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19/06/2024

"L'adoption en première lecture au Sénat du décret sur le "Premierato"."

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Italie. Revue de presse.

L'adoption en première lecture au Sénat du décret sur le « Premierato » ouvrant la voie à l’élection directe du président du conseil fait les gros titres de la presse : « Le premier oui au Premierato » (Corriere della Sera, Messaggero, Giornale), « Les réformes face au test des Chambres » (Avvenire). La manifestation à Rome des partis d'opposition contre cette réforme institutionnelle fait la une de certains quotidiens : « Le Front de la Constitution » (Repubblica) « Schlein dénonce un décret mettant en danger la Constitution » (La Stampa), « Les 180 constitutionnalistes contre le Premierato » (L'Unità), « Le premier coup porté à la Constitution, Schlein attaque Meloni » (Domani). Le naufrage de migrants dimanche au large des côtes calabraises et la disparition d'Anouk Aimée sont aussi cités.

Les JT couvrent essentiellement le premier vote en faveur de la réforme du « Premierato » au Sénat, suivi par une manifestation organisée par les oppositions, le naufrage de deux bateaux de migrants au large de la Calabre, la situation au Proche-Orient et notamment la question d’un plan qui viserait le Liban avec comme objectif la défaite du Hezbollah, ainsi que le viol d’une jeune fille de 12 ans en banlieue parisienne.

Sur X, le hashtag #autononomiadifferenziata (autonomie régionale différenciée) domine suite à l’adoption de la réforme.

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco « Le passage en force sur les réformes et le chemin étroit en Europe » : « Les élections européennes ne semblent pas avoir calmé le climat de tension, que ce soit au sein de la majorité ou des partis d’opposition. Le vote au Parlement des réformes du Premierato et de l’autonomie régionale, marqué par un passage en force évident, montre une droite qui se sent invincible et une opposition prête au bras-de-fer, à coup de manifestations et d’appels de la part des constitutionnalistes. Après l’abstention record lors des européennes, on remarquera l’attitude triomphaliste d’un côté et un certain alarmisme de l’autre. La Ligue se prépare à une manifestation à la ‘’sauce vénitienne’’ pour revendiquer ‘’sa’’ réforme de l’autonomie régionale, sans se rendre compte qu’elle souligne ainsi son caractère partial. Les accélérations qu’elle continue à imposer au Parlement, comme si elle craignait de rester en arrière par rapport à l’élection directe du président du Conseil voulue par FdI, révèle une fatigue et une méfiance de fond entre les alliés. En réalité, nous sommes encore dans une phase de discussion pour le Premierato. On assiste à une sorte de répétition générale d’un référendum désormais probable qui n’arrivera pas dans l’immédiat mais qui laisse présager qu’il y aura un pays coupé en deux et incapable de dialoguer. La Constitution risque alors de devenir le bouc émissaire. On assiste à la mise en place d’une ambiance toxique, dont on se demande si c’est un choix voulu, laissant la place aux dérives extrémistes. Cette ambiance peut accentuer le détachement de la part de l’opinion publique et nous nuire sur le plan international. Les négociations en cours à Bruxelles offrent l’image d’un gouvernement et d’une présidente du conseil piégés par des manœuvres à l’égard desquelles on ne comprend pas si Meloni est en train de dessiner une stratégie ou si elle ne subit pas plutôt celle des autres. »

ARTICLE, Corriere della Sera, de A. Polito « Les risques pour le gouvernement si le Palais Chigi n’intervient pas sur la réforme » : « Même les observateurs les plus bienveillants sont d’accord pour dire que la loi adoptée hier, améliorée par rapport au texte initial, est encore une réforme inachevée, un bloc de marbre qu’il faut encore travailler pour qu’elle puisse fonctionner réellement. Car le problème, c’est que la réforme établit que le Président du Conseil est élu directement par les citoyens mais sans dire comment. Raison pour laquelle elle contient une norme transitoire qui entrera en vigueur uniquement lorsque le nouveau mode de scrutin sera adopté. Il faudra alors prévoir dans la constitution un système électoral prévoyant deux tours au cas où aucune des coalitions n’arrive à obtenir un seuil minimum de voix. Car, telle qu’elle est conçue, la réforme ne peut pas être mise en place. Elle tend plutôt à favoriser l’opposition pour resserrer les rangs et créer un effet ‘’Tous contre Meloni’’ pouvant même coûter une défaite cuisante à la Présidente du Conseil. Par ailleurs, la perspective de trois référendums constitutionnels (premierato, justice et autonomie régionale) ressemble plutôt à un parcours d’obstacles. Ceux qui apprécient les qualités politiques de Meloni pensent qu’elle est bien consciente du risque de déclencher une tempête parfaite. On s’attend alors à une contre-mesure de la part du Palais Chigi. Il y a trois scénarii possibles : une amélioration du texte pouvant être défendue lors du référendum (désormais inévitable puisque les oppositions ont décidé de faire de l’obstruction), ralentir sur la réforme du Premierato et n’envisager le référendum qu’après la fin de la mandature, ou en même temps que les élections législatives, et enfin faire oublier la réforme elle-même, ce qui serait l’hypothèse la plus surprenante. »

ANALYSE, Il Foglio, C. Cerasa, « Contre une ‘’Lepénisation’’ de Meloni » : « Giorgia Meloni trouvera un moyen de se rapprocher de ceux qui dirigeront la prochaine Commission européenne. D'une manière ou d'une autre, elle trouvera le moyen de justifier le fait que son parti se retrouvera pour un long moment du même côté que les socialistes et les libéraux tant détestés. L'Europe est souvent le reflet de ce que les partis devraient être, indépendamment des souhaits des dirigeants. Dans l'agenda de Meloni figurent des choix cruciaux à faire dans les semaines à venir, essentiels pour la trajectoire politique de la Présidente du Conseil et de l'Italie. Tout d’abord la tentation dangereuse que la présidente du Conseil devra réussir à repousser : observer les tendances européennes, et notamment le cas français, observer les pourcentages de Marine Le Pen et essayer par tous les moyens de trouver des points de contact avec ce parti d'extrême-droite. La lepénisation de Meloni est un scénario difficile à imaginer aujourd'hui, compte tenu des positions tranchées, claires et courageuses prises par le gouvernement en matière de politique étrangère (notamment sur la défense de l'Ukraine). Toutefois, à la lumière de ce qui pourrait être un nouveau cadre européen où le parti de Mme Le Pen pourrait compter davantage, non pas tant à Bruxelles qu’à Paris après le 7 juillet, il est clair que Meloni devra prendre une décision. Elle devra choisir entre jouer un second rôle avec ceux qui rêvent de faire faire à l'Europe des progrès fondamentaux, ou jouer les seconds rôles avec ceux qui rêvent de faire faire à l'Europe des pas en arrière dangereux. »

ARTICLE, Il Messaggero, F. Bisozzi « Stellantis se tourne vers la Pologne pour les voitures électriques chinoises » : « Stellantis snobe Mirafiori et lance la production de voitures électriques chinoises sous la marque Leapmotor dans l'usine de Tychy, en Pologne. Une décision qui suscite la controverse, notamment parmi les syndicats, qui s'attendaient à un choix différent, à savoir le lancement d'une ligne d'assemblage en Italie. L'accord conclu entre Stellantis et Leapmotor permet d'éviter les nouvelles taxes à l'importation sur les voitures électriques chinoises, avec les premières voitures compactes électriques qui seront livrées en Italie déjà au mois de septembre. Ces derniers jours, la Commission a préparé une manœuvre contre les constructeurs automobiles basés à Pékin pour tenter d'endiguer l'invasion de voitures électriques bon marché fabriquées en Chine. Il y a tout juste un mois, Stellantis Europe - qui s'est retrouvée dans le collimateur du Ministère des Entreprises et du Made in Italy - avait décidé de retirer les couleurs du drapeau tricolore italien d'un élément graphique situé sur le pare-chocs arrière de la Fiat 600, produite en Pologne. Le Leapmotor T03 bénéficiera d'une exonération de droits de douane pour les véhicules électriques chinois, qui seront introduits, sauf report, en juillet. Tychy est l'un des principaux sites de production de Stellantis ; la citadine T03 qui y est produite est semblable à une 500. Leapmotor a déclaré que les premiers modèles de sa petite voiture électrique T03 sont sortis de l'usine d'assemblage de Stellantis en Pologne la semaine dernière et que la production en série est prévue pour septembre. Stellantis détient une participation de 51 % dans l’alliance avec Leapmotor International. Les coûts de production de l'usine polonaise sont estimés à environ 400-500 euros par T03 produite jusqu'à présent, et sont similaires à ceux du fabricant asiatique Leapmotor en Chine. Mais ils représentent moins de la moitié des quelque 1 000 euros pratiqués en Italie. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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