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05/05/2023

Pays-Bas : des leaders patriotes boycottent la visite, le jour du souvenir des victimes de guerre, du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

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Pays-Bas. Ce 4 mai 2023, lors d’une visite aux Pays-Bas, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a tenu un discours devant les membres des deux chambres néerlandaises. Les figures de proue Caroline van der Plas (BBB), Geert Wilders (PVV), Thierry Baudet (Forum voor Democratie) et Wybren van Haga (BVNL)  ont évité d’être présents.

La dirigeante du parti des agriculteurs BBB Caroline van der Plas a dénoncé la visite, alors que le 4 mai est consacré, aux Pays-Bas, au souvenir des victimes de guerre. Le président du PVV Geert Wilders a tenu des propos similaires, ainsi que Wybren van Haga de BVNL.

Par contre, Annabel Nanninga de JA21 estime que cette visite n’empêche pas, durant le reste de la journée, de célébrer le souvenir des victimes de guerre.

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Geert Wilders et Caroline van der Plas

"Migrants, affrontement Italie-France."

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Italie. Revue de presse.

L’annulation de la visite du ministre italien des Affaires étrangères, A. Tajani (Forza Italia), à Paris suite aux propos du ministre G. Darmanin sur la gestion de l’immigration par le gouvernement italien, hier, fait les gros titres « Migrants, affrontement Italie-France » (Corriere della Sera, Il Messaggero), « La gifle de Paris » - Le ministre Tajani annule sa visite en France (La Repubblica), « Migrants, l’attaque française. Meloni attend des excuses » (La Stampa), « Ils frappent sur les migrants et ils nous sermonnent » (ll Giornale). Les autres titres portent sur : « Naples sacré champion d’Italie, une grande fête » (Corriere, Repubblica, Stampa, Messaggero).

ENTRETIEN d’Antonio Tajani (Forza Italia), ministre italien des Affaires étrangères, au Corriere – « Une insulte gratuite et vulgaire à un pays ami et allié- La France doit maintenant s'excuser » : « A. Tajani : « Le ministre de l'intérieur a dit des choses incroyables, contre Meloni, contre le gouvernement, même contre l'Italie et les Italiens, allez l'écouter à nouveau, c'est vraiment du jamais vu". Q. : Et comment l'explique-t-il ? AT : « Je ne sais pas, il a dit que nous étions un gouvernement d'extrême droite, il a comparé Meloni à Le Pen, tout cela est froid. Je devais me rendre à Paris, pour une réunion préparée depuis des semaines, qui devait se terminer par une conférence de presse commune avec la ministre des affaires étrangères Catherine Colonna ». Q : Ce n'est pas la première fois que Darmanin s'en prend à l'Italie. AT : « Oui, mais à l'époque il y avait un fait divers, il y avait un communiqué sur le bateau de migrants, ici il n'y a aucun fait qui puisse non pas justifier mais au moins expliquer cette attaque. C'est une insulte gratuite et vulgaire à un pays ami, un allié, dont les dirigeants institutionnels sont en parfaite harmonie, qui plus est dans la première année d'application du Traité du Quirinal. J'aimerais voir ce qui se serait passé si Piantedosi avait tenu des propos similaires à l'égard de la France et de son gouvernement ». Q : Que se serait-il passé ? AT : « Nous pouvons facilement l'imaginer, il y aurait eu des conséquences très graves. » Q : Mais la semaine dernière, ils ont déployé 150 soldats à la frontière, ils continuent à dire que nous sommes incapables de garder les migrants irréguliers sur notre territoire ? AT : « Mais quel est le rapport ? Dans des cas comme celui-ci, on s'assoit autour d'une table et on aborde le problème ensemble. Ce n'est pas comme si nous allions à la télévision pour offenser fortement un allié, s'il y a des problèmes, nous nous parlons ». Q : Avant d'annuler votre visite à Paris, avez-vous appelé Giorgia Meloni ? AT : « Bien sûr, je l'ai informée ». Q : Et que lui avez-vous dit ? AT : « Je lui ai dit, c'est que la note du ministère français des affaires étrangères était insuffisante et que si des excuses n'étaient pas présentées, la visite devait être annulée. » Q : Mais vous n'avez été contactée par aucun membre du gouvernement français ? AT : « Bien sûr, Catherine Colonna m'a appelé deux fois pour me dire qu'elle était désolée, elle était très amicale ». Q : Vous a-t-elle dit autre chose ? AT : « Je ne raconte pas les appels téléphoniques privés. » Q : Cette affaire est-elle une nouvelle crise diplomatique entre nous et la France ? AT : « Il s'agit d'une attaque froide, comme un coup de poignard dans le dos, de la part d'un membre éminent du gouvernement français. Ces choses ne peuvent être ignorées. Cependant, le reste de l'exécutif de Macron ne pense certainement pas comme Darmanin. Le communiqué ne va pas assez loin car il n'y a pas d'excuses, mais du côté français, on peut toujours voir à la fois du regret et de l'embarras par rapport à ce qui s'est passé. » Q : Nous avons des intérêts communs avec la France sur de nombreux fronts, en premier lieu sur le front des migrants : la situation explosive en Tunisie nous concerne tous les deux, de même que la Libye et les routes africaines en général. S'agit-il d'un travail de compromis qui nécessite à l'évidence une forte convergence diplomatique ? AT : « J'espère que non, notamment parce que cette attaque laisse vraiment pantois, c'est un coup de tonnerre, une avalanche d'insultes gratuites. Il est clair que tous les membres du gouvernement français ne pensent pas la même chose que leur ministre de l'intérieur, il est clair que leur mécontentement et même leur déception nous sont parvenus, mais il faut un démenti et une condamnation. Il n'est jamais arrivé, et il n'arrivera jamais, qu'un Italien ou un membre du gouvernement italien s'adresse à un autre gouvernement d'un pays allié de cette manière et avec une telle agressivité, ou même à ses responsables institutionnels ». Q : Que demande l'Italie à ce stade ? AT : « Nous demandons ce qui est naturel et légitime. Nous sommes un grand pays, démocratique, fondateur de l'Union européenne, avec une histoire millénaire. Nous demandons le respect, qui est le même que celui que nous avons pour nos alliés. Nous exigeons le respect de notre histoire, de notre prestige, de notre dignité. Un ministre des affaires étrangères ne peut pas se permettre de faire ce qu'a fait ce monsieur, qui est d'ailleurs un homme politique considéré comme très proche du président français, ce qui fait qu'il porte également préjudice à Macron. Si l'on offense gratuitement une autre personne, le moins que l'on puisse faire est de s'excuser. Dans ce cas, il a offensé tous les Italiens, ainsi que le gouvernement et le Premier ministre. Il nous a notamment comparés à l'extrême droite, ce qui est incroyable. » » 

COULISSES, I. Lombardo, Stampa, « Meloni et Macron, l’amitié difficile. Pas de visite à Paris pour Tajani : ‘’sans excuses je ne pars pas’’ » : « Antonio Tajani a attendu en vain une déclaration d'excuses. La voiture s'est arrêtée, à l'aéroport, à Florence, dans l'espoir que quelque chose bouge à Paris, après les coups de gueule du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin contre Giorgia Meloni et le gouvernement italien, ‘’incapable de résoudre les problèmes migratoires’’. A 15h20 hier, le vol devait emmener le ministre des affaires étrangères à Paris pour un dîner avec son homologue Catherine Colonna. A 19h30, ils devaient s'asseoir à la table du Quai d'Orsay, face à face, pour une rencontre soigneusement organisée depuis des semaines et censée préparer la visite prochaine de Giorgia Meloni à l'Elysée. Dans les minutes d'attente, devant l'avion prêt à décoller, les collaborateurs du ministre Tajani contactent l'ambassade d'Italie à Paris, l'ambassade de France à Rome et le cabinet du ministre Colonna. Un communiqué du ministère français des Affaires étrangères arrive, qui se veut une prise de distance avec Darmanin, mais dans une formule plus générique, moins directe, rappelant le ‘’respect mutuel’’ et ’’l'esprit du traité du Quirinal" mais cela ne suffit pas. Tajani appelle Meloni, qui veut des excuses immédiates, et ils se mettent d'accord sur la ligne. La voiture du ministre quitte Florence en direction de Milan, où l'attend le congrès de Forza Italia. Il n'ira plus à Paris. Après l'annonce, la ministre Colonna lui téléphone deux fois. Le ministre italien comprend l'embarras de son homologue, prise au dépourvu comme tout le monde. Colonna retente avec un tweet, espérant ‘’le voir bientôt à Paris’’. Cela arrivera, mais avant cela, Meloni attend un discours plus clair de la part du gouvernement français. Les sherpas travaillent depuis des mois à l'élaboration d'un ton plus conforme aux relations entre alliés et voilà que tout est à nouveau dans l'air. Aucune réaction officielle n'a filtré du Palais Chigi. Les deux heures d'entretien avec Macron fin mars dans la chambre d'hôtel Amigo à Bruxelles lors du dernier Conseil européen avaient réconcilié les deux dirigeants. La visite en France était en cours de préparation pour la fin mai ou le début juin. Aujourd'hui, elle est en équilibre précaire. Tajani continuera cependant à jouer le rôle de médiateur. » 

ARTILCE, S. Montefiori, Corriere, « Paris attaque Meloni sur les migrants. La colère de Tajani, visite à Paris annulée après les propos de Darmanin – ‘’Rome incapable ‘’. Le PD : « nous nous chargeons de jouer le rôle de l’opposition » » : « La nouvelle crise diplomatique entre l'Italie et la France découle des phrases lâchées par le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin.  Une attaque à froid, totalement inattendue contre Meloni et le gouvernement italien, quelques heures seulement avant la visite à Paris - prévue puis évidemment annulée - du ministre italien des affaires étrangères Antonio Tajani. Les phrases de M. Darmanin ont suscité des réactions négatives de la part du gouvernement et de l'opposition, à Rome comme à Paris. La ministre française des affaires étrangères, Catherine Colonna, qui s'apprêtait à accueillir M. Tajani au Quai d'Orsay à 19h30, s'est en effet désolidarisée de M. Darmanin : ‘’J'ai eu mon collègue Tajani au téléphone’’, a-t-elle écrit en italien sur Twitter, ‘’je lui ai dit que la relation entre l'Italie et la France est fondée sur le respect mutuel, entre nos deux pays et entre leurs dirigeants. J'espère l'accueillir bientôt à Paris’’.Le sentiment est que Darmanin n'était même pas au courant de l'imminence de la rencontre au Quai d'Orsay, qui était aussi importante parce que Tajani et Colonna allaient parler de la visite à Paris de la Première ministre Giorgia Meloni, invitée à l'Élysée par le président Emmanuel Macron depuis des mois. Une rencontre qui semblait pouvoir se tenir entre juin et juillet (Macron verra à nouveau le chancelier Olaf Scholz à Berlin) mais qui est à nouveau en équilibre précaire. Darmanin n'est pas étranger à ce genre d’attitude : en juin dernier, face à la clameur du désastre d'ordre public de la finale de la Ligue des champions entre Liverpool et le Real Madrid au Stade de France, il n'avait pas hésité à masquer la responsabilité de son ministère en accusant à tort les supporters de Liverpool, et lors de la crise de l'Ocean Viking en novembre dernier, il avait qualifié les autorités italiennes de  ‘’non-professionnelles‘’. Une critique qu'il pourrait bien mériter lui-même, au vu de la journée d'hier. Darmanin mise beaucoup sur la question de l'immigration, peut-être pour nourrir les ambitions vers l'Elysée que beaucoup lui prêtent en 2027. »

EDITORIAL, C. Cerasa, directeur du Foglio, « Incapables peut-être, Lepénistes non. Pourquoi le gouvernement français a tort de considérer Meloni comme une copie conforme de Le Pen » : « Les mots durs adressés hier à l'Italie par le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, peuvent être lus à travers deux clés de lecture différentes, toutes deux utiles pour se concentrer sur une question cruciale pour l'avenir de l'Italie : qu'arrive-t-il au gouvernement Meloni ? La première clé de lecture concerne la forme, et il n'est pas nécessaire d'être un analyste politique raffiné pour reconnaître que les mots de Darmanin n'aideront certainement pas la France à raccommoder les relations diplomatiques que le président français, Emmanuel Macron, et le chef de notre gouvernement, Giorgia Meloni, tentent de remettre en ordre depuis quelques mois (Macron, petite nouvelle, a invité Meloni à Paris, comme des sources de l'Élysée le confirment au Foglio, mais la date de la rencontre n'a pas encore été convenue). Cependant, cela fait des mois, si l'on a la patience de rembobiner la cassette, que le gouvernement français tente d'utiliser Giorgia Meloni pour démolir davantage l'image publique du parti de Marine Le Pen. Et cela fait des mois que le gouvernement français tente de reproduire avec le gouvernement Meloni les mêmes tactiques adoptées du gouvernement au pouvoir en Italie en 2018. Tactique que l'on peut résumer ainsi : chers électeurs français, ne faites pas confiance aux souverainistes, car lorsqu'ils entrent au gouvernement, ils se montrent régulièrement de dangereux populistes, incapables de gouverner. Si le ministre français n'a pas tort lorsqu'il qualifie le gouvernement italien d'’’incapable’’ de résoudre les problèmes de l'Italie en matière d'immigration mais sa critique-  et nous arrivons ici au deuxième point et à la deuxième clé de lecture, apparaît au fond très décousue, car elle montre une approche française de la question de l'immigration à l'opposé de celle prônée par Macron lui-même. Le président français répète depuis des années qu'il faut une plus grande solidarité entre les pays européens pour gouverner l'immigration. Considérer la trajectoire du gouvernement Meloni comme une photocopie du modèle Le Pen est une erreur macroscopique, quelque peu populiste. Une erreur qui peut être justifiée par la volonté du front macronien d'entamer prématurément la campagne électorale pour les prochaines élections européennes. On ne peut dire que Meloni ait une approche lepéniste de l'économie (prudence sur la dette) ni de la politique étrangère (atlantisme anti-poutiniste), ni même qu’elle construit sa campagne électorale européenne avec une approche lepéniste. Idem sur l'immigration, compte tenu de la transformation lente mais visible du gouvernement qui est passé de la saison du blocus naval (à celle de la recherche de l'aide de l'Europe pour gouverner l'immigration. L'Italie - en plus de démontrer sa capacité, sa fiabilité, sa crédibilité, tant sur l'immigration que sur le Pnrr - aurait besoin d'un gouvernement français disposé à suivre une approche visant à combattre le lepénisme gouvernemental non pas en dépeignant le melonisme pour ce qu'il n'est pas (mais en utilisant la lente conversion pro-européenne de Meloni pour faire comprendre que le populisme à l'épreuve gouvernementale est une démonstration concrète de ce que la propagande doit faire pour s'adapter à la réalité. Et le fait que le gouvernement Meloni ait choisi de s'éloigner de ses promesses électorales, plus qu'un signe d'incapacité, devrait être salué par ses amis français comme un signe de maturité. Moins de propagande, plus de faits. Cela vaut pour le gouvernement italien. Mais aujourd'hui, cela vaut aussi pour le gouvernement français. » 

COMMENTAIRE, La Repubblica, d’A. Bonanni, « L’incident électoral » : « La campagne électorale pour les européennes est lancée par l’énième incident diplomatique entre la France et l’Italie. Difficile de ne pas être d’accord, sur le fond, avec les propos du ministre français, mais on sait bien que c’était incorrect d’un point de vue diplomatique. La décision de Tajani d’annuler son déplacement est légitime mais il n’y était pas obligé, compte tenu de la tentative du ministère français des Affaires étrangères pour apaiser la situation et la marche-arrière du gouvernement français. La réalité est que l’hostilité entre Meloni et Macron, alimentée d’incidents diplomatiques à la chaîne et par cet épisode-prétexte, profite aux deux gouvernements et s’inscrit dans le contexte plus large des prochaines élections européennes. Si Macron et l’Allemagne veulent reconfirmer la majorité construite en 2019 autour d’Ursula von der Leyen, les intérêts de Giorgia Meloni sont diamétralement opposés. Son objectif étant de renverser la coalition européenne de centre-gauche en faveur de l’alliance entre les Conservateurs et le PPE. Macron, talonné en France par Marine Le Pen, a tout intérêt à souligner l’inefficacité et les contradictions du gouvernement de droite italien. De même que Meloni, ne pouvant pas s’en prendre directement à Bruxelles, a intérêt à se construire un ennemi personnel en la personne de Macron, pro-européen et libéral. Personne ne semble s’inquiéter du fait que tout cela rend difficile voire impossible une gestion efficace de la crise migratoire sur le plan européen. » 

ARTICLE, F. Pierantozzi-A. Bulleri, Messaggero, «Attaque de la France : migrants, l’Italie ‘’incapable de gérer les débarquements’’ dit Darmani, Tajani annule sa visite en France » : « Tajani a annulé son voyage à Paris:’’Je m'attendais à des excuses de la part de Darmanin’’, a-t-il fait remarquer. Les deux coups de téléphone par lesquels la ministre française des Affaires étrangères Colonna tente de se faire pardonner ne suffisent pas. Elle tweete en italien :  ‘’J'espère pouvoir accueillir bientôt Tajani à Paris’’ disant que ‘’La relation entre l'Italie et la France est basée sur le respect mutuel, nous voulons travailler ensemble pour relever le défi migratoire’’. Les phrases ont fait le tour des agences et la ligne Italie-France est redevenue brûlante. Des sources proches de Paris définissent ces mots comme une sortie malheureuse : ‘’Les relations avec Rome sont excellentes, il y a le traité du Quirinal, depuis l'affaire de l'Ocean Viking t de l'eau a coulé sous les ponts’’. Darmanin, dit-on, s'exprimait sur le front intérieur. Il voulait attaquer Le Pen, en somme, le jour même où la France était condamnée pour avoir infligé un traitement ‘’inhumain’’ à deux migrants par la CEDH. Ce n'est pas tout : le gouvernement français a besoin à ce stade de relations amicales avec la droite républicaine (indispensable puisque Macron n'a pas la majorité absolue) qui, dans le sud, se trouve flanquée de l'extrême droite républicaine, dirigée en Provence par Eric Ciotti. Ce dernier, depuis le début de l'année dénonce un manque de policiers français pour ’’garder’’ la frontière avec l'Italie. Et hier, il n'a pas apprécié les propos de Darmanin contre l'Italie, les qualifiant d'’’inappropriés et contre-productifs’’. Mais la colère contre les propos de Darmanin a également explosé à Rome. Le gouvernement est uni, les ministres Raffeale Fitto et Guido Crosetto invitant le ministre de l'Intérieur de Paris à s'excuser et à s'occuper de la politique française plutôt que de tirer sur ses alliés. Et si au sein du FdI on sent une certaine impatience à l'égard de Le Pen et de son Rassemblement national (en Europe, elle est une alliée de la Lega de Matteo Salvini), le ministre des Transports se dit proche de la première femme de la droite française : "Fier d'être son ami et de faire partie du gouvernement Meloni : je n'accepte pas de leçons sur l'immigration de la part de ceux qui rejettent les femmes et les enfants en Italie", tonne-t-il. L'opposition critique également les propos du ministre français : Darmanin devrait se consacrer à ses problèmes internes, a déclaré Peppe Provenzano, du Parti démocrate italien (PD). Le leader du M5S, Giuseppe Conte, est sur la même ligne, tandis que Carlo Calenda parle de déclarations ‘’erronées’’ qui ‘’ne facilitent pas la collaboration’’. Casini invite Tajani au calme : ‘’ Il n'est pas nécessaire de réagir par de nouvelles représailles contre ceux qui ne connaissent pas les bonnes manières’’, a observé le sénateur, ‘’Il faut rester cohérent avec les principes européens et avec le traité d'amitié du Quirinal signé par l'Italie et la France. Le ministre Darmanin devrait peut-être le relire. » 

ARTICLE, A. Ginori, Repubblica, « Nouveau clash France-Italie ‘’Migrants, Meloni incapable’’ La visite de Tajani est annulée - Le ministre de l'Intérieur Darmanin attaque Meloni. La réplique : ‘’Des insultes inacceptables’’ - Le Pd : ‘’Nous sommes l'opposition ici’’. Derrière la énième querelle, le défi de Marine Le Pen à Macron » : « Des mois de travail diplomatique harassant contrariés par quelques phrases. Un nouveau froid s’installe entre la France et l'Italie. Des déclarations à quelques heures de la visite du ministre des Affaires étrangères Tajani, attendu dans la capitale française dans la soirée pour sa première bilatérale avec son homologue Catherine Colonna. Dans le travail tourmenté de rapprochement, ce devait être une étape pour préparer le voyage tant attendu de Meloni à l'Elysée. Au lieu de cela, tout a encore sauté. Le ministre Darmanin accuse Meloni en réponse aux critiques de Jordan Bardella. Le bras droit de Marine Le Pen et actuel président du Rassemblement national, s'est rendu à la frontière entre Menton et Vintimille, où Paris envoie des renforts depuis quelques semaines. Un effort encore ‘’insuffisant et dérisoire’’ affirme le président du RN. Entre autres, R. Fitto (Frères d’Italie), qui, en tant que responsable des affaires européennes, est le pont avec Paris, souligne que M. Darmanin a mis de côté ‘’toute prudence et toute bonne règle de courtoisie institutionnelle’’. En réalité, les équilibres politiques nationaux transalpins - avec la montée en puissance de Le Pen dans les sondages - se reflètent désormais dans les alliances européennes. Malgré les nombreuses convergences sur les dossiers économiques à Bruxelles, l'affrontement entre Macron et Meloni était en quelque sorte annoncé, et peut-être recherché, l'enjeu des élections européennes de 2024 étant déjà lancé, creusant les différences et exaltant les intérêts opposés. Les macronistes craignent le projet de Meloni d'une nouvelle alliance des conservateurs avec le PPE qui repousserait à la marge le troisième pôle de Macron. Ils savent que l'immigration sera l'un des chevaux de bataille de Mme Meloni, ainsi que de Mme Le Pen, qui a déjà désigné M. Bardella comme son chef de file. Jusqu'à hier, la crise diplomatique de l'automne semblait derrière nous. Matteo Piantedosi était venu à Paris pour rencontrer Darmanin. Macron avait promis une coordination totale avec Meloni sur l'urgence des migrants en Tunisie, après que les deux dirigeants se soient longuement rencontrés à Bruxelles. Il était également question de l'accueillir à l'Élysée en juin, à la suite d'une éventuelle visite du chef de l'État Sergio Mattarella pour l'inauguration de l'exposition ‘’Naples à Paris’’ au Louvre. Aujourd'hui, tout risque d'exploser. Le ministre Colonna – ancienne ambassadrice de France à Rome – a dit espérer hier que la visite de Tajani soit ‘’rapidement reprogrammée’’. Mais l'aile la plus politique du macronisme semble voir de moins en moins d'avantages à se réconcilier avec Rome. » 

ARTICLE, Il Sole 24 Ore, C. Marroni : « Migrants, crise entre l’Italie et la France » : « La tension entre l’Italie et la France monte à nouveau sur le thème des migrants : Paris attaque, Rome réagit, puis on tente une pacification. C’est un schéma connu, qui hier a connu des tons particulièrement forts, au point que le Ministre des affaires étrangères Tajani a annulé sa mission dans la capitale française. L’opposition a également réagi : le leader du M5S, Giuseppe Conte, a revendiqué que ‘’ce n’est que nous, les Italiens, qui pouvons affirmer que ce gouvernement est incapable’’ tandis que le responsable des affaires étrangères du Pd, Peppe Provenzano, estime que ‘’ c’est à l’opposition politique italienne de mener l’opposition au gouvernement. ‘’ L’entretien avec la ministre Colonna, qui a suivi la décision de Tajani d’annuler son voyage à Paris, n’est pas suffisant. Ce qui est certain est que la relation italo-française est compliquée, en particulier entre Meloni et la présidence Macron. » 

COULISSE, Il Messaggero, F. Malfetano « Meloni maintient sa position : Paris doit s’excuser » : « La Présidence du Conseil italien n’a pas apprécié le communiqué du Quai d’Orsay qui ne se démarque pas pour autant des propos du ministre Darmanin et évite les formulations pouvant être considérées comme des excuses. L’idée la plus répandue parmi les diplomates italiens est qu’ ‘’il aurait suffi vraiment de quelques mots’’. D’où la décision de dernière minute de Tajani d’annuler sa visite à Paris et de choisir les réseaux sociaux pour afficher une position plus dure, évoquant ‘’des offenses inacceptables’’. La décision fait suite à l’intention ferme de l’exécutif italien de faire en sorte que les Français répondent du ‘’faux pas’’ totalement inattendu, au-delà de l’envoi par Paris de 150 agents de police à la frontière. D’autant plus que les relations, y compris personnelles, entre Meloni et Macron étaient considérées comme ‘’excellentes’’. La Présidence de la République italienne serait plutôt pour éviter de nouvelles polémiques et toute instrumentalisation politique. Le Président Mattarella, contrairement à l’affaire de l’Ocean Viking, semble vouloir éviter toute intervention. Un appel téléphonique pacificateur du Président italien, au nom du Traité du Quirinal, est exclu. » 

COULISSES, La Repubblica, de T. Ciriaco et G. Foschini, « La cour faite au ‘’libyen’’ irrite Macron ; la Présidente du Conseil italienne déclare ‘’ça suffit, je n’irai pas à l’Elysée’’ » : « Une guérilla est en cours entre Rome et Paris, dans laquelle s’insère le dossier libyen et les relations avec le général Haftar, décisives pour bloquer les flux migratoires et permettre au gouvernement italien en difficulté de reprendre un peu d’oxygène. Voilà ce qu’il y a derrière la crise diplomatique de ces dernières heures. Un récent rapport sur les flux migratoires en Italie met en avant la hausse exponentielle des arrivées illégales  300% en plus par rapport à l’année dernière à la même période. La Présidente italienne du Conseil ne peut se permettre de tels chiffres, notamment face à la concurrence impitoyable de Salvini, et active le ministère des Affaires étrangères pour rencontrer le général Haftar, fondamental pour gérer ces flux. En janvier 2023, Meloni et Tajani s’étaient rendus en Libye pour rencontrer le chef du gouvernement d’unité nationale libyen mais aussi Haftar. Or cette deuxième rencontre avait été annulée et d’après des sources italiennes très haut placées, le véto des Français aurait pesé, empêchant le leader libyen de rencontrer Meloni. La France n’aurait pas non plus apprécié la rencontre d’hier et, selon l’interprétation qui circule, aurait décidé d’une rétorsion immédiate. Gérald Darmanin prononce des propos très durs contre la Présidente du Conseil et les effets sont immédiats. Une rencontre était en préparation depuis plusieurs mois entre Meloni et Macron, probablement sous la forme d’un dîner à l’Elysée, peut-être avant le G7 de mi-mai ou, plus probablement, en juin. Meloni a décidé de tout congeler. Le conflit pourrait s’élargir : d’après la Présidente du Conseil, les Français n’apprécient pas la décision italienne d’investir en Afrique à travers le plan Mattei, sans compter la situation en Tunisie. Pour certains toutefois, Haftar est trop proche de Poutine pour être considéré comme un interlocuteur fiable, comme le répètent souvent les leaders européens ainsi que les Etats-Unis. La thèse italienne est que Macron utilise la confrontation avec Meloni à des fins de politique intérieure. D’après Meloni, le président français n’entend pas normaliser les relations avec Rome car cela reviendrait à ‘’démarginaliser’’ également la leader du RN. » 

RECIT, La Repubblica, de M. Macor, « Vintimille la poudrière ; Paris montre les muscles ‘’mais cette nuit nous passerons [la frontière]’’ » : « A la frontière de Ponte San Ludovico entre la France et l’Italie, une rigoureuse sélection des plaques d’immatriculation s’opère. Les véhicules français circulent rapidement alors que les véhicules italiens sont arrêtés par la Gendarmerie et font l’objet de contrôles plus poussés. Ce n’est pas la conséquence de l’estocade du ministre de l’Intérieur français hier, mais du ‘’renforcement de la frontière du côté italien’’. Un tour de vis annoncé la semaine dernière par Elisabeth Borne mais qui, le jour de l’énième tension entre Paris et Rome, concrétise un échec. En réalité ce renforcement de la présence des gendarmes est volontairement exhibé : 150 policiers en plus des douanes, une douzaine de véhicules blindés et la reprise des patrouilles sur la ligne ferroviaire. Une démonstration de force, pas la première, qui ne décourage pas les tentatives. La ville est une véritable poudrière, avec 20 à 22 000 personnes rejetées à la frontière par an. L’ONG souligne les nombreux cas de ‘’mineurs non accompagnés enregistrés comme majeurs à leur arrivée en Italie, ce qui leur complique beaucoup la vie lors du voyage’’. Aujourd’hui à La Spezia, le navire Geo Barents de MSF est attendu avec 336 personnes secourues au large de Malte à son bord, dont 52 femmes et 80 enfants. L’attribution de ce port a ajouté 3 jours de navigation. Ils seront ensuite redistribués sur le territoire italien. Beaucoup d’entre eux se rendront à Vintimille où ils tenteront de passer la frontière. »

ARTICLE, La Repubblica, D. Raineri « Le bras de fer avec Haftar sur les départs de migrants depuis la Cyrénaïque » : « Le général libyen, homme fort de la Cyrénaïque et commandant de la soi-disant Armée Nationale libyenne, s’est rendu à Rome pendant deux jours pour rencontrer discrètement le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani et la Présidente du Conseil Giorgia Meloni. Selon le communiqué diffusé hier par le gouvernement italien, le principal dossier évoqué était la hausse sans précédents de l’immigration vers l’Italie. La Cyrénaïque représente un paradoxe : elle est plus éloignée de nos côtes et ne devrait donc pas être privilégiée par les passeurs, et elle est contrôlée par les forces de sécurité d’Haftar, qui assure l’ordre avec une main de fer. Pourtant, selon les données de l’Intérieur, c’est de là que proviennent la plupart des migrants (environ 10 000) depuis ces 4 derniers mois. Le général Haftar, qui dispose aujourd’hui de moins de ressources et moins d’alliés, doit trouver un moyen de faire entendre sa voix et d’obtenir des résultats. L’autre sujet abordé, également lié, était la stabilisation du Soudan. Haftar – impliqué auprès du groupe russe Wagner – est soupçonné d’aider les milices du général Hemeti en laissant passer des armes à la frontière. Haftar est un interlocuteur pouvant peser et il veut sans doute obtenir quelque chose en échange sur l’échiquier international. Le conflit au Soudan provoque la fuite de nombreuses personnes. Troisième sujet évoqué : le gouvernement italien a confirmé le soutien à l’action de l’ONU en Libye favorisant le processus politique en vue des élections présidentielles et parlementaires prévues d’ici la fin de 2023. » 

ARTICLE, Il Messaggero, A. Bulleri « Le plan d’aide de 10 millions d’euros de la Farnesina à la Tunisie pour arrêter les départs de migrants » : « Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, il y a eu 24 000 arrivées clandestines au départ de la Tunisie. Cette hausse explique l’aide financière mobilisée par le gouvernement italien pour freiner les départs depuis la Tunisie. Il s’agit d’un ensemble d‘interventions qui sera géré par le ministère des Affaires étrangères et Antonio Tajani. Ce n’est pas un hasard si ce dernier a donné le feu vert à une nouvelle tranche de 10 millions d’euros d’aide en ‘’réponse concrète’’ à la visite à Rome en avril du ministre tunisien des Affaires étrangères, Nabil Ammar. L’Italie a un rôle leader dans la médiation sur les 1,9 milliards de prêts du FMI pour le pays africain qui, sans cette aide, ne parviendrait plus à contrôler les départs. Un ‘’scénario catastrophique’’ pour la Méditerranée. C’est la raison pour laquelle le plan italien prévoit également une coopération plus étroite du point de vue commercial. Aujourd’hui, l’Italie représente le principal partenaire économique de la Tunisie, devançant la France. Une visite du ministre de l’Intérieur Piantedosi à Tunis pourrait avoir lieu dès la semaine prochaine. » 

ARTICLE, La Stampa, N. Carratelli « Le décret anti-immigration a été adopté, le Parti démocrate se divise » : « Le décret Cutro, définitivement approuvé hier par la Chambre, prévoit un renforcement des mesures contre les passeurs avec un durcissement des peines et une restriction pour l’octroi de la protection spéciale, qui avait suscité les polémiques. Selon la nouvelle direction du PD, le mémorandum signé avec la Libye par le gouvernement Gentiloni en 2017 (et renouvelé par les exécutifs successifs) n’était certainement pas mieux. L’unité du PD s’est étiolée au moment où il a fallu voter l’ordre du jour présenté par le groupe Verdi e Sinistra : une condamnation forte contre les accords avec les autorités libyennes, voulus par le ministre de l’époque Minniti, qui iraient ‘’contre les droits des migrants et des réfugiés’’ et autoriseraient de fait ‘’des actions de torture représentant des crimes contre l’humanité’’. D’où l’engagement à ‘’suspendre immédiatement tous les accords avec la Libye’’. L’indication donnée par la dirigeante Schlein par le biais de la cheffe de groupe Chiara Braga est de voter cette motion, désavouant de fait les choix pris par le PD sur l’immigration pendant ces six dernières années. Or, les élus démocrates ne sont pas tous d’accord. Amendola, Madia et Quartapelle ont quitté l’hémicycle pendant le vote.» 

COMMENTAIRE, Il Sole 24 Ore, L. Palmerini : « Meloni, les décisions sur la RAI dans la nouvelle stratégie de communication » : « Quand le gouvernement change, c’est toujours la course pour s’emparer de la télévision publique débute aussi : Meloni s’apprête donc à préparer les nouveaux équilibres qui devront correspondre au changement de majorité politique. Hier, le Conseil des ministres a proposé une norme qui pourrait rouvrir le poste du directeur général de la RAI. C’est l’occasion pour mieux comprendre quelle sorte de communication politique Meloni veut mettre en place. La façon de se présenter aux médias est devenue cruciale pour le leadership politique. Le premier exemple de rupture est celui de Berlusconi, mais l’époque du gouvernement du M5S et de la Ligue a également représenté un tournant. Ces politiciens ont été les premiers à mettre en place une interaction non-traditionnelle avec les citoyens, en ignorant les télévisions et les radios, les conférences de presse et les journaux, pour se concentrer principalement sur les réseaux sociaux. Cela a marqué une discontinuité avec le passé et a nécessité d’une certaine ‘informalité’ du pouvoir. Les institutions, le ‘palais’, le système ont été obscurcis et les vidéos en direct sur les réseaux étaient toujours réalisés à l’extérieur. Désormais, avec Meloni, on assiste à un nouveau changement. La présidente fait le choix de revenir à l’intérieur du Palais Chigi, comme pour donner plus de crédibilité et de solennité à son rôle et aux décisions qu’elle prend. La vidéo enregistrée dans les salles du Palais Chigi pour présenter les nouvelles mesures sur le travail est en la preuve : elle a cherché un modèle opposé à celui des antisystèmes. Dans ce sens, la Rai représente un point clef dans cette stratégie de nouvelle institutionnalisation de la communication. Son efficace se verra au cours des prochains mois. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Le maire de Saint-Josse-ten-Noode Emir Kir interdit une promenade du Vlaams Belang avec l’écrivain français Renaud Camus.

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Belgique. Le bourgmestre (maire) de Saint-Josse-ten-Noode Emir Kir interdit une promenade ce 6 mai 2023 du Vlaams Belang avec l’écrivain français Renaud Camus. Ce dernier tiendra le même jour une conférence au Parlement flamand à Bruxelles, à l’invitation du Vlaams Belang.