la veille d’affronter des dossiers très complexes en Europe ? Par le passé, on nous donnait des petites tapes sur le dos, on octroyait des légions d’honneur à certaines personnalités politiques pour que ces dernières ferment un œil, mais aujourd’hui c’est différent. Q. L’isolement est un danger. Avec Meloni, l’Italie joue à nouveau un rôle international, comme cela a été vu au G20. Q. Avant, ce n’était pas le cas ? Avant, celui qui dirigeait l’Italie faisait ce que l’on décidait à Bruxelles ou à Paris et les interlocuteurs des autres pays n’avaient donc pas intérêt à nous parler.’’ »

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Giovanbattista Fazzolari

ARTICLE, Sole 24 Ore, M. Ludovico « Migrants, le décret sur les flux sera prêt d’ici la fin de l’année » - L’Intérieur, le ministère du Travail et la Farnesina travaillent à une mesure attendue par plusieurs entreprises en pénurie de main-d’œuvre : « Pour le titulaire de l’Intérieur, il s’agit de le revers de la médaille de la politique migratoire, caractérisée par les entrées régulières, les canaux humanitaires qu’il faut développer au mieux et des flux réglés afin de faire coïncider la migration économique avec les exigences du marché du travail. La mesure sera adoptée par un décret du Président du Conseil, ce qui signifie que sur le plan politique ce sera Giorgia Meloni et le secrétaire d’Etat Alfredo Mantovano qui diront le dernier mot, avec une synthèse sur de possibles points de vue différents de la coalition. Le point le plus délicat concernera le nombre exact des entrées de migrants. L’année passée, Draghi avait adopté un décret pour 70 000 personnes, mais cela après un long bras-de-fer avec Salvini, qui s’opposait systématiquement à l’ancienne ministre Lamorgese. Aujourd’hui, la situation a changé et jusque-là, Salvini n’a pas fait d’objections aux déclarations de Piantedosi. Auprès des entreprises, les attentes sont pour un chiffre bien supérieur par rapport à celui de l’année passée. »

COULISSES, La Repubblica, de C. Tito, « ‘’Le ton redescend sur les ONG’’, le virage du gouvernement après l’avertissement de l’Eglise » : « La publication d’un communiqué officiel du Vatican ou de la Conférence épiscopale italienne, un avertissement du monde catholique au gouvernement Meloni, voilà ce que craint la Présidence du Conseil et une partie de la majorité. C’est en partie ce qui a poussé l’exécutif à calmer le jeu après la polémique autour des migrants. Tout a commencé il y a dix jours lorsque la crise diplomatique avec la France sur l’Ocean Viking se déchainait. C’est Silvio Berlusconi qui, le premier, a contacté ses ministres pour les mettre en garde sur de telles positions qui ‘’risqueraient de nous mettre le pape à dos’’, échanges personnels avec des représentants de l’Eglise à l’appui. Certains ‘’messagers’’ du Saint-Siège se sont ensuite adressés directement au gouvernement et notamment au ministre Antonio Tajani. De manière informelle, cette information est parvenue jusqu’à Bruxelles. Dès lors, il ne s’agissait pas seulement de rétablir les contacts avec Paris. Les relations avec l’Elysée restent fondamentales, comme a tenté de le faire comprendre le Président de la République italienne lui-même, Sergio Mattarella. Se présenter devant les instances européennes en mauvais termes avec la France et une évidente incompréhension avec l’Allemagne, n’aurait pas été de très bon augure pour la suite. De plus, Berlin est loin d’être restée neutre dans cette affaire. Et là encore, l’Eglise a joué un rôle. Les financements allemands des ONG proviennent en bonne partie de l’Eglise protestante or l’Eglise catholique est bien décidée à ne pas perdre trop de terrain dans ce pays. Il s’agissait de ne pas créer un contentieux avec le Saint-Siège dès le début de la législature, ce qui aurait compromis l’ambition de la droite qui se veut l’expression du monde catholique. Après plusieurs déclarations du pape et des évêques, Giorgia Meloni, coincée entre le Vatican et Paris, a finalement fait marche-arrière en cherchant à relativiser le problème. Le ton a changé. Consciente, après coup, que la crise n’aurait rien apporté à l’Italie. Ces déclarations des dirigeants ecclésiastiques ont fait émerger un lien entre l’urgence migratoire et la guerre en Ukraine. On a alors fait remarquer qu’on ne pouvait pas, d’une part, faire de l’Eglise le point de référence pour la paix et, de l’autre, refuser d’entendre ses exhortations à accueillir les migrants. D’autant plus que, note Forza Italia, cela permet à la Présidente du Conseil de concilier la fidélité totale à la ligne atlantiste et une importante sensibilité pacifiste qui persiste en Italie, et en particulier du côté de l’Eglise. »

ARTICLE, Corriere della Sera, F. Basso « Migrants, le plan européen axé sur vingt points. Voici les règles pour les navires de sauvetage » : « La Commissaire européenne pour les affaires intérieures Y. Johansson a présenté hier le plan d’action pour les arrivées des migrants depuis la Méditerranée en vue du sommet extraordinaire de vendredi convoqué à la suite des tensions entre Paris et Rome et qui aura à l’ordre du jour également les autres routes d’arrivées irrégulières. Le renforcement de la coopération entre les pays de provenance, les pays de transit et les organisations internationales, une approche davantage coordonnée à la recherche et au secours et le renforcement du mécanisme volontaire de solidarité pour la relocalisation des migrants : voici les thématiques prévues dans un plan de 20 points pour affronter les défis immédiats et les sauvetages. Le ministre de l'Intérieur, Matteo Piantedosi, s'est dit "satisfait du contenu" du plan, car il place la gestion des flux migratoires au centre de la discussion "dans la perspective déjà souhaitée par le gouvernement italien" : il s'agit d'"une bonne ébauche de travail commun". Pour M. Piantedosi, la référence à une mise en œuvre du mécanisme de solidarité adopté en juin dernier est "très significative", étant donné que "jusqu'à présent, il a donné à l'Italie des résultats absolument insuffisants". La Commissaire Johansson reconnait elle aussi ‘’les relocalisations sont en cours mais le nombre de personnes relocalisées avec ce système est encore trop bas’’. Pour Piantedosi, l’appel à ‘’une plus grande coordination des activités de recherches et de sauvetage dans les zones Sar est tout aussi important’’ car ‘’cela inclut, comme l’Italie le demande depuis longtemps, un rôle également pour les Etats du pavillon’’ Le plan appelle à une plus grande coordination et à un meilleur partage des informations entre les États membres et, au point 17, il reconnaît la "nécessité d'un cadre et de lignes directrices spécifiques pour les navires". Frontex procédera à une évaluation ciblée de la situation en Méditerranée centrale afin d'identifier les besoins de soutien renforcé par le biais d'opérations conjointes. "Mais il ne s'agit pas d'une nouvelle mission navale", a précisé la commissaire européenne. Le Plan est de fait un ‘’appel à accélérer’’ même si cela fait déjà deux ans que les Etats membres en parlent sans trouver d’entente. »

ARTICLE, La Repubblica, de M. Marini, « Rome contre Paris, le défi continue sur les lanceurs spatiaux » : « La compétition entre l’Italie et la France est en orbite. La réunion trisannuelle de l’Agence spatiale européenne commence aujourd’hui à Paris. La délégation italienne est dirigée par Adolfo Urso, ministre du Made in Italy. L’industrie italienne est plutôt inquiète en vue de cette ministérielle, en particulier sur la question des fusées spatiales. Le Directeur Général de l’ESA demandera un effort sans précédent à hauteur de 18,7 milliards d’euros. Cela comprend des missions scientifiques ‘’obligatoires’’ et des programmes, comme sur les lanceurs, assurant à l’Europe un accès indépendant à l’Espace. L’Italie et la France collaborent depuis plus de dix ans à travers les deux principales entreprises du secteur : la française Ariane Group et l’italienne Avio, afin de produire un moteur commun aux deux nouveaux lanceurs, Ariana 6 et Vega C. Ce sont les deux seuls États européens disposant des technologies nécessaires, avec une solide prédominance française. Mais une fuite en avant de la France a mis à mal ce mariage. Le 26 novembre 2021 Mario Draghi et Emmanuel Macron signaient à Rome le Traité du Quirinal qui réaffirmait entre autres l’alliance dans le domaine spatial. Dix jours plus tard, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire annonçait un projet de micro lanceur réutilisable, Maia, 100% made in France. Cette initiative a été perçue par l’Italie comme un affront, au point d’envisager éventuellement de retirer la vente exclusive des lanceurs Vega à Arianespace. D’abord parce que Maia pourrait concurrencer Vega, même si le PDG d’Ariane group explique qu’ils appartiennent à deux catégories différentes. De plus, Vega C est opérationnel et le 25 novembre il partira pour un premier lancement commercial. Les ministres européens se pencheront en revanche sur le cas d’Ariane 6 qui a pris du retard et dont, selon les entreprises, le surcoût sera trop important et ‘’hors marché’’. Asas-Confindustria met en garde et demande à ce que les fonds investis par l’Italie dans l’ESA n’aillent pas aux entreprises françaises. Le gouvernement Draghi avait confié 1,3 milliards à l’ESA pour l‘observation de la Terre, domaine dans lequel l’Italie veut consolider son leadership. La France consacre plus de 10 milliards au secteur spatial, reste à savoir combien ira à l’ESA mais Paris entend rester le premier contributeur et continuer et maintenir son poids sur les différents dossiers en fonction des intérêts. Il y a un an les Etats-Unis avaient doublé la France sur la commande des sous-marins australiens, provoquant la colère de Macron. Il s’était ensuite réconcilié avec Joe Biden et tous deux avaient évoqués plusieurs dossiers stratégiques, dont celui de l’Espace. On se demande qui sera le premier européen à se rendre sur la lune à bord d’un engin américain. »

ENCADRE, Corriere della Sera, S. Montefiori « Le ministre Nordio (Frères d'Italie) se rend à Paris. C’est la première visite après les tensions » : « Le Garde-Sceaux Carlo Nordio a rencontré hier son homologue français Eric Dupond-Moretti. Il s'agit ainsi de la première visite d'un ministre italien en France après les tensions entre les deux pays au sujet des migrants et du navire Ocean Viking. Lors de la rencontre à Place Vendôme, dans une atmosphère cordiale, Nordio et Dupond-Moretti ont convenu de mettre en œuvre le volet justice du Traité du Quirinal, avec la création d'un forum permanent de dialogue entre les deux ministères. Les deux ministres de la Justice se retrouveront au début de l'année 2023 à Milan. Parmi les autres sujets abordés figurent la réunion ministérielle du G7 prévue la semaine prochaine à Berlin, la lutte contre l'impunité des criminels de guerre en Ukraine et la question de la Cour unique des brevets, dont la troisième chambre devrait être installée à Milan, à l’instar de celle de Paris et de Munich. Ce matin, le ministre Nordio rendra hommage aux martyrs de la Résistance française au monument du Mont Valérien. »

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Carlo Nordio

(Traduction : ambassade de France)