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17/02/2022

"Cinq des six référendums validés."

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Italie. Revue de presse. 

La décision de la Cour Constitutionnelle de rejeter la tenue de référendums sur la fin de vie et sur le cannabis, et d’accepter à l’inverse ceux sur la réforme de la justice,  fait les gros titres des quotidiens italiens. Les observateurs rapportent les réactions du monde politique et l’exhortation du Président de la Cour, G. Amato, à ce que le Parlement adopte rapidement les réformes  : « Justice : 5 référendums ont été acceptés  » - Il sera possible de se prononcer sur les carrières des juges, sur le CSM et sur la Loi Severino mais pas sur la responsabilité civile des magistrats (Corriere della Sera) « Les deux sorts des référendums » - La Cour rejette ceux sur le cannabis et sur la fin de vie et son Président, G. Amato, critique le Parlement et les promoteurs des référendums (La Repubblica), « Le séisme des référendums » - Amato explique la mauvaise formulation du référendum sur le cannabis et incite le Parlement à faire les réformes (La Stampa), « Cannabis, la loi ne sera pas modifiable » (Il Messaggero). 

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de Massimo Franco, « Le risque de conflit entre des partis minoritaires extrêmes » : « Maintenant que cinq des six référendums proposés pour réformer la justice ont été validés par la Cour constitutionnelle, la question de leur portée politique se pose. Permettre à l’opinion publique de s’exprimer sur des questions aussi délicates est une bonne chose, compte tenu notamment de l’inertie du Parlement ou encore des retards et des hésitations de la magistrature. On peut toutefois s’interroger sur la tournure que prendra la consultation dans l’actuel contexte pré-électoral. Par définition, la logique du référendum polarise les positions. Et effectivement, la satisfaction de la Ligue qui a plaidé pour ces consultations aux côtés des radicaux tranche avec l’insatisfaction du M5S et les réticences du Parti démocrate. La campagne pour l’abrogation de certaines règles pourrait dévier sur un règlement de compte entre sphère politique et sphère judiciaire et accentuer les divisions entre forces politiques au gouvernement et avec l’opposition. Mais surtout, le débat autour du référendum pourrait donner lieu à une guerre entre les minorités extrémistes qui ont une influence bien réelle en politique et parmi la magistrature. Cela ne ferait qu’envenimer davantage les rapports entre les différents pouvoirs d’Etat, déjà compliqués par le fait que chacun tente de prendre le dessus sur l’autre. Le referendum pourrait être dévoyé en un bras de fer entre politiques et magistrats. Certaines règles soumises à la consultation concernent par exemple la séparation des carrières des procureurs et de juge ou alors la déchéance d’un parlementaire suite à une condamnation définitive. Autant de questions qui ont toujours divisé, par exemple dans le cas de la loi Severino qui avait poussé Silvio Berlusconi vers la sortie du Parlement. La loi qu’il s’agit d’abroger prévoit aussi que les présidents de régions et autres élus locaux soient démis de leurs fonctions même sans condamnation définitive. Tout cela promet de faire ressurgir à un autre niveau et encore plus prononcées les divisions et les polémiques qui avaient déjà émergé lors de l’élection présidentielle. Sauf que cette fois, il n’y aura pas de solution de secours consensuelle possible. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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