22/03/2022
"Le jour de Zelensky à la Chambre et polémique sur les absences."
Italie. Revue de presse.
L’intensification des frappes aériennes russes en Ukraine, notamment à Odessa et Lviv, et le refus d’une reddition de la part de Marioupol et de Kiev, font les gros titres de la presse italienne. Les quotidiens rapportent également le risque de « rupture diplomatique » entre Washington et le Kremlin, avec le rappel de l’ambassadeur russe, ainsi que l’appel téléphonique d’hier après-midi entre J. Biden, B. Johnson, E. Macron, O. Scholz et M. Draghi sur la crise ukrainienne. L’adoption de la boussole stratégique au conseil européen fait aussi l’objet de plusieurs articles dans les pages intérieures. La visioconférence du Président V. Zelensky devant le Parlement italien, prévue pour aujourd’hui, est aussi largement citée : « Frappes et terreur, c’est l’affrontement total » - Les morts à Kiev et l’agonie de Marioupol, le risque d’une rupture diplomatique entre la Russie et les Etats-Unis est élevé. Voici le plan de Biden pour les armes et la trêve. Aujourd’hui Zelensky s’adressera au Parlement (Corriere della Sera), « 10 millions de réfugiés » - L’ONU dénonce une crise humanitaire dévastatrice ; l’exode augmente. Borrell accuse les Russes d’utiliser les réfugiés comme arme contre l’Europe. Aujourd’hui Zelensky lancera son appel au Parlement, avec de possibles défections sur les bancs de la Ligue et du M5S (La Repubblica), « L’accord entre l’UE et les Etats-Unis : plus d’armes pour l’Ukraine » - Mais l’Europe est divisée quant à l’embargo sur le pétrole (La Stampa), « La guerre et l’inflation affaiblissent le PIB » - Le gouvernement prévoit une baisse de 3% (Sole 24 Ore), « L’attaque vient du ciel » - Les missiles de Poutine frappent un centre commercial et font un massacre à Kiev. La lente agonie de Marioupol. La tension entre Russie et Etats-Unis est à son comble (Il Messaggero), « Les Etats-Unis et la Russie sont au bord de la rupture » - L’Europe se dote d’une armée. L’UE arme enfin 5 000 soldats (Il Giornale), « Ils veulent des drones avec les bombes » - L’aéronautique demande au parlement d’armer les drones alors que le Pape dénonce le « scandale du réarmement » (Fatto Quotidiano).
ARTICLE, Il Corriere della Sera, E. Buzzi et G. A. Falci : « Le jour de Zelensky à la Chambre et polémique sur les absences. ‘’C’est grave’’, selon le PD » : « A Montecitorio, siège de la Chambre, tout est prêt pour l’intervention en vidéo du président ukrainien, V. Zelensky. On ne sait pas encore combien de parlementaires boycotteront l’intervention. Les membres d’Alternativa (15 députés) ne seront pas présents. Dans les rangs du M5S, n’assisteront pas à l’intervention : Enrica Segneri, Gabriele Lorenzoni, David Serritella (« pour d’autres engagements pris il y a longtemps ») et Vincenzo Presutto. Nicolas Grimaldi, bien qu’opposé au « décret Ukraine », sera là : « Je n’ai jamais été contre Zelensky, je suis contre la guerre ». Parmi les sénateurs M5S, tous n’ont pas confirmé leur présence. « Les absences ? Marine Le Pen fera la même chose en France. Tout commentaire sur l’origine politique des absences est superflu » tonne, pour le Partito democratico, le sénateur Andrea Marcucci. Du côté de la Ligue, on assure une présence massive, à l’exception de Simone Pillon, en mission à Londres mais opposé à l’événement. A la Chambre, Forza Italia comptera deux absences pour motif idéologique : Veronica Giannone et Matteo Dall’Osso (anciens M5S). Au Sénat, le groupe devrait faire bloc. D’autres défections sont attendues dans le groupe mixte. »
ENTRETIEN, La Stampa, de Riccardo Molinari chef de groupe de la Ligue à la Chambre « Nous participons tous, persuadés que l’autocratie de Poutine n’est pas un modèle à suivre » : « je tiens à rappeler que la Ligue a voté de manière unie en faveur du décret Ukraine et a approuvé la communication de Draghi devant les Chambres ; il était juste d’armer un peuple agressé. Il est vrai aussi que le rôle de la politique est d’éviter une 3e guerre mondiale. Le fait que Poutine aujourd’hui bombarde des écoles et les hôpitaux interrompt tout dialogue sur le court terme. La Ligue soutient le gouvernement Draghi dont l’atlantisme ne peut être remis en cause’’ ».
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Giuseppe Conte, ancien Président du Conseil italien, « La délégation venue de Moscou a agi sous le contrôle de nos militaires ; j’avais informé les ministres Di Maio et Guerini » : « A l’époque du Covid, une période de grande difficulté pour l’Italie, j’ai eu des contacts avec des leaders du monde entier qui exprimaient leur solidarité et voulaient nous aider, y compris avec Poutine qui a proposé d’envoyer du personnel spécialisé. Nous n’avions ni masques, ni ventilateurs, ni protocole sanitaire, toute aide était la bienvenue. J’en ai parlé avec les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, Luigi Di Maio et Lorenzo Guerini, ainsi qu’à d’autres ministres. Je peux assurer que de notre côté tout s’est fait sous la supervision de notre armée. Les directeurs des agences de renseignement ont assuré qu’il n’y a pas eu d’activité suspecte, ni sortant du cadre sanitaire. Il n’y a donc pas de raisons de soupçonner une forme d’espionnage. Je pense que c’est une erreur de réinterpréter les faits d’il y a deux ans à la lumière de ce qui se passe aujourd’hui. Je n’ai jamais entendu parler de cette proposition de désinfection des bureaux de services de l’Etat [faite par les Russes au moment de leur mission]. Concernant la situation actuelle, notre position est très claire : il s’agit d’une agression injustifiée qui doit être condamnée et il faut aider le peuple ukrainien. Ce que fait Poutine est très grave et inacceptable et risque de porter un grand préjudice au peuple russe. Quant à l’augmentation des dépenses militaires, j’estime qu’après deux ans de pandémie, les plans d’aide aux familles, à l’industrie et aux autres secteurs économiques sont davantage la priorité. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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