11/04/2025
"Meloni annule tous ses rendez-vous et se concentre sur Washington." et "impossibilité d’effectuer un troisième mandat en tant que président de région".
Italie. Revue de presse.
Les Unes du jour portent sur les droits de douanes « Chine, des droits de douane à 145%, Wall Street s’effondre » (Corriere della Sera, Sole 24 Ore), « Wall Street plonge et ne fait pas confiance à Trump » (Repubblica), « Droits de douane, l’UE négocie avec la Chine » (Il Messaggero), « Trump, la découverte de l’Europe » (La Stampa), « Une volonté de négociation » (Avvenire).
Droits de douane/Union Européenne. Repubblica : « La présidente de la Commission européenne a souligné que la suspension des droits de douane annoncée vise à donner une chance aux négociations, mais que toutes les options restent envisageables si les discussions ne devaient pas être satisfaisantes ». Foglio « La stratégie Bouddha : l’UE choisit le calme et suspend pendant 90 jours les contremesures prévues. Elle craint cependant que les tensions commerciales ne se propagent à d'autres secteurs, comme les services numériques et les médicaments ». Corriere della Sera : « Si les négociations échouent, l'UE reste prête à imposer des contre-mesures, y compris des taxes sur les services numériques des grandes entreprises technologiques américaines». Repubblica « L'UE craint de nouveaux revirements et des actions imprévisibles de la part de l'administration Trump, ce qui rend les négociations délicates ». Stampa : « Parmi les principaux risques, il y a une possible escalade des tensions commerciales, qui pourrait affecter les marchés financiers et l'économie mondiale ». Messaggero : « L'Union européenne doit avancer prudemment pour éviter de compromettre ses relations avec d'autres partenaires commerciaux, notamment la Chine et les Émirats arabes unis ». Sole 24 Ore : « L'UE est également préoccupée par les effets potentiels des tarifs américains sur son économie, en particulier dans les secteurs de l'automobile et de l'acier ».
Voyage de G. Meloni à Washington le 17 avril prochain. Repubblica : « Meloni prépare activement sa visite, annulant certains de ses engagements pour se concentrer sur les négociations avec l'administration Trump. L'UE soutient également l'idée d'un sommet entre l'Union européenne et les États-Unis, une proposition que Mme Meloni pourrait relancer lors de sa visite. Il s’agit d’une mission « très délicate mais moins épineuse » que prévue après la marche arrière de Trump, selon le Palais Chigi. Une réunion s’est tenue avec Salvini, Tajani (Forza Italia) et Giorgetti (Ligue) : l’idée est d’offrir à Trump une promesse sur les investissements pour la Défense. Meloni tentera aussi d’aborder avec Trump le dossier Ukraine ». Corriere della Sera « Paolo Zampolli, envoyé spécial de Trump pour les partenariats internationaux, conseille à Mme Meloni de promettre « un investissement de 5% de PIB dans la défense et le soutien des Etats-Unis sera plus facile à obtenir ». Or, pour l’Italie, atteindre 2% du PIB pour la défense apparait déjà comme un objectif difficile ». La Stampa : « L'UE espère que cette visite permettra d'obtenir des concessions sur les tarifs douaniers et d'ouvrir des discussions sur des investissements dans la défense, un sujet cher à Trump. La bilatérale Trump-Meloni se tiendra maintenant dans un contexte moins tendu, toutefois, il faut encore comprendre les intentions du président américain, qui reste imprévisible ». Il Messaggero « Meloni annule tous ses rendez-vous et se concentre sur Washington. Selon le Palais Chigi « un accord est possible », après le moratoire de 90 jours décidé par Trump car pour la présidente du Conseil c’est « une fenêtre temporelle décisive » qui s’ouvre. De cette manière, « l’objectif zéro à zéro n’est plus impossible » d’après l’entourage de Meloni. Les contacts entre Rome et Bruxelles restent intenses » Il Foglio : « L’ombre d'Elon Musk plane sur la mission de Giorgia Meloni à la Maison Blanche. Une mission marquée par des tensions, notamment autour de l'utilisation de la technologie Starlink, Matteo Salvini se positionnant comme un fervent soutien de Musk, contrairement à la prudence de Meloni et de son parti, Fratelli d’Italia. L'entourage de Meloni craint que la mission à Washington puisse être influencée par les tensions entre Trump et Musk, certains imaginant que Meloni pourrait se positionner clairement si une rupture entre les deux hommes d'affaires se produisait. Les partis d'opposition en Italie, comme Azione dirigé par Carlo Calenda, critiquent le manque de transparence de Meloni, demandant qu'elle informe le Parlement avant son départ pour les États-Unis. Le Palais Chigi assure ‘’à notre connaissance, aucune rencontre [Meloni-Musk] n’est prévue à ce stade’’ ». Il Foglio : « selon G. Bignami, chef de groupe de Fratelli d’Italia à la Chambre, ‘’Nous sommes Européens et il est clair qu’avec l’Amérique il y a plusieurs points de divergence. Avec Trump il y a des rapports institutionnels, comme c’était le cas avec son prédécesseur Biden. La visite de Meloni à Washington est importante, mais il ne s’agira pas d’un tournant décisif. Elle pourra néanmoins être utile à la présidente von der Leyen, puisque la stratégie doit être commune’’ »
Motion sur le réarmement de l’UE. Corriere della Sera : « Sur la Défense, les oppositions votent chacune de leur côté, le Parti démocrate et le Mouvement 5 Etoiles sont en désaccord sur l’Ambassadeur russe » : « L’énième scène de désordre des partis italiens sur la politique étrangère s’est jouée hier au Parlement, lors du vote sur la motion des 5 Etoiles sur le réarmement. Chacun des partis d’opposition a présenté sa propre résolution, résultat c’est sans surprise la motion de la majorité qui a été votée. Le M5S, Alliance des Verts et de la Gauche et la Ligue sont sur la même ligne : ‘s’il y a 800 milliards, il faut les dépenser pour la santé et les mesures sociales, pas pour des munitions’. Au même moment, au Sénat, les députés démocrates et 5 Etoiles se disputaient sur l’invitation de l’ambassadeur russe en Italie afin d’approfondir la question des ingérences étrangères. ‘Contrairement à mes partenaires italiens, je n’ai jamais refusé aucun contact, en particulier avec les parlementaires italiens, tant que cela advient dans un esprit de courtoisie institutionnelle et diplomatique, et au profit de la normalisation du dialogue entre nos deux pays’ a réagi l’intéressé. »
Immigration. Messaggero : « Les CPR en Albanie entrent en fonction, les premiers transferts sont prévus pour aujourd’hui alors que la Cour de justice européenne a envoyé un signal. L’avocat général a affirmé hier que les Etats membres pouvaient décider individuellement des pays qu’ils considéraient comme sûrs et que c’était ensuite aux magistrats d’en juger ». « 40 migrants iront en bateau vers Gadjer. Le gouvernement italien tente de relancer l’accord entre Rome et Tirana, et ce malgré les nombreuses inconnues et protestations. Des protestations ont éclaté à Brindisi [ville portuaire des Pouilles, en face de l’Albanie] organisées par les partis d’opposition. »
Troisième mandat à la présidence des régions. Corriere della Sera : « Un stop pour contrer l’offensive des alliés. La longue marche de la résistance de la Ligue a commencé face aux alliés qui pourraient tenter de l’évincer de la présidence des régions du Nord de la Péninsule. La Cour constitutionnelle italienne a rendu son verdict confirmant l’impossibilité d’effectuer un troisième mandat en tant que président de région, suscitant immédiatement l’inquiétude de la Ligue qui dirige la Vénétie et la Lombardie, alors que Fratelli d’Italia est en pleine ascension dans le Nord que Forza Italia progresse aussi. Si la Ligue ne hausse pas le ton avec le reste de la majorité, elle ne cède rien non plus. Luca Zaia revendique sa ‘légitimité’ à briguer un troisième mandat en Vénétie. A travers le chef de groupe au Sénat, Matteo Salvini fait passer ce qui ressemble à une menace voilée à ses alliés ‘dans une optique de bonne gouvernance de la droite au niveau national, mieux vaut que la Ligue puisse gouverner sereinement dans ses régions’. Du reste, les occasions de se démarquer ne manqueront pas, à commencer par la question du réarmement européen face à la Russie. Hier au Parlement, la Ligue a de nouveau attaqué Ursula von der Leyen. »
Stampa, entretien de Tommaso Foti (Frères d’Italie), ministre en charge des Affaires européennes : « Nous avons toujours dit que le comportement de Trump avait pour but d’ouvrir une négociation. Le gouvernement Meloni fait un raisonnement très large. L’Italie doit avoir sa propre stratégie, qui s’inscrit dans la stratégie européenne. L’UE devra réagir si la politique sur les droits de douane continue. Le voyage de Meloni n’était pas pensé uniquement autour de cette question. L’Ukraine par exemple est l’un des thèmes, de même que la dépense militaire proportionnellement au PIB des pays de l’OTAN, et pourquoi pas le système de défense impliquant l’UE ». « De façon générale notre boussole est de renforcer la cohésion de l’Occident ». « On peut voir des signaux d’ouverture entre la Chine et les Etats-Unis ». »
La Repubblica, Luca Ciriani (Frères d’Italie), ministre en charge des Relations avec le Parlement « Nous avons dit dès le début que les droits de douane étaient une erreur non seulement pour l'Italie, mais aussi pour l'Occident. La décision de l'UE de suspendre ses propres tarifs confirme également qu'il vaut mieux recourir à la diplomatie avant de se lancer dans une guerre commerciale. Meloni ira à Washington la tête haute, avec détermination, pour aborder les dossiers internationaux. Le premier objectif est de défendre les intérêts de l'Italie, qui est un pays exportateur. Ensuite, si ce voyage peut contribuer à réduire les droits de douane ou, mieux encore, à les supprimer, c'est une bonne chose pour toute l'UE, même les autres chancelleries l'ont compris. Concernant le plan d’aides aux entreprises [à hauteur de 25 milliards d’euros], Le gouvernement a montré qu'il était prêt à tous les scénarios. Ce plan est une option que nous nous réservons d'utiliser, en espérant ne pas avoir à le faire. Nous avons discuté du plan d'aide avec les différentes catégories, mais si les résultats des négociations sont aussi bons que nous l'espérons, ces fonds pourraient ne pas être utilisés ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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