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10/11/2022

"Migrants : l’affrontement avec la France. Meloni : nous respectons les conventions internationales."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre toujours assez largement sur le refus de l’Italie d’accueillir l’Ocean Viking et la réponse de la France et de la Commission : « L’UE ne doit pas nous tourner le dos - Interview du ministre de la défense Crosetto, « Sur les migrants, nous avons raison et nous voulons que l’Europe règle les flux » - Encore des tensions entre Bruxelles et Paris. Sur les débarquements, le palais Chigi demande aux médecins : les migrants étaient-ils vraiment tous fragiles ? » (Messaggero) ; « Sur les factures, de l’argent pour trois mois. Et sur les migrants, un spectacle déplorable : pas d’accord avec Macron, et Paris fait marche arrière. Pour l’UE, l’Ocean Viking doit débarquer en Italie » (Fatto Quotidiano). « Meloni, pour l’Italie c’est le moment le plus dur » :  l’UE et la France relancent leurs accusations contre Rome : « c’est à vous qu’il revient de sauver les migrants de l’Ocean Viking » (La Stampa). « Tensions entre Rome et Paris sur le débarquement des migrants » (Corriere della Sera). La presse reprend aussi largement en une le résultat provisoire des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, sous l’angle d’une victoire en demi-teinte des Républicains à la Chambre : « Biden résiste » (Corriere della Sera), « Les démocrates freinent la vague républicaine, et Biden se dit prêt à se représenter en 2024 » (Repubblica). L’annonce du retrait russe de Kherson est aussi repris en Une de plusieurs quotidiens : « la grande retraite russe » (la Repubblica), « Ordre de Moscou : il faut se retirer de Kherson : un tournant dans la guerre, les effets sur les négociations » (Corriere).

PREMIER PLAN, Repubblica, T. Ciriaco, A ; Ginori : « La France attaque et l’Italie répond : ‘’ A Ventimille vous faites pire ‘’ » : « Le détournement de l’Ocean Viking se transforme en affrontement politique et diplomatique. Pendant que le navire continue sa navigation en Méditerranée occidentale, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, critique le choix ‘’ inacceptable ‘’ de l’Italie de ne pas ouvrir ses ports. ‘’ Il existe des règles européennes qui sont extrêmement claires et que l’Italie a acceptées. L’Italie est d’ailleurs la première bénéficiaire du mécanisme de solidarité européenne. ‘’ Une gifle qui laisse présager un durcissement des relations, également sur d’autres dossiers. Un avertissement qui met en cause même les fonds européens du Plan de Relance, qui, jusqu’à présent, ont été garantis à Rome, et qui dans le pire scénario, pourrait concerner aussi le plan sûr pour l’énergie. Et pourtant, Giorgia Meloni ne fait pas marche arrière, au contraire, elle relance. Avec des tons de campagne électorale, elle défend, devant les parlementaires de son parti, le choix des débarquements sélectifs. Ce qui frappe le plus les présents, est la critique des choix de Macron. La présidente revient sur la confrontation avec Paris : ‘’Ils nous critiquent, mais pendant que nous sommes critiqués, à Ventimille les refoulements continuent à la frontière française. ‘’ Hier, le navire pointait vers la Corse, sans que les autorités françaises n’aient encore donné l’autorisation formelle d’accoster à l’ONG Sos Méditerranée. Dans les coulisses, on prépare pourtant un plan pour accueillir les migrants. ‘’ Ce qui est sûr – a dit Véran – est que nous ne permettrons pas que ce navire soit en danger ‘’. Le navire pourrait arriver entre ce soir et demain à Marseille, ou plus probablement, à Toulon. La Commission européenne demande le débarquement immédiat et invite les Etats membres à ‘’travailler ensemble à une réponse commune, avec la plus haute importance et considération pour la sacralité de la vie humaine’’. ‘’ L’Italie respecte et fait respecter les règles’’ est la sèche réponse du ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani. Macron, de son côté, doit déjà affronter les polémiques en France. ‘’ Avec nous, l’Ocean Viking n’accosterait pas sur les côtes françaises‘’ affirme Jordan Bardella. Mais l’extrême droite doit tenir compte de ses contradictions, vu que le refus du gouvernement de Rome, composé par les alliés Meloni et Salvini, mène désormais la France à se trouver en première ligne sur les débarquements. »

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PREMIER PLAN, La Stampa, F. Amabile, M. Bresolin : « Migrants, la confrontation avec Paris » : « ‘’ Nous voulons être le gouvernement de la légalité – affirme la présidente du Conseil, Giorgia Meloni, en défendant avec force le choix des débarquements sélectifs, des ‘chargements résiduels’ et des côtes italiennes à nouveau interdites aux navires des Ong, comme ce fus le cas à l’époque du premier gouvernement Conte. Le Palais Chigi va donc à l’affrontement avec la France, l’Union européenne et aussi avec les médecins italiens, dont le choix de faire débarquer tous les migrants des navires bloqués dans le port de Catane a été défini comme ‘étrange’ par Meloni. C’est une Italie de plus en plus fermée, inhumaine et éloignée de l’état de droit. Meloni assure qu’elle est en train de ‘’respecter toutes les conventions internationales et que l’interdiction aux navires de stationner dans les eaux italiennes au-delà du temps nécessaire à effectuer les opérations de secours et d’assistance aux personnes fragiles, est justifié et légitime“. Des affirmations qui ont été démenties par le gouvernement français, qui a pris une position différente par rapport à il y a deux jours. Après les ouvertures de mardi à la possibilité d’accueillir les migrants, hier, Paris s’est montré fermé sur le débarquement en France des 234 migrants à bord de l’Ocean Viking : ‘’C’est à l’Italie de les accueillir ‘’. Pour renforcer le message, la Commission européenne a demandé, par la publication inhabituelle d’un communiqué en fin d’après-midi, le ‘’ débarquement immédiat, dans le lieu sûr le plus proche, de tous les migrants à bord’’. Dans ce bras de fer aux dépends des migrants, Gilles Simeoni, président de la Corse, assure que le port de Bastia ‘’ restera ouvert à l’accueil indépendamment de la décision que prendront la France et l’Italie ‘’. Le maire de Marseille, Benoit Payan, se dit aussi disponible à accueillir les migrants, mais la France veut rappeler l’Italie à ses devoirs. Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a demandé au gouvernement de Giorgia Meloni de ‘’ respecter les engagements européens ‘’, en rappelant que l’Italie est ‘’ la première bénéficiaire du mécanisme de solidarité financière européenne ’’ et en déclarant comme ‘inacceptable ‘’ les déclarations du gouvernement italien. La réponse de Meloni n’a pas tardé : ‘’ Les citoyens italiens nous ont demandé de défendre les frontières italiennes ; nous ne sommes plus une « République bananière » ; il ne s’agit pas de naufragés, mais de migrants‘’. Tout le parti de Fratelli d’Italia soutient la ligne dure de la présidente. Francesco Lollobrigida, ministre de l’Agriculture et bras droit de Meloni, revendique fièrement ‘’ l’attitude nouvelle et pragmatique du gouvernement’’ et explique que la France ‘’ n’a pas de leçons à nous donner ‘’ en citant les barrages de Paris à Menton pour ne pas faire passer les migrants. La guerre contre les Ong continue, à Catane elle a servi uniquement à faire passer trois jours de plus à bord aux migrants. »

PREMIER PLAN, Il Messaggero, de F. Pierantozzi, « L’Ocean Viking se dirige vers Marseille mais l’UE demande le débarquement immédiat [des migrants à bord] et la tension monte avec Paris » : « Giorgia Meloni dit merci mais les Français répondent que c’est inacceptable. Autour de l’Ocean Viking la France et l’Italie retrouvent les incompréhensions d’un passé récent, bien que cette fois le ton et les gestes semblent plus contrôlés par rapport à la confrontation directe du temps où Salvini était ministre de l’Intérieur et où l’Aquarius avait finalement était accueilli par l’Espagne. Hier le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a dû apporter des précisions sur les nouvelles qui avaient été diffusées dans l’après-midi à savoir que la France avait déjà décidé d’ouvrir le port de Marseille au navire, avec les remerciements de Giorgia Meloni et la bénédiction d’Emmanuel Macron, qui aurait évoqué la question en Egypte avec la Présidente du Conseil. Non, répondent les Français, il n’y a aucun accord avec l’Italie et s’ils sont accueillis en France, ce sera seulement pour des raisons humanitaires. ‘’Ce navire devrait être accueilli par l’Italie, le comportement du gouvernement italien […] qui va à l’encontre de toutes les règles auxquelles ont souscrit tous les pays membres, est inacceptable’’ avait déclaré Véran. A Rome, le ministre de l’agriculture, Francesco Lollobrigida, a défendu le comportement ‘’nouveau et pragmatique de l’Italie’’ et a retourné à l’expéditeur les reproches français : ‘’il suffit d’aller à la frontière à Menton pour voir leur comportement avec les migrants : on dirait un déploiement paramilitaire pour contrôler les accès, ils n’ont donc pas de leçons à donner’’. Au moment où l’UE a demandé de faire débarquer toutes les personnes à bord, le port le plus proche était en Sardaigne, mais le navire était déjà en direction de la France. A Marseille, on se prépare déjà en coulisses à les accueillir depuis plus de 48 heures. Au sein de l’exécutif d’Elisabeth Borne, la ligne dure sur l’immigration est tenue avec conviction par Gérald Darmanin alors que le ministère de la Santé et des solidarités plaide pour une politique d’accueil. Véran a évoqué ‘’des actions diplomatiques en cours’’. »

COULISSES, La Stampa, « Meloni, premier incident à l'étranger : le communiqué qui a rendu Macron furieux » par Ilario Lombardo : « L’affaire du navire Ocean Viking est en fait le premier incident diplomatique de Giorgia Meloni et il a également été déclenché par un communiqué. Pour comprendre ce qui s'est passé jusqu'à présent entre l'Italie et la France, nous reconstituer ce qui s'est passé, ce qui a fait que les relations entre Rome et Paris, qui semblaient détendues et collaboratives, se sont transformées, en l'espace de quelques heures, dans un dur échange d'accusations. Ce qui a rendu furieux les Français d’abord, c’est la conviction que l'affaire du bateau de migrants devait être traitée avec plus de discrétion et sans ces revendications politiques qui ont mis l'Élysée en difficulté. Ce communiqué de Meloni à 21h est la célébration enthousiaste d'une victoire, exprimant sa "reconnaissance sincère" pour la décision de la France de prendre en charge l'Ocean Viking. Pour le premier ministre, c'est le signe d'un tournant, qui récompense l'Italie après seulement deux semaines depuis la naissance de l'exécutif. Ce moment doit être fêté. Et Matteo Salvini ne peut certainement pas laisser passer l'occasion en disant, avant Meloni, que « l’atmosphère a changé ». Quelque chose, cependant, dans la communication entre Rome et Paris n'a pas fonctionné ou s'est soudainement bloqué. Car, deux heures après ce communiqué, l’AFP lance un très dur j'accuse qui semble écraser toutes les certitudes de la droite italienne : une source anonyme du gouvernement français parle d’un "comportement italien inacceptable" sur l'Ocean Viking, car contraire au droit de la mer et à l'esprit européen. Confirmation quand le porte-parole Oliver Véran sur FranceInfo, invite le gouvernement Meloni à prendre ses responsabilités. Il y a une contradiction évidente entre la jubilation du Premier ministre italien et de son vice-Premier ministre, et les réactions de Paris, jamais démenties par l'Elysée. Et surtout, selon l’Ocean Viking, aucun accord de débarquement n'était parvenue de France. La Stampa a contacté trois sources différentes parmi les collaborateurs du premier ministre sans jamais recevoir de réponse. La première question, la plus importante, était la suivante : avant de publier le communiqué de neuf heures, la France avait-elle communiqué officiellement sa volonté d'accueillir les migrants ? À la Farnesina, on fait savoir qu’il n'y a pas de décisions officielles, et même au Viminale, ils ne savent pas quoi répondre. Sauf qu'eux aussi n'ont pas reçu d’accord du ministère français de l'Intérieur. Tout, dit-on, est entre les mains du Palazzo Chigi. Ce passage est le cœur de l'affrontement. Le communiqué de Meloni - d'après ce que l'on sait - est fondé sur une conversation qui a eu lieu avec Emmanuel Macron à Charm el-Cheikh, rapportée par les agences, puis sur une dépêche d'Ansa mardi après-midi citant des "sources du ministère de l'Intérieur français" : "Le débarquement aura lieu à Marseille". Au Palazzo Chigi, on dédramatise, fort de la conviction que Macron a apporté son soutien à Meloni. Pour les souverainistes, l'objectif politique est plus important, en forçant l'Ocean Viking à changer de cap et les Français à prendre en charge les réfugiés. La seule source officielle qui a donné des nouvelles de l'accord est la note du Palazzo Chigi. Jamais confirmé par Macron. A Paris, la ligne est toujours restée la même, et c'est celle que partagent le ministre de l'Intérieur Matteo Piantedosi et son homologue Gérald Darmanin, réitérée lundi : l'Italie débarque d'abord les réfugiés, puis la France en prend une part. En théorie, comme le confirme le Viminal, rien n'a changé. » 

COULISSES, Corriere della Sera, de S. Montefiori et F. Sarzanini, « Voilà comment l’accord a pris fin après Charm el-Cheikh, et l’Italie mise sur Bruxelles » : « La tension entre Paris et Rome monte d’heure en heure. Alors que l’Ocean Viking voguait entre la Sicile et la Corse dans l’attente d’indications pour accoster, nous sommes arrivés à la confrontation directe. Lundi prochain, lors du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE, l’Italie demandera à parler de la question des migrants bien qu’elle ne soit pas inscrite à l’ordre du jour. Il est évident qu’elle revendiquera la ligne de la fermeté et en défiant ses partenaires européens afin qu’ils accueillent les navires qui battent leur pavillon. S’ils s’en prennent aux responsables des ONG, la plainte contre les commandants des navires Humanity 1 et Geo Barents ne prévoit aucune conséquence pénale mais une simple amende. Le dialogue semblait bien engagé mardi après-midi alors que l’Ocean Viking disait se diriger vers la France et que l’on découvrait que la décision de Paris d’accueillir le bateau était arrivée après un entretien à Charm el-Cheikh entre la présidente du Conseil italien et le Président de la République française. Les alliés de la Ligue et Forza Italia exultent : pour eux, ‘’c’est la fermeté du gouvernement Meloni qui paye’’ et ‘’les temps ont enfin changé’’. En réalité le coup de téléphone entre les deux ministres de l’Intérieur Matteo Piantedosi et Gerald Darmanin n’a pas permis de trouver un réel accord, d’ailleurs les migrants ont débarqué à Catane sur ordre des médecins. Le soir, un communiqué du Palais Chigi manifeste l’enthousiasme de la coalition de droite qui revendique une victoire en affirmant apprécier ‘’la décision de la France de partager la responsabilité de l’urgence migratoire’’. Evidemment, il est trop tard. A peine une heure plus tard le gouvernement français diffuse un communiqué qualifiant ‘’d’inacceptable’’ le comportement des autorités italiennes et d’un pays ‘’principal bénéficiaire du mécanisme de solidarité européenne’’. En réalité, la ligne de la France a toujours été celle-ci. Le ministre français de l’Intérieur a répété ces derniers jours que le navire devait accoster en Italie et que la France aurait ensuite fait sa part en accueillant une partie des migrants. ‘’Ce navire doit être accueilli par l’Italie’’ avait insisté le porte-parole du gouvernement, se montrant très dur et en Italie on soupçonne que ce soit une façon de répondre à l’opposition représentée par la droite française comme Jordan Bardella, nouveau président du Rassemblement national. Antonio Tajani tentera la semaine prochaine à Bruxelles de trouver un accord afin de désamorcer les tensions et éviter une éventuelle crise au niveau international. Du reste, les normes en vigueur – après que les décrets sécurité aient été abrogés par le précédent gouvernement – n’offrent pas les instruments que souhaiteraient utiliser certains membres de l’exécutif, notamment en termes de sanctions contre les ONG. La solution passera encore une fois par les négociations avec l’Union européenne et l’Italie devra se faire comprendre pour obtenir la collaboration sur les relocalisations. »

ENTRETIEN, Il Messaggero, de Guido Crosetto, ministre de la Défense et co-fondateur de Fratelli d’Italia, « L’Europe ne peut plus regarder ailleurs » : « L’Italie a montré qu’elle savait conjuguer rigueur et humanité, l’accueil des faibles et la volonté de réfléchir au problème de l’immigration clandestine. Nous voulons obliger, forcer, l’Union européenne à ne pas détourner le regard et à prendre une décision sérieuse, rationnelle, définitive qui tienne compte des règles, de la réalité, de la possibilité concrète d’accueillir des personnes en donnant la possibilité de s’intégrer, sans finir dans le giron de personnes cherchant à les exploiter, dans la pauvreté et dans l’aliénation. Faire débarquer les migrants sur le territoire, sans se soucier de ce qu’ils deviendront, ce n’est pas une bonne façon de s’occuper d’eux mais simplement de se donner bonne conscience. L’intégration ne se fait pas ainsi, sous pression. L’Italie ne doit pas être laissée seule. Il faut empêcher les passeurs de faire du profit sur des vies humaines. Il faut construire un parcours juridique pour réglementer les flux migratoires. Comme l’a dit Giorgia Meloni, ‘’le gouvernement italien respecte toutes les conventions internationales et l’interdiction faite aux navires d’ONG de rester dans les eaux italiennes au-delà du délai nécessaire pour assurer les opérations de secours et l’assistance aux sujets fragiles est justifié et légitime’’. Les autres pays européens sont doués pour donner des leçons sur ce que l’Italie devrait faire et encore plus doués pour ne rien faire pour les migrants. Je rencontrerai aujourd’hui le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg pour lui présenter la position de l’Italie au sein de l’OTAN. Nous maintiendrons la ligne de ces 70 dernières années de l’adhésion convaincue à l’alliance atlantique et un soutien convaincu de la coalition occidentale qui soutient l’Ukraine. Rome honorera toutes les décisions qui seront prises avec nos alliés. Nous ne sommes pas en train de préparer un sixième décret pour l’envoi d’armes à l’Ukraine, nous ne discutons pas de missiles à envoyer à Kiev. Ce n’est pas exclu mais pour l’instant nous parlons plutôt de formation, de soutien économique et de fonds pour la reconstruction des infrastructures. Lorsque nous serons sollicités à ce sujet, si nous le sommes, nous en discuterons calmement avec Forza Italia et la Ligue. Mais je ne crains pas les prises de distance, les alliés sauront prendre leur responsabilités et être cohérents avec la position qui est celle de Meloni et qui garantit le soutien à l’Ukraine. L’objectif principal est de mettre fin à l’affrontement en cours, ouvrir les négociations et trouver la voie menant à la paix. Nous devons faire tout notre possible pour éviter qu’un conflit nucléaire n’éclate. »

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Guido Crosetto

ARTICLE, Messaggero, « Un pacte de stabilité plus souple. L'UE : il faut se concentrer sur la croissance » par Gabriele Rosana : « Hier, la Commission européenne a présenté - après deux ans et demi de reports et une négociation informelle qui a évolué en coulisses - sa proposition de réforme de la gouvernance macroéconomique de l'Union. Ou, pour être plus précis, les lignes directrices pour lancer le débat entre les Vingt-sept, avant le printemps, lorsque l'exécutif européen présentera, selon toute vraisemblance, une proposition législative formelle pour réviser la discipline de l'UE en matière de comptes publics. Les nouvelles règles pourraient donc s'appliquer dès 2024, lorsque l'arrêt décidé par la pandémie et prolongé par la guerre prendra fin. Les objectifs de Maastricht, qui fixent le ratio déficit/PIB à 3 % et la dette/PIB à 60 %, ne seront pas modifiés, mais la nouvelle discipline budgétaire, vieille de 30 ans, sera modernisée dans son fonctionnement concret. Il n'y aura plus de règle unique (comme ce fut le cas avec la réduction d'un vingtième par an de la part de la dette excédentaire, qui n'a jamais été vraiment respectée), mais le critère de référence sera flexible, adapté à chaque État membre. En d'autres termes, il suivra le mécanisme déjà éprouvé avec le PNRR : la trajectoire de réduction de la dette devra être "réaliste" - a rappelé Gentiloni, parlant d'une "pilule équilibrée mais pas amère" à avaler - et se fera sur la base d'un accord bilatéral signé entre la Commission et chaque gouvernement, sur un horizon temporel non plus d'un mais de quatre ans, avec la possibilité d'obtenir une prolongation jusqu'à sept. La mise en œuvre des mesures convenues, y compris les investissements et les réformes, sera ensuite étroitement surveillée par Bruxelles, tout comme pour les objectifs de relance. Pour ceux qui ne respectent pas leurs engagements, des sanctions financières seraient déclenchées sans ménagement, et ils pourraient également geler le versement des fonds européens. Les Pays Bas sont toujours opposés à un assouplissement des règles et demandent une "supervision efficace" de la part des institutions de l'UE, en particulier en ce qui concerne les pays très endettés, comme l'Italie. Le gouvernement néerlandais joue cependant le rôle de ventriloque de Berlin, comme cela arrive souvent dans la dynamique de l'UE : l'Allemagne est en effet la plus froide sur l'hypothèse d'accords bilatéraux entre les différentes capitales et Bruxelles sur le modèle Pnrr. Hier, lors d'une intervention en séance plénière de l'Europarlement, le président du Conseil européen, Charles Michel, est revenu à la charge contre la Commission et Ursula von der Leyen sur les retards (et l'impasse de facto) dans le dossier de l'énergie, et en particulier sur le plafonnement des prix : "Continuer à gagner du temps n'est plus une option.“ »

ANALYSE, Repubblica, M. Dassù : « Mauvaises nouvelles pour Poutine » : « Le résultat des élections de Midterm produira un gouvernement divisé pour la Maison Blanche de Joe Biden ; la polarisation de la vie politique américaine est la recette pour deux ans de paralysie législative et pour une forte instabilité interne. Joe Biden aura plus de temps pour la politique étrangère. De ce point de vue les résultats de Midterm sont une garantie de continuité : ce qui tranquillise – mais qu’à moitié – l’Ukraine, pénalise la Russie, expose la Chine et que les européens devront bien gérés. Est-ce quelque chose changera pour l’Ukraine ? Joe Biden pourrait se trouver exposé à des pressions financières (pour réduire le soutien économique des Usa à l’Ukraine) plus que géopolitiques. Les résultats électoraux confirme le consensus partagé en soutien de l’Ukraine, avec des fournitures d’armes et un support aux services de renseignements, des éléments décisifs pour la résistance contre la Russie. Mais les financements deviendront plus compliquer. Pour Moscou, par contre, les résultats de Midterm ne sont pas une bonne nouvelle. Poutine ne peut espérer d’obtenir grand-chose de la Maison Blanche, qui ne considère même pas la possibilité d’une capitulation ukrainienne. Le défi sur la longue durée avec la Chine restera probablement le sujet, partagé par toutes les forces politiques, dominant aux Etats-Unis. En Europe, les résultats ont été accueillis avec soulagement vu que s’éloigne la possibilité d’un Trump 2, que craignaient la France et l’Allemagne. »

ARTICLE, Corriere della Sera, « Biden stoppe l’avancée des républicains : « "Maintenant, travaillons ensemble" » par notre correspondante à Phoenix Viviana Mazza : « "J'avais le sentiment que nous nous en sortirions bien, même si chaque siège perdu est douloureux“. Il n'y a pas eu de vague rouge des républicains à la Chambre, le Sénat reste dans la balance, et M. Biden affirme que son parti a obtenu son meilleur résultat dans les challenges des gouverneurs depuis 1986. Toutefois, les Républicains pourraient encore contrôler l'une ou les deux branches du Congrès. Biden a marqué un point contre l'histoire mais cela ne signifie pas que gouverner sera facile. M. Biden a expliqué qu'il souhaitait travailler avec les républicains et qu'il considérait les Trumpiens comme une minorité, mais il a clairement indiqué qu'il ne ferait aucun compromis sur des questions telles que le prix des médicaments et des soins médicaux, les impôts sur les riches, le climat, et qu'il bloquerait toute interdiction nationale de l'avortement. “J'ai l'intention de me représenter, quels que soient les résultats de cette élection“. Les élections de mi-mandat ne sont pas une véritable victoire pour Biden, mais elles le sont d'un point de vue moral. On s'attendait collectivement à une raclée pour le président, dont la côte de popularité est faible (environ 41 %) alors que l'inflation pèse sur la vie quotidienne des gens. »

ARTICLE, Il Messaggero, « Etats-Unis : la vague rouge n’a pas eu lieu. Biden clame sa victoire aux élections » par Anna Guaita : «  M. Biden a salué la forte participation des électeurs et a réitéré sa confiance dans le fait que lorsque les Américains travaillent ensemble, ils peuvent surmonter tous les obstacles. Il a énuméré les succès de son administration et réitéré sa promesse de réduire le déficit fédéral : "Nous avons pris les bonnes mesures", a-t-il affirmé, soulignant que les sondages montrent que les Américains soutiennent son programme et qu'il n'a donc pas l'intention de changer quoi que ce soit. Mais il s'est engagé à "continuer à travailler avec nos collègues républicains, quel que soit le résultat à l'issue du dépouillement". Le résultat, encore fluctuant puisque le décompte des voix n'est pas terminé, confirme une victoire des Républicains à la Chambre : une victoire, certes, mais pas aussi gigantesque que ce que le parti attendait. Nous parlons d'une majorité d'une quinzaine de sièges sur un total de 435, alors qu'au Sénat, il y a encore trois États non confirmés : le Nevada et l'Arizona, avec le décompte des têtes, et la Géorgie, qui devra passer au vote le 6 décembre. Cependant, certains ne croient pas que les résultats soient fiables, et comme d'habitude, c'est Trump qui a accusé les médias de "vouloir minimiser la victoire". Il a également lancé une pique stylistique à l'encontre d'Elon Musk : "Sa collaboration avec d'autres pays doit être surveillée". »

ARTICLE, Messaggero, « Dossier Tim, les négociations s'ouvrent. Des comptes dans le rouge après le grand nettoyage » : « Le sort du réseau unique est de facto suspendu. Le PDG, Pietro Labriola, est convaincu de la nécessité d'insister sur le projet approuvé de création d'un réseau unique avec Open Fiber (les négociations avec Cdp, l'actionnaire de contrôle d'Open Fiber, ont été prolongées jusqu'au 30 novembre), malgré les rumeurs de plus en plus insistantes d'une offre publique d'achat parrainée par le gouvernement Meloni, qui tient plutôt à la conception d'un réseau contrôlé par l'État et ouvert à tous, bien décrit dans le plan “Minerva“ élaboré par Fratelli d'Italia. Un détail non négligeable, étant donné que Cdp, l'actionnaire de Tim, est contrôlé par le Trésor. Et des signes d’ouverture dans la négociation sur le réseau unique ont été manifestés par les Français de Vivendi, actionnaires de Tim. Pour Labriola, il n'y a pas de temps à perdre. La transaction avec Open Fibre doit se faire immédiatement afin de ne pas rater le bon moment. Et après tout, "arriver à avoir un seul réseau de fibre optique est un élément important, stratégique pour le pays", a expliqué le PDG ces derniers jours, soulignant le "gaspillage inutile" de ressources en laissant deux réseaux de fibre optique à un moment où le pays doit développer de nombreuses autres plateformes. Mais avec les impôts différés comptabilisés en 2020, ont fait plonger le résultat net des neuf premiers mois dans le rouge (-2 728 millions d'euros) : la perte sur neuf mois est de 361 millions d'euros. Mais les trois derniers mois portent aussi la marque d'une augmentation de 3,3 milliards de la dette financière nette par rapport à fin 2021, à 25,5 milliards. La faute au dernier versement effectué pour les fréquences 5G, un bon 1,7 milliard. Et il y a aussi l'ombre du contrat avec Dazn, qui a coûté 338 millions d'euros au trimestre pour utiliser la provision pour risques. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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