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04/04/2022

Giuseppe Conte : "Les crimes de Boutcha relèvent de la Cour Pénale Internationale."

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Italie. Revue de presse. 

Les images de massacres de civils à Boutcha, perpétrés par les troupes russes avant leur retrait, et la condamnation de la part de la communauté internationale, font les gros titres des quotidiens italiens, avec large couverture photographique en Une. La tonalité est à l’émotion et à la condamnation, plusieurs éditoriaux parlant d’un « tournant », tandis que d’aucuns font un rapprochement avec les images de Srebrenica (Repubblica) et évoquent désormais « un point de non-retour » (Corriere) du Kremlin. L’ensemble du monde politique italien, indigné, condamne les massacres : « Les civils tués, l’horreur et la condamnation » - Les Russes perpétuent un massacre, l’UE et les Etats-Unis demandent une enquête pour crimes de guerre ; d’autres sanctions sont possibles (Corriere della Sera), « L’horreur de Boutcha » - dans la banlieue au nord de Kiev, les Russes ont laissé derrière eux la dévastation et la mort, et des fosses communes. Zelensky évoque un « génocide », mais Moscou rejette les accusations. L’ONU demande une enquête (La Repubblica), « Arrêtons cette horreur » - Colère et indignation sur les victimes du retrait russe. L’Europe et l’Amérique préparent de nouvelles sanctions (La Stampa), « L’horreur sur les civils » - Durant leur retrait, les Russes laissent derrière eux des cadavres ligotés et martyrisés (Il Messaggero), « Le boucher russe » - L’Union Européenne va vers l’embargo sur le gaz russe (Il Giornale), « Réfugiés, d’autres fonds sont alloués pour les premiers 80 000 arrivés en Italie » (Sole 24 Ore), « Le pacte Poutine-Salvini est encore en vigueur » - le partenariat entre la Ligue et Russie Unie a été reconduit automatiquement (Fatto Quotidiano).

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de G. Sarcina, « L’Occident affirme que ‘’tout cela ne restera pas impuni’’ ; la possibilité de ‘’bannir’’ le gaz russe est envisagée » : « L’horreur est à son comble à Boutcha, près de Kiev, où des centaines de cadavres de civils ont été retrouvés. Une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU se tiendra ce mardi 5 avril. Tout l’Occident s’indigne, les déclarations de leaders se multiplient. La découverte faite à Boutcha semble marquer un tournant dans l’attitude des dirigeants européens, à commencer par les plus prudents, comme le chancelier Olaf Scholz qui a appelé à de ‘’nouvelles sanctions contre Moscou’’ avant que sa ministre allemande de la Défense n’évoque le ‘’blocage des importations de gaz russe’’ par l’Union européenne. Ce serait un changement d’une importance capitale. Pour le secrétaire général de l’OTAN, ‘’on n’avait pas assisté à de telles horreurs en Europe depuis des décennies’’, mais il reste prudent quant aux mesures à adopter. Au sein du gouvernement italien, les voix s’élèvent pour des mesures plus drastiques, en particulier l’embargo sur le gaz et le pétrole russes, comme celle du secrétaire du Parti démocrate Enrico Letta. Dans l’opposition, la leader de Fratelli d’Italia appelle à faire ‘’tous les efforts possibles pour rétablir la paix et mettre fin à l’agression de l’Ukraine’’. La réaction des démocraties pourrait donc déboucher sur une véritable enquête pour crimes de guerre afin que les responsables des massacres soient jugés par la Cour Pénale Internationale. Mais la réponse la plus urgente est l’augmentation des sanctions contre Moscou. Les dirigeants de l’UE, de Charles Michel à Ursula von der Leyen, veulent passer au niveau supérieur et dans les prochains jours les 27 dirigeants européens devront décider si franchir ou non le pas : le blocage du gaz russe. »

ENTRETIEN, La Repubblica, de Giuseppe Conte, leader du M5S : « Les crimes de Boutcha relèvent de la Cour Pénale Internationale. Il est temps de chercher une solution politique » : « En tant qu’Union Européenne, nous ne devons pas répondre à cette atrocité par une escalade militaire. Nous devons travailler, avec tous les outils à notre disposition, en vue d’une solution politique. L’Europe doit avoir une position claire. C’est une chose d’offrir notre soutien à l’Ukraine, c’en est une autre de penser à faire durer le conflit dans l’espoir de faire plier la Russie. L’Europe doit promouvoir une solution politique qui part de la reconnaissance du principe de l’autodétermination de l’Ukraine. Il faut, en outre, éviter que la course au réarmement capte les ressources que nous devons destiner au renforcement à notre système de sécurité sociale et à la transition énergétique. Pour contrebalancer son isolement politique, la Russie cherchera à intensifier ses relations avec les géants asiatiques. C’est pour cette raison que l’Union Européenne et les Etats-Unis doivent lancer une grande offensive politique et diplomatique sur l’Inde et la Chine. Il faut absolument éviter que la vieille logique de Guerre Froide s’impose à nouveau. Par ailleurs, l’attention minime portée à la Méditerranée montre que les intérêts stratégiques de l’Italie et de l’UE ne correspondent pas toujours aux intérêts des Etats-Unis. Je pense que nous ne devons pas remettre en cause notre collaboration euro-atlantique mais je vois se diffuser un vieil atlantisme quasi-religieux qui, accompagné d’un extrémisme belliciste, risque de nous amener des ennuis. Nous devons travailler à développer un projet de défense européenne commune qui parte d’un renforcement de notre politique extérieure et d’une plus grande intégration européenne, y compris sur le plan politique. Sur l’objectif de la dépense militaire portée à 2% du PIB, en définitive, même le gouvernement a indiqué que 2024 était une date purement indicative. Au siège de l’OTAN, il faut continuer à batailler pour rééquilibrer les critères de contribution, en tenant compte des coûts politiques que comportent nos missions à l’étranger. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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