14/04/2025
"La visite à venir de Giorgia Meloni à Washington."
Italie. Revue de presse.
Les Unes du jour les frappes russes sur l'Ukraine « Ukraine, bombe sur les fidèles » (Corriere della Sera), « Moscou fait un massacre de civils » (Repubblica), « Ukraine, la tragédie des rameaux » (Messaggero), le budget alloué à la défense « Crosetto (Frères d’Italie) : « il faut plus de fonds pour la défense » » (Stampa), et la visite à venir de G. Meloni à Washington « Trump, le plan Meloni » (Giornale).
La visite à venir de G. Meloni à Washington. Repubblica : « Il y a une raison de plus pour laquelle Giorgia Meloni entend apporter à Washington la promesse de ne pas suivre certaines capitales européennes dans le dialogue avec la Chine : la sécurité. L’Italie, selon la présidente du Conseil, ne peut pas se heurter à Washington pour la simple raison que des États-Unis dépendent une bonne partie de sa défense contre d’éventuelles agressions extérieures. ». Corriere della Sera : « Une « posture plus rigide » dans les rapports avec Pékin et la promesse que Trieste ne deviendra pas un hub logistique chinois, voici le geste de Meloni en vue de la visite à la Maison Blanche. Le Palais Chigi laisse filtrer l’irritation de Meloni au sujet de la visite de trois jours du Premier ministre espagnol Sanchez en Chine, pour signer des accords de coopération, une mission qualifiée d’« erreur ». Le ministre de l’Economie Giorgetti, interrogé sur l’imminente visite à la Maison Blanche, explique « c’est un effort politique et stratégique fondamental aussi pour l’Europe ». Il Messaggero : « La mission de Giorgia, entre risques et bénéfices » : Il y a le risque de miner l’unité européenne mais dans ces temps incertains, un canal de dialogue peut être utile. Ce voyage pourrait servir à mieux comprendre ce que veut Trump et mieux réagir ensemble. Mais si Trump offrait des avantages à l’Italie, ce serait alors « un piège ». La Stampa : « Meloni, l’amie italienne » : « achat d’énergie et de gaz chez les Américains et atteindre 2% des dépenses militaires, les seuls cadeaux possibles que Meloni peut offrir à Trump ». Giornale : « l’objectif de Meloni est d’arriver à « zéro droits de douane » avec la proposition d’un « grand marché de libre échange » comme l’a rappelé aussi le ministre Tajani. Le commissaire européen Sefcovic sera lui aussi à Washington. Au niveau des contenus, les deux visites (européenne et italienne) ne pourront pas être discordantes. Le lendemain, de retour à Rome, Meloni, rencontrera le numéro deux de l’administration américaine, JD Vance, le 18 avril ». Selon le ministre Giorgetti « ce ne sera pas une négociation simple. Chacun cherchant ses propres intérêts nationaux, il faut trouver une synthèse, un compromis qui soit correct » ».
Le 11e paquet d’aides à l’Ukraine. Messaggero : « Des sources qualifiées font savoir au quotidien que l’Italie est en train de travailler au 11e paquet d’aides militaires pour l’Ukraine. Un paquet « copieux » et essentiellement défensif : priorité aux munitions et aux missiles devant servir aux batteries franco-italiennes du Samp-T placées en défense des villes. Entretemps, le secrétaire à la Défense américain Pete Hegseth a annoncé un plan d’aide monstre à hauteur de 21 milliards de dollars, c’est la somme globale des engagements de chaque pays allié. L’Italie prendra elle aussi sa part. Sa contribution pourrait s’élever entre 500 millions et un milliard d’euros, selon les informations à disposition du Messaggero. Trump veut terminer rapidement ce conflit »
ReArmEU. La Stampa : « La présidence polonaise de l’UE vise à conclure d'ici mai l'accord pour le feu vert au fonds « Safe », qui mettra à disposition 150 milliards de prêts à taux réduit aux pays pour les dépenses militaires. Mais avant cela, idéalement avant la fin du mois d'avril, Varsovie souhaite convenir d'une date pour l'activation conjointe de la clause de sauvegarde qui permettra de dissocier les dépenses de défense du Pacte de stabilité. Mais l'Italie – c'est-à-dire le pays qui pourrait tirer le plus grand profit des prêts du SAFE, dirigé par le gouvernement qui a demandé avec le plus d'insistance la séparation des dépenses militaires – ne semble pour l'instant intéressée ni par l'un ni par l'autre dispositif, ni par la possibilité d'utiliser les fonds de cohésion dans le secteur de la défense. Comme l'a très clairement déclaré le ministre Giancarlo Giorgetti à l'issue du Conseil Ecofin de Varsovie, Rome souhaite d'abord attendre la fin du sommet de l'OTAN prévu en juin ».
Ukraine. Repubblica : « Giorgia Meloni et Elly Schlein [dénoncent] la barbarie des [récentes frappes russes en Ukraine]. Matteo Salvini et Giuseppe pas Conte ne s’expriment pas et leur silence fait polémique ». « Giorgia Meloni a régi sans hésitation pour condamner les ‘’horribles et viles’’ frappes russes sur la ville ukrainienne de Soumy, ‘’en contradiction avec l’engagement réel pour la paix porté par le président Donald Trump et soutenu avec conviction par l’Italie, aux côtés de l’Europe et de ses autres partenaires internationaux’’. La secrétaire du Parti démocrate a elle aussi exprimé son indignation, de même que le président démocrate du Comité parlementaire pour la Sécurité de la République italienne ou encore le président des sénateurs Forza Italia. A l’inverse, le silence de Salvini et Conte est frappant et fait réagir les autres forces politiques. Le leader d’Azione apostrophe le chef du Mouvement 5 Etoiles : ‘vous voulez encore auditionner l’ambassadeur russe en Italie au Parlement ?’ mais une députée 5 Etoiles ne réagit dans la soirée pour dénoncer un ‘deux poids deux mesures’ avec les bombardements à Gaza. »
Immigration. Messaggero : « La Libye interdit les ONG, Rome proteste aussi et appelle à ‘révoquer l’interdiction’ ». « La situation internationale a quelque peu éclipsé les derniers événements en Libye mais la relation avec Rome s’est à nouveau tendue. Les ONG occidentales ont été écartées par le gouvernement libyen alors que les traversées d’embarcations pleines de migrants reprennent, avec la complicité de l’inertie des autorités libyennes. Il y a déjà deux semaines, dix ONG opérant sur le front migratoire ont été contraintes de suspendre leurs activités et quitter le territoire, suscitant la protestation des chancelleries diplomatiques européennes à laquelle s’est associée l’Italie. Le gouvernement Meloni a pris la défense des ONG et accusé Tripoli de violer le droit international à travers une lettre signée par 17 diplomates européens. Le scepticisme monte à Rome quant à la possibilité que le gouvernement libyen, affaibli, puisse assurer une collaboration loyale avec les autorités italiennes et européennes malgré les fonds abondants qui arrivent de Bruxelles pour endiguer les trafics. A Tripoli les élections nationales évoquées depuis des mois sont un mirage et si l’Italie reste un acteur de premier plan dans le pays, les incidents diplomatiques et les tensions ne manquent pas. Une fontaine monumentale a par exemple été inaugurée sur la place des martyrs en hommage à 14 victimes libyennes du régime italien, dans un climat de revendications anticoloniales. La visite du ministre de la Culture Giuli prévue à la fin du mois a été annulée. »
Stampa, Guido Crosetto (Frères d’Italie), ministre de la Défense : « Droits de douane, Ukraine, Moyen-Orient, coopération : la rencontre entre G. Meloni et D. Trump sera celle d’une confrontation tous azimuts, selon une logique à la fois multilatérale et bilatérale, car nous sommes un pays souverain. »
Repubblica, Tommaso Foti (Frères d’Italie), ministre pour les affaires européennes : « Il y a un risque de submersion des produits chinois, il faut mettre en place une barrière au niveau de l’UE » : « Lors de son déplacement à Washington, Giorgia Meloni représentera l’Italie. Toutefois, Donald Trump est le premier à dire que la question des droits de douane sera traitée au niveau du bloc européen. Nous plaidons pour éviter une guerre commerciale, Meloni peut jouer un rôle stratégique pour faciliter le dialogue. Mais ce sont les dossiers bilatéraux qui seront sur la table, comme les investissements des entreprises américaines en Italie. Notre objectif reste, à terme, de supprimer les droits de douane. Je vois en Trump un perpétuel ‘stop and go’ qui me semble tactique, il faut savoir faire avec, en étant flexibles mais en gardant la tête haute. Quand on négocie, il faut savoir discuter de tout [y compris l’achat de gaz et armes américains], quant à la web tax il me semble difficile de revenir en arrière. Il faut renforcer l’Occident, pas le fracturer, autrement l’alternative est la Chine. Une fois la relation rééquilibrée dans le secteur agricole, le MERCOSUR offre un débouché très fort, de même que les pays du Golfe. Sur les 2% de PIB pour la Défense, nous devons faire cet effort. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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