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18/04/2024

"Corruption en Sicile, la Ligue dans la tourmente."

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Italie. Revue de presse. 

L'hypothèse d'une réponse israélienne à l'attaque menée par l'Iran, alors que se tient la réunion du G7 des ministres des affaires étrangères aujourd’hui à Capri, fait la une de plusieurs quotidiens : « Iran, le G7 prépare les sanctions » (Il Messaggero), « G7, la carotte et le bâton des sanctions » (Avvenire), « G7 et UE : « des sanctions contre l’Iran et une défense aérienne pour Kiev » » (Giornale), « Israël choisit ses objectifs » (Corriere della Sera)L’enquête pour corruption présumée visant le vice-président de la Région Sicile Luca Sammartino (Ligue) fait aussi la une : « Ligue, le marché des voix » (Repubblica), « Mafia et corruption, le vice-président de Sicile a été suspendu » (Corriere della Sera), « Corruption en Sicile, la Ligue dans la tourmente » (Avvenire). 

ARTICLE, La Stampa, F. Olivo « Ligue, Salvini à nouveau sur la sellette » : « Sur les affiches qui ont commencé à couvrir les villes, sous le visage souriant de Matteo Salvini on peut lire « Plus d’Italie ». Mais c’est plutôt le slogan « moins d’Italie » qui commence à monter de manière moins timide au sein du parti. L’enquête sicilienne visant le champion de la Ligue sur l’île, Luca Sammartino, déclenche à nouveau une mise sous pression de Salvini de la part de ses dirigeants. Ces derniers lui reprochent d’avoir trop assoupli les contrôles sur les nominations dans le but d’obtenir le plus de voix possible et d’élargir son électorat au niveau national. La grogne monte dans le Nord et cela ne concerne pas que les nostalgiques de la « Padanie » (région de la plaine du Pô, longtemps dans le slogan de la Ligue, ndlr). Le vice-président du Sénat Roberto Centinaio déclare : ‘’j’ai reçu plein de messages de gens qui sont consternés et cela ne concerne pas que le Nord’’. L’ancien ministre Centinaio avait déjà critiqué le choix du parti de présenter aux élections européennes le général Vannacci [connu pour ses propos homophobes, ndlr.]. Les nouvelles provenant de Sicile rouvrent ainsi une faille dans le parti que seul un bon résultat aux élections pourrait réparer temporairement. L’origine de ces problèmes viendrait de la mauvaise sélection des candidats dans les régions du Sud conquises en 2019. ‘’Quand on va dans des territoires que l’on ne connait pas, il est difficile de prendre des décisions’’, ajoute Centinaio. Certains parlementaires, qui ne sont plus associés par Salvini dans les choix stratégiques, se sentent libres de pouvoir critiquer leur chef. La position officielle du parti est de défendre la présomption d’innoncence de Sammartino. ‘’Nous sommes et restons fidèles à la présomption d’innocence et nous sommes sûrs que notre collègue saura prouver son innocence’’ affirment les collègues de la région sicilienne. L’entourage proche de Salvini évoque une « justice à retardement » à la veille des élections européennes, mais cette théorie a du mal à s’imposer au Nord. » 

ARTICLE, La Repubblica, S. Folli « L’option Draghi divise les partis de droite » : « Il aura suffi le retour de Mario Draghi dans le circuit médiatique pour constater la division immédiate de la droite. D’une part, on retrouve le président du Sénat La Russa qui – sans doute en accord avec Meloni – tient des propos exprimant son respect et sa considération pour l’ancien président du Conseil. D’autre part, Salvini passe à l’attaque et n’hésite pas à lancer des piques contre Draghi. Il s’agit de deux réactions opposées qui confirment que l’ancien banquier représente toujours un nerf à vif pour la droite. La droite institutionnelle, qui veut jouer un rôle en Europe, a depuis longtemps établi de bons rapports avec Draghi. En revanche, la droite qui n’a pas de poids et qui tente de survivre s’acharne contre lui car elle n’a rien à perdre, à part un reste de crédibilité. C’est un geste suicidaire si l’on considère que même le dirigeant hongrois Orban a fait part de sa considération pour Draghi, visiblement pour ne pas couper ces liens qui relient encore Budapest à Bruxelles. En effet, apprécier Draghi signifie garder un contact avec l’establishment européen dont l’ancien banquier est toujours l’un des principaux représentants. D’où le choix d’Orban de ne pas le critiquer. La droite institutionnelle, notamment italienne, est consciente du fait qu’elle ne peut qu’obtenir des avantages d’un retour de Draghi sur la scène européenne. Cela ne veut pas dire qu’elle soit d’accord avec lui sur tous les points, mais elle ne commettra pas l’erreur de lui barrer la route. L’autre droite, de toute évidence, lui préfère le général Vannacci pour mener la bataille de l’arrière-garde. Draghi n’appartient pas à une famille politique européenne, c’est un technicien super-partes qui pourrait néanmoins être appelé à la tête de la Commission ou du Conseil européen en raison de son autorité, interrompant ainsi la tradition qui veut que les nominations soient toujours le résultat d’un compromis entre les grands partis. A ce stade, en Italie, seuls Calenda (Azione) et Renzi (Italia Viva) le soutiennent : le PD préfère soutenir un candidat du PSE, la droite ne se prononce pas. Contrairement à l’histoire italienne, le recours à des techniciens n’appartient pas à la coutume bruxelloise. Il pourrait toutefois y avoir un premier précédent, surtout si les élections devaient ne pas désigner clairement un vainqueur. » 

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Galluzzo, « Giorgia Meloni se rend en Tunisie ‘’contre le trafic d’êtres humains’’ » : « C’est la quatrième visite en un an et l’un des point-clefs du Plan Mattei, avec trois accords bilatéraux passés entre Rome et Tunis pour un montant de 100 millions d’euros. La visite de G. Meloni n’a duré que quelques heures avant de repartir pour Bruxelles. La Présidente italienne du Conseil a souligné les résultats déjà obtenus : la collaboration avec Saied est ‘’une priorité absolue’’ pour l’Italie et produit ‘’d’excellents résultats sur de nombreux dossiers’’, dont ‘’la gestion des flux migratoires’’. Hier, Giorgia Meloni figurait dans la liste des 100 personnes les plus influentes au monde de la revue Time. Auprès de son homologue tunisien, elle insiste sur une ‘’relation d’égal à égal’’ et basée sur des ‘’intérêts réciproques’’ mais également renforcée par les bonnes ‘’relations personnelles’’ entre les deux leaders. Elle a remercié les autorités tunisiennes pour la collaboration ‘’contre le trafic d’êtres humains.’’ Giorgia Meloni était accompagnée pour ce déplacement de son ministre de l’Intérieur, de la ministre de l’Enseignement supérieur et du vice-ministre des Affaires étrangères. Elle entend ‘’renforcer la coopération en travaillant surtout sur les flux réguliers à travers un décret qui permettra à environ 12 000 citoyens tunisiens formés de venir légalement en Italie’’. Trois accords ont été signés dans le cadre du Plan Mattei : un pour le soutien direct au budget tunisien avec 50 millions d’euros destinés à l’efficacité énergétique ; un accord pour une nouvelle ligne de crédits de 55 millions d’euros en faveur des petites et moyennes entreprises tunisiennes ; et un protocole d’entente dans le secteur universitaire et de la formation supérieure. A peine arrivée à Bruxelles, Giorgia Meloni a ensuite rencontré le Premier ministre polonais, M. Morawiecki, avant le début du Conseil européen. » 

ARTICLE, Repubblica, De S. Mattera, « Un pacte Italie-Etats-Unis : « Nous protégerons le vote des manipulations et de la désinformation » » : « A Capri, un accord signé entre l’Italie et les États-Unis contre la désinformation encourage la collaboration en matière de renseignement et la coordination face aux tentatives d'autres pays de porter atteinte à « l'intégrité des élections » ou « d’endommager la confiance » envers le gouvernement. La menace concerne les opérations menées par les « États étrangers ». L’objectif concret est d’endiguer (notamment sur Telegram et Tiktok) les faux profils visant à faire de la propagande pro-russe, les messages de manipulation, les « deep fake » créés à l'aide de l'intelligence artificielle. L'alerte porte sur les activités de la Russie et de la Chine. La signature de ce mémorandum, à deux mois des élections européennes et à six moins de l’élection américaine, s’est déroulée à l’issue de la rencontre bilatérale entre le secrétaire d’État américain Anthony Blinken et le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani. Un léger écart par rapport au programme, mais pas tant que cela, de ce G7 qui se concentre sur les crises au Proche-Orient et en Ukraine, et place la cybersécurité, l'intelligence artificielle et la lutte contre la désinformation au centre de son agenda. En ce moment, selon Blinken dans le communiqué qui clôture la rencontre dans les salons de l'Hôtel Quisisana, l’Italie travaille avec les États-Unis « à travers le partenariat le plus fort que l’on ait jamais eu » sur les grandes crises comme sur les défis posés par la Chine (Rome a abandonné les Routes de la Soie, ce que la Maison Blanche a apprécié). La présidence du G7 confère au gouvernement Meloni la responsabilité de la médiation entre les acteurs sur les sanctions à Téhéran pour l’attaque contre Israël, sur l’accord extrêmement complexe visant à allouer 300 milliards d’actifs russes gelés pour la reconstruction de l’Ukraine, sur l’apport d’une couverture aérienne plus large des troupes de Kiev, un sujet qui sera discuté aujourd’hui en présence du ministre ukrainien des Affaires étrangères D. Kuleba et du secrétaire général de l'OTAN, J. Stoltenberg. Les États-Unis insistent pour que le gouvernement de Rome consacre 2 % du PIB aux dépenses de défense et reconnaissent son engagement, qui s’est intensifié au cours des derniers mois, au Niger. Mais cet accord sur la désinformation est le résultat le plus concret de la rencontre bilatérale de Capri. En juillet 2023, Blinken avait déjà présenté son initiative au Conseil des affaires étrangères de l'UE afin de définir des lignes d'actions communes. Rome va plus loin en signant un mémorandum avec Washington qui promet de donner une forte impulsion à la coopération en matière de renseignement. « Nous ne voulons pas que le vote de juin soit conditionné par de fausses informations sur les réseaux sociaux et générées par des intelligences artificielles » explique Tajani (Forza Italia). Pour lui, il s’agit d’une question de protection de la liberté d’opinion et un enjeu décisif « entre les démocraties et les autorités ». La désinformation peut « créer et exploiter des divisions internes et externes » affaiblissant les démocraties. Nos services observent depuis longtemps l’œuvre de la propagande pro-russe sur les réseaux sociaux à travers de faux profils et des messages de manipulation. L’accord avec les États-Unis promet de fournir des informations sourcées et s’engage à utiliser « des méthodes et techniques d’analyse » afin de bloquer les opérations « stratégiques » de pays comme la Russie ou la Chine et d’aider les autres pays à faire face aux périodes électorales et à contrer l’influence « malveillante » de gouvernements étrangers. Le mémorandum engage le gouvernement italien à faire de la lutte contre la désinformation une priorité nationale. Il implique les autorités gouvernementales et la société civile et leur recommande d'investir dans les technologies émergentes et les outils de sécurité numérique basés sur l’IA. Il met l'accent sur la transparence « dans le financement et la propriété des médias, y compris le rôle du gouvernement, et dans l'approvisionnement en informations et médias étrangers », afin de protéger les informations. »

(Traduction : ambassade de France)

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