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25/03/2022

"Si la guerre porte atteinte à l’idée d’une "large coalition"."

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Italie. Revue de presse.

Les trois sommets de l’Otan, du G7 et du Conseil Européen hier à Bruxelles font les gros titres des quotidiens italiens. Les observateurs relèvent en général la « cohésion » des alliés sur la posture à adopter face à l’agression russe.  L’offre de Washington de livrer à l’Europe davantage de gaz est également citée.  Le débat interne italien sur les dépenses militaires est aussi largement commenté : « Biden et l’UE annoncent plus d’armes à Kiev » - De nouvelles sanctions contre la Russie ont été annoncées. L’ONU se prononce pour un cessez-le-feu mais la Chine s’abstient (Corriere della Sera), « Unis contre Poutine » - Biden assure qu’en cas d’attaque chimique, il y aura une réponse des alliés et veut l’exclusion de la Russie du G20. Conte défie Draghi sur l’augmentation des dépenses militaires mais le Président du Conseil maintient le cap (La Repubblica), « Biden défie Poutine : nous réagirons en cas d’attaque chimique » - Lors des trois sommets à Bruxelles, les alliés ont confirmé l’unité occidentale sur la ligne dure. Pas de zone d’exclusion aérienne (La Stampa), « Sanctions, l’or de Moscou est bloqué » - Le plan américain prévoit une fourniture de gaz plus importante à l’UE (Sole 24 Ore), « Le haut-là à Poutine sur les armes chimiques » (Il Messaggero) « L’Otan et Draghi annoncent plus d’armes ; le Pape leur répond : vous êtes fous » (Il Fatto Quotidiano), « La guerre des deux mondes » - L’UE, le G7 et l’Otan s’arment à l’Est et préviennent Moscou. Mais la Chine reste aux côtés de la Russie (Il Giornale).

COMMENTAIRE, La Repubblica, A. Bonanni « Poutine a uni l’Occident » : « Un mois après le début de la guerre en Ukraine, l’Occident affiche avec trois sommets simultanés à Bruxelles sa propre unité dans le soutien à Kiev, du point de vue politique et militaire. Le G7, l’Otan et l’UE confirment que l’alliance des démocraties a relevé le défi lancé par Poutine à leur propre existence, sans montrer aucun signe de fissure. Toutefois, les fantasmes demeurent : les 38 abstentions à la résolution de l’ONU sont encore trop nombreuses, c’est cette zone grise qui refuse de choisir de quel côté se placer. La grande énigme est toujours la Chine. Selon plusieurs chefs d’Etat, la solution pour mettre fin au conflit se trouve à Pékin. Sur ce point, Draghi et Macron sont d’accord. Du côté européen, il y a encore l’espoir que l’entente sino-russe puisse se briser en nom de l’intérêt que Pékin a à ne pas mettre en danger le processus de globalisation. Le communiqué diffusé hier par l’Otan n’est pas encore une menace mais un avertissement sur le fait que la prospérité et la globalisation ne peuvent plus être données pour acquises. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de Marco Galluzzo, « Draghi rencontre Biden et Erdogan, ‘’Le paiement du gaz en roubles constitue une violation des contrats’’. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Gaggi « Les urgences qu’il faut affronter en premier » : « En Italie, on parle d'économies d'énergie en prévision de la réduction des importations de gaz en provenance de Russie. L'Amérique s'inquiète des prix de l'essence et des denrées alimentaires, qui dépassent largement l'inflation officielle. Des problèmes graves, mais nous devons commencer à travailler sur les conséquences que la guerre en Ukraine aura loin de l'Europe : des pénuries alimentaires qui, après des décennies de progrès, risquent de doubler le nombre d'habitants sur Terre (276 millions) souffrant de malnutrition. La prévenir, c'est remplir un devoir humanitaire, mais aussi désamorcer des mines sociales qui peuvent exploser n'importe où : les guerres civiles et le terrorisme se propagent surtout parmi les populations appauvries, voire affamées. Il est juste que l'OTAN renforce les défenses de l'Europe, mais d'autres organismes, tels que la Banque mondiale et le Fonds monétaire, devraient également aborder ces urgences lors de leur réunion au sommet à la fin du mois de mars. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, « Un nouvel accueil est possible. Les réfugiés sans veto en Europe », par Goffredo Buccini : « Le massacre de civils en Ukraine a poussé sur les routes trois à quatre millions de réfugiés et les projections de l'UE prévoient jusqu'à sept millions, dont la grande majorité sont des femmes et des enfants : en un mois, 60 000 sont arrivés rien qu'en Italie, un nombre égal à tous les débarquements en Italie en 2021 qui avait poussé certains à crier à la reprise d'une "immigration incontrôlée". Mais la situation a aujourd'hui considérablement changé, la prise de conscience que les premières victimes des guerres sont les civils a conduit à accepter cet accueil, avec un changement considérable de la part des pays du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, Slovaquie et République tchèque). Ils se seraient retrouvés dans des conditions bien pires que les nôtres si l'Union n'avait pas activé, pour la première fois la directive 2001/55 qui accorde aux Ukrainiens une protection : une mesure qui suspend effectivement les effets du règlement de Dublin à leur égard.  C'est donc le moment, comme le prévoit la résolution majoritaire approuvée au Parlement italien, de pousser à une réforme radicale, en obligeant les pays jusqu'ici hostiles à changer sur la répartition des réfugiés et des migrants selon des quotas/pays : cette crise créé une véritable opportunité pour nous, Européens. Mais pour vaincre la résistance de ces pays, le Conseil a laissé aux États membres le soin de décider de l'application de la directive ou des lois de protection nationales. Et, surtout, elle a limité le droit à la protection temporaire aux personnes ayant une "résidence permanente" en Ukraine, pays qui compte cinq millions d'étrangers présents sur place. Il existe un risque de création de deux catégories de réfugiés. Une grande partie de la droite oppose les "vrais" réfugiés (les Ukrainiens) aux "faux" (les Africains), oubliant qu'en Afrique, à l'heure actuelle, il existe une trentaine de conflits d'intensité variable, que les tyrans sont nombreux et que fuir la guerre civile de Tigré, les Shababs somaliens ou les camps libyens n'est pas si différent que de fuir les bombes de Poutine. »

NOTE, Il Corriere della Sera, M. Franco : « Le M5S se rend-il à l’extrémisme anti-OTAN ? » : « Le vote contre l’augmentation des dépenses militaires, confirmé par Conte hier, risque d’avoir des effets déstabilisants, d’autant qu’il intervient le jour du Sommet de l’OTAN à Bruxelles et au lendemain de l’intervention de Zelensky à la Chambre : l’annonce ravive toutes les suspicions quant à l’évolution atlantiste du Mouvement et aux liens qu’entretiennent certains membres de l’Exécutif avec la Russie. On en vient à se demander s’il s’agit seulement d’une manœuvre contre Draghi ou  d’une tentative de déstabilisation du Palazzo Chigi au beau milieu du conflit provoqué par Poutine. L’insistance de Conte a pour effet collatéral de montrer un ministre M5S des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, aligné avec Draghi, en porte-à-faux vis-à-vis de son parti et de distendre les rapports avec le PD. Résultat : Conte se retrouve, de fait, associé aux composantes extrémistes anti-OTAN et anti-Draghi du Mouvement, composantes qui, depuis des mois, appellent à quitter la majorité et à créer une crise. » 

ENTRETIEN, Il Fatto quotidiano, d’Adolfo Urso, président du comité pour la sécurité de la République, COPASIR : « La mission russe a relevé tout au plus de la propagande et non de l’espionnage » : « Il faut distinguer les intentions des résultats. L’effet de propagande de la mission russe était évident (y compris dans l’utilisation du hashtag #dallaRussiaconamore), mais la Russie n’est pas la seule à se servir des aides envoyées pour faire sa propagande : la Chine, source du virus, l’a fait aussi. Dans notre rapport, nous avons montré comment « la Chine et la Russie, dans leur compétition avec l’Occident, font un usage sans scrupules de l’espace informatique, mènent des campagnes de désinformation et de propagande » y compris pour manipuler « le débat politique intérieur des pays occidentaux dans le but d’influencer les équilibres géopolitiques internationaux, d’inciter au renversement de l’ordre social et de déstabiliser l’opinion publique sur la diffusion du Covid-19, des vaccins et des théories ». La mission russe était composée en grande partie de militaires qui, bien souvent, appartiennent au renseignement. En ce qui concerne les déclarations de l’ambassadeur Paramonov, si le COPASIR venait à entrer en possession de preuves de pressions de la part de la Russie sur l’Italie, il mettrait en œuvre les procédures de contrôle que prévoit la loi. Rien de tel pour l’heure. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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