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19/04/2019

"Siri et Raggi, les enquêtes qui font trembler le gouvernement"

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Italie. Revue de presse.

Les tensions entre le M5S et la Ligue suite à l’enquête pour corruption visant le secrétaire d'Etat aux Transports Armando Siri (Ligue) font les gros titres des médias transalpins : « Le gouvernement vacille sous les enquêtes » (Corriere della Sera), « Pots-de-vin et coup bas » (La Repubblica), « Siri sous enquête pour corruption, le M5S demande sa démission, la Ligue prête aux élections anticipées » (La Stampa), « Les affaires Siri et Raggi secouent le gouvernement » (Sole 24 Ore), « Siri sous enquête, le gouvernement en morceaux » (Il Messaggero), « Siri et Raggi, les enquêtes qui font trembler le gouvernement » (Il Mattino), « Rome et majorité hors contrôle » (Avvenire), « Salvini, Siri et les acolytes en Sicile » (Fatto Quotidiano).

Journaux télévisés : Ils ouvrent sur l’enquête pour corruption visant le secrétaire d’Etat aux Transports A. Siri (Ligue) et sur l’adoption du décret de loi devant débloquer les grands chantiers.

Réseaux sociaux : Ils traitent principalement des frictions entre les deux partis de majorité après l’enquête pour corruption visant le secrétaire d’Etat aux Transports A. Siri (Ligue) et les écoutes téléphoniques visant la maire (M5S) de Rome.

ARTICLE, Il Fatto quotidiano, M. Lillo « Le tweet et le pressing pour la nomination. Le cas Siri et le cas Salvini » : « L’enquête pour corruption du Secrétaire d’Etat Armando Siri implique la responsabilité politique de Matteo Salvini. Siri est accusé d’avoir mis à disposition de son ami, Paolo Arata, sa fonction politique de sénateur et de Secrétaire d’Etat chargé des infrastructures en échange d’une promesse ou d’un don. Salvini pouvait ignorer le présumé pot-de-vin, mais il devait connaître l’activité entrepreneuriale de l’homme à qui il avait confié la rédaction du programme de la Ligue sur le plan énergétique. Trois tweets du vice-Président du Conseil ont lancé cette polémique qui risque de coûter cher à Salvini, même si la situation reste viable pour le ministre de l’Intérieur. Après l’arrestation de Nicastri, Paolo Arata a changé de registre et désormais lui aussi s’indigne. Pour les enquêteurs, il a trouvé des interlocuteurs à l’étranger. Et d’après eux, Arata serait allé demander aux régions d’intercéder en sa faveur.  Apparemment, Siri ne se présentait pas comme un membre de la Ligue, mais comme un ancien homme politique de Forza Italia, intéressé par les affaires de développement énergétique en Sicile. Voici pourquoi l’affaire Siri est cruciale pour Salvini : cela révèle ce qu’il se passe en coulisses au gouvernement. Si on peut observer les changements et les différences entre Milan et la Sicile, entre la Ligue et Forza Italia entre les années 1994 et 2019, les choses restent toujours les mêmes. Armando Siri est accusé d’avoir abusé de son pouvoir pour faire passer des nouvelles règles, lui permettant de s’enrichir.  Le véritable problème, n’est pas cette somme d’argent de 30 000 euros. Le véritable problème est que la Ligue de Salvini est une véritable passoire dans laquelle, les intérêts privés s’engouffrent et passent avant les intérêts publics. Ce n’est pas à Siri à répondre de cela, mais au ministre de l’intérieur : Matteo Salvini »

ARTICLE, La Stampa, I. Lombardo « Nous avons des preuves contre le sous-secrétaire. La Ligue :  je vote "près" » : « Dans ce spectacle quotidien d’affrontements et d’injures, la coalition jaune-verte s’est détériorée de manière définitive. Alors que la fin de l’expérience de coalition entre les Cinq Etoiles et la Ligue approche, Luigi di Maio affirme avoir des preuves contre le leader de la Ligue. Il est prêt à aller les exposer devant les magistrats et au Président du Conseil. En effet, Siri aurait profité de son influence pour faire passer l’amendement auquel Paolo Arata tenait. Ce dernier est un ex-député de Forza Italia impliqué dans l’enquête. Le sous-secrétaire aurait essayé de faire adopter cet amendement par tous les moyens. Cet amendement serait arrivé au ministère du Développement économique grâce aux signatures de quelques sénateurs de la Ligue, et parmi eux le chef de groupe, Salvatore Romeo mais pas Siri. Finalement, c’est Vito Cozzoli, le chef de cabinet qui aurait reçu l’amendement. Puis, le sous-secrétaire chargé de la délégation sur l’énergie, David Crispa aurait pris le relais. Et c’est là que l’amendement aurait été rejeté. Si Di Maio confirme que les « Cinq Etoiles » ont donné un avis négatif sur cet amendement, ils rappellent l’activisme de Siri, des autres, et des multiples amendements que la Ligue aurait encouragés afin d’obtenir une règle qui leur été favorable. Ainsi, ce processus un peu forcé, aurait bloqué l’intervention de Riccardo Fraccaro, ministre Cinq Etoile des Rapports, et celle du parlement. Le gouvernement suffoque dans tous ces conflits. Quant à Salvini, lui, il est davantage préoccupé par « faire démissionner Raggi, qui laisse Rome devenir une porcherie. »

COMMENTAIRE La Repubblica M. Giannini « Les rois sont nus, tout comme l’Italie » : « Le problème est avant tout politique. Depuis des semaines, Salvini et Di Maio ne dirigent pas deux partis unis dans une coalition mais deux factions en bataille permanente. L’exécutif tourne en rond. Le pays est bloqué et tout retombe rapidement sur l’économie. Les deux leaders crucifient le ministre de l’Economie pour ne pas voir, ni dire la vérité à leur ‘’public’’, à un mois des élections européennes. En pleine campagne électorale, la simple « opération vérité » de Tria (Indépendant) devient un scandale, une insubordination, un sabotage. Ils n’ont pas le courage de dire aux Italiens qu’il n’y a plus un euro à dépenser ; qu’en automne, il faudra bien que quelqu’un paie l’énorme facture, que jusqu’aux élections européennes, tout sera bloqué. Mais la vraie question est la suivante : l’Italie peut-elle se permettre d’attendre l’échéance du 26 mai dans ce climat de fin de règne ? ».

COMMENTAIRE Sole 24 Ore L. Palmerini « Salvini et Di Maio proches du point de non-retour » : « Les deux leaders n’avaient jamais été aussi proches du point de rupture. Le terrain de l’affrontement est celui des enquêtes judiciaires : un aspect sur lequel les 5 Etoiles ne peuvent pas se permettre de rétropédaler, surtout en campagne électorale. C’est un jeu au massacre et personne ne sait qui restera debout après cette série de coups. C’est un dilemme qui touche surtout Salvini. L’histoire nous dit qu’il est difficile de garder un consensus. Le leader de la Ligue a bénéficié d’une vague miraculeuse avec l’affaiblissement du M5S, le déclin de Berlusconi et l’absence, pendant un an, du PD. Jusque-là, il a pratiquement marqué sans gardien de but, parlant de migration comme problème principal des Italiens. Mais cela va-t-il durer longtemps ? Avec l’affaire Siri, la tentation de provoquer une crise gouvernementale est forte. Selon le calendrier, cela permettrait d’aller aux élections anticipées fin juin. Attendre les élections européennes serait trop difficile, car on irait après l’été, en pleine présentation de la loi de finances ».

COULISSES Il Messaggero A. Gentili « Salvini : ils veulent la crise, mais j’attends les Européennes » - « Giorgetti (Ligue) aurait appelé Berlusconi : ‘’nous sommes à un pas, tout s’écroule’’ – La stratégie de Di Maio : rompre pour éviter le flop électoral » : « Salvini reste calme ‘’car on n’ouvre pas une crise sur une affaire judiciaire dans laquelle est impliquée l’un des nôtres’’. Stratégie et prudence donc. Ce qui n’est pas le cas de Giorgetti qui aurait bien volontiers évité le mariage avec le M5S. S’il a appelé Berlusconi pour l’avertir de l’imminence de la crise, deux obstacles se dressent : Salvini ne veut pas d’un gouvernement avec lui ; Ligue, Forza Italia, Frères d'Italie ne suffisent pas. Il faudrait un bon peloton de transfuges du M5S pour un nouvel exécutif. Le soupçon est fort au sein de la Ligue : c’est Di Maio qui cherche la crise, avant les Européennes parce que ‘’s’il reste avec la Ligue, il perd des voix’’, alors que s’il se présente en tant qu’adversaire il pourrait résoudre les problèmes du M5S qui a hissé les drapeaux de la gauche sur tous les thèmes depuis quelques semaines ».

RETROSCENA La Repubblica C. Tito « Salvini, furieux, affronte Conte ‘’vous voulez tout faire sauter’’ » : « Au conseil des ministres ‘’itinérant’’ de Reggio Calabria, Salvini s’adresse à Conte d’un ton froid, le visage noir : ‘’Sachez que Siri ne démissionnera pas.’’. Conte réagit ‘’Attention, nous sommes en train de parler de corruption, comment peux-tu croire qu’il n’y aura pas de conséquences ?’’. Le ministre le bloque ‘’Mais de quoi on parle ? Avec cette attitude on bloque le pays uniquement pour des élections européennes. Dites-le si vous voulez tout faire sauter, avouez-le’’. C’est une journée à très haute tension pour le gouvernement jaune-vert, avec une dispute presque publique, une scène semblable à un couple de séparés sous le même toit, à un pas du divorce mais apeurés à l’idée d’assumer les responsabilités. Le Secrétaire d’Etat Giorgetti le dit à Conte ‘’Sans la compétence de Siri, on risque quelques soucis pour le dossier Alitalia’’. Le soir, Salvini relance un vieux cheval de bataille du centre-droit : la réforme de la justice. Un peu comme un avertissement, un peu comme une menace, face à ce qu’il considère une offensive des magistrats. Dans cette longue journée, le contrat de gouvernement ressemble à une feuille froissée, sans valeur. Parmi les bancs du Sénat et de la Chambre, plus personne ne veut parier sur la longévité du gouvernement ».

ENTRETIEN, Armando Siri, secrétaire d’Etat aux Infrastructures, « J’apprends à mes dépens ce qu’est la politique. Toninelli (M5S) a cassé un rapport humain » (Il Messaggero): « Le théoricien de la flat tax de la Ligue, le conseiller économique le plus écouté de Salvini, en grande tension avec Toninelli, ne s’attendait pas à finir dans la tempête judiciaire. ‘’Je suis halluciné et amer mais j’ai aussi confiance dans le fait de pouvoir démontrer mon innocence ».

ARTICLE La Repubblica F. Salvatore et M. E. Vincenzi « Raggi hors de contrôle » : « Dans les écoutes remises aux magistrats par l’ancien chef de l’AMA, l’entreprise à participation publique gérant les déchets romains, il est possible d’entendre les pressions de la maire Virginia Raggi. Des pressions fortes et continues, mais qui nous parlent aussi d’une Maire aux prises avec une ville qu’elle reconnait être ‘’hors de contrôle’’. Des problèmes qui ne sont pas affrontés, reportés voire oubliés. Raggi demande à l’AD d’AMA de ne pas compter les 18 millions de crédits que l’entreprise a à l’égard de la commune : ‘’je ne peux pas demander aux Romains de payer plus de taxes sur les déchets avec ce spectacle dégoûtant dans les rues. Sinon ils mettront la ville à feu et à sang, ce sera pire que les gilets jaunes’’ ».

ARTICLE, C. Mangani, Messaggero, « Tripoli rompt avec la France. Conte : ‘’risque humanitaire’’- “ déjà 18 mille personnes déplacées’’ – Salvini : les terroristes sont prêts à venir ici. Sarraj : ‘’Paris soutient Haftar’’ »: « La controffensive de Sarraj est diplomatique et militaire. Il attaque sur plusieurs fronts l’avancée d’Haftar. Hier, pour la première fois, il envoyé à la France un message très dur : ‘’toute relation avec la partie française’ dans le domaine de la sécurité sera rompue’’ a annoncé le ministre de l’Intérieur libyen, accusant la France de fomenter la guerre. En France, la décision d’interrompre entraînements et échanges d’informations a déplu. Des sources de l’Elysée ont rappelé que ‘’en diverses occasions le soutien a été exprimé au gouvernement légitime de Sarraj et à la médiation de l’ONU pour une solution politique inclusive’’. Isoler Haftar est cependant difficile étant donné ses soutiens (la Russie par exemple). »

ARTICLE Sole 24 Ore G. Trovati « La Ligue et le M5S disent oui au DEF, stop à la TVA » : « L’avis favorable du gouvernement à la résolution de la majorité marque l’accord de la Ligue et du M5S qui reporte de fait le « derby » entre la hausse de la TVA et les ‘’mesures alternatives’’ au moment de l’adoption de la loi de finances. Le premier engagement du gouvernement est le ‘’verrouillage’’ des comptes publics demandé par le ministre de l’Economie G. Tria. A la Chambre des Députés, le titulaire du Trésor encaisse ainsi le bon résultat. Une autre nouvelle réconforte Tria : les prévisions de croissance de la Banque d’Italie qui table sur un petit sursaut à hauteur de 0,1% pour le T1 de 2019 ».

ENTRETIEN de Frans Timmermanns, candidat du Parti Socialiste Européen « Plus de salaire et taxes pour les multinationales » (La Repubblica): « ‘’Quand je vois Salvini avec un T-shirt de Poutine, je ne sais pas ce qui se passe dans sa tête. Il fait de la propagande pour quelqu’un qui veut une Europe faible. Il parle de défense de souveraineté, mais de cette manière, il la lui offre ! Il est inadmissible que les hommes politiques italiens cachent les efforts que nous avons faits pour la flexibilité des comptes publics. Je proposerai un fonds social européen pouvant permettre aux gouvernements de pays en crise d’éviter l’austérité. Je crois que les pays du Nord ont fini par comprendre que le partage des risques est un parapluie pour tous, car si un pays est visé par les marchés, tous les citoyens européens y perdent’’ ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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Virginia Raggi (M5S)

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