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02/03/2022

"Un consensus qui affaiblit les distinguos des alliés Ligue et M5S."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur l’intensification des attaques russes contre les principales villes ukrainiennes. Les médias reprennent également le discours du président ukrainien V. Zelensky, en visioconférence avec le Parlement Européen, ainsi que les propos du Président du Conseil M. Draghi devant les Chambre à l’occasion de la motion autorisant la cession d’aides et de matériel militaire à Kiev, outre la mise en place de structures d’accueil pour les réfugiés. L’alerte de l’ONU, prévoyant environ 4 millions de réfugiés, est aussi évoquée. La Farnesina déplace elle aussi son ambassade de Kiev à Lviv : « Un déluge de missiles sur les villes » - Des frappes sur Kiev et Kharkiv font plusieurs victimes civiles, Zelensky s’adresse à l’UE et aux Etats-Unis « prouvez que vous êtes de notre côté » (Corriere della Sera), « Le martyr ukrainien » - Troisième vague de frappes russes, les réfugiés sont désormais 700 000. De nouveaux pourparlers pour une trêve pourraient se tenir aujourd’hui. La Chine déplore le conflit ; Macron évoque des risques d’incidents militaires avec Moscou (La Repubblica), « Ukraine, c’est le siège » - Zelensky lance un appel à l’UE pour qu’elle intervienne (La Stampa), « Attaques contre les villes. La Chine se dit disposée à la médiation » - Les bourses sont en chute libre (Sole 24 Ore), « Un déluge de bombes » (Il Messaggero), « La transformation de Poutine de Tzar à criminel » - Poutine contre les civils, l’Europe défie la Russie. Bruxelles vote en faveur de l’entrée de Kiev dans l’UE (Il Giornale).

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Guerzoni « L’Italie ne tourne pas le dos à l’Ukraine » : « Le président du Conseil Mario Draghi obtient dans les deux Chambres un soutien quasi unanime à la motion bipartisane qui engage le gouvernement à soutenir le peuple ukrainien avec l’envoi d’armes pour la défense. La situation humanitaire est très grave, 18 millions de personnes pourraient avoir besoin d'aide et la solidarité de l'Italie est au premier plan : le gouvernement a alloué 110 millions pour Kiev et est "prêt à faire plus", à commencer par l'activation de couloirs humanitaires pour les mineurs orphelins. Une ‘’décision difficile’’ certes, mais qui voit ‘’l’unité dans la condamnation de l’horreur’’, assure Draghi. Parmi les allocutions des principales personnalités politiques, il faut citer celle d’Enrico Letta, chef du PD « il faut une réponse unie, l’Italie ne peut que marcher aux côtés de ses alliés », celle de Matteo Salvini, leader de la Ligue ‘’envoyer des armes n’est pas la priorité, mais j’ai voté la motion car nous nous trouvons dans un moment où il faut s’unir’’, mais aussi celle de Giorgia Meloni, dirigeante de Fratelli d’Italia, qui est dans l’opposition ‘’c’est un passage difficile, mais la Constitution prévoit ces raisons qui permettent cette intervention’’.  »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Un consensus qui affaiblit les distinguos des alliés Ligue et M5S » : « Le premier effet de l'agression de la Russie contre l'Ukraine est, sur le plan interne, un élargissement de l'unité nationale. Le vote en faveur des mesures décidées par le gouvernement de la part de l'opposition de droite de Giorgia Meloni offre une image d'unité sans précédent, et renforce le poids de l'Italie aux yeux du reste de l'Europe. Cela ne signifie pas pour autant que la chaîne eurosceptique et pro-Poutine s'est soudainement dissoute. Mais elle a dû s'adapter à une réponse forte et claire. Et elle a accepté, bien qu'avec quelques contorsions verbales, la fourniture d'armes au gouvernement de Kiev ».

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Follli « Le discours de Draghi modifie les scénarii » : « Draghi a dominé la nervosité d'une Assemblée dans laquelle les rumeurs ambiguës sur la Russie ont été dispersées et camouflées, mais qui sont néanmoins loin de disparaître. C'était un discours parfois dramatique et empreint de vérité, voire même irritant : comme lorsqu'il a annoncé sans tournures de phrase que chaque citoyen italien devra supporter sa part de sacrifices. La guerre en Ukraine change tout le scénario interne et marque un tournant, rien ne sera comme avant et le débat éternel entre souverainistes et pro-européens devra prendre tout autre chemin s’il ne veut apparaitre comme indigeste à l’opinion publique. Cette cohésion est nouvelle et il faudra voir par la suite si elle durera : tout dépend de la suite de la crise. »

SONDAGES, Il Messaggero « Oui aux sanctions pour 56% des Italiens » : « Selon un sondage SWG, l’attaque militaire russe contre l’Ukraine fait l’objet d’une condamnation nette de la part des Italiens : 79% des sondés la trouvent inacceptable, 9% compréhensible, 12% ne se prononcent pas. En ce qui concerne les mesures prises par l’Europe, les avis sont plus mitigés : 56% des sondés y sont favorables, 18% contre et 26% ne se prononcent pas. Parmi les 56% favorables à l’application de sanctions, 53% jugent ces dernières trop faibles, 18% les jugent adéquates, 6% trop fortes et 23% ne se prononcent pas. A la question « Pensez-vous que l’Italie doive appliquer des sanctions économiques contre la Russie ? », parmi les 56% favorables, 21% se prononcent pour appliquer des sanctions uniquement vers quelques oligarques et personnalités politiques, 18% se prononcent en faveur d’un arrêt des exportations et des importations à l’exception du gaz, 17% en faveur d’un arrêt des exportations et des importations, gaz compris. Au sein des partis : le Pd se déclare favorable aux sanctions à 74%, 10% contre ; la Lega favorable à 69%, 16% contre ; le Mouvement Cinq Etoiles favorable à 62%, contre à 18% ; Fratelli d’Italia favorable à 53%, 32% contre. Enfin, un peu moins de deux Italiens sur trois pensent que les sanctions appliquées ne seront pas suffisamment dissuasives dans l’éventualité d’actions militaires du même type ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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