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03/05/2023

70 % des personnes qui ont droit à l'asile ne savent pas lire et écrire.

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Autriche. 70 % des personnes qui ont droit à l'asile ne savent pas lire et écrire.

(https://exxpress.at/deutliche-warnung-70-der-asylberechti...)

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"La phase 2 de Meloni : le contrôle total en vue des élections européennes de 2024."

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Italie. Revue de presse.

Le débat autour des nouvelles mesures pour le travail et la hausse de l’inflation se partagent les gros titres « L’inflation augmente toujours, + 8,3% en un an » (Corriere della Sera), « Nouvelle hausse de l’inflation, une arme pour les « faucons » de la Fed et de la BCE » (Sole 24 Ore) ; « Une grande manifestation pour le travail [le PD et le M5S s’unissent aux syndicats] » (La Repubblica), « 100 euros de plus par mois mais le bonus n’est que temporaire » (La Stampa), « Moins d’impôts sur la treizième mensualité » (Il Messaggero), « La baisse des charges sociales coûtera 9,8 milliards » (Sole 24 Ore), « Impôts, précaires et revenu de citoyenneté : tous les mensonges de la vidéo de Meloni » (Fatto Quotidiano).

Les JT couvrent les intempéries qui ont frappé la péninsule avec l’évacuation de personnes des zones impliquées, le débat politique sur les nouvelles mesures concernant l’emploi et l’appel de la Présidente du Conseil sur la révision du Pacte de Stabilité, les frappes russes sur plusieurs villes ukrainiennes et l’opération antimafia en Calabre.

ARTICLE, Corriere della Sera, C. Voltattorni « L’inflation remonte et passe à 8,3% en avril. Bras-de-fer sur la réduction des impôts » : « La mauvaise surprise arrive inattendue : l’inflation monte toujours et les conséquences retombent sur les économies des Italiens. Contrairement aux dernières données qui indiquaient une baisse graduelle (7,6% en mars), l’Istat publie les nouveaux chiffres d’avril, caractérisés notamment par la hausse du prix des biens énergétiques (+16,7%). Cette hausse inattendue contribue à faire monter le ton entre le gouvernement et les oppositions sur le décret travail qui vient d’être adopté en Conseil des ministres, à partir de la baisse des charges salariales. Le vice-ministre de l’Economie Maurizio Leo affirme que les employés verront une augmentation de leur salaire ‘’de 80 voire 100 euros’’. Mais le PD rétorque qu’il s’agit d’un décret purement démagogique. La dirigeante Elly Schlein le qualifie de ‘’sentence condamnant à la précarité, rendant les travailleurs davantage exposés au chantage’’. Le chef de groupe au Sénat du PD F. Boccia souligne ‘’il ne s’agit pas d’une réduction d’impôts mais d’un bonus d’une durée de six mois, à l’instar des bonus de Draghi, sauf que ce dernier en offrait 350, et le gouvernement actuel juste 250€ qui se transformeront en 50€ par mois’’. Italia Viva aussi rappelle ‘’le gouvernement Renzi avait réduit les impôts à hauteur de 25 milliards, il avait fait bien davantage pour les charges fiscales, donc j’utiliserais des tons moins triomphants’’. Entretemps, le PD songe à la mobilisation et lance un appel à tous ses inscrits à participer à la manifestation unitaire des syndicats CGIL, CISL et UIL à Bologne de samedi prochain. Le responsable de CGIL, Maurizio Landini, serait même tenté de proclamer une grève générale. »

PREMIER PLAN, Sole 24 Ore, « Maurizio Leo [vice-ministre des Finances] explique que les ‘’réductions de taxes seront compensées par les extra-profits et les bonus fiscaux’’ » : « La réduction des impôts pour les ménages et les entreprises sera opérée par la réforme fiscale, dans la mesure permise par les ressources financières. Le vice-ministre des Finances, Maurizio Leo, a présenté hier le parcours qui devra amener dans les prochains mois à une réduction structurelle de la charge fiscale sur les employés, les travailleurs indépendants et les activités de production, lors d’une audition à la Chambre et au Sénat. Face aux doutes exprimés par les oppositions, il a expliqué que la flat tax restait un objectif de fin de mandat et qu’un principe de gradualité serait observé. La première étape sera le passage de quatre à trois taux d’imposition. Cette réforme sera notamment financée par une importante refonte des crédits d’impôts, actuellement au nombre de 227 pour une valeur de 36 milliards. C'est avant tout sur la réduction de ce poste de dépense que compte le vice-ministre. Les ressources ainsi économisées devront servir à réduire l’impôt sur le revenu (IRPEF), mais ‘’la réduction sera faite en lien avec les ressources disponibles’’ souligne encore Leo. D’autres ressources pourront être dégagées en calculant les extra profits non plus sur la base de la TVA mais directement sur les bénéfices réalisés. Répondant à Italia Viva, il émet également la possibilité de défiscaliser les primes à la production plutôt que d’introduire de nouvelles primes à l’embauche. Le vice-ministre relance toutefois l’idée d’une ‘’réduction de l’imposition sur le treizième mois’’ mais toujours ‘’dans la mesure permise par les ressources disponibles’’ répète-t-il inlassablement. Concernant les travailleurs indépendants, la réforme n’écarte pas l’idée chère à la Ligue d’une simplification drastique de l’imposition et même d’une réduction des retenues fiscales. La réforme concerne également le secteur agricole avec une révision de la classification des exploitations et des cultures. Une réduction des cotisations devra favoriser les activités les moins polluantes tandis que pour la digital tax le gouvernement attend l’entrée en vigueur du Pillar 2 avec la global minimum tax à sur laquelle ils s’aligneront afin d’éviter toute polémique. »

COMMENTAIRE, F. Bei, Repubblica, « Le germe de l'alliance » : « Les pressions des entreprises et la demande d'aide publique augmentent, et la coalition gouvernementale y trouve le terrain le plus fertile pour faire avancer chaque jour son programme. Et c'est une orientation clairement populiste-conservatrice que l'on aurait tort de sous-estimer. Lorsque la première ministre se vante, dans la vidéo filmée au Palazzo Chigi, d'avoir réalisé ‘’la plus importante réduction d'impôts depuis des décennies’’, le démenti est facile à faire étant donné l'énormité du mensonge. Avec le gouvernement Draghi, a calculé hier l'Ansa, il y a déjà eu une baisse du coin fiscal de 2%, ajoutée cependant à une réduction de l'Irpef pour un total de 9-10 milliards d'impôts en moins. Avec les ressources de l'allocation unique pour enfant, cela revient à environ 15-16 milliards de baisse d'impôts pour Draghi, contre 3,5 milliards pour Meloni. Cependant, la comparaison avec les gouvernements précédents est en défaveur de l'exécutif actuel. Pour le bonus Renzi, l'Office parlementaire du budget avait calculé 9 milliards de réductions d'impôts, auxquels le gouvernement Conte avait ensuite ajouté 5 milliards par an, faisant passer le bonus de 80 à 100 euros par mois. Nous en sommes déjà à trois fois les moyens que Meloni avait mis en place pour réduire la prime. La déclaration de Meloni risque donc de rester dans les mémoires comme un coup de propagande infondée, à l'instar de la vantardise des Cinq Étoiles sur l'abolition de la pauvreté, criée du haut du balcon du Palais Chigi. Quant au reste de la réglementation du décret du 1er mai, le jugement d'un universitaire comme Pietro Ichino - que l'on ne peut certainement pas accuser de complaisance à l'égard des syndicats, est valable : ‘’Les nœuds cruciaux en matière d'assistance aux pauvres – ‘’employabilité’’ et ‘’conditionnalité’’ - ne sont pas résolus et, en ce qui concerne le contrat à durée déterminée, on propose à nouveau la norme technique basée sur le "causal", ce qui ne peut qu'avoir pour effet de gonfler une fois de plus le contentieux judiciaire’’. Quoi qu'il en soit, les messages relatifs à la réduction des impôts et à la lutte contre les prétendus évadés fiscaux (c'est-à-dire les bénéficiaires du revenu de citoyenneté) sont des messages qui passent, en partie grâce au battage médiatique assuré par la quasi-totalité des journaux télévisés et des journaux de droite. Une stratégie précise se dessine ainsi, celle de s'accréditer comme ’’gouvernement du peuple’’, des producteurs et des travailleurs, face à une opposition partisane peu convaincante et querelleuse, et face à des syndicats qui camperaient sur un ’’non’’ préjudiciable. Une manœuvre subtile et dangereuse, qui contourne subrepticement les sujets de représentation et place le gouvernement dans un dialogue direct, sans intermédiaires, avec ‘’la Nation’’. La saison de mobilisation annoncée par les syndicats est donc d’autant plus importante. Y compris la CISL qui, tout en gardant la porte ouverte au dialogue avec le gouvernement, n'a pas voulu rompre l'unité des confédérations. Et cette fois-ci, comme cela s'est produit lors d'autres saisons de conflits, ce sont les syndicats qui font aussi de la politique, entraînant les partis et les accueillant sur leurs places. Ce sera le cas samedi prochain à Bologne, puis à Milan et enfin à Naples. Avec le PD et les Cinq Etoiles qui seront côte à côte dans les manifestations pour dire non à la précarité, non aux coupes déguisées dans la santé publique et l'éducation. Il est difficile de dire s'il s'agit là du premier germe d'une alliance entre des forces politiques qui s'affrontent encore dans des querelles quotidiennes. Mais si l'on cultive l'ambition de construire une alternative au ‘’gouvernement le plus à droite de l'histoire de la République’’, ces places sont le terreau le plus favorable pour qu'il prenne racine. »

 

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Giorgia Meloni et Matteo Salvini en 2022 à Rome

COULISSES, Repubblica, C. Vecchio, « La droite à l'assaut de ceux qui s’expriment contre elle à la télévision. Et maintenant le Concertone [ndr : grand concert du 1er mai] aussi est en danger » : « Verra-t-on le Concertone à la télévision l’an prochain ? La droite au pouvoir ne cache pas son agacement, ‘’ça n’a pas été un beau moment’’ commente le ministre de la Culture, Gennaro Sangiuliano (Indépendant, ex-MSI). Le physicien Carlo Rovelli a évoqué le ministre de la défense Guido Crosetto, ancien président de la Fédération des entreprises aérospatiales italiennes : ‘’Il était très proche de l'une des plus grandes usines d'armement au monde, Leonardo’’, a-t-il expliqué. M. Crosetto l'a invité à déjeuner hier ’’pour qu'il voie ce que je fais chaque jour pour rechercher la paix et arrêter la guerre’’. Rovelli a décliné l'invitation. L'intervention antimilitariste d'un scientifique très connu, qui critique depuis le début l'aide militaire à l'Ukraine avance une thèse qui coïncide d'ailleurs avec celle de la Ligue. Et dire que le gouvernement s'était donné tant de mal pour faire passer au second plan le concert redouté avec son décret-travail et la vidéo style House of cards de Giorgia Meloni qui nous a fait entrer en conseil des ministres. Cela n'a pas suffi. Le concertone est un événement ‘’de gauche’’ comme l’a qualifié Matteo Salvini en 2019. C'est le premier concert en tous cas à l'époque de la droite, celui de Piero Pelù montrant le tee-shirt de Sergio Mattarella avec l'écusson punk. L'inquiétude était grande. Il Giornale berlusconient titrait lundi : ‘’Un défilé de VIP sur le terrain pour Landini et Schlein’’. Le concert est organisé chaque année depuis 1990. Il a tout de suite exaspéré les puissants. Aujourd'hui, les rumeurs provenant de la RAI disent que le concert risque de tomber dans l'escarcelle du ‘’nouvel imaginaire italien’’, sur lequel Sangiuliano travaille d'arrache-pied depuis des mois. Entre-temps, le roman de l'hégémonie culturelle de la droite s'enrichit d'un nouveau chapitre : il avait été évoqué aux États généraux, le 6 avril, et au 10e anniversaire de Fratelli d'Italia, les 15 et 16 décembre, sur la Piazza del Popolo, à Rome. Hier, Sangiuliano est revenu à la charge pour insister sur le fait qu'il faut dire nation et non pas pays - ‘’dans la Constitution il y a le mot nation". ‘’Nation’’, répète Meloni da manière obsessionnelle, dans un sens souverainiste, par opposition à la gauche qui parle de pays. La bataille passe aussi par les mots. Pour le reste, le mot d'ordre est d'occuper les organes vitaux du monde de la culture et de la communication, de déployer la contre-narration, d'imposer des contenus. »

ANALYSE, La Stampa, L. Annunziata « La phase 2 de Meloni : le contrôle total en vue des élections européennes de 2024 » : « Au Palais Chigi, l’idée est qu’après la date-clé du 1er mai – passée somme toute plus facilement que prévu, on arrive à la phase deux du gouvernement. La phase de la crédibilité internationale et d’acclimatation est terminée. Depuis un certain temps, on respire au sein de la majorité un climat de mécontentements silencieux et de couacs (comme sur le DEF à la Chambre). Avec les nominations des dirigeants des grandes entreprises publiques, Meloni a obtenu beaucoup de contacts et d’influence. Sur le Plan de Relance, elle a décidé que le dossier serait désormais géré directement par le Palais Chigi. La responsabilité politique finale retombera ainsi sur la Présidente du Conseil. En choisissant la date du 1er mai pour la convocation du Conseil des ministres, Meloni a voulu défier les syndicats sur l’hégémonie sociale. Les nouvelles mesures sur l’emploi, loin d’être sensationnelles, dureront néanmoins jusqu’en décembre. Ce qui lui permettra au gouvernement de se préparer à son premier test électoral : les élections européennes. Le moteur a été allumé. Il manque juste la voix des alliés de gouvernement. »

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COULISSES, Corriere della Sera, de M. Guerzoni, « Meloni appelle l’UE à ‘’être lucide sur le Pacte de Stabilité’’ et revendique ses choix » : « A l’issue de sa rencontre bilatérale avec le chancelier autrichien, Karl Nehammer, Giorgia Meloni revient sur son inquiétude pour la réforme du Pacte de Stabilité. Elle reproche à la Commission européenne son manque de vision sur le long terme qui ne tient pas compte de la difficile situation économique tout en promouvant une vaste transition écologique, numérique et dans le domaine de la défense européenne. Pour la Présidente du Conseil italien, il est nécessaire de tenir compte des priorités fixées et faire en sorte que le calcul entre déficit et PIB soit cohérent avec la stratégie européenne. Giorgia Meloni se dit ‘’très contente’’ de la bonne entente avec Nehammer et convaincue que cela permettra davantage de collaboration dans la lutte contre l’immigration illégale. Hier, la Présidente du Conseil a également fait le point avec ses plus proches collaborateurs sur les mesures sociales prises à l’occasion du 1er Mai. Pour eux le bilan est ‘’très positif’’ malgré la contestation des oppositions et des syndicats notamment sur les mesures concernant le travail. Pour la Présidence du Conseil, la sensation est que, depuis le 25 avril [Fête de la Libération], Meloni n’a commis aucun faux pas. Pour son entourage, elle a atteint l’objectif : montrer que la Fête de la Libération de l’Italie et le 1er Mai ‘’ne sont pas l’apanage de la gauche mais appartiennent à tout le monde’’. On comprend bien que la Présidence du Conseil a travaillé en ce sens et a voulu lier d’un fil rouge ces deux dates symboliques du calendrier italien. Malgré les critiques, Meloni se dit ‘’très fière’’ des mesures prises en concertation avec le ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti. Elle a sûrement apprécié les déclarations de Matteo Renzi qui a dit qu’elle ‘’avait bien fait de réduire les taxes sur le travail’’. Dans une vidéo explicative des mesures prises, Giorgia Meloni affirme qu’il s’agit de la plus grande coupe depuis des décennies et souligne qu’elle est parvenue à réduire les charges sur le travail de 6 ou 7 points en six mois. Pour elle, cela a déstabilisé les syndicats qui sont en difficulté et doivent maintenant admettre que la direction prise est la bonne. Parmi les polémiques autour de ce 1er Mai, on lui reproche aussi d’avoir évité la conférence de presse et opté à la place pour la fameuse vidéo mise en scène au Palais Chigi sur les mesures prises par le gouvernement. Giorgia Meloni dit avoir beaucoup hésité avant d’arrêter son choix et affirme qu’une conférence de presse lui aurait également été reprochée. » 

(Traduction : ambassade de France à Rome)