Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/08/2024

"Une baisse de 63% des arrivées illégales, les nouveaux centres en Albanie coûteront 800 millions."

FI-AN.jpg

Ligue.jpg

Italie. Revue de presse.

L’incursion ukrainienne dans la région russe de Koursk fait les unes de l’ensemble des quotidiens : « La guerre est arrivée en Russie » (Repubblica), « Zelensky attaque en Russie, provoquant la colère de Poutine : « c’est une provocation » » (Stampa, Corriere)« L’opération-surprise ukrainienne en Russie » (Avvenire). Le débat sur les nouvelles mesures adoptées en matière de justice, et prévoyant notamment de limiter la détention provisoire, et la question des concessions balnéaires sont aussi cités en Une : « Détention provisoire : un bras-de-fer sur les règles » (Corriere della Sera), « Feu vert au décret « multi-mesures » ; Giorgetti dément les rumeurs d’une privatisation de la RAI  » (Giornale), « Concessions balnéaires, bientôt les appels d’offre » (Messaggero)« Zones économiques spéciales, un fonds multiplié par deux qui atteint les 3,2 milliards » (Sole 24 Ore).

Corriere della Sera, A. Logroscino, « Le décret sur les prisons est adopté sur fond de polémiques à la Chambre » : « Avant la pause estivale, une séance plénière a été convoquée sur le décret-loi concernant les prisons, déjà adopté par le Sénat. Il a été approuvé définitivement par la Chambre des députés avec 153 pour, 89 contre et une abstention. Juste avant le vote, on apprend qu’une rencontre entre le ministre de la Justice Carlo Nordio (Frères d'Italie) et la Présidente du Conseil Giorgia Meloni vient d’avoir lieu. L’opposition réagit : « Alors que nous votons le décret, Nordio n’est pas dans l’hémicycle mais discute d’urgence sur la situation des prisons au Palais Chigi » et demande une explication formelle à Meloni. Fontana en informe le ministre et se veut rassurant : « Le Parlement est central, il faut faire preuve de sens des responsabilités ». Dans ce climat, Nordio explique rapidement que la rencontre avec Meloni avait pour objet « une planification future qui évidemment n’a aucune intention d’interférer avec les travaux en cours au Parlement », et annonce demander « une rencontre avec le Président de la République Sergio Mattarella sur l’urgence de la surpopulation carcérale ». Il ajoute que le gouvernement mènera à son terme la « réforme sur la détention provisoire ».  Avant cet épisode, les travaux à la Chambre avaient déjà été marqués par des protestations. Le premier sujet était celui d’un amendement qui visait à éviter que les jeunes enfants vivent en prison avec leur mère, déposé par Marco Lacarra du Pd et approuvé par le gouvernement. Alors que la députée léghiste Simonetta Matone souhaitait le signer, l’opposition avait rappelé que c’était la Ligue qui avait déposé l'amendement visant à rendre facultatif le report de peine pour les détenues enceintes ou ayant des enfants de moins d'un an. Matone répond, furieuse : « La Ligue a voulu protéger les femmes des camps de nomades, épuisées par la grossesse et exploitées. ». Et ce n’est que l’un des débats enflammés qui a eu lieu hier. Un autre feu a été allumé par la proposition du député d’Azione Enrico Costa, qui engage le gouvernement à revoir les règles de la détention provisoire, sur lesquelles le front minoritaire se divise. Le Pd, Avs et le M5S protestent : « Voici la proposition pour sauver Toti [président démissionnaire de Ligurie, poursuivi dans une affaire et placé en résidence surveillée, ndlr], pour sauver les cols blancs, ce bouclier pénal pour les gouverneurs de région que voulait Salvini ». Le gouvernement reformule le texte du projet, qui finit par être adopté avec les votes de FdI, FI, la Ligue, Noi moderati, Iv, +Europa et Azione. »

ARTICLE, Repubblica, par L. Milella, « Abus de pouvoir : le pressing du gouvernement pour la signature de la présidence de la République » : « Le gouvernement fait pression sur le Quirinal pour que le président Mattarella promulgue la loi contre l’abus de pouvoir, plusieurs semaines après son vote au Parlement. Sur X, le ministre de la Défense Guido Crosetto a retweeté un post d’Enrico Costa, d’Azione : « Il y a 28 jours, le Parlement approuvait définitivement le projet de loi Nordio pour l’abrogation du délit d’abus de pouvoir. Il n’est toujours pas dans le Journal officiel ». Cette évidente impatience du gouvernement a dû faire face à la rumeur qui proviendrait du ministère de la justice selon laquelle Mattarella s’apprête à promulguer la loi, mais assortie d’une lettre critiquant fortement les conséquences que celle-ci pourrait avoir sur la protection juridique des italiens. L’information, démentie dans l’après-midi par le Quirinal, a toutefois eu le temps de donner lieu à toutes les spéculations possibles. Il est pourtant de notoriété publique que le chef de l’Etat dispose d’un mois pour promulguer le texte après le vote favorable du Parlement, qui dans ce cas s’est tenu le 10 juillet. S’il reste donc encore quelques jours au président de la République, ce dernier ne peut cependant pas négliger ses engagements internationaux, de sa longue visite au Brésil à sa présence à Paris pour les JO. Les services juridiques ont, entretemps, analysé comme il se devait le texte ligne par ligne, lequel, réduisant non seulement l’abus de pouvoir que l’Europe a longtemps voulu maintenir, diminue également drastiquement le périmètre du trafic d’influence, avec pour conséquence une remise à zéro des procès en cours sur le sujet. D’après Gian Luigi Gatta, maitre de conférences en droit pénal à l’Université de Milan, 3632 procès en cours seraient concernés par cette remise à zéro. Mattarella accomplira donc, certes péniblement, sa mission. Si le vide constitutionnel d’une absence de signature sera évité, ce texte semble révéler des vices de constitutionalité, qui pourront être utilisés par les tribunaux devant la Cour constitutionnelle. Dans tous les cas, la question restera délicate pour le gouvernement, c’est pourquoi cette rumeur de lettre de Mattarella a peut-être émergé hier pour miner encore une fois la question de l’abolition de l’abus de pouvoir. Quelle que soit la source de cette rumeur, elle traduit la peur d’un coup d’arrêt, autant pour le ministre de la Justice Nordio que pour ses sous-secrétaires, le représentant de FI Sisto, le mélonien Delmastro et le salviniste Ostellari, les mettant dans l’embarras devant la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni. Cette équipe, en deux ans de gouvernement, n’a en effet produit qu’un seul texte, précisément celui sur l’abus de pouvoir. C’est à la fin le Quirinal qui a du « conseiller » comme indispensable une intégration de normes sur le détournement de fonds, insérées à la hâte dans le décret pour compenser le vide juridique vis-à-vis de l’Europe. Mattarella aura donc fait pression jusqu’à ce point sur un texte qui, comme beaucoup l’affirment au Quirinal, « ne lui plait pas ». L’ancien juge constitutionnel connait toutefois parfaitement les limites de sa fonction ».

COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, Lina Palmerini, « Réformes, un calendrier à affiner pour le prochain vote » : Apparemment, l'imminence des vacances n'incite pas le gouvernement à clore quelques dossiers en suspens que la première ministre pensait pouvoir résoudre plus rapidement. Peut-être que la victoire aux élections européennes n'a pas suffi à lui donner suffisamment les coudées franches par rapport aux revendications de ses alliés. Les nominations à la RAI sont donc reportées, de même que les concessions balnéaires, qui ont annoncé une grève pour demain. Il y a quelque temps, il aurait été impensable de parler d'une révolte de ce lobby de "loyalistes" et pourtant, elle a lieu. Bref, les problèmes sont toujours là, même après deux années positives, comme l'a dit la première ministre à l'hebdomadaire Chi. Et le chemin des réformes, de l'autonomie et du premierato reste incertain. Aujourd'hui, Meloni accuse l'opposition de lutter contre la modernisation du pays afin de préserver ses privilèges, mais en réalité, même la majorité ralentit. En ce qui concerne l’autonomie régionale, il est vrai que la loi a été adoptée, mais les LEP - les niveaux essentiels de services - doivent être définis et cela prendra des mois. Ou peut-être deux ans ? D’ici là, les gouverneurs pourraient demander l'autonomie sur les matières non soumises aux LEP, mais c'est l'exécutif qui ralentit pour ne pas alimenter le mouvement lancé par la gauche qui cherche à obtenir un référendum sur le sujet. Ainsi l'autonomie, pour l'instant, vit sur le papier mais finit par être utile au PD et aux 5 Etoiles qui veulent revenir dans le Sud. "Sur l'autonomie, il sera impossible d'atteindre le plafond de 26 millions d'électeurs, mais pour le référendum sur le premierato, qui n'aura pas de quorum, Meloni doit bien faire ses calculs", prévient le constitutionnaliste Stefano Ceccanti, ancien parlementaire du PD. En pratique, pour l'universitaire, c'est la bataille sur laquelle elle peut vraiment perdre. De fait, il y a comme un air de report dans la majorité. Le débat sur la réforme reprendra à l'Assemblée en septembre, mais il y aura la session budgétaire. Le choix le plus pratique pour Meloni serait de programmer le référendum après les prochaines élections. “Si elle les remporte à nouveau, même en cas de défaite au référendum, elle conserverait son siège", selon le scénario de M. Ceccanti. Mais c'est un calcul qui suppose une certitude sur la date du vote. Or, il n'y en a pas, car les rumeurs sur une éventuelle fin anticipée de la législature vont bon train. Ainsi, si l'on veut vraiment fixer le référendum après les élections, il faudra tenir compte du fait qu'environ six mois doivent s'écouler entre l'approbation de la loi et l'épreuve populaire. Bref, il faudra bien étudier le calendrier. Et peut-être qu'en gardant un œil sur l’avancement de la réforme du premierato, on pourra comprendre les calculs de Meloni sur la législature. »

ARTICLE, Sole 24 Ore, « Piantedosi (Indépendant) : une baisse de 63% des arrivées illégales, les nouveaux centres en Albanie coûteront 800 millions » : « Les arrivées de migrants par la mer ont chuté de 63% par rapport à l’année dernière et de 20% par rapport à 2022. Le ministre de l’Intérieur Piantedosi s’est félicité lors des questions au gouvernement de ces « résultats importants, qui sont le fruit de stratégies continues d’actions de l’exécutif, orientées pour déjouer le trafic honteux de migrants, dans le plus grand respect des règles en matière de migrations et dans le cadre d’une collaboration avec les pays d’origine et de transit de ces flux ». Les chiffres en hausse sur les rapatriements, 9000 dans les 6 premiers mois de l’année 2024, dont 5111 vers la Libye et 3800 vers la Tunisie, sont pour Piantedosi le résultat de la coopération technique avec les deux pays. Les rapatriements forcés de personnes ne disposant pas de titres de séjour se sont chiffrés à 3080, soit 20% de plus par rapport à 2023, de même que l’on comptait 144 passeurs arrêtés, contre les 128 de l’année passée. Les résultats de l’opération en Albanie sont en revanche moins brillants ; fustigé par le Pd sur le temps et les coûts de l’ouverture des nouveaux centres, le locataire du Viminal reconnait que « l’activation du projet a connu un retard de quelques semaines du fait de problèmes techniques liés aux conditions géologiques du terrain et à la vague anormalement longue de chaleur ». Il demeure toutefois convaincu que l’investissement « d’environ 160 millions d’euros » « permettra d’amortir les coûts de la gestion de l’accueil, équivalents aujourd’hui à 1.7 milliard par an pour les arrivées illégales par le passé ».  « Une absurdité » pour les démocrates. « Les coûts se sont élevés à 800 millions au lieu des 650 millions annoncés par la présidente du Conseil en juin ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Les commentaires sont fermés.