30/06/2024
Résultats des élections municipales en Hongrie.
Hongrie. Lors des élections municipales du 9 juin 2024 à travers le pays, le Fidesz du Premier ministre Viktor Orbán obtient 568 maires, 1.914 conseillers municipaux et 237 conseillers de comtés et métropolitains.
(https://vtr.valasztas.hu/onk2024/valasztopolgaroknak/jelo...)
(Le KDNP, allié du Fidesz, obtient 561 maires, 1.872 conseillers municipaux et 237 conseillers de comtés et métropolitains.
(https://vtr.valasztas.hu/onk2024/valasztopolgaroknak/jelo...)
Les partis nationalistes :
Mi Hazánk obtient 96 conseillers municipaux et 62 conseillers de comtés.
(https://vtr.valasztas.hu/onk2024/valasztopolgaroknak/jelo...)
Le Jobbik obtient 9 maires et 132 conseillers municipaux et aussi 2 conseillers de comtés.
(https://vtr.valasztas.hu/onk2024/valasztopolgaroknak/jelo...)
Nép Pártján obtient 1 maire et 28 conseillers municipaux.
(https://vtr.valasztas.hu/onk2024/valasztopolgaroknak/jelo...)
Le MIÉP obtient 1 conseiller municipal.
(https://vtr.valasztas.hu/onk2024/valasztopolgaroknak/jelo...)
2RK Párt – dirigé par Gábor Vona, autrefois président du Jobbik – n’obtient pas d’élu.
(https://vtr.valasztas.hu/onk2024/valasztopolgaroknak/jelo...)
(Résultats par municipalités :
https://vtr.valasztas.hu/onk2024/valasztopolgaroknak/varm...)
16:36 | Lien permanent | Commentaires (0)
Résultats des élections municipales à Budapest.
Hongrie. Lors des élections du 9 juin 2024 pour le Conseil municipal de Budapest, le Fidesz-KDNP – l’alliance électorale qui gouverne la Hongrie – obtient 10 sièges sur 32 avec 28,69 %. Les nationalistes de Mi Hazánk n’ont pas d’élu avec 3,81% et ceux de Nép Pártján décrochent 0,17 % et pas d’élu.
(https://vtr.valasztas.hu/onk2024/valasztopolgaroknak/varm...)
Maire de Budapest : http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2024/06/17/ele...
Lors de l’élection des maires des 23 arrondissements de Budapest, le Fidesz-KDNP obtient 6 maires. 2 autres sont élus avec le soutien du Fidesz-KDNP. Des maires d’arrondissements sont également élus avec le soutien de différents partis de gauche associés au Jobbik.
(https://vtr.valasztas.hu/onk2024/valasztopolgaroknak/varm...)
16:11 | Lien permanent | Commentaires (0)
Viktor Orbán, Andrej Babiš et Herbert Kickl lancent les bases d'un nouveau groupe patriote au Parlement européen.
UE. Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán (Fidesz), le dirigeant du parti patriotique autrichien FPÖ Herbert Kickl et l’ancien Premier ministre tchèque Andrej Babiš (ANO) lancent les bases d'un nouveau groupe patriote au Parlement européen.
Les trois partis réunissent à eux seuls les 23 mandats nécessaires pour fonder un groupe parlementaire, mais ils ont encore besoin de collègues d'au moins quatre autres États de l'UE.
Le nom de l'alliance est : Pour la liberté et la souveraineté.
Andrej Babiš (ANO), Viktor Orbán (Fidesz), Herbert Kickl (FPÖ) et Harald Vilimsky (FPÖ)
(https://www.ots.at/presseaussendung/OTS_20240630_OTS0023/...)
11:30 | Lien permanent | Commentaires (0)
29/06/2024
L'AfD a élu sa nouvelle direction.
Allemagne. L'AfD a élu sa nouvelle direction : Tino Chrupalla, Alice Weidel, Stephan Brandner, Peter Boehringer, Kay Gottschalk, Carsten Hütter, Alexander Jungbluth, Dennis Hohloch, Marc Jongen, Martin Reichardt, Roman Reusch, Dirk Brandes, Heiko Scholz, Hannes Gnauck, Stephan Brandner. (Alexander Gauland reste président d’honneur.)
19:18 | Lien permanent | Commentaires (0)
Viktor Orbán, Herbert Kickl et Andrej Babiš feront une déclaration commune.
UE. Ce dimanche, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, le dirigeant du parti patriotique autrichien FPÖ Herbert Kickl et l'ancien Premier ministre tchèque Andrej Babiš (ANO) se rencontreront à Vienne, à 10h, pour faire une déclaration commune.
(https://www.ots.at/presseaussendung/OTS_20240629_OTS0016/...)
19:00 | Lien permanent | Commentaires (0)
Tino Chrupalla et Alice Weidel sont réélus à la tête de l'AfD.
Allemagne. Tino Chrupalla est réélu premier co-président de l'AfD et Alice Weidel est réélue deuxième co-présidente de l'AfD, lors du congrès fédéral du parti à Essen.
Alice Weidel et Tino Chrupalla
Alice Weidel et Tino Chrupalla sont réélus.
14:21 | Lien permanent | Commentaires (0)
28/06/2024
"Les tensions lors du dîner, la colère de Giorgia Meloni : sur la méthode et sur le fond, des choix erronés selon elle."
Italie. Revue de presse.
L’abstention de Giorgia Meloni à la nomination d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission Européenne, ainsi que le vote contre à la nomination du nouveau président du conseil et de la haute-représentante à la politique étrangère, font les gros titres de la presse : « Accord en Europe sans l’Italie » (Corriere della Sera), « Meloni, la nuit des « non » » (Repubblica), « UE, Meloni s’abstient mais von der Leyen est reconduite pour un second mandat » (La Stampa), « Nominations : le feu vert sans Meloni » (Il Messaggero, Giornale), « Les souverainistes se divisent sur les nominations européennes » (Domani). L’enquête du média Fanpage sur Gioventù Nazionale, le mouvement de jeunesse proche de Fratelli d’Italia, rapportant des propos antisémites et fascistes de la part de plusieurs militants, est aussi citée. Enfin Il Messaggero titre sur les élections législatives en France avec les derniers sondages : « France : les jeunes sont divisés entre l’abstention et le vote pour Bardella ».
Les JT couvrent essentiellement le Conseil Européen, et les positions de Giorgia Meloni à l’occasion de la séquence d’hier soir, le premier débat entre Donald Trump et Joe Biden en vue des élections présidentielles américaines de novembre, les critiques de l’opposition vis-à-vis des révélations sur le mouvement Gioventù Nazionale, et enfin les élections présidentielles en Iran, un mois après la mort du président Raïssi dans un crash d’hélicoptère.
ARTICLE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Il n’y a pas que l’UE, la température monte aussi à Rome » : « La journée d’hier aura été bien difficile pour Giorgia Meloni. Et cela pas uniquement en raison du fait que qu’elle est restée isolée à Bruxelles dans les négociations pour les nominations. A Rome, l’enquête de Fanpage sur « Gioventù nazionale » commence à faire du bruit. Les insultes et les propos antisémites à l’encontre de l’ancienne porte-parole de la communauté juive par de jeunes membres du mouvement qui travaillent aussi avec des parlementaires de Fratelli d’Italia, ont soulevé un tollé. Les premières têtes ont commencé à tomber : Flaminia Pace, responsable du Consiglio Nazionale Giovani, et Elisa Segnini, cheffe de cabinet de la député Fdi Lucaselli. Or, cela ne suffit pas pour les partis d’opposition, qui demandent la dissolution du mouvement et une prise de position claire de la part de la présidente du Conseil pour condamner ces faits. Meloni était bien sûr aux prises avec les négociations au Conseil Européen. Les déclarations de ses alliés ne l’ont certainement pas aidée. A commencer par Matteo Salvini qui a évoqué un ‘’coup d’Etat’’ à Bruxelles, suivi de ses amis de Vox qui l’ont mise en garde : ‘’ von der Leyen finira par traiter les Italiens comme elle l’a fait avec les Polonais’’. Toujours depuis Rome, la Cour des comptes dressait son rapport sur l’inefficacité des mesures adoptées par le gouvernement contre l’évasion fiscale et sur la situation alarmante des services de santé. Mais sur ces sujets, l’Europe n’y est pour rien, ils relèvent de la politique nationale. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Fiori « Les silences sur l’antisémitisme » : « Il n’est désormais plus possible d’éviter de condamner les jeunes de « Gioventù nazionale » qui ont prononcé des slogans nazis et des propos insultants à l’égard des juifs. La direction de Fratelli d’Italia a annoncé une ‘’réponse rapide et exemplaire’’ avec le détachement innocent de celui qui ne serait pas du tout concerné par l’affaire. Parmi les plus indignés, on retrouve le Président du Sénat, Ignazio Benito La Russa. Pourtant, ce dernier devrait bien savoir que ce sont les adultes qui devraient donner le bon exemple. Lui qui avait dit que les agents de la police militaire allemande de Bozen tués par les résistants à Via Rasella n’étaient qu’un « groupe musical de retraités », alors qu’ils endossaient bien l’uniforme du bataillon des SS, le même uniforme endossé par ceux qui ont effectué la rafle du ghetto de Rome le 16 octobre 1943. Nous assistons au spectacle singulier d’une classe politique prête à se démarquer des préjugés et des stéréotypes antisémites sans pour autant réfléchir sur les responsabilités politiques et morales de ceux qui n’ont rien fait pour les contrer. Tant que cette classe politique n’aura pas coupé les racines brunes d’un parti qui renvoie au fascisme y compris avec les symboles du néofascisme, et que la présidente du Conseil continuera à rendre hommage au ‘’vrai patriote’’ Giorgio Almirante, ancien secrétaire de rédaction de la « Défense de la race », le principal quotidien de l’antisémitisme italien, les sanctions contre la jeunesse de Fratelli d’Italia ne serviront à rien. La flamme tricolore figure toujours sur leurs drapeaux, un rappel à la fidélité au Mouvement Social Italien, le parti né dans l’après-guerre dans le prolongement la République de Salò, c’est-à-dire avec ceux qui ont participé à la persécution et à l’extermination des Juifs. Le règlement de comptes avec l’histoire ne peut plus attendre. Giorgia Meloni est appelée, en raison de son rôle institutionnel, à couper tout lien avec une histoire politique qui a alimenté le virus de l’antisémitisme. »
ARTICLE, Corriere della Sera, M. Galluzzo : « Les tensions lors du dîner, la colère de Giorgia Meloni : sur la méthode et sur le fond, des choix erronés selon elle » : « Giorgia Meloni, juste avant de retourner à Rome, nie que son choix puisse être, d’une certaine façon, un but contre son camp qui l’amènerait à s’isoler dans les équilibres européens. « On doit reconnaître à l’Italie la place qui lui revient, au regard de son rôle et de son poids, et pas pour des questions de sympathie avec le gouvernement. Je refuse de croire que certains veuillent nous faire payer [notre position], ce serait honteux, notre vote ne remet pas en cause notre place ». Le Conseil européen fini, Giorgia Meloni a confirmé ce qui se disait la veille : elle a voté non à Costa et Kallas et s’est abstenu sur von der Leyen. « Je crois que la proposition à propos des top jobs était une erreur à la fois du point de vue du fond comme de la méthode. Elle n’a pas été précédée, même vaguement, d’une discussion autour du résultat des urnes, de la nouvelle inflexion que les Européens veulent donner à l’UE. Imposer une logique entre majorité et opposition est une grave erreur et un manque de respect pour les citoyens ». Elle ajoute n’avoir aucun problème avec l’actuelle présidente de la Commission : « La question n’est pas Ursula von der Leyen, mais les politiques qu’elle veut mener. À ce sujet, nous n’avons pas obtenu de réponse. Le rôle de l’Italie n’est pas de se ranger derrière quelqu’un, sinon nous devenons invisibles ». Devant le parlement italien, elle avait dénoncé les nouvelles élites européennes incarnées par les négociateurs, des personnages habitués aux « petits manœuvres » d’après elle, qui décident seuls et sans associer un pays fondateur comme l’Italie. Elle a donc considéré qu’elle ne pouvait pas donner son blanc-seing à l’accord conclu entre les partis de la majorité, chapeauté par Macron et Scholz. À minuit, quand on apprend que Meloni s’est abstenue sur von der Leyen et qu’Orban a voté contre, des sources italiennes expliquent : « L’abstention a été choisie pour respecter les différentes positions des partis de la majorité, et dans l’attente de détails plus complets sur le programme et le rôle de l’Italie ». Entre les lignes, on peut lire que la partie n’est pas finie, et que le prochain rendez-vous sera le 18 juillet, lorsque le Parlement européen se prononcera, à bulletin secret, sur les noms pour la Commission. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « L’enjeu pour la présidente du Conseil » : « malgré ses nombreuses revendications, l’Italie gouvernée par Meloni n’obtiendra probablement pas une place de choix en Europe, sans être toutefois poussée vers l’isolement le plus total. Elle obtiendra des postes et des portefeuilles de bon niveau, ce qui est l’usage pour un pays fondateur mais qui ne fait toutefois pas partie de la majorité qui désigne la nouvelle Commission. Ce n’est pas non plus ce à quoi Meloni s’attendait, elle qui croyait qu’elle serait vue comme le pivot des équilibres européens au lendemain du G7 dans les Pouilles et de son succès aux élections européennes. Meloni a fondé sa stratégie sur sa détermination et sa volonté, sans toutefois renoncer à cette ambiguïté qui caractérise son parcours dans l’Union européenne. Tout va bien quand elle parle en tant que présidente du Conseil (cohérence sur l’Ukraine et l’Otan, déplacements en Afrique, bonnes relations avec la présidente de la Commission). Les choses vont moins bien quand elle le fait en tant que cheffe des Conservateurs, l’amenant à de grandes contradictions. Réclamer un rôle pour sa formation politique en Europe en tant que troisième groupe au Parlement Européen ne suffit pas, il faut aussi de la cohérence entre groupes politiques. Meloni se plaint de s’être retrouvée face à un accord déjà signé. Cette surprise est excessive, à moins qu’il ne s’agisse d’une stratégie pour attirer l’attention sur l’Italie et obtenir dans un second temps ce que les autres ne lui ont pas donné dans l’immédiat. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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27/06/2024
Le BSW votera, en cas de contenu similaire, avec l'AfD à tous les niveaux de pouvoir.
Allemagne. La coprésidente du parti de gauche anti-immigration BSW Sahra Wagenknecht a déclaré que le BSW votera, en cas de contenu similaire, avec le parti patriotique AfD à tous les niveaux de pouvoir. Elle ajoute qu’il n’y aura cependant pas de coopération active ou de coalition entre les deux partis.
20:32 | Lien permanent | Commentaires (0)
La station de métro près de laquelle le congrès fédéral de l'AfD se tiendra à Essen est renommée "# Diversité".
Allemagne. L'entreprise de transports publics Ruhrbahn renomme provisoirement la station de métro près de laquelle le congrès fédéral de l'AfD se tiendra à Essen ce week-end "# Diversité".
20:03 | Lien permanent | Commentaires (0)
Geert Wilders écrit sur Twitter que l’islam est une "religion dégoûtante, répréhensible, violente et haineuse".
Pays-Bas. Le président du PVV Geert Wilders écrit sur Twitter, quelques jours avant l’avènement d’un gouvernement constitué autour de quatre partis politiques, dont le sien, que l’islam est une « religion dégoûtante, répréhensible, violente et haineuse ».
15:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
Alice Weidel déclare que le BSW divise les voix du milieu qui critique le gouvernement.
Allemagne. La co-présidente du parti patriotique AfD Alice Weidel déclare que le parti de gauche anti-immigration BSW de Sahra Wagenknecht divise les voix du milieu politique qui critique le gouvernement.
14:57 | Lien permanent | Commentaires (0)
Martin Bosma été informé que son invitation lui avait été retirée pour la commémoration de l'esclavage.
Pays-Bas. Le président PVV de la Chambre des députés Martin Bosma été informé que son invitation lui avait été retirée pour la commémoration de l'esclavage.
(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2024/06/18/opp...)
14:49 | Lien permanent | Commentaires (0)
26/06/2024
Résultats des élections locales en Roumanie.
Roumanie. Lors des élections locales du 9 juin 2024, les nationalistes de l’AUR sont arrivés troisièmes avec 9,02 % et ont obtenu 3.191 conseillers municipaux, alors que ceux de SOS Roumanie ont obtenu 0,93 % et plus d’une centaine de conseillers municipaux.
L’AUR obtient 30 maires.
(https://specialarad.ro/rezultate-consilii-locale-psd-pnl-...)
Lors des élections pour les conseils de districts du 9 juin 2024, le parti nationaliste roumain AUR décroche 159 conseillers de districts.
L’AUR n’obtient pas de président de conseil de district.
Bucarest
À Bucarest, l’AUR, qui décroche 5 conseillers municipaux sur 55, obtient, au total, au sein des six conseils d'arrondissements 18 conseillers d'arrondissements. L'AUR n'obtient pas le poste de maire, ni de maire d'arrondissement.
19:28 | Lien permanent | Commentaires (0)
Italie : résultats des élections municipales de juin 2024.
Italie. Lors des élections locales qui se sont tenues les 8 et 9 et 23 et 24 juin 2024, dans près de 3.600 communes, le centre-gauche a plutôt gagné.
Voir les résultats par communes :
https://elezioni.interno.gov.it/comunali/scrutini/2024060...
17:59 | Lien permanent | Commentaires (0)
"UE : un accord sans Meloni."
Italie. Revue de presse.
L'accord sur les nominations à la tête des institutions européennes à la veille du Conseil européen informel fait les gros titres de la presse : « Europe : entente sur les nominations » (Corriere della Sera, Avvenire), « UE : un accord sans Meloni » (Repubblica, La Stampa), « Nominations dans l’UE, l'offre pour l'Italie [d'une vice-présidence à la Commission] mais Meloni pourrait décider de s'abstenir » (Il Messaggero, Giornale). La libération de Julian Assange et le rapport annuel au Parlement sur la consommation de drogues, faisant état d'une hausse significative sont aussi cités en une.
Les JT couvrent essentiellement l’accord entre les négociateurs sur les nominations en vue du Conseil européen, la situation au Proche-Orient, ainsi que l’interdiction de diffusion visant plusieurs médias européens en Russie, donc quatre italiens, et les inondations et glissements de terrain dus aux intempéries dans le nord de l’Italie.
COMMENTAIRE, La Repubblica, de S. Folli, « Le vrai dilemme du premierato » : « On ne peut pas dire que le centre-droit (ou plus exactement Fratelli d’Italia) ait choisi le meilleur moment pour relancer le débat autour de la loi électorale pour les municipales, c’est-à-dire au soir de résultats décevants pour son camp. Le modèle en vigueur depuis plus de 30 ans est contesté parce qu'il a davantage profité au centre-gauche qu'au centre-droit. Alors que cela devrait peut-être inciter ce dernier à mieux choisir ses candidats, avant de modifier le système électoral au lendemain d'une défaite. A vrai dire, l’agacement suscité par le système à deux tours n’est pas nouveau. La majorité a déjà tenté de rebattre les cartes en rusant mais elle a échoué. L'idée est d'abaisser le seuil assurant l’accès au second tour. Il est actuellement fixé à 50 % : on passe au second tour si personne n'obtient la majorité absolue au premier tour. Le centre-droit voudrait l’abaisser à 40% : pour l’emporter, un candidat devrait obtenir 40 % plus une voix. Cela renforcerait une dynamique qui favorise souvent - mais pas toujours - les candidats de droite au premier tour et les candidats de gauche au second, lorsque les différentes forces d’opposition doivent se rassembler. Pour l'instant, les critiques émises contre la loi électorale ressemblent davantage à un alibi pour justifier l'échec de la majorité au gouvernement, qu'à un véritable objectif. Toutefois, l’autre débat central de la réforme constitutionnelle sur le "premierato" est aussi présent et fait écho au point soulevé par le centre-droit concernant les élections municipales. Quelles sont les conditions pour légitimer le Président du Conseil élu directement par le peuple ? Le centre-droit estime que 40 % des voix suffiraient, comme pour les maires, et envisage un système à un tour basé sur ce seuil. Le candidat obtenant les 40% plus une voix remporterait une importante prime de majorité au Parlement. Mais certains émettent l'objection suivante : le chef de l’exécutif serait élu par une minorité mais avantagé à la Chambre de manière disproportionnée. Cela créerait une distorsion qui, au niveau national, ne manquerait pas de susciter des doutes et des interrogations. Avec plus de 50 % des voix, la question ne se poserait pas, comme c’est le cas dans tous les pays qui élisent directement le chef de l’exécutif. Autrement, il y a la solution du système à deux tours : les deux premiers candidats ayant remporté le plus de voix s'affrontent au second tour et le vainqueur est pleinement légitimé. Ce système est toutefois contesté par une droite qui déteste le scrutin à deux tours. La polémique sur les élections municipales semble donc être un faux prétexte pour tâter le terrain en vue du "premierato". »
ARTICLE, Il Foglio, de S. Canettieri « Elections municipales : Fratelli d’Italia est dans un déni de réalité et se replie sur lui-même » : « On assiste à un déni de réalité, à des opérations de distraction de masse, à des réactions à chaud qui proposent même de supprimer les seconds tours. Sur les réseaux sociaux, Meloni parle d’autonomie régionale différenciée, puis des propos déplacés d’une élue du M5S : ‘’selon cette personne, on voudrait me massacrer et me pendre’’ et encore ‘’les oppositions utilisent un ton de guerre civile’’. Aucune référence donc aux résultats de Bari, Florence et Pérouse. On a l’impression d’un déjà-vu, c’est-à-dire le syndrome du mauvais candidat qui ne parvient pas à étendre sa coalition. Mais le problème vient d’une classe dirigeante qui n’est pas à la hauteur du défi, d’un parti renfermé sur lui-même, qui adopte une gestion familiale de la politique et a du mal à s’ouvrir à des cultures politiques différentes de par sa méfiance (‘’puis-je lui faire confiance ?’’ est devenue le refrain de la Présidente du Conseil). C’est une histoire qui se répète, malgré le fait que son parti a obtenu 28,8% de voix aux européennes. Pourtant, ces caractéristiques sont devenues des tabous dont personne ne parle. Mieux vaut fuir la réalité. Les propos du Président du Sénat Ignazio La Russa sur l’idée de supprimer le second tour au cas où un candidat obtiendrait 40% des voix donne l’impression d’un timing mal choisi et d’une envie de vengeance. A aucun moment, une réflexion et une analyse n’ont été menées pour comprendre pourquoi le ‘’parti de la nation’’ ne parvient pas à choisir les bons candidats dans les villes qui comptent. »
ARTICLE, Repubblica, de L. Sabbadini, « L’abstention vient de l’électorat modéré du centre » : « L’abstention s’est invitée de manière radicale comme l’une des possibilités de choix des électeurs. Le vote n’est plus vu comme un devoir du citoyen, comme par le passé. C’est un droit acquis qui est toutefois considéré comme une simple option. Ce qui ne se traduit pas par une défiance totale mais plutôt comme la manifestation de l’attente de propositions convaincantes. Il est vrai aussi que depuis la naissance de la République, on n’avait jamais assisté à un taux de participation aussi bas, en dessous de la barre des 50%. Le processus de refonte structurelle des partis et leur crise se poursuit de manière inexorable, la complexité a augmenté et il est de plus en plus difficile pour les citoyens de savoir vers qui se tourner. L’électorat est devenu plus fluide, ce qui a permis de voir, ces dix dernières années, le succès inattendu et vertigineux du PD de Renzi, puis du M5S, de la Ligue de Salvini et enfin de Frères d’Italie avec Meloni. Concernant les électeurs, ils s’informent de moins en moins sur la politique. D’après les données Istat, la population qui dit s’informer au moins une fois par semaine (en moyenne 50,6%) a baissé de 12 points en dix ans. Ce chiffre baisse en particulier chez les femmes (44,6%) et chez les jeunes (20-24 ans) pour qui le pourcentage atteint à peine 38,2%. Le suivi des débats politiques baisse de 11 points aussi sur ces dix dernières années et la lecture des quotidiens, c’est-à-dire ces instruments permettant un approfondissement supplémentaire, diminue. Les instruments informels (l’information par ses amis, parents ou collègues) ont baissé également. Il était donc prévisible que l’abstention finisse par augmenter. Selon l’Ipsos, c’est surtout vrai parmi le public des femmes, des jeunes, des ouvriers, des personnes au chômage, des petits entrepreneurs, des artisans et de la population la moins diplômée. Ce qui devrait représenter, normalement, la base électorale d’un camp progressiste. Ipsos nous dit aussi que ce sont surtout les électeurs modérés situés au centre qui se sont abstenus, et ils représentent un bassin de 40% de voix. Ce qui veut dire qu’il y a un potentiel énorme d’espace politique pour un parti pouvant incarner leurs attentes et leurs demandes. Cela dit, le gouvernement semble sous-estimer l’impact de la réforme de l’autonomie régionale sur le pays, notamment au Sud. Une partie de la population se sentira inévitablement trahie et abandonnée. »
ARTICLE, Corriere della Sera, M. Galluzzo : « ‘Il faut plus de respect pour un des pays fondateur’ : Meloni, exclue, envisage l’abstention » : « La seule chose qui soit certaine, c’est que rien n’est certain. Face à l’énième célébration des négociateurs sur le sujet des top jobs, Giorgia Meloni est prête à un geste fort : l’abstention lors du prochain Conseil européen, qui débute demain, sur les nominations dont l’Italie est restée exclue. Cela peut sembler un détail, mais dans la pratique européenne, une décision de ce genre serait en rupture avec le consensus unanime qui est normalement de mise. Lorsque quelques informations ont fuité hier de Bruxelles, la nouvelle n’a pas été accueillie positivement au palais Chigi. ‘Ils pouvaient attendre demain pour officialiser la décision, ils pouvaient avoir plus de respect pour un des pays fondateurs de l’UE, et ils ont décidé d’avancer sans nous, alors plus rien n’est évident, pas même le soutien d’ECR à Ursula von der Leyen’, commente une source gouvernementale. Difficile d’obtenir des informations de la présidence du conseil, car l’ordre a été donné de ne pas parler aux journalistes. Voilà le climat. Meloni en veut aussi à Elly Schlein, qui a fait comprendre au PSE qu’il n’était pas légitime de parler avec ECR, donc avec les représentants du pays : ‘une folie antipatriotique’ pour elle. La réalité, c’est que tout ou presque a été décidé sans consulter notre gouvernement. Giorgia Meloni a eu des échanges téléphoniques avec quelques-uns des négociateurs, mais sans avoir de réel poids. Les informations qui parviennent de Bruxelles sur les contreparties pour l’Italie apparaissent comme des excuses hypocrites. Et le palais Chigi de répondre : ‘Nous ne savons rien, et la nomination de Fitto comme commissaire est aussi à prendre avec des pincettes car nous manquons d’informations pour examiner à fond la question’. Il faut également mettre en parallèle les sommets européens et les élections françaises qui auront lieu juste après. Pour la présidence du conseil ‘vu la méthode que [les négociateurs] ont choisi, il est aussi possible que de grosses surprises arrivent, et en ce qui nous concerne tout peut sauter et à la fin. Il est aussi possible que cette classe dirigeante toute entière, qui n’a pas été légitimée par le vote [aux européennes] mais qui croit pouvoir dicter l’agenda, rentre chez elle’. Ce sera alors à Meloni de décider, en fonction des nombreux facteurs, si elle préfère avaler cette couleuvre ou bien prendre clairement le chemin de la rupture. »
ANALYSE, Il Sole 24 Ore, A. Cerretelli : « Le choix de la continuité dans une Europe assiégée » : « C'est un moment décisif pour l'Europe, assaillie par une vague de changements historiques. À l'extérieur, les guerres en Ukraine et au Moyen-Orient s'intensifient, la belligérance et les menaces de Vladimir Poutine augmentent, les tensions commerciales avec la Chine s'accroissent, les relations avec les États-Unis et, par conséquent, avec l'OTAN dépendent des résultats des élections présidentielles de novembre. A cela s'ajoute depuis hier la question des négociations d'adhésion de l'Ukraine et de la Moldavie, signe d'un processus d'élargissement de l'UE qui sera long et très compliqué. Au niveau des politiques internes, on retrouve la tempête politique qui fait rage en France qui pourrait balayer le ‘macronisme’, catapultant au pouvoir l'extrémisme ou l'ingouvernabilité. Inutile de se bercer d'illusions : si tel était le cas, la stabilité européenne n’en sortirait pas indemne. C'est pourquoi, après le renouvellement du Parlement européen, il était absolument urgent de nommer rapidement les postes à responsabilité dans les institutions européennes. L'accord entre les 6 médiateurs a permis de reconfirmer la populaire allemande Ursula von der Leyen à la tête de la Commission, de nommer le socialiste portugais Antonio Costa à la tête du Conseil et la libérale estonienne Kaja Kallas comme Haute représentante pour la politique étrangère. Il appartiendra désormais aux 27 chefs d'État et de gouvernement de nommer officiellement la nouvelle triade gouvernementale européenne, entre demain et après-demain. Puis, à la mi-juillet, ce sera au tour du Parlement d'apposer le sceau final. Le plus frappant dans toute cette opération est le choix de la continuité plutôt que de la stabilité, qui semble être fait presque en apnée par rapport aux nouvelles réalités politiques qui bouillonnent à l'extérieur des salles des Palais. Les élections ont certes reconfirmé l'alliance traditionnelle qui dirige l'assemblée depuis des décennies, mais seuls les Populaires ont gagné 13 sièges supplémentaires, ce qui n'est pas le cas des Socialistes et des Libéraux (-3 et -28). De plus, les libéraux, avec 74 sièges, sont devenus le quatrième groupe le plus important, évincés par les conservateurs de l'Ecr qui sont passés de 69 à 83 sièges. La force de la tradition a prévalu également dans la répartition des sommets institutionnels, qui reflètent très grossièrement l'équilibre politique entre les 27 gouvernements. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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Le VVD ne sera pas exclu de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe.
Pays-Bas et UE. Le parti libéral de droite VVD du Premier ministre sortant Mark Rutte ne sera pas exclu de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe (ALDE) – une des composantes de Renew – pour avoir décidé de prendre part au futur gouvernement néerlandais aux côtés du parti anti-islamisation PVV de Geert Wilders. Un observateur sera envoyé auprès du VVD afin de vérifier si le VVD « ne franchit pas des lignes rouges en termes de valeurs [du groupe] et de principes libéraux ».
(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2024/05/22/les...)
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Près d'un allemand sur quatre a déjà voté pour l'AfD.
Allemagne. Près d'un allemand sur quatre a déjà voté pour le parti patriotique AfD.
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25/06/2024
L'appartenance à l'association des écrivains PEN et à l'AfD sont incompatibles.
Allemagne. L'association des écrivains PEN a décidé que l'appartenance à la PEN et au parti patriotique AfD sont incompatibles.
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Le BSW dénonce l’ouverture des négociations en vue de l’entrée de l’Ukraine au sein de l’UE.
Allemagne. Le parti de gauche anti-immigration BSW de Sahra Wagenknecht dénonce l’ouverture des négociations en vue de l’entrée de l’Ukraine au sein de l’Union européenne. Il considère que l’Ukraine sera un puits sans fond pour le contribuable allemand.
19:26 | Lien permanent | Commentaires (0)
Résultats des élections municipales en Rhénanie-Palatinat.
Allemagne. Rhénanie-Palatinat. Lors des élections municipales du 9 juin 2024, les patriotes de l’AfD obtiennent 14 % lors de l’élection des conseils de districts.
Lors de l’élection directe des administrateurs de districts au sein de certains districts, l’AfD n’obtient pas d’élu.
Lors de l’élection directe des maires au sein de certaines municipalités, l’AfD n’obtient pas d’élu.
Lors de l’élection des conseils d’associations de municipalités, l’AfD obtient 3,7 %.
Lors de l’élection du Conseil du district du Palatinat, l’AfD obtient 17,4 %.
18:38 | Lien permanent | Commentaires (0)
Le PVV vote une motion visant à ne pas autoriser lors des débats à la Chambre des représentants les "théories" à propos du changement de peuple.
Pays-Bas. Le PVV anti-islamisation de Geert Wilders a voté une motion du parti se voulant le représentant des Néerlandais d’origine étrangère Denk visant à ne pas autoriser lors des débats à la Chambre des représentants la diffusion des « théories racistes du changement de peuple [grand remplacement] ». Le parti patriotique JA 21 et le parti des agriculteurs BBB ont également voté cette motion.
Les chrétiens réformés du SGP et le Forum voor Democratie de Thierry Baudet ont voté contre.
16:12 | Lien permanent | Commentaires (0)
État de Hambourg : l'AfD obtient 8,8 % lors de l'élection des conseils de quartiers.
Allemagne. État de Hambourg. Lors des élections du 9 juin 2024 pour les conseils de quartiers, les patriotes de l’AfD obtiennent 8,8 %.
(https://www.statistik-nord.de/wahlen/wahlen-in-hamburg/be...)
14:26 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Meloni et Orban : non aux pactes préconçus pour les postes européens."
Italie. Revue de presse.
Les résultats du second tour des élections municipales, marqués par la victoire des candidats de centre-gauche dans les grandes villes [la gauche s’impose à Florence, Bari, Pérouse, Campobasso et Potenza ; la droite gagne à Lecce et Rovigo] et par un taux de participation en dessous de 50%, font les gros titres de la presse : « Municipales, » (Corriere della Sera), « La revanche de la gauche » (Repubblica), « Les grandes villes récompensent le PD ;» (La Stampa), « Les chefs-lieux remportés par le centre-gauche. Frères d’Italie demande à supprimer les seconds tours » (Messaggero). Le Giornale titre en une la visite à Rome de V. Orban : « Meloni-Orban, un pacte sur les migrants ». Enfin, la qualification de l’équipe italienne aux 8es de finale de l’Euro 2024 est citée avec large couverture photographique en une.
Les JT couvrent essentiellement les résultats des élections municipales, et notamment la victoire de candidats du PD à Florence, Bari ou encore Pérouse, la rencontre entre Viktor Orban et Giorgia Meloni en vue de la future présidence hongroise de l’UE, la libération de Julian Assange, mais aussi la situation au Proche-Orient, où les raids se poursuivent à Gaza sur fond d’escalade entre le Liban et Israël. La qualification de l’Italie en huitième de finale de l’Euro de football est aussi mentionnée.
ARTICLE, Corriere della Sera, M. Franco « Un électorat fluide et un taux d’abstention élevé : une double leçon pour les partis » : « Le résultat positif du centre-gauche à Bari, Florence et Potenza offre un parfum de victoire aux partis d’opposition. La conquête de Pérouse, la victoire de Campobasso et le succès dès le premier tour à Cagliari montrent une coalition gagnante sur tous les 6 chefs-lieux des régions concernées. Encore une fois, le vrai perdant est le taux de participation : 47%, soit 15 points de moins par rapport au premier tour. L’écart entre le monde politique et l’électorat se creuse. Pour la coalition de droite, les victoires à Lecce, Rogivo, Vercelli et Caltanissetta ne suffisent pas à contrebalancer un résultat maigre qui soulève encore une fois la question d’une classe politique qui n’est pas en mesure de proposer des profils pouvant mobiliser l’électorat. Première leçon : dans un rendez-vous local comme les municipales, le rapport entre les électeurs et le candidat est direct. Il n’est donc pas possible d’évoquer des « combines » ou des « complots » comme l’a fait la droite. Cela devrait apprendre aux partis qu’il ne faut pas chercher la faute de leurs limites ailleurs. Le narratif de ce gouvernement, qui se présente comme étant « au premier plan » en Europe et voulant compter n’a eu aucun impact sur l’électorat. Pour les partis d’opposition, le résultat est encourageant : le PD et ses alliés ont pu faire élire plusieurs maires. En général, l’électorat demeure déçu et donc fluide, en attente d’une meilleure offre politique. Croire qu’il serait possible de résoudre le phénomène de l’abstention en supprimant les seconds tours, comme de temps en temps proposé par la droite, a un goût d’escamotage. L’abstention existe et concerne tout le monde. »
COMMENTAIRE, Il Foglio, C. Cerasa « Le luxe d’avoir une politique qui éloigne les extrémistes » : « L’image de l’Italie qui est sortie de ces seconds tours pour 14 chefs-lieux de province et 5 chefs-lieux de région confirme l’état de grâce de notre politique nationale. Les européennes ont récompensé le gouvernement ; les municipales ont plutôt fait primer les partis d’opposition. Il existe toutefois un facteur commun : c’est l’image d’un pays pacifié où les partis pro-européens avancent tandis que les partis anti-système reculent. C’est donc une très bonne nouvelle. Peu de pays peuvent se vanter d’avoir un gouvernement stable qui s’éloigne progressivement des positions anti-européennes. »
ANALYSE, Domani, G. Merlo « Le Sud sanctionne le gouvernement » : « Au vu des résultats des élections municipales, le Sud semble devenu un problème difficilement sous-estimable pour le gouvernement. Le hasard a voulu que ce rendez-vous coïncide avec l’adoption de la réforme sur l’autonomie régionale différenciée, qui a soulevé un grand mécontentement notamment dans les régions du sud. Les résultats ont ainsi montré une certaine désaffection de l’électorat de centre-droit. »
ARTICLE, Sole 24 Ore, C. Fotina « Rejet par la cour constitutionnelle de la décision de la Sicile visant à reporter les appels d’offre sur les concessions balnéaires. Une décision qui crée de l’embarras, au vu de la candidature de Fitto (Frères d’Italie) en Europe » : « Il s’agit de l’énième rebondissement dans le dossier des concessions balnéaires, cette fois-ci provoqué par la Cour constitutionnelle. Le sens de cette décision surprend, alors même que la saisine avait été faite par le gouvernement Meloni. L'exécutif – expression de la majorité parlementaire (Ligue-Forza Italia-FdI) la plus pro-balnéaire qui soit – a été contraint de déposer un recours au moment même où il commençait à étudier la situation des littoraux face à une procédure d'infraction communautaire en cours. Le gouvernement espérait établir une cartographie permettant de présenter à Bruxelles la thèse selon laquelle il n'y aurait pas de pénurie plages libres à céder en concession et qu'il n'y a donc pas d'obligation de procéder à des appels d'offre, comme le prévoit la directive Bolkestein. Au contraire, c'est précisément à cette directive européenne que la Cour se réfère dans l'arrêt n° 109 publié hier, dans lequel elle déclare des dispositions de l'article 36 de la loi régionale sicilienne n° 2 de 2023 comme inconstitutionnelles. […] Chaque décision sur la question semble faire glisser un peu plus le gouvernement qui tente de garder un équilibre dans la discussion avec la Commission européenne. La nécessité de maintenir un dialogue avec Bruxelles, dans le contexte de la candidature au poste de commissaire du ministre chargé des affaires européennes et donc des procédures d'infraction, Raffaele Fitto, provoque un clivage au sein de la majorité. Une certaine prudence de la part de Fratelli d'Italia, le parti du ministre, est contrebalancée par la ligne plus interventionniste de la Ligue, qui a brandi comme un drapeau un amendement au décret sur la cohésion (ensuite retiré et transformé en ordre du jour) qui aurait introduit la préemption ou la compensation pour les concessionnaires actuels dans le cas de nouveaux appels d'offres. »
ARTICLE, Sole 24 Ore, C. Marroni : « Meloni et Orban : non aux pactes préconçus pour les postes européens » : « ‘La Hongrie ne peut pas apporter son soutien à un accord d’appareil fait à trois sur les top jobs. Le projet initial de l’UE était d’impliquer tout le monde, petits et grands’. À la fin de sa rencontre avec Giorgia Meloni au Palais Chigi, le premier ministre hongrois, Viktor Orban, réaffirme l’opposition de Budapest aux propositions de noms pour les top jobs qui ont émergé lors de la rencontre informelle de la semaine dernière. Pour Orban, l’enjeu est « la division des positions sur ce qui se passe à Bruxelles. Je pense être le plus ancien premier ministre, et selon moi la racine du problème est la politisation de la Commission ». C’est donc une amitié qui le lie à Rome, mais pas une alliance politique : « j’ai déjà été clair : nous défendons les intérêts nationaux, et nous ne pouvons pas adhérer à un groupe qui comprend un parti roumain anti-hongrois. Cependant, nous nous engageons dans la collaboration des partis de droite en Europe ». À partir du 1er juillet, la Hongrie présidera l’Union, et Viktor Orban a décidé de se rendre à Berlin, à Rome, puis à Paris, pour parler de ses objectifs. Avec Giorgia Meloni, la question économique est reportée à plus tard. Ce qui occupe les discussions, c’est le point de tension, c’est-à-dire l’Ukraine. Giorgia Meloni résume ainsi l’échange : « Nous avons parlé du conflit ukrainien, nos positions ne sont pas les mêmes mais j’apprécie que la Hongrie laisse les alliés prendre des décisions sans bloquer ni l’UE ni l’OTAN ». D’autres sujets lient les deux leaders, comme le « champ de la migration et de la compétitivité », celui de la « démographie », mais aussi l’élargissement de l’UE : « Quelle honte que les pays des Balkans attendent depuis quinze ans leur adhésion à l’UE », affirme Orban. Enfin, Giorgia Meloni a loué l’attention donnée par la Hongrie à « la politique agricole » et à la « cohésion », des objets de préoccupation des Européens d’après la présidente du conseil. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, de S. Folli, « Meloni, l’Europe et le prix à payer » : « Le gouvernement de Giorgia Meloni a une priorité : ne pas être exclu des accords décisifs au niveau européen, à commencer par l'élection du président de la Commission et la plausible reconduction d'Ursula von der Leyen. Il serait inconcevable que l'Italie, l'un des pays fondateurs de l’UE, reste en marge des discussions. En coulisses, les désaccords, parfois durs, ne manquent pas. Rome n’obtiendra pas tout à fait le rôle de premier plan qu’elle demandait, voire exigeait (Raffaele Fitto commissaire européen pour la mise en œuvre du PNRR), et probablement aussi une des vice-présidences. Mais pour la Présidente du Conseil italien la priorité est de faire un pas significatif vers les Populaires, le groupe dont l'Allemagne est le leader, s’éloignant sans trop de coups d’éclat des souverainistes. L'opération semble possible, certainement au prix d'une fracture du front nationaliste. Jusqu'à présent, la dirigeante de Fratelli d'Italia s'était efforcée de maintenir unis tous les groupes de la droite conservatrice proche d’elle. Mais après deux ans de gouvernement et d’ambiguïtés excessives, un choix s'imposait, ne serait-ce que pour contenir les critiques acerbes d’E. Macron, celui qui a condamné le plus durement le gouvernement de droite italien, en dépit des règles de l'étiquette internationale (on l'a vu lors du sommet du G7 dans les Pouilles). Sur le plan international, Giorgia Meloni vient de réaffirmer la ligne atlantiste et son soutien explicite à l'Ukraine. Une position réitérée en dépit de celle d’autres membres de la droite européenne, comme Viktor Orban, et qui, à l'approche du sommet européen dédié aux nominations, montre bien quel est le cap de la droite melonienne. Ce n'est pas un hasard si Joe Biden apprécie la ligne italienne ; la Présidence du Conseil italien n'attend pas impatiemment la victoire de Trump, ou du moins Meloni ne mise pas sur le candidat républicain. Contrairement à Salvini, qui cultive par ailleurs une relation privilégiée avec Marine Le Pen. Or on voit bien que la Présidente du Conseil n'a aucune envie de voir le Rassemblement national triompher aux élections françaises. Cela perturberait sa trajectoire de rapprochement, lent mais constant, avec les Populaires et offrirait de nouvelles occasions au rival léghiste, qui tente dès qu’il le peut de la doubler sur sa droite, de Vannacci à Bardella. Par ailleurs, le triomphe de l'extrême droite en France reste à voir. Les sondages indiquent même que le scrutin à deux tours pourrait encore une fois s'avérer un piège pour les Le Pen. Une Assemblée nationale sans majorité certaine pourrait profiter à l'Italie en favorisant les relations de Fratelli d’Italia avec les chrétiens-démocrates allemands. Le travail de médiation effectué par Antonio Tajani ne doit pas non plus être sous-estimé : le résultat obtenu par Forza Italia aux européennes a renforcé le rôle politique du ministre des Affaires étrangères à un moment crucial pour les perspectives de Meloni. Si les rebondissements sont toujours possibles, certaines choses bougent, liant de plus en plus la politique intérieure aux scénarios internationaux, avec des institutions européennes qui ont acquis un rôle central sans précédent. »
ARTICLE, la Repubblica, C. Tito : « La logique du tous contre tous : le risque d’une impasse sur les nominations. Dernière discorde en date : ‘Entre le PPE et le PSE, il y a un manque de confiance’ » : « ‘Qui peut nous garantir que tout le monde sera loyal ? Qui peut nous assurer que Ursula von der Leyen sera élue ? Qui nous dit que les socialistes ne feront pas défection ?’. Un responsable du PPE résume ainsi les tensions en vue du Conseil européen de jeudi et vendredi prochain. Personne ne se fait confiance, et à droite aussi, les souverainistes doivent maintenant gérer des dissensions internes. C’est une variable essentielle qui conditionne toutes les négociations : le président du Conseil européen est élu par les gouvernements, mais la présidente de la commission l’est par le parlement, et à bulletin secret. Les responsables du PPE s’inquiètent : ils s’imaginent élire Antonio Costa, le candidat des socialistes, au Conseil mais être trahi par des francs-tireurs du PSE en ce qui concerne le deuxième mandat de von der Leyen. Et le PSE de répondre que, le vote étant à bulletin secret, rien ne leur garantit que les francs-tireurs ne viennent pas de ceux qui les accusent. La situation se crispe autour d’un contexte assez exceptionnel, car même au sein du PPE les divisions existent. Il y a la ligne Weber-Tajani, qui consiste à s’ouvrir aux conservateurs européens, et notamment à Giorgia Meloni, et la ligne Tusk, qui préfère conserver de bons rapports avec les socialistes et craint que tout rapprochement avec ECR ne leur aliène immédiatement le PSE. Sans oublier la CDU, parti majoritaire au sein du PPE, qui semble entré dans une lutte interne sur la question du vote pour Ursula von der Leyen. Le dernier élément d’instabilité se trouve précisément à droite, où l’archipel souverainiste semble prêt à exploser : le PiS et ses 20 élus songent à quitter le groupe ECR. Dans un contexte aussi irrégulier et complexe, aucun antidote à l’instabilité ne semble exister. D’autant qu’il faut garder en tête que, au Conseil Européen, il sera difficile de faire sans l’Allemagne, l’Espagne, et la France, dont l’objectif est de clore les discussions avant vendredi. De son côté, Giorgia Meloni laisse entendre qu’elle agit de concert avec Tajani pour que soient reconnus son pays (ce qui devrait être le cas, avec une commission importante qui est à prévoir) et son parti (ce qui est moins évident et risque de marginaliser l’Italie). »
ARTICLE, La Repubblica, d’A. Ginori, « Le défi lancé par J. Bardella, ‘’c’est nous qui désignerons le commissaire européen’’ » : « L'extrême-droite française se projette déjà au pouvoir et menace de soustraire à Emmanuel Macron le leadership auprès des institutions européennes. Le premier objectif évoqué explicitement est le commissaire européen que la France devra désigner dans les prochaines semaines : "ce sera l’une des premières décisions que nous prendrons’’ a déclaré hier Jordan Bardella, certain que ce choix reviendra à son gouvernement. La victoire aux législatives semble possible selon le dernier sondage Ifop : 36% (+0,5%) pour le Rassemblement national, 29,5% (+0,5%) pour le Nouveau Front populaire, 20,5% (-0,5%) pour l'actuelle majorité. "Le commissaire européen devra s’aligner sur notre volonté de défendre un certain nombre d’intérêts français au sein de la Commission ", a ajouté le président du RN et candidat pour être premier ministre. En revanche, il n’a pas répondu sur l’usage du drapeau de l'UE s'il est au gouvernement ("j’y réfléchirai"), mais a affirmé vouloir travailler avec tous les dirigeants européens, y compris Olaf Scholz qui l'a critiqué. Dans le cas d'une cohabitation, l'extrême-droite entend remettre en cause l’usage républicain de la politique étrangère comme "domaine réservé" du chef de l'Etat conserve. Dans les trois cohabitations que la France a connues, les précédents sont différents. Du reste, Jacques Chirac avait été contraint d'impliquer le socialiste Lionel Jospin, notamment lors de ses déplacements à Bruxelles. Certains se souviennent des scènes surréalistes des deux dirigeants français, issus de familles politiques opposées, menant des débats presque schizophréniques. Aujourd'hui, les Conseils européens sont plus restreints, mais le scénario qui se profile est semblable : un siège pour deux à Bruxelles, le cauchemar d'une France bicéphale. Alexandre Loubet, directeur de campagne de Bardella, est encore plus explicite : "Si nous avons la majorité absolue, Bardella sera premier ministre et il nous appartiendra de nommer le commissaire français", déclare-t-il à Repubblica. ‘’Nous avons quelques idées sur des candidats et sur certains postes, mais il est trop tôt pour les dévoiler". L'équation est compliquée : le candidat en question devrait obtenir la bénédiction de Strasbourg où les Lepénistes, dans le groupe I&D avec la Ligue, ne font actuellement pas partie de la majorité. L'un des responsables économiques du parti, Jean-Philippe Tanguy, explique qu'un hypothétique gouvernement Bardella "respectera la trajectoire de déficit" indiquée par la majorité actuelle. Un message rassurant pour Bruxelles, même si les points de friction ne seront pas rares. Le RN veut réduire la participation, de Paris au budget de l'UE, baisser la TVA sur les carburants, sortir du marché unique de l'électricité et créer une "double frontière" dans l'espace Schengen. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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24/06/2024
Résultats des élections municipales au Bade-Wurtemberg.
Allemagne. Bade-Wurtemberg. Lors des élections municipales du 9 juin 2024, les patriotes de l’AfD ont 11,7% lors de l’élection des conseils de districts et 4,2 % lors des élections des conseils municipaux.
L’AfD obtient 13,8 % lors de l’élection de l’assemblée de la Région de Stuttgart.
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Carlo Fidanza : "Il faut que les populaires regardent à droite, c’est Macron qui est fragilisé, pas Meloni."
Italie. Revue de presse.
Les discussions pour les nominations à la tête des institutions européennes en vue du Conseil Européen des 27 et 28 juin, ainsi que la visite à Rome de V. Orban, font les gros titres de la presse : « Les tractations brunes contre l’UE » (Repubblica), « Nominations, Orban en visite à Rome, les populaires font des concessions à Meloni » (La Stampa), « Meloni prête à voter Ursula » (Il Messaggero). La réforme sur l’autonomie régionale différenciée fait la une de Repubblica « Autonomie régionale, les doutes de Mattarella ». Enfin, l’attentat terroriste dans une synagogue et une église orthodoxe au Daghestan et la victoire du joueur de tennis italien J. Sinner à l’Open de Halle sont aussi cités avec couverture photographique en une.
Viktor Orbán et Giorgia Meloni
ENTRETIEN, La Stampa, de Giuseppe Busia, président de l’autorité nationale contre la corruption « Effacer le délit d’abus de pouvoir est une erreur, cela fera fuir les investisseurs étrangers » : « Le projet de loi arrive aujourd’hui à la Chambre pour son adoption finale. Le président de l’autorité anti-corruption met en avant les aspects difficiles. ‘’Pour rassurer les maires au moment où ils apposent leur signature sur des actes publics, craignant des mises en cause pénales, il ne faut pas abroger les sanctions contre ceux qui ne respectent pas les normes mais écrire les lois de manière claire. Il faut aussi aider les petites communes en leur fournissant les moyens de suivre la bonne démarche. Effacer le délit d’abus de pouvoir fait perdre de crédibilité à l’administration en lui ôtant l’impartialité prévue par la Constitution. Et les investisseurs internationaux, pour décider où investir, évaluent attentivement qu’il y ait des instruments à la hauteur pour lutter contre la corruption. Ils exigent de la transparence et de la certitude.’’ »
ARTICLE, il Messaggero, F. Bechis : « Le plan de Fratelli d’Italia : les maires pourraient être élus immédiatement avec 40% des voix » : « Rompre le blocus. Les seconds tours ont souvent pour effet de sortir la gauche de sa torpeur électorale, de compacter les blocs, afin de laisser le champ libre aux rivaux de la droite, qui est décidée à changer la loi électorale dans les communes de plus de 15 000 habitants. Concrètement, il s’agit d’éliminer le second tour : il suffirait alors d’atteindre 40% des suffrages pour conquérir la mairie, et non plus 50%, le seuil fatidique et souvent indépassable pour les « patriotes » au gouvernement. C’est le plan préparé par la majorité à la Chambre et au Sénat, alors que la présidence du conseil retient son souffle pour les 102 élections municipales où des duels avec la gauche d’Elly Schlein se profilent, notamment à Florence, Pérouse ou Bari. Le gouvernement pourrait essayer d’introduire cette loi anti-second tour dans le « texte unique des collectivités locales », sûrement à la reprise des travaux après l’été. L’objectif majeur de cette loi serait de préparer le terrain pour la conquête de Rome, en 2026, d’autant que d’ici là elle devrait avoir obtenu des pouvoirs et des financements élargis, comparables à une région. En effet à Rome, à l’exception de l’élection de 2008 qui s’est tenue juste avant le raz-de-marée de Silvio Berlusconi aux élections générales, la droite a en effet toujours vu le chemin du Capitole barré par la gauche. Au quartier général de Fratelli d’Italia, on estime qu’une loi électorale modifiée et l’implantation locale du parti pourrait permettre de conquérir Rome, et même d’autres grandes villes comme Milan. »
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, M. Galluzzo : « Réunions et appels téléphoniques : le nom de Fitto (Frères d'Italie) est évoqué pour la vice-présidence » : « Une semaine décisive commence aujourd'hui pour le gouvernement italien et pour Giorgia Meloni. À partir d'aujourd'hui et jusqu'au début du Conseil européen de jeudi prochain, de nouvelles iront certainement s'ajouter au puzzle des nominations des hauts responsables de l'UE, qui pourraient être identifiés lors du prochain sommet européen. Meloni tentera d’agir avec plus de force et un rôle différent de celui qu'elle pouvait avoir il y a dix jours. Et non seulement parce que le groupe parlementaire européen qu'elle préside, ECR, a dépassé les libéraux avec de nouvelles entrées d'eurodéputés. L'insistance avec laquelle notre ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani (Forza Italia), demande aux Populaires d'inclure les conservateurs de Meloni dans la majorité tient aussi aux échanges confidentiels avec Rome, qui ont été plus intenses ces derniers jours, L'appel téléphonique de la Présidente du Conseil avec Kyriakos Mitsotakis, Premier ministre grec mais surtout l'un des négociateurs du PPE, peut en effet être considéré comme un avant-gout des discussions des prochains jours. Si l’on considère qu’Ursula von der Leyen - évidemment si elle sera reconfirmée - doit recevoir le soutien parlementaire de Ecr, l'Italie semble plus proche d'obtenir cette vice-présidence opérationnelle de la Commission, avec un paquet important de délégations, qu'elle n'avait pas lors de la dernière législature et dont Meloni a déjà discuté avec la Présidente. Les indiscrétions qui circulent continuent d’identifier Raffaele Fitto, actuel ministre des Affaires européennes, comme le candidat le plus probable du gouvernement pour une délégation à la mise en œuvre du PNRR. Aujourd’hui, Meloni verra Orbán, qui est engagé dans une tournée des capitales européennes dans son rôle de président de l’UE pour le semestre qui s’ouvre, plus que dans celui de président hongrois. Une réunion au cours de laquelle seront discutés l’agenda et les priorités de la Présidence hongroise, mais qui prévoira nécessairement aussi une discussion politique, liée aux négociations en cours et au destin parlementaire du groupe d’Orbán. Le groupe ECR, donc le parti de Meloni, lui a fermé la porte en lui demandant une déclaration d’engagement contre Moscou. Or, il n’est pas exclu qu’Orbán tente finalement de former un troisième groupe des droites européennes. Meloni sera à la Chambre mercredi matin, pour expliquer la position de notre gouvernement en vue du Conseil européen. Jeudi, elle se rendra à Bruxelles, pour essayer de faire valoir les considérations qu’elle a déjà présentées à ses collègues européens, à savoir que le vote a déplacé les équilibres politiques vers la droite et qu’il est juste que ce fait soit reconnu. »
Raffaele Fitto et Giorgia Meloni
COMMENTAIRE, La Repubblica, E. Mauro « Les Colonnes d’Hercule de la droite » : « Il est désormais clair que les élections européennes, loin d'être un affrontement final, n'ont été que la première partie du grand jeu politique qui se joue sur notre avenir. En dehors des urnes, trois enjeux s'entremêlent : la compétition parlementaire pour le gouvernement de l'Europe à un moment décisif pour son destin, l'enjeu culturel entre la droite radicale-populiste et la gauche occidentale, et enfin l'enjeu national entre le souverainisme au pouvoir et les oppositions dispersées. Jamais auparavant l'Europe n'avait été le carrefour de tous nos choix. Oui, mais quelle Europe ? Le projet alternatif de l’extrême droite ne reconnait pas l’existence d’un « peuple européen », préférant une alliance européenne des Etats basée sur l’identité des peuples et sur la coopération volontaire des Etats membres. De manière silencieuse, les Colonnes d’Hercule refont surface, renfermant l’Europe dans sa dimension domestique de la Méditerranée, prisonnière de sa géographie et privée d’ambition de faire valoir son histoire, en agissant dans les grandes crises internationales comme un acteur politique. C’est une vision qui pourrait être synthétisée par les mots prononcés par Marine Le Pen : ‘’l’Europe n’est pas un Etat et doit rester à sa place’’. Ce jeu décisif ne fait que commencer et l’enjeu est l’hégémonie culturelle. D’une part l’idée de République basée sur l’égalité des citoyens dans les droits et devoirs, de l’autre l’idée de nation comme défenseur ethnique et généalogique d’une communauté en héritage. Ce sont donc deux visions opposées. Ce que la droite veut réaliser, après le changement de gouvernement, est un changement de système, à Rome comme à Bruxelles. Il faut en être conscient afin de transformer tout acte politique en un grand référendum permanent sur le destin libéral-démocratique de la démocratie européenne. »
ENTRETIEN, la Stampa, Carlo Fidanza, chef délégation de FdI au sein des Conservateurs : « Il faut que les populaires regardent à droite, c’est Macron qui est fragilisé, pas Meloni » : « Carlo Fidanza, Giorgia Meloni participera-t-elle à l’accord sur les tops jobs ? Tout le monde a compris qu’on ne peut pas court-circuiter l’Italie. Giorgia Meloni a eu le courage de parler pour tant de leaders qui n’acceptent pas que quelques ‘illuminés’ se répartissent les sièges sans penser à quelle Europe nous voulons. Y a t -il un risque que l’Italie reste en dehors de la discussion ? Parmi les pays fondateurs, Meloni guide l’unique gouvernement qui jouisse encore d’un important soutien populaire et elle obtiendra pour l’Italie ce qu’elle mérite, eu égard à son poids. Ceux qui risquent le plus gros, ce sont Macron, qui court à la défaite, et Scholz, dont le gouvernement est dans l’incertitude. Les socialistes mettent leur véto sur une alliance avec vous, et vous faites de même avec eux. Comment sortir de cette situation ? Il revient au PPE de décider du chemin à prendre. Les citoyens ont décidé de récompenser dans les urnes ECR et de rejeter les socialistes, les verts et les macronistes. Il faut un virage de la droite sur le Green Deal et l’immigration, c’est ce que demandent les européens. Vous êtes le représentant de FdI, comment jugez-vous la création d’un nouveau groupe souverainiste, avec l’ex-premier ministre tchèque Andrej Babis et peut-être Viktor Orban ? C’est une clarification. La naissance de plusieurs groupes à droite du PPE permettra à Giorgia Meloni de renforcer son rôle, et de construire des majorités de droite pour créer une alternative à la gauche. Pourquoi Orban n’est pas entré dans ECR ? Aujourd’hui, il présentera à Giorgia Meloni les objectifs de la présidence hongroise de l’UE, des objectifs que nous soutenons pour la plupart. Nous coopérerons, même dans des groupes différents, contre l’instrumentalisation de ‘l’Etat de droit’. Sur l’Ukraine en revanche, il a une position différente, et un mariage forcé serait inutile. Dans le gouvernement italien, il y a trois positions différentes sur l’Europe. Cela met-il à risque la stabilité italienne ? Au contraire, cela nous permet de porter la position italienne dans trois familles politiques importantes. Ces derniers jours, Antonio Tajani pousse pour que le PPE se tourne vers nous et non pas vers les Verts. Il y a des candidats que vous préféreriez à Ursula von der Leyen ? Cette obsession sur les noms est écœurante. Les citoyens veulent savoir s’ils seront obligés d’acheter des voitures électriques ou de rénover leurs maisons en dépensant des dizaines de milliers d’euros. Les agriculteurs veulent savoir si les politiques contre leur secteur vont se poursuivre, et les industriels se demandent combien de cadeau on fera à la Chine. Il serait temps de penser à ces sujets, Ursula ou pas Ursula. »
Carlo Fidanza et Giorgia Meloni
PREMIER PLAN, Affari&Finanza, de F. Santelli, « L’effet Paris, le syndrome français aggrave les maux de l’Italie » : « Le ‘’risque Europe’’, incarné par les visages de Marine Le Pen et de son dauphin Jordan Bardella, agite à nouveau les marchés. Le phénomène est encore contenu, en particulier par rapport aux crises souveraines passées, et il est probable qu’un point d’équilibre soit trouvé. Mais cela maintiendra une volatilité et une tension à des niveaux élevés au moins jusqu’à la fin de l’année. Or, les économistes, analystes et investisseurs sont d’accord, le fait que l’épicentre se trouve cette fois en France ne met pas à l’abri les pays les plus exposés comme l’Italie. L’architecture fiscale et financière de l’Europe pourrait être déstabilisée. L’avancée des droites changerait peu de choses aux équilibres institutionnels européens avec une substantielle reconduction de la ‘’majorité Ursula’’, mais le triomphe du RN en France a poussé le Président Emmanuel Macron à convoquer des élections anticipées, imprévues, qui pourraient offrir aux forces eurosceptiques et à leur programme fait de dépenses, la majorité parlementaire dans un pays où la dette s’élève à 112% du PIB et qui vient d’être déclassé par les agences de notation. L’effet sur les marchés a été immédiat, le spread français et d’autres pays voisins s’est élargi de façon plus marquée sur les titres à échéance brève et même sur les échéances décennales avec un pic à 80 points en France (record depuis 2017) et à plus de 150 pour l’Italie (record de ces deux dernières années). Le discours rassurant de Le Pen qui ne ‘’demandera pas la démission d’Emmanuel Macron’’ en cas de victoire (probable) et le ‘’bouclier anti-spread’’ évoqué par la BCE ont calmé le jeu. L’ouverture de procédures pour déficit excessif n’a finalement pas provoqué de trop fortes secousses. Une stabilisation qui rime avec normalisation, le scénario le plus probable semble somme toute gérable, d’après les observateurs. Pour Vincent Mortier (Amundi), la droite lepéniste devra de toute façon composer avec un président de la République fort et, concernant les propositions les plus dispendieuses telles que la retraite à 60 ans, avec la réalité ‘’comme nous l’avons vu en Italie avec Giorgia Meloni’’. Mais l’existence-même de ‘’scénarios encore pire’’ maintient le niveau de risque élevé. Il n’y a pas eu tant de cas de cohabitation, fait-on remarquer, et la répartition des compétences n’est pas si nette. Pictet Asset Management appelle à bien évaluer les effets d’une impasse politique française sur l’UE : ‘’sans la France, l’Europe s’arrête, dans un contexte mondial qui demande des décisions fortes et avec des chantiers cruciaux à mener, comme l’union bancaire, l’union des marchés de capitaux et à terme un parcours de convergence vers les eurobonds’’. Depuis la proposition de Frexit, Marine Le Pen a certes modéré ses propositions mais le RN pourrait bien remettre en cause les institutions et les règles européennes. On pourrait le vérifier très vite avec le nouveau Pacte de stabilité et le plan que la France devra présenter, dont dépend également l’activation du mécanisme anti-spread par la BCE. Un rejet des recommandations européennes compliquerait l’activation des mécanismes de protection et affaiblirait surtout sa capacité de dissuasion. L’issue du scrutin apportera une réponse partielle mais pas définitive, il y aura d’autres rendez-vous décisifs pour les équilibres européens et l’ampleur du ‘’risque Europe’’. L’Allemagne est par exemple l’autre grand moteur de l’Europe qui est en panne. Il y aura ensuite les élections américaines or les investisseurs américains peuvent ‘’être encouragés ou découragés par l’attitude de l’administration [à la tête du pays] et avec Trump nous aurons un président hostile à l’Europe’’ souligne l’économiste et vice-président de la Bocconi Guido Tabellini. Mais il faudra attendre 2027 pour savoir si le pari de Macron décrédibilisera Le Pen ou lui livrera la France. Le fait qu’aujourd’hui la France soit le maillon faible, la rendant plus semblable à l’Italie, ne met pas notre pays à l’abri. ‘’En matière de spread BTP-bund, ce qui se passe en Europe compte beaucoup plus que ce qui se passe en Italie’’ remarque le chef conseiller en Investissement de Pictet Asset Management. ‘’L’hypothèse d’une discipline financière moindre, dans un contexte toutefois de collaboration, diviserait les pays en fonction de leur fiabilité et pourrait amener le spread italien à 200 points ; ce ne serait pas un problème majeur en revanche, ne serait-ce qu’évoquer un Frexit ou le moindre doute émis quant à la cohésion de l’Europe, aurait des effets dévastateurs’’ observe Andrea Delitala. Pour les marchés, une Italie sans contraintes européennes endiguant ses dérives sur la dette et la compétitivité, même en étant plus solide financièrement que par le passé, représenterait un risque bien plus fort. Le choix de Meloni sur le parti qu’elle soutiendra en Europe sera donc crucial et la prochaine loi de finances, avec une dette de 140% du PIB, un plan de rééquilibrage à 10 milliards l’année et 20 milliards à réunir pour reconduire la réduction des charges fiscales et de l’impôt sur le revenu, sera particulièrement délicat. ‘’Il faudra accélérer sur le plan de redressement car il était basé sur des scénarios optimistes, quoiqu’il en soit le gouvernement devra revoir significativement ses plans’’ observe Tabellini. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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