12/12/2022
"Meloni a la grippe."
Italie. Revue de presse.
Tous les quotidiens titrent ce matin sur l’assassinat de trois femmes suite à une réunion de copropriété houleuse à Rome.
Le Premier ministre Giorgia Meloni a annoncé sur les réseaux sociaux qu'une des victimes est une de ses amies.
Tous titrent également sur le « Qatargate » : « Qatar : faveurs et perquisitions - Kaili et Panzeri : oui à leur arrestation » (Corriere), « Pots de vins à Bruxelles : un autre député européen, Marc Tarabella, mis en cause » (Messaggero), « L’Italian connection à Bruxelles » (Repubblica).
Au-delà de ces nouvelles, la Repubblica s’intéresse au plan de relance et au souhait du gouvernement Meloni de fermer certaines unités de mission créées pour le recovery fund et estimées peu performantes » – « Pnrr, le couperet de Meloni » (Repubblica).
Les JT ouvrent sur la tuerie à Rome lors d’une réunion de copropriété ; l’enquête sur les faits de corruption au Parlement européen en lien avec le Qatar ; les condamnations à mort des manifestants arrêtés en Iran.
ENTRETIEN, Corriere, de Carlo Nordio, ministre de la Justice, « Les personnes condamnées en première instance doivent pouvoir se présenter aux élections » : « Le scandale en cours à Bruxelles est inquiétant. Sur les écoutes, au-delà de celles relatives aux délits de mafia et de terrorisme, qui doivent perdurer, la norme doit être modifiée : le problème est la rupture du secret, et il est aussi lié au coût, trop d’argent est dépensé, des millions qui pourraient être utilisés autrement. La corruption est partout, mais en Italie elle est plus diffuse car le pouvoir l’est aussi. A Bruxelles, grâce aux écoutes il s’est passé ce qu’il s’est passé chez nous pour le Mose de Venise, mais la preuve a été l’argent trouvé chez les accusés. La norme sur les écoutes doit être revue en Italie pour concilier le droit à l’information et celui à la vie privée. La loi sur l’interdiction de se présenter aux élections ne doit pas valoir pour les condamnés en première instance, mais pour ceux en appel. Il faut un débat sur ce sujet. La séparation des carrières n’est pas urgente, c’est un objectif futur. J’ai rencontré l’association nationale des magistrats {critique à son égard}. Ces réformes avaient déjà été annoncées. La partie de mon intervention sur l’efficacité de la justice a été mise de côté. Il faut par ailleurs une intervention sur les prisons : j’essaie de mettre des fonds pour le soutien de la police pénitentiaire et les détenus».
ENTRETIEN, La Stampa, Stefano Bonaccini, président de la région Emilie Romagne et candidat à la direction du PD, « Il faut une nouvelle classe dirigeante pour le PD, le gouvernement va en arrière sur les droits et les libertés » : « Les courants ne produisent plus de pensées, l’esprit de synthèse, une classe dirigeante, du mérite. Un grand parti doit être pluriel et ouvert. Il faut changer vraiment l’orientation du parti. J’ai un projet très différent de celui de Renzi, il est sorti du PD et à présent il voudrait récupérer nos voix. Je ne suis jamais parti du PD, pour ma part. Je m’étonne qu’on m’accuse de vouloir défendre l’existant, je ne mène pas des combats contre des personnes. Mais un nouveau parcours pour le PD suppose aussi de nouveaux dirigeants. Combattre les inégalités veut dire promouvoir l’emploi de qualité et les entreprises sérieuses qui créent de l’emploi et des investissements et paient un salaire décent. Ce gouvernement parle de protéger les plus fragiles mais ils annulent le revenu de citoyenneté, n’ont pas une vision égalitaire de la santé ou de l’école, sont opposés à un salaire minimum décent et ont une vision régressive des droits civils et libertés. Il faut une loi pour le salaire minium, alors que la droite s’occupe de ceux qui gagnent 85 000 euros, sans égard pour les indépendants qui ne gagnent pas la moitié ».
Immigration – sondage LaPolis – Université d’Urbino/Repubblica : le climat a changé, les immigrés ne font plus peur – Seulement 7% des italiens estime que l’immigration est une priorité, d’autres craintes ont pris le dessus : Covid et emploi précaire » : « Sur l’immigration, le climat est en train d’évoluer. La relation entre insécurité, migration et communication a fonctionné jusqu’à la fin de la dernière décennie, quand migrants et migrations influençait la politique et l’opinion publique. Le pic émotionnel et de présence médiatique se situait entre 2017 et 2018. Dans sa campagne électorale, Giorgia Meloni a privilégié les messages rassurants, faisant appel aux traditions et aux racines chrétiennes plus que des messages de peur. Les immigrés sont restés en marge de la campagne. A leur égard, c’est un sens d’habitude qui prévaut : c’est un phénomène qui doit être affronté sans idéologie, surtout dans un pays où l’économie a besoin d’une main d’œuvre, de plus en plus fournie par les migrants, comme l’a dit Coldiretti. Ils arrivent par ailleurs de pays de plus en plus proches, en fuite de guerres qui nous inquiètent ».
ARTICLE, M. Galluzzo, Corriere de samedi, Tajani (Forza Italia) tente de recoller les morceaux avec Paris – Meloni a la grippe et le vice-président du Conseil calme le jeu, mais les frictions avec la France demeurent » : « Dans les salles du palais des congrès d'Alicante, face à la mer, Antonio Tajani est arrivé pour représenter l'Italie, en remplacement de Giorgia Meloni, souffrante. Faisant son entrée avec un léger retard, il a dû présider un Conseil des ministres avant de partir, la chaise vide de Meloni ayant provoqué une pointe d'ironie dans les délégations présentes, surtout la délégation française. Personne ne dit que Meloni a une ‘’indisposition diplomatique’’, mais son absence au sommet Euromed est notable car elle intervient quelques heures après l’énième malentendu entre l'Elysée et le Palais Chigi. Toujours sur les migrants, toujours sur la relation entre notre Présidente du Conseil et le président de la République française, des frictions naissent après que des sources gouvernementales françaises font des déclarations reprises par les agences de presse et finissant par provoquer des tensions. La dernière en date, il y a deux soirs, portait sur l'organisation laborieuse d'une prétendue visite de Meloni à Paris, mais c'est Tajani lui-même qui a répété ‘’qu'il n'y a pas de visite prévue’’, tandis que dans un moment de pause dans les débats, il a clairement dit à Macron qu'il y a un problème avec la bureaucratie présidentielle française, qui ne fait pas toujours preuve de la finesse diplomatique nécessaire envers les institutions italiennes. C'est un bref échange avec Macron, mais c'est le seul moment où l'Italie exprime une pointe d'irritation sur la manière et la méthode de communication venant de l'Élysée et sortant dans les médias. Pour le reste, soulignent nos sources gouvernementales, à l'heure actuelle, ‘’il n'y a pas de possibilité de bilatérale entre Macron et Meloni parce qu'il n'y a rien à offrir au public comme entente’’. Sur les migrants, les positions restent éloignées, la Commission fait des tentatives de médiation, mais pour un sommet, un accord est nécessaire, et pour l'instant, il n'y a rien à offrir aux caméras. Toutefois, le ministre des affaires étrangères et vice-premier ministre Antonio Tajani est venu jeter de l'eau sur le feu : ‘’Il n'a pas été question de divisions entre l'Italie et la France. J'ai salué Macron, que je connais depuis des années, mais je ne pense pas que nous devons insister sur les divisions. Il peut y avoir des opinions divergentes, mais nous devons trouver des solutions. Nous représentons ici 46% de la population européenne et 41,5% du PIB de l'UE. C'est pourquoi les pays du sud de l'Europe doivent avoir une stratégie commune sur le front économique, énergétique et migratoire. Et la migration est un problème mondial, ce n'est pas une question entre l'Italie et la France, elle ne peut être résolue qu'au niveau européen ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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