24/03/2022
"Le M5S votera contre l’augmentation des dépenses militaires."
Italie. Revue de presse.
L’annonce par le Kremlin que seuls les roubles seraient acceptés pour le paiement des fournitures d’hydrocarbures en réponse aux sanctions occidentales, et la menace des armes chimiques, fait les gros titres des quotidiens italiens. Repubblica propose un entretien exclusif du président ukrainien V. Zelensky, appelant l’Occident à fournir à son pays des armes offensives et à durcir davantage les sanctions contre Moscou. Les réunions du Conseil européen, du G7 et du sommet extraordinaire de l’Otan et la présence de Joe Biden, sont également citées, sous l’angle de « ligne dure de Washington », voulant renforcer la présence militaire de l’Otan sur sa frontière orientale et pousser l’UE à stopper les fournitures de gaz et de pétrole russe : « La menace des armes chimiques » - Selon Kiev, les Russes utiliseraient des armes non conventionnelles. Biden arrive aujourd’hui à Bruxelles. Draghi confirme les dépenses militaires à hauteur de 2 % du PIB (Corriere della Sera), « Zelensky : La guerre-éclair de Poutine a échoué » - Biden arrive aujourd’hui à Bruxelles en souhaitant fixer des « lignes rouges » de l’Otan sur l’utilisation d’armes chimiques de la part de Moscou (La Repubblica), « Le défi de Poutine : le gaz sera payé en roubles » - Mais Draghi répond que l’Italie paiera en euros. L’Otan déploie 4 bataillons le long de la frontière orientale (La Stampa, Sole 24 Ore, Il Messaggero), « Poutine nous arnaque sur le rouble et évite les sanctions » (Fatto Quotidiano).
ENTRETIEN, La Repubblica, de Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine, par Maurizio Molinari, « Le peuple ukrainien défend l’Europe toute entière mais nous avons besoin d’avions » : « ‘’La guerre éclair de Poutine a échoué, le peuple ukrainien résiste et l’ennemi est démoralisé. Moscou a recours au terrorisme nucléaire pour intimider le monde entier. Depuis le début nous avions demandé que le ciel soit fermé à l’aviation ennemie mais cela n’a malheureusement pas été possible. Nous demandons donc à l’OTAN des moyens de défense aérienne pour nous protéger de la menace qui vient des airs. Ensemble, nous pourrons mettre fin à cette guerre qui ne concerne pas seulement l’Ukraine mais toute l’Europe. Poutine ne s’arrêtera pas là, il ira plus loin, il veut imposer un nouvel ordre mondial par la force. La guerre dure depuis 8 ans dans notre pays et pour ma part, j’ai toujours été prêt à rencontrer le Président Poutine pour dialoguer. Nous sommes disposés à trouver un accord pour un cessez-le-feu et pour la paix, mais pas à subir d’ultimatum. Je remercie le Président Draghi notamment pour sa prise de position en faveur de notre entrée au sein de l’UE. Nous nous sommes toujours soutenus mutuellement dans les moments difficiles (Covid, intempéries), à l’Italie je demande qu’elle augmente la pression sur l’agresseur : renforcez les sanctions contre les Russes qui mènent cette guerre, renoncez aux produits et retirez vos entreprises du marché russe.’’ »
ARTICLE, Il Corriere della Sera, D. Cavalcoli : « Le chantage de Poutine : le gaz doit être payé en roubles. L’Europe prépare de nouvelles sanctions » : « Pour Giavazzi, conseiller du gouvernement Draghi : « Se faire payer en roubles serait une manière de contourner les sanctions, c’est pourquoi je pense que nous allons continuer à payer en euros ». Les rapports entre l’UE et Moscou risquent d’empirer à l’issue des discussions aux Sommets de l’OTAN, du G7 et de l’UE où pourraient être adoptées de nouvelles sanctions, y compris la fin des importations de gaz russe. Pour G. Giorgetti, ministre pour le Développement économique « si nous réussissons à nous passer du gaz russe, c’en est fini de Poutine, mais cela prend du temps ». »
PREMIER PLAN, La Repubblica, de T. Ciriaco et S. Mattera, « Draghi presse l’UE et prépare de nouvelles aides » : « Mario Draghi œuvre pour qu’un accord soit trouvé sur les prix du gaz entre les pays de l’UE. Devant la Chambre, il compare Poutine à Hitler et Mussolini. Pour répondre à l’agresseur, l’Italie veut livrer davantage d’armes à l’Ukraine, augmenter à 2% du PIB les dépenses militaires et prendre de nouvelles sanctions (sans toucher au méthane pour le moment). Le bloc européen faisant face à Poutine s’effrite sur le front économique : les pays du Nord et du Sud s’opposent sur le plafonnement des prix. Draghi est prêt à avancer dans ce sens même sans accord européen et à faire passer un nouveau décret d’aides économiques quitte à creuser la dette. Draghi et les pays méditerranéens plaident même pour la mise en place d’un plan de relance spécifique à l’énergie et financé par les eurobonds. Il l’a dit mardi soir à Emmanuel Macron qui, pour sa part, reste neutre sur la question des prix de l’énergie grâce à l’avantage qu’il a avec le nucléaire. Le gouvernement italien reste aligné avec le reste de l’UE et pourrait accepter le tour de vis sur le pétrole tout en espérant, étant du même côté que l’Allemagne sur ce point, de convaincre Joe Biden de ne pas prendre de sanctions sur le méthane pour le moment. Reste que les réponses européennes ne semblent pas à la hauteur sans un accord sur les prix d’achat. Draghi est sceptique quant à l’efficacité d’un plafonnement à l’échelle nationale comme en Espagne (price cap). Il est plus probable que le document de programmation économique prévu pour le 31 mars comprenne des aides aux familles et aux entreprises, ce qui implique un déficit budgétaire supplémentaire. Draghi veut par ailleurs poursuivre le dialogue avec XI Jinping, promeut avec ses alliés européens la mise en place d’un fonds pour les réfugiés et il entend faire avancer la construction de la défense commune. »
ENTRETIEN, La Stampa, de Giuseppe Conte, Président du Mouvement 5 Etoiles et ancien président du Conseil « Le M5S votera contre l’augmentation des dépenses militaires » : « ‘’À une époque comme la nôtre, où les factures de services publics sont élevées, après deux années de pandémie, et où la récession fait des ravages parmi les familles et les entreprises, il est difficile de voir pourquoi les dépenses militaires devraient être la priorité. Nous ne pouvons pas accepter un vote qui donne la priorité à l'augmentation des dépenses militaires dans notre budget national. L'urgence est de protéger les familles et les entreprises de la crise’’. »
ENTRETIEN, Il Messaggero, de Giorgia Meloni, présidente de Fratelli d’Italia : « Prudence sur le gaz » « Agresser l’Ukraine, c’est attaquer l’Europe, c’est pourquoi FdI s’est tout de suite déclaré en sa faveur, sans aucune hésitation. Nous devons tous être très prudents : nous ne pouvons pas ignorer que les puissances qui s’affrontent sont des puissances nucléaires. Les sanctions sont peut-être l’arme la plus forte dont la communauté internationale dispose et c’est pour cette raison que nous avons soutenu leur adoption. Nous avons, toutefois, fait des demandes : FdI souhaite que les contrats en cours des entreprises italiennes avec la Russie ne soient pas suspendus. Je crois qu’aujourd’hui l’Italie n’est pas en mesure de se passer du gaz russe. Nous voulons aider l’Ukraine mais nous devons déterminer la ligne au-delà de laquelle la situation deviendrait impossible pour notre pays.»
ARTICLE, Corriere della Sera, « Mission en Italie : Guerini a dit non à l’envoi de 400 hommes par Moscou » : « C’est bien le Ministre Guerini qui a revu à la baisse l’accord entre Poutine et Conte en mars 2020 sur l’installation dans les Pouilles de 400 personnels venus de Russie dans le cadre d’une opération de lutte contre le Covid. Cette décision pourrait expliquer les propos très durs du représentant du ministère des Affaires étrangères russe A. Paramonov contre Guerini. Officiellement, cette opération avait un objectif uniquement médical, mais des soupçons d’espionnage ont émergé. Le Copasir devrait auditionner G. Conte prochainement pour reconstituer les dessous de cet accord, fruit d’une proposition d’aide du ministre russe de la Défense S. Shoygu à son homologue italien pour faire face à l’épidémie. Alors que seules 100 personnes ont finalement débarqué en Lombardie à l’époque, une attitude « agressive » des Russes a été déplorée. En mai, Guerini avait estimé qu’il était temps de « remercier Shoygu » et de mettre fin à la mission. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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