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31/03/2022

"Tensions entre Letta et Conte autour des dépenses militaires avant de trouver un accord : les 2% seront atteints sur 6 ans."

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Italie. Revue de presse. 

L’appel téléphonique d’hier entre M. Draghi et V. Poutine, sous fond de reprise des bombardements russes après une trêve apparente, fait les gros titres de la presse italienne : « Coup de froid de Moscou sur la trêve » - Le Kremlin dément tout tournant dans les négociations et reprend les bombardements sur plusieurs villes. Draghi appelle Poutine. Les réfugiés sont désormais 4 millions (Corriere della Sera), « La médiation de Draghi » - Une heure d’entretien téléphonique avec Poutine, Draghi propose l’Italie comme garant pour la paix (La Repubblica), « Sans la paix » - Nouveau coup d’arrêt sur les négociations ; Moscou propose une trêve pour Marioupol (La Stampa), « Draghi appelle Poutine : Je vous appelle pour parler de paix (Sole 24 Ore), « L’appel de la paix » - Draghi demande à Poutine d’interrompre la guerre. Le paiement du gaz en roubles est reporté (Il Messaggero), « Le grand bluff » - Poutine fait marche arrière sur son chantage sur le paiement du gaz en roubles et sur le retrait de ses troupes (Il Giornale). Le débat interne sur la hausse des dépenses militaires est aussi cité, le Pd ayant proposé de reporter l’objectif de 2% du PIB à 2028, comme souhaité par le M5S « Le gouvernement accepte plus de gradualité sur l’augmentation  du budget de la défense » - 60% des Italiens s’opposent à une hausse des dépenses militaires », « Baissons les armes » - Les ¾ des Italiens se disent opposés à la hausse des dépenses militaires (Fatto Quotidiano). 

ARTICLE, Corriere della Sera, de Monica Guerzoni, « Tensions entre Letta et Conte autour des dépenses militaires avant de trouver un accord : les 2% seront atteints sur 6 ans » : « La confrontation sur l’augmentation des dépenses militaires a fait monter la tension au sein du gouvernement bien au-delà de ce qu’il en fait pour faire tomber la majorité. C’est grâce à Sergio Mattarella, à Lorenzo Guerini et à Enrico Letta que les choses sont rentrées dans l’ordre. Aujourd’hui, les sénateurs 5 Etoiles voteront la confiance sur le décret sur l’Ukraine. C’est le secrétaire du Parti démocrate qui avait le plus à perdre dans cette opposition de Conte face au gouvernement. La médiation a notamment permis d’introduire des échéances progressives dans l’augmentation des dépenses. L’Italie respectera ainsi son engagement vis-à-vis de l’OTAN et les investissements pour la Défense atteindront les 2% de PIB en 2028 et non en 2024. Les partisans de Conte revendiquent une victoire et Lorenzo Guerini se félicite que les dépenses augmentent, préservant ainsi la crédibilité de l’Italie sur la scène internationale et permettant la modernisation de l’arsenal militaire. Malgré tout, les relations entre Giuseppe Conte et Mario Draghi restent très mauvaises et l’alliance entre le Pd et le M5S est également remise en cause. Lors de la médiation, Letta a exprimé son plein soutien à Draghi, souligné son ‘’indignation quant aux méthodes de Conte’’ et invité à la prudence. ‘’Nous devons faire attention, si la majorité n’est pas unie, nous risquons de faire une faveur à Poutine, comme en France où Marine Le Pen a gagné 6 points en 10 jours en insistant sur le pouvoir d’achat des citoyens’’ insiste-t-il. Malgré son indignation, l’important est d’avoir pu trouver un compromis car ‘’une crise du gouvernement aurait créé l’incompréhension du reste du monde’’. Et si la guerre de Conte contre Draghi n’était qu’à ses débuts ? »

SONDAGE, La Stampa, A. Ghisleri : « 6 Italiens sur 10 contre l’augmentation des dépenses militaires » : « Sondage d’Euromedia Research du 28.03.2022. A la question « Êtes-vous favorable à l’augmentation des dépenses militaires ? Est-ce le bon choix à l’heure actuelle ? », 61.4 % des sondés se disent défavorables, 27.3% favorables et 11.3% ne se prononcent pas. 37.6% des sondés pensent qu’augmenter la dépense militaire reviendrait à détourner les investissements des secteurs qui en auraient besoin prioritairement ; 30.6% pensent que cela reviendrait à augmenter les investissements en équipements militaires ; 10.3% pensent que cela reviendrait à augmenter les investissements en équipements technologiques ; 6.3% pensent que cela reviendrait à augmenter la présence des militaires ; 4.8% pensent que cela reviendrait à augmenter les investissements dans les universités de mathématiques, sciences, physique, technologie et ingénierie. A la question « Êtes-vous pour ou contre l’augmentation des dépenses militaires, sachant qu’elle permettra de plus grands investissements dans la recherche et les technologies ? », 40% se disent favorables et 47.3% défavorables, 12.7% ne se prononcent pas. L’enjeu véritable n’est pas de déterminer le montant de la dépense mais plutôt de déterminer dans quels secteurs investir de manière responsable et utile pour le pays. En sachant que l’augmentation des dépenses militaires permettrait d’investir dans le champ de la recherche et dans les Universités scientifiques, le nombre de favorables passe de 27.3% à 40.%. Réussir à garder nos étudiants en Italie en dynamisant le marché des recherches et en rappelant du personnel de l’étranger serait un rêve qui nous permettrait de promouvoir l’excellence de notre recherche de base et appliquée. Les résultats seraient en grande partie d’employer un patrimoine au bénéfice de la société tout entière, en impliquant les secteurs privé et public. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

30/03/2022

Le Forum voor Democratie dénonce l’invitation faite au président ukrainien Volodymyr Zelensky de parler virtuellement à la Chambre des députés.

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Pays-Bas. Le Forum voor Democratie de Thierry Baudet dénonce l’invitation faite au président ukrainien Volodymyr Zelensky de parler virtuellement à la Chambre des députés des Pays-Bas. Le groupe parlementaire du Forum voor Democratie sera absent durant l’allocution et le débat suivant cette dernière.

Le Forum voor Democratie est opposé au fait que des dirigeants d’autres pays s’expriment à la Chambre des députés et aux influences étrangères en cet endroit.

"Giuseppe Conte a été reconfirmé à la tête du M5S."

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Italie. Revue de presse. 

La perspective d’une avancée vers un accord de paix dans les discussions entre Russes et Ukrainiens à Istanbul fait les gros titres des quotidiens italiens. Un optimisme prudent prévaut dans les commentaires, qui relèvent un "espoir" de désescalade après les déclarations du Kremlin annonçant un retrait de Kiev, malgré l'intensification des frappes sur d'autres villes. Les doutes exprimés par les Etats-Unis, avec les propos du Secrétaire d'Etat Blinken, sont aussi mis en exergue  : « Test pour une trêve sous les missiles » - Moscou serait disposée à se retirer de Kiev, malgré les doutes des Européens et des Américains et le massacre de la ville de Mykolaiv (Corriere della Sera), « La trêve promise » - Des espoirs lors des pourparlers d'Istanbul, mais la question du Donbass demeure (La Repubblica), « Le retrait russe » - Les troupes de Poutine se retirent de Kiev mais le siège à Mykolaiv s'intensifie (La Stampa),« Ukraine, un espoir pour une entente  » - Les Bourses repartent, malgré les doutes de l'UE et des Etats-Unis (Sole 24 Ore), « Des premiers signaux de trêve »  (Il Messaggero), « Poutine déménage au Sud » - Et Biden jette un coup de froid sur les négociations (Fatto Quotidiano). La rencontre entre le Président du Conseil M. Draghi et le dirigeant du M5S G. Conte après la polémique autour de la hausse du budget de la défense est elle aussi citée : « Dépenses militaires : frictions entre Draghi et Conte » - puis le président du Conseil se rend au Quirinal (Corriere, Repubblica, Stampa).

Sur Twitter, les hashtags #Orsini et #Berlinguer, autour des récentes déclarations du sociologue Alessandro Orsini lors de l’émission CartaBianca de Rai Tre, critiquant "les politiques expansives'' de l’Otan et l’UE qui auraient selon lui poussé à une agression par la Russie, dominent.

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de Massimo Franco, « La régression du Mouvement 5 Etoiles peut étioler la majorité » : « Giuseppe Conte a été reconfirmé à la tête du M5S. On peut donc s’attendre à ce qu’il poursuive sa stratégie de prise de distance vis-à-vis de Mario Draghi. La polémique autour de l’augmentation des dépenses militaires dénote avant tout sa volonté de mettre en difficulté le chef de l’exécutif. La rencontre d’hier avec Draghi avait été judicieusement programmée après le résultat du vote qui devait accroître sa légitimité. Conte ne s’attendait probablement pas au défi lancé par le Président du Conseil : en cas d’opposition à l’augmentation des dépenses, le pacte de la majorité sera invalidé. Draghi sait que malgré l’image d’entente qu’ils veulent donner, une guerre implicite se joue entre Conte et le ministre Di Maio, portant entre autres deux visions opposées de l’appartenance à l’OTAN. Le fait que leur allié, le Parti démocrate, leur ait demandé hier de ne pas ‘’mettre le gouvernement en difficulté’’ est significatif. L’alliance-même entre PD et M5S est actuellement remise en cause, trahissant une forme de régression du Mouvement qui pourrait aller jusqu’à une crise du gouvernement. Draghi a su déjouer la petite manœuvre en s’appropriant l’ordre du jour proposé par Fratelli d’Italia et en demandant une motion de confiance, mais les manigances du M5S font craindre des développements imprévisibles. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

29/03/2022

La dirigeante du parti des Finlandais annonce qu'elle soutient l'adhésion de la Finlande à l'OTAN.

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Finlande. La dirigeante du parti des (vrais) Finlandais Riikka Purra annonce qu'elle soutient l'adhésion de la Finlande à l'OTAN. L'ancien chef de parti, Jussi Halla-aho, est également d'accord.

"Conte : "Nous nous opposerons de toutes nos forces à l’augmentation des dépenses militaires.""

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Italie. Revue de presse.

Le « repli » des forces armées russes est en une de la plupart des journaux aujourd’hui. On souligne notamment les mouvements vers la Biélorussie et le Donbass, ainsi qu’un possible renoncement à Kiev, dont la banlieue d’Irpin est présentée comme ayant été libérée. La reprise des discussions entre Russes et Ukrainiens à Istanbul, ainsi que l’appel téléphonique d’hier entre M. Draghi et le président V. Zelensky font les gros titres des quotidiens italiens. L’optimisme prévaut dans les commentaires, qui estiment que le statut de neutralité de Kiev pourrait être accepté par les deux parties : « Négociations, le mystère du poison » - Abramovich aurait eu des symptômes d’un possible empoissonnement après la rencontre de début mars. Les pourparlers reprennent aujourd’hui en Turquie. La ville d’Irpin a été libérée (Corriere della Sera), « La marche arrière russe » - L’armée de Poutine commence à se retirer de Kiev, la ville d’Irpin désormais libérée. Nouveaux pourparlers : Moscou ne serait pas opposé à l’entrée de Kiev dans l’UE (La Repubblica), « Poison sur les processus de paix » - Abramovich aurait été intoxiqué pendant les négociations. L’appel téléphonique entre Zelensky et Draghi, « l’Italie parmi les pays garants de la paix ». Biden confirme ses propos sur Poutine (La Stampa), « Le soutien de l’Italie » - Zelensky appelle Draghi et demande à l’Italie d’assurer leur sécurité. Le Président du Conseil promet 900 euros pour chaque réfugié (Il Messaggero), « Ukraine, un espoir de paix » (Fatto Quotidiano). 

PREMIER PLAN, La Repubblica, G. Di Feo : « La retraite tactique de Moscou pour limiter les pertes et être plus forts dans le Donbass » : « Il ne s’agit pas d’une fuite mais d’un repli « tactique » : réduire les lignes de front pour éviter que les brigades russes les plus éprouvées se retrouvent piégées puis anéanties et, au même moment, transférer certains bataillons spécialisés sur des positions où ils pourront donner de meilleurs résultats. C’est le cas des Tchétchènes, déplacés de la banlieue de Kiev aux routes de Mariopol. Le Kremlin a dû se rendre à l’évidence face à l’épreuve de la réalité sur le terrain : la résistance ukrainienne et les erreurs de commandement rendent impossible la conquête du pays tout entier. En ce moment, l’offensive ne semble se poursuivre que dans le Donbass pour occuper les villages revendiqués par les Républiques séparatistes de Luhansk et Donetsk. Les séparatistes combattent également avec les Tchétchènes à Marioupol : dans cette bataille, la Russie se limite à fournir des commandos et des chars armés. La pression reste forte à Kharkhiv, Soumy et Chernihiv. Pour limiter les mouvements des Ukrainiens, les Russes créent de grands champs de mines. A signaler également les incursions des forces russes à l’embouchure du Danube, à deux pas de la frontière roumaine, où des plongeurs russes auraient fait sauter un navire du renseignement ukrainien. En dépit des difficultés, l’armée de Poutine n’a donc aucune intention de se retirer. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, C. Tito : « L’UE unie sur la question des réfugiés : “oui” au plan d’aides. Des fonds seront directement alloués aux réfugiés » : « Les Ministres de l’Intérieur de l’UE ont approuvé hier des mesures pour faire face à l’urgence migratoire tandis que la Commission européenne évalue des « propositions additionnelles » aux 3.5 milliards déjà débloqués, afin de renforcer le soutien financier accordé aux 27. Pour l’heure, 3.8 millions de réfugiés ont été accueillis au sein de l’UE, dont presque 2 millions en Pologne. En Ukraine, on compte au moins 7 millions de déplacés dont une partie pourrait décider de rejoindre l’UE. Le flux migratoire a diminué : il n’y a « que » 50 000 Ukrainiens par jour à passer la frontière. La Commission européenne définira un indice pour déterminer à quels Etats membres seront destinées les ressources les plus importantes. Varsovie a fait savoir que la Pologne a déjà employé plus de deux milliards d’euros pour accueillir les réfugiés. La Roumanie, la Hongrie et la Slovaquie se trouvent également dans une situation critique ; tout comme la Moldavie, qui ne fait pas partie de l’UE mais qui devrait également recevoir une aide. Si la Protection temporaire empêche toute redistribution, le plan d’aides prévoit la gratuité des transports pour faciliter le déplacement des réfugiés : une sorte d’incitation à la répartition volontaire. Chaque gouvernement évalue, de son côté, quelles mesures de soutien adopter. La question de traite d’êtres humains fera l’objet de mesures ad hoc. La demande d’aide de la Pologne rouvre le débat sur les politiques migratoires : pour les pays méditerranéens (Italie, Grèce, Espagne), la main tendue de l’Europe doit conduire le groupe de Višegrad à adopter le nouveau Pacte Asile Immigration, bloqué par ses vétos depuis un an et demi. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de Giovanna Vitale, « La médiation a échoué pour le nouveau décret sur l’Ukraine ; les espoirs reposent sur l’entretien entre Draghi et Conte » : « Aucun accord n’a été trouvé pour le nouveau décret sur l’Ukraine à l’issue de la réunion des chefs des partis de la majorité qui s’est tenue hier soir. Les espoirs reposent désormais sur la rencontre entre Draghi et Conte prévue cet après-midi et durant laquelle le Président du Conseil tentera de convaincre le chef du M5S de ne pas briser la majorité sur la question de dépenses militaires, risquant notamment de faire perdre à l’Italie sa crédibilité sur le plan international. Autrement, le gouvernement pourrait devoir recourir au vote d’une motion de confiance. Mais il se pourrait également qu’il décide d’accepter l’ordre du jour présenté par Fratelli d’Italia sur l’augmentation à 2% du PIB les dépenses militaires italiennes. Un décalage pourrait se créer avec le Parlement, où la proposition a été approuvée la semaine dernière y compris par les 5 Etoiles. Le moment de la confrontation pourrait aussi être repoussé d’une dizaine de jours, lorsque le document de programmation économique, qui comprend l’augmentation des dépenses militaires, sera examiné au Parlement. Ou alors, cette étape pourrait être évitée en intégrant l’augmentation directement à la Loi de Finances à l’automne prochaine, ce qui laisserait plus de temps pour raisonner chacun. Le M5S et LeU accusent Fratelli d’Italia d’instrumentaliser cette mesure pour diviser la majorité. Malgré ses efforts, le Pd a échoué dans ses tentatives de médiations afin d’établir un nouvel ordre du jour en mesure de préserver l’unité nationale. Le concept de gradualité de l’augmentation des dépenses a notamment été introduit, permettant d’assouplir les positions de Forza Italia, Italia Viva et même de la Ligue, mais pas du M5S qui reste fermement opposé. Le controversé Président de la Commission Affaires étrangères au Sénat, Vito Petrocelli, a quant à lui déserté la réunion. »

ENTRETIEN, Avvenire, de Giuseppe Conte, leader du M5S : « Conte : ‘’Nous nous opposerons de toutes nos forces à l’augmentation des dépenses militaires’’ » : « Nous disons un « non » ferme au réarmement : le M5S s’opposera de toute ses forces parlementaires à l’augmentation inconsidérée des dépenses militaires. Demander un effort financier de 10-15 milliards sur une période d’un peu moins de deux ans revient à détourner les ressources des objectifs – prioritaires, eux – de la transition énergétique et des aides sociales. Il ne devrait pas y avoir de dogmes, vue la situation que nous vivons : il faut discuter des critères de calcul et des délais. C’est du bon sens, pas du manque de responsabilité. Si le gouvernement prend sur lui de ne pas nous écouter, il doit également prendre la responsabilité d’une instabilité parlementaire dont le pays pourrait franchement se passer. Il ne s’agit pas de remettre en discussion l’accord de 2014, mais de faire comprendre à nos alliés que l’Italie et l’Europe ont été bouleversées par une très grave pandémie sanitaire et énergétique. Nous sommes pour une Défense européenne commune et pour la rationalisation des ressources déjà disponibles ; nous sommes pour la sécurité des Italiens et pour l’autodétermination des peuples. Nous affirmons, cependant, que ce n’est pas le moment d’investir des ressources extraordinaires sur le front militaire. C’est la position unanime du M5S. Nous ne pouvons pas renoncer à notre identité et aux intérêts des citoyens par opportunisme politique’’. »

ARTICLE, Il Messaggero « Aide aux réfugiés : jusqu'à 900 euros par famille » : « La ministre de l’Intérieur L. Lamorgese a déclaré à l’issue des discussions à Bruxelles que « l’Italie fera sa part ». Concernant le soutien financier de l’Union européenne, l’Italie a déjà alloué des moyens à l’accueil des réfugiés. Des ordonnances de la Protection civile sont en préparation et pourraient prévoir une contribution pour les réfugiés qui trouvent une solution de logement autonome entre 300 et 350 euros par adulte bénéficiaire de la protection temporaire et de 150 euros par enfant, pour un maximum de 60 000 personnes et pour 90 jours. Un montant de 30 euros par jour et par personne serait alloué aux associations ou aux familles qui prennent en charge des réfugiés. 152M€ ont été alloués au Régions pour l’accès des réfugiés au système national de santé pour un maximum de 100 000 personnes. Parmi les mesures discutées à Bruxelles figure une plateforme commune de solidarité pour l'enregistrement des réfugiés, qui pourrait inclure l’ensemble des réfugiés, et non les seules personnes venues d’Ukraine, ce qui pourrait aider l’Italie et les pays méditerranéens. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

28/03/2022

"Une révolution de la solidarité en Europe : "Mille euros par réfugié et la gratuité des transports.""

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Italie. Revue de presse. 

La prise de distance des alliés sur les propos du Président J. Biden à l’égard du Président V. Poutine, fait les gros titres des quotidiens italiens. La reprise des discussions autour d’un cessez-le-feu et le plan européen pour l’accueil des réfugiés sont également cités. 

PREMIER PLAN, La Repubblica, C. Tito : « Une révolution de la solidarité en Europe : ‘’Mille euros par réfugié et la gratuité des transports’’ » : « C’est une véritable révolution : la proposition des ministres de l’Intérieur allemand et polonais au sujet de l’accueil des réfugiés remet en discussion les politiques migratoires adoptées jusqu’à présent par l’UE. Le Conseil des ministres de l’Intérieur de l’UE, réuni aujourd’hui à Bruxelles, devra examiner ces propositions, qui concernent 1 000 euros « forfaitaires » tous les six mois pour chaque refugié hébergé (considérant que l’on compte déjà 4 millions de réfugiés et autant de déplacés, les 3.5 milliards prévus par l’UE semblent insuffisants), introduire une formule permettant aux réfugiés de se rendre dans le pays de l’Union de leur choix et faire en sorte de leur assurer la gratuité des transports afin de faciliter la répartition des flux (toute « redistribution » étant juridiquement inapplicable). Le troisième point, implicite, est celui de l’allocation des fonds du plan de relance à la Pologne : le gel des fonds du Pnrr pour la Pologne est-il encore tenable ? La mesure avait été prise pour punir la Pologne de ses manquements à l’Etat de droit mais, au vu de la situation, il sera difficile de ne pas débloquer ces fonds. En sera-t-il de même pour la Hongrie ? »

ARTICLE, Corriere della Sera, A. Ziniti « En Italie, pour l’aide aux familles qui accueillent des réfugiés : jusqu'à 30 euros par jour et par réfugié » : « L'ordonnance de la protection civile qui prévoit des contributions pour les associations, les communes et les régions devrait être adoptée aujourd’hui. Les familles qui accueillent des réfugiés pourraient recevoir une contribution de 25 à 30 euros par jour et par réfugié versée par le biais des associations, pour faire face aux frais supplémentaires. Si les flux d’arrivées diminuent (1500 personnes par jour), plus de deux tiers des 72 000 réfugiés d’Ukraine arrivés en Italie sont hébergés chez des particuliers. Les réfugiés se logeant par leurs propres moyens pourraient aussi recevoir un chèque de 5000 à 6 000 euros pour 90 jours. Sont aussi envisagées l’augmentation de 10 euros par jour et par personne du financement des centres d’accueil et une contribution unique pour les services sociaux des communes. Le recensement des mineurs non accompagnés en Italie s’avère, enfin, plus difficile que prévu. On en compte actuellement 300, soit une part infime des 28 000 enfants arrivés. La loi italienne ne reconnait pas comme tuteur légal certaines personnes accompagnant les enfants (voisin, éducateur, parent éloigné…), et désigne alors un tuteur, ce qui pourrait créer des conflits avec les autorités ukrainiennes. Du côté de l’Union européenne, les Ministres de l’Intérieur des 27 doivent trouver un accord sur les fonds à dédier à l’accueil des migrants. La ministre L. Lamorgese portera le principe de solidarité qu’elle fait valoir pour l’Italie dans le cadre des négociations sur le Pacte Asile et Migration, face aux demandes de la Pologne, qui menait précédemment l’opposition du groupe de Visegrad. »  

SONDAGE, La Repubblica, I. Diamanti : « Popularité des leaders étrangers : première place pour Von der Leyen, Poutine s’effrondre, Biden chute » : « Un récent sondage Démos a s’est intéressé à la popularité des leaders étrangers. En première position, Ursula Von der Leyen voit sa popularité augmenter avec 58% d’opinions favorables en mars 2022, contre 47% en mars 2021 ; en seconde position, Volodymyr Zelensky avec 53% d’opinions favorables en mars 2022 (aucune donnée pour mars 2021) suivi d’Emmanuel Macron dont la popularité augmente, avec 42% d’opinions favorables en mars 2022, contre 40% en mars 2021. Vient ensuite Joe Biden avec 36% d’opinions favorables, soit une très forte chute en comparaison de mars 2021 où le président américain était fort de 58% d’opinions favorables. La popularité de Boris Johnson baisse également : elle passe de 38% en mars 2021 à 31% en mars 2022. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, n’est pas très populaire auprès des Italiens : 29% en 2022 (aucune donnée en 2021 puisqu’il n’était pas aux affaires). Vladimir Poutine arrive en dernière position et enregistre une chute vertigineuse, passant de 42% d’opinions favorables en mars 2021 à 8% aujourd’hui.  Auprès des partis, les côtes de popularité sont les suivantes : Von der Leyen remporte 84% d’opinions favorables au Pd, 66% auprès de Forza Italia, 51% à la Lega, 47% chez Fratelli d’Italia, 52% au M5S. V. Zelensky : 69% au Pd, 57% chez FI, 44% auprès de la Lega, 50% chez FdI, 56% au M5S. Emmanuel Macron : 71% au Pd, 47% chez FI, 38% à la Lega, 30% chez FdI, 39% au M5S. Joe Biden : 54% au Pd, 31% chez FI, 40% à la Lega, 31% chez FdI, 32% au M5S. Boris Johnson : 33% au Pd, 52% chez FI, 37% à la Lega, 29% chez FdI, 28% au M5S. Olaf Scholz : 48% au Pd, 36% chez FI, 25% à la Lega, 25% chez FdI, 28% au M5S. Quant à Vladimir Poutine, en mars 2022, il remporte 13% d’opinions favorables auprès de la Lega contre 65% en mars 2021 ; 9% chez FdI contre 67% en mars 2021 ; 9% au M5S contre 38% en mars 2021 ; 8% au Pd contre 29% en mars 2021 ; 7% chez FI contre 55% en mars 2021. En 2021, Poutine arrivait en tête des préférences pour les électeurs de Fratelli d’Italia, Lega, FI et M5S.  Il est intéressant de noter comment Von der Leyen s’impose « au-dessus de tous les autres » : cette donnée vient confirmer l’importance, pour les Italiens, de l’Union Européenne. L’idéal des pères fondateurs de l’Europe était de mettre fin aux guerres sur le continent : il n’est pas encore réalisé. Aujourd’hui plus que jamais, nous n’avons pas le droit de nous résigner. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de Paolo Mieli, « L’Ukraine, la guerre, les armes : une comédie risquée » : « Le débat autour de l’augmentation des dépenses militaires et la décision de consacrer 2% du PIB de l’Italie à la défense se superpose, chez les 5 Etoiles, à une échéance propre au Mouvement. Il s’agit des élections internes du M5S, pour lesquelles Giuseppe Conte est le seul candidat mais dont il espère bien obtenir une consécration lui permettant de mettre à l’écart Luigi Di Maio, qui n’est pourtant pas officiellement un adversaire. Il n’était toutefois peut-être pas nécessaire de récupérer dans le cadre d’une telle élection la guerre en Ukraine ou les engagements de l’Italie en tant que membre de l’OTAN. Du reste, on ne peut pas dire que les autres forces politiques se soient particulièrement montrées à la hauteur des heures que nous sommes en train de vivre. Si les dirigeants des principales formations politiques de gauche et de droite ont su prendre des positions nettes, rares sont ceux qui, au sein de leurs rangs, leur ont prêté main forte. A l’inverse, le Président de la Commission affaires étrangères du Sénat, le chef de la Gauche Italienne et le secrétaire du syndicat Cgil ont exprimé clairement leur hostilité à l’OTAN et aux Etats-Unis. On peut avoir l’impression que les opinions sont très largement favorables à la cause plaidée par Zelensky, mais ce n’est pas ainsi. Beaucoup ont éprouvé le besoin de nuancer leur prise de position officielle. La scène politique italienne a offert de bonnes et de moins bonnes surprises. A gauche, certains comme Pier Luigi Bersani ont expliqué combien il était inopportun de suggérer aux Ukrainiens de se rendre. Curieusement, un mois après le début de la crise, Matteo Renzi plaide en faveur d’une médiation de Romano Prodi et Angela Merkel. Carlo Calenda a jugé que le moment était venu d’exprimer son désaccord quant à l’entrée de l’Ukraine dans l’UE et Matteo Salvini a jugé que c’était le bon moment pour annoncer son allergie aux armes. Silvio Berlusconi a jugé prudent de ne pas s’intéresser au comportement actuel de son ‘’ami Poutine’’, probablement parce qu’il espère être appelé à jouer les médiateurs. Ajoutons à cela que le Parlement est pratiquement paralysé, que les fameux objectifs du Plan de Relance ont disparu de l’horizon et qu’on envisage déjà d’en élaborer un nouveau. Il ne reste qu’un élément irrévocable, à savoir les élections qui se tiendront dans un an. Si nous les abordons de la même façon, cela pourrait être très risqué. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

27/03/2022

Canton de Berne : 2 élus à l'exécutif pour l'UDC.

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Suisse. Canton de Berne. Lors des élections pour l’exécutif du canton, l’UDC (SVP en allemand) obtient 2 élus sur 7.

(https://www.bewas.sites.be.ch/navigation-de.html?content...

Parlement du canton de Berne : l'UDC reste le premier parti.

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Suisse. Canton de Berne. Lors des élections pour le Parlement du canton de ce 17 mars 2022, l’UDC reste le premier parti avec 44 sièges (soit -2) sur 160 et 25,8 % :

https://www.rjb.ch/rjb/Actualite/Region/20220327-Les-Vert...

Parlement du Jura bernois : l’UDC reste le parti le plus représenté.

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Suisse. Canton de Berne. Jura Bernois. Lors des élections de ce 27 mars 2022 pour le Conseil du Jura bernois, l’UDC obtient 8 sièges (soit + 1), avec 28,6% des suffrages : 

Sarre : les patriotes de l'AfD se maintiennent au sein de l'assemblée.

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Allemagne. Sarre. Lors des élections pour le Parlement, les patriotes de l’AfD reculent très légèrement et se maintiennent au sein de l’assemblée (les écologistes étant juste en-dessous des 5 % nécessaires, les résultats définitifs se feront attendre) :

https://wahlergebnis.saarland.de/LTW/

Filip Dewinter à propos de Vladimir Poutine : "Je pensais qu'il était nationaliste, mais il est devenu impérialiste."

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Belgique et Russie. Filip Dewinter, dans De Zondag : « Je suis un enfant de la guerre froide. J'ai servi comme officier à la frontière Est-allemande avec l'Union soviétique. Après la chute du rideau de fer, nous étions enthousiasmés par la lutte pour la liberté des États-nations d'Europe de l'Est, dont l'Ukraine. Nous rêvions d'un espace européen fort, auquel appartenait aussi la Russie : de Vladivostok à Londres. Poutine semblait le vouloir aussi. Je pensais qu'il était nationaliste, mais il est devenu impérialiste. J'avais donc tort. La guerre d'agression qu'il mène en Ukraine ne peut en aucune façon être excusée. »

Filip Dewinter à Barcelone pour la publication de la traduction de son ouvrage "Guide de survie dans une société islamique".

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Espagne (Catalogne) et Belgique (Flandre). Filip Dewinter du Vlaams Belang s'est rendu en Catalogne à Barcelone à l'occasion de la parution de la traduction d'un de ses ouvrages : Guide de survie dans une société islamique.

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Enric Ravello, auteur de la préface de l'ouvrage, et Filip Dewinter

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Manuel Quesada, l'éditeur, et Filip Dewinter

(https://editorialeas.com/producto/guia-de-supervivencia-e...)

(https://editorialeas.com/)

26/03/2022

Michael Stürzenberger condamné à 7 mois de prison avec sursis pour avoir critiqué l'islam politique.

Allemagne. Bavière. Augsbourg. Le militant anti-islamisation allemand Michael Stürzenberger a été condamné à 7 mois de prison avec sursis pour avoir critiqué l'islam politique. Selon la magistrature, lorsqu’il parle des attentats terroristes, meurtres, actes de violence, coups de couteau et viols et affirme que l'idéologie de l'islam politique est l'une des causes de ces crimes, cela déclenche des « émotions négatives » envers les musulmans, qui adhèrent à l'islam politique et sont ainsi associés à ces crimes.

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Michael Stürzenberger

L’écrivain anti-islamisation allemand Michael Mannheimer est parti.

L’écrivain anti-islamisation allemand Michael Mannheimer est décédé en ce mois de mars 2022. Il comptait, aux côtés de la grande amie de Sophie Scholl, Susanne Zeller-Hirzel, parmi les refondateurs, avec le militant anti-islamisation Michael Stürzenberger, en 2012, de la Rose blanche, le mouvement patriotique estudiantin de résistance au national-socialisme dont les membres Sophie Scholl, Hans Scholl et Christoph Probst ont été exécutés le 22 février 1943 à Munich-Stadelheim.

Michael Mannheimer était le pseudonyme utilisé par Karl-Michael Merkle lors de la publication de ses articles sur le site patriotique allemand et critique à l’égard de l’islam PI-News.

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Susanne Zeller-Hirzel, décédée en 2012, avait été active au sein du parti nationaliste allemand die Republikaner et impliquée dans le mouvement citoyen Pax Europa (BPE) ayant pour objet de lutter contre l’islamisation de l'Allemagne. Son frère, Hans Hirzel, aussi membre de la Rose blanche et décédé en 2006, avait été cadre de die Republikaner et le candidat de ce parti, en 1994, au poste de président de la République fédérale allemande. Auparavant, Hans Hirzel avait travaillé comme assistant personnel d'Adorno et de Horkheimer à l'Institut de recherche sociale de Francfort (École de Francfort).

(https://www.breizh-info.com/2016/03/07/40020/mannheimer-j...)

25/03/2022

Le FPÖ donné à 19 %.

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Autriche.

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ÖVP : sociaux-chrétiens

SPÖ : sociaux-démocrates

FPÖ : patriotes

Grüne : écologistes

NEOS : libéraux

MFG : antivaccin

Sonstige : autres

"Si la guerre porte atteinte à l’idée d’une "large coalition"."

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Italie. Revue de presse.

Les trois sommets de l’Otan, du G7 et du Conseil Européen hier à Bruxelles font les gros titres des quotidiens italiens. Les observateurs relèvent en général la « cohésion » des alliés sur la posture à adopter face à l’agression russe.  L’offre de Washington de livrer à l’Europe davantage de gaz est également citée.  Le débat interne italien sur les dépenses militaires est aussi largement commenté : « Biden et l’UE annoncent plus d’armes à Kiev » - De nouvelles sanctions contre la Russie ont été annoncées. L’ONU se prononce pour un cessez-le-feu mais la Chine s’abstient (Corriere della Sera), « Unis contre Poutine » - Biden assure qu’en cas d’attaque chimique, il y aura une réponse des alliés et veut l’exclusion de la Russie du G20. Conte défie Draghi sur l’augmentation des dépenses militaires mais le Président du Conseil maintient le cap (La Repubblica), « Biden défie Poutine : nous réagirons en cas d’attaque chimique » - Lors des trois sommets à Bruxelles, les alliés ont confirmé l’unité occidentale sur la ligne dure. Pas de zone d’exclusion aérienne (La Stampa), « Sanctions, l’or de Moscou est bloqué » - Le plan américain prévoit une fourniture de gaz plus importante à l’UE (Sole 24 Ore), « Le haut-là à Poutine sur les armes chimiques » (Il Messaggero) « L’Otan et Draghi annoncent plus d’armes ; le Pape leur répond : vous êtes fous » (Il Fatto Quotidiano), « La guerre des deux mondes » - L’UE, le G7 et l’Otan s’arment à l’Est et préviennent Moscou. Mais la Chine reste aux côtés de la Russie (Il Giornale).

COMMENTAIRE, La Repubblica, A. Bonanni « Poutine a uni l’Occident » : « Un mois après le début de la guerre en Ukraine, l’Occident affiche avec trois sommets simultanés à Bruxelles sa propre unité dans le soutien à Kiev, du point de vue politique et militaire. Le G7, l’Otan et l’UE confirment que l’alliance des démocraties a relevé le défi lancé par Poutine à leur propre existence, sans montrer aucun signe de fissure. Toutefois, les fantasmes demeurent : les 38 abstentions à la résolution de l’ONU sont encore trop nombreuses, c’est cette zone grise qui refuse de choisir de quel côté se placer. La grande énigme est toujours la Chine. Selon plusieurs chefs d’Etat, la solution pour mettre fin au conflit se trouve à Pékin. Sur ce point, Draghi et Macron sont d’accord. Du côté européen, il y a encore l’espoir que l’entente sino-russe puisse se briser en nom de l’intérêt que Pékin a à ne pas mettre en danger le processus de globalisation. Le communiqué diffusé hier par l’Otan n’est pas encore une menace mais un avertissement sur le fait que la prospérité et la globalisation ne peuvent plus être données pour acquises. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de Marco Galluzzo, « Draghi rencontre Biden et Erdogan, ‘’Le paiement du gaz en roubles constitue une violation des contrats’’. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Gaggi « Les urgences qu’il faut affronter en premier » : « En Italie, on parle d'économies d'énergie en prévision de la réduction des importations de gaz en provenance de Russie. L'Amérique s'inquiète des prix de l'essence et des denrées alimentaires, qui dépassent largement l'inflation officielle. Des problèmes graves, mais nous devons commencer à travailler sur les conséquences que la guerre en Ukraine aura loin de l'Europe : des pénuries alimentaires qui, après des décennies de progrès, risquent de doubler le nombre d'habitants sur Terre (276 millions) souffrant de malnutrition. La prévenir, c'est remplir un devoir humanitaire, mais aussi désamorcer des mines sociales qui peuvent exploser n'importe où : les guerres civiles et le terrorisme se propagent surtout parmi les populations appauvries, voire affamées. Il est juste que l'OTAN renforce les défenses de l'Europe, mais d'autres organismes, tels que la Banque mondiale et le Fonds monétaire, devraient également aborder ces urgences lors de leur réunion au sommet à la fin du mois de mars. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, « Un nouvel accueil est possible. Les réfugiés sans veto en Europe », par Goffredo Buccini : « Le massacre de civils en Ukraine a poussé sur les routes trois à quatre millions de réfugiés et les projections de l'UE prévoient jusqu'à sept millions, dont la grande majorité sont des femmes et des enfants : en un mois, 60 000 sont arrivés rien qu'en Italie, un nombre égal à tous les débarquements en Italie en 2021 qui avait poussé certains à crier à la reprise d'une "immigration incontrôlée". Mais la situation a aujourd'hui considérablement changé, la prise de conscience que les premières victimes des guerres sont les civils a conduit à accepter cet accueil, avec un changement considérable de la part des pays du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, Slovaquie et République tchèque). Ils se seraient retrouvés dans des conditions bien pires que les nôtres si l'Union n'avait pas activé, pour la première fois la directive 2001/55 qui accorde aux Ukrainiens une protection : une mesure qui suspend effectivement les effets du règlement de Dublin à leur égard.  C'est donc le moment, comme le prévoit la résolution majoritaire approuvée au Parlement italien, de pousser à une réforme radicale, en obligeant les pays jusqu'ici hostiles à changer sur la répartition des réfugiés et des migrants selon des quotas/pays : cette crise créé une véritable opportunité pour nous, Européens. Mais pour vaincre la résistance de ces pays, le Conseil a laissé aux États membres le soin de décider de l'application de la directive ou des lois de protection nationales. Et, surtout, elle a limité le droit à la protection temporaire aux personnes ayant une "résidence permanente" en Ukraine, pays qui compte cinq millions d'étrangers présents sur place. Il existe un risque de création de deux catégories de réfugiés. Une grande partie de la droite oppose les "vrais" réfugiés (les Ukrainiens) aux "faux" (les Africains), oubliant qu'en Afrique, à l'heure actuelle, il existe une trentaine de conflits d'intensité variable, que les tyrans sont nombreux et que fuir la guerre civile de Tigré, les Shababs somaliens ou les camps libyens n'est pas si différent que de fuir les bombes de Poutine. »

NOTE, Il Corriere della Sera, M. Franco : « Le M5S se rend-il à l’extrémisme anti-OTAN ? » : « Le vote contre l’augmentation des dépenses militaires, confirmé par Conte hier, risque d’avoir des effets déstabilisants, d’autant qu’il intervient le jour du Sommet de l’OTAN à Bruxelles et au lendemain de l’intervention de Zelensky à la Chambre : l’annonce ravive toutes les suspicions quant à l’évolution atlantiste du Mouvement et aux liens qu’entretiennent certains membres de l’Exécutif avec la Russie. On en vient à se demander s’il s’agit seulement d’une manœuvre contre Draghi ou  d’une tentative de déstabilisation du Palazzo Chigi au beau milieu du conflit provoqué par Poutine. L’insistance de Conte a pour effet collatéral de montrer un ministre M5S des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, aligné avec Draghi, en porte-à-faux vis-à-vis de son parti et de distendre les rapports avec le PD. Résultat : Conte se retrouve, de fait, associé aux composantes extrémistes anti-OTAN et anti-Draghi du Mouvement, composantes qui, depuis des mois, appellent à quitter la majorité et à créer une crise. » 

ENTRETIEN, Il Fatto quotidiano, d’Adolfo Urso, président du comité pour la sécurité de la République, COPASIR : « La mission russe a relevé tout au plus de la propagande et non de l’espionnage » : « Il faut distinguer les intentions des résultats. L’effet de propagande de la mission russe était évident (y compris dans l’utilisation du hashtag #dallaRussiaconamore), mais la Russie n’est pas la seule à se servir des aides envoyées pour faire sa propagande : la Chine, source du virus, l’a fait aussi. Dans notre rapport, nous avons montré comment « la Chine et la Russie, dans leur compétition avec l’Occident, font un usage sans scrupules de l’espace informatique, mènent des campagnes de désinformation et de propagande » y compris pour manipuler « le débat politique intérieur des pays occidentaux dans le but d’influencer les équilibres géopolitiques internationaux, d’inciter au renversement de l’ordre social et de déstabiliser l’opinion publique sur la diffusion du Covid-19, des vaccins et des théories ». La mission russe était composée en grande partie de militaires qui, bien souvent, appartiennent au renseignement. En ce qui concerne les déclarations de l’ambassadeur Paramonov, si le COPASIR venait à entrer en possession de preuves de pressions de la part de la Russie sur l’Italie, il mettrait en œuvre les procédures de contrôle que prévoit la loi. Rien de tel pour l’heure. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

24/03/2022

Forza Haarlemermeer obtient 3 sièges lors des municipales.

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Pays-Bas. Hollande du Nord. Haarlemmermeer. Forza Haarlemermeer obtient 3 sièges (soit -2) et le Forum voor Democratie 1 siège (soit +1) lors des élections municipales du 14, 15 et 16 mars 2022.

"Le M5S votera contre l’augmentation des dépenses militaires."

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Italie. Revue de presse. 

L’annonce par le Kremlin que seuls les roubles seraient acceptés pour le paiement des fournitures d’hydrocarbures en réponse aux sanctions occidentales, et la menace des armes chimiques, fait les gros titres des quotidiens italiens. Repubblica propose un entretien exclusif du président ukrainien V. Zelensky, appelant l’Occident à fournir à son pays des armes offensives et à durcir davantage les sanctions contre Moscou. Les réunions du Conseil européen, du G7 et du sommet extraordinaire de l’Otan et la présence de Joe Biden, sont également citées, sous l’angle de « ligne dure de Washington », voulant renforcer la présence militaire de l’Otan sur sa frontière orientale et pousser l’UE à stopper les fournitures de gaz et de pétrole russe : « La menace des armes chimiques » - Selon Kiev, les Russes utiliseraient des armes non conventionnelles. Biden arrive aujourd’hui à Bruxelles. Draghi confirme les dépenses militaires à hauteur de 2 % du PIB (Corriere della Sera), « Zelensky : La guerre-éclair de Poutine a échoué » - Biden arrive aujourd’hui à Bruxelles en souhaitant fixer des « lignes rouges » de l’Otan sur l’utilisation d’armes chimiques de la part de Moscou (La Repubblica), « Le défi de Poutine : le gaz sera payé en roubles » - Mais Draghi répond que l’Italie paiera en euros. L’Otan déploie 4 bataillons le long de la frontière orientale (La Stampa, Sole 24 Ore, Il Messaggero), « Poutine nous arnaque sur le rouble et évite les sanctions » (Fatto Quotidiano). 

ENTRETIEN, La Repubblica, de Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine, par Maurizio Molinari, « Le peuple ukrainien défend l’Europe toute entière mais nous avons besoin d’avions » : « ‘’La guerre éclair de Poutine a échoué, le peuple ukrainien résiste et l’ennemi est démoralisé. Moscou a recours au terrorisme nucléaire pour intimider le monde entier. Depuis le début nous avions demandé que le ciel soit fermé à l’aviation ennemie mais cela n’a malheureusement pas été possible. Nous demandons donc à l’OTAN des moyens de défense aérienne pour nous protéger de la menace qui vient des airs.  Ensemble, nous pourrons mettre fin à cette guerre qui ne concerne pas seulement l’Ukraine mais toute l’Europe. Poutine ne s’arrêtera pas là, il ira plus loin, il veut imposer un nouvel ordre mondial par la force. La guerre dure depuis 8 ans dans notre pays et pour ma part, j’ai toujours été prêt à rencontrer le Président Poutine pour dialoguer. Nous sommes disposés à trouver un accord pour un cessez-le-feu et pour la paix, mais pas à subir d’ultimatum. Je remercie le Président Draghi notamment pour sa prise de position en faveur de notre entrée au sein de l’UE. Nous nous sommes toujours soutenus mutuellement dans les moments difficiles (Covid, intempéries), à l’Italie je demande qu’elle augmente la pression sur l’agresseur : renforcez les sanctions contre les Russes qui mènent cette guerre, renoncez aux produits et retirez vos entreprises du marché russe.’’ »

ARTICLE, Il Corriere della Sera, D. Cavalcoli : « Le chantage de Poutine : le gaz doit être payé en roubles. L’Europe prépare de nouvelles sanctions » : « Pour Giavazzi, conseiller du gouvernement Draghi : « Se faire payer en roubles serait une manière de contourner les sanctions, c’est pourquoi je pense que nous allons continuer à payer en euros ». Les rapports entre l’UE et Moscou risquent d’empirer à l’issue des discussions aux Sommets de l’OTAN, du G7 et de l’UE où pourraient être adoptées de nouvelles sanctions, y compris la fin des importations de gaz russe. Pour G. Giorgetti, ministre pour le Développement économique « si nous réussissons à nous passer du gaz russe, c’en est fini de Poutine, mais cela prend du temps ». »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de T. Ciriaco et S. Mattera, « Draghi presse l’UE et prépare de nouvelles aides » : « Mario Draghi œuvre pour qu’un accord soit trouvé sur les prix du gaz entre les pays de l’UE. Devant la Chambre, il compare Poutine à Hitler et Mussolini. Pour répondre à l’agresseur, l’Italie veut livrer davantage d’armes à l’Ukraine, augmenter à 2% du PIB les dépenses militaires et prendre de nouvelles sanctions (sans toucher au méthane pour le moment). Le bloc européen faisant face à Poutine s’effrite sur le front économique : les pays du Nord et du Sud s’opposent sur le plafonnement des prix. Draghi est prêt à avancer dans ce sens même sans accord européen et à faire passer un nouveau décret d’aides économiques quitte à creuser la dette. Draghi et les pays méditerranéens plaident même pour la mise en place d’un plan de relance spécifique à l’énergie et financé par les eurobonds. Il l’a dit mardi soir à Emmanuel Macron qui, pour sa part, reste neutre sur la question des prix de l’énergie grâce à l’avantage qu’il a avec le nucléaire. Le gouvernement italien reste aligné avec le reste de l’UE et pourrait accepter le tour de vis sur le pétrole tout en espérant, étant du même côté que l’Allemagne sur ce point, de convaincre Joe Biden de ne pas prendre de sanctions sur le méthane pour le moment. Reste que les réponses européennes ne semblent pas à la hauteur sans un accord sur les prix d’achat. Draghi est sceptique quant à l’efficacité d’un plafonnement à l’échelle nationale comme en Espagne (price cap). Il est plus probable que le document de programmation économique prévu pour le 31 mars comprenne des aides aux familles et aux entreprises, ce qui implique un déficit budgétaire supplémentaire. Draghi veut par ailleurs poursuivre le dialogue avec XI Jinping, promeut avec ses alliés européens la mise en place d’un fonds pour les réfugiés et il entend faire avancer la construction de la défense commune. »

ENTRETIEN, La Stampa, de Giuseppe Conte, Président du Mouvement 5 Etoiles et ancien président du Conseil « Le M5S votera contre l’augmentation des dépenses militaires » : « ‘’À une époque comme la nôtre, où les factures de services publics sont élevées, après deux années de pandémie, et où la récession fait des ravages parmi les familles et les entreprises, il est difficile de voir pourquoi les dépenses militaires devraient être la priorité. Nous ne pouvons pas accepter un vote qui donne la priorité à l'augmentation des dépenses militaires dans notre budget national. L'urgence est de protéger les familles et les entreprises de la crise’’. »

ENTRETIEN, Il Messaggero, de Giorgia Meloni, présidente de Fratelli d’Italia : « Prudence sur le gaz » « Agresser l’Ukraine, c’est attaquer l’Europe, c’est pourquoi FdI s’est tout de suite déclaré en sa faveur, sans aucune hésitation. Nous devons tous être très prudents : nous ne pouvons pas ignorer que les puissances qui s’affrontent sont des puissances nucléaires. Les sanctions sont peut-être l’arme la plus forte dont la communauté internationale dispose et c’est pour cette raison que nous avons soutenu leur adoption. Nous avons, toutefois, fait des demandes : FdI souhaite que les contrats en cours des entreprises italiennes avec la Russie ne soient pas suspendus. Je crois qu’aujourd’hui l’Italie n’est pas en mesure de se passer du gaz russe. Nous voulons aider l’Ukraine mais nous devons déterminer la ligne au-delà de laquelle la situation deviendrait impossible pour notre pays.»

ARTICLE, Corriere della Sera, « Mission en Italie : Guerini a dit non à l’envoi de 400 hommes par Moscou » : « C’est bien le Ministre Guerini qui a revu à la baisse l’accord entre Poutine et Conte en mars 2020 sur l’installation dans les Pouilles de 400 personnels venus de Russie dans le cadre d’une opération de lutte contre le Covid. Cette décision pourrait expliquer les propos très durs du représentant du ministère des Affaires étrangères russe A. Paramonov contre Guerini. Officiellement, cette opération avait un objectif uniquement médical, mais des soupçons d’espionnage ont émergé. Le Copasir devrait auditionner G. Conte prochainement pour reconstituer les dessous de cet accord, fruit d’une proposition d’aide du ministre russe de la Défense S. Shoygu à son homologue italien pour faire face à l’épidémie. Alors que seules 100 personnes ont finalement débarqué en Lombardie à l’époque, une attitude « agressive » des Russes a été déplorée. En mai, Guerini avait estimé qu’il était temps de « remercier Shoygu » et de mettre fin à la mission. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

23/03/2022

Rita Verdonk est élue conseillère municipale à La Haye.

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Pays-Bas. Den Haag (La Haye). L’ancien ministre libéral de droite VVD de l'Immigration et de l'Intégration et ex-fondatrice de Trots op Nederland (Fiers des Pays-Bas) Rita Verdonk est élue conseillère municipale à La Haye sous l’étiquette Groep de Mos / Hart voor Den Haag.

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Rita Verdonk

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2022/03/17/har...)

Amsterdam : Annabel Nanninga élue au conseil municipal.

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Pays-Bas. Amsterdam. Lors des élections municipales du 14, 15 et 16 mars 2022, le Forum voor Democratie obtient un élu au sein du conseil municipal et JA21 2 élus, dont la co-fondatrice du parti Annabel Nanninga.

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Annabel Nanninga

(https://www.amsterdam.nl/verkiezingen/uitslag-verkiezingen/)

"Zelensky a changé le cours de l’histoire ; l’absence de certains députés hier à la Chambre est grave ; il y a trop de pro-Poutine en Italie."

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Italie. Revue de presse.

L’intervention du président ukrainien V. Zelensky devant le Parlement italien fait les gros titres de la presse italienne. Les quotidiens rapportent les propos du dirigeant ukrainien, sous l’angle de l’émotion, ainsi que la réponse du Président du Conseil M. Draghi, insistant sur le soutien humanitaire et militaire italien. La polémique autour de l’absence à ce discours de 300 parlementaires, notamment dans les rangs du M5S et de la Ligue, est mise en exergue : La plupart des observateurs soulignent le fait que l'intervention du Président ukrainien a fini par pousser les élus pro-russes ou anti-militaristes à apparaitre au grand jour. La venue du Président américain J. Biden en Europe est aussi citée dans les pages intérieures : « Zelensky s'adresse à l'Italie : aidez-nous » - C'est comme si Marioupol était Gênes, c'est un massacre ; Draghi lui assure un soutien militaire (Corriere della Sera), « L'Ukraine est l’Europe » -  Environ 300 parlementaires désertent la conférence avec Zelensky. Biden demandera aux alliés de renoncer au pétrole russe ; Poutine agite la menace nucléaire (La Repubblica), « C'est comme si Marioupol était Gênes » - Le Parlement applaudit le président ukrainien; Draghi assure :  nous voulons que l'Ukraine entre en Europe et nous sommes prêts à vous fournir des armes. Renzi invite à la prudence : on ne plaisante pas avec la question nucléaire (La Stampa), « Draghi à Zelensky : nous vous voulons en Europe » (Sole 24 Ore), « La main tendue à l'Ukraine » - Draghi fait l’éloge de la résistance héroïque de l'Ukraine et assure que l’Italie enverra des armes  (Il Messaggero), « Le revers de Draghi à Poutine » - La défection de certains parlementaires devient un sujet  (Il Giornale), « Zelensky joue les colombes et Draghi les faucons » -  Le dirigeant ukrainien ne cite ni la zone d’exclusion aérienne, ni les armes ni la résistance; mais Draghi assure envoyer d'autres armes alors que le Pape François propose sa médiation (Fatto Quotidiano).

ARTICLE, Il Corriere della Sera, F. Sarzanini : « Dépenses pour la mission de Moscou : trois millions d’euros en deux mois » : « La mission des militaires russes en Italie du 27 mars au 7 mai 2020, au cœur de l’urgence de l’épidémie de Covid-19, a coûté à l’Italie plus de 3 millions d’euros tandis que les aides venues de Moscou n’ont pas suffi à couvrir les besoins ne serait-ce que sur une journée. Le bilan de cette opération décidée par Conte et Poutine soulève des doutes sur les motifs véritables de la collaboration moscovite. Quand les 104 membres de la délégation russe arrivent en Italie, le 22 mars 2020, le pays a besoin de 90 millions de masques chirurgicaux par mois et d’au moins 300 000 tests par jour pour affronter l’urgence de la situation. Selon la version officielle, les Russes viennent porter main forte, mais les actes officiels le démentent. Le 1 avril 2020, Riccardo Magi (+Europa) présente une requête pour savoir « s’il existe un accord pour cette opération, ce qu’elle prévoit ou si elle est simplement issue d’un accord verbal » entre Conte et Poutine ainsi que pour obtenir des informations concrètes sur l’aide apportée (équipements matériels, qualifications du personnel etc.). La réponse de la ministre de la Défense de l’époque, Emanuela del Re, arrive cinq mois plus tard et révèle que les Russes ont apporté « 521 800 masques chirurgicaux, 30 ventilateurs, 1 000 blouses de protection, 2 machines d’analyses pour les tests, 10 000 tests rapides et 100 000 tests moléculaires » : soit de quoi tenir moins d’une demi-journée. Autre question surprenante : celle des avions. Lors d’une réunion entre le chef de la délégation russe, Sergey Kikot, le général Luciano Portolano, commandant du Commando opératif inter-forces et les chefs du Comité technico-scientifique, les Russes ont affirmé vouloir « désinfecter tous les édifices publics » et ont demandé que leurs dépenses en carburant soient prises en charge par l’Italie. La requête a été acceptée : l’Italie a, pour cela, déboursé 1.5 million d’euros. Pourquoi l’Italie a-t-elle accepté cette délégation ? Le matériel sanitaire apporté était insuffisant, parmi les 104 membres de la délégation, seuls 32 étaient médecins ou infirmiers, les autres militaires. La question est d’autant plus pressante si l’on considère que les Russes ont été logés, aux frais du gouvernement, dans un hôtel de Bergame : l’addition de 400 000 euros a été réglée par la Lombardie qui attend d’être remboursée par le palais Chigi. A cela s’ajoute un autre million versé pour couvrir les dépenses des Italiens qui ont accompagné la délégation. De quoi alimenter l’hypothèse d’une activité d’espionnage sanitaire. »

ARTICLE, Il Foglio « Les (presque) repentis de la Ligue » : « Plus qu’un repentir, on assiste à une sorte d’amnésie. ‘’Dire que nous étions pro-russes est une simplification des journalistes’’, explique en souriant Lorenzo Fontana, vice-dirigeant de la Ligue. Il serait utile de lui rappeler tous les slogans, les initiatives, les manifestations et les faux pas de son parti. Pourtant, le conseiller diplomatique de Salvini veut mettre les choses au clair ‘’la vérité, c’est que c’est la phase historique qui a changé. Ce qui était impensable il y a quelque temps, maintenant ne l’est plus. Si nous ne regardons pas cela, nous ne pourrions pas comprendre ce qui s’est passé. Il faut dire tout d’abord qu’en politique étrangère les lignes de positionnement des grands pays changent avec beaucoup de difficulté. Les gouvernements se suivent mais le périmètre des alliances demeure’’. Il est bon toutefois de lui rappeler que le gouvernement de Conte I, avec l’alliance Ligue-M5S, avait pourtant bel et bien tenté de changer les choses. ‘’J’ai toujours pensé que l’intérêt des Américains était de rapprocher Washington du Kremlin, pour éviter une alliance entre la Russie et la Chine. Cette tendance était évidente avec Trump. Ce dernier visait également à diviser le bloc européen afin d'augmenter le nombre d'alliés directs des Etats-Unis dans une visée anti-chinoise. C'est dans ce contexte qu'il faut lire notre pari sur la Russie’’. Un pari visiblement perdu. ‘’Cette guerre a tout changé. Elle fait oublier l’idée d’un globalisme sans frontières et rétablit une opposition entre deux blocs.  Les relations diplomatiques avec Moscou seront très compliquées pendant des années, je crois, même s'il ne sera pas facile d'éviter les contacts avec ce qui reste notre voisin le plus encombrant. Il suffit de dire que depuis le début de la guerre, les importations européennes de gaz, d'après ce que nous avons lu, ont même augmenté". Ce qu'il faut, c'est une Europe capable de devenir autonome sur le plan énergétique et compacte sur le plan militaire, lui fait-on remarquer. "Mais alors, elle deviendrait une puissance géopolitique comme elle ne l'a jamais été. Et je doute qu'il puisse le faire. En partie parce que l'Amérique ne renoncera pas à son influence sur les pays du vieux continent’’. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « En Italie, plus rien ne sera comme avant » : « Ces parlementaires qui étaient absents de la Chambre pendant le discours de Zelensky n'ont pas seulement offensé la dignité du mandat que leur ont confié leurs électeurs. Ils ont également dévoilé la pauvreté de leur position. En effet, le président ukrainien s'est tenu à l'écart des sujets qui auraient pu créer des divisions dans la politique italienne : la résistance de 1944 et 1945, le 25 avril et Bella Ciao. Rien de tout ça. Ni aucune demande explicite d'aide militaire, dont il a pourtant tant besoin. Zelensky a fait référence à l'esprit humaniste des Italiens, à leur empathie face à la souffrance de son pays.  Zelensky semblait être conscient que l'Italie est le pays de l'OTAN où le sentiment pro-russes est le plus profondément ancré : minoritaire, mais diffus en termes politiques et médiatiques, que ce soit de bonne ou de mauvaise foi. Il a donc expliqué que l'Ukraine se défendait et défendait aussi l'Europe : se rendre reviendrait à donner à Poutine la possibilité de démanteler l'Union. Draghi a repris ces suggestions et les a transformées en un discours très politique qui augmente la crédibilité italienne dans le cadre atlantique. Son idée d'Europe - dans laquelle il veut inclure l'Ukraine - est en fait étroitement liée à la relation d'alliance avec les Etats-Unis. Du coup, les nouveaux objectifs de défense européenne (2% des dépenses militaires) ont un sens s'ils sont intégrés dans le cadre de l'OTAN. C'est sur cette base que l'Italie veut se confirmer dans la crise internationale comme l'un des principaux partenaires européens des Etats-Unis. Entretemps, Salvini joue les pacifistes quand il s'agit d'envoyer des armes aux Ukrainiens. Berlusconi demeure silencieux. Conte est de plus en plus en difficulté quand on lui demande de clarifier les contacts avec les Russes qui sont venus en Italie en 2020 dans le cadre d'une apparente mission anti-Covid. Si toutes les positions sont légitimes, toutefois, les bombes russes et le martyre de Marioupol ont marqué un vrai tournant. Et Draghi a fait comprendre qu'en Italie aussi, rien ne sera plus jamais comme avant. »

ARTICLE, Il Corriere della Sera, A. Polito : « l’Ukraine et nous : retournement et engagement » : « Il s’agit d’un véritable tournant historique. Pendant vingt ans, une grande partie du monde politique italien a espéré, de diverses manières, se lier d’amitié avec Poutine et recevoir de sa part un traitement de faveur. Pourtant, cela n’a pas empêché notre Parlement d’inviter Zelensky, de l’écouter, de l’applaudir et de prendre, par l’entremise du gouvernement, l’engagement d’aider l’Ukraine à se défendre (y compris avec l’envoi d’armes) et à entrer dans l’Union Européenne. Nous verrons combien de temps durera cette solidarité unanime et, surtout, si elle résistera à des épreuves plus rudes (inutile de rappeler combien nous sommes exposés au chantage russe sur le flanc énergétique). Pour l’heure, l’agression est trop brutale, trop injustifiée, trop inhumaine pour laisser place aux dissensions. Naturellement, en bons paresseux, plus de 350 parlementaires ont déserté la séance – qu’ils aient été distraits, indifférents, occupés, apeurés ou « neutres », comme le sénateur M5S, Vito Petrocelli, qui voudrait ne pas voter la confiance au gouvernement et dont on ne comprend pas comment il peut encore siéger, au nom du parti, à la Commission des Affaires extérieures, ou comme la sénatrice Granato (ex-M5S) ouvertement pro-Poutine. Mais, du point de vue politique, il y a peu de doutes sur la position de notre pays : l’Italie (Fratelli d’Italia compris) veut une Ukraine libre et une Ukraine membre de l’Union Européenne. De son côté, Zelensky, à la tribune, n’a pas recherché d’effets rhétoriques : aucune comparaison avec l’histoire italienne, aucune parole contre la Russie ou contre Poutine. Il a simplement demandé de l’aide pour mettre fin à la guerre et à la destruction de son peuple. Il a demandé de l’aide pour empêcher que Marioupol, une ville aussi grande que Gênes, ou encore Kiev, berceau de la civilisation slave autant que Rome l’a été pour la civilisation latine, ne soient détruites. En somme, Zelensky n’a rien dit qui puisse soulever l’ire des critiques de salons qui, à la télévision, l’accusent chaque soir de bellicisme : aucune de requête de no-fly zone ou d’autres types d’armements. Avant de parler à Montecitorio, il s’était, au contraire, explicitement déclaré prêt à discuter de tous les sujets, de la Crimée au Donbass, pour peu que Poutine accepte de négocier avec lui et que la guerre et le sacrifice de milliers de civils, de femmes et d’enfants, prennent fin. A ceux d’entre nous qui soutiennent que l’Ukraine doit négocier mais se gardent bien d’aller faire la même remarque à la Russie, Zelensky a apporté la preuve de sa modération et de son amour pour son peuple martyrisé. Il ne se berce pas de l’illusion de sortir vainqueur du conflit mais il est sûr cependant que son peuple ne peut et ne doit pas être vaincu. Et nous avec lui. » 

ARTICLE, Corriere della Sera « Le plan du ministre Cingolani : trois ans pour abandonner totalement le gaz russe. »  

ANALYSE, Il Sole 24 Ore, de Lina Palmerini, « L’unité nationale marque le pas sur le front intérieur » : « Hier, c’était la journée de Zelensky et son intervention a été accueillie favorablement au Parlement, exception faite de quelques désaccords transversaux, notamment celui du 5 Etoiles Petrocelli. Zelensky sait bien qu’en Italie une part de l’opinion a par le passé soutenu Poutine, il a toutefois eu face à lui un paysage recomposé et plus uni qu’à l’époque des fractures profondes et des crises de gouvernement. Le schéma de l’unité nationale de la politique italienne permet aujourd’hui d’afficher l’image d’un pays uni lors des discussions à l’échelle internationale. Le Conseil européen de demain ne sera probablement pas décisif dans le contexte des élections françaises qui approchent, mais la cohésion des partis italiens, y compris les deux en tête des sondages et opposés, Fratelli d’Italia et le Parti démocrate, renforce la position de l’Italie. Mais sur le plan intérieur, la situation est bien différente, Draghi n’est pas appuyé par sa majorité, certaines des forces politiques témoignent même de vouloir se désolidariser. Personne ne voudrait aller vers une crise politique ni des élections anticipées dans le contexte géopolitique actuel mais l’unité nationale s’effrite. Chaque réforme en lien avec le Plan de Relance pose problème, de la concurrence à la réforme fiscale ou encore du cadastre. Il est évident par ailleurs que la crise énergétique pèse sur la transition écologique de même que le coût des matières premières sur les grands travaux d’infrastructures. L’adaptation des accords de mise en œuvre des Plans de relance ne semble plus si absurde. La majorité est donc focalisée sur les prochaines élections, notamment dans la perspective d’une renégociation du PNRR. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

22/03/2022

"Le jour de Zelensky à la Chambre et polémique sur les absences."

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Italie. Revue de presse.

L’intensification des frappes aériennes russes en Ukraine, notamment à Odessa et Lviv, et le refus d’une reddition de la part de Marioupol et de Kiev, font les gros titres de la presse italienne. Les quotidiens rapportent également le risque de « rupture diplomatique » entre Washington et le Kremlin, avec le rappel de l’ambassadeur russe, ainsi que l’appel téléphonique d’hier après-midi entre J. Biden, B. Johnson, E. Macron, O. Scholz et M. Draghi sur la crise ukrainienne. L’adoption de la boussole stratégique au conseil européen fait aussi l’objet de plusieurs articles dans les pages intérieures. La visioconférence du Président V. Zelensky devant le Parlement italien, prévue pour aujourd’hui, est aussi largement citée : « Frappes et terreur, c’est l’affrontement total » - Les morts à Kiev et l’agonie de Marioupol, le risque d’une rupture diplomatique entre la Russie et les Etats-Unis est élevé. Voici le plan de Biden pour les armes et la trêve. Aujourd’hui Zelensky s’adressera au Parlement (Corriere della Sera), « 10 millions de réfugiés » - L’ONU dénonce une crise humanitaire dévastatrice ; l’exode augmente. Borrell accuse les Russes d’utiliser les réfugiés comme arme contre l’Europe. Aujourd’hui Zelensky lancera son appel au Parlement, avec de possibles défections sur les bancs de la Ligue et du M5S (La Repubblica), « L’accord entre l’UE et les Etats-Unis : plus d’armes pour l’Ukraine »  - Mais l’Europe est divisée quant à l’embargo sur le pétrole (La Stampa), « La guerre et l’inflation affaiblissent le PIB » - Le gouvernement prévoit une baisse de 3% (Sole 24 Ore), « L’attaque vient du ciel » - Les missiles de Poutine frappent un centre commercial et font un massacre à Kiev. La lente agonie de Marioupol. La tension entre Russie et Etats-Unis est à son comble (Il Messaggero), « Les Etats-Unis et la Russie sont au bord de la rupture » - L’Europe se dote d’une armée. L’UE arme enfin 5 000 soldats (Il Giornale), « Ils veulent des drones avec les bombes » - L’aéronautique demande au parlement d’armer les drones alors que le Pape dénonce le « scandale du réarmement » (Fatto Quotidiano). 

ARTICLE, Il Corriere della Sera, E. Buzzi et G. A. Falci : « Le jour de Zelensky à la Chambre et polémique sur les absences. ‘’C’est grave’’, selon le PD » : « A Montecitorio, siège de la Chambre, tout est prêt pour l’intervention en vidéo du président ukrainien, V. Zelensky. On ne sait pas encore combien de parlementaires boycotteront l’intervention. Les membres d’Alternativa (15 députés) ne seront pas présents. Dans les rangs du M5S, n’assisteront pas à l’intervention : Enrica Segneri, Gabriele Lorenzoni, David Serritella (« pour d’autres engagements pris il y a longtemps ») et Vincenzo Presutto. Nicolas Grimaldi, bien qu’opposé au « décret Ukraine », sera là : « Je n’ai jamais été contre Zelensky, je suis contre la guerre ». Parmi les sénateurs M5S, tous n’ont pas confirmé leur présence. « Les absences ? Marine Le Pen fera la même chose en France. Tout commentaire sur l’origine politique des absences est superflu » tonne, pour le Partito democratico, le sénateur Andrea Marcucci. Du côté de la Ligue, on assure une présence massive, à l’exception de Simone Pillon, en mission à Londres mais opposé à l’événement. A la Chambre, Forza Italia comptera deux absences pour motif idéologique : Veronica Giannone et Matteo Dall’Osso (anciens M5S). Au Sénat, le groupe devrait faire bloc. D’autres défections sont attendues dans le groupe mixte. »

ENTRETIEN, La Stampa, de Riccardo Molinari chef de groupe de la Ligue à la Chambre « Nous participons tous, persuadés que l’autocratie de Poutine n’est pas un modèle à suivre » : « je tiens à rappeler que la Ligue a voté de manière unie en faveur du décret Ukraine et a approuvé la communication de Draghi devant les Chambres ; il était juste d’armer un peuple agressé. Il est vrai aussi que le rôle de la politique est d’éviter une 3e guerre mondiale. Le fait que Poutine aujourd’hui bombarde des écoles et les hôpitaux interrompt tout dialogue sur le court terme. La Ligue soutient le gouvernement Draghi dont l’atlantisme ne peut être remis en cause’’ ».

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Giuseppe Conte, ancien Président du Conseil italien, « La délégation venue de Moscou a agi sous le contrôle de nos militaires ; j’avais informé les ministres Di Maio et Guerini » : « A l’époque du Covid, une période de grande difficulté pour l’Italie, j’ai eu des contacts avec des leaders du monde entier qui exprimaient leur solidarité et voulaient nous aider, y compris avec Poutine qui a proposé d’envoyer du personnel spécialisé. Nous n’avions ni masques, ni ventilateurs, ni protocole sanitaire, toute aide était la bienvenue. J’en ai parlé avec les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, Luigi Di Maio et Lorenzo Guerini, ainsi qu’à d’autres ministres. Je peux assurer que de notre côté tout s’est fait sous la supervision de notre armée. Les directeurs des agences de renseignement ont assuré qu’il n’y a pas eu d’activité suspecte, ni sortant du cadre sanitaire. Il n’y a donc pas de raisons de soupçonner une forme d’espionnage. Je pense que c’est une erreur de réinterpréter les faits d’il y a deux ans à la lumière de ce qui se passe aujourd’hui. Je n’ai jamais entendu parler de cette proposition de désinfection des bureaux de services de l’Etat [faite par les Russes au moment de leur mission]. Concernant la situation actuelle, notre position est très claire : il s’agit d’une agression injustifiée qui doit être condamnée et il faut aider le peuple ukrainien. Ce que fait Poutine est très grave et inacceptable et risque de porter un grand préjudice au peuple russe. Quant à l’augmentation des dépenses militaires, j’estime qu’après deux ans de pandémie, les plans d’aide aux familles, à l’industrie et aux autres secteurs économiques sont davantage la priorité. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

21/03/2022

Frères d'Italie : "Pour Viterbe, choisissez la cohérence."

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Italie. Latium. Viterbe (Viterbo). Publicité de Frères d'Italie pour les élections locales :

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Giorgia Meloni : "Pour Viterbe, choisissez la cohérence."

"Fronde philo-russe à la Chambre des députés : "Nous n’écouterons pas Zelensky."

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Italie. Revue de presse.

Le siège de Marioupol et les discussions pour mettre fin au conflit russo-ukrainien font les gros titres de la presse italienne. Les médias évoquent notamment les violences des troupes russes sur les civils ukrainiens fuyant la ville assiégée. Sur le front interne, Repubblica met l’accent sur la décision de certains parlementaires du M5S et de la Ligue de déserter la visioconférence au Parlement italien avec le Président V. Zelensky prévue pour mardi. « L’ultime siège à Marioupol » - Les missiles lancés depuis la mer, les troupes russes lancent l’ultimatum. Des déportations et des viols sont dénoncés ; Zelensky invoque la trêve (Corriere della Sera), « Occupation sans pitié » - Déportations, viols et homicides, le martyr des civils ukrainiens dans les zones contrôlées par les Russes. Selon la Turquie, un accord serait toutefois à portée de main. Zelensky s’adresse à la Knesset : Poutine veut la solution finale (La Repubblica), « L’ultimatum à Marioupol » - Les troupes du Kremlin tentent de faire tomber la ville ukrainienne. L’appel de l’UE à la Chine : « n’aidez pas Poutine » (La Stampa), « Guerre en Ukraine : le risque d’une récession » (Sole 24 Ore), « « Déportés après les bombes » » - Les autorités ukrainiennes dénoncent la déportation en Russie des réfugiés ainsi que des viols sur les femmes. La Turquie tente la médiation. Le faux pas de Zelensky avec Israël « c’est une nouvelle Shoah » (Il Messaggero), « Une conspiration contre Poutine » - Selon les services ukrainiens, les oligarques et les militaires dirigés par un ancien chef du Kgb auraient un plan pour éliminer le Tsar (Il Giornale).

ENTRETIEN, La Repubblica, d’Albin Kurti, Premier Ministre du Kosovo « La main de Poutine risque de s’abattre sur les Balkans, le Kosovo est encore en danger. » 

ARTICLE, La Repubblica, L. De Cicco : Fronde philo-russe à la Chambre des députés. « Nous n’écouterons pas Zelensky » : « Le président ukrainien, V. Zelensky, parlera demain, en visioconférence, à la Chambre des députés. L’intervention durera environ un quart d’heure, sera précédé d’un très bref d’entretien avec Roberto Fico (M5S), président de la Chambre, et E. Casellati (Forza Italia), présidente du Sénat, et suivie d’une allocution de Draghi. L’événement sera retransmis sur Rai1. Si Fico a fait préparer la Chambre pour qu’elle puisse accueillir le plus grand nombre de parlementaires possible, au moins une vingtaine d’entre eux manquera à l’appel, et particulièrement ceux qui nourrissent des sympathies philo-russes, présents dans les rangs du Mouvement Cinq Etoiles et de la Ligue. « Je pense de ne pas y aller : on ne donne de la visibilité à un seul des deux pays. Proposer que Poutine parle aussi ? Ceux qui le demandent ont raison ! » (Matteo Dall’Osso, ancien M5S, membre de Forza Italia). « A la Chambre, ni Zelensky, ni Poutine » (Gianluigi Paragone, ancien M5S, fondateur d’Italexit). Se défilent aussi Emanuele Dessì (ancien M5S, membre actuel du PCI), tout juste de retour de Biélorussie, et Vito Comencini de la Ligue qui, jusqu’à il y a quelques jours, relayait des déclarations en provenance de Russie et se disait prêt à partir pour le Donbass. Entretemps, la Farnesina et le Quirinal cherchent à révoquer les distinctions honorifiques autrefois attribuées à Alexei Paramonov, ministre des Affaires Etrangères russes, qui a menacé, samedi, l’Italie de « conséquences irréversibles » en cas de nouvelles sanctions et s’en est pris au ministre de la Défense, Lorenzo Guerini ».

ENTRETIEN, Il Corriere della Sera, de Roberto Fico, président de la Chambre : « Le Parlement est du côté de l’Ukraine. L’envoi d’armes n’est pas contraire à la paix » : « ‘’Le Parlement a approuvé, quasiment à l’unanimité, toutes les mesures en faveur de l’Ukraine. Je ne pense pas qu’il y ait des instances pro-russes, il s’agit de voix isolées. L’idée d’écouter Poutine n’existe pas, ce n’est même pas la peine de la commenter. Je veux exprimer ma solidarité envers le ministre Guerini et envers le gouvernement. Je condamne l’énième agression que la Russie de Poutine inflige à notre pays, par rapport à la crise ukrainienne. Chaque attaque, y compris verbale, que subit un pays européen est une atteinte à toute l’Europe. Nous devons rester fermes et effectuer les actions nécessaires afin que la guerre prenne fin. L’Europe n’est pas faible. Je vois une Europe forte qui, avec l’Italie, a pris des décisions unitaires et rapides. Quand le conflit sera fini, l’Europe devra accélérer certains processus fondamentaux, dont le premier est une politique extérieure commune. Il faut arriver à un seul siège permanent à l’ONU et à une vision énergétique d’avant-garde. Tous les pays doivent collaborer à un plan européen commun. Je ne crois pas que cela ait été une erreur du gouvernement Conte d’accepter l’aide russe en 2020. Il ne faut pas tout mélanger. La Russie a commis une erreur impardonnable en agressant militairement l’Ukraine. J’ai entendu Zelensky faire des ouvertures importantes sur la neutralité, sur le Donbass, sur la Crimée et dire que l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN est impossible. Tous les acteurs internationaux doivent travailler sans cesse pour atteindre la paix. J’ai demandé à tous les leaders mondiaux d’avoir un langage de paix, la haine amène la haine. Dans les jours passés, s’est réuni le G7 des Parlementaires qui a approuvé à l’unanimité un document condamnant la Russie et demandant l’envoi d’aides matérielles à l’Ukraine, l’instauration de couloirs humanitaires et une grande conférence internationale de la paix. Il était fondamental que la Chambre ne se soit pas divisée sur l’envoi des armes : si nous avions fait preuve de faiblesse, cela aurait été une faveur à Poutine. Chaque action que nous faisons est effectuée dans le but d’atteindre un accord de paix, je ne pense pas que l’envoi d’armes soit en contradiction avec cela. Sur le projet de porter les dépenses militaires à 2% du PIB, je pense que la solution n’est pas d’augmenter les armements mais de miser sur la politique extérieure et énergétique de l’UE’’. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de F. Sarzanini, « La Russie et une certaine aide pour faire face à l’épidémie de Covid ; le Kremlin menace désormais de révéler les termes de l’accord » : « L’Italie redoute le chantage de Moscou sur la fameuse mission russe de mars 2020. A L’époque, les relations entre l’Italie et la Russie étaient au plus haut. Poutine avait été reçu en grande pompe par le gouvernement et en particulier par le Mouvement 5 Etoiles et la Ligue. Le Président du Conseil d’alors Giuseppe Conte avait autorisé, sur demande de Poutine, la mission menée par trois scientifiques russes comprenant l’arrivée d’une délégation russe, l’accès aux données sanitaires italiennes et des accords commerciaux sur les médicaments et le vaccin Sputnik. La Russie lance aujourd’hui un avertissement à l’Italie en lien avec l’attaque vis-à-vis du ministre de la Défense Lorenzo Guerini, évoquant des ‘’conséquences irréversibles’’ si l’Italie devait continuer à participer au plan de sanctions dirigées contre Moscou. La diplomatie et les services de renseignements italiens craignent notamment des révélations sur la mission de mars 2020 qui aurait eu d’autres objectifs que ceux annoncés officiellement. La Russie devait entre autre fournir les ventilateurs et les masques dont l’Italie manquait alors cruellement, mais sur la centaine de personnes qui arrivèrent, seulement une trentaine relevaient du personnel sanitaire, les autres étaient des militaires et pour certains des membres des services de renseignement. On sait depuis que la délégation a eu accès aux informations privées de certains patients atteints de Covid mais aussi à leur ADN, ensuite utilisé pour la réalisation du vaccin russe. A noter également un accord de la région du Latium entre l’hôpital Spallanzani de Rome et l’Institut Gamaleya de Moscou pour la recherche sur la Covid et le vaccin Sputnik, dans le cadre duquel des données sensibles liées à la Covid ont été échangées. Il y a très peu d’informations disponibles concernant cette collaboration, interrompue il y a quelques jours seulement, près de trois semaines après le début de l’invasion russe en Ukraine. Une lettre d’intimidation adressée au quotidien italien La Stampa par le chef de la communication officielle de Moscou suite à des publications sur la fameuse mission, laisse penser que cette affaire cache autre chose. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Giorgio Gori, maire de Bergame (Parti Démocrate), « Quand ils arrivèrent, il fut interdit de poser des questions ; mais à Bergame ils ont été utiles » : « Le 26 mars  2020 les militaires russes arrivent dans la ville de Bergame pour aider un territoire dévasté par la Covid.  Ils donnent alors une conférence de presse lors de laquelle les questions sont interdites. Le maire de la ville, Giorgio Gori, s’interroge aujourd’hui sur la nature de la mission, entre aide, propagande et renseignements secrets. ‘’Plusieurs médecins italiens m’ont dit que ces équipes étaient réellement compétentes et leur aide fut décisive - nous les en remercions. Mais la mission n’était probablement pas basée sur la pure générosité et la question se pose de savoir qu’elle était la véritable intention de cette délégation qui n’était que partiellement composée de médecins. A l’époque nous n’avions pas le temps d’y penser, les médecins promis par la Chine n’étant finalement jamais venus. Nous avions été informés au dernier moment de l’arrivée des Russes suite à un contact entre Conte et Poutine. Ils auraient collecté des informations sensibles d’ordre scientifique : le vaccin Sputnik aurait été développé à partir d’un échantillon de virus prélevé en Italie. De plus, la Russie a utilisé cette mission à des fins de propagande, pour mettre en avant l’inefficacité des pays de l’OTAN. Cette affaire ne remet pas en cause la ligne de Mario Draghi : comme l’a rappelé le secrétaire du Parti démocrate Enrico Letta, il faut rester ferme dans la condamnation de cette agression et le soutien à l’Ukraine. C’est une autre partie de la majorité qui se trouve aujourd’hui en difficulté, que ce soit le M5S ou la Ligue.’

ENTRETIEN, La Repubblica, d’Enrico Borghi, responsable sécurité du PD : « Borghi : ‘’Guerini a empêché l’espionnage russe en 2020, voilà pourquoi la Russie le menace’’ » : « Moscou ne pardonne pas au ministre Guerini d’avoir agi pour mettre en sécurité absolue nos infrastructures stratégiques (ports, centrales, arsenaux) quand, en mars 2020, un contingent militaire russe est venu en Italie pour faire face à l’urgence Covid. Les Russes ont surinterprété leur activité des dix dernières années, en imaginant que l’Italie était le ventre mou de l’Europe. Probablement que certaines réactions irritées trahissent le fait que ce qu’ils pensaient être un investissement n’a pas de retour. La mission des Russes en 2020 a été décidée lors d’un coup de téléphone entre Conte et Poutine, c’est tout ce que je sais. Poutine l’avait prévue comme une opération de propagande interne pour renforcer sa thèse de supériorité du modèle russe par rapport au modèle occidental.’’. »

OPINION, La Repubblica, d’Ilvo Diamanti, « L’indice de confiance [des Italiens] vis-à-vis des pays de l’UE est en hausse ; L’Allemagne et la France dépassent les Etats-Unis » : « L’intervention de la Russie en Ukraine a bousculé les équilibres géopolitiques. Rien ne sera plus comme avant, que ce soit dans les relations entre les gouvernements que dans la vision des citoyens. D’après un sondage Demos, l’image de l’Union européenne sort renforcée de cette crise. L’Ukraine a davantage d’importance aux yeux de la population italienne, notamment en lien avec la présence d’environ 200 000 personnes d’origine ukrainienne en Italie, principalement des femmes. Jusqu’à ce jour, le consensus quant à l’accueil des réfugiés ukrainiens est très large. Plus de 44% des Italiens interrogés expriment leur confiance vis-à-vis de l’Ukraine, contre 7% vis-à-vis de la Russie. Alors qu’il y a deux ans, la confiance à l’égard de la Russie atteignait 25% ; un taux élevé que seuls l’Allemagne et les Etats-Unis dépassaient. Aujourd’hui, la confiance des Italiens vis-à-vis des pays membres de l’UE a augmenté de près de 20 points par rapport à 2020. Parmi eux, l’image de la France s’est particulièrement renforcée, passant de 23 à 40% de confiance. L’Allemagne et la France ont été très actives sur le plan diplomatique, promouvant le dialogue avec Poutine, malgré de maigres résultats. La confiance des Italiens à l’égard des Etats-Unis et du Royaume-Uni est également significative mais plus limitée. A l’image de la Russie, la confiance vis-à-vis de la Chine a baissé. Il y a un an encore, les électeurs de droite étaient plus favorables à l’‘’Est’’, or la tendance s’est inversée en faveur des Etats-Unis. L’opinion vis-à-vis de l’Allemagne varie d’un électorat à l’autre, plus favorable à gauche (confiance de 65% des électeurs du PD) qu’à droite (autour de 40%). Mais de façon générale, la tendance est partagée par une majorité d’Italiens en faveur des liens avec les principaux pays de l’UE, à savoir la France et l’Allemagne. C’est un des effets de l’action de Poutine, qui a renforcé l’idée d’Occident et de construction européenne en les rendant plus crédibles, et qui apparaissent comme un horizon partagé. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Entretien de Lionel Baland avec l’écrivain ukrainien Andriy Voloshyn sur la guerre en Ukraine.

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Ukraine. Entretien avec l’écrivain Andriy Voloshyn :

https://www.breizh-info.com/2022/03/21/181979/entretien-a...

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Andriy Voloshyn

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Un des ouvrages en anglais d'Andriy Voloshyn