23/04/2025
"La diplomatie funéraire : Donald Trump sera présent."
Italie. Revue de presse.
Les unes sont à nouveau consacrées au décès du Pape François, en particulier aux derniers hommages qui lui seront rendus et à l’organisation du conclave ("l'accolade à François" Corriere, "le monde pour François" Repubblica, "Après François" Stampa, "le corps de François" Messaggero, "Nouveau Pape, toutes les coulisses" Giornale).
Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, la polémique autour du deuil national de 5 jours qui couvriront les célébrations de la Libération de l’Italie vendredi, les mesures de sécurité mises en place pour l’accueil de plusieurs centaines de milliers de personnes à Rome ces prochaines jours, les échanges entre la Chine et Donald Trump sur les tarifs douaniers, le sommet sur l’Ukraine aujourd’hui à Londres.
Funérailles du Pape. Corriere della Sera : « La diplomatie funéraire : Donald Trump sera présent, mais pas Vladimir Poutine ». « De possibles rencontres hors protocole. Netanyahou sera lui aussi absent, en désaccord avec le pape sur Gaza ». « Les funérailles samedi seront inévitablement l’occasion de gestes, ou d’actes manqués, qui auront une forte portée politico-diplomatique ». « Zelensky s’est dit hier ‘prêt à rencontrer le président Trump et les partenaires américains’ et leur présence à Rome ce samedi pourrait favoriser un rapprochement ». « Le gouvernement israélien continue à garder un silence éloquent alors que l’unique message de condoléances, du ministre des Affaires étrangères, a rapidement été effacé. Une machine arrière qui fait polémique ». « En France, la polémique porte sur la décision de mettre les drapeaux en berne samedi comme l’avait déjà décidé à l’époque Chirac au décès de Jean-Paul II. Cette fois encore, et pas seulement à gauche, nombreux sont ceux qui réprouvent une entorse à la laïcité ». « Le président Macron a décidé d’abréger son voyage dans l’Océan indien, autre signe de la grande estime et respect que le président français a toujours manifesté pour le pape François, qui était pour sa part plus réservé vis-à-vis de la France. Une explication pourrait être la nature du monde catholique français aujourd’hui : souvent représenté par la haute-bourgeoisie, proche de l’extrême-droite et sur certaines positions conservatrices éloigné de la sensibilité de François sur les migrants par exemple. Mais le Pape François n’a pas visité de grands pays tels que l’Allemagne ou l’Espagne ». « Après une journée de silence, hier la Chine aussi a présenté ses condoléances ». « Elon Musk pourrait lui aussi être présent à Rome samedi. » Stampa : « Une "no fly zone’ a déjà été activée avec un dispositif anti-drone et le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi (indépendant) indique que les mesures de sécurité sont en cours de définition. »
Politique internationale. Corriere : « ‘Aucun sommet entre l’UE et les Etats-Unis samedi et aucune rencontre bilatérale’ [ne sont prévus au Palais Chigi] insiste la Présidence du Conseil ». « Giorgia Meloni sera à la cérémonie de commémoration au Parlement cet après-midi où elle devrait prendre la parole. Dans les palais du gouvernement, l’émotion a laissé place à l’agitation en vue de l’arrivée de délégations du monde entier. » « ‘Il faut respecter le deuil des chrétiens’ a déclaré Antonio Tajani (Forza Italia) à la chaine française TF1 ». « Pourtant, la porte-parole d’U. von der Leyen n’a pas exclu qu’il puisse y avoir ‘d’autres rencontres’ en marge des funérailles. » « Mais pour Giorgia Meloni il serait inopportun de discuter de tarifs douaniers au moment où le monde dit adieu au Pape ». « Toutefois les dirigeants proches de la Présidente du Conseil espèrent qu’une poignée de main et un rapide échange puissent avoir lieu entre Donald Trump et Ursula von der Leyen. » Foglio : « «’Pensons au Pape’, Meloni se défile face à un possible sommet USA-UE ». « ‘On ne prépare pas une rencontre bilatérale USA-UE en à peine 4 jours’ et ‘on ne parle pas de business et de tarifs douaniers aux funérailles d’un pape’ : Meloni et ses ministres freinent sur cette éventualité malgré la disponibilité exprimée par Ursula von der Leyen. » Repubblica : « La présidente de la Commission européenne travaille à une rencontre bilatérale sur les droits de douane en marge des obsèques. On attend encore la réponse de la Maison Blanche et l’hypothèse reste à concrétiser mais l’idée de saisir l’occasion "italienne" s’est renforcée ces derniers jours à la suite des nombreuses irritations à l'encontre de la leader européenne et de la présidente du conseil italien. La proposition de Meloni d’organiser le sommet euro-américain dans la capitale en mai a en effet suscité beaucoup de perplexités. En premier lieu pour l’activisme de Giorgia Meloni, et puis pour une question formelle : « Les sommets - ont réaffirmé précisément les porte-parole de la Commission - sont convoqués par le Conseil et non par le gouvernement d’un État membre ». Mais au-delà des aspects procéduraux, l’idée de tenir à Rome, de fait sous l’égide du Palais Chigi, une rencontre avec le locataire de la Maison Blanche a immédiatement rencontré les réactions négatives de la France, de l’Espagne, de la Pologne et même de l’Allemagne. La proximité politique de Meloni avec Trump est considérée comme un problème pour l’UE. Les attaques du président américain contre le Vieux continent ont été interprétées comme une délégitimation qui ne peut être avalisée même en acceptant qu’une réunion officielle se tienne non pas à Bruxelles mais dans une autre ville. ». « Giorgia Meloni affirme quant à elle qu’un sommet anticipé est exclu : ‘ce serait une erreur de le faire samedi’. La dirigeante craint que le sommet de mai avec les 27 ne soit annulé. » Messaggero : « Une autre question centrale qui pourrait recevoir une aide inattendue en présence des grands du monde. Trump et Zelensky seront présents à Rome en même temps, et les funérailles du pape, un pacifiste convaincu, pourraient offrir l’occasion d’un entretien sur l’état d’avancement des négociations pour un éventuel accord de paix. Il s’agirait, en outre, de la première rencontre entre les deux après l’humiliation publique du président ukrainien dans le Bureau ovale. »
Deuil national / Fête nationale italienne (25 avril). Repubblica : "Le gouvernement décrète cinq jours de deuil national et invite à la "sobriété pour le 25 avril" mais l’appel fait polémique. Le Conseil des ministres se divise sur la durée de la mesure mais c’est Giorgia Meloni qui l'emporte. Le deuil national a inévitablement un impact sur les célébrations du 25 avril, qui commémorent cette année le 80ème anniversaire de la libération de l’Italie du nazisme et du fascisme. Par décret, il a été demandé que ‘toutes les manifestations publiques’ soient menées ‘de manière sobre et conforme aux circonstances’. Des mots qui déclenchent de dures réactions chez ceux qui les ont lus comme une censure du souvenir. L’opposition dénonce une ‘droite allergique à l’antifascisme’ et maintient tous les cortèges. » Corriere : « 5 jours de deuil national : Polémiques sur le 25 avril » « Meloni a annulé ses déplacements et sera à 16h au Parlement pour les commémorations en hommage au Pape. Pour Jean-Paul II un deuil national de trois jours seulement avait été décrété ». « ‘C’est un choix de la Présidente du Conseil que nous avons partagé’ indique le ministre Musumeci ». « Toutefois une certaine perplexité aurait émergé y compris au sein de la majorité ». « L’appel du ministre Nello Musumeci (Frères d’Italie) à la ‘sobriété’ dans les manifestations a déplu à beaucoup, certaines associations accusant le gouvernement d’instrumentaliser le deuil ». « L’Association nationale des partisans italiens (ANPI) ainsi que le maire [écologiste] Beppe Sala maintiennent les manifestations et activités prévues mais beaucoup d’événements officiels sont annulés ou reportés ». « La Présidence du Conseil ne sera pas auditionnée au Sénat aujourd’hui sur sa visite à Washington ». « Le Président de la République Sergio Mattarella sera à Gênes pour le 80° anniversaire de la Libération ». Stampa : « Giorgia Meloni déposera une gerbe à l’Autel de la Patrie le 25 avril. »
Corriere della Sera, Nello Musumeci (Frères d’Italie), ministre de la Protection civile, « Aucun obstacle de notre part aux célébrations [de la Libération de l’Italie], nous appelons seulement à des défilés respectueux » : « Ni la Première ministre, ni les ministres à l'unanimité, ni moi-même, n'avons jamais songé à interdire ou à entraver quoi que ce soit, encore moins une célébration aussi importante que l'anniversaire de la fin de la guerre civile et du rétablissement de la démocratie. Nous espérons que, comme cela arrive parfois lors de manifestations de rue, cela ne dégénère pas et qu’il n’y ait pas d'affrontements ou de propos violents ». « Les danses et les chants déchaînés pourraient être évités, voilà tout, tant que le corps n'est pas inhumé. » Concernant la durée de 5 jours : « C’est un choix de la Présidente du Conseil que nous avons partagé. »
Nello Musumeci
Corriere della Sera, de Fabio Ciciliano, chef de la Protection civile, “Nous analysons les flux de fidèles attendus, ils seront plus de 450 000 » : « Au moins 200 000 personnes assisteront aux funérailles et nous attendons 250 000 personnes supplémentaires pour l'élection du nouveau pape ». « 2 500 agents de toute l’Italie seront mobilisés chaque jour ». « Le cortège funèbre de Saint-Pierre à Sainte-Marie-Majeure devrait représenter un des moments les plus délicats avec un afflux de personnes inédit. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
13:27 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (0)
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