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13/12/2022

"Meloni annonce la ligne dure sur les ONG."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre très largement sur le « Qatargate », l’enquête pour corruption présumée par le Qatar impliquant représentants du Parlement Européen : « Tout l’argent de l’affaire du Qatar » - La police a effectué des perquisitions dans les bureaux du Parlement et saisi 750 000€ chez la députée grecque. Le réseau de Panzeri est dévoilé (Corriere della Sera), « Qatargate, un premier aveu dans l’enquête » - Révélations au Parquet et auto-suspensions, les perquisitions et les scellés au parlement européen (La Repubblica), « Metsola : la démocratie européenne est attaquée » - La présidente du Parlement Européen exprime son irritation contre la corruption. Les enquêteurs ont trouvé de l’argent dans les maisons de Kaili et de Panzeri (La Stampa), « Le Parlement Européen perquisitionné, c’est le « sauve qui peut » chez les politiciens » (Fatto Quotidiano). L’exécution d’un jeune manifestant en Iran est également citée en Une avec couverture photographique : « Iran, l’horreur sans fin : Majid, 23 ans, pendu dans la rue » (Corriere), « Iran, la loi du bourreau » (Repubblica). La finalisation de la loi de finances est elle aussi mentionnée « Le fonds pour la rénovation des bâtiments (super-bonus) a été prolongé jusqu’en janvier » (Il Messaggero), « L’entente a été trouvée sur le super-bonus » (Sole 24 Ore

Les JT couvrent essentiellement le « Qatargate », avec les déclarations de la Présidente du Parlement Européen Roberta Metsola, la réunion du G7 d’hier, l’ouverture à Paris de la Conférence internationale de soutien à l’Ukraine et l’enquête en cours, à la suite de la fusillade meurtrière d’hier à Rome.

EDITORIAL, La Repubblica, S. Folli « La présidente du Conseil face à un carrefour institutionnel » -  « Selon un sondage Tecné-Dire réalisé ces dernières heures, la confiance dans le gouvernement de droite se situe à 53,8 %, donc stable et en ligne avec la tendance récente. Idem pour les intentions de vote : 30,5 Fratelli d'Italia ; 8,7 la Ligue ; 7,3 Forza Italia. L'écart avec les partis d'opposition reste important : le M5S serait à 17,3, le Pd à 16,4 » : « Calenda-Renzi 7,6. Ces chiffres ne sont pas surprenants et correspondent à la perception générale : dans l'ensemble, la majorité est solide et le leadership de FdI tient. Les oppositions doivent donc se préparer pour un travail à moyen, voire à long terme. Pour la droite, des doutes se font tout de même jour.  Hormis quelques thèmes (la flat tax, le paiement en cash, une certaine sévérité à l'égard des migrants et des rave parties, un revenu de citoyenneté revu à la baisse, etc.), le programme est surtout placé sous le signe du pragmatisme. La ligne atlantique est très ferme en matière de politique étrangère, et les impulsions pro-Poutine de Salvini et Berlusconi ont été calmées. Pour le reste, sur la justice, la vision innovante de Nordio pourrait ouvrir à gauche, mais c’est à vérifier. Par ailleurs, la guerre induit la peur et ceux qui gouvernent, s'ils ne font pas d'erreurs majeures, sont plus rassurants que l'opposition qui semble aujourd'hui perdue. À cela s'ajoute le facteur-nouveauté : l'opération sympathie, que Giorgia Meloni a jusqu'à présent gérée avec sens politique, ne pourra plus être répétée au fil du temps. Dans les prochains mois, la dirigeante de droite devra réussir à apparaître de plus en plus institutionnelle et crédible à l'étranger - comme elle a voulu le faire les premières semaines - sans pour autant perdre le contact avec son électorat traditionnel, encore attaché aux vieux schémas : contre les pouvoirs forts et les élites financières, nationalistes, plus orienté vers Orbán que Macron. Les questions à résoudre sont nombreuses, notamment sur le sujet le plus important : le Pnrr. La répartition des fonds doit être partiellement repensée à la lumière du conflit en cours et de l'inflation menaçante. Mais cela demande une habileté particulière dans les relations avec l'Union. L'ancienne relation avec le Hongrois Orbán est désormais un poids, tandis qu'il devient crucial de jongler avec la logique de la Commission, qui reflète à son tour les intérêts de l'Allemagne et de la France. La soirée du 7 décembre à la Scala a été, d'un certain point de vue, l'instantané d'une transition en cours et pas encore achevée : Mattarella au centre de la scène, à sa droite la présidente Von der Leyen, interlocutrice de l’Italie dans cette transition. De l'autre côté de la scène, le président du Sénat La Russa et la présidente du Conseil Meloni. Elle a laissé le champ libre au chef de l'État, comme pour dire qu'elle reconnaît son rôle dans le processus politique en cours, notamment en ce qui concerne l'UE. Elle a remporté les élections, mais est loin d'être pleinement acceptée par l'establishment européen et sait qu'elle doit surmonter divers obstacles. Elle se sent donc presque rassurée par l'activisme de Mattarella. Un intérêt spécifique prévaut à ce stade : ne pas se laisser submerger par les retards du plan de relance et sortir indemne des problèmes du fonds de sauvetage, le Mes. Si tels sont ses objectifs, il est sans aucun doute contre-productif de pointer un doigt accusateur sur le gouvernement précédent. S'en tenir à la ligne de Draghi est la meilleure chose que la présidente du Conseil puisse faire lorsqu'elle négocie avec l'Europe. » 

COULISSES, M. Cremonesi, Corriere, « Fracture avec la Ligue, qui envoie un signal à Tajani (Forza italia), en toile de fond » : « Le refus de Licia Ronzulli de permettre la réintégration des médecins anti-vaccins a suscité la ‘’grande surprise’’ de la Ligue, même s’il s’agit d’une ‘’opinion personnelle’’ de celle qui est la présidente du groupe Forza Italia au Sénat. C’est aussi la position de Silvio Berlusconi et c’est la dernière d’une série de tensions entre la Ligue et Forza Italia. La dernière, même si les choses semblent s’être calmées, porte sur l’Autonomie. Dimanche, à la table de Berlusconi, les dirigeants des partis ont soulevé le thème, comme Casellati ou Tajani. Berlusconi a ensuite fait savoir : ‘’nous étudions avec prudence la proposition d’autonomie différenciée qui ne doit ne aucun cas pénaliser les régions du sud et devrait être reliée à une réforme institutionnelle’’. La Ligue est furieuse et hier le vice-secrétaire Andrea Crippa s’en est pris au Ministre Tajani - sur un thème différent mais le message est clair – en disant que ‘’l’homme d’affaires Andrea Costantino est bloqué à Abou Dhabi’’ et que le gouvernement étant ‘’en place depuis deux mois, une intervention du ministre est nécessaire’’. Un appel entre Berlusconi et Calderoli, ministre pour l’Autonomie, règle les choses et à l’issue, Silvio Berlusconi écrit sur les réseaux que ‘’FI a toujours été favorable à l’autonomie’’. Quant à la loi de finances, les dissensions portent sur les retraites. Berlusconi devrait en parler samedi à Milan, à un événement Forza Italia, puis il doit intervenir aux 10 ans de Fratelli d’Italia. » 

ARTICLE, M. Galluzzo, Corriere, « Meloni dans sa deuxième vidéo : il serait anticonstitutionnel de supprimer la commission prévue pour les paiements par carte » : « Meloni se présente ‘chargée de bonnes nouvelles’’ face aux caméras de facebook.  Elle se dit satisfaite du travail fait sur la loi de finances - et défend les normes sur les paiements en liquide, sur les 300 millions débloqués par l’UE pour la construction d’un nouveau gazoduc entre l’Italie et la Tunisie et sur l’autorisation, toujours côté UE, de prolonger toute l’année 2023 la ‘’baisse de la contribution du sud’’ – ‘’une mesure fondamentale’’.  Après quelques jours de grippe, la voici de nouveau au travail sur plusieurs fronts. Entre autres, le Conseil européen qui débute jeudi avec, demain soir, le dîner Asea, un double rendez-vous sur lequel elle s’exprimera, aujourd’hui et demain, au Parlement – sur le prix du gaz les distances avec l’Allemagne demeurent. Elle a participé au G7 en vidéo, à la veille de la conférence pour l’Ukraine – où sera présent le ministre Tajani. Sur le bonus culture, elle a précisé ne pas souhaiter ‘’l’abolir mais le donner aux revenus les plus bas’’. Sur le thème des migrants, elle indique que d’autres mesures seront annoncées la semaine prochaine : ‘’en Italie on entre uniquement de manière légale. Nous voulons faire cesser la traite des êtres humains, les entrées illégales, les morts en mer’’. Meloni est attentive à ce qui se passe à Bruxelles : ‘’beaucoup doit être fait au niveau européen’’ : ‘’nous avons toujours demandé à ce que l’Europe s’occupe plus du front méditerranéen, d’une mission européenne pour bloquer les départs’’. Et elle revendique des avancées : ‘’grâce à la position du gouvernement italien, il y a des réunions et des documents où l’on dit que la route de la Méditerranée centrale est une priorité’’. » 

ARTICLE, La Stampa, F. Grignetti et I. Lombardo « La main de fer sur les migrants » - La réouverture des ports de Salerne et de Bari n’est qu’un vieux souvenir, Meloni annonce la ligne dure sur les ONG : « Giorgia Meloni l’a annoncé clairement ‘’le gouvernement n’a aucune intention de changer sa position’’ à l’occasion de sa rubrique hebdomadaire sur les réseaux sociaux. La Présidente du Conseil a ainsi démenti toute sorte de marche arrière sur les migrants. Ainsi G. Meloni enlève la veste d'une présidente ouverte au dialogue pour mettre celle qui rappelle plutôt la posture de Salvini, l’auteur des décrets sécurité adoptés pendant le gouvernement Ligue-M5S. Il y aura donc le retour des interdictions, des sanctions et des saisies de bateaux. Selon Meloni ‘’l’implication de l’Europe est fondamentale’’ mais en absence d’une solution, l’Italie, prévient la Présidente du Conseil, est prête à faire seule avec des lois ‘’au niveau national’’ qui seront prêtes ‘’dès la semaine prochaine’’. L’objectif est d’arriver en janvier avec un paquet d’initiatives qui entameront une nouvelle campagne contre les ONG. Sur ce point, le ministre de l’Intérieur Piantedosi peut compter sur un plein soutien politique, car Meloni, dans sa vidéo, défend la posture de toujours. D’après Meloni, quelque chose a bougé en Europe. Après un raidissement sur les navires ONG et les querelles avec les Français, ‘’des réunions se tiennent et des documents attestant que la route de la Méditerranée est prioritaire commencent à sortir’’. En réalité, ce n’est pas la première fois. Par ailleurs, Meloni oublie d’ajouter que lors d’une récente réunion à Bruxelles des Pays du Nord de l’Europe, à laquelle participait aussi la France, l’Italie a été fortement critiquée pour sa gestion des migrants. Meloni s’attend à plus d’Europe. Le ministre des Affaires étrangères Tajani écrit sur les réseaux sociaux ‘’l’Italie est engagée sur une nouvelle stratégie politique, au cœur de laquelle se trouve un Plan européen pour l’Afrique, avec de grands investissements pour favoriser la croissance et pour freiner les phénomènes migratoires’’. Mais peut-être que cela est trop peu. Raison pour laquelle le gouvernement italien sortira sa proposition. Ce sera le retour des interdictions pour les navires humanitaires d’entrer dans les eaux territoriales, des sanctions et des saisies de bateaux. Et si les débarquements de migrants via les navires des associations sont désormais un phénomène marginal, les ONG demeurent la bête noire de la droite. »

ARTICLE, Corriere della Sera, « Biden et Zelensky parlent de trêve. L'Ouest se penche sur la question de la Crimée.  Aujourd'hui, la conférence de Paris » par Giuseppe Sarcina : « Scholz parle d’un plan Marshall pour l'Ukraine, tandis que les occidentaux examinent quelles sont les possibilités de négociations pour au moins parvenir à une trêve avec la Russie. Joe Biden l'a fait savoir à Volodymyr Zelensky –et comme le dit aussi le communiqué du G7- : c’est au président ukrainien qu’il revient de décider comment et quand ouvrir le dialogue avec Vladimir Poutine, "sur la base des principes énoncés dans la Charte des Nations unies". C'est-à-dire à condition que Kiev retrouve la pleine souveraineté sur son territoire. La question reste de savoir si cela inclut forcément la Crimée. Si Zelensky considère qu’elle est indispensable, des doutes se font jour à Paris et Berlin. Les Américains précisent que les contacts avec Moscou ne concernent pas le conflit. Mais même en supposant que ce soit le cas, d'autres parlent certainement à Poutine, comme le président turc Erdogan. Le Français Emmanuel Macron tente également de renouer le dialogue avec le numéro un du Kremlin. En outre, le gouvernement américain intensifie la pression pour pousser la Chine à freiner Poutine. Wendy Sherman, la numéro deux du département d'État, s'en occupe, et elle en a également discuté avec le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani. Dans le même temps, le G7 propose d'établir "une plate-forme pour la coordination de l'assistance financière à l'Ukraine". Cette question sera débattue aujourd'hui à Paris lors de la "conférence internationale" à laquelle participent 47 pays. »

ARTICLE, Sole 24 Ore, L. Veronese« G7 : systèmes de défense aérienne et soutien total à l’Ukraine » - « Pour les 7 ‘’la rhétorique nucléaire de Moscou est inacceptable et irresponsable’’ – « Le Conseil de l’UE ne trouve pas d’accord sur les sanctions à l’encontre de Moscou » : « Les leaders du G7 ont réitéré hier leur intention de travailler ensemble pour renforcer la capacité militaire de l’Ukraine. Avec le Président Zelensky en vidéo, ils ont réaffirmé leur ‘’solidarité et soutien à l’Ukraine’’. Dans la déclaration du G7, l’aide à la population civile en vue de l’hiver a été soulignée également. Poutine a renoncé, pour la première fois, à sa conférence de presse de fin d’année mais en attendant l’offensive de Moscou contre les villes et les infrastructures d’énergie et eau ukrainiennes se poursuit. La Russie a rejeté hier la proposition du Cardinal Parolin d’accueillir les discussions entre Moscou et Kiev au Vatican. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères estimant qu’il n’y avait ‘’pas eu d’excuses de la part du Vatican’’ et les ‘’frères tchétchènes et bouriates, au-delà de nous, n’apprécieraient pas’’ – sans doute suite aux accusations de cruauté du Pape François. »

ARTICLE, La Stampa, M. B. « Le Jour-J de l’Europe. Metsola s’adresse au Parlement Européen : la démocratie est attaquée » : « Roberta Metsola est ‘’très fâchée’’ voire ‘’très en colère’’ car hier elle a assisté au ‘’Jour-J de [sa] carrière’’. Le Parlement Européen, la maison de la démocratie européenne, fait face à une corrosion à l’intérieur de ses murs et doit affronter ses propres faiblesses. Antonio Tajani a tenu à souligner que ‘’les responsabilités sont individuelles et la faute ne pèse pas sur l’institution’’. Raison pour laquelle Metsola a ouvert la séance de Strasbourg en mesurant ses mots, aussi parce que parmi les personnes suspectées figure l’une de ses 14 collaborateurs, la Grecque Eva Kaili. Le scandale met un coup de projecteur sur au moins trois des problèmes que le Parlement européen devra dénouer. L’intégrité de ses membres, les ingérences étrangères et une meilleure réglementation des activités de lobbying. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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