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10/08/2023

"Le spectre de Le Pen : Salvini demande à ses alliés de lever leur véto à une alliance avec la leader du RN."

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Italie. Revue de presse. 

Les suites de l’adoption d’une taxe sur les superprofits des banques fait encore les gros titres : « Banques, le gouvernement va de l’avant » (Corriere della Sera), « Meloni évoque les « profits injustes » des banques » (La Stampa), « Gouvernement-banques, l’heure est au dialogue » (Il Messaggero). Le naufrage d’un bateau de migrants ayant conduit à une quarantaine de disparus au large de Lampedusa est également cité en Une : « L’hécatombe de migrants » (Corriere), « Quarante-et-un morts au large de Sfax » (La Repubblica) « Une mort annoncée » (Avvenire). Enfin, Repubblica titre en Une sur les alliances en vue des élections européennes « Le spectre de Le Pen : Salvini demande à ses alliés de lever leur véto à une alliance avec la leader du RN ». 

Les JT couvrent les réactions politiques sur la taxe sur les superprofits des banques, le naufrage d’une embarcation de migrants ayant fait 41 morts, l’interception de 13 drones ukrainiens par la Russie et l’incendie sur l’île d’Hawaï qui a provoqué la mort de six personnes.

Sur « X », le hashtag #extraprofitti (superprofits) commence à faire tendance.

ENTRETIEN, Il Giornale, d’Antonio Tajani, président de Forza Italia et vice-président du Conseil « Il faudra une bonne rédaction de la norme sur la taxe sur les superprofits des banques, ce serait une erreur de se mettre les banques à dos » : « ‘’La BCE a mené une politique de hausse des taux qui était une erreur, nous le disons depuis des mois. Malheureusement, ce sont surtout les entreprises et les personnes remboursant un crédit foncier qui en payent le prix fort. A présent, le risque qui apparait est que ces prêts non payés se transforment en crédits détériorés pouvant engendrer d’autres problèmes. Nous ne sommes pas contre les banques et nous pensons notamment aux instituts de crédit coopératif et populaire, nous travaillons dans l’intérêt des épargnants. En ce moment le secteur des banques doit jouer sa part mais il serait erroné et nuisible pour notre système économique de les viser de manière indiscriminée. Il faut donc écrire cette loi de manière appropriée afin de protéger les épargnants. C’est un terrain délicat, et personne n’est guidé par un esprit revanchard. Il aurait été prudent d’annoncer cette taxe au moment où les marchés étaient fermés. En tout cas, Forza Italia sera vigilant au Parlement pour que tout soit fait au mieux. Concernant les élections en Europe, je rappelle que Forza Italia appartient à la famille des populaires, ce qui nous distingue de nos alliés, et nous ne cèderons pas à des compromis avec des partis anti-européens.  J’estime que les populaires peuvent s’allier avec les libéraux et les conservateurs et nous travaillerons en ce sens. Tout dépendra du résultat des élections de juin. Concernant le Niger, nous avons été les premiers à dire qu’il fallait miser sur une solution diplomatique, même si cela suppose des délais plus longs, et que cela se fasse sans une intervention militaire européenne. C’est la ligne italienne qui est en train de prévaloir, à ce stade. Nous n’avons pas besoin d’autres guerres, il y en a déjà suffisamment sur le continent. »

ENTRETIEN, La Stampa, d’Edi Rama, Premier ministre albanais « L’Albanie est la nouvelle Amérique pour l’Italie » : « ‘’Nous sommes un peu l’Italie des années 50. Cette année, nous avons vu une augmentation du tourisme à hauteur de 35% et la présence des Italiens est assez surprenante : environ 500 000. Depuis quelques années, notre pays a surmonté le cliché de « pays de migrants ». Le vent a tourné. J’espère que l’UE accélèrera le processus d’intégration : il ne s’agit pas exclusivement d’un aspect financier mais surtout de géopolitique. Il serait bienvenu que les Balkans Occidentaux entrent rapidement, sans laisser de zones noires et sans laisser de l’espace à des puissances tierces qui ont déjà provoqué des problèmes dans la région. Aujourd’hui, la Serbie doit prendre une décision mais je crois qu’elle finira par choisir l’Occident, le monde démocratique’’. » 

ARTICLE, Il Corriere della Sera, L. Sirignano, « Une embarcation de migrants sombre au large de la Libye, faisant 41 disparus dont trois enfants » : « Ils ont quitté les côtes tunisiennes jeudi matin. Sur une embarcation en métal de 7 mètres, ils ont pris la mer battue par le mistral et, à la merci de la tempête, ont navigué pendant quelques heures. Puis une vague a renversé la coque sur laquelle 45 d'entre eux étaient entassés. Quatre, qui ont réussi à nager jusqu'à un bateau abandonné à la dérive, s'en sont sortis ; 41, dont trois enfants, sont toujours portés disparus, mais les espoirs de les retrouver vivants sont nuls. Le dernier naufrage, qui augmente encore le nombre de migrants morts lors de leur tentative pour rejoindre l'Europe, aurait eu lieu jeudi, mais ce n'est qu'hier que les survivants - trois mineurs et un adulte, originaires de Côte d'Ivoire et de Guinée Conakry - ont été secourus en mer, au large de la Libye, par le Rimona, un navire battant pavillon maltais. Le naufrage a eu lieu il y a plusieurs jours et dans une zone très éloignée de celle où les naufragés ont été récupérés", expliquent les sauveteurs, "ce qui explique pourquoi les corps des autres migrants n'ont pas été retrouvés". Le parquet d'Agrigente a ouvert une enquête sur cette énième tragédie. Les oppositions, parti démocrate en tête, accusent le gouvernement de "cynisme et d'inhumanité". La controverse fait rage alors que les débarquements se poursuivent : rien qu'hier, environ 150 réfugiés sont arrivés à Lampedusa. » 

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Dmytro Kuleba, ministre ukrainien des affaires étrangères : "Il était essentiel que la Chine soit présente à Djeddah. Nous n’accordons plus aucune confiance aux Russes". 

COMMENTAIRE, Il Corriere della Sera, G. Sarcina, « Au-delà de l’OTAN et du G7, il faut répliquer le format saoudien pour trouver une issue à la guerre en Ukraine » : « Les négociations de paix en Ukraine ressembleront beaucoup au sommet organisé par l’Arabie Saoudite à Djeddah les 5 et 6 août derniers. Il n'y aura donc pas de négociation directe entre l'envahisseur Vladimir Poutine et le défenseur de son pays, Volodymyr Zelensky. La diplomatie internationale, après 18 mois de conflit, semble avoir enfin trouvé sa voie. Jusqu'à présent, les pays occidentaux avaient essentiellement discuté entre eux, sans sortir du périmètre de l'OTAN ou du G7. Tous étaient d'accord sur le fond : condamnation de l'agression russe, soutien armé à la résistance ukrainienne jusqu'à la libération des territoires occupés. Cette stratégie a déjoué les plans de Poutine et permis à l'Ukraine de rester un pays libre. Cependant, l'unité de l'Occident n'a pas suffi à trouver une issue à la guerre. Il y a eu plusieurs tentatives, dont certaines sont encore en cours, comme celle du Vatican. Mais la formule de Djeddah apparaît aujourd'hui comme la plus prometteuse. Pour la première fois, les alliés les plus convaincus de Zelensky, à savoir les États-Unis et les Européens (y compris l'Italie), les partisans de Poutine, comme la Chine, ainsi qu'un groupe important de pays non hostiles au Kremlin, comme le Brésil, l'Inde et l'Afrique du Sud (membres des "Brics" avec la Chine et la Russie), se sont rencontrés de manière confidentielle. L’initiative saoudienne prolonge et consolide une méthode, "un processus" comme disent les diplomates, qui avait commencé en juin dernier à Copenhague, avec un sommet similaire mais plus restreint (il n'y avait pas la Chine, par exemple). Il y a maintenant un groupe qui se réunira à nouveau et préparera le terrain pour une véritable conférence de paix. Les Américains, représentés par le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, figure clé de la politique étrangère américaine, accordent de l'espace à Mohammed ben Salmane, rejetant de fait les soupçons, avancés par la CIA, selon lesquels l'héritier du trône saoudien aurait commandité l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. Pékin est à bord et a fait savoir qu’elle entendait y rester, même si la Russie n'a pas été invitée aux discussions, du moins jusqu'à présent. Le "groupe de Djeddah" pourrait probablement déjà se réunir en marge de l'Assemblée générale des Nations unies en septembre. Le principal obstacle reste le même : convaincre les Russes de se retirer. Des sources américaines estiment qu'un retour à la situation de 2014 serait suffisant pour entamer des négociations. Donc avec une Crimée aux mains de Moscou, mais avec un statut à décider à la table politique et non par les armes. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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