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09/09/2021

"Draghi poursuit son plan pour éviter la rupture et négocie avec Salvini sur l’approbation [du pass]."

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Italie. Revue de presse.

Le débat autour du décret visant à étendre l’obligation de pass sanitaire pour certaines activités professionnelles fait toujours la Une des quotidiens italiens. Les commentateurs évoquent notamment l’échange entre le Président du Conseil M. Draghi et le dirigeant de la Ligue M. Salvini afin de clarifier la ligne des députés léguistes votant en faveur d’amendements à la mesure, aux côtés de l’opposition : « Draghi négocie avec Salvini, le pass sanitaire étendu sera adopté » - Frictions dans la majorité, les léguistes votent encore avec Fratelli d’Italia et menacent de s’abstenir à la Chambre. Au prochain conseil des ministres, la mesure présentée prévoira un pass sanitaire uniquement pour les cantines scolaires et pour les maisons de retraite (La Repubblica), « Le pass sanitaire pour les personnels des écoles et des maisons de retraite. Dans une semaine, ce sera le tour des bars et des restaurants » (Corriere della Sera), « A l’école uniquement avec le pass sanitaire » - Le ministre Bianchi : les leçons à distance sont terminées (La Stampa), « Un pass sanitaire amoindri » - La majorité se divise, la Ligue vote contre pour la huitième fois (Fatto Quotidiano), « Pass sanitaire à petits pas, report pour le secteur public et les restaurateurs » (Il Giornale).

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de Monica Guerzoni, « Draghi poursuit son plan pour éviter la rupture et négocie avec Salvini sur l’approbation [du pass] » : « Si la réunion gouvernementale autour de l’extension du pass sanitaire obligatoire ne se tiendra finalement pas aujourd’hui, c’est parce qu’il a fallu ‘’mettre à jour l’agenda’’ explique la Présidence du Conseil, et non à cause des revirements de Salvini. Même si le chef de la Ligue lui-même a tenté de revendiquer ce coup de frein et a démenti les propos de Draghi en affirmant ‘’avoir parlé avec [lui]“et qu’“aucune extension du pass aux secteurs public et privé n’est prévue’’. Le report d’un décret que Draghi estime décisif dans la lutte contre la Covid en dit long sur le niveau de tension au sein du gouvernement. L’extension du pass sanitaire aux employés du secteur public et des entreprises privées ainsi que des différents secteurs où le pass est déjà obligatoire pour les clients (bars et restaurants, salles de sport et de spectacle…) s’avère particulièrement épineuse sur les plans politique et technique. Une question que le Président du Conseil veut pourtant résoudre d’ici la semaine prochaine. Ainsi, la machine ralentit sans toutefois s’arrêter et devra marquer plusieurs étapes supplémentaires. Mario Draghi veut avancer progressivement mais maintient le cap, c’est pourquoi il veut donner le temps à Salvini de s’éloigner des anti-vaccins tout en prenant lui-même le temps de ‘’construire des solutions’’. Le dialogue avec la Confindustria et les autres partenaires sociaux sera notamment essentiel. Certaines questions pratiques restent en suspens, par exemple, dans les services publics, l’obligation vaudra seulement pour les personnes aux guichets et directement en contact avec le public ou également dans les bureaux ? La réunion gouvernementale devrait avoir lieu la semaine prochaine, mais en période de campagne électorale, les rapports entre les partis sont houleux. Certains voient dans le ralentissement de Draghi une main tendue à Salvini qui irrite le Parti démocrate et les 5 Etoiles. Mais le Palais Chigi est confiant sur le fait que la Ligue finira par se rallier au reste du gouvernement en votant en faveur du pass et s’éloignera ainsi de Giorgia Meloni. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de Massimo Franco, « Pour les leaders politiques, la stabilité est un chemin semée d’embûches » : « En apparence, les dirigeants des principaux partis semblent stables et inattaquables ; de Giuseppe Conte qui vient d’arriver à la tête du Mouvement 5 Etoiles, à Matteo Salvini incontesté au sein de la Ligue malgré la concurrence insidieuse avec Giorgia Meloni à droite. Idem pour Enrico Letta, appelé à la suite de Zingaretti à occuper la fonction secrétaire du Parti démocrate. A première vue, les élections partielles prévues début octobre n’auront pas de conséquences majeures sur la direction des forces politiques appuyant le gouvernement Draghi. Et pourtant, un climat sous-jacent de tension, d’incertitude voire de précarité est palpable au sein des partis. Ce climat qui use les chefs politiques va de pair avec la volatilité de l’électorat. La cohésion forcée face à la crise sanitaire donne une apparence de stabilité alors qu’au fond, les partis en pleine transformation peinent à exprimer leur identité. Plusieurs mois de recherche de nouveaux équilibres et d’alliances se profilent et la tension sera sûrement à son comble au moment de l’élection Présidentielle. Si l’on sent quelques crispations entre Giuseppe Conte et Luigi Di Maio au sein du M5S, c’est surtout la montrée de Fratelli d’Italia qui, si elle se confirme, risque bien d’assombrir l’horizon aussi bien de la Ligue que du Parti démocrate. Face à ce risque, la gauche se crispe elle aussi, entre LeU, Pd et anciens communistes. Autant d’équilibres figés mais précaires qui risquent de s’écrouler à l’arrivée d’un nouveau chef de l’Etat, en particulier si elle donne lieu à des élections anticipées. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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