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09/09/2019

"Migrants, le premier test de Conte."

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Italie. Revue de presse.

Le vote de confiance à la Chambre des députés fait les gros titres des médias transalpins. La presse relève les points principaux du programme gouvernemental que G. Conte présentera aux Députés, notamment la question migratoire et la croissance économique : « Migrants, les nouvelles règles » - ‘’Rome négocie avec l’Europe. Ouverture de Paris. Conte : ‘’réformes et croissance’’ (Corrire della Sera), « Conte : ‘’ce sera un gouvernement constituant’’ » (La Repubblica), « Migrants, le premier test de Conte » (La Stampa), « Plan pour les migrants, ouverture de la France » - ‘’Paris offre un axe à l’Italie. Conte devant la Chambre pour la confiance’’ (Il Messaggero), « ‘’Et maintenant silence et au travail’’ » - ‘’Haut-là de Conte aux éventuelles ingérences des ministres’’ (Fatto Quotidiano).

Réseaux sociaux Sur Twitter, outre l’habituel hashtag du jour #9settembre (9 septembre, sur des thèmes très variés), à signaler aussi #PapeeteInPiazza (en référence à la décision de M. Salvini de soutenir la manifestation organisée à Rome par Fratelli d’Italia pour protester contre l’installation du nouveau gouvernement, avec une approche ironique puisque la dernière manifestation publique de Salvini remontait à août dernier, devant un restaurant sur la plage, le Papeete).

ARTICLE La Repubblica A. Greco « Le dégel du patronat Confindustria : non à la flexibilité. Que l’UE finance les chantiers » : « Selon le président de Confindustria, Vincenzo Boccia ‘’la première chose est de ne pas aller à Bruxelles pour demander davantage de déficit. Demandons plutôt des fonds pour un grand plan pour les infrastructures’’. Au Forum Ambrosetti de Cernobbio, Boccia, comme presque tous les invités, a salué le tournant européen du gouvernement Conte 2 »

COMMENTAIRE La Repubblica I. Diamanti « L’antisalvinisme qui relance Salvini » : « Il n’est pas dit que Salvini soit pris de court par la sortie du gouvernement et le passage dans l’opposition. Certes, il aurait préféré des élections anticipées, vu le climat de l’opinion publique. Toutefois, rester au gouvernement lui aurait fait payer un prix plus élevé et aurait également apporté des risques majeurs : le prix que les familles et les entreprises devront affronter pour le coût de la prochaine loi de finances. Maintenant il a les mains libres et il pourra jouer au tribun du peuple contre le pouvoir qui demande des sacrifices aux citoyens. Par ailleurs, l’opposition est ce que Salvini connaît le mieux : il a fait cela même au sein du gouvernement. Cette condition pourrait alimenter un climat qui pourrait le favoriser. La vraie et seule base commune entre les partis du nouveau gouvernement semble l’opposition à Salvini. Or, l’antisalvinisme pourrait provoquer des effets imprévisibles : lui donner de la légitimité et de la visibilité. Bref, les nouveaux alliés ont plutôt intérêt à trouver les bonnes raisons du dialogue et de l’entente, sur le plan économique, social et sur l’Europe. Et se taire sur Salvini ».

ARTICLE Il Messaggero F. Pierantozzi « Migrants, Paris offre à l’Italie un axe dans l’UE » : « Sept mois après le post Facebook du vice-président du Conseil Di Maio du gouvernement Conte 1 pour commenter sa rencontre avec des représentants (et pas les plus modérés) des gilets jaunes, le ‘’vent du changement’’ traverse cette fois-ci vraiment les Alpes mais de l’autre côté. Le ministre des Affaires Etrangères n’a plus l’intention de rencontrer des personnages plus ou moins subversifs mais son homologue français, Le Drian. Sept mois auparavant, ce « vent du changement » avait provoqué le rappel de l’Ambassadeur et la crise la plus grave entre l’Italie et la France depuis l’après-guerre. Maintenant, il devrait apporter des relations « plus constructives » qui ont déjà un pilier : une politique « partagée » sur les migrants. Après les mots d’amitié prononcés à Cernobbio par le ministre de l’Economie Le Maire (« le nouveau gouvernement est une occasion unique pour donner un nouvel élan aux relations franco-italiennes dans le domaine économique et financier »), c’est le chef de la diplomatie française qui prononce des mots de rapprochement : « le nouveau gouvernement semble davantage ouvert à avoir avec la France des relations positives, davantage ouvert à mettre en acte des politiques partagées sur les migrants : nous sommes prêts à en parler. J’ai écrit à Di Maio en exprimant ma disponibilité ». La lettre est déjà arrivée à la Farnesina et Di Maio a déjà exprimé « sa volonté de rencontrer au plus vite » son collègue pour discuter « de manière positive et constructive des défis communs au niveau européen et international ». Le Drian considère comme étant un «un bon signe » la nomination de Gentiloni comme commissaire européen pour l’Italie. Le ministre français considère qu’il s’agit d’une « nouvelle donne » : « nous ne sommes plus dans la phase des insultes. Maintenant nous avons la volonté d’agir ensemble au sein de l’UE ». Il faudra entretemps fixer la date et le lieu de la rencontre entre Le Drian et Di Maio. Le prochain rendez-vous diplomatique devrait être la réunion bilatérale Italie-France. La dernière rencontre date de septembre 2017 à Lyon entre E. Macron et P. Gentiloni. Il fut alors décidé que les deux pays signeraient un traité de coopération, le Traité du Quirinal. Les techniciens des deux pays ont commencé à y travailler mais pour le moment il est resté dans les tiroirs ».

ARTICLE La Repubblica A. Ginori « Paris, détente avec Di Maio, pardonné pour les gilets jaunes » : « Après être venu pour soutenir les gilets jaunes, Luigi Di Maio retournera en France en tant que ministre des Affaires Etrangères. Les contacts bilatéraux avec son homologue français sont déjà là et une rencontre est prévue d’ici là. Le Drian à décider de tendre la main à son collègue, souhaitant « des relations plus constructives ». On tourne la page donc, du moins du côté français où l’intention de collaborer avec le nouvel exécutif est claire. Depuis l’Elysée, la ligne dictée par le Président est la nécessité de renouer les relations avec Rome après une année de crises répétées. Un des premiers effets de cette détente devrait reposer sur un accord pour la répartition des réfugiés qui débarquent en Italie. Macron propose depuis longtemps un « mécanisme de solidarité » afin de soulager le poids des flux vers l’Italie avec la redistribution dans une dizaine de pays européens volontaires. Cette proposition, boycottée par Salvini, pourrait voir le jour puisque Conte a intérêt à calmer un climat d’urgence constante sur les débarquements ».

COULISSES La Stampa, F. Grignetti « La ligne des ports fermés bloquée, l’Italie met ses espoirs dans l’Europe » : « Le nouveau sauvetage, effectué par Ocean Viking, représente le baptême du feu pour le nouveau gouvernement et le nouveau ministre de l’Intérieur, Luciana Lamorgese. Elle se retrouvera sous le feu des polémiques souverainistes dès qu’elle donnera son feu vert au débarquement. M. Salvini l’a promis hier encore : « A Rome nous ferons opposition s’ils tentent de rouvrir les ports ». La vérité est qu’avec son départ du Viminal, la guerre aux ONG et la rhétorique des ports fermés est finie. Et même ses décrets Sécurité devraient mal finir. De très fortes pressions de l’Eglise se font sentir sur Conte et des dirigeants catholiques du gouvernement. Mais même avant toute révision des lois, il semble improbable que Lamorgese (Intérieur), Guerini (Défense), De Micheli (Infrastructures), signent ensemble une interdiction d’entrée d’un navire humanitaire dans les eaux territoriales. Le gouvernement espère que des nouveautés arrivent d’Europe. Les mots du ministre français Le Drian, qui hier a souhaité des « rapports plus constructifs » sont apparus comme un soutien, vu que le nouveau gouvernement italien « apparaît plus déterminé à avoir des relations positives avec la France, plus ouvertes également à mettre en œuvre des politiques migratoires partagées ». C’est l’espoir italien : que sur la gestion de l’immigration un nouveau cours partagé avec les partenaires européens débute ».

COULISSES, La Stampa I. Lombardo « ‘’Miser sur l’Afrique et le Commerce extérieur’’ – Di Maio à la Farnesina ouvre une troisième voie » : « Le nouveau ministre des Affaires étrangères, Di Maio, devra se débarrasser de sa sympathie pour Maduro, de son flirt avec les gilets jaunes, de ses réminiscences pro-russes. Faire oublier ses sorties sur le franc colonial, les légitimations du Hamas que le M5S donna il n’y a pas si longtemps. Et puis il y a la grande question chinoise. Certaines blessures sont déjà en train de se refermer : après la pire crise diplomatique de l’après-guerre avec Paris, son homologue français Jean-Yves Le Drian lui a envoyé une lettre et ils se verront bientôt. Pour compenser sa fragile préparation, il ne craint pas de se mettre dans les mains de collaborateurs comme America ou Rubei (ex porte-parole à la Défense), mais aussi ceux qui l’accueillent à la Farnesina : Di Stefano ou Belloni. »

RETROSCENA (coulisses) Il Messaggero M. Conti et V. Errante « Le dossier italien à Bruxelles : des ports ouverts mais la relocalisation avant le débarquement » : « Il s’agit d’un objectif ambitieux : un accord prévoyant la redistribution des migrants avant le débarquement dans tous les pays de premier abord. En échange, les ports resteront ouverts. Le dossier de Conte est l’énième tentative de modifier le Traité de Dublin. L’intention est d’y inclure non seulement les réfugiés politiques mais aussi les migrants économiques, de manière à partager avec les pays membres également la question épineuse des rapatriements. Outre l’Espagne et la Grèce, d’autres pays pourraient adhérer : la France et l’Allemagne, voire la Pologne et la Suède. Les espoirs de réussite ne sont pas très élevés, malgré le soutien de la France qui semble vouloir soutenir l’initiative italienne. Ces derniers jours plusieurs représentants du gouvernement français ont tendu la main à l’Italie. Mais il faudra aller dans le concret pour en vérifier la solidité ou voir s’il ne s’agit pas du « désir » habituel de la France de constituer, une fois avec l’Espagne, une autre fois avec l’Italie, le front pour contenir Berlin ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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