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15/03/2024

Thuringe : le parti de gauche anti-immigration BSW laisse la porte ouverte à une coopération avec l'AfD.

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Allemagne. Le co-président du parti de gauche anti-immigration BSW de Thuringe Steffen Schütz et le secrétaire général du BSW au niveau fédéral Christian Leye laissent la porte ouverte à une coopération en Thuringe avec les nationalistes de l'AfD. (Source : Bild)

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(https://www.bild.de/politik/inland/politik-inland/landesv...)

Allemagne : la majorité des participants aux manifestations contre le nationalisme votent pour les écologistes.

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Allemagne. Selon un sondage réalisé dans le sud-ouest de l'Allemagne, la majorité des participants aux manifestations contre le nationalisme votent pour les écologistes.

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Grüne : écologistes

SPD : sociaux-démocrates

Die Linke : post-communistes

CDU : démocrates-chrétiens / CSU : sociaux-chrétiens

FDP : libéraux

Électeurs libres

Sonstige : autres

Sahra Wagenknecht demande que les demandeurs d’asile déboutés et ne bénéficiant pas d’un statut de protection soient, après un délai, privés des allocations provenant de l’État.

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Allemagne. La figure de proue du parti de gauche anti-immigration BSW Sahra Wagenknecht demande que les demandeurs d’asile déboutés et ne bénéficiant pas d’un statut de protection soient, après un délai, privés des allocations provenant de l’État.

"Des peintures de la campagne britannique peuvent évoquer "des sentiments nationalistes obscurs"."

Royaume-Uni. Un musée met en garde ses visiteurs à propos de peintures exposées : des paysages britanniques peuvent évoquer « des sentiments nationalistes obscurs ».

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(https://www.telegraph.co.uk/news/2024/03/14/fitzwilliam-m...)

"Salvini risque de faire une crise de nerfs."

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Italie. Revue de presse. 

L’ouverture des bureaux de vote en Russie et la situation à Belgorod fait la une de plusieurs quotidiens : « Chez Poutine, des élections où les jeux sont faits » (Corriere della sera), « Le simulacre d’élections dans la Russie de Poutine, où l’opposition a été réduite à néant » (Stampa). La mort d’une soixantaine de migrants au large de la Libye est aussi en une : « La route de la mort » (Repubblica), « Tués par la faim et la soif » (Stampa), « Nouveau drame de migrants : au moins soixante personnes mortes de faim et de soif » (Messaggero). La politique intérieure et la question des alliances fait aussi la une en vue des prochains scrutins régionaux : « Salvini dans la tourmente, il faut revoir la ligne » (Repubblica) ; « Un ratage sur ses nominations et son projet d’autonomie est en panne : Salvini risque de faire une crise de nerfs » (Domani). « Prodi lance un message à Conte : seule une alliance large peut gagner » (Stampa). 

Les JT couvrent essentiellement le nouveau naufrage de migrants en Méditerranée ; les élections en Russie ; le premier vendredi du Ramadan à Jérusalem et la situation humanitaire à Gaza ; les aides pour l’achat de bornes électriques pour la recharge de véhicules. 

COMMENTAIRE, La Stampa, de F. Schianchi, « Le visions opposées sur les alliances à gauche » : « Aucun propos n’est laissé au hasard au lendemain d’un laborieux accord mis sur pied au centre-gauche pour les élections régionales en Basilicate. Sur les réseaux sociaux, le leader d’Azione, Carlo Calenda, se dit ‘’exclu’’ et ‘’trahi’’. Le Parti démocrate pense déjà aux élections dans le Piémont, où une alliance aussi large [de l’opposition] relève du mirage. L’insistance de l’homme de l’unité du centre-gauche italien, Romano Prodi, sur l’importance d’être ensemble, de faire les réformes ensemble, de travailler ensemble… en présence du leader 5 Etoiles Giuseppe Conte, ne peut être due au hasard. La conclusion de R. Prodi est très claire : ‘’Si vous voulez gagner, mettez-vous d’accord. Si vous voulez perdre, continuez ainsi’’. En réponse à tous les commentaires faits ces derniers jours sur la nécessité pour le centre-gauche de construire une coalition, une véritable alternative pour le gouvernement, la nécessité de rassembler de nombreux acteurs qui fassent converger leurs efforts pour que le projet porte ses fruits, pour R. Prodi, la solution repose sur les épaules de Giuseppe Conte, c’est lui qui doit prendre une décision, croire en cette possibilité. Giuseppe Conte s’est quant à lui montré hésitant, pointant le ‘’manque de cohérence dans le projet’’ là où ‘’la somme arithmétique des forces politiques ne fonctionne pas’’, évoquant certaines de ces positions ‘’non négociables’’ comme sur l’Ukraine, le plus gros point de discorde, mais aussi sur la réforme de la loi électorale (le M5S plaide pour la proportionnelle). En vue des élections européennes, chacun doit selon lui faire campagne de son côté, il est contre une alliance avant le scrutin. Ces propos ne font qu’accentuer la distance abyssale qui se creuse entre PD et M5S. Conte toutefois oublie qu’il a pu lui-même profiter de certains accords avec les autres forces, comme le choix de la candidate 5 Etoiles Alessandra Todde en Sardaigne, ou son refus du candidat choisi pour la Basilicate, sujet sur lequel il a eu gain de cause. Au sein d’Azione mais aussi du PD, certains estiment qu’on lui concède trop. Sans unité de l’opposition face à un centre-droit qui sait faire front commun, la bataille est vraiment perdue d’avance. Si même Prodi, l’homme de l’unité, le dit… ». 

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Carlo Calenda, secrétaire général d’Azione : "Conte veut diriger et le PD accepte les arguments de ceux qui ne veulent pas de nous. Ils se dirigent vers une défaite" par Maria Teresa Meli : « Je pense que depuis longtemps, Giuseppe Conte tente de prendre la tête du camp dit “progressiste“. Mercredi, nous en avons eu la preuve.  J’ai demandé à Elly Schlein qui était le candidat en Basilicate, elle m'a répondu qu'elle n'avait pas de nom et qu'elle me le dirait évidemment avant. Ensuite, on a découvert qu’il y avait non seulement déjà un nom, mais aussi une coalition déjà formée qui tenait compte aussi du refus de Conte d’intégrer Azione. Pour les élections en Basilicate, je vérifierai ce qu'il convient de faire pour Azione avec Marcello Pittella, qui a été gouverneur de la région, où nous avions obtenu 12 %. La candidature de Domenico Lacerenza est une candidature improbable, celle d'une personne qui n'a jamais fait de politique et qui a tout de suite déclaré que la victoire n'était pas importante pour lui. On n'a jamais vu dans l'histoire qu'un parti comme le Pd qu’on accepte les diktats de quelqu'un [Giuseppe Conte] qui vaut la moitié du Pd, qui ne peut pas choisir entre Biden et Trump et veut la reddition de l'Ukraine. Le PD fait comme si de rien n'était, pensant dompter le populiste, mais c'est le populiste qui le dompte. Hier, dans de nombreux territoires, les dirigeants d'Azione m'ont dit que le M5S a donné un mandat pour refuser toutes les coalitions avec le Pd qui incluraient notre parti. Pendant ce temps, Elly Schlein reste silencieuse. Mais si la ligne du Parti Démocrate est de laisser à Conte le soin de décider de chaque coalition, c'est inacceptable pour nous. En continuant ainsi, vous verrez bientôt que le PD s'alignera également sur Conte en ce qui concerne le soutien à l'Ukraine. C'est écrit. Et je vais vous donner une autre prédiction facile : lors des prochaines élections législatives, le centre-gauche proposera la candidature de Conte à la présidence du Conseil, car c'est pour lui la seule condition pour accepter de faire une alliance. Et tout cela, je suis désolé de le dire, se passe dans le silence des réformistes du PD. En fin de compte, tout comme ils étaient d'accord avec le gouvernement Conte 2, ils seront d'accord avec le choix de Conte comme leader. Concernant la Basilicate, je ferai le choix du candidat le plus méritant. Nous ne soutenons pas les candidats populistes ou parafascistes, nous retenons la compétence et rejetons la logique de l'affrontement idéologique qui conduit un Italien sur deux à ne pas se rendre aux urnes. Maintenant, c'est au PD de se faire entendre. Retirer un candidat voué à la défaite et ouvrir un débat sérieux et de fond, en rejetant les conditions posées par Conte. Ce sera bon pour eux aussi". 

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, « Soixante morts dans le canot pneumatique : "L'hélicoptère ne nous a pas secourus“ par Lara Sirignano : « Le premier à mourir a été un bébé d'un an et demi. Puis ce fut le tour de sa mère et des autres femmes - au moins cinq - et des garçons. Tués par la soif, la faim, le froid et jetés à l'eau par leurs compagnons, ou noyés lorsque le canot avec lequel ils espéraient atteindre les côtes italiennes a commencé à se dégonfler et à prendre l'eau. Cinquante, soixante, combien de personnes manquent réellement à l'appel dans cette nouvelle tragédie, impossible de le savoir. Vingt-cinq ont réussi à s'en sortir, mais deux jeunes réfugiés, contraints de boire de l'eau de mer pour survivre, sont dans un état très grave. Aux volontaires de l'Ocean Viking, le navire de Sos Méditerranée qui les a secourus avant-hier dans les eaux libyennes, ils ont dit qu'ils étaient originaires de Gambie, du Sénégal et du Mali et qu'ils avaient quitté Zaouia, en Libye, il y a environ une semaine, une indication approximative car en mer, surtout si l'on dérive pendant des jours, il est facile de perdre la notion du temps. Le moteur du bateau sur lequel les trafiquants d'êtres humains les avaient entassés est tombé en panne. Les rations de nourriture et d'eau se sont épuisées et l'attente des secours a commencé. Les plus faibles sont morts presque immédiatement. Un jour, on ne sait toujours pas quand, un hélicoptère aurait survolé le bateau et les naufragés ont tenté de se faire remarquer en se levant et en faisant des signes de la main. Personne n'est intervenu. Le 9 mars, Alarm Phone avait signalé une embarcation avec environ 80 personnes à la dérive, mais il n'est pas certain qu'il s'agisse de celle repérée par l'ONG française. En quelques heures, un hélicoptère des garde-côtes a emmené les blessés les plus graves à Lampedusa, où transférés à l'hôpital de Palerme. Les autres - 11 adultes et 12 mineurs non accompagnés, dont deux garçons de moins de 13 ans - sont restés à bord du navire de Sos Méditerranée et naviguent vers Ancône, le port qui a été indiqué à l'ONG. "Ils devront parcourir 1 400 kilomètres après avoir vécu une véritable odyssée", explique le porte-parole Francesco Creazzo. L'ONG a demandé un port plus proche et attend une réponse. Il y a 224 migrants à bord : en plus des 23 naufragés, l'Ocean Viking a d'abord secouru 113 personnes ces deux derniers jours, puis 88 autres. “Ce massacre ne s'arrêtera pas", attaque Elly Schlein, secrétaire du parti démocrate, "le gouvernement a rendu les sauvetages en mer plus difficiles et au lieu de discuter de la manière de mettre en œuvre une véritable mission de sauvetage en Méditerranée, dimanche, Meloni et von der Leyen s'envoleront pour l'Égypte afin de promettre de l'argent à Al-Sissi pour qu'il mette un terme aux départs". 

ARTICLE, Repubblica, d’Alessandra Zinti « La Cour de justice de l'UE freine le décret Cutro. L'accord entre l'Italie et l'Albanie est déjà en péril » : La décision de la Cour européenne de justice sur la légalité des procédures accélérées aux frontières prévue par le décret Cutro peut attendre. Et elle devra probablement encore attendre le lancement effectif du protocole Italie-Albanie qui se fonde sur ces mêmes procédures utilisées pour justifier la détention dans des centres de migrants en provenance de pays sûrs secourus en Méditerranée par des navires italiens. Aucune procédure d’urgence, comme l'avait demandé l'Italie, pour examiner les points sur lesquels la Cour de cassation s'était déclarée incompétente sur cette question (alors qu’elle deviat se prononcer sur le recours du ministère de l’intérieur contre les mesures du tribunal de Catane et d'autres tribunaux italiens), renvoyant alors la balle à la Cour de justice située au Luxembourg. Cette évaluation de la première session de la Cour de justice européenne, sans pour autant émettre un rejet sur le fond, pourrait avoir eu un fort impact sur l’ouverture de centres en Albanie. En l'absence de verdict certifiant la légitimité des procédures prévues par le décret Cutro, de la détention généralisée des personnes provenant de pays sûrs à la caution de 5 000 euros exigée des migrants pour attendre le verdict sans être détenues, les juges des tribunaux italiens pourraient continuer à déclarer que le décret n’est pas applicable, comme c'est le cas en Italie. Ceux qui seront appelés à valider l'ordre de détention émis par les autorités de police dans les 48 heures pour les migrants conduits en Albanie pourraient les faire libérer immédiatement. Mais on peut aussi faire l’hypothèse que le gouvernement, avec un nouveau décret, pourrait décider de changer la règle sur la caution. Silvia Albano, magistrate au tribunal de Rome, explique : « avec le rejet de la demande de la procédure d’urgence, la Cour de justice prendra probablement un ou deux ans pour se prononcer sur la question posée par les sections unies [sezioni unite] de la Cour de cassation. En Albanie, les demandeurs d'asile seraient tous détenus sur la base de la règle actuellement soumise à la Cour de justice. Les juges ne pourront pas valider les détentions sur la base de cette règle, dont les mêmes sections unies doutent de la compatibilité avec la directive européenne. Il me paraît difficile d’imaginer que le protocole puisse démarrer dans ces conditions ». Dans le même temps, le Viminale a prudemment décidé de reporter l'application des procédures aux frontières, maintes fois rejetées par les juges et où le seul nouveau centre de détention pour demandeurs d'asile, celui de Pozzallo (ouvert en septembre) est resté vide et a été fermé. L’avocate Emanuela Lo Faro, qui défend des migrants qui était détenus sur la base du décret Cutro et qui ont été libéré par la suite, déclare : « C'est précisément la non-validation des détentions qui peut avoir eu pour conséquence de ne pas déclencher les procédures d'urgence du moment que les migrants ne sont pas détenus dans des structures où leur liberté est restreinte. » 

ARTICLE, La Stampa, « Des aides injustifiées pour l’Egypte » - L’Europe freine Ursula et Meloni » par Marco Bresolin et Francesco Olivo : « Ursula von der Leyen et Giorgia Meloni arriveront dimanche au Caire avec un maxi chèque de 7,4 milliards, dont cinq pour un plan d'assistance macro-financière qui couvrira la période 2024-2027 (un milliard sera déboursé cette année). Mais sans le soutien du Parlement européen, qui a décidé d'élever la voix pour protester contre cette initiative visant à verser des fonds à des régimes autoritaires, en échange d’une coopération avec l’UE. Cela s'est passé d'abord avec la Tunisie et maintenant l'objectif est de reproduire le même schéma en Egypte, avec encore plus d'argent. La ligne Meloni-von der Leyen alimente un mécontentement croissant, notamment dans l'aile gauche de l'hémicycle strasbourgeois, où a été approuvée hier à la majorité une résolution critiquant sévèrement la gestion de l'accord de 150 millions d'euros signé l'été dernier avec le Tunisien Kais Saied. Mais ce n'est pas tout, car une lettre de Mounir Satouri, l'eurodéputé vert français rapporteur pour l'Egypte, a également été citée. Elle s’adresse à Ursula von der Leyen en vue de la visite de dimanche, à laquelle participeront également le premier ministre belge Alexander de Croo (libéral) et l'eurodéputé grec Kyriakos Mitsotakis (populaire). Il parle dans cette lettre de la situation "catastrophique" sur le plan démocratique et de respect des droits de l'homme en Egypte, dénonçant un "amateurisme extrêmement préoccupant de la part de la Commission dans la gestion des fonds européens". Selon des sources du palais Chigi, ces accusations n’arrivent pas par hasard. Mais les différences avec l'accord avec Saied sont soulignées. Alors qu'à Tunis, le financement visait, bien qu'indirectement, à empêcher le départ des migrants, en Egypte, l'accord sera plus large, avec un accent décisif sur l'énergie. Il sera également demandé au président Abdel Fattah al Sissi de faire pression sur son protégé Khalifa Haftar, le général de Cyrénaïque, pour qu'il contrôle la traite des êtres humains. Le fait que le ministre de l'intérieur Matteo Piantedosi soit arrivé à Benghazi il y a trois jours avec le vice-ministre des affaires étrangères Edmondo Cirielli prouve également que la Libye est au centre de cette négociation. Une autre différence fondamentale avec l'accord de juillet est qu'Al Sissi, contrairement au président tunisien Kais Saied, a réussi à signer un accord avec le Fonds monétaire international, ce qui garantira un financement décisif pour sauver les caisses publiques. Outre le mémorandum européen, l'Italie signera, à titre bilatéral, une série d'accords sur la santé, l'enseignement technique professionnel, le secteur agricole (le manque d'eau fait des ravages en Égypte) et aussi le lancement d'un train touristique qui reliera Le Caire à Assouan et au site archéologique d'Abou Simbel. Concernant l’accord avec la Tunisie, 150 millions ont été déboursés il y a dix jours, après que le Saied ait rejeté à l'automne 60 millions d'aide liée à la pandémie. Mais dans la résolution adoptée hier, le Parlement demande à la Commission de "clarifier les raisons pour lesquelles elle a choisi de débourser les 150 millions d'euros en une seule tranche, plutôt que de permettre un déboursement progressif basé sur des cibles concrètes et des objectifs atteints, avec la possibilité de suspendre les déboursements ultérieurs si une érosion évidente des valeurs fondamentales est observée". La résolution a été adoptée par 243 voix pour, 41 abstentions et 167 voix contre. Certains membres du PPE l'ont également soutenue. Pour les dirigeants de Fratelli d'Italia, le vote du Parlement révèle l'existence d'un grave problème au sein du Parti populaire européen. Le fait que certains des "oui" proviennent de ces mêmes bancs indique que la résistance à un glissement vers la droite est encore très forte au sein du PPE. Un mauvais signe, donc, en vue des manœuvres qui auront lieu après les élections de juin. » 

COMMENTAIRE, La Repubblica, de S. Folli, “De Meloni à Le Pen, Matteo Salvini est désorienté » : « Quelque chose est en train de bouger du côté de l’extrême-droite européenne et c’est Marine Le Pen qui en est à l’origine. L’alliée de notre Matteo Salivini et leader de fait du groupe transversal ‘’Identité et Démocratie’’, se situe plus à droite que les Conservateurs dirigés par Giorgia Meloni, et avec laquelle la relation est au plus bas. Le point de divergence est précisément la politique à mener vis-à-vis de la Russie et de Poutine. Le Pen, Salvini, naturellement les semi-nazis de l’AfD allemande, Chega au Portugal, Orban en Hongrie sont les amis de l’autocrate russe en Europe et font partie de ceux qui n’attendent qu’une victoire de Trump aux Etats-Unis afin de déstabiliser l’UE. De l’autre côté, la ligne des Conservateurs est plus ambiguë : Meloni a choisi d’adhérer à la ligne atlantiste sur l’Ukraine, affichant sa proximité avec Biden, alors que d’autres sont plus fuyants concernant le rapport à Moscou (comme par exemple le nouvel arrivé, le français Zemmour, l’anti-Le Pen). D’un côté, l’extrême-droite française a récemment voté contre le dernier paquet d’aides à Kiev décidé par E. Macron, en accord avec sa vieille politique pro-russe. Mais elle a aussi condamné l’agression de Moscou contre l’Ukraine. Jamais Marine Le Pen n’avait été aussi loin pour souligner aussi clairement l’origine de la guerre. Pourtant, cela ne signifie pas que la politique étrangère du RN change, au contraire : la relation avec Poutine est trop ancienne et solide pour être remise en cause. Mais Marine Le Pen tente de renouveler son image. Elle est à deux doigts d’atteindre son but ultime : devenir le premier parti de France en battant E. Macron aux Européennes et ouvrir ainsi la voie vers 2027. Il s’agit donc d’une posture purement stratégique, alors que c’est le vote contre les aides à l’Ukraine qui reflète leur véritable opinion. C’est aussi ce qui intéresse le Kremlin, qui ne se soucie pas de quelques phrases de circonstances. De la part du RN, c’est donc une simple tactique pour déconcerter le camp d’ E. Macron, l’homme qui plus que quiconque a pris le leadership européen de la défense de l’Ukraine. L’extrême-droite à l’inverse se prépare à devenir le principal interlocuteur de Trump. On voit d’ailleurs que ce parfum de victoire pousse Le Pen à prendre ses distances vis-à-vis de l’AfD, ce qui n’est pas le cas du chef de la Ligue. Le rôle de Matteo Salvini reste marginal. Il n’a même pas été capable de prévoir le revirement tactique de son alliée Marine. Il est condamné à un éternel second rôle, alors qu’il a tant fait pour sortir de l’ombre de Giorgia Meloni, tout cela pour se retrouver sous le joug du Rassemblement National. Lui aussi attend l’élection de Trump aux Etats-Unis, il est donc contraint d’attendre novembre mais il n’est pas exclu – et il est même probable – que la crise de la Ligue explose avant. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)