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06/04/2023

Photo : les députés des (Vrais) Finlandais qui viennent d'être élus.

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Finlande. Les députés des (Vrais) Finlandais qui viennent d'être élus :

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Viktor Orbán, Janez Janša et Herbert Kickl seront à la CPAC 2023.

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Hongrie, USA, Slovénie, Autriche, ... Le 4 et le 5 mai 2023, la capitale hongroise, Budapest, accueillera une nouvelle fois la conférence conservatrice CPAC. Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán prononcera le discours d'ouverture. Parmi les orateurs figureront le président du parti slovène SDS Janez Janša et le président du parti autrichien FPÖ Herbert Kickl :

https://www.cpachungary.com/en/speakers

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Bavière : la CSU donnée à 44 % et l'AfD à 9,5 %.

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Allemagne. Bavière

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CSU : sociaux-chrétiens

Grüne : écologistes

SPD : sociaux-démocrates

Électeurs libres

AfD : patriotes

FDP : libéraux

Die Linke : post-communistes

Andere : autres

(https://www.wahlkreisprognose.de/2023/04/06/bayern-csu-sp...)

Lulu Ranne devient la présidente du groupe des députés des (Vrais) Finlandais.

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Finlande. Les députés des (Vrais) Finlandais ont élu présidente du groupe parlementaire Lulu Ranne. Vilhelm Junnila est le vice-président et Mari Rantanen deuxième vice-présidente.

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Lulu Ranne

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Vilhelm Junnila

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Mari Rantanen

"Berlusconi à nouveau hospitalisé, le monde politique retient son souffle." et "État d’urgence pour les côtes du Sud."

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Italie. Revue de presse.

L’hospitalisation de Silvio Berlusconi, leader de Forza Italia et ancien Président du Conseil, hier, fait la une la presse italienne : « Craintes pour Silvio Berlusconi » (Corriere della Sera), « Silvio Berlusconi placé en soins intensifs, ‘’il va s’en sortir encore cette fois’’ déclare son frère » (La Repubblica), « Peur pour Berlusconi, ‘’c’est un roc, il s’en sortira’’ » (La Stampa), « Courage Silvio » (Libero), « Tous avec Silvio » (Il Giornale), « Berlusconi à nouveau hospitalisé, le monde politique retient son souffle » (Il Messaggero). Le rapport Svimez mettant notamment en évidence que « 60% de jeunes abandonnent l’école dans la province de Naples » fait la Une du quotidien Repubblica : « Sud, les jeunes fuient l’école ». Les quotidiens continuent de commenter le Plan de relance : « Premier accord autour de la gouvernance » (Sole).

Les JT couvrent essentiellement l’hospitalisation de Silvio Berlusconi, les déclarations de la Présidente du Conseil Giorgia Meloni à l’occasion des célébrations de l’anniversaire du tremblement de terre de l’Aquila, en 2009, la guerre en Ukraine ainsi que la vague de froid en Italie.

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Giorgia Meloni à L'Aquila

ARTICLE, La Stampa, “La succession qui agite Forza Italia : « Il ne fallait pas le fatiguer autant, à présent il faudra un nouveau parti », les coulisses, par Federico Capurso et Niccolo Zancan ; « Le monde qui tourne autour de Silvio Berlusconi est en ébullition. Le roi est fragile. Le roi est de retour à l'hôpital. Soins intensifs pour problèmes cardiaques. Comment va Berlusconi ? ""Je suis désolé, je n'ai pas le droit d'en dire plus", dit l'ami fraternel Adriano Galliani. Ce sont précisément ces silences, maintenant, qui racontent la peur et l'attente. Même son médecin de confiance, le cardiologue Alberto Zangrillo, qui l'a suivi dans tous les passages difficiles de l'existence, ne veut pas de dire quoi que ce soit. J'ai parlé avec la famille, il y a de l'inquiétude", dit Paolo Barelli, chef du groupe Forza Italia à l'Assemblée. Juste au moment où la ligne politique a changé. De Licia Ronzulli (qui, selon certaines rumeurs, n'a pas non plus été admise à l'hôpital San Raffaele) à Alessandro Sorte, très proche de Marta Fascina, la compagne B. "Mais sa présence est normale, c'est celle de tous les autres qui inquiète", dit Sgarbi. Le soir venu, toute la grande famille de Silvio Berlusconi est à San Raffaele. Cinq enfants autour de ce lit d'hôpital. Le parti s'agite autour du roi. Et dans les rangs parlementaires, certains commencent à chercher des responsabilités dans l'aggravation de son état de santé : "Ces dernières semaines, se plaint un colonel des Azzurri, ils ont tiré Berlusconi par la manche, le soumettant à un stress permanent. Ils lui ont demandé de changer de coordinateur régional, de remplacer des éléments importants de Forza Italia, de passer des dizaines de coups de téléphone. Un stress qui aurait pu être évité". Personne ne veut vraiment croire à une passation de pouvoir. "Berlusconi et Forza Italia sont une seule et même chose, inséparable. Le parti est sa créature, sa vie", affirme Giuliano Urbani, ancien ministre des deux premiers gouvernements de Berlusconi et l'un des fondateurs de Forza Italia. Ne s'agit-il pas d'un changement d'époque ? Ses enfants, en particulier Marina et Piersilvio, ont tenté à plusieurs reprises de le convaincre de l'opportunité d'une prise de recul", ajoute Giuliano Urbani. Ainsi, pour tenter de comprendre ce que pourrait devenir le règne politique de Silvio Berlusconi, il faut revenir à la question de Sgarbi : "Avec lucidité, il savait et sait qu'il ne pourra pas se représenter à quatre-vingt-dix ans. L'idée est claire. Une fondation à son nom, lui comme inspirateur et grand sage. Et puis un parti complètement nouveau. Le grand parti républicain". 

COMMENTAIRE, La Stampa, « Le risque de diaspora chez les membres de Forza Italia » par Marcello Sorgi : « Sans rien enlever aux vœux formulés par les adversaires les plus acharnés de Berlusconi, on peut dire que l'hospitalisation du Cavaliere à San Raffaele, la deuxième en quelques jours, a ravivé dans les couloirs de la chambre des députés la question de savoir ce qu'il adviendrait de Forza Italia, non pas en cas de décès du leader, mais si l'absence forcée à laquelle il est contraint depuis plus d'un an s'aggravait. Ces derniers temps, certains ont mis en doute la conviction réelle avec laquelle le fondateur aurait piloté l'approche pro-gouvernementale de son parti, voulue en réalité - a-t-on dit - par ses enfants Marina et Piersilvio, surtout le premier, qui aurait noué un rapport personnel étroit avec Meloni. Il n'est même pas nécessaire de se demander quelle est la part de la politique et celle de l'entreprise dans ce revirement : on sait que la politique de Forza Italia a toujours été un mélange de ces deux éléments, qui peuvent coïncider ou diverger, dans de rares cas, mais qui ont toujours tendance à se meler. Le nom de Marina Berlusconi a déjà été évoqué à d'autres occasions, à propos de la succession. Et il ne fait aucun doute qu'à une époque où le Premier ministre est une femme et où le leader du principal parti d'opposition est une femme, l'entrée en scène d'une troisième première dame, dotée d'un patronyme et d'une personnalité forts et d'un CV respectable, ne pouvait qu'être encouragée par les circonstances : mais si elle le veut, et il n'est pas du tout certain qu'elle le veuille, Marina pourrait accompagner la dernière phase du règne de son père, comme elle le fait déjà en partie, avec la compagne du Cavaliere Marta Fascina, dans l'attente de prendre la place de ce dernier. Mais un parti qui a déjà été une sorte de propriété privée de ceux qui l'ont inventé accepterait-il un héritage dynastique ? La réponse dépend ici des alternatives politiques qui pourraient affecter les 44 députés et 18 sénateurs de Forza Italia. Le risque de diaspora est fort. L'éviter dépendra surtout de l’état de santé du Centre actuellement dirigé par Calenda. Avec un Renzi qui cherche des diversions partout (depuis hier il est aussi rédacteur en chef du 'Riformista'), mais qui, au fond, attend le bon moment pour revenir en première ligne, peut-être à la tête d'un nouveau parti post-berlusconien. »

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Silvio Berlusconi

ARTICLE, La Stampa, « Renzi, Il Riformista et la théorie de l'alibi : cent mille vies, aucune responsabilité » par Gabriele Romagnoli : Matteo Renzi, rédacteur en chef du journal Il Riformista. La surprise l'excite autant que la chose elle-même. Quand on a fait tout ce dont on rêvait dans la vie, il ne reste plus qu'à aller voir ce qui reste. Si vous le pouvez. Et il le peut. Un tour sur lui-même et voilà la nouvelle incarnation. Pour lui, le journalisme est la continuation de la politique par d'autres moyens. Il n'y voit ni contradiction ni contre-indication. "Je ne pars pas, je me dédouble. Depuis son départ de la présidence du Conseil, Renzi a créé une nouvelle doctrine politique, forcément personnelle. Réformisme ? Libéral-socialisme ? Centrisme ? Non, c'est la théorie de l'alibi. Ou plutôt d'une omniprésence intermittente qui permet de couvrir plusieurs rôles sans en assumer aucun. Si le parti s'effondre lors d'une élection régionale, il était occupé comme marathonien. Si l'alliance ne fonctionne pas, il n'en est pas le chef, mais un conférencier dans le monde entier. Conférencier international, consultant en Arabie Saoudite, membre d’un conseil d'administration en Russie, animateur d'un docu-série télévisé consacré à Florence, faiseur de roi, tueur de roi, il a enfanté le gouvernement Conte 2, tué le Conte 3, contre Salvini, avec Salvini. Il a dissipé l'héritage de Gramsci et n'a pas su recueillir celui de Berlusconi. Quel rédacteur en chef sera-t-il ? Le contrat n'est pas encore signé. La rémunération n'est pas connue, mais la durée est d'un an. “Ensuite, je verrai ce que je ferai quand je serai grand".  

PREMIER PLAN, Sole 24 Ore, « Pnrr, premier oui à la gouvernance. Et le décret sur les concours de recrutement refait surface » par Manuela Perrone et Gianni Trovati : « Le décret Pnrr-3 a finalement franchi le cap de la commission budgétaire du Sénat et ira à la Chambre des députés, où il sera approuvé le 12 avril. Le texte, en tout cas, ne devrait plus subir de modifications à la Chambre, où il ne restera plus que le temps de la ratification, désormais rituelle. Entre-temps, le décret sur la fonction publique réapparaîtra à l'ordre du jour du Conseil des ministres d'aujourd'hui, mais sous une forme fortement allégée par rapport aux projets de ces derniers jours. Il devrait prévoir pour la fonction publique la possibilité de recourir au personnel détaché des agences pour l'emploi et, dans les administrations du Sud, de titulariser après 24 mois les quelques 800 techniciens engagés pour la gestion des fonds structurels. Une mesure de dissuasion des retards est aussi apparue pour les fonctionnaires chargés de superviser les projets : s'ils n'émettent pas leurs avis dans les délais prévus par les règlements Pnrr, ils verront leurs primes réduites. La doctrine des vases communicants, au cœur de la stratégie de révision du Pnrr sur laquelle travaille le ministre Raffaele Fitto (Frères d’Italie), ressort dans un amendement qui permettra aux projets prévus dans le Pnrr d'être entièrement imputés au plan national complémentaire, avec un mécanisme qui pourrait également s'avérer utile en cas de litiges avec la Commission, comme cela s'est produit avec le stade de Florence et celui de Venise. La gouvernance du Plan est repensée, en attribuant de nouvelles compétences au Palais Chigi avec une structure ad hoc ou en renforçant l'équipe technique du MEF pour la gestion financière. Malgré cela, comme l'a confirmé M. Fitto hier matin lors d'une réunion avec les étudiants de la Luiss, les nominations de la nouvelle structure de gouvernance du PNRR interviendront à la fin du mois d'avril, après la conversion finale du décret. Ce n'est qu'à ce moment-là, du moins dans les intentions du gouvernement, que la proposition de révision du Plan sur laquelle travaille Fitto arrivera.  Le remaniement, et en particulier le chapitre supplémentaire sur RepowerEU, a expliqué le ministre, s'articulera autour de deux axes principaux. Le premier est l'implication de grandes filiales énergétiques telles que "Eni, Enel, Snam et Terna" pour "réaliser des projets pour l'autonomie stratégique de notre pays" et construire réellement ce centre énergétique en Méditerranée envisagé par le "plan Mattei". L'autre volet concerne plutôt la relance des "incitations pour les entreprises et les familles", à commencer par les crédits d'impôt automatiques.  » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, de R. Amato, « Meloni et Sanchez réduisent la distance entre eux mais sur le PNRR l’Espagne avance plus vite » : « Les deux leaders manifestent leur souhait d’être en harmonie sur la réforme de la gouvernance économique, sur les nouvelles règles du marché de l’électricité, sur la guerre en Ukraine. Et, en tous cas d’après leurs déclarations, même sur la crise migratoire. Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, en visite hier à Rome dans le cadre d’une série de rencontres précédant le semestre espagnol de présidence européenne, a voulu qu’un dialogue soit ouvert avec une cheffe de gouvernement de droite alors que lui-même dirige un gouvernement socio-démocrate. Le seul sujet qui aurait été le moins abordé, d’après les déclarations finales, serait le Plan de relance. Peut-être parce que de ce point de vue, la distance entre l’Espagne et l’Italie est vraiment grande. Alors que l’Italie ‘’se bat’’ entre mille difficultés, pour la troisième tranche que Bruxelles devrait lui verser, l’Espagne l’a déjà encaissée vendredi dernier. Tous deux s’accordent pour revendiquer ‘’une plus grande flexibilité dans l’usage des fonds existants’’ dit Giorgia Meloni qui espère aussi des avancées sur le ‘’fonds souverain demandé par l’Italie pour soutenir les industries européennes’’. Sanchez a souligné son désir de ‘’meilleures relations avec le gouvernement italien’’ manifestant une bonne entente qui a pu surprendre la presse espagnole. Le PNRR ne pouvait cependant qu’être un point de divergence : Madrid et Rome ont déjà dépensé 23 milliards, soit un tiers des ressources accordées à l’Espagne, mais seulement 12% pour l’Italie à cause d’importants retards. Madrid demande de nouveaux fonds alors qu’au sein du gouvernement italien certains mettent en doute une partie des dépenses. L’Espagne a déjà atteint près d’un tiers des objectifs et reçu 53% des fonds prévus d’ici 2026. Ces dernières semaines, elle travaille à un des objectifs de poids de ce semestre : la réforme des retraites. Mais surtout, en un an le nombre de chômeurs est passé sous la barre des 3 millions et les contrats à durée indéterminée ont quadruplé. En pleine période d’inflation, Madrid n’a pas eu peur d’augmenter le salaire minimum de 80€ et l’économie n’en a pas souffert, au contraire, la Banque d’Espagne vient de revoir à la hausse les prévisions concernant le PIB. »

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Pedro Sanchez et Giorgia Meloni

COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, « Le slalom de Meloni dans l'UE entre Pnrr, loi de finances rectificative et budget » par Lina Palmerini ; « Dans les prochaines semaines, le PNRR occupera toujours le devant de la scène, ou une partie de celle-ci, puisqu'il est désormais considéré comme le principal pari de Meloni. Comme si toutes les promesses électorales et les priorités du programme étaient liées au Pnrr. Si le PNRR va mal, tout irait mal.  Des raisonnements qui s'appliquent également à la prochaine loi de finances qui sera mise en place à la fin de l'année mais qui sera bientôt présentée en avant-première avec la présentation du Def (Document économique et financier) ce mois-ci. En effet, il est clair que si d'un côté on ne peut pas utiliser les ressources du plan européen, de l'autre on ne peut pas demander à Bruxelles un assouplissement des contraintes pour faire des déficits. Entre autres, le prochain budget regarde droit vers les élections européennes de 2024 et il est probable que Meloni veuille faire campagne avec un certain impact. Avec un début de réduction des taux d'imposition, par exemple ? Ici, les preuves que le gouvernement donnera sur le PNRR pèseront aussi sur l'autre tableau, d'autant plus que le Pacte de stabilité devra être réformé. Ce n'est pas un hasard si les règles fiscales de l'UE ont été l'un des sujets que Meloni a abordé hier au Palais Chigi avec son homologue espagnol, M. Sanchez, à la recherche d'une entente pour faire pression en faveur d'une plus grande flexibilité. Le fait est que l'Espagne, dans le cadre du Pnrr, prouve son efficacité en percevant déjà la troisième tranche - contrairement à l'Italie - et qu'elle s'apprête à demander également le quota du prêt. Hier, le ministre Fitto s'est voulu rassurant, "nous avançons très bien, j'entends des choses qui n'existent pas", a-t-il déclaré lors d'une réunion à l'université Luiss, aplanissant les positions de la Ligue, qui suggérait de renoncer à une partie des fonds. "Le chef de groupe de la Ligue, M. Romeo, a notamment déclaré : "Cela a-t-il un sens de s'endetter pour des travaux qui ne génèrent pas de PIB ? Et il est étrange que la Ligue (et son leader) qui, lors de la campagne électorale - en août dernier - réclamait 50 milliards de dettes, prêche aujourd'hui la prudence. Mais cela fait partie d'une compétition politique qui a redémarré ».

ARTICLE, Il Messaggero, F. Malfetano : « Etat d’urgence pour les côtes du Sud ‘’. Le gouvernement réfléchit à l’envoi de la Protection Civile » : « L’urgence reste la même : au cours des prochains mois, jusqu’à 500 000 migrants arriveront sur les côtes italiennes.  Ce chiffre est, encore une fois, confirmé par les dirigeants des services secrets, à l’occasion d’une rencontre au Palais Chigi avec la présidente du Conseil Meloni et les ministres des Affaires étrangères, de la Défense et de l’Intérieur. Les solutions à mettre en œuvre sont pourtant encore indéfinies. Le plan pour l’accueil sur lequel travaille le ministère de l’Intérieur et la Farnesina ne cesse pas de changer : certains points, comme un engagement plus important des maires et sur les rapatriements semblent certains, tandis que le gouvernement réfléchit à l’envoi massif de la Protection civile afin d’assurer la gestion des centres de premier accueil. Le gouvernement semble aussi prêt à accorder l’état d’urgence aux régions italiennes les plus impliquées dans les débarquements. Pendant que les opérations de sauvetage du navire Geo Barents sont encore en cours et que l’Italie met la pression sur l’Europe et le FMI pour débloquer les fonds nécessaires pour soutenir la stabilité du gouvernement tunisien, le décret Cutro revient aussi sur la table. 126 amendements au texte ont été présentés, dont 21 par la Ligue. Le secrétaire d’Etat Alfredo Mantovano essaie de trouver une synthèse entre les positions de la Ligue, qui veut l’abolition de la protection spéciale pour les migrants, et ceux qui, au sein du gouvernement, sont plus attentifs aux doutes exprimés par le Quirinal. La date limite pour convertir le décret en loi est le 9 mai. » 

ARTICLE, La Stampa « Macron convaincu, Scholz dubitatif : comment le voyage à Kiev s'est-il déroulé ? » : « Antonio Funiciello, directeur de cabinet de Mario Draghi, raconte dans un livre intitulé “Leader per forza. Storie di leadership che attraversano i deserti“ (Rizzoli, 300 pages, 18 euros) les coulisses du voyage à Kiev avec Draghi, Macron et Scholz. Le voyage mémorable du train-couchette des années 1980 qui a conduit les trois chefs de gouvernement européens les plus importants à la gare de Kiev avait été conçu et "instruit" par Mario Draghi dans les semaines qui ont précédé, non sans difficultés et résistances. Lumières éteintes, le Premier ministre avait d'abord convaincu le président français Emmanuel Macron, puis, avec difficulté, le chancelier Olaf Scholz, réticent. C’est aussi sous l’impulsion de l’Italie que la reconnaissance du statut de pays candidat à l'UE de l'Ukraine avait été poussée. L'auteur de l'essai, Antonio Funiciello, est le seul, en 77 ans de République, à avoir été appelé comme directeur de cabinet par deux Premiers ministres différents, Paolo Gentiloni et Mario Draghi. Pour transformer un voyage à valeur symbolique en mission politique, il a fallu surmonter de sérieuses divergences. Sur l'objectif visé par les Ukrainiens, le statut de candidat à l'UE, l'Italie était favorable, les Allemands défavorables, tandis que les Français proposaient une sorte d'Union de second niveau, au sein de laquelle ils accueilleraient les Ukrainiens. La position de Macron, précisément parce qu'elle se situait au milieu, semblait la plus susceptible de prévaloir et Draghi lui-même l'a soutenue sans tarder, sondant en même temps la possibilité d'avancer la proposition la plus ferme pour une adhésion. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

05/04/2023

Les nationalistes de l’AfD sont donnés à 25 % en vue des élections pour le Parlement du Brandebourg.

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Allemagne. Brandebourg. Les nationalistes de l’AfD sont donnés à 25 % en vue des élections pour le Parlement du Brandebourg de l’été 2024.

(https://www.wahlrecht.de/umfragen/landtage/brandenburg.htm)

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SPD : sociaux-démocrates

AfD : patriotes

CDU : démocrates-chrétiens

écologistes

Die Linke : post-communistes

Électeurs libres

FDP : libéraux

Sonstige : autres

Filip Dewinter demande aux gestionnaires de débits de boissons de dénoncer les clients qui se droguent.

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Belgique. Province d'Anvers. Anvers (Antwerpen). La figure de proue du Vlaams Belang d’Anvers Filip Dewinter exhorte les gestionnaires de débits de boissons, de restaurants et d'hôtels à signaler la consommation de drogue en leur sein à la police et à placer des affiches, qu’il fournit, avec la phrase « La vente ou la consommation de drogue au sein de cet établissement sera immédiatement signalée à la police. »

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Filip Dewinter et Anke Van dermeersch

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"Dites non à la drogue. La vente ou la consommation de drogue au sein de cet établissement sera immédiatement signalée à la police."

Les (Vrais) Finlandais désirent prendre part au gouvernement.

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Finlande. La dirigeante du parti des (Vrais) Finlandais Riikka Purra désire que son parti entre dans le gouvernement. La seule possibilité dans ce cadre est une alliance avec les conservateurs, arrivés premiers, car la gauche est réticente à un rapprochement avec les (Vrais) Finlandais. Le poste de Premier ministre reviendrait aux conservateurs et Riikka Purra occuperait celui de ministre des Finances.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2023/04/03/fin...)

Manifestation de l'AfD à Nuremberg en Bavière pour la paix.

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Allemagne. Manifestation de l'AfD à Nuremberg en Bavière pour la paix, le samedi 15 avril 2023 à 14 h, avec le co-président fédéral du parti Tino Chrupalla et trois autres députés fédéraux, dont Stephan Protschka qui est le président de l'AfD de Bavière.

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"Avec sécurité pour la Bavière."

Silvio Berlusconi est hospitalisé en soins intensifs à Milan.

Italie. L'ancien président du Conseil italien Silvio Berlusconi (Forza Italia) est hospitalisé en soins intensifs à Milan.

Les (Vrais) Finlandais quittent le groupe Identité et Démocratie (ID) et rejoignent le groupe des Conservateurs et réformistes européens (ECR).

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Finlande et UE. Au Parlement européen, les (Vrais) Finlandais quittent le groupe Identité et Démocratie (ID) et rejoignent le groupe des Conservateurs et réformistes européens (ECR).

(https://www.suomenuutiset.fi/perussuomalaiset-vaihtaa-eu-...)

"Salvini annonce que tous les fonds seront finalement dépensés." et "Migrants : attention, ils restent tous ici."

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Italie. Revue de presse.

L’inculpation de Donald Trump concernant des faits relatifs à la campagne électorale de 2016 fait les gros titres : « Trump visé par une enquête, voici les charges » (Corriere della Sera), « Trump, le « conspirateur » » (La Repubblica, La Stampa). « Plan de relance national (PNRR), l’Europe fait des concessions et Salvini annonce que tous les fonds seront finalement dépensés » (Corriere della Sera), « Retards sur les projets du PNRR, Salvini cède et s’aligne sur la stratégie de Meloni en faveur d’une dépense de l’intégralité des fonds » (La Stampa). « Migrants : attention, ils restent tous ici. Les rapatriements sont impossibles, seuls 1 100 effectués sur 27 000 arrivées » (Il Giornale), « Migrants et PNRR, le gouvernement est en difficulté » (Avvenire). « Prix énergétiques, la facture du gaz baisse et les prix reviennent au niveau précédant la guerre en Ukraine » (Il Messaggero).

Les JT couvrent essentiellement l’inculpation de Donald Trumpl’adhésion de la Finlande à l’Otanla réunion au Palais Chigi sur le sujet des migrations, la crise politique en Tunisie, et enfin la baisse du prix du gaz.

PREMIER PLAN, La Stampa, L. Monticelli : « Pnrr, l’UE donne son feu vert à plus de flexibilité : accord du gouvernement avec les maires pour les stades de Florence et Venise » : « Le gouvernement demande à nouveau plus de flexibilité à l’Europe sur le Plan de relance. Le ministre de l’Economie, Giancarlo Giorgetti (Ligue), et celui des Affaires européennes, Raffaele Fitto (Frères d’Italie), ont rencontré le commissaire européen au Budget, Johannes Hahn, et ensemble ont convenu que ‘’ les changements majeurs – de la guerre en Ukraine à l’inflation – nécessitent une réflexion sur la possibilité d’obtenir plus de flexibilité en ce qui concerne la réalisation des projets. ‘’ Le commissaire européen à l’Economie, Paolo Gentiloni, confirme également la main tendue de Bruxelles à l’Italie : ‘’ Nous travaillerons avec le gouvernement pour que ces programmes soient réalisables. Le Pnrr doit soutenir la croissance, et non pas les dépenses courantes ou la dette publique“. Le ministre Fitto a, de son côté, accepté de se présenter au Parlement pour faire le point sur l’état de réalisation des projets. Suite au blocage des projets de construction de nouveaux stades dans les villes de Florence et Venise par la Commission, le ministre Fitto a rencontré le président de l’ANCI (Association Nationale des Communes italiennes) Antonio Decaro et les maires de ces deux communes, Dario Nardella et Luigi Brugnaro, en leur assurant que l’objectif du Palais Chigi est ‘’ de relancer la réalisation des projets ‘’. Entretemps, chaque ministère vérifie l’état d’avancement des projets qu’ils pilotent. Parmi les administrations vertueuses, le Ministère de l’Environnement et celui de l’Université, tandis que les projets portés par le Ministère des Transports devront changer sensiblement. Le ministre Fitto voudrait pouvoir déplacer certains projets du Pnrr sur les fonds de cohésion, de sorte à ‘ gagner ‘ 3 ans de délai pour les réaliser : c’est sur ce point spécifique que les négociations entre le gouvernement et l’Europe se feront plus intenses au cours des prochains jours. » 

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Cremonesi, «La pression de Salvini sur les d’autres dossiers, du pont sur le détroit de Messine au blocage de ChatGPT » : « C'est le retour de Matteo Salvini. Non pas que le ministre des infrastructures et des transports ait jamais quitté la scène, mais ces derniers mois, il avait ostensiblement réduit ses apparitions publiques. Hier, l'occasion était pour lui majeure : le décret sur le projet de pont du détroit de Messine a été publié au Journal officiel le 31 mars. Il a tenu à le présenter officiellement à l'Association de la presse étrangère et a déclaré : « Je compte sur vous pour porter à l'étranger l'idée d'une Italie en plein essor : investir dans nos infrastructures sera avantageux pour ceux qui le feront et soutiendra une croissance que le pays n'a pas connue depuis les années 1950 ». Certes, le PNRR et le pont du détroit de Messine n'ont rien à voir, mais Salvini n'hésite pas à aborder le thème préoccupant de ces derniers jours, à savoir la suppression éventuelle de projets irréalistes. Il a notamment déclaré : « Mon objectif est de dépenser tous les fonds du PNRR et de le faire à bon escient ». Il ajoute : « Il est clair que nous avons hérité de retards, de projets qui ne sont pas aboutis ». Au sujet des déclarations de Riccardo Molinari, selon lesquelles il valait mieux renoncer à certains projets, Salvini s'est exprimé : « Transférer certaines dépenses n'est pas un acte de lèse-majesté, mais un acte de bon sens ». Il n'hésite pas non plus à répondre à d'autres questions posées par des journaux étrangers. Par exemple, sur la restriction du système d’intelligence artificielle ChatGPT par le Garant pour la protection des données personnelles [ndlr : autorité de contrôle italienne chargée de la mise en œuvre du règlement général sur la protection des données]. Il déclare à ce sujet : « Je n'aime pas interdire quelque chose par une loi. J'espère que la Commission européenne interviendra pour réglementer et accompagner, mais si un seul pays sur 27 a fait ce choix, il est évident qu'il y a eu un excès de zèle qui peut nous pénaliser ». Quant à la proposition de Fabio Rampelli (Frères d’Italie) d'infliger des amendes aux fonctionnaires qui utilisent des mots étrangers, Salvini écarte les bras : « Si, dans les bureaux publics, ils parlent de briefing au lieu de réunions, ce n'est pas comme si j'allais leur infliger une amende. Je comprends le raisonnement de Rampelli, mais je laisserais la liberté de parole sans aller jusqu'à les punir dans les bureaux ». Mais la journée est consacrée au pont, le « plus grand ouvrage vert en cours de réalisation sur le continent européen ». Pour Salvini, « Il s'agit d'un ouvrage qui n'est pas nécessaire pour relier Reggio Calabria et Messine, mais l'Europe. Il permettra de connecter la Scandinavie avec la Méditerranée centrale ». 

EDITORIAL, Corriere della Sera, Francesco Giavazzi, économiste « Les fonds européens galvaniseront notre économie » : « Ces deux dernières années, notre dette publique a baissé de dix points par rapport à notre PIB : c’est là un résultat surprenant. Cela n’arrivait pas depuis quarante ans. La raison est très simple : pour baisser ce taux, il faut que l’économie puisse croitre. Le retour de l’inflation aura sans doute favorisé ce phénomène, sans être toutefois la raison principale. Cela explique aussi pourquoi les investisseurs internationaux, qui détiennent un tiers de notre dette, suivent avec inquiétude le débat en Italie sur le Plan de relance (PNRR). Le PNRR représente 10% du PIB. Dépenser ces fonds en quatre ans signifie réaliser un point de croissance pour 2023 et environ 3 points en 2025-2026. Ce sont là les prévisions de la Commission Européenne. Il ne faut pas s’étonner alors si la simple hypothèse que l’Italie puisse renoncer à une partie de ces ressources, évoquée par un membre de la Ligue, ait fait bondir le spread de cinq points de base. Le PNRR peut être renégocié, c’est vrai. Mais est-ce que cela nous convient réellement ? Les projets concordés avec Bruxelles il y a un an ne sont pas parfaits, certes, sans être toutefois mauvais. La hausse des matières premières n’est plus un prétexte valable : le prix du gaz est revenu à un niveau précédant la guerre en Ukraine. Il serait alors préférable de se concentrer sur les projets et sur les obstacles qu’il faut éliminer. Voici un exemple utile : les communes ne parviennent pas à lancer les appels d’offre pour construire 210 écoles ? A partir d’un certain délai, il faudrait les obliger à faire appel à des sociétés publiques telles qu’Invitalia, qui ont développé une grande expérience en la matière. L’idée que l’on doive à chaque fois recommencer à zéro est ce qui a provoqué, à chaque changement de gouvernement, d’autres retards. Dans le cas d’une priorité principale comme la croissance, c’est un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre. » 

EDITORIAL du directeur, Il Foglio, C. Cerasa « Les discussions stériles et les faits concrets » : « Un gouvernement qui tient particulièrement à garder sa bonne réputation à l’égard de ses partenaires internationaux, a décidé de faire appel à la « machine des discussions stériles » au lieu de privilégier l’efficacité face aux vrais problèmes. L’exécutif se trouve dans une nouvelle phase où il a du mal à trouver sa place au niveau européen. Les retards sur le Plan de Relance soulignent certaines difficultés coïncidant avec les problèmes les plus sérieux qu’un gouvernement doit affronter. Quelle est la stratégie de Giorgia Meloni en Europe au sujet du PNRR ? Le gouvernement affirme vouloir le renégocier, alors que la Ligue propose même de renoncer à une partie de celui-ci. Sur le PNRR, le gouvernement agit comme il l’a fait pour les autres dossiers européens importants (les politiques migratoires, les aides d’Etat, le pacte de Stabilité ou les moteurs thermiques) : s’en prendre à la crise économique. Il n’est pas difficile de comprendre les contrecoups en termes de fiabilité. Nous risquons d’apparaitre comme un pays étant incapable d’honorer les accords signés avec l’Europe. Le gouvernement Meloni semble avoir du mal à comprendre que plus de temps passe sans une stratégie, plus l’Italie donnera une mauvaise image d’elle-même. » 

ARTICLE, La Stampa, « Fitto sous pression » par Marco Bresolin et Federico Capurso : « Matteo Salvini et Giorgia Meloni avaient besoin de mettre les choses au clair. Leur vision du PNRR prenait deux directions différentes : d'un côté l'optimisme de Meloni, de l'autre les doutes de la Ligue et l'idée de pouvoir se passer d'une partie des milliards que l'Europe prête à l'Italie. Ceci a rendu urgent de se parler, en marge de la réunion qui s’est tenue hier au palais Chigi, le comité de pilotage sur la question migratoire. La division au sein de la majorité n'a pas plu à Meloni. “Il est fondamental que nous ramions tous dans la même direction", a-t-elle dit à M. Salvini, surtout à un moment aussi délicat, alors que l'Italie s'apprête à négocier avec la Commission européenne les modifications à apporter au plan. "Personne ne travaille contre nous", a assuré M. Salvini, confirmant sa confiance dans la capacité du gouvernement à relever ce défi. Au contraire, le leader de la Ligue entend "dépenser tous les 60 milliards d'euros qui doivent être pilotés par le ministère des Transports". Bref, "si on peut faire tout et bien, tant mieux". Il reste donc un "si" et il pèse. Car il n’est pas certain que la Ligue y croit. Vouloir "remodeler tous les points du Pnrr", abandonner les projets irréalisables, pour Salvini "c'est une question de bonne administration", pas une attaque contre le gouvernement. Du côté du ministère des transports, on affirme que tous les objectifs en matière d'hydrogène ont été atteints, mais que les projets présentés absorberaient moins de fonds que ceux disponibles. Il y a plus d'un milliard d'euros que M. Salvini voudrait transférer - pour faire face à l'urgence de la sécheresse - à des projets de rénovation des canalisations d'eau. D'autres projets, en revanche, devraient tout simplement être mis de côté, selon le vice-premier ministre. Pour le chef du groupe leghiste à la Chambre des députés Riccardo Molinari, "si l'argent est mal dépensé, mieux vaut ne pas le dépenser". Et les troupes leghistes ont martelé le message au cours de la journée. "Utiliser des voies de financement alternatives comme la Btp", suggère le sénateur Claudio Borghi : "La Ligue n'a jamais été fan du Pnrr."  Le véritable objectif de Salvini serait que si Fitto ne parvient pas à tenir les objectifs, il soit directement mis en cause, selon des sources à Fratelli d'Italia. “Ce n'est pas un mystère que les deux ne s'aiment pas". Fitto l'a compris et veut éviter l'affrontement, mais il tremble et attend encore les rapports détaillés des ministères, surtout ceux des minsitres de la Ligue, sur les projets Pnrr en panne. Pour le leader de la Ligue, les deux projets sportifs de Florence et de Venise doivent être jetés aux oubliettes : "Je pense que ni l'Europe ni l'Italie n'avaient en tête le Pnrr pour payer le stade de Florence ou d'autres initiatives privées". En revanche, Fitto compte "surmonter toutes les difficultés et pouvoir permettre la réalisation des interventions prévues".  La perspective de renoncer à une partie des fonds du PNRR inquiète également la Commission européenne. Pour Bruxelles, faire marche arrière reviendrait à sanctionner l'échec du plan italien, qui fait l'objet d'une observation particulière de la part de toutes les chancelleries. Et surtout, il donnerait un coup de grâce à la première véritable expérience de dette commune, interdisant sa répétition éventuelle à l'avenir. "La renonciation à une partie des prêts, explique une source de l'UE, aiderait les pays frugaux car elle leur donnerait un argument supplémentaire pour s'opposer à la poursuite de l'émission d'une dette commune. Au cours des derniers mois, les appels en faveur d'un nouveau fonds financé conjointement pour faire face à la crise énergétique n'ont jamais abouti. Et l'argument avancé par les opposants a toujours été le même : il y a encore 200 milliards de la relance disponibles, donc avant de lancer un fonds de dette souveraine, il faut utiliser les ressources déjà allouées. Une somme qui pourrait encore augmenter en cas de renoncement de l'Italie. Un revirement qui pèserait sur toute demande future de lancement de nouvelles émissions conjointes ». 

ARTICLE, Sole 24 Ore, de B. Fiammeri et M. Perrone, « Crise migratoire, la priorité est d’aider la Tunisie » : « Une réunion sur la crise migratoire s’est tenue hier au Palais Chigi. Outre Giorgia Meloni et Matteo Salvini, l’autre vice-président du Conseil et ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani, le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi (Indépendant), le ministre de la Défense Guido Crosetto (Frères d’Italie), et les deux secrétaires d’Etat Mantovani (Frères d’Italie) et Fazzolari (Frères d’Italie) ont participé. Matteo Salvini est le premier à s’exprimer à l’issue de cette rencontre pour souligner sa pleine confiance en la Présidente du Conseil Giorgia Meloni et les ministres compétents. La Présidence du Conseil reste quant à elle bien silencieuse et diffuse tardivement un maigre communiqué expliquant que la réunion s’est concentrée sur le cas de la Tunisie qui est définie comme une priorité et soulignant les ‘’progrès’’ observés aussi bien de la part des Etats-Unis que de l’Union européenne en vue du ‘’déblocage des financements’’, ‘’en partie grâce à l’engagement de l’Italie’’. Cela fait allusion avant tout aux efforts déployés en ce sens par Giorgia Meloni elle-même. Le communiqué annonce également une rencontre à Rome dans les prochains jours entre Antonio Tajani et son homologue tunisien Nabil Ammar. Pour l’Italie, les aides à destination de la Tunisie sont l’unique moyen d’éviter l’effondrement du pays qui aurait des conséquences dramatiques et pourrait faire exploser le nombre d’arrivées illégales de migrants, estimé le cas échéant à 900 000 pour l’année 2023. Le ministère de l’Intérieur estime en l’état actuel ce nombre à 300 000 arrivées, ce qui est déjà un chiffre record. Pas un mot en revanche pour les questions internes les plus clivantes, à savoir la limitation de la protection spéciale et l’augmentation des expulsions à travers l’ouverture de nouveaux centres de rétention pour les migrants. C’est le signe qu’un accord n’a pas été trouvé au sein de la majorité. Le décret Cutro, qui comporte ces mesures, devait être examiné aujourd’hui par la Commission Affaires étrangères du Sénat, or le gouvernement a demandé un report de la séance. Là encore, cela dénote l’absence de consensus autour des 21 amendements présentés par la Ligue et devant rétablir de fait les décrets sécurité de Salvini. Ce dernier, interrogé par la presse étrangère, souligne que c’est lorsque ses décrets étaient en vigueur que ‘’l’on a enregistré le moins de morts et de disparus en Méditerranée’’. En attendant, les débarquements se poursuivent, hier en comptait 28 028 arrivées illégales depuis le début de l’année, soit quatre fois plus qu’en 2022 à la même période, et ce malgré des conditions météorologiques encore très dissuasives. »

ENTRETIEN, La Repubblica, de Nabil Ammar, ministre tunisien des Affaires étrangères, « Nous sommes en première ligne pour vous aider à gérer les flux mais nous avons besoin de plus de moyens » : « Pour gérer les flux migratoires clandestins vers l’Europe, la Tunisie emploie toutes les ressources et tous les moyens à sa disposition. Mais ceux-ci ne sont pas illimités et nous ne pouvons pas faire plus que cela. Nous avons besoin de financements et de matériel. La Tunisie a reçu beaucoup moins de fonds européens pour financer cette bataille que d’autres pays, comme par exemple la Turquie mais aussi l’Italie elle-même. La Tunisie est un pays de passage, la plupart des migrants proviennent d’Afrique subsaharienne. Concernant les missions de sauvetage, les pays limitrophes, dont l’Italie, nous envoient des informations sur les embarcations circulant en mer et nous disent ‘’c’est à vous d’intervenir’’. Nous prenons donc nos responsabilités et nous intervenons, mais cela a un coût financier élevé, or nous traversons une période difficile pour l’économie et les finances publiques. Nous attendons encore le feu vert pour le versement du prêt d’1,9 milliards de dollars accordé par le FMI mais le Fonds exige des conditions très strictes et notre pays ne peut imposer des réformes drastiques à réaliser sur le court terme. Le gouvernement de Giorgia Meloni nous aide énormément mais nous devons élargir la coopération avec l’Europe au-delà du dossier migratoire afin de créer, chez nous et dans les pays d’Afrique subsaharienne, les conditions d’un véritable développement. Il faut raisonner sur le plus long terme. On nous dit qu’on nous aidera avec l’émigration légale, mais ne nous voulons pas vider la Tunisie de ses compétences, de ses médecins, de ses ingénieurs, de ses techniciens, ce n’est pas la solution. L’important est que ces personnes puissent ensuite revenir dans notre pays avec une expérience enrichie. »

EDITORIAL, Il Giornale, de Augusto Minzolini, « La solution obligatoire » : « Le nombre d’arrivées de migrants illégaux dans notre pays, sur les trois premiers mois de l’année 2023, avec 27.280 migrants, montre un décalage avec le nombre de reconduites dans les pays d’origine, à seulement 1107. A ce rythme, il est évident que la situation deviendra insoutenable dans les prochains mois. Car le blocage des départs de migrants ne suffit pas si l’appareil d’Etat n’est pas efficace parallèlement dans les retours. Mais tant que l’Europe ne bougera pas et que l’on ne parviendra pas à créer un réseau de relations pour bloquer les bateaux avant qu’ils prennent la mer, l’Italie devra faire seule et miser sur les retours dans les pays d’origine. C’est pourquoi il faut assouplir les procédures légales et judiciaires pour identifier les clandestins et décider de leur futur : plus les délais sont longs, et plus on crée des conditions pour un accueil de fait. En Italie, on n’a que 10 centres de rétention administrative pour le retour dans les pays (CPR), qui peuvent abriter 1378 personnes. Il faudrait donc créer une organisation ad hoc qui s’occupe uniquement du problème de l’immigration, un problème qui se posera dans les prochaines décennies. Un peu comme le font les Etats-Unis : une structure qui vise à contenir l’immigration clandestine et s’occupe aussi des retours et de la régulation des flux de l’immigration régulière. Une organisation qui ne change pas d’orientation politique avec les changements de gouvernement. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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Le ministre Guido Crosetto à Naples

Le ministre des Affaires étrangères hongrois opposé à l'invitation de son homologue ukrainien à une réunion de l'OTAN.

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Hongrie. Le ministre des Affaires étrangères hongrois Péter Szijjártó (Fidesz) estime que le fait d’inviter à une réunion de l’OTAN le ministre des Affaires étrangères ukrainien constitue une violation de l’unité de cette organisation. La Hongrie n’est d’accord de soutenir l’Ukraine que si cette dernière restore les droits des Hongrois en Transcarpathie (Ukraine).

Pétition du Forum voor Democratie contre la sexualisation de jeunes enfants.

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Pays-Bas. La pétition organisée par le Forum voor Democratie de Thierry Baudet contre la sexualisation de jeunes enfants a récolté plus de 60.000 signatures.

04/04/2023

Allemagne : réforme électorale qui touche la CSU et Die Linke.

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Allemagne. Suppression de la possibilité pour un parti qui n’obtient pas 5 % au niveau fédéral de siéger quand même à la Chambre des députés s’il a au moins trois mandats directs (scrutin majoritaire uninominal de circonscriptions). Les sociaux-chrétiens bavarois de la CSU et les post-communistes de Die Linke sont menacés par cette mesure :

https://www.lapresse.ca/international/europe/2023-03-17/u...

Frères d'Italie est donné à 29,7 % et la Ligue à 8,4 %.

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Italie. Frères d'Italie, qui est depuis bientôt 6 mois à la tête du gouvernement, est donné à presque à 30 % et la Ligue à 8,4 %. Italexit est à 1,8 %.

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Frères d’Italie : patriotes

PD : centre-gauche

M5S : anti-système

Ligue : patriotes

Azione – Italia Viva : Troisième pôle (centristes)

Forza Italia : conservateurs

L'AfD donnée troisième à 16 %.

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Allemagne.

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SPD : sociaux-démocrates

CDU/CSU : démocrates-chrétiens et sociaux-chrétiens bavarois

écologistes

FDP : libéraux

AfD : patriotes

Die Linke : post-communistes

Sonstige : autres

Canton de Genève : le second tour pour l'exécutif voit l'UDC et le MCG s'allier au libéraux et démocrates-chrétiens.

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Suisse. Canton de Genève. Le second tour de l’élection de l’exécutif du canton opposera deux blocs : les partis de gauche face à une coalition regroupant les libéraux, le Centre (démocrates-chrétiens), l’UDC et le MCG.

La liste populiste LJS (Libertés et Justice sociale) de Thierry Maudet reste seul.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2023/04/02/exe...)

"PNRR, la querelle entre Meloni et la Ligue." et "Élections régionales au Frioul-Vénétie-Julienne : une avalanche de voix pour la droite, un plébiscite pour Fedriga."

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Italie. Revue de presse.

Les retards sur la réalisation du Plan national de relance (PNRR) et la polémique au sein de la majorité suite à la proposition de la Ligue de renoncer à une partie des projets font les gros titres : « Bras-de-fer sur le PNRR, Meloni : nous ne renoncerons pas à une partie des fonds » (Corriere della Sera), « PNRR, la querelle entre Meloni et la Ligue » (La Repubblica), « PNRR, le gouvernement dérape » (La Stampa), « Meloni [rassure] : il n’y a pas de retard sur le PNRR » (Il Messaggero). « Attentat à Saint Pétersbourg : la jeune femme arrêtée dénonce un complot» (Corriere della Sera, Repubblica), « Tatarsky, une pacifiste arrêtée mais la piste russe se concrétise » (Il Messaggero). « Elections régionales au Frioul-Vénétie-Julienne : une avalanche de voix pour la droite, un plébiscite pour Fedriga » (Il Giornale), « La droite s’empare du Frioul » (Libero). 

Les JT couvrent essentiellement l’adhésion de la Finlande à l’Otan, le débat autour des retards sur la réalisation du Plan national de relancele sauvetage d’une trentaine de migrants par la garde côtière italienne près de Lampedusa, les élections régionales au Frioul-Vénétie-Julienne, et la comparution de l’ancien président américain D. Trump devant la justice pénale à New York.

ARTICLE, Il Sole 24 Ore, B. Fiammeri, « La Ligue envisage de renoncer à une partie des fonds, confrontation au sein du gouvernement » : « Giorgia Meloni se veut rassurante et affirme : « je n’envisage pas l'hypothèse d'une perte de ressources ». Elle le dit en quittant l’événement « Vinitaly », probablement après avoir appris que le chef de groupe de la Ligue à la Chambre des députés, Riccardo Molinari, avait évoqué  l'idée de « renoncer à une partie des fonds du PNRR ». Il a, en effet, déclaré : « J'ai parlé avec de nombreux maires de petites communes et il y a beaucoup de problèmes. Est-il raisonnable de s'endetter auprès de l'UE pour faire des choses qui ne sont pas nécessaires ? ». C'est la première fois qu'un membre influent du parti de Matteo Salvini est aussi explicite. Le gouvernement est contraint d’intervenir : « Nous sommes en train de travailler pour remodeler le plan et résoudre les points critiques ». Mais l’idée de « renoncer à une partie des fonds » n’est plus sur la table car, comme l’avait dit Meloni peu de temps auparavant à Vérone, le volume financier libéré sera fléché « vers d'autres projets » si certains ne peuvent pas être mis en œuvre d'ici 2026. Malgré les assurances et les sourires, la tension est évidente. Tout aussi constante est la tentation de reprocher au gouvernement précédent d'avoir inclus des « projets impossibles à mettre en œuvre dans les délais ». Le nom de Mario Draghi a résonné à plusieurs reprises ces dernières semaines, et le gouvernement été contraint hier de démentir avec un « étonnement amusé » les articles de presse portant sur une prétendue rencontre entre Mattarella et Draghi. Un démenti qui concerne également l'autre rendez-vous prétendu attribué au chef de l'État avec le commissaire européen Paolo Gentiloni. Mais les propos de Molinari ont évidemment fait réagir l'opposition, qui pointe du doigt les divisions au sein de la majorité. Le PD demande au gouvernement, et en particulier au ministre Raffaele Fitto (Frères d'Italie), de venir rendre des comptes au Parlement. Pour le parti Azione et le mouvement 5 étoiles, « ce n'est pas un dommage matériel mais un désastre en termes d’image qui est en jeu ».  A ce stade, il est probable que Fitto présente le rapport semestriel au Parlement dans les plus brefs délais. Selon certaines sources de Fdi proches de Meloni, il n'est pas exclu que ce soit la première ministre elle-même qui fasse un discours au Parlement sur l'évolution du dossier. Le calendrier est serré : d'ici avril, le chapitre supplémentaire du Repower Eu et les changements proposés au PNR devront être présentés. Meloni reste confiante : « la coopération avec la Commission est excellente ». » 

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Le court-circuit qui ternit la victoire aux élections régionales » : « La victoire écrasante de la droite en Frioul-Vénétie Julienne a été ternie par les ombres lourdes que la majorité a laissé planer, hier, sur le plan de relance. C’est la Ligue, par le biais du chef de ses députés, Riccardo Molinari, qui a fait savoir qu’il était sans doute préférable de renoncer à une partie des fonds européens plutôt que de les gaspiller. Cette phrase arrive après deux jours de polémiques sur les retards du gouvernement dans la réalisation de certains projets et de tentatives de renvoyer la responsabilité de projet ‘’irréalisables’’ aux exécutifs précédents. Les propos du léguiste exacerbent les tensions et mettent dans l’embarras le Palais Chigi et ses alliés. La Présidente du Conseil a voulu immédiatement préciser que ce scénario n’était pas prévu. Les oppositions ont demandé que la question soit débattue au Parlement, s’agissant d’une thématique stratégique pour l’avenir. Il est vrai que le ministre pour les affaires européennes, Raffale Fitto, avait déjà laissé connaitre ses doutes sur ce qui avait été mis en place par Mario Draghi. La différence, par rapport à la majorité actuelle, est que l’ancien président de la BCE bénéficiait d’une autorité pouvant lever les inquiétudes. Par ailleurs, Draghi avait dû réécrire en un temps record le plan mis au point à la hâte par le gouvernement Conte. Aujourd’hui, les problèmes refont surface. Le ministre Fitto l’a dit ouvertement, admettant qu’il n’y avait pas assez de temps pour réaliser certains projets. Puis les propos de Riccardo Molinari ont relancé la machine, et sont un aveu d’impuissance. Alors qu’au début on voulait revendiquer une « continuité » avec Draghi pour rassurer les marchés financiers et l’Europe, à présent on dit que c’est de sa faute. La reconfiguration du plan de relance, réitérée [par Meloni] pour édulcorer les propos de Molinari, risque alors d’allonger les délais et la reprise même de l’Italie. » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, de F. Merlo, « L’école autarcique de la revancharde Giorgia » : « Pour Giorgia Meloni, l’école italienne est un peu comme la Commune de Paris, lieu de rébellion et de résistance, où s’est retranché le pouvoir syndical et où chaque enseignant est un militant communiste raté. Elle a donc inventé le ‘’lycée Made in Italy’’, grâce auquel la Nation doit laisser de côté la philosophie cartésienne pour se réapproprier le parmesan, laisser tomber la phénoménologie pour la mozzarella AOP, et l’idéalisme hégélien pour le fromage caciocavallo dont le ministre de la culture Sangiuliano (Indépendant, autrefois au MSI) raffole. Voici donc la dernière invention du gouvernement, ce ‘’lycée Made in Italy’’ qui serait une école en autarcie, coupée du reste du monde, qui n’a pas été inventée par un des habituels illuminés de la majorité (Donzelli (Frères d'Italie), Fazzolari (Frères d'Italie), Rampelli (Frères d'Italie), La Russa (Frères d'Italie), Sangiuliano (Indépendant, autrefois MSI), …) mais par Giorgia Meloni elle-même, invitée d’honneur du Salon international du vin organisé chaque année à Vérone, en chair et en os. Tout cela sous les applaudissements des ministres qui étaient plus nombreux pour l’occasion qu’en Conseil des ministres. Du reste, le lycée Made in Italy, on ne sait pas bien ce que c’est mais mieux vaut ne pas creuser vue la tendance de Giorgia à dénigrer l’institution. Selon elle les lycées professionnels seraient du côté du peuple et de la droite, alors que le lycée littéraire serait de gauche, appartenant à l’élite bobo. En Italie, on avait eu la fatwa contre le diabolique téléphone portable en classe, le port d’armes par les enseignants ou encore l’obligation de punir les écoliers. Heureusement qu’ils ne sont pas encore souvenus du mouvement de défense du coup de pied aux fesses, né à Rouen en France il y a vingt ans. Notre ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, lui aussi de la partie, se félicite de mener avec le ministre de l’Agriculture Francesco Lollobrigida la bataille pour ‘’arrêter l’onde de néo-prohibition menaçant le vin’’. On ne sait pas bien de quoi ils parlent mais on comprend surtout qu’ils s’en prennent à la gauche qui maltraite la tradition et ‘’détruit les lycées professionnels’’, ont dénoncé hier Giorgia Meloni et son ministre de la culture Sangiuliano. La brochette de ministres, présidents de régions et autres députés de la droite nationaliste fustigent, entre deux verres de prosecco, les excès des étrangers, les paradis artificiels des Français, les ivrognes mélancoliques du nord de l’Europe, pour encenser l’art de vivre à l’italienne. Certains journalistes d’investigation dépeignent, avec une impertinence feinte, l’agacement de la Présidente du Conseil face à ces ‘’fumisteries fascistes’’ : c’est faux. C’est bien elle et toujours elle qui dirige. C’est sûr, avec son lycée Made in Italy Giorgia Meloni a plus de fantaisie que Fabio Rampelli, chef du groupe Fratelli d’Italia à la Chambre, qui entend faire la guerre aux mots d’origine étrangère dans la langue italienne, comme Mussolini un siècle avant lui. Mais elle fait moins bien que son ministre de l’Agriculture rendant illégale la viande de synthèse encore loin d’être commercialisée puisque les scientifiques y travaillent encore. D’abord, cela fait toujours plaisir aux réactionnaires d’arrêter la science, mais surtout cette idée bouleverse la tradition de leur monde imaginaire. Ce que l’on retiendra surtout de cette édition du Salon Vinitaly, c’est que, sous le barnum du cirque, la vraie impresario et metteuse en scène, c’est bien elle. » 

OPINION, Corriere della Sera, « Les nominations et les idées » par Ernesto Galli della Loggia : « C'est au moment où le gouvernement de droite s'attelle à la tâche cruciale des nominations que la question se pose : doit-on nommer un majordome ou un valet de pied ? Quel choix fera la droite qui se reconnaît dans le leadership de Giorgia Meloni et dans son ambition de représenter non pas n'importe quel gouvernement mais le début d'un nouveau cycle politique, d'un véritable changement ? Car, on le sait, la droite italienne a un problème : elle a la légitimité des urnes, mais elle n'a que cela. Et la victoire électorale, comme l'a démontré la chute des différents gouvernements Berlusconi, n'est pas suffisante pour donner au pays une direction vraiment nouvelle et différente.  Avec l'autorité, avec la capacité d'influence et de relation, avec la connaissance des conventions et du bon ton institutionnel, avec l'initiative personnelle et la crédibilité. Ce sont précisément ces éléments qui distinguent une classe dirigeante, la classe dirigeante qui fait défaut à l'actuel gouvernement de droite. Non pas par sa faute, mais pour des raisons historiques : parce que, bien qu'elle ait été plusieurs fois au gouvernement, la droite n'a jamais fait partie de la classe dirigeante de la République. Certes, elle a toujours compté dans ses rangs quelques personnalités importantes, mais derrière elle, elle n'a jamais disposé d'un véritable environnement intrinsèque au pouvoir social. Ce qui, n'ayant jamais eu l'occasion de se mesurer à un véritable contrepoids, a fini par générer, entre autres, un conformisme généralisé, une acceptation vaste et molle d'idées et de récits. Le débat public italien est ainsi devenu ce qu'il est : trop souvent une interminable galerie de lieux communs. Aujourd'hui, l'actuel gouvernement de droite, et surtout ceux qui le dirigent, doivent décider s'ils ont l'intention de changer cet état de fait ou non. Il doit décider s'il entend n'être qu'un sigle et un programme électoral, qu'une organisation politique et peut-être même une majorité parlementaire comme c'est le cas aujourd'hui, ou quelque chose de différent. S'il veut représenter uniquement un pouvoir ou un véritable moteur de changement. Rappelons toutefois que tout changement commence par des idées. Il commence par le choix des bons maîtres d'hôtel, et non par le recrutement des valets. » 

ARTICLE, Corriere della Sera, de C. Zapperi, « Massimiliano Fedriga reconfirmé [en tant que président de la région Frioul-Vénétie-Julienne] avec 64% des voix ; sa liste remporte un fort succès, la Ligue passe devant Fratelli d’Italia » : « Massimiliano Fedriga, candidat de la Ligue, obtient une victoire nette dans le Frioul-Vénétie-Julienne, ainsi reconfirmé pour un deuxième mandat comme président de région. Le candidat de centre-gauche, soutenu par le Parti démocrate et le M5S, n’atteint que 30% des voix. Ces régionales confirment que dans le Nord de l’Italie, de la Lombardie à la Vénétie, la droite l’emporte très largement sur la gauche, et l’élection de la nouvelle secrétaire n’y a rien changé. Au sein de la coalition de droite, le résultat de la Ligue, loin devant les listes des autres forces, montre une forte remontée par rapport aux élections politiques de septembre 2022. Depuis les régionales en Lombardie puis celles du Latium, le parti de Salvini a su inverser la tendance et remonter la pente. Le parti de Giorgia Meloni en revanche n’a fait que 18% (contre 31% aux élections politiques). On peut donc dire que M. Fedriga sera tranquille pour les cinq prochaines années : les rapports de force lui sont largement favorables, personne ne pourra s’opposer à lui au sein de sa coalition et il aura les mains libres pour prendre des décisions de poids. A noter le résultat de la cheffe de file du mouvement anti-vaccin qui obtient plus de 4% des voix entrant ainsi au Conseil régional. Ce n’est pas le cas du candidat du Troisième Pôle qui n’atteint même pas les 3% alors que le Mouvement 5 Etoiles fait historiquement son plus mauvais score (2,4%). »

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Massimiliano Fedriga

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ARTICLE, La Repubblica, « La Finlande passe à droite mais les frugaux d'Helsinki n'aideront pas l'Italie » par Daniele Castellani Perelli : « La droite a gagné en Finlande et c'est un gros problème. Pour la droite italienne. Notre gouvernement aurait tort de se réjouir. Leurs idées ont gagné, sur l'euroscepticisme et surtout sur les migrants, oui. Mais comme le montre le cas du dirigeant hongrois Viktor Orbán, cela signifie que sur des questions cruciales, l'Italie aura un allié de moins au Conseil de l'UE. Petteri Orpo et Riikka Purra, les leaders de centre-droit et d'extrême-droite qui ont remporté les élections de dimanche dernier, auront du mal à faire accepter à leurs électeurs les fonds et les renflouements pour les pays du sud de l'UE, après avoir attaqué les dettes budgétaires de la première ministre sociale-démocrate sortante, Sanna Marin, au cours de la campagne électorale. En fait, les frugaux sont de retour à Helsinki. Et Purra, leader du Parti des Finlandais, qui veut zéro demandeur d'asile, n'a aucun intérêt à dire oui à la relocalisation des migrants arrivant en Italie par la Méditerranée. Lors des élections législatives, la Coalition nationale dirigée par Petteri Orpo est arrivée en tête et a le droit de choisir maintenant avec qui former un gouvernement. En théorie, les sociaux-démocrates, arrivés en troisième position, sont encore dans la course, et Sanna Marin s'est d'ailleurs ouverte à une grande coalition. Mais c'est précisément la discipline budgétaire qui constitue l'un des principaux arguments contre ce scénario à l'heure actuelle. Pour Orpo, c'était le thème dominant de la campagne électorale : Marin a trop dépensé, les comptes doivent être équilibrés à tous points de vue.  Tout porte donc à croire qu'Orpo tentera de tisser une alliance avec le Parti des Finlandais, qu'il a défendu dimanche soir devant la presse étrangère : "L'extrême droite n'existe pas ici", a tranché le futur chef de gouvernement. Les deux formations politiques sont divisées sur l'UE (l'extrême droite veut en sortir) et sur les migrants (Orpo en veut plus, comme les industriels, pour relancer l'économie). Il sera très intéressant de voir combien de compromis le Parti des Finlandais sera prêt à accepter sur l'UE, qui pour Orpo n'est pas un sujet de discussion. Il l'a dit clairement, il est un homme du PPE, dont les dirigeants sont venus le voir pendant la campagne électorale. »

ANALYSE, La Repubblica, S. Folli « L’Europe qui change et l’Italie du PNRR. Le risque d’un suicide collectif » : « Il est difficile de dire jusqu’à quel point le changement des équilibres politiques en Europe ira de l’avant. Il s’agit néanmoins d’un processus important, qui s’explique en partie par la conséquence de la guerre en Ukraine et par l’incertitude sociale. La Finlande est le dernier exemple d’une tendance électorale européenne vers la droite qui a déjà investi la Suède et qui pourrait bientôt concerner d’autres pays, comme la Pologne ou l’Espagne. Il faudra ensuite démontrer que ce tournant politique pourra réellement favoriser les projets européens de Giorgia Meloni : la création d’une majorité populaires-conservateurs au lendemain des élections de 2024. Le chemin est long et parsemé de contradictions, à commencer par l’attitude qu’adoptera le PPE. Avant même cela, il faudra résoudre des questions à la fois politiques et techniques. On parle encore une fois du PNRR. Du côté italien, les retards existent bien et il serait inutile de le nier. Le problème est de sortir du labyrinthe sans provoquer des retombées sur l’Italie, sans soulever un bras-de-fer sur les responsabilités qui signifierait un suicide collectif au moment où l’intérêt national devrait nous pousser à aller dans la même direction. Du moins pendant quelque temps. Le président de l’autorité bancaire Patuelli a proposé par exemple d’éviter les retards en suggérant d’anticiper par décret de loi les facilitations fiscales aux entreprises, au lieu d’attendre les délais longs du projet de loi, dont les résultats seront visibles à la fin de la mandature. Il y a donc de l’espace pour intervenir de manière rationnelle avant que l’Italie ne paie le prix d’une inertie politique ou de la lenteur bureaucratique de l’administration. Il y a ensuite une autre inconnue : la Commission Européenne. Veut-on encourager la négociation et trouver un compromis sur le PNRR ? Ou bien veut-on plutôt punir l’Italie et son gouvernement souverainiste ? Les répercussions seraient alors imprévisibles. Dans une Europe qui vire à droite, on risque d’accélérer les nationalismes, au lieu de les combattre. Tout ce qui alimente l’inquiétude économique et sociale en Europe mérite une réponse qui soit à la fois prudente et clairvoyante. » 

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Tobias Billström, ministre des affaires étrangères suédois : « OTAN, nous sommes prêts à renforcer le flanc est. Les Russes doivent quitter aussi la base de Sébastopol » : « Le ministre suédois, Tobias Billström, vient de sortir de la rencontre bilatérale avec son homologue italien Antonio Tajani. M. Billstrom est membre du "parti modéré" au gouvernement depuis octobre 2022, en coalition avec la droite. La Suède présidera l'UE jusqu'au 30 juin 2023. « Il était très important pour nous de rejoindre l’OTAN en même temps que la Finlande. Nous attendons maintenant que les parlements turc et hongrois ratifient notre adhésion. Concernant la force aérienne avec la Finlande, la Norvège et le Danemark, cette initiative n'affecte pas notre engagement sur l'ensemble du territoire de l’OTAN. Nous sommes également prêts à envoyer nos soldats pour renforcer le flanc oriental de l'Alliance, notamment dans les pays baltes. Concernant la guerre en Ukraine, l’armée ukrainienne a repris de larges portions du territoire occupé, montrant qu'elle sait faire bon usage des armes que nous avons envoyées. Il appartiendra aux Ukrainiens de décider de la marche à suivre et nous, Européens, avons le devoir de les soutenir. J'ai écouté le discours passionné de Giorgia Meloni dans l'hémicycle à ce sujet et sur celui des migrants. C'est très bien. Si tous les premiers ministres s'exprimaient de la sorte, je serais très confiant dans le soutien conjoint de l’UE. Nous nous sommes engagés à travailler intensivement avec tous les pays pour empêcher les départs irréguliers, les pertes de vies humaines et pour augmenter le retour des migrants arrivant de Libye et de Tunisie. C'est notre priorité et nous travaillons avec l’Italie. Au sujet de la Tunisie, la situation interne est très préoccupante et le message de l'UE doit être très clair : les droits de l'homme et l'État de droit doivent être respectés. Cependant, nous devons engager le gouvernement tunisien à stopper le flux de migrants irréguliers. La Commission a déjà présenté un plan d'action sur la route méditerranéenne. Les gouvernements vont maintenant discuter d'autres propositions, comme celle présentée par l’Italie. Le règlement de Dublin fera également l'objet de discussions au Parlement européen. Il y a beaucoup de questions à examiner, mais je pense qu’il n’est pas question de changer le principe de base, c'est-à-dire celui qui prévoit qu'il appartient aux autorités du pays de première arrivée d'examiner les demandes d'asile». »

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Riikka Purra des (Vrais) Finlandais

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Massimiliano Fedriga de la Ligue est réélu président de la région du Frioul-Vénétie Julienne.

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Italie. Frioul-Vénétie Julienne. Massimiliano Fedriga de la Ligue est réélu président de la région, à la tête d’une coalition de centre-droit (Frères d’Italie, Ligue, Forza Italia, …), avec 64,24 %.

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(https://elezioni.regione.fvg.it/consultazioni/ELZ_REG/202...)

03/04/2023

Bulgarie : Réveil Bulgare perd ses élus.

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Bulgarie. Législatives. Le parti nationaliste radical Revival obtient 14,2 % (soit + 4,4 points) et 37 élus (soit + 10) sur 240 et les nationaux-conservateurs de Réveil Bulgare 3,08 % et pas d’élu (soit - 12). 

Le parti populiste Il y a un tel peuple a 11 élus (nouveau).

(https://results.cik.bg/ns2023/rezultati/index.html)

Recul de la Ligue du Tessin et montée de l'UDC lors des élections pour le Parlement du Tessin.

Finlande : lors des législatives, le parti des (Vrais) Finlandais arrive en deuxième position avec 20,05 %.

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Finlande. Lors des élections législatives de ce 2 avril 2023, le parti des (Vrais) Finlandais arrive en deuxième position avec 20,05 % (soit + 2,57) et 46 sièges sur 200 (soit + 7). Le parti conservateur est premier et le parti social-démocrate troisième :

https://www.rtbf.be/article/finlande-une-coalition-avec-l...

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Riikka Purra

(https://tulospalvelu.vaalit.fi/EKV-2023/en/kokomaaval.html)

Pays-Bas : en cas d'élections législatives, le gouvernement actuel ne disposerait plus que de 1/4 des députés.

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Pays-Bas. Au sein du sondage Maurice de Hond de ce 2 avril 2023, le parti des agriculteurs BBB est donné à 36 sièges sur 150 à la Chambre des députés. Les quatre partis qui composent le gouvernement sont donnés ensemble à 38 sièges sur 150.

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sondage du 2 avril / sondage précédent / législatives de 2021 / différences entre le sondage et les législatives de 2021

 

Les quatre partis du gouvernement :

VVD : libéraux de droite

CDA : démocrates-chrétiens

D66 : libéraux de gauche

CU : Christen Unie : sociaux-chrétiens

 

Les autres partis :

BBB : parti des agriculteurs : agrariens de centre-droit

PVV : patriotes anti-islamisation

Groenlinks : écologistes

PvdA : travaillillistes

JA21 : patriotes

PvdD : parti pour les animaux

SP : gauche de la gauche

FvD : Forum voor Democratie : patriotes

Volt : pro-européen

SGP : chrétiens protestants

Denk : centre-gauche multiculturaliste

Bij1 : gauche radicale multiculturaliste

50plus : parti des plus de 50 ans

BVNL : conservateurs-libéraux patriotes

Le ministre Francesco Lollobrigida : "Il faut que tous ceux qui restent sur le canapé aillent travailler dans les champs."

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Italie. Revue de presse.

Les retards sur la réalisation des projets prévus par le Plan national de relance (PNRR), et le risque pesant sur le versement de la troisième tranche des fonds européens du Next Generation EU, font les gros titres : « La course contre la montre » (La Repubblica), « Mattarella-Draghi, une réunion sur le PNRR » (La Stampa). « Gestion des flux migratoires, [le gouvernement prépare] le tour-de-vis sur la protection spéciale » (Corriere della Sera). « Attentat à Saint Pétersbourg : un blogueur russe proche de Poutine a été tué » (Corriere della Sera, La Stampa), « Le leader du groupe Wagner Prigozhine perd son cyber-guerrier » (La Repubblica). « Revenu de citoyenneté : le ministre de l’agriculture Lollobrigida invite les bénéficiaires à travailler dans les champs » (Repubblica, Giornale). « Réforme de la fiscalité : le vice-ministre Leo annonce un bonus pour ceux qui sont en règle » (Il Messaggero).

ARTICLE, La Repubblica, V. Conte, « Le plan pour sauver le PNRR. Plus de place pour les projets verts et un lien avec les grandes entreprises publiques » : « La stratégie du gouvernement Meloni sur le PNRR est celle des « vases communicants », à savoir faire basculer sur d’autres fonds les projets dont on sait déjà qu’ils ne seront pas réalisables à l'échéance de juin 2026. Ceux pour lesquels le délai est « mathématiquement impossible » d’après le ministre des Affaires européennes, de la Cohésion, du Sud et du Pnrr, Raffaele Fitto. L'objectif n'est pas de renoncer à ces projets, ni aux ressources associées, mais d'en libérer le plus possible pour aller plus vite et éviter un flop retentissant qui se traduirait par la restitution des fonds, dont l'Italie est le premier bénéficiaire en Europe avec 191,5 milliards entre prêts et subventions. Le système qu'examine le gouvernement repose sur 4 piliers : PNRR, RepowerEu, fonds structurels et Fonds de développement et de cohésion. C’est également sur ce système que Fitto a entamé des négociations avec la Commission européenne. Il en a notamment discuté à quatre reprises avec la commissaire chargée de la cohésion et des réformes, Elisa Ferreira. Il en a également discuté avec le commissaire à l'économie, Paolo Gentiloni, et avec la présidente Ursula von der Leyen. D'ici le 20 avril, Fitto devrait obtenir des ministères une première projection du nombre et de la nature des projets bloqués et qui ne pourront pas respecter le calendrier prévu. En avril ou début mai au plus tard, le ministre pourrait présenter ces résultats au Parlement, à l'occasion du rapport semestriel sur le PNRR. La construction du « système à quatre pattes » s’effectue de manière parallèle aux contrôles que la Commission européenne a demandé d'effectuer sur la troisième tranche du PNRR de 19 milliards, celle qui arrive à échéance le 31 décembre. Le ministre Fitto souhaiterait retirer les projets trop complexes pour être terminés en juin 2026 et les faire financer par les fonds structurels de l'UE pour la période 2021-2027, gagnant ainsi trois années supplémentaires. Certains projets pourraient également être fléchés vers le Fonds de développement et de cohésion, sans date limite car il s'agit d'un fonds national. Cela libérerait des ressources dans le PNRR qui pourraient être réutilisées de deux manières : pour de nouveaux projets (mais la négociation avec la Commission ne sera pas facile) ou bien vers le RepowerEu, c’est à dire le fonds pour l'efficacité énergétique. L'idée du gouvernement est d'utiliser des crédits d'impôt pour les ménages et les entreprises et de confier l'essentiel aux géants étatiques Eni, Enel, Snam et Terna. » 

ARTICLE, Repubblica, R. Amato : « La recette de Lollobrogida (Frères d’Italie) sur le revenu de citoyenneté : ‘’ il faut que tous ceux qui restent sur le canapé aillent travailler dans les champs ‘’ » : « ‘’ Dans les campagnes, on a besoin de main d’œuvre et les jeunes doivent savoir qu’il n’est pas avilissant de travailler dans l’agriculture. Ne pas travailler, et rester sur son canapé en faisant peser sur les autres [les dépenses] du revenu de citoyenneté, cela ne peut être un modèle de société ‘’ : c’est la réponse du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Francesco Lollobrigida, à ceux qui lui demandent s’il faudra envisager une réouverture du décret sur les flux migratoires. ‘’ Avant d’organiser les flux, nous devons assurer un retour au travail à tous les Italiens qui sont en condition de le faire. ‘’ Selon les chiffres de Coldiretti, l’année dernière, un million de personnes a commencé à travailler dans l’agriculture, dont 1 sur 3 avait moins de 35 ans, et 55 000 jeunes entrepreneurs ont choisi en 2022 d’investir dans ce secteur. Confagricoltura estime de son côté qu’il faut tripler le chiffre du décret flux, qui autorise actuellement 44 000 personnes à entrer en Italie pour des raisons de travail. »

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 Francesco Lollobrigida 

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de R. Frignani, « Des rapatriements à l’ONU, le plan en 9 points contre de nouveaux débarquements » : « L’Italie travaille à un plan en neuf point pour freiner les milliers d’arrivées illégales de migrants attendues ces prochains mois, impliquer dès à présent certains pays européens dans la gestion des flux, soutenir les pays d’Afrique du Nord en difficulté et renforcer les accords déjà existants avec d’autres partenaires, comme les pays des Balkans. Les ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères, Matteo Piantedosi (Indépendant) et Antoni Tajani (Forza Italia), travaillent conjointement à ce plan, avec le renseignement italien et sous la coordination de la Présidence du Conseil. Le plan sera examiné demain lors d’une réunion convoquée par Giorgia Meloni. Ce week-end, Antonio Tajani a rencontré les représentants de Serbie et d’Albanie ainsi que ses homologues autrichiens et bosniaques. ‘’Nous sommes d’accord [pour lutter] contre le trafic d’êtres humains. La lutte doit être très ferme et ne peut pas être qu’italienne, l’Europe et les Nations unies doivent être impliquées’’ explique le ministre italien toutefois favorable ‘’à l’immigration légale dont nos entreprises ont besoin’’. Le plan mise d’abord sur le dialogue avec la Tunisie avec l’implication de la Commission européenne, alors que la position des Etats-Unis et de la France vis-à-vis de Kais Saied reste toutefois plus réticente. Deuxièmement, tenter de nouer un accord avec les autorités du côté de la Libye et de l’Egypte, notamment avec l’appui des services de renseignements. Troisièmement, l’Italie veut sceller des accords avec les pays de provenance des réfugiés. Des accords ont déjà été passés avec la Côte d’ivoire, la Guinée, le Pakistan, le Bangladesh, la Tunisie, l’Egypte, le Cameroun, la Syrie, le Mali et le Burkina Faso. Quatrièmement, le gouvernement cherche à limiter autant que possible l’attractivité de l’Italie pour les migrations et, après avoir limiter l’activité des ONG, l’exécutif italien entend désormais rendre plus compliquée la procédure d’accès à la protection spéciale. Cinquièmement, l’Italie veut concrétiser les accords déjà noués afin d’augmenter les rapatriements et que les pays concernés reprennent leurs concitoyens arrivés illégalement sur le sol italien. Le sixième point prévoit donc la collaboration de l’ONU dans le cadre de ces ‘’rapatriements volontaires assistés’’ afin d’impliquer les pays de transit et promouvoir des projets d’aide à l’emploi sur place. L’Italie entend renforcer ses relations avec les Balkans et contribuer à la stabilisation économique et politique de cette région pour freiner les arrivées par voie terrestre (Slovénie et Croatie surtout). Dans le sud de l’Italie, les structures d’accueil de migrants seront développées afin d’accélérer les procédures soit d’accueil et de répartition dans les différentes régions - le ministre de l’intérieur a insisté sur ce point afin de ne pas ‘’stresser les territoires’’-, soit d’expulsion. Dernier point, au moins un centre permanent pour les rapatriements sera ouvert dans chaque région, comme le permet le récent décret « Cutro ». »

ARTICLE, Messaggero, C. Mangani, « Migrants et route du gaz, Tajani (Forza Italia) réunit six pays pour la stabilité des Balkans » : « Les arrivées de migrants par la mer ne sont pas les seules à inquiéter l'Europe, puisque la route des Balkans a également enregistré des tentatives d’entrées record au cours de l'année écoulée. Le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, est en première ligne pour assurer la stabilisation de ces territoires. Il présidera aujourd'hui à Rome la réunion ministérielle des Balkans occidentaux, à laquelle participeront six ministres d'Albanie, de Bosnie-Herzégovine, du Kosovo, de Macédoine du Nord, du Monténégro et de la Serbie. Seront également présents le commissaire européen à l’Élargissement et à la Politique européenne de voisinage, Olivia er Varhelyi, ainsi que le ministre suédois des affaires étrangères, Tobias Billström, en sa qualité de président en exercice du Conseil de l'Union européenne. « Le gouvernement italien a voulu déployer une action de politique étrangère globale dans les Balkans occidentaux, conscient que l'avenir de l'Europe se joue ici », a souligné Tajani, avant d’également affirmer : « il faut accélérer le processus d'intégration européenne des pays de la région, compte tenu également de l'agression russe contre l'Ukraine, qui a déclenché une nouvelle dynamique dans le processus d'élargissement, en donnant un nouvel élan à la trajectoire des Balkans occidentauxIl existe une forte demande pour l'Italie dans cette région ». Pour le gouvernement italien, la réponse au flux migratoire doit être européenne : l'objectif est de garantir plus de fonds pour la sécurité, une plus grande présence de Frontex et une augmentation des rapatriements et de la surveillance, ainsi qu'une « réforme globale des politiques d'immigration et d'asile de l'UE qui garantisse un équilibre entre la solidarité et la responsabilité ». Tajani rappellera aujourd'hui que la coopération de l'UE avec les pays d'origine et de transit, à commencer par les Balkans occidentaux, doit être renforcée précisément pour prévenir et contrer le trafic d'êtres humains, avec la participation du ministère de l’intérieur. Mais ce n'est pas tout : un autre thème central est la transition énergétique. L'Union européenne fournit en effet une aide macro-financière (plus de 3 milliards d'euros) et un soutien au secteur de l'énergie (1 milliard d'euros), en associant les pays des Balkans occidentaux à la plateforme de l'UE pour l'achat conjoint de gaz naturel, de GNL et d'hydrogène. Parmi les projets : le doublement du gazoduc Tap, le câble d'interconnexion électrique Italie-Monténégro, et le développement des installations de production entre le Monténégro, la Serbie, l'Albanie et la Bosnie. L'Europe semble avoir l'intention de continuer à renforcer la coopération, et des signaux positifs sont émis de toute part. La Serbie aurait également « cédé », puisqu'elle a dû modifier sa gestion des visas d'entrée et ses relations avec la Tunisie. C'est précisément de ce pays d'Afrique du Nord que sont arrivés un grand nombre de « migrants ». Jusqu'à la mi-octobre 2022, aucun visa ne leur était demandé, mais désormais Belgrade a dû changer de système, alors que cette route avait pour réputation de « contourner » les voies d’accès classiques et permettait de gagner ainsi des semaines, des mois voire des années. » 

ENTRETIEN, Il Messaggero, d’Adolfo Urso (Frères d’Italie), ministre des entreprises et du made in Italy, « Le biocombustible est une ressource verte, les batteries électriques ne le sont pas » : « Sur la question des biocarburants et des moteurs électriques, l’Italie essaie de faire valoir en Europe les intérêts de l’emploi et des entreprises, de la science et de la recherche. Sur ce dossier comme sur tous les dossiers européens, nous ferons en sorte que la raison prévale sur l’idéologie. L’Europe peut encore relever le défi des véhicules électriques face à la Chine mais nous devrons pour cela rattraper un énorme retard si nous ne voulons pas passer de la dépendance vis-à-vis de la Russie pour les énergies fossiles à la dépendance, bien pire, vis-à-vis de la Chine sur les technologies vertes. Pour faire du biocombustible, il faut planter des centaines de millions d’arbres qui absorberaient davantage d’émissions que celles que l’électrique permettrait d’éviter. Pour fabriquer une batterie et une voiture électriques, il faudrait rouvrir des gisements de minéraux rares en Italie et en Europe. La Commission a déjà listé 34 matières premières critiques et nous demande de rouvrir des mines fermées il y a 30 ans pour extraire et traiter les minéraux sur notre territoire. C’est facile de jouer les snobs lorsque le cobalt est extrait au Congo et traité en Chine par des mineurs sans souci pour l’environnement. Jusqu’à présent, 80% des primes ont profité à la production de véhicules à l’étranger. C’est absurde, elles ont profité à la production étrangère et n’ont pas contribué au renouvellement de notre parc automobile. Les bonus ont été utilisés par ceux qui en avaient le moins besoin, possédant déjà un véhicule récent et appartenant à la classe moyenne-élevée. Nous devons accélérer l’élimination des véhicules les plus anciens et cibler ceux qui ne peuvent pas se permettre d’acheter un véhicule électrique. La réforme des aides de l’Etat en la matière est en cours d’examen au Parlement mais nous devons faire un gros travail de rationalisation, il en existe actuellement près de 2 000, souvent contradictoires. Il faut clarifier tout cela. Concernant le PNRR, la Commission doit faire preuve de bon sens et de flexibilité. D’ici la fin de l’année nous serons autonomes vis-à-vis du gaz russe grâce aux regazéificateurs de Ravenne et Piombino. Nous deviendrons également le hub européen du gaz grâce aux différents projets que nous développons et aux technologies d’entreprises comme STM ou Enel. Nous préparons une sorte de loi cadre sur le Made in Italy, avec un fonds stratégique, le développement des appellations IGP et des technologies comme la blockchain pour lutter contre la contrefaçon et protéger notre artisanat. La loi prévoit également un volet sur la formation en partant des besoins en compétences de nos entreprises. Sur le décret sur la concurrence, nous en sommes à la dernière ligne droite. Les entreprises italiennes joueront un rôle central lors de la Conférence pour la reconstruction de l’Ukraine qui se tiendra à Rome. Nous présenterons des projets concrets et réalisables dès maintenant, l’Ukraine ne peut pas attendre la fin du conflit pour recommencer à travailler, à produire, à exporter. »

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Adolfo Urso

ARTICLE, Corriere della Sera, S. Montefiori « En septembre, Paris dira adieu à 15 000 trottinettes » : « Seuls 5% des Parisiens se sont prononcés sur le sort des trottinettes, dans un référendum organisé à la hâte par la maire Anne Hidalgo. Ainsi, le contrat concernant les trois compagnies Lime, Tier et Dott ne sera pas reconduit par la Mairie de Paris. Il faudra dire adieu à quelques 15 000 trottinettes utilisées par environ un demi-million de personnes, entre Parisiens et touristes. Paris est la première grande ville à renoncer à ce vecteur de déplacement, cinq ans après son coup d’envoi. Les trottinettes privées, elles, continueront à circuler, car elles n’étaient pas concernées par le référendum. Les vrais gagnants seraient alors Anne Hidalgo et le courant écologiste de son conseil municipal. Demeure le soupçon que les trottinettes soient devenues le bouc émissaire d’un mécontentement diffusé sur la mobilité parisienne. Les pistes cyclables sont chaotiques et peu rationnelles et la circulation demeure impossible, malgré la limite de vitesse de 30 km/h imposée aux voitures. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)