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”Les garanties de Meloni au G20 et le défi d’un gouvernement solide.”

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Italie. Revue de presse.

Le G20 de Bali, et notamment la rencontre entre la Présidente du Conseil G. Meloni et le Président chinois Xi Jinping, fait les gros titres de la presse italienne. Certains quotidiens soulignent aussi en Une le fait que l’éventuelle rencontre bilatérale avec le Président E. Macron ne s’est finalement pas tenue, bien qu’elle ait été « espérée dans le contexte de la tension italo-française sur l’affaire des migrants de l’Ocean Viking » : « Meloni rencontre Xi, le dialogue avec la Chine est rouvert » (Corriere della Sera), « Le froid entre Meloni et Macron au G20 mais des affaires en or avec Xi » (La Repubblica), « Meloni, le tournant chinois mais le coup de froid avec Macron demeure » (la Stampa), « Sommet Meloni-Xi : la Chine augmentera l’importation des produits italiens » (Sole 24 Ore), « Meloni rencontre Xi, un accord pour la vente de 200 avions à la Chine » (Il Messaggero). L’affaire des missiles ayant touché le territoire polonais près de la frontière ukrainienne est encore citée en Une : « Missiles en Pologne, la tension baisse » - Pour Biden et l’Otan il ne s’agit que d’un accident. Mais Zelensky insiste : c’est de la faute de Poutine (Corriere della Sera), « La peur court le long de la frontière ukraïno-polonaise » (La Repubblica), « Le missile « russe » est ukrainien, la guerre mondiale est reportée » (Fatto Quotidiano).

Les JT couvrent essentiellement le G20 de Bali, et notamment les bilatérales de G. Meloni avec J. Biden et Xi Jinping, les déclarations du Secrétaire Général de l’Otan selon lequel le missile tombé en Pologne ne représente pas une attaque délibérée de la part de la Russie, et les résultats des élections américaines de mi-mandat.

Sur Twitter, le hashtag #Crimea en référence à deux fortes explosions survenues en Crimée, domine.

COULISSES, Corriere della Sera, de M. Galluzzo, « La Présidente du Conseil rencontre XI, elle demande davantage d’exportations italiennes vers la Chine, et lui l’invite à Pékin » : « Cela faisait trois ans que l’Italie et la Chine ne se parlaient pas à un tel niveau. L’entretien entre Giorgia Meloni et XI Jinping a duré plus d’une heure et marque une relance du dialogue entre Rome et Pékin. Le mémorandum sur la Route de la Soie, signée par le gouvernement Conte mais jamais réellement appliqué, n’a pas été mentionné. Les deux leaders vont en revanche jusqu’à évoquer Taiwan, bien qu’indirectement. Ils parlent d’affaires et du contrat confié au consortium européen ATR et à l’Italie pour 250 engins sur 10 ans, récemment débloqué par la Chine. Ils discutent ouvertement de la crise en Ukraine et le président chinois tient des propos nets mais d’une certaine façon assez inattendus : si le conflit nucléaire doit absolument être évité, XI Jinping ajoute une nuance de poids ‘’notre capacité à influencer Poutine est très limitée’’. Pour ce qui est du rapport entre les deux leaders, XI reconnait un rôle important à Giorgia Meloni : ‘’je suis content de pourvoir travailler avec une femme qui dirige un gouvernement politique’’. Malgré tout, ils ne cachent par les problèmes réciproques : Meloni évoque la question des droits humains et celle de la difficile entrée des entreprises italiennes sur le marché interne chinois. Toutefois, les deux sont d’accord pour travailler ‘’sur ce qui ne les divise pas’’, y compris les relations culturelles. XI explique qu’un des plus beaux voyages de sa vie fut en Italie en 2019 et dit ‘’espérer qu’elle puisse venir visiter la Chine et en dire de même’’. Invitation acceptée. Giorgia Meloni avait d’abord vu, hier, Joe Biden, et ce n’est pas anodin si elle lui demande des éléments rassurants sur la stabilité géopolitique en Asie, mentionnant explicitement le risque de nouveaux conflits. Elle fait ici une référence implicite à Taiwan et Xi Jinping se veut rassurant : ‘’nous sommes fidèles à notre concept de One China policy mais nous voulons éviter toute situation conflictuelle et nous n’en provoquerons pas’’. Giorgia Meloni demande une plus grande ouverture pour les investissements italiens, XI répond de façon pragmatique : ‘’nous étions prêts à signer un accord avec l’UE mais Bruxelles a tout cgelé’’. Le message auquel le président chinois tient peut-être le plus est que ‘’dans la situation actuelle il est très important de promouvoir la stabilité et le développement à long terme des relations Chine-UE. Nous espérons que l’Italie puisse jouer un rôle important afin que l’UE poursuive et favorise une politique chinoise indépendante et positive’’. »

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Giorgia Meloni et Xi Jinping

ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco « Rencontre Meloni-Xi, relance du commerce et entente sur 250 avions qui seront fournis à la Chine. Le froid avec Macron demeure » : « C’est le dernier acte du G20 de Giorgia Meloni. Elle doit faire comprendre au Président chinois que la saison de la Route de la Soie est révolue à jamais, c’est là une condition non négociable avec Washington, sans toutefois provoquer une rupture avec le commerce chinois, qui est important. Meloni doit aussi s’aligner sur la position indiquée par Biden : faire un maximum de pression sur la Chine pour négocier avec Poutine, faire le plus grand effort diplomatique afin d’éviter une escalade sur Taïwan, une concurrence sur les marchés sans aller vers une guerre commerciale sauvage. Meloni adopte les positions américaines, car elle doit se montrer fiable à l’égard de la Maison Blanche, au vu du scepticisme européen qui a suivi le coup de froid avec Emmanuel Macron. Hier, aucun éclaircissement n’a eu lieu à ce propos. Et cela par volonté de l’Elysée, semble-t-il. Le début des discussions avec Xi est de bon augure. Quelques heures avant les entretiens bilatéraux, Pékin a donné son feu vert à l'achat d'au moins 250 avions Atr, propriété de l'Italie et de la France (Leonardo et Airbus), d'ici 2035. Les négociations ont duré 36 mois. Meloni remercie les Chinois, et Xi considère l'accord comme un exemple de "collaboration" possible. Un autre, ajoute-t-il, est celui des Jeux olympiques d'hiver de Milan-Cortina en 2026. Cet entretien rouvre un dialogue qui avait cessé trois ans plus tôt : d’abord à cause de la chute du gouvernement Conte, puis le Covid, et enfin l’ère de Mario Draghi, qui n’avait jamais renoué avec la Chine. Le premier dossier évoqué est celui de l'Ukraine. Meloni appelle à une médiation diplomatique maximale de Pékin pour contenir Poutine et éviter une escalade sur le nucléaire. Le dossier taïwanais est différent. Aucun des deux ne le mentionne explicitement. Mais c'est à l'île contestée que Meloni semble faire référence lorsqu'elle espère qu'aucun autre front militaire ne sera ouvert et que tous les acteurs feront "baisser la tension". Le Président Chinois fait d’abord l’éloge de Sergio Mattarella et propose à Meloni de se concentrer sur les points en commun. Pour ce faire, il l’invite à Pékin. Le but est de demander à Rome de jouer un rôle de médiateur en Europe pour favoriser une politique indépendante à l’égard de la Chine. Mais cela est assez difficile, vu l’état des relations avec Bruxelles. Et avec Macron. Hier, les occasions de rencontre entre les deux n’ont pas manqué, sans toutefois permettre un face à face. »

COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Les garanties de Meloni au G20 et le défi d’un gouvernement solide » : « La clôture du G20 a marqué les débuts sur la scène internationale de Giorgia Meloni, avec deux grandes rencontres bilatérales : avec Biden et Xi. C’est donc un bilan positif pour la dirigeante de Fratelli d’Italia, qui a parlé d’une Italie « protagoniste ». En effet, ceux qui ont parié sur l’isolement de notre pays n’ont pas pris en considération le vrai dossier qui a dominé le sommet mondial : la guerre de Poutine contre l’Ukraine. C’est le contexte qui fait en sorte que nous restions unis, malgré les frictions. Bref, les divisions demeurent, notamment avec Macron, mais le front de l’UE et des Etats-Unis reste debout et tient ensemble le puzzle européen. Et c’est bien cela qui fait dire à Meloni que le G20 a été un succès, avec une déclaration finale qui soude l’Occident avec d’autres pays contre l’agression russe. Face à Biden, Meloni a assuré que la ligne atlantiste de l’Italie n’a pas changé, malgré le fait qu’au sein de son gouvernement il y ait l’allié Salvini et « l’ami de Poutine », S. Berlusconi. Le grand défi de Meloni est de réussir à déjouer les préjugés et la méfiance à l’égard d’une Italie qui serait constamment fragile, avec des gouvernements dont la vie moyenne est d’environ deux ans. »

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Joe Biden et Giorgia Meloni

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Guido Crosetto, ministre de la Défense et co-fondateur de Fratelli d’Italia, « C’est une phase complexe, la guerre sera longue, c’est dans les moments les plus tendus qu’il faut avoir les nerfs solides » : « Les personnes du secteur de la Défense gardent mieux leur sang-froid et restent rationnelles, personne n’a besoin que le conflit dégénère. Lorsque l’on vit des moments aussi dangereux, le plus importants et de garder son calme et ne pas céder à des réactions immédiates. Nous n’avons pas voulu commenter à chaud [l’explosion de missiles sur le territoire polonais] car nous voulions d’abord savoir ce qu’il s’était passé, conscients que chaque propos peut alimenter la confrontation alors que la situation est déjà grave. Mes collègues de l’OTAN et les Etats-Unis ont fait preuve de prudence. Aujourd’hui, l’hypothèse qui se confirme est celle d’un missile ukrainien tombé sur le territoire polonais. Cet incident n’est pas destiné à aggraver une situation déjà critique. La guerre sera encore longue. La stratégie russe a changé et elle est encore plus violente. Ils visent les infrastructures pour pousser des millions de personnes à migrer vers l’Europe pour ne pas mourir de froid cet hiver. [Question : Face à de tels chiffres, n’est-il pas absurde d’ouvrir un contentieux avec l’Europe pour quelques centaines de migrants ?] Face à de tels chiffres, quelques centaines de migrants semblent bien peu mais si nous n’affrontons pas le problème, nous nous retrouvons dans 15 ans avec 70 000 arrivées par jour en provenance d’Afrique, des millions de personnes par an. [Question : C’est pour cela que vous avez déclaré la guerre aux ONG ?] Dans vingt ans, l’Afrique comptera deux milliards et demi d’habitants et, si les choses ne changent pas, plus de la moitié ne mangera pas à sa faim e devra migrer. Poser le problème à partir des ONG, qui sont la microscopique pointe d’un iceberg gigantesque, est un moyen de contraindre toute l’UE à l’affronter. [Question : Admettez-vous une instrumentalisation des ONG ?] On ne peut pas parler d’instrumentalisation des ONG, mais c’est la clef pour engager un débat à l’échelle européenne, autrement cela reste un problème de l’Italie que les autres minimisent. Giorgia Meloni essaye d’amener le débat à un niveau supérieur. [Question Pour l’instant elle a rendu Paris furieuse] La France a voulu entrer dans un bras de fer sur l’Ocean viking et, on est bien loin de l’accueil, les migrants ont déjà été rapatriés. [Question : Pour Meloni, le G20 a été ‘’un succès’’. Même si elle n’a pas eu de rencontre bilatérale avec Macron ?] Je n’y étais pas donc je ne sais pas pourquoi la rencontre n’a pas eu lieu. Le climat entre eux s’améliorera inévitablement. Notre objectif était d’imposer la question des migrants. [Question : L’Italie est-elle isolée au sein de l’UE ?] A la réunion des ministres européens de la Défense, j’ai eu des face-à-face avec tout le monde : allemands, espagnols, français, grecs, chypriotes. [Question : Lorsque Mattarella dit ‘’seuls, nous sommes tous petits’’, c’est un avertissement pour les souverainistes ?] Il ne s’est pas adressé seulement à l’Italie, mais à tous les souverainistes, y compris à ceux qui ferment les frontières à Vintimille.  »

ARTICLE, La Repubblica, A. Ziniti « Migrants, Piantedosi cherche des soutiens et propose des primes à ceux qui accepteront les rapatriements » : « Pour ses débuts sur la scène internationale, à Wiesbaden, Matteo Piantedosi partira à la recherche d’alliés avec le sourire conciliant de celui qui tend la main pour sortir de l’impasse. Mais aussi avec un dossier plein de chiffres pour montrer à l'Europe que l'Italie a peut-être moins de réfugiés et de demandes de protection que d'autres pays, mais que son système de gestion des flux migratoires n'en souffre pas moins. +60% de d’arrivées en 2022, +56% de demande d’asiles, la présence de 105 000 personnes dans les systèmes d’accueil, avec 60% de migrants qu’il faut rapatrier. Et, surtout, pour montrer que "l'accueil a une limite", comme il l'a souligné hier au Parlement italien lors de son briefing avant de s'envoler vers l'Allemagne pour participer à la réunion des ministres de l'intérieur du G7. Après celle manquée par Meloni et Macron à Bali, la rencontre entre Piantedosi et son homologue Darmanin devra elle-aussi attendre. La France sera représentée au G7 par un secrétaire d’Etat. C’est toutefois de la bilatérale avec la Commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, que Piantedosi compte de sortir de l’impasse avec un soutien solide pour faire monter les enchères de l'Italie sur le banc européen : non seulement un nouveau code pour les ONG avec la participation des États du pavillon (‘’il faut que ce soient les Etats qui demandent la mise en sécurité des migrants sauvés et pas les commandants des navires’’), mais aussi des quotas plus importants pour la redistribution des migrants, plus d'argent pour les rapatriements et pour la gestion de l'accueil, et la relan

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17/11/2022 | Lien permanent

”En quelques jours, Meloni devra tisser son réseau européen.”

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Italie. Revue de presse.

Les JT couvrent essentiellement la tragédie touchant l’île d’Ischia, à la suite de pluies torrentielles, avec la recherche des personnes portées disparues et le décret d’état d’urgence adopté en Conseil des ministres.

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de C. De Leo, « Deux millions d’euros d’aide de l’Etat [pour l’île d’Ischia] ; le plan pour le climat sera lancé d’ici la fin de l’année » : « A Ischia, l’Etat d’urgence a été déclaré pour un an, sur proposition de la Présidente du Conseil Giorgia Meloni et du Ministre pour le Sud, Nello Musumeci. L’exécutif a également débloqué 2 millions d’euros pour mener les premières interventions urgentes, de secours et d’assistance à la population ainsi que pour le rétablissement des services publics et des infrastructures. Simonetta Calcaterra a été nommée commissaire pour la protection civile à Ischia le temps de gérer l’urgence. Giorgia Meloni a souligné l’immédiateté de la réponse du gouvernement, en remerciant l’engagement des secours. La Présidente du Conseil devrait se rendre sur l’île dès que possible. Les impôts et obligations fiscales des résidents et des commerçants de l’île seront reportés au-delà de décembre 2022. Les 2 millions d’euros d’aide ne devraient être qu’une première étape. Une étude approfondie de l’impact des intempéries va être menée et de nouvelles allocations seront décidées sur cette base, explique le communiqué diffusé à l’issue du Conseil des ministres d’hier, auquel ont notamment participé Matteo Piantedosi et Antonio Tajani. Enfin, le ‘’plan national d’adaptation au changement climatique’’ devra être approuvé d’ici la fin de l’année. Nello Musumeci annonce également la création d’un ‘’groupe de travail interministériel pour limiter le risque de glissement de terrain et d’inondation causé par l’instabilité hydrogéologique’’. D’après le ministre, le groupe devra ‘’insuffler une nouvelle tendance après 70 ans de mauvaise planification’’. »

ARTICLE, Corriere della Sera, C. Zapperi  « Sur la validation des permis de construire illégaux, Conte est pointé du doigt. Mais selon lui, il n’a pas signé d’amnistie » : « Matteo Renzi s’en prend à Giuseppe Conte : "Face à la catastrophe d'Ischia, les déclarations de Giuseppe Conte sur la Rai3 sont décousues. Il dit qu’il n’a pas autorisé les constructions illégales à Ischia, alors qu’il a fermé l'unité missionnée sur l’instabilité géo-hydrologique et il n'a pas honte ? Pourtant, il y a quatre ans, nous le lui avons dit".  Conte se défend : "Ce n'était pas du tout une amnistie. Je venais de prendre mes fonctions et c’était l’impasse, à Ischia les demandes d'amnistie avant 2018 concernaient environ 27 000 logements, la moitié des logements de l'île, en raison de trois lois qui se sont succédé dans le temps, plus des demandes pour les logements touchés par le tremblement de terre". Voilà quel était le contexte, selon le Premier ministre de l'époque. "Nous avons donc introduit l'article 25. Il ne s'agit pas d'une amnistie, mais d'une accélération de la procédure d'examen des dossiers. Il n'était absolument pas permis d'accorder de dérogation face aux contraintes légales, y compris celle de l'instabilité hydrogéologique. Juste une procédure de simplification", a expliqué M. Conte. Le président de la région Campanie, Vincenzo De Luca, n'a pas mâché ses mots : "Les gens doivent comprendre que dans certaines zones il n'est pas possible de vivre en sécurité. Les bâtiments situés dans des zones hydro-géologiquement fragiles doivent être démolis". En outre, à Ischia, après le séisme de 2017, " un commissaire du gouvernement a été nommé et une réglementation totalement incohérente a été appliquée ", accuse le gouverneur, " complètement différente de celle appliquée dans les zones sismiques du Centre-Nord ". Carlo Calenda et Alessia Morani, députée du PD, accusent également. . Enfin, Legambiente fournit quelques données : "À Ischia, il y a environ 600 habitations non autorisées qui font l'objet d'un ordre définitif de démolition et le nombre de demandes de dérogation présentées en vertu des trois lois nationales s’élève à 27 000". L'association rappelle notamment qu'après le décret de 2018, "le nombre de bâtiments endommagés qui ont demandé une dérogation est désormais d'environ 1 000". »

ARTICLE, La Repubblica, de V. Conte, « Sur le projet de Loi de Finances, la Ligue et Forza Italia préparent plusieurs attaques ; les mesures ne pourront pas dépasser les 500 millions d’euros concédés aux deux Chambres » : « Le premier budget du gouvernement Meloni arrivera au Parlement aujourd’hui ou demain, en commençant par la Chambre des Députés. Son parcours parlementaire sera réduit : seulement un mois pour approuver la Loi de Finances et le Sénat, de fait, ne fera que ratifier ce qui aura été fait à la Chambre. Si la Ligue entend bien arracher quelques victoires supplémentaires, c’est surtout Forza Italia qui inquiète. Silvio Berlusconi demande notamment une hausse plus importante des retraites les plus basses au risque de dépasser le délai maximum pour l’adoption du budget, au 31 décembre. Fratelli d’Italia est en alerte et veut limiter les amendements à un par député et pas plus de 400 au total. Les fonds concédés atteignent les 500 millions d’euros à se diviser entre les deux Chambres, au lieu du milliard attendu. Cette limite doit agir comme une digue contre l’obstructionnisme des alliés. L’entretien entre Giorgia Meloni et le leader d’Azione Carlo Calenda est prévu pour demain, et suscite les soupçons de Forza Italia. C’est un appui qui pourrait être bien utile pour Giorgia Meloni en cas de frictions au sein de la majorité. Silvio Berlusconi, qui n’aurait toujours digéré la méthode de la Présidente du Conseil lors de la préparation du projet de Loi de Finances, entend bien marquer son territoire en misant sur un classique de son répertoire : les retraites. Les pensions inférieures à 525€ passeront à 570€ par mois cette année et à 580€ l’année prochaine. Cela concernerait 2 millions de retraités et représente un coût de 200 000 millions d’euros. Berlusconi souhaite qu’elles passent immédiatement à 600€ et augmente de 100€ mensuels chaque année pour arriver aux fameux 1000€ à la fin de la législature. Le coût est énorme mais il tentera quand même, ainsi que sur la défiscalisation de l’embauche des moins de 36 ans et le maintien du Superbonus. La Ligue de Matteo Salvini ne sera pas en reste et revendique déjà la formule de cotisation pour les retraites dite ‘’Quota 103’’ [selon laquelle il faut que la somme de l’âge et des annuités atteignent 103 ans]. Il demandera aussi l’extension de la flat tax pour les travailleurs indépendants, le Pont sur le Détroit de Messine, l’exemption de la taxe d’habitation pour les propriétaires dont le logement est occupé, la suppression des sanctions pour les commerçants qui refusent le paiement en carte bleue pour moins de 60€. Il défendra aussi la proposition du ministre de l’Instruction Valditara sur le revenu de citoyenneté : pas d’aide pour les jeunes en décrochage scolaire. »

ENTRETIEN, Libero, d’Adolfo Urso (Fdi), ministre des Entreprises et du Made in Italy « Nous voulons un Etat ayant une stratégie sur les entreprises » : « ‘’Nous n’avons pas une approche idéologique sur les nationalisations mais une attitude concrète, basée sur l’intérêt national. Sur certains dossiers nous accélérerons les privatisations, sur d’autres nous réaffirmerons le rôle de l’Etat. Nous sommes bien conscients qu’il faut favoriser la croissance des champions européens, mais nous devons aussi regarder le leadership italien. Pour cette raison, il faut un Etat ayant une stratégie pour les entreprises. Dans le secteur des batteries, comme dans tous les secteurs stratégiques, nous devons doter l'Italie d'une stratégie à long terme qui nous rende plus indépendants de l'étranger et donc moins vulnérables. Je pense aux plus de 4 milliards alloués aux semi-conducteurs dans la période 2022-2030, ou aux plus de 350 millions que nous allons allouer immédiatement aux investissements dans les "énergies renouvelables et les batteries" dans le PNRR. L'Italie peut devenir le hub du gaz européen grâce au réseau de gazoducs et aux nouveaux regazéificateurs, mais aussi en augmentant la production nationale. De cette manière, nous pourrions également contribuer à l'autonomie stratégique européenne dans le domaine de l'énergie. Mais nous avons besoin d'une politique commune envers la Méditerranée et l'Afrique, sous le signe du partenariat : aujourd'hui plus que jamais, nous avons besoin de cette vision qui a permis à Enrico Mattei de jeter les bases énergétiques du miracle économique italien. Sur la compagnie aérienne ITA, il faut un partenaire industriel important avec un projet de développement des hubs italiens. ITA ne sera jamais une compagnie d’Etat. Mais nous souhaitons qu’elle puisse être au service des Italiens. Quant à l’Ilva, il faut invertir au plus vite le déclin productif : elle ne produit que 3 tonnes face aux 6 concordées, avec l’objectif de revenir au niveau des 8 tonnes. Les ressources allouées doivent être utilisées pour ce but. Nous sommes en train d’évaluer la nécessité d’autres interventions législatives pour faciliter la reconversion et les investissements. L’Ilva doit compléter son électrification d’ici 2032. C’est un programme ambitieux et complexe qui concerne l’une des usines de l’acier les plus importantes en Europe. Toutefois, c’est un programme nécessaire et la seule manière pour le respecter est de renforcer la gouvernance publique de cette usine.’’ »

ENTRETIEN, Libero, d’Antonio Tajani (FI), ministre des Affaires Etrangères « Cette Europe n’a pas de dirigeants ayant une vision communautaire » : « Il est juste que l’UE intervienne lorsqu’un pays membre va contre les règles de l’alliance ou ne respecte pas les principes de l’Etat de droit. Il faut toutefois être juste, il ne doit pas y avoir de pays de série A et de série B. Forza Italia a voté avec le PPE pour confirmer la résolution qui conditionne le versement de fonds de cohésion à Budapest au respect des droits civils. Je connais bien Orban et je pense que depuis qu’il est sorti du PPE, il n’est plus le même. Il faut toutefois faire attention car en punissant un pays on finit par punir un peuple. L’Europe doit aller de l’avant de manière unie, en défendant ses valeurs, mais elle ne peut pas perdre la Hongrie le long du chemin. Je pense à la Slovaquie et à Malte : à l’occasion du meurtre de deux journalistes, l’Europe n’a pas du tout été dure. L’Italie doit jouer un rôle majeur et promouvoir le processus d’intégration démocratique européenne entre tous les Etats. Le problème de l’UE consiste dans le manque de leadership en Europe. Il y a beaucoup de dirigeants nationaux mais personne n’a remplacé les leaders tels que Khol, Aznar, Berlusconi, Mitterrand ou Merkel. Il y a beaucoup d’intérêt autour de l’Italie et de son nouveau gouvernement de droite. Meloni a une vision de l’Europe personnelle et qu’elle veut affirmer. Forza Italia a une longue tradition européenne. Les marchés ont récompensé notre loi de finances, tout comme l’UE. C’est le moment, pour l’Union, de mettre la politique comme priorité, il faut arrêter de s’occuper exclusivement de chiffres, d’agriculture ou de finance. La guerre en Ukraine déterminera des changements historiques : soit l’UE change et devient un acteur majeur, soit elle est destinée à la marginalisation. Il est temps de penser aux grands sujets, passant de la rigueur à la solidarité et à une union réelle, comme cela fut pour le Plan de relance. L’UE doit être prête au changement, il faut arrêter les égoïsmes. Par commencer, sur le plafonnement du prix du gaz, il faut arriver à une solution qui soit meilleure à celle proposée la semaine dernière et qui est inacceptable pour nous. Sur l’affaire Ocean Viking, il y a eu une exploitation de la part des journaux. Les propos du Président Macron de ce week-end, d’amitié et de grande solidarité pour le drame d’Ischia, confirment que les relations entre l’Italie et la France ne sont pas en crise et qu’elles ne se sont pas interrompues. L’Italie n’a jamais critiqué Paris sur l’immigration, elle a simplement soulevé à l’attention de l’Europe la question des flux migratoires, qui ne peut pas être seulement italienne, d’autant plus qu’il n’y a pas uniquement des arrivées venant de l’Afrique. La réunion de vendredi dernier à Bruxelles entre les ministres de l’Intérieur a été un succès car nos demandes ont été écoutées. Il faut faire des accords avec les pays de départ. Il faut avant tout œuvrer à la stabilité de la Libye, qui a été conduite au chaos avec trop de légèreté, et on sait bien par qui. Je vois encore une Europe divisée sur le dossier libyen et sur une politique migratoire commune. Il y a trop de présences particulières et trop d’absences générales. II y a beaucoup de tactique mais aucune stratégie. Il faut commencer à investir non seulement à Tripoli mais aussi dans l’Afrique subsaharienne. Concernant le Monténégro, l’Albanie et la Serbie, il faut accélérer le processus d’intégration afin d’éviter qu’elles ne finissent sous l’influence de pays extra-UE. Il faut un effort européen et l’Italie peut jouer un rôle de pays guide. »

ARTICLE, La Stampa, F. Olivo « Meloni, mission Europe » - L’Italie tente de profiter des tensions entre la France et l’Allemagne : « En quelques jours, qui culmineront avec le Conseil européen, Meloni devra tisser son réseau européen. Selon la perception du Palais Chigi, le G20 a été un succès mais la partie la plus complexe se jouera à Bruxelles. Les relations avec les leaders et les institutions européennes sont au cœur des pensées du nouveau gouvernement, surtout après le grave incident diplomatique, pas encore résorbé, avec la France à la suite du débarquement du navire Ocean Viking. L’autre partenaire stratégique, pour l’exécutif dirigé par Fdi, est l’Allemagne. Les sherpas de Rome et de Berlin sont en train d’évaluer la possibilité d’organiser une rencontre avant le Conseil européen des 15 et 16 décembre. Ces derniers mois, les relations entre la France et l’Allemagne ont été rares et difficiles, marquées surtout par les rencontres manquées. Mais avec la récente visite de la Première Ministre Elisabeth Borne à Berlin, le mot d’ordre est désormais « le dialogue est reparti ». Du moins sur le futur avion de chasse aérien franco-allemand-espagnol Fcas. Entre Paris et Berlin demeure toutefois un aspect par encore digéré concernant les retombées énergétiques des sanctions russes, qui ne frapperaient pas les pays membres de l’Union de manière uniforme. Si Rome et Berlin sont en train de chercher des solutions pour remplacer respectivement 40 et 55% des approvisionnements, Paris a réussi jusque-là à conserver l’énergie d’origine nucléaire. » 

COMMENTAIRE, La Repubblica, G. Di Feo « Si les munitions devaient se terminer » : « Ce sera un hiver de glace et de sang. Les frappes contre les villes réduisent en morceaux les réseaux électriques et éteignent les chauffages. La préoccupation majeure concerne toutefois les ravitaillements d’armes occidentales pour la résistance : il n’y a plus la capacité d’assurer la quantité et la qualité des équipements militaires livrés ces neuf derniers mois. La férocité du conflit a englouti les réserves de munitions de l’Otan. Les pays de l’Alliance sont en train d’atteindre le niveau critique des réserves, celui considéré comme indispensable pour les nécessités nationales. La production de nouveaux armements est, elle, trop lente par rapport au rythme de la bataille. C’est la raison pour laquelle l’Otan a remplacé les armes les plus technologiques par d’autres plus anciennes qui datent de la Guerre Froide. Cela pourrait convaincre le Kremlin que le soutien à l’Ukraine serait en train de s’effriter et le pousser à frapper avec encore plus de violence. Cette situation rend la position de l’Italie fondamentale. L’Otan, dans les pages du NYT, a fait savoir que l’Italie est l’un des peu pays membres ayant des ressources disponibles pour soutenir rapidement Kiev. Elle dispose d’armes antiaériennes, de canons, de tanks

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28/11/2022 | Lien permanent

”La nomination de la présidente de la commission antimafia soupçonnée d'avoir eu des liens avec un terroriste d'extrême

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Italie. Revue de presse.

Les aides pour la région Emilie-Romagne adoptées lors du conseil des ministres d'hier font la Une de tous les quotidiens : « Aides à hauteur de 2 milliards pour l'Emilie-Romagne » (Corriere della Sera, Stampa, Il Messaggero). La nomination de la présidente de la commission antimafia soupçonnée d'avoir eu des liens avec un terroriste d'extrême droite est aussi en unes : « Colosimo nommée à la tête de la commission antimafia, une page noire » (La Stampa) ainsi que « Les recommandations de Bruxelles sur le PNRR et « l'ultimatum de Fitto [aux ministres] sur les modifications [à y apporter] » (Sole 24 Ore).

Les JT couvrent essentiellement les aides pour la région Emilie-Romagne à hauteur de 2 milliards d'euros, adoptées hier en conseil des ministres, la situation des secours et de la mise en sécurité des zones sinistrées, et enfin le mystère autour des attaques dans la région russe de Belgorod.

ARTICLE, Il Giornale, M. Scafi « Le gouvernement débloque immédiatement 2 milliards d'euros et Macron envoie de l’aide » : « La présidente du Conseil Giorgia Meloni affiche sa satisfaction ''cela n'a pas été facile, il faut reconnaître l'implication de tout le gouvernement, qui s'est consacré entièrement à l'urgence de l'Emilie-Romagne''. La France aussi intervient, le Président Emmanuel Macron a annoncé l'envoi de ''quarante militaires et des moyens de secours sont en train d'arriver en Italie''. Ursula von der Leyen visitera quant à elle les zones sinistrées. » 

PREMIER PLAN, La Stampa, F. Olivo, « Le décret pour sauver l’Emilie-Romagne » : « Le conseil des ministres adopte un premier plan d’aide de 2 milliards d’euros suite aux inondations. La présidente du Conseil Giorgia Meloni et le président de la région Emilie-Romagne (Parti démocrate) font preuve d’unité.  Ils ont tous deux beaucoup misé sur la réunion d'hier, avec la Présidente qui a convoqué tous les ministres et le président de Région qui a réuni une délégation de 18 représentants de syndicats, des associations professionnelles et des banques. Le Conseil des ministres de demain devrait approuver des mesures d’aides en faveur de la région des Marches, qui a également subi d'importants dégâts. Le gouvernement a décrété un jour de deuil national aujourd'hui. Le président de la République, Sergio Mattarella, parle d'une "souffrance qui exige un grand élan de solidarité de la part de toute l'Italie ". Pour aider la région à se relever le gouvernement a donc alloué un budget dont il n’était pas certain, les jours précédents, de pouvoir disposer. Le mérite, selon Meloni, en revient aux ministres qui ont trouvé les fonds. Pour elle, il s'agit de la première véritable épreuve face à une grave situation d'urgence depuis son entrée en fonction au Palais Chigi. La réaction n'a pas été immédiate, plus d'une semaine est passée depuis la catastrophe, mais la somme atteinte, deux milliards d'euros, a satisfait l'importante délégation arrivée d'Emilie-Romagne avec Bonaccini. Les représentants des secteurs les plus touchées apprécient l'effort, mais craignent qu'il ne soit pas suffisant : "L'indemnisation prévue pour les entreprises agricoles, d'un montant de 175 millions d'euros, ne doit être qu'un premier pas - déclare Cristiano Fini, président de la Confédération Italienne des Agriculteurs. Le secteur des biens primaires est complètement à genoux, et les pertes vont encore augmenter lorsque les champs et les étables seront récupérés ; la facture sera salée pour nos agriculteurs ". Après l'autocongratulation de son gouvernement, la Présidente du Conseil a annoncé les mesures : " Suspension des délais de paiement des impôts et des cotisations jusqu'au 31 août ainsi que des prêts bancaires, suspension des paiements des factures d’énergie Arera, un fonds de 20 millions d'euros pour assurer la continuité éducative, flexibilité sur les dates des examens de fin d'études secondaires et mise en place de l'enseignement et des examens à distance pour les universités. ‘’ Une partie importante des fonds trouvés provient de la Farnesina. Il s'agit de contributions à fonds perdus pour les entreprises exportatrices endommagées par les inondations, grâce au fonds Simest, pour 300 millions d'euros. Le ministère des Affaires étrangères a prévu un quota de 400 millions pour offrir des prêts à des taux avantageux pour ces entreprises. Des équipes de premiers secours étrangères sont arrivées en Emilie-Romagne : "La protection civile est mobilisée au niveau européen", a déclaré Antonio Tajani, "l'Italie reçoit une grande solidarité". Des équipes slovaques et slovènes sont déjà à l'œuvre près de Ravenne, des équipes françaises seront également en action ce soir. Nous remercions les gouvernements de ces trois pays". » 

ARTICLE, Sole 24 Ore, de L. Palmerini, « Inondations, l’impulsion de la Présidence de la République en faveur de la collaboration » : « Dans les premières heures qui ont suivi les inondations en Emilie-Romagne, la tentation de la bataille politique a semblé prévaloir sur la collaboration. Certains ont pointé du doigt la région Emilie-Romagne, historiquement à gauche, alors que d’autres ont énuméré les nombreuses décisions jamais prises et les fonds jamais dépensés par ce gouvernement ainsi que les précédents. Mais hier, lors du Conseil des ministres, l’atmosphère était différente. La Présidente du Conseil Giorgia Meloni et le président de la région Emilie-Romagne, Stefano Bonaccini ont bien manifesté la volonté de travailler ensemble. Les résultats de cette collaboration pourront être appréciés plus tard, si elle se confirme. Il est certain que cela ne plaira pas à une partie de la droite qui préparait déjà la ‘’vendetta’’ sur les autorités locales de gauche, de même qu’une partie du PD proche d’Elly Schlein préférerait pouvoir mener une campagne d’opposition sur ce terrain. Le Président de la République Sergio Mattarella se joint à Meloni et Bonaccini pour tenter de dépasser ces dynamiques et a ‘’encouragé ce sentiment de proximité et de solidarité dans le pays’’. Un changement d’attitude peut donc être attendu de la part de ceux qui cultivent habituellement les différends. Du reste, le cliché de l’opposition systématique droite/gauche est lassant, surtout lorsque la population est dans un autre état d’esprit. Le Président de la République y a fait écho hier lorsqu’il a évoqué les milliers de personnes qui ont dû ‘’abandonner leur logement’’, ou les entreprises détruites. Une situation qui demande ‘’un gros effort de solidarité de toute l’Italie’’, et cela vaut aussi pour les forces politiques. A voir donc si l’Emilie-Romagne pourra faire exception alors que dans de nombreux autres domaines les tensions se multiplient, à commencer par l’élection de la députée Fratelli d’Italia Colosimo à la direction de la commission anti-mafia. » 

SONDAGES, La Stampa, A. Ghisleri « Les Italiens redoutent les inondations mais l’urgence demeure la hausse des prix » : « Avec la tragédie qui a touché l’Emilie-Romagne, la perception des urgences et de leurs conséquences a sensiblement changé auprès des Italiens. L’inquiétude liées aux conséquences du dérèglement climatique, jadis inexistant, occupe désormais la deuxième place (26,3%), devancé par l’inflation et la hausse des prix (50%, + 1,4 points en deux mois). Les impôts et les taxes se placent juste après (25,9% ; +1,1 points), suivi par les prestations de santé (25,5% ; + 4,2 points) tandis que l’immigration et sa gestion passent désormais à la 5e place (24,1%) avec une baisse de -1,1 points. Un changement significatif concerne la perception de la guerre en Ukraine, qui s’éternise : elle est une préoccupation seulement pour 15,9%, soit un recul de 5,2 points en deux mois. Une priorité nouvelle fait son entrée dans ce classement : la hausse des loyers qui atteint la 14e place. Toujours sur le climat, 54,2% des sondés estiment qu’il s’agit d’un phénomène inquiétant et qu’un changement de nos styles de vie est nécessaire. Concernant la tragédie en Emilie-Romagne, 32,8% estiment que les inondations sont dues au mauvais entretien du territoire ; 21,8% pensent que cela est dû au changement climatique. Enfin, concernant les intentions de vote : Fratelli d’Italia est à 29,6% (+ 0,8 points par rapport aux élections législatives de septembre dernier), le PD à 20,8% (+1,2 points), le M5S à 16,5% (+0,3 points), la Ligue à 9,2% (-0,4 points), Forza Italia à 6,5% (-0,3 points), Azione à 4,5% (-0,1 points) et Italia Viva à 3,7% (+0,2 points). » 

PORTRAIT, La Repubblica, Giovanna Vitale, « De Codreanu à Ciavardini : les parcours chaotiques et l’ascension de Chiara la ‘’fidélissime’’ » : « ‘’Elle voulait être Giorgia Meloni et elle ne le cache’’. Le parcours de la nouvelle présidente de la Commission parlementaire anti-mafia Chiara Colosimo est, à s’y méprendre, tout à fait similaire à celui de la cheffe du gouvernement. Elles ont toutes les deux débuté dans le même mouvement de jeunesse et partagent les mêmes ambitions militantes et de carrière. Ces deux ‘’clones’’ - même si l’une est blonde et l’autre brune – sont aussi les purs produits d’une droite souverainiste qui défend la tradition, ‘’de feu et de sang’’. ‘’La Fidèlissime’’, née à Rome le 2 juin 1986, jour de la fête de la République, rejoint les rangs d’Azione Studentesca au lycée avant de mettre un terme à ses études à la Luiss pour se lancer dans la politique. Quand G. Meloni est ministre de la jeunesse [sous Berlusconi], elle débute à peine en dirigeant le siège régional du Pdl (Popolo della Libertà, parti de Silvio Berlusconi à l’époque) en tant que conseillère pour le Latium, où Arianna Meloni (sœur de Giorgia) occupait des fonctions de direction. Giorgia lui confiera même un poste lors de l’organisation de l’Atreju en 2013, une manifestation de jeunesse de la droite italienne qui se tient chaque année à Rome. Toujours en première file lors des manifestations fascistes d’Acca Larentia (attentat terroriste d’extrême-gauche en 1978), elle suscite cependant de premières polémiques notamment lors d’une interview qu’elle réalise devant une peinture murale à l'effigie de Corneliu Zelea Codreanu, fondateur de la Garde de fer roumaine et partisan connu du nazi-fascime. Certains lui reprochent aussi ses relations amicales – qu’elle nie, cependant – avec Luigi Ciavardini, représentant du groupe subversif inspiré des Nar (Noyaux armés révolutionnaires) et condamné pour homicide et attentat. G. Meloni vole à son secours, une nouvelle fois, en offrant à C. Colosimo ce poste à la Commission anti-mafia, alors même que sa popularité commençait à s’effriter même au sein de son propre camp. ‘’Les racines profondes ne sont pas atteintes par le gel’’, dirait Tolkien. »

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Chiara Colosimo

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24/05/2023 | Lien permanent

”La passation des pouvoirs hier entre Draghi et Meloni a été marquée par une entrevue très longue. On n’avait jamais vu

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur le passage de relais entre le Président du Conseil sortant M. Draghi et la nouvelle Présidente du Conseil G. Meloni, dimanche, ainsi que la rencontre informelle de celle-ci avec le Président Emmanuel Macron. Les observateurs soulignent dans l’ensemble une volonté de continuité, confirmée par la rencontre informelle d’hier soir avec le Président français, ainsi qu’une convergence avec Paris sur la politique énergétique en UE  : « Meloni-Macron, premières ententes » - D’abord le passage des consignes avec Draghi, puis la rencontre « fructueuse » avec le dirigeant français, voici les débuts de Meloni (Corriere della Sera), « Meloni et la leçon d’Europe » - D’abord un face à face de 90 minutes avec M. Draghi durant lequel ce dernier est revenu sur le contexte dramatique et lui a  conseillé de ne pas s’isoler en Europe. Ensuite, la rencontre dans la soirée avec Macron qui était en visite dans la Capitale « nous poursuivrons le travail engagé, tous les dossiers ont été abordés, une réponse commune sur l’énergie » (La Repubblica), « « Il n’y a que le PIB et l’emploi qui comptent » » - Le passage de relais avec Draghi puis la rencontre avec le chef de l’Elysée (La Stampa), « Meloni, priorité au plafonnement du prix du gaz et la flambée des prix de l’énergie » (Sole 24 Ore), « Meloni-Macron : « Une entente sur le gaz » » - La prise de fonction hier et le premier Conseil des ministres, puis la rencontre avec le Président français pour un front commun dans l’UE (Il Messaggero), « Draghi et Macron lancent les débuts de Meloni » - Le passage de relais puis la visite surprise (Libero), « Naissance de l’entente Meloni-Macron » - L’entente avec le président français sur le gaz, la dette et la guerre (Il Mattino), « Les débuts européens de Meloni » - Le gouvernement prête le serment, et Meloni se met immédiatement en contact avec les dirigeants européens (Avvenire). La conférence pour la paix organisée par la Communauté Sant’Egidio, en présence des présidents de la République français et italien E. Macron et S. Mattarella, est aussi citée en Une « Mattarella et Macron, unis pour la paix » (La Stampa), « L’appel pour la paix, Italie-France : cette guerre défie nos valeurs » (La Repubblica), « Mattarella et Macron : la paix et possible mais il ne faut pas céder » (Sole 24 Ore).

Les JT couvrent essentiellement la rencontre informelle entre la nouvelle Présidente du Conseil Giorgia Meloni le Président Emmanuel Macron pour un « front commun pour le gaz », la passation des pouvoirs au Palais Chigi, le premier Conseil des ministres, et l’invasion russe en Ukraine avec notamment l’entretien téléphonique entre le ministre de la défense russe et son homologue américain.

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Mario Draghi et Giorgia Meloni

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Franco « La continuité » : « La « transition ordonnée » entre Mario Draghi et Giorgia Meloni a bien eu lieu et elle a même été cordiale, détendue, voire complice : soit l’inverse de ce que plusieurs craignaient, en Italie comme à l’étranger. A la fin, le sobriquet « droite draghienne » que l’on avait donné à la nouvelle Présidente du Conseil pour la discréditer a fini par la récompenser. L’impression est même celle que le nouveau gouvernement gardera avec lui cette définition pendant les premiers mois de navigation entre les marchés financiers, les Chancelleries européennes et la possible urgence sociale. Les images, le langage, les sourires d’hier entre M. Draghi et G. Meloni ont adressé au pays un message de pacification très fort, et qui est resté par conséquent indigeste à une partie des oppositions. Il a été possible de constater un désir clair de ne pas briser totalement la continuité avec une expérience dont le nouveau gouvernement tente de garder certaines caractéristiques : car il en reconnait la valeur et la rente qu’il est possible de dépenser sur le plan international. La phrase « Ciao Mario » de la dirigeante de Fratelli d’Italia à Draghi a été interprétée par plusieurs comme un « au revoir » et la confirmation d’une estime réciproque entre deux personnalités qui se trouve sur deux versants opposés mais qui se sont retrouvées. Par ailleurs, le choix de garder comme conseiller l’ancien ministre de la transition énergétique Cingolani (Indépendant) et de mettre au ministère de l’Economie le plus « draghien » des ministres, G. Giorgetti (Ligue), tout comme le positionnement clair en ligne avec l’Otan au sujet de l’invasion russe en Ukraine sont révélateurs d’une entente cultivée « en catimini » par les deux. »

COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Le gouvernement se présente devant les Chambres avec une nouvelle feuille de route » : « Tous les regards sont rivés sur le discours que tiendra demain Meloni devant les Chambres et sur comment sera conjuguée la réalisation des promesses électorales désormais dépassées par les urgences économiques. Du coup, la nouvelle Présidente du Conseil devra expliquer aux Chambre quel sera la nouvelle feuille de route, les nouveaux délais, les retards et les raisons des retards de ces promesses estivales. La passation des pouvoirs hier entre Draghi et Meloni a été marquée par une entrevue très longue. On n’avait jamais vu un « tuilage » aussi « accompagné ». C’est le signe que les indications de l’ancien banquier de la BCE laissées à Meloni ont été très précises mais aussi rigoureuses. Si vraiment Meloni veut agir dans le signe de la continuité, elle devra traduire le respect de la discipline financière en un message politique nouveau. Le respect des règles européennes n’a jamais été la caractéristique de cette droite souverainiste, qui a habitué son électorat à s’attendre une approche polémique voire conflictuelle avec Bruxelles. Il suffit de rappeler que Fratelli d’Italia avait demandé une modification de la Constitution sur les articles concernant le budget et l’UE pour affirmer la primauté des lois italiennes. »

EDITORIAL, Corriere della Sera, S. Cassese « La quantité et la qualité » : « Le gouvernement qui vient d'entrer en fonction fait face à une situation nouvelle, sans précédent dans l'histoire républicaine. Elle devra répondre à un Parlement réduit en nombre, dans lequel, par conséquent, le poids de chaque parlementaire est relativement plus important. C'est un cas où la quantité devient qualité. En effet, le nombre réduit de parlementaires dans chaque Chambre implique que même le passage d’un groupe politique à l’autre de quelques représentants peut entraîner des difficultés pour le gouvernement. Une deuxième conséquence concerne encore plus directement les ministres, car les quatre cinquièmes des membres du gouvernement sont des parlementaires et doivent partager leur temps entre le législatif et l'exécutif, sans pour autant faire manquer la majorité au Parlement. Le lien plus étroit entre le gouvernement et le parlement, qui est ainsi nécessairement établi, entraîne des changements nécessaires dans l'action gouvernementale. L'exécutif ne pourra pas seulement compter sur le ministre pour les relations avec le Parlement. Cela devra renforcer l'action de coordination de la présence du gouvernement dans les assemblées législatives, car tous les ministres devront entretenir une relation avec le Parlement. L'exécutif ne pourra pas poursuivre des pratiques critiquées par une partie de l'opposition, comme le fait de demander trop souvent des votes de confiance pour raccourcir le contrôle parlementaire des actes initiés par le gouvernement. Plus généralement, l'équilibre des relations entre le Parlement et le gouvernement devra pencher du côté du Parlement.

ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco et A. Ginori « Le dégel obligé entre Meloni et Macron » : « Adversaires jusqu’à hier, les deux sont désormais obligés de collaborer à partir de demain. Le premier bilatéral informel en tant que Présidente du Conseil a été celui avec Emmanuel Macron. C’est un signal politique que la dirigeante a cherché avec insistance et que le pragmatisme du dirigeant français a permis de saisir. Car ceux qui gouvernent aujourd’hui Rome et Paris ne s’aiment pas, mais savent qu’ils ont besoin l’un de l’autre. L’officialité de l’entrevue arrive de l’Elysée, et c’est une chose inédite qui s’explique probablement par le fait que Meloni n’a pas encore une équipe au complet. Meloni sait parler français et cela a sans doute aidé. Elle arrive avec une proposition de méthode qui vise à atténuer les contrastes. Et cela se résume, fait-on savoir, par le mot « pragmatisme ». C’est là un concept qu’elle propose à Macron, indiquant la voie pour rapprocher ce qui ne l’était pas jusque-là. Elle se rend compte qu’elle n’a pas d’alternatives par rapport au soutien transalpin pour contenir l’Allemagne. Le Français est disposé à l’écouter. Il sait que la nouvelle Présidente du Conseil ressemble dangereusement à sa rivale historique, Marine Le Pen. Toutefois, il sait aussi que certains dossiers ne peuvent être abordés qu’avec l’implication de Rome. Et c’est là la seule voie pour mettre la pression à Berlin. Des sources de l’Elysée font savoir qu’il y a la sensation d’avoir en face une dirigeante disposée à « se positionner en continuité avec Draghi », tout en ajoutant que la France vigilera et jugera « sur la base des faits » le comportement de l’allié sur les droits. Il faut alors garder le sang-froid et oublier toutes les fois que Meloni a attaqué Macron et faire semblant que l’on a surmonté l’incident de l’entretien de la ministre des Affaires européennes sur les pages de Repubblica. Le Chef de l’Etat S. Mattarella est le « réalisateur » silencieux et efficace qui a permis la rencontre, du moment où c’est au Quirinal de construire les conditions pour défendre le lien avec les deux pays fondateurs et qu’il est la seule garantie pour ne pas isoler l’Italie en Europe. Le rôle joué par Draghi n’a pas été anodin : il a demandé au Président français d’évaluer l’action de Meloni « sur la base des faits ». Meloni et Macron ont abordé plusieurs thématiques, à commencer par l’énergie, et la bataille en commun pour modifier les règles du Pacte de Stabilité. Ils ne peuvent pas non plus se diviser sur l’opposition à Moscou et sur la défense commune. »

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Emmanuel Macron et Giorgia Meloni

ARTICLE, La Stampa, I. Lombardo « Italie-France, un test de dégel » : « La première rencontre internationale de G. Meloni se fait dans le plus grand des secrets. Le lieu, l’heure et même le jour sont tenus cachés jusqu’à la dernière minute. Les premières informations venant de Fratelli d’Italia parlaient d’une fenêtre probable pour aujourd’hui, après le déjeuner entre les présidents Macron et Mattarella. Or, la rencontre informelle a eu lieu sur la terrasse de l’Hôtel Gran Melià, dimanche soir. Tous deux sont conscients de représenter l’un pour l’autre un allié historique, mais aussi un adversaire politique coriace. Sur cette ligne de fracture qui sépare les pro-européens des souverainistes, la Présidente du Conseil italien et le Président français se retrouvent de part et d'autre de la faille qui secoue l'Union. Mais ils sont obligés au dégel. ‘’Nous saurons être pragmatiques, je serai pragmatique", tel est le raisonnement de Meloni. Dans quelques jours, ce sera le premier anniversaire de la signature du Traité du Quirinal. Aux côtés de Macron, il y a un an à Rome, lors de la signature de l'accord qui renforce la coopération bilatérale dans de nombreux secteurs, se trouvait Draghi. Par un coup du sort, la visite d'hier du Président français a coïncidé avec la passation des pouvoirs avec Meloni. Peu avant 22h, Macron a rendu hommage aux adieux de l'ancien Président du Conseil avec un tweet, " Merci Mario ", posté en même temps qu'un autre tweet : " C'est en tant qu'Européens, pays voisins, pour l'amitié de nos peuples, qu'avec l'Italie nous devons poursuivre le travail engagé ". Le faire ensemble, avec dialogue et ambition, c'est ce que nous devons aux jeunes et à nos peuples. La rencontre avec Giorgia Meloni va dans ce sens". Il n'y a pas l'affection, la chaleur, l'admiration que Macron a toujours réservées à Draghi. Il est trop tôt pour affirmer que les distances - creusées au fil des ans - se sont raccourcies. Les mois à venir seront le test. Macron veut tester la loyauté pro-européenne de Meloni, pour comprendre à quel point, dans son horizon stratégique, la Présidente du Conseil italienne préférera continuer à faire un axe avec les conservateurs polonais, avec les postfranquistes de Vox, avec ceux qui ont toujours préféré l'"Europe des peuples", "des patries", "des nations" à une plus grande intégration. Le message de Meloni, dans le communiqué officiel du Palais Chigi, est également empreint de retenue. La confrontation est décrite comme "cordiale et fructueuse" et la volonté des deux parties de "poursuivre une collaboration sur les grands défis communs au niveau européen" est marquée, tout en respectant, ajoute la Présidente du Conseil, "les intérêts nationaux réciproques". Il n'a pas été facile pour les sherpas qui ont travaillé sur la réunion de faire oublier les tensions de ces dernières années, les slogans attaquant la France, le nationalisme en termes anti-français. D'une certaine manière, il s'agit d'un nouveau départ : les débuts de Meloni sur la scène internationale, qui surviennent après une série d'appels téléphoniques avec les institutions européennes, prélude à un voyage à Bruxelles puis à Paris. L'invitation de Macron est arrivée, Meloni décidera quand s'y rendre. La France est le meilleur allié - selon les conseils de Draghi - dans la bataille du gaz contre l'Allemagne, et pour la réforme du Pacte de Stabilité qui commencera en novembre. Le 31 octobre se termineront les négociations exc

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24/10/2022 | Lien permanent

”Meloni et la Libération : ”elle a jeté les bases du retour de la démocratie.””

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Italie. Revue de presse. 

La presse titre largement sur les célébrations hier de la fête de la Libération, en mettant en exergue les déclarations du président de la République et de la présidente du Conseil : « Pour Mattarella, nous sommes unis dans l’antifascisme (Corriere), « L’antifascisme est un devoir » (Repubblica), « Fête de la libération : cent mille personnes défilent à Milan » (Nazione). Les heurts entre manifestants pro-Gaza et d’autres membres des cortèges sont aussi cités : « 24 avril, la journée de la haine » (Giornale). La presse titre aussi sur l’annonce par le leader de la Ligue, Matteo Salvini, de la présentation du général Vanacci aux élections européennes : « Le Général Salvini » (Il Foglio).

ARTICLE, Marco Galluzzo, Corriere della Sera, « Meloni et la Libération : « elle a jeté les bases du retour de la démocratie » : « Hier matin, Giorgia Meloni a participé, avec le Président de la République et les présidents du Sénat et de la Chambre des députés, au dépôt de gerbe à l’autel de la Patrie à Rome en hommage à ceux qui sont tombés contre le fascisme et dans la lutte pour la Libération. Après les polémiques suite à l'affaire Scurati [ndlr : écrivain dont l’intervention à la RAI avait été annulée, au cours de laquelle il avait prévu d’interpeller le gouvernement sur ce thème], elle s’exprime à travers un message court et sec mais ne se déclare pas ouvertement "antifasciste", comme le réclament à cor et à cri ceux qui la critiquent : "En ce jour où l'Italie célèbre la Libération, qui, avec la fin du fascisme, a jeté les bases du retour de la démocratie, nous réaffirmons notre aversion pour tous les régimes totalitaires et autoritaires. Ceux d'hier, qui ont opprimé les peuples d'Europe et du monde, et ceux d'aujourd'hui, auxquels nous sommes déterminés à nous opposer avec engagement et courage. Nous continuerons à travailler pour défendre la démocratie et pour une Italie enfin capable de s'unir sur la valeur de la liberté". Ses proches à Chigi considèrent ce message comme étant sans équivoque. Pour ses détracteurs, elle n’a fait le pas supplémentaire jugé nécessaire. Et ce, bien que Meloni ait déclaré à plusieurs reprises son aversion pour le régime de Mussolini, "qui a détruit les valeurs démocratiques", comparant le type de dictature vécu par l'Italie à d'autres régimes "du passé et du présent" - comme elle l'écrivait dans une lettre adressée à notre journal il y a un an. Les critiques restent multiples, principalement à gauche. Entre autres, le député européen de l'Alliance de gauche et des Verts M. Smeriglio, dans une intervention au journal Il Foglio, estime qu’il suffirait d'enlever la flamme du symbole de Fratelli d’Italia pour que le parti prenne clairement ses distances avec son passé. Francesco Boccia, au PD, juge que Meloni confond les concepts de libération et de liberté. L’équipe de G. Meloni estime que ce sont ‘’des polémiques stériles qui touchent 3% des Italiens et finissent par discréditer un thème aussi sérieux que l'antifascisme". » 

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COMMENTAIRE, La Repubblica, de S. Folli, « La zone grise dans les manifestations » : « Ce 25 avril s’est déroulé comme de nombreux autres par le passé, avec toutefois certaines ombres à ne pas sous-estimer. L’appel solennel du Président de la République italienne à se retrouver et à s’unir dans l’antifascisme, dont la Constitution italienne est la synthèse absolue, suscite l’attention et l’approbation générale, bien que la droite préfère parler de ‘’victoire de la liberté’’ en 1945 plutôt que de succès de l’Italie antifasciste. Il y a trente ans, aux débuts de la droite de Berlusconi, les divisions politiques étaient bien plus évidentes. Désormais, ‘’la fin du fascisme a jeté les bases de la démocratie’’ dit Giorgia Meloni. C’est un nouveau pas en avant, même si les critiques concernant les ambiguïtés restantes ne manquent pas. Du reste, les résultats du récent sondage Noto sont rassurants : la droite nostalgique du fascisme est réduite à un pourcentage dérisoire alors que 72% des Italiens, jeunes ou vieux, se disent antifascistes. Parmi les sympathisants et les électeurs déclarés de Fratelli d’Italia, 62% se définissent comme tels. Il existe toutefois des zones grises qu’il serait utile de surveiller, de la censure à une gestion parfois arrogante de l’information. Heureusement, la démocratie italienne est solide. Au point de permettre la candidature présentée par Matteo Salvini du général Vannacci qui déclare n’avoir pour sa part rien à fêter le 25 avril. Toutefois, on y voit plutôt une tentative de se soustraire à la mise à l’écart à laquelle certains semblent relégués. Les affrontements à Milan et à Rome font également partie des ombres qui ont plané sur la journée d’hier, tout comme les tentatives d’agression contre la Brigade Juive par des manifestants pro-Palestine et malheureusement pro-Hamas. Si le drapeau de la Brigade avait presque toujours été honteusement sifflé ces 20 ou 30 dernières années, cette fois cela a été bien plus loin. L’attaque a été sauvage et seule l’intervention des forces de police et des carabiniers a évité des conséquences dramatiques. Cela en fait l’une des pires fêtes de la Libération de l’Italie depuis bien longtemps, marquée par des slogans antisémites et antisionistes explicites. C’est malheureusement aussi les positions que l’on entend dans certaines universités américaines. La secrétaire du Parti démocrate, Elly Schlein, a bien fait de rappeler qu’il n’y a pas de place pour l’antisémitisme au sein de la gauche. Cela implique toutefois de ne laisser aucune marge de manœuvre aux groupes se situant aux extrêmes. Il existe des franges antisémites à gauche comme des groupes intolérants et ‘’fascistoïdes’’ existent à droite. Des groupes limités mais capables de causer des dommages considérables contre le dialogue civique et l’esprit du 25 avril. Aujourd’hui, l’antifascisme ne peut plus se contenter d’évoquer le passé, les autocraties dans le monde sont féroces et sont le nouveau fascisme : de l’Ukraine envahie à l’Iran obscurantiste. » 

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Matteo Salvini, ministre des Transports, vice-Président du Conseil et leader de la Ligue, « Je suis contre tous les totalitarismes, le 25 avril est aussi pour Israël » : « [Q : Vous considérez-vous antifasciste ? Que signifie être antifasciste en 2024 ?] Je suis contre tous les totalitarismes et toutes les dictatures, contre toute forme de violence et de censure. J’ai participé à Milan à une cérémonie institutionnelle en hommage à toutes les victimes du nazi-fascisme. Il est absurde de penser que le fascisme pourrait revenir en Italie. Certains principes doivent être défendus coûte que coûte : la liberté d’opinion et d’expression, menacée par le politiquement correct qui atteint désormais des niveaux absurdes de censure. Je pense aussi à la liberté d’exister d’Israël, remise en question dans certaines universités italiennes. Naturellement, les civils sans défense [à Gaza] ne doivent pas payer de leur sang les actes dont sont coupables les extrémistes [du Hamas]. Le 25 avril est une date que la gauche tente de s’approprier pour attaquer la droite. Les sifflets contre la Brigade Juive hier sont une honte. Concernant la candidature du Général Vannacci, cela s’appelle la démocratie. Si certains décident de présenter une candidate qui purge une peine de prison à l’étranger alors que des accusations graves pèsent sur elle [Ndlr : référence à Ilaria Salis, détenue en Hongrie et candidate sur la liste Avs aux européennes], pourquoi ne pourrait-on pas présenter un homme qui a servi l’Italie dans le monde, notamment en Irak et en Afghanistan ? Depuis des décennies, la gauche a été habituée à occuper toutes les institutions : les tribunaux, les universités, les rédactions, les salles de spectacle… il est bon pour l’Italie de rétablir un peu d’équilibre et de méritocratie. La simplification administrative et le nouveau code des concours publics, les avancées vers l’autonomie régionale différenciée et l’élection directe du Président du Conseil, la sécurité routière, la baisse des charges salariales et la hausse des salaires sont autant de résultats obtenus au cours des 15 derniers mois, mais nous voulons aussi introduire la flat tax jusqu’à 100 000 euros et réformer le système des retraites d’ici la fin de la législature. Concernant l’autonomie régionale, nous avons trouvé un accord au sein de la coalition, comme toujours et nous avançons rapidement. Le projet de loi sera examiné dès lundi au Parlement. Cette réforme est une bataille historique de la Ligue et nous sommes en train de la réaliser. [Q : Vous dites ‘’En Europe, jamais avec Macron’’ mais pour les élections régionales en Basilicate vous étiez alliés à Italia Viva et Azione, est-ce si différent ?] Bien sûr, car ce sont eux [Matteo Renzi et Carlo Calenda] qui ont rejoint nos positions, pas l’inverse. Cela signifie que la Ligue dirige bien les territoires et qu’elle parvient à convaincre d’autres partis à rejoindre son camp. En Europe, je m’en tiens à l’enseignement de Silvio Berlusconi : ‘’pour gagner, le centre-droit doit être ouvert et inclusif, sans opposer de véto’’. Entre Macron qui parle de guerre et Le Pen qui veut la paix, je n’ai pas de doute sur qui choisir. » 

ARTICLE, Corriere della Sera, d’A. Baccaro, « Rai, les journalistes (divisés) en grève, le mouvement est prévu le 6 mai. Le syndicat Usigrai dénonce un ‘’contrôle asphyxiant, nous ne sommes pas les porte-paroles du gouvernement’’. L’Unirai refuse de s’associer au mouvement. » : « A Rome, le 25 avril, le Président de la République Sergio Mattarella a lancé un appel durant son discours à respecter le pluralisme, qualifié de “condition essentielle de liberté ”. A la Rai, la grève a été annoncée par le principal syndicat des journalistes, l’Usigrai, pour le lundi 6 mai. Elle devrait avoir lieu pendant 24 heures, à partir de 5h30. Les journalistes du journal Radio Rai feront en revanche grève demain. Ce mouvement de grève est du, selon le syndicat Usigrai au “contrôle asphyxiant sur le travail des journalistes, avec la tentative de faire de la Rai le porte-parole du gouvernement, l’absence dans le plan de la chaine d’un projet pour l’information de la Rai, le manque de personnel dans toutes les rédactions, le non-remplacement en cas de congés maternité, la suppression des primes au mérite, la difficulté à négocier et la situation des travailleurs précaires”. A l’inverse, l’autre syndicat Unirai déclare qu’il ne s’associera pas au mouvement de « grève politique », mais qu’il lutte pour les moyens des rédactions, contre la précarité et pour la prime de résultat.  Tout ceci se déroule dans un contexte particulier : hier, le monologue censuré de l’écrivain Antonio Scurati a été lu un peu partout dans les rassemblements du 25 avril. ”Vive les livres, vive la culture, vive la liberté d’expression. Un livre n’est jamais une provocation et cela vaut aussi pour Scurati” a déclaré le vice-Président du Conseil Matteo Salvini. Interrogé sur l’annulation de l’intervention de Scurati à la RAI, Salvini répond : ”Posez-la question à ceux qui ne l’ont pas laissé s’exprimer”. Une attaque directe aux dirigeants de la Rai, qui bien qu’une enquête interne soit en cours, ont répété maintes fois qu’il ne s’agissait pas de censure. La Rai a proposé hier une série de programmes entièrement dédiés au 25 Avril. Au sein de la RAI, tout le monde se montre serein mais attend avec impatience le résultat de l’enquête sur l’affaire Scurati, qui ne sera pas connu avant le pont du 1er mai. » 

ARTICLE, La Stampa, De F. Capurso, « Salvini présente Vannacci sur les listes de la Ligue. Indignations au Nord » : « A Milan, Matteo Salvini a choisi le 25 avril et le moment de la présentation de son livre « Controvento », pour annoncer la candidature du général Roberto Vannacci aux élections européennes : « Je suis heureux qu'un homme de valeur ait décidé de mener ses batailles pour la liberté avec la Ligue au Parlement européen et que dans toutes les circonscriptions, les Italiens puissent trouver le nom de Vannacci sur nos listes ». C’est un grand pari : Vannacci devrait, selon les plans de Salvini, permettre d’aider son parti à enrayer sa chute dans les sondages et à franchir la barre des 8%. Il devrait apporter un vent de fraicheur dans la course européenne de la Ligue car, jusqu’à présent, elle a connu des divisions en son sein. Il y a d’un côté les fervents défenseurs de Salvini, enthousiastes, et de l’autre, les nombreux parlementaires et militants du Nord qui considèrent que l'engagement politique de Vannacci est une erreur. Plus encore, un important député reproche un « manque de respect envers tant de militants qui travaillent dur au quotidien et depuis des années ». Il s’agit presque d’une hérésie. « C'est la décision du secrétaire et c’est très bien comme ça », répond au téléphone le vice-président du Sénat Gian Marco Centinaio, qui s'était fortement opposé à la candidature de Vannacci ces derniers jours. Il poursuit : « Non, je n'ai pas changé d’avis, mais aujourd'hui je suis avec ma famille, il y a peu de place pour la politique. Pas de commentaire ». D’un autre côté, il y a peu de place pour la colère non plus. Tout le monde s’y attendait. La décision, même si elle n’avait pas été partagé avec le parti, avait déjà été prise il y a quelques semaines. La candidature du général est mentionnée par Salvini qui rappelle que « dans son livre « Le monde à l’envers », le général Vannacci, exprimait des opinions qui ne plaisaient pas au conformisme du politiquement correct. Il a été sali, lynché, moqué ». Puis, il ajoute, semblant saluer le mécontentement de certains à la Ligue : « Je ne partage pas toutes les réflexions de Vannacci, mais je défends ardemment le droit d’exprimer des idées. En effet, la bataille commune pour la défense de l’Italie, de la sécurité et de la liberté nous a conduit à partager pour les prochaines années l’engagement de changer cette Europe, ce que nous portons à travers cette candidature sur les listes de la Ligue ». Cependant, la bataille interne au parti n’est pas finie. Ceux qui sont hostiles au général veulent maintenant savoir s’il sera récompensé par une place en tête des liste. Hier, Salvini est resté volontairement vague, se limitant à dire qu'il « se présentera dans toutes les circonscriptions », y compris donc, dans le Nord. Une claque. Mais Vannacci pourrait être placé plutôt en deuxième ou troisième position. D’un autre côté, le général a lui-même indiqué qu’il serait « un candidat indépendant avec sa propre identité ». Et pour le leader, il sera difficile de justifier le choix de positionner en tête de liste un indépendant qui n’a pas l’intention de s’afficher avec les symboles du parti. Vannacci assure uniquement son engagement à « lutter pour affirmer les valeurs de la Patrie, des traditions, de la famille, de la souveraineté et de l’identité », qu’il « partage avec la Ligue ». Dans les étapes de sa prochaine campagne électorale en Vénétie, en Lombardie, au Piémont ou dans le Frioul-Vénétie Julienne, il est peu probable qu'il soit soutenu par les militants de la Ligue. Pour Salvini, qui s'est retiré de la course, Vannacci est la dernière carte qui lui reste, alors que Giorgia Meloni et Antonio Tajani sont déjà en première ligne. Les oppositions commentent : « Une gifle de droite aux valeurs antifascistes », attaque le député Pd Alessandro Zan, « Un crypto-fasciste » selon Alessandro Magi, de Più Europa et une candidature qui marque « un tournant xénophobe pour la Ligue, qui récompense un général qui a été visé par une procédure disciplin

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26/04/2024 | Lien permanent

”Siri et Raggi, les enquêtes qui font trembler le gouvernement”

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Italie. Revue de presse.

Les tensions entre le M5S et la Ligue suite à l’enquête pour corruption visant le secrétaire d'Etat aux Transports Armando Siri (Ligue) font les gros titres des médias transalpins : « Le gouvernement vacille sous les enquêtes Â» (Corriere della Sera), « Pots-de-vin et coup bas Â» (La Repubblica), « Siri sous enquête pour corruption, le M5S demande sa démission, la Ligue prête aux élections anticipées Â» (La Stampa), « Les affaires Siri et Raggi secouent le gouvernement Â» (Sole 24 Ore), « Siri sous enquête, le gouvernement en morceaux Â» (Il Messaggero), « Siri et Raggi, les enquêtes qui font trembler le gouvernement Â» (Il Mattino), « Rome et majorité hors contrôle Â» (Avvenire), « Salvini, Siri et les acolytes en Sicile Â» (Fatto Quotidiano).

Journaux télévisés : Ils ouvrent sur l’enquête pour corruption visant le secrétaire d’Etat aux Transports A. Siri (Ligue) et sur l’adoption du décret de loi devant débloquer les grands chantiers.

Réseaux sociaux : Ils traitent principalement des frictions entre les deux partis de majorité après l’enquête pour corruption visant le secrétaire d’Etat aux Transports A. Siri (Ligue) et les écoutes téléphoniques visant la maire (M5S) de Rome.

ARTICLE, Il Fatto quotidiano, M. Lillo « Le tweet et le pressing pour la nomination. Le cas Siri et le cas Salvini Â» : Â« L’enquête pour corruption du Secrétaire d’Etat Armando Siri implique la responsabilité politique de Matteo Salvini. Siri est accusé d’avoir mis à disposition de son ami, Paolo Arata, sa fonction politique de sénateur et de Secrétaire d’Etat chargé des infrastructures en échange d’une promesse ou d’un don. Salvini pouvait ignorer le présumé pot-de-vin, mais il devait connaître l’activité entrepreneuriale de l’homme à qui il avait confié la rédaction du programme de la Ligue sur le plan énergétique. Trois tweets du vice-Président du Conseil ont lancé cette polémique qui risque de coûter cher à Salvini, même si la situation reste viable pour le ministre de l’Intérieur. Après l’arrestation de Nicastri, Paolo Arata a changé de registre et désormais lui aussi s’indigne. Pour les enquêteurs, il a trouvé des interlocuteurs à l’étranger. Et d’après eux, Arata serait allé demander aux régions d’intercéder en sa faveur.  Apparemment, Siri ne se présentait pas comme un membre de la Ligue, mais comme un ancien homme politique de Forza Italia, intéressé par les affaires de développement énergétique en Sicile. Voici pourquoi l’affaire Siri est cruciale pour Salvini : cela révèle ce qu’il se passe en coulisses au gouvernement. Si on peut observer les changements et les différences entre Milan et la Sicile, entre la Ligue et Forza Italia entre les années 1994 et 2019, les choses restent toujours les mêmes. Armando Siri est accusé d’avoir abusé de son pouvoir pour faire passer des nouvelles règles, lui permettant de s’enrichir.  Le véritable problème, n’est pas cette somme d’argent de 30 000 euros. Le véritable problème est que la Ligue de Salvini est une véritable passoire dans laquelle, les intérêts privés s’engouffrent et passent avant les intérêts publics. Ce n’est pas à Siri à répondre de cela, mais au ministre de l’intérieur : Matteo Salvini »

ARTICLE, La Stampa, I. Lombardo « Nous avons des preuves contre le sous-secrétaire. La Ligue :  je vote "près" » : « Dans ce spectacle quotidien d’affrontements et d’injures, la coalition jaune-verte s’est détériorée de manière définitive. Alors que la fin de l’expérience de coalition entre les Cinq Etoiles et la Ligue approche, Luigi di Maio affirme avoir des preuves contre le leader de la Ligue. Il est prêt à aller les exposer devant les magistrats et au Président du Conseil. En effet, Siri aurait profité de son influence pour faire passer l’amendement auquel Paolo Arata tenait. Ce dernier est un ex-député de Forza Italia impliqué dans l’enquête. Le sous-secrétaire aurait essayé de faire adopter cet amendement par tous les moyens. Cet amendement serait arrivé au ministère du Développement économique grâce aux signatures de quelques sénateurs de la Ligue, et parmi eux le chef de groupe, Salvatore Romeo mais pas Siri. Finalement, c’est Vito Cozzoli, le chef de cabinet qui aurait reçu l’amendement. Puis, le sous-secrétaire chargé de la délégation sur l’énergie, David Crispa aurait pris le relais. Et c’est là que l’amendement aurait été rejeté. Si Di Maio confirme que les « Cinq Etoiles » ont donné un avis négatif sur cet amendement, ils rappellent l’activisme de Siri, des autres, et des multiples amendements que la Ligue aurait encouragés afin d’obtenir une règle qui leur été favorable. Ainsi, ce processus un peu forcé, aurait bloqué l’intervention de Riccardo Fraccaro, ministre Cinq Etoile des Rapports, et celle du parlement. Le gouvernement suffoque dans tous ces conflits. Quant à Salvini, lui, il est davantage préoccupé par « faire démissionner Raggi, qui laisse Rome devenir une porcherie. »

COMMENTAIRE La Repubblica M. Giannini « Les rois sont nus, tout comme l’Italie Â» : « Le problème est avant tout politique. Depuis des semaines, Salvini et Di Maio ne dirigent pas deux partis unis dans une coalition mais deux factions en bataille permanente. L’exécutif tourne en rond. Le pays est bloqué et tout retombe rapidement sur l’économie. Les deux leaders crucifient le ministre de l’Economie pour ne pas voir, ni dire la vérité à leur ‘’public’’, à un mois des élections européennes. En pleine campagne électorale, la simple « opération vérité » de Tria (Indépendant) devient un scandale, une insubordination, un sabotage. Ils n’ont pas le courage de dire aux Italiens qu’il n’y a plus un euro à dépenser ; qu’en automne, il faudra bien que quelqu’un paie l’énorme facture, que jusqu’aux élections européennes, tout sera bloqué. Mais la vraie question est la suivante : l’Italie peut-elle se permettre d’attendre l’échéance du 26 mai dans ce climat de fin de règne ? ».

COMMENTAIRE Sole 24 Ore L. Palmerini « Salvini et Di Maio proches du point de non-retour Â» : « Les deux leaders n’avaient jamais été aussi proches du point de rupture. Le terrain de l’affrontement est celui des enquêtes judiciaires : un aspect sur lequel les 5 Etoiles ne peuvent pas se permettre de rétropédaler, surtout en campagne électorale. C’est un jeu au massacre et personne ne sait qui restera debout après cette série de coups. C’est un dilemme qui touche surtout Salvini. L’histoire nous dit qu’il est difficile de garder un consensus. Le leader de la Ligue a bénéficié d’une vague miraculeuse avec l’affaiblissement du M5S, le déclin de Berlusconi et l’absence, pendant un an, du PD. Jusque-là, il a pratiquement marqué sans gardien de but, parlant de migration comme problème principal des Italiens. Mais cela va-t-il durer longtemps ? Avec l’affaire Siri, la tentation de provoquer une crise gouvernementale est forte. Selon le calendrier, cela permettrait d’aller aux élections anticipées fin juin. Attendre les élections européennes serait trop difficile, car on irait après l’été, en pleine présentation de la loi de finances Â».

COULISSES Il Messaggero A. Gentili « Salvini : ils veulent la crise, mais j’attends les Européennes » - « Giorgetti (Ligue) aurait appelé Berlusconi : ‘’nous sommes à un pas, tout s’écroule’’ – La stratégie de Di Maio : rompre pour éviter le flop électoral » : « Salvini reste calme ‘’car on n’ouvre pas une crise sur une affaire judiciaire dans laquelle est impliquée l’un des nôtres’’. Stratégie et prudence donc. Ce qui n’est pas le cas de Giorgetti qui aurait bien volontiers évité le mariage avec le M5S. S’il a appelé Berlusconi pour l’avertir de l’imminence de la crise, deux obstacles se dressent : Salvini ne veut pas d’un gouvernement avec lui ; Ligue, Forza Italia, Frères d'Italie ne suffisent pas. Il faudrait un bon peloton de transfuges du M5S pour un nouvel exécutif. Le soupçon est fort au sein de la Ligue : c’est Di Maio qui cherche la crise, avant les Européennes parce que ‘’s’il reste avec la Ligue, il perd des voix’’, alors que s’il se présente en tant qu’adversaire il pourrait résoudre les problèmes du M5S qui a hissé les drapeaux de la gauche sur tous les thèmes depuis quelques semaines ».

RETROSCENA La Repubblica C. Tito « Salvini, furieux, affronte Conte ‘’vous voulez tout faire sauter’’ Â» : « Au conseil des ministres ‘’itinérant’’ de Reggio Calabria, Salvini s’adresse à Conte d’un ton froid, le visage noir : ‘’Sachez que Siri ne démissionnera pas.’’. Conte réagit ‘’Attention, nous sommes en train de parler de corruption, comment peux-tu croire qu’il n’y aura pas de conséquences ?’’. Le ministre le bloque ‘’Mais de quoi on parle ? Avec cette attitude on bloque le pays uniquement pour des élections européennes. Dites-le si vous voulez tout faire sauter, avouez-le’’. C’est une journée à très haute tension pour le gouvernement jaune-vert, avec une dispute presque publique, une scène semblable à un couple de séparés sous le même toit, à un pas du divorce mais apeurés à l’idée d’assumer les responsabilités. Le Secrétaire d’Etat Giorgetti le dit à Conte ‘’Sans la compétence de Siri, on risque quelques soucis pour le dossier Alitalia’’. Le soir, Salvini relance un vieux cheval de bataille du centre-droit : la réforme de la justice. Un peu comme un avertissement, un peu comme une menace, face à ce qu’il considère une offensive des magistrats. Dans cette longue journée, le contrat de gouvernement ressemble à une feuille froissée, sans valeur. Parmi les bancs du Sénat et de la Chambre, plus personne ne veut parier sur la longévité du gouvernement Â».

ENTRETIEN, Armando Siri, secrétaire d’Etat aux Infrastructures, « J’apprends à mes dépens ce qu’est la politique. Toninelli (M5S) a cassé un rapport humain » (Il Messaggero): « Le théoricien de la flat tax de la Ligue, le conseiller économique le plus écouté de Salvini, en grande tension avec Toninelli, ne s’attendait pas à finir dans la tempête judiciaire. ‘’Je suis halluciné et amer mais j’ai aussi confiance dans le fait de pouvoir démontrer mon innocence Â».

ARTICLE La Repubblica F. Salvatore et M. E. Vincenzi « Raggi hors de contrôle Â» : « Dans les écoutes remises aux magistrats par l’ancien chef de l’AMA, l’entreprise à participation publique gérant les déchets romains, il est possible d’entendre les pressions de la maire Virginia Raggi. Des pressions fortes et continues, mais qui nous parlent aussi d’une Maire aux prises avec une ville qu’elle reconnait être ‘’hors de contrôle’’. Des problèmes qui ne sont pas affrontés, reportés voire oubliés. Raggi demande à l’AD d’AMA de ne pas compter les 18 millions de crédits que l’entreprise a à l’égard de la commune : ‘’je ne peux pas demander aux Romains de payer plus de taxes sur les déchets avec ce spectacle dégoûtant dans les rues. Sinon ils mettront la ville à feu et à sang, ce sera pire que les gilets jaunes’’ Â».

ARTICLE, C. Mangani, Messaggero, « Tripoli rompt avec la France. Conte : ‘’risque humanitaire’’- “ déjà 18 mille personnes déplacées’’ – Salvini : les terroristes sont prêts à venir ici. Sarraj : ‘’Paris soutient Haftar’’ »: Â« La controffensive de Sarraj est diplomatique et militaire. Il attaque sur plusieurs fronts l’avancée d’Haftar. Hier, pour la première fois, il envoyé à la France un message très dur : ‘’toute relation avec la partie française’ dans le domaine de la sécurité sera rompue’’ a annoncé le ministre de l’Intérieur libyen, accusant la France de fomenter la guerre. En France, la décision d’interrompre entraînements et échanges d’informations a déplu. Des sources de l’Elysée ont rappelé que ‘’en diverses occasions le soutien a été exprimé au gouvernement légitime de Sarraj et à la médiation de l’ONU pour une solution politique inclusive’’. Isoler Haftar est cependant difficile étant donné ses soutiens (la Russie par exemple). »

ARTICLE Sole 24 Ore G. Trovati « La Ligue et le M5S disent oui au DEF, stop à la TVA Â» : « L’avis favorable du gouvernement à la résolution de la majorité marque l’accord de la Ligue et du M5S qui reporte de fait le « derby Â» entre la hausse de la TVA et les ‘’mesures alternatives’’ au moment de l’adoption de la loi de finances. Le premier engagement du gouvernement est le ‘’verrouillage’’ des comptes publics demandé par le ministre de l’Economie G. Tria. A la Chambre des Députés, le titulaire du Trésor encaisse ainsi le bon résultat. Une autre nouvelle réconforte Tria : les prévisions de croissance de la Banque d’Italie qui table sur un petit sursaut à hauteur de 0,1% pour le T1 de 2019 Â».

ENTRETIEN de Frans Timmermanns, candidat du Parti Socialiste Européen « Plus de salaire et taxes pour les multinationales Â» (La Repubblica): « â€˜â€™Quand je vois Salvini avec un T-shirt de Poutine, je ne sais pas ce qui se passe dans sa tête. Il fait de la propagande pour quelqu’un qui veut une Europe faible. Il parle de défense de souverainetÃ

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19/04/2019 | Lien permanent

Municipales en Italie : ”La défaite du centre droit est cuisante.”

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Italie. Revue de presse.

Les résultats du second tour des élections municipales, marquées par le succès de la coalition de centre gauche, font les gros titres de la presse italienne. Les observateurs relèvent dans l’ensemble un taux d’abstention important (seul 42,2% des inscrits se sont présentés aux urnes) et la défaite du centre droit, qui s’est présenté désuni à ce rendez-vous électoral « Le centre gauche gagne dans les villes Â» - La coalition s’empare de Vérone, Parme, Piacenza, Monza, Alessandria et Catanzaro. Le taux d’abstention demeure élevé. Letta exulte, le centre droit est le grand perdant (Corriere della Sera), « Le PD de Letta s’impose Â» - La grande coalition remporte son pari dans plusieurs grandes villes, dont Parme après 25 ans. La défaite du centre droit est cuisante notamment en raison de la perte de plusieurs bastions historiques au Nord (La Repubblica), « Le centre gauche gagne, Tommasi est le maire de Vérone Â» (La Stampa), « Elections municipales : la gauche remonte et gagne Â» (Il Messagero), « Le dernier Harakiri du centre droit Â» - Un suicide politique à Vérone et à Catanzaro ; une défaite à Parme et Piacenza. Un revers qu’il faudra analyser (Il Giornale). 

COMMENTAIRE, Corriere delle Sera, M. Franco « Un signal fort adressé par les électeurs Â» : « Ce serait une erreur d’expliquer l’énième hausse du taux d’abstention comme le fruit d’une fuite vers les plages en raison de la canicule. Il s’agit davantage d’une réponse à une offre politique fragmentée et incohérente. Les résultats du second tour dans 65 communes peuvent aussi nous fournir des indications pour l’avenir. Les maires ont été choisis par des minorités plus restreintes par rapport au passé. Les coalitions qui les soutenaient ont transmis une image de fragilité, surtout car elles ne reflètent pas un système politique en pleine évolution. Deux facteurs sont à relever. Tout d’abord le renforcement du PD d’Enrico Letta : malgré le déclin des 5 Etoiles, le parti démocrate a obtenu de bons scores, assez homogènes le long de la « botte Â». Deuxièmement, la défaite du centre droit, y compris dans certains bastions du nord. Cet épilogue souligne la crise évidente de la Ligue dans ses propres fiefs. Ces résultats ont nécessairement une importance nationale, car ils incarnent la lutte souterraine pour la primauté entre Salvini et Meloni. Et ce résultat amoindrit les ambitions de la droite de l’opposition, qui ne peut pas renoncer à l’apport des deux autres partis, la Ligue et Forza Italia. Il y a le danger d’une rupture pouvant rendre les élections de 2023 imprévisibles. Puis, il y a l’écroulement du M5S, qui a sans doute fait monter le taux d’abstention, et la conscience de la part d’E. Letta qu’il reste peu de temps pour construire une stratégie en vue de 2023. Bref, on a, encore une fois, constaté la difficulté d’adaptation du système des partis à une situation fluide et nouvelle, laquelle impose de sortir des schémas habituels et de faire face à une opinion publique consciente de la fin d’une ère dans laquelle il n’est plus possible d’offrir de vieilles réponses Â». 

COMMENTAIRE, La Repubblica, F. Bei : « La leçon qui nous vient des villes Â» : Â« Au moment où nous écrivons, le centre-gauche semble avoir remporté les cinq défis-clefs, du point de vue politique et symbolique, de ce ballottage : Vérone, Parme, Plaisance, Alexandrie et Catanzaro. Dans d’autres villes, comme Lucques et Monza, le face-à-face est serré. C’est un résultat qui ne laisse pas d’ambiguïtés sur la victoire du projet politique d’Enrico Letta et qui permet au champ de forces européistes et démocratiques d’envisager, avec plus de confiance, le défi décisif des élections de 2023. Toutefois, ce succès ne doit pas faire oublier la force réelle du centre-droit dans notre pays. Lors des élections d’octobre dernier, à Rome et à Milan, le centre-droit a choisi de mauvais candidats ; lors de ces élections, il s’est imprudemment divisé : mais, en 2023, ce seront les leaders qui se présenteront et le centre-droit mettra de côté ses divisions pour se lancer ensemble dans la compétition. Une « large alliance Â» lui fera face, alliance rendue plus fragile par la scission du M5S et l’incompatibilité entre l’aire libérale-démocrate d’Azione-Più Europa et partisans de Grillo. Des villes émerge une demande de sérieux, de concret et d’efficacité pour affronter les temps difficiles que nous passons : il appartient au centre-gauche de ne pas décevoir cette espérance. Â» 

ARTICLE, Corriere della Sera, F. Verderami « La fragilité des coalitions ne change pas (à ce stade) l’agenda du gouvernement Â» : « Certes, il était clair dès le début que le résultat des élections administratives n’aurait pas impacté la stabilité et l’agenda de l’exécutif. Ni qu’il aurait résolu les problèmes des coalitions et des partis. Toutefois, les difficultés de ces derniers pourraient avoir un effet sur le timing et sur l’action du gouvernement, en rendant plus difficile la dernière partie de la mandature. Chaque parti est replié sur lui-même. Cela est vrai pour la Ligue où Salvini doit faire face à la crise de son projet national, du moment où la crise a été forte aussi dans le Nord. Berlusconi doit se lancer personnellement dans une longue campagne électorale pour calmer les tensions internes de Forza Italia et éviter d’autres hémorragies de parlementaires. Meloni constate quant à elle que son parti, pourtant accrédité dans les sondages, ne fait pas l’exploit. Bref, le centre droit, à ce stade, est inexistant. Idem pour le centre gauche. Le PD s’affirme mais après la scission du M5S, Letta a du mal à définir un point de repère pour passer d’une « large coalition Â» à un « nouvel Olivier Â» et certains ténors l’invitent même à se concentrer sur le parti. Face à un climat d’instabilité, qui ne peut qu’augmenter à l’approche du rendez-vous électoral de 2023, la ligne de Draghi peut se résumer par la phrase ce qu’il a prononcée lors du G7 : ‘’la crise énergétique ne doit pas favoriser un retour du populisme’’. Â» 

ANALYSE, Il Messaggero, G. Diamanti « Le signal que pour Draghi, il existe bel et bien un espace électoral Â» : « C’est la plus grande confusion qui règne dans le panorama politique italien. Et pourtant, selon certains, ce serait la condition idéale pour l’émergence d’un nouveau projet, centriste et libéral. On en parle depuis longtemps : d’abord M. Renzi dès la création d’Italia Viva, puis C. Calenda qui, est parvenu à fédérer son parti avec Più Europa, ensuite Giovanni Toti (coraggio Italia) qui est de plus en plus en rupture avec Brugnaro. On en a beaucoup parlé aussi avec  L. Di Maio et son nouveau groupe Insieme Per il Futuro, depuis sa scission avec le M5S. Ces élections municipales nous ont dit que dans certaines situations, si les conditions sont réunies, il y a un espace pour un projet centriste : de Parme à L’Aquila, de Palerme à Carrare. Mais pour qu’il y ait une certaine unité, il faudra se réunir autour d’un candidat fort. Draghi est un leader qui peut facilement fédérer, mais il est assez improbable qu’à ce stade il décide de choisir un camp. Il ne peut pas se mettre à dos le PD ou Forza Italia. Toutefois, la politique est l’art de tous les possibles et il n’est pas exclu qu’il puisse y avoir des coups de théâtre sensationnels. Les élections législatives sont plus proches que l’on ne croit. Et il y a une forte effervescence, notamment au centre. Â»

PREMIER PLAN, Il Corriere della Sera, M. T. Meli : « Letta : “C’est une grande victoire”. Le PD se porte mieux que sa grande alliance Â» : Â« â€œAu bout du compte, ce sont la constance et le sérieux qui l’emportent. Nous remportons la victoire parce que faire preuve de responsabilité l’emporte sur tout. La grande alliance a été moquée (…) mais cette stratégie a payé” explique Letta. En réalité, ces élections ont fait découvrir au PD que s’allier au M5S n’assure pas automatiquement la victoire. Au contraire. De ce point de vue, le premier tour a été parlant : l’alliance n’a pas réussi à arracher Gênes au centre-droit ni à conserver Palerme. Au second tour, la majeure partie des victoires les plus importantes (Cuneo, Parme, Plaisance et Monza) ont été remportées sans le Mouvement. Penser que le succès du test électoral de Vérone prouve à lui seul le succès de l’alliance serait hasardeux. Tout au plus, il s’agit de la démonstration que le Nord n’est plus, pour le PD, une terre perdue. â€œLe conflit entre Conte et Di Maio et la boite de Pandore qu’il a ouverte montre bien de que les Cinq-Etoiles ne sont pas intéressés par ces élections” murmure-t-on au PD. C’est pourquoi, petit à petit, le parti se libère de son â€œrapport privilégié” avec le M5S. Letta souligne aujourd’hui que â€œles programmes passent avant les alliances”, laissant entendre qu’il n’est pas certains que les primaires de coalition en Sicile se reproduisent dans le Latium et en Lombardie. Il imagine la â€œgrande alliance” comme un â€œnouvel Ulivo” duquel le PD sera â€œle pivot”, dans la mesure où les élections locales ont confirmé qu’il était le premier parti. Et cette satisfaction atténue l’amertume d’avoir perdu Lucques. Â»

PREMIER PLAN, Il Corriere della Sera, M. Cremonesi et P. Di Caro : « Quand ils se défient entre eux, les alliés du centre-droit perdent tous : il est temps de faire les comptes Â» : Â« Au bout du compte, le désastre inattendu du second tour frappe tous les leaders du centre-droit. Meloni perd dans la mesure où son candidat n’est pas parvenu à conserver la mairie de Vérone. Berlusconi perd : en dépit de deux victoires à Gorizia et à Lucques, il subit une humiliation dans son fief de Monza. Salvini perd lui aussi, car la Ligue n’est plus une force dynamique au Nord, où la coalition ne remporte qu’un seul chef-lieu sur huit. C’en serait assez pour se réunir en conclave, faire un mea culpa général et repartir sur de bonnes bases ; pour l’heure cependant, ce sont les récriminations, les accusations et les phrases assassines qui prévalent. Il n’y a qu’une seule chose sur laquelle les leaders sont d’accord : pour le dire avec les mots de Tajani : â€œNous gagnons là où nous sommes unis, nous perdons où nous sommes divisés”. La vérité, c’est que le centre-droit a perdu dans toutes les configurations possibles, comme si les électeurs avaient perçu une rupture profonde, un manque d’harmonie. La Ligue et Forza Italia mettent en cause Giorgia Meloni. Depuis Milan, d’aucuns prophétisent : â€œLe souverainisme est mort”. Il faut maintenant comprendre d’où repartir : le cas de la Sicile enflamme les esprits. Giorgia Meloni insistera-t-elle pour que Musumecci soit de nouveau candidat ou cèdera-t-elle, en sentant l’odeur de brûlé ? Unis pour de bon ou divisés : il est temps de décider. Â»

PREMIER PLAN, Il Corriere della Sera, M. Pucciarelli : « Grillo cède : la dérogation à la règle des deux mandats passe au vote Â» : Â« Le M5S a vingt-quatre heures pour se décider. Beppe Grillo sera aujourd’hui à Rome et l’on raconte que le leader serait déjà (presque) convaincu : il donnerait son accord pour faire voter une dérogation à la règle des deux mandats. Il est, en effet, urgent d’arriver à une conclusion : d’ici jeudi, le Mouvement devra décider quel sera le candidat à concourir pour les primaires en Sicile, aux côtés du PD et de la gauche. Tout est lié au destin de Giancarlo Cancelleri. Si tout va comme prévu, l’annonce du vote pourrait être faite demain sur le site du Mouvement et le vote intervenir après-demain afin de donner un feu vert à Cancelleri jeudi. Après le départ de Di Maio, les derniers sondages donnent le M5S sous le seuil psychologique des 10%. Au-delà du destin de Cancelleri, l’impression générale est la suivante : perdre en Sicile serait une mise-en-bouche pour le désastre de 2023. Â» 

ARTICLE, Corriere della Sera, « Draghi et Biden sont d’accord pour plafonner les prix du pétrole et du gaz et ne plus dépendre de Moscou. Â»

ARTICLE, La Repubblica, « A Kiev, le retour des missiles qui tuent des civils : " Un avertissement au G7", par Paolo Brera : « Des missiles à nouveau sur Kiev, et plus de sang civil. Les Russes visaient une usine militaire, mais ils ont frappé un jardin d'enfants et tué une famille : le jardin d'enfants était vide, le bâtiment éventré. Hier, les superpuissances avaient réuni le G7 (qui accueillera à distance Zelensky aujourd'hui) pour discuter des nouvelles sanctions contre la Russie, et Moscou a répondu par des missiles : nous n'avons peur de rien, nous allons frapper fort partout. Depuis deux jours, l'Ukraine est à nouveau confrontée à une tempête de missiles telle qu'on n'en a pas vu depuis le premier mois de l'assaut. Même hier matin, il en pleuvait des dizaines. Les Russes attaquent en force des cibles stratégiques liées à la logistique militaire. Ils ont de nouveau attaqué Desna, dans la région de Chernihiv (au nord de Kiev), et pour la première fois, ils ont frappé Cherkasy, faisant un mort et cinq blessés : ils tiraient sur le pont sur le Dnepr, stratégique pour toute la logistique sur la route est-ouest. Les Russes cherchent mètre par mètre les armes qui arrivent de l'Ouest, en essayant de les empêcher de se mettre en travers de leur chemin maintenant qu'ils accélèrent l'assaut dans le Donbass. Après avoir pris Severodonetsk, ils frappent très fort Lysychansk pour achever le travail dans la région de Lougansk, et massent des troupes pour la bataille décisive : Slaviansk, puis la très proche Kramatorsk, la capitale régionale du Donbass ukrainien depuis la chute de Donetsk en 2014. Depuis deux jours, le scénario a changé : Moscou a augmenté la pression, élargissant le conflit en tentant d'impliquer le Belarus dans la guerre, menaçant les pays baltes au sujet de l'enclave de Kaliningrad, et sapant les prétentions de l'Ukraine à tenir bon avec le soutien de l'Occident. C'est pourquoi Kiev est de nouveau sous le feu des critiques. Â»

ARTICLE, La Stampa. G. Longo « Alerte Lampedusa Â» : En six mois, on a enregistré 26 000 arrivées, soit +28% par rapport à 2021. Les ouvriers bengalis sont en fuite de la crise du bâtiment en Libye et c’est le début des afflux de réfugiés en raison de la famine provoquée par le blé bloqué en Ukraine : « Nous sommes au début de l’été mais nous assistons déjà à des arrivées record sur nos côtes, notamment siciliennes. La situation la plus délicate est celle de Lampedusa, qui voit 450 migrants accueillis sur les 350 places disponibles. Ce sont les données diffusées par le Ministère de lâ

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27/06/2022 | Lien permanent

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