Ils protestaient contre le recours à de la main d'oeuvre portugaise et italienne sur le site.
Les salariés britanniques ont accepté de reprendre le travail après la conclusion d'un accord soutenu par leurs syndicats qui prévoit d'offrir une centaine d'emplois à des nationaux qualifiés.
"Nous avons accepté de reprendre le travail lundi parce que notre objectif est atteint", a déclaré Tony Ryan représentant local du syndicat Unite.
Les travailleurs étrangers étaient employés par le groupe italien Irem, sous-traitant du groupe américain Jacobs qui avait lui-même obtenu un contrat de Total pour les travaux à la raffinerie de Lindsey.
Total a assuré que les étrangers avaient été embauchés conformément au droit du travail européen et britannique.
Des dirigeants syndicaux et des hommes politiques italiens ont accusé les Britanniques de protectionnisme. Les Britanniques travaillant dans d'autres pays de l'UE étaient près de 50.000 en 2006, selon des chiffres gouvernementaux.
Jeudi, Guglielmo Epifani, dirigeant de la Confédération générale des travailleurs italiens (CGIL), principale organisation syndicale italienne, avait dit craindre ce genre de mouvement qui pourrait déboucher sur du racisme.
"Je comprends cette grève, mais je pense qu'il faut être prudent, car si la crainte du chômage est utilisée contre les travailleurs étrangers, qu'ils soient Italiens ou non, cette question peut devenir très délicate", a-t-il dit à Reuters.
"Cela signifierait que les Italiens risquent de devoir travailler uniquement en Italie, les Britanniques en Grande-Bretagne et les Français en France."
Le gouvernement britannique risque d'être soumis à des pressions en faveur d'un remaniement du droit du travail qui autorise actuellement les sous-traitants étrangers à opérer en Grande-Bretagne au salaire minimum britannique au détriment des ouvriers qualifiés britanniques qui gagnent habituellement davantage.
Peu après son arrivée au pouvoir, en 2007, Gordon Brown avait promis "des emplois britanniques pour les travailleurs britanniques", un slogan inventé par la formation d'extrême droite British National Party, mais il peine aujourd'hui à concilier cette promesse avec ses appels à éviter le protectionnisme en pleine période de crise économique.
Luke Baker, version française Nicolas Delame
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