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09/09/2024

"L’Italie aura plus de temps pour présenter son budget."

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Italie. Revue de presse.

La finalisation de la loi de finances « L’Italie aura plus de temps pour présenter son budget » (Corriere)« Meloni veut mettre 2 milliards de plus pour la Santé » (Repubblica); enfin les suites de l’affaire Sangiuliano « « Préparons-nous à gouverner [PD] » » (Repubblica),  « Renzi : « On peut battre Meloni » » (Foglio).

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Sensini « L’Italie obtient plus de temps pour présenter sa loi de finances » : « L’envoi du plan structurel du budget à Bruxelles, dans le respect des nouvelles règles européennes, pourrait bénéficier d’un report. Le ministre de l’Economie G. Giorgetti le présentera au conseil des ministres convoqué pour la mi-septembre et le Parlement aura besoin d’au moins dix jours pour l’examiner, faires les auditions et donner son avis. Par ailleurs, Bruxelles a prévu plus de flexibilité sur le délai pour certains pays tels que la France, l’Allemagne et la Belgique, en raison de leurs récentes élections. Ce report pourra permettre au ministère de l’Economie de pouvoir prendre en considération les données de l’ISTAT, qui seront publiées le 23 septembre, et qui pourraient modifier le cadre général. Tout d’abord sur le PIB, qui pourrait être revu à la hausse. Sans compter la destination de l’argent venant des entrées fiscales, plus importantes que prévues. La rigidité des nouvelles règles européennes impose des choix difficiles au gouvernement, dès 2025, pour financer les 18 milliards d'interventions prévues pour 2024 et dont les couvertes sont prévues pour une seule année. Il est envisagé, par exemple, de revoir en profondeur les subventions et les incitations, de mettre fin aux primes non structurelle. La loi de finances, qui sera établie la mi-octobre, sera limitée et ne fera que confirmer pour une année supplémentaire la réduction des charges salariales et les allocations pour les revenus les plus faibles.»

ARTICLE, Repubblica, G. Vitale « Une contre-loi de finances pour unir l’opposition » - Le PD présentera une motion avec le M5S et les centristes pour la présenter au Palais Chigi des propositions concrètes pour la croissance et la compétitivité« Pour Elly Schlein le moment est venu de jeter les bases de cette « maison commune », une coalition pour miser à une réelle alternative de gouvernement. Unifier donc les partis dans l’opposition pour tenter de battre la droite le moment venu : en 2027 voire avant, au vu des scandales et de la fébrilité au sein de la majorité. Les thèmes concrets, du système sanitaire au salaire minimum, seront mis dans un document conjoint des oppositions, pour contrer la loi de finances de l'exécutif. C'est avec cette "approche pragmatique" basée sur du "concret" que sera rédigée la motion commune de la minorité, autant de contre-propositions. Un front uni en mesure de gagner la bataille et ‘’mettre fin à la saison du gouvernement le plus à droite de l’histoire républicaine’’. Si Schlein a réussi à surmonter les courants internes du PD, pourquoi ne pourrait-elle pas parvenir à faire de même avec les « tribus » du centre-gauche ? »

ARTICLE, Repubblica, E. Capelli « Schlein : nous sommes prêts à gouverner » : « Les priorités indiquées hier soir par Elly Schlein sont au nombre de cinq : la santé publique, l'éducation et la recherche, le travail et les salaires, la politique industrielle et la reconversion écologique, les droits sociaux et civils. Dans un discours de près de deux heures à Reggio-Emilia, Mme Schlein a calibré sa "recette" pour surmonter les divisions qui ont également fait surface hier dans la coalition de centre-gauche hier lors de l'échange entre Giuseppe Conte et Matteo Renzi. Schlein lance un avertissement à Giorgia Meloni sur la loi de finances "Si vous avez l'intention de monnayer les retraites et les aides sociales, nous vous en empêcherons" et place la santé publique au cœur du programme. Sur le droit du sol, elle reconnait ‘’nous avons eu tort de ne pas faire une loi sur la citoyenneté quand nous avions le nombre de voix favorables au Parlement", "nous sommes prêts à dialoguer avec d'autres forces politiques mais pas à décevoir les attentes des gens qui attendent à nouveau cette réforme". Au chapitre du travail et des salaires, les propositions les plus importantes sont : outre le salaire minimum, la réduction du temps de travail avec la même rétribution, l'abolition des stages gratuits, l'arrêt de la sous-traitance, des initiatives contre le "caporalato" (travail forcé dans les champs) telles que des voies de protection pour les dénonciateurs, et enfin l'abolition de la loi dite « Bossi-Fini » sur l'immigration. »

ENTRETIEN, Quotidiano Nazione, de Adolfo Urso (Frères d’Italie), ministre des entreprises et du Made in Italy « Nous augmenterons les mesures en faveur des entreprises ; sur les automobiles l’UE intervient » : « Il est nécessaire d’adapter les mesures prévues par le Green Deal aux exigences actuelles de soutenabilité productive, et de prévoir d’importantes ressources communes sur le modèle du Pnrr, avec une vision de neutralité technologique. Il faudrait anticiper de deux ans la clause de révision prévue par le Règlement sur la taxinomie initialement pour fin 2026. [Sur les mesures de l’UE envers les automobiles chinoises] : Le commerce doit être libre et aujourd’hui il ne l’est pas. Dans tous les cas, nous avons besoin d’une politique européenne affirmée, dotée d’importantes ressources communes à destination des entreprises, associée à une politique commerciale qui protège des pratiques de concurrence déloyales. C’est ce que font les Etats-Unis et c’est ce que nous demandons depuis deux ans. Cette position est partagée par de nombreux autres pays et est aussi prônée par le rapport Draghi sur la compétitivité et l’attractivité. Ces 20 derniers mois, nous avons délivré rapidement des autorisations à qui souhaite investir en Italie, dans le cadre d’un plan étendu à deux-cent sites industriels offrant les meilleures conditions. Nous avons également fait passer un décret-loi permettant l’exploitation en matières premières essentielles depuis notre sous-sol. Nous avons déjà investi 9 milliards depuis le début de l’année dans la microélectronique, et nous espérons d’ici la fin de l’année pouvoir conclure des accords sur les technologies vertes et les mobilités électriques. [Concernant le plan Industria 5.0] : Nous pouvons effectuer des modifications du plan qui ne nous obligent pas à en renégocier les termes avec la Commission. Mais le prolongement du plan ne pourra advenir que si la nouvelle Commission décide de prolonger le Pnrr au-delà de juin 2026, ce que l’on ne peut prévoir à l’heure actuelle. »

ENTRETIEN, Il Messaggero, Gilberto Pichetto Fratin (Forza Italia), ministre de la transition énergétique « Eco-logement : la facture est élevée pour les familles ; des investissements prévus hors du Pacte de stabilité » : « Nous avons accueilli positivement les propos d’Ursula Von Der Leyen, qui a promis du pragmatisme sur les sujets du Green deal et de l’éco-logement. Mais notre position ne change pas : il y a besoin de correctifs sur ces sujets. C’est-à-dire de ressources, pour faire face aux coûts très élevés de la décarbonation de ces secteurs. Par exemple dans le cas des éco-logements, l’idée est de demander à l’UE de pouvoir exclure du Pacte de stabilité les investissements pour l’efficacité énergétique des habitations ou de créer un fond spécial au niveau européen. Nous travaillons dans cette direction avec le ministre Giorgetti (Ligue) pour rationaliser ce foret de « zéro virgule » et uniformiser les réductions. Celles-ci doivent privilégier de manière ciblée les instruments (revêtement thermique, chauffage par le sol, pompes à chaleur) qui garantissent un surplus d’énergie économisée. Nous devons dans le même temps permettre aux moins bien dotés, qui ne sont pas imposés de la même manière et qui ne peuvent donc pas bénéficier du crédit d’impôt, de rénover leurs logements. Dans ces cas-là, les aides seront versées sous forme de subventions. Le Ministère de l’Environnement est en train de calculer le nombre de bâtiments, civils ou non, qu’il convient de rénover, et le Ministère de l’Economie s’occupe lui du chiffrage et des aspects financiers, des ressources disponibles. Sur le Superbonus, avec plus de 120 milliards investis, nous estimons que la mesure a touché 150 000 habitations. Sur le nucléaire, Il doit s’agir dans un premier temps de poser les bases du projet sur le plan normatif. Nous préparons un projet de loi qui permettra à l’Italie de revenir au nucléaire. Ce projet de loi que nous présenterons dans les prochains mois contiendra des autorisations nécessaires à l’architecture de notre modèle nucléaire d’ici à 2025. Le dialogue se poursuit à toutes les échelles, avec les citoyens, les entreprises, les associations de défense de l’environnement, et est essentiel pour construire un consensus social. »

ENTRETIEN, La Stampa, de Joseph Borrell, Haut-représentant de l’Union Européenne « Concernant la position de l’Italie sur les armes à Kiev, c’est la parole de Meloni qui compte » : « Q. M. Borrell, comment répondez-vous au parti de Matteo Salvini qui a critiqué votre appel sur le fait de permettre à l’Ukraine d’attaquer les bases russes avec les armes envoyées, en le qualifiant de ‘’ingérence illégitime et inacceptable dans les affaires d’un pays souverains’’ ? R. Je ne veux surtout pas faire d’ingérences dans les positions politiques nationales. Ce sont les États qui prennent leurs décisions. La position à prendre est une question nationale, mais nous avons parlé de l'Ukraine au Conseil européen de défense et les États ont pris une décision. Chacun avait sa propre sensibilité mais je le répète : je n'ai fait qu’exprimer mon opinion après avoir entendu le président V. Zelensky. J’ai suivi avec attention au débat tenu au forum économique de Cernobbio et il y a des positions différentes aussi au sein des partis de gauche. Personne plus que Zelensky veut la paix mais les Ukrainiens veulent aussi préserver l’intégrité de leur territoire et leur souveraineté.’’ »

EDITORIAL, Corriere della Sera, de P. Mieli, « Nos ambigüités sur Kiev » : « Lors du forum de Cernobbio, V. Zelensky a annoncé la publication d’un plan de paix ukrainien en novembre, à l’issue des élections américaines. Il a fait cette annonce juste avant une réunion très appréciée avec Giorgia Meloni en qui il a confiance depuis qu’elle prit le parti de Kiev alors qu’elle était encore dans l’opposition. Pourtant, plus récemment, les choses ont un peu changé en matière de soutien à la cause ukrainienne, l’Italie ayant été le seul pays avec la Hongrie à s’opposer à l’utilisation des armes occidentales pour frapper des cibles en territoire russe. Et cette fois, à gauche, hormis l’ancien ministre de la Défense Lorenzo Guerini (Parti démocrate), personne ne s’est élevé contre cette décision ‘’portant l’empreinte d’Orban’’. Or à l’évidence, c’est l’Italie qui s’est rapprochée de la position hongroise et non l’inverse, pour une partie non négligeable de la gauche italienne certaines positions d’Orban sont donc appréciables. Du reste, l’autre invité exceptionnel de Cernobbio était précisément Viktor Orban, comme pour contrebalancer la présence de V. Zelensky et pour manifester une sorte de neutralité de la part des organisateurs. Ce sont des détails qui indiquent que les temps changent. si V. Zelensky a bien déclaré que ‘’l’Italie fait tout son possible pour parvenir à la paix’’, il ne faut pas omettre le reste du discours appelant tous les pays européens, Italie comprise, à permettre l’utilisation des armes fournies, non pas contre Moscou mais contre les rampes de lancements de missiles en Russie. Le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères J. Borrell, lui aussi présent à Cernobbio, s’est adressé directement aux membres du gouvernements présents : ‘’Pourquoi demandez-vous à l’Europe d’être inflexible avec Israël mais restez-vous paralysés par le doute concernant la Russie ?’’ Il s’agit de la même ‘’impunité’’ avec laquelle ‘’Israël est en train de détruire Gaza’’ a-t-il observé alors que le gouvernement italien gardait le silence. Devant un public presque unanime dans la condamnation de B. Netanyahou, il a reproché implicitement à l’Italie d’utiliser deux poids, deux mesures avec la Russie et Israël. Quoique l’on en pense, cette attitude contradictoire mérite réflexion. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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