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11/01/2023

"Carburants, Meloni décide de ne pas baisser les taxes." et "Le gouvernement préfère plutôt miser sur la transparence des prix."

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Italie. Revue de presse.

Les nouvelles mesures contre la hausse du prix des carburants, adoptées hier en conseil des ministres, font les gros titres de la presse italienne. « Essence, une mesure contre la hausse des prix » - Un prix plafond pour les stations d’autoroute a été adopté. Les stations-service devront afficher le prix moyen national à côté de celui qu’elles pratiquent. L’autorité pour la libre concurrence ouvre une enquête. (Corriere della Sera), « Carburants, Meloni décide de ne pas baisser les taxes » - Le gouvernement préfère plutôt miser sur la transparence des prix (La Repubblica) « Cherté de l’essence, une mesure à minima contre les plus malins » (La Stampa), « Un prix-plafond pour le carburant vendu en autoroute » (Sole 24 Ore), « Essence, la mesure contre les hausses injustifiées » (Il Messaggero). La rencontre hier entre le Secrétaire Général de l’Otan J. Stoltenberg et la Présidente de la Commission Européenne U. von der Leyen est citée en Une du Corriere « Le pacte entre l’Europe et l’Otan : « Il faut armer l’Ukraine pour notre sécurité » ». Enfin, l’audience au Vatican entre le Pape François et la présidente du Conseil Giorgia Meloni est également citée par la plupart des quotidiens « Meloni et Pape François, une entente en faveur de la natalité » (Il Messaggero).

COULISSES, T. Ciriaco-G. Colombo, Corriere, « Meloni met un frein aux réticences des alliés : ‘’rétablir les taxes sur les carburants a été un choix partagé’’ » : « ‘’Nous avons décidé de rétablir les taxes sur les carburants dans la loi de finances et avec ces ressources nous avons aidé les plus faibles. Je revendique ce choix et je ne crois pas que quiconque ici veuille le renier, n’est-ce-pas ?’’ dit la présidente du Conseil, jetant un coup d’œil circulaire à la table du conseil des ministres hier. C’est un signal : elle veut l’unité de ses ministres et n’acceptera pas de divisions, très irritée par Forza Italia et la Ligue qui avaient remis en cause la ligne du gouvernement au cours des heures précédentes. Elle admet être ‘’inquiète’’ durant la réunion et en colère contre ces voix qui s’élèvent contre l’unité de la droite et la déstabilisent. G. Meloni, appuyée par Giorgetti, veut une communication claire envers les citoyens sur le carburant et les spéculations dont il a fait l’objet : ‘’expliquer comment se compose le prix de l’essence, démontrer qu’il reste inférieur au prix atteint au printemps 2022 et comment certains ont tenté d’en profiter et de spéculer’’.  Le ministre de l’Economie explique en détail ce qu’entend faire l’exécutif pour les bloquer, il raconte son entretien de l’après-midi avec la Guardia di finanza sur ce thème et se veut rassurant : il prévoit une ‘’stabilisation des prix’’ dans un futur proche. Sur les taxes sur les carburants, il rejette le décret envisagé par la Ligue et FI qui souhaite les supprimer : ‘’cette mesure coûterait cher : un milliard’’, que le ministère dit ne pas avoir. La ligne dure de Meloni se confirme – comme l’avait déjà laissé pressentir le secrétaire d’Etat Fazzolari - malgré les hésitations au sein de la majorité, comme celles de S. Berlusconi et M. Salvini qui craignent des répercussions électorales au nord. Au final, les ministres se rangent aux côtés de Meloni, mais ça ne s’arrête pas là. Sans résultats concrets sur le front de la lutte contre la spéculation présumée, le dossier redeviendra rapidement d’actualité. Et c’est là que Meloni devra décider d’empêcher ou pas une baisse de sa popularité, à quelques jours su premier test électoral pour la droite ».

COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Inflation et essence, le test de popularité de la Présidente du Conseil Meloni » : « S’agit-il d’un risque bien calculé ou plutôt d’un risque nécessaire ? Toujours est-il qu’avec la décision de ne pas prolonger la coupe des taxes sur les carburants, Meloni se trouve devant la première mesure impopulaire. Le premier facteur de friction avec les Italiens et ses électeurs. Elle en était consciente lorsque cela a été décidé dans la finalisation de la loi de finances : face à des coûts exorbitants pour l’Etat, un milliard d’euros par mois, et dans le respect des principes européens de limiter les mesures temporaires et généralisées, elle est allée vers ce que chaque leader craint : le risque d’impopularité. Cela ne concerne pas que le prix des carburants, mais aussi celui des produits alimentaires, des transports publics et privés et des factures, déjà élevées en raison de la guerre. Quant à l’opération transparence, annoncée sur les prix des stations d’essence, il n’est pas clair si cela aura un effet contre la spéculation mais il faut la voir surtout comme une réponse à l’électorat. Tout comme un geste à l’encontre de ses alliés, comme Salvini qui voudrait reconduire la baisse des taxes sur les carburants voulue par Draghi. Une chose est sûre, l’inflation représente l’ennemi majeur pour n’importe quel dirigeant, surtout si son emprise dure dans le temps. Cela pourrait affaiblir la classe moyenne et les plus démunis et frapper les employés, publics ou privés, et les retraités. Meloni, qui avait promis une abolition progressive des taxes sur les carburants alors qu’elle était dans l’opposition, doit aujourd’hui les rétablir et faire face à une inflation que l’on ne voyait pas depuis des années ».

EDITORIAL, Il Giornale, A. Minzolini « La rigueur juste et celle qui se trompe » : « Le gouvernement a raison de rester vertueux sur les comptes publics, cela représente sans doute un mérite. Toutefois, s’inspirer de ce nouveau crédo avec un esprit de néophyte risque de transformer une approche juste en une sorte de fondamentalisme des chiffres. Bref, la hausse du prix du carburant ne peut que favoriser l’inflation. On finira par s’apercevoir un jour qu’une décision qui paraissait juste fera au final dépenser à l’Etat beaucoup plus que ce qu’aurait coûté une prolongation de la mesure qui baissait les taxes sur les carburants. Et cela aura un coût aussi en termes sociaux. Le gouvernement aurait mieux fait d’écouter ceux qui, au sein de la majorité, suggéraient de revoir le niveau des taxes sur les carburants. On a préféré mettre au pilori le secteur des stations d’essence, notamment ceux qui spéculent, en misant sur l’affichage du prix moyen. Cela pourrait se révéler infructueux. »

ENTRETIEN, La Stampa, de Francesco Lollobrigida, ministre de l’Agriculture et vice-président de Fratelli d’Italia « Il était trop onéreux de réduire les taxes sur le carburant. Nous utiliserons les ressources pour la croissance » : « ‘’Il faut faire des choix et maintenant que les carburants sont passés à des prix plus abordables, il faut utiliser le peu de ressources disponibles pour des interventions plus ciblées. Il est temps d’investir sur la croissance. Q La Ligue et Forza Italia demandent d’intervenir sur les taxes sur le carburant, vous ferez quelque chose ? Nous sommes en train de décider. Il pourrait y avoir des interventions pour des secteurs spécifiques, comme nous l’avons déjà fait pour l’agriculture, la pêche et les transports routiers. Q Il y a une vidéo d’archives qui a été republiée où Meloni, qui se trouvait à l’époque dans l’opposition, s’indignait pour le poids des taxes sur les carburants et en demandait l’abolition. Vous l’avez vue ? Il s’agissait alors d’une bataille juste et que nous revendiquons. Toutefois, aujourd’hui le conflit en Ukraine et la hausse des prix de l’énergie ont changé la donne et cette conjoncture nous pousse à devoir faire des choix. Q. Les relations avec l’Europe vous inquiètent ?  Au contraire ! En Europe le gouvernement vient juste de remporter deux résultats. Le premier est avoir mis fin à la propagande selon laquelle l’Italie était isolée. Le fait que la présidente de la Commission européenne ait déjà eu deux rencontres en quelques mois avec Giorgia Meloni, dont un dernier échange très fructueux, montre que cette narration était fausse. Et puis il y a le succès dans la bataille pour le plafonnement du prix du gaz’’. »

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Francesco Lollobrigida

COMMENTAIRE, La Repubblica, de F. Bei, « Le spectre des gilets jaunes » : « Au final, la montagne a accouché d’une souris. Les prix à la pompe seront surveillés de près et le prix moyen du carburant y sera affiché. Les taxes resteront élevées. C’est un démenti des mots d’ordre brandis comme arme de propagande pendant la campagne électorale permanente ayant porté un petit parti souverainiste à la tête d’une grande nation européenne. ‘’Nous souhaitons que les taxes sur le carburant soient progressivement abolies car il est scandaleux que les taxes de l’Etat italien compromettent ainsi notre économie’’ tonnait Giorgia Meloni dans un clip de campagne en 2019. Une fois parvenue à la Présidence du Conseil, elle découvre que la mesure du gouvernement Draghi de refroidir de 30 centimes par litre les prix qui s’envolaient, adoptée dans un moment dramatique, était populaire mais extrêmement coûteuse. On parle de 800 millions à 1 milliard d’euros par mois. C’était probablement nécessaire, à ce moment historique donné, mais insoutenable sur le long terme pour un pays endetté comme le nôtre et peut-être pas tellement juste en l’appliquant à tous, riches comme pauvres. Fratelli d’Italia a construit une partie de sa popularité sur cette propagande et cette marche-arrière met à mal un des piliers de la rhétorique de la droite. Or il n’y a pas si longtemps une vague de mobilisation contre le gouvernement s’était élevée en France, déclenchée précisément par une hausse des prix du carburant de quelques centimes qui nous ferait bien sourire aujourd’hui. Qu’auraient fait les gilets jaunes, ces ‘’patriotes’’ de la France profonde, alors cajolés par Le Pen et Mélenchon, face à un bond de 25 centimes comme on le voit aujourd’hui en Italie ? Les mesures prises hier en Conseil des Ministres résonnent comme un aveu d’impuissance de la part d’un gouvernement qui sait qu’il n’a pas les marges budgétaires nécessaires pour en faire davantage. D’où le jeu politique qui traverse aujourd’hui la majorité. Matteo Salvini, tout en sachant que le gouvernement ne disposait pas de la marge de manœuvre nécessaire, a récupéré les frustrations des consommateurs, jouant le rôle de l’opposition interne face à Meloni et à son austérité, sans prendre aucun risque. Au final, l’essence reste chère mais le prix politique de l’absence d’action sera payé cette fois par Fratelli d’Italia, et non par la Ligue, alors même que c’est le ministre léghiste de l’Economie qui a incarné la ligne de la rigueur. C’est la première fois depuis le début de son mandat que Meloni doit prendre son électorat à rebrousse-poil sur un thème aussi sensible. A la différence du MES, il s’agit cette fois d’une question bien concrète pour la population, pas d’un vague et lointain mécanisme européen. L’angoisse est bien présente parmi les responsables au gouvernement et Meloni devrait se livrer à une offensive sur les réseaux sociaux pour répondre à ceux qui la critique pour son incohérence sur les taxes. » 

ARTICLE, Sole 24 ore, B. Flammeri, « Le pape François rencontre Meloni : natalité, Ukraine et migrants au centre des discussions » : « La rencontre entre le pape François et la présidente du Conseil s’est tenue à un moment particulier, quelques jours seulement après la poignée de mains à l’occasion des funérailles de Benoît XVI, et, encore avant, des vœux du pape adressés à Giorgia Meloni et Sergio Matarella pour le nouvel an. La rencontre avec le pape a duré un peu plus d’une demie-heure et a été suivie d’une rencontre bilatérale avec le secrétaire d’État du Vatican. La première ministre était accompagnée de sa fille, de son compagnon Andrea Glambruno et de ses plus proches collaborateurs. Il y eut beaucoup de sourires lors de l’entretien, et peut-être pas de circonstance, car sur certains thèmes les affinités sont réelles, comme la famille ou la dénatalité. La sensation au Vatican mais aussi au palais Chigi est celle d’une sympathie réciproque entre les deux personnalités. Les migrants, la lutte contre la pauvreté (selon le Saint Siège), la guerre en Ukraine et le rôle que doit jouer l’Europe dans le conflit ont été les sujets abordés. Même sur les thèmes plus difficiles comme l’accueil des migrants, l’harmonie ne manque pas, puisqu’au prochain Conseil européen extraordinaire des 9 et 10 février, Giorgia Meloni insistera sur la nécessité d’une gestion européenne des migrations, une demande déjà faite à plusieurs reprises par le pape. La première ministre a offert au pape un des anges de sa collection personnelle, un recueil de Saint François d’Assise et un livre de Montessori. Le pontife a quant à lui offert une encyclique sur la paix en Ukraine et une œuvre de bronze intitulée Amour social, qui représente un enfant aidant un autre à se relever. »

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Matteo Piantedosi

ARTICLE, Corriere della Sera, G. Sarcina, « Davantage d'armes pour l'Ukraine. Le pacte UE-Otan scelle une défense portée par les États-Unis. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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Le premier ministre japonais Kishida Fumio et Giorgia Meloni

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