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15/02/2022

"Di Maio se rend à Moscou."

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Italie. Revue de presse.

ARTICLE, La Repubblica T. Ciriaco et V. Nigro  « Draghi à Paris, une réunion à trois et Di Maio (M5S) se rend à Moscou » : « Le gouvernement italien, après des jours d'attente, s'apprête lui aussi à sonder directement les protagonistes de la crise et à chercher des moyens d'éviter une guerre totale entre la Russie et l'Ukraine. La première action est confiée au ministre des affaires étrangères Luigi Di Maio : il sera à Kiev aujourd’hui et à Moscou jeudi. Mais cela ne suffit pas. Demain soir, Mario Draghi se rendra à  Paris. Il s’agit d’une mission éclair pour discuter avec Emmanuel Macron du Sahel, d'où les Français s'apprêtent à retirer leurs troupes. Mais aussi, inévitablement, pour renforcer la triangulation diplomatique sur l'Ukraine avec le président français et le Chancelier allemand Olaf Scholz (l'Espagnol Pedro Sánchez est également présent). Les pourparlers pourraient culminer dans ces mêmes heures par un sommet de la "quintessence de l'OTAN", le groupe informel réunissant les trois pays de l'UE, les États-Unis et le Royaume-Uni. Le dîner de travail à Paris, ouvert à un certain nombre de dirigeants africains, aura pour thème "Consultations et perspectives d'engagement au Sahel". Mais cette réunion, ainsi que le Conseil européen sur l'Afrique de jeudi à Bruxelles, ne peuvent ignorer la crise orientale. Une chose est sure, les chancelleries feront leur possible pour favoriser la désescalade et renforcer le rôle de l’Europe, tandis que les Etats-Unis haussent le niveau d’alerte. C’est dans ce cadre que s’inscrit la double mission de L. Di Maio – décidée avec Draghi – à Kiev et à Moscou. En revanche, depuis des semaines, la diplomatie italienne est constamment informée de l'état des tentatives de négociation de Paris et de Berlin. ‘’Le concept est celui d'une course de relais", expliquent les ambassadeurs à la Farnesina, "tant qu'un canal et une méthode de négociation forte n'émergeront pas, nous, pays de l'UE, nous nous alternerons les uns après les autres auprès de Kiev et de Moscou pour essayer de garder la porte de la négociation ouverte, même en la défonçant. L'alternative est une guerre mortelle’’. En prévision de son voyage en Orient, M. Di Maio a rencontré hier matin le ministre des affaires étrangères du Qatar, Mohammed al Thani. Ils ont certainement abordé la question du gaz que Doha pourrait offrir, malgré les nombreuses difficultés techniques et les longs délais. »

ARTICLE, La Stampa, A. Barbera « La toile tissée par l’Europe et par l’Italie afin d’éviter un conflit » : « La ligne italienne peut se résumer ainsi : que l’on fasse chaque effort afin d’éviter le conflit, sans mettre pour autant en discussion les décisions de l’Otan. Etant donné le moment très délicat, Draghi a demandé aux leaders de sa majorité d’éviter de faire des déclarations. Le communiqué de vendredi  de Draghi indiquait ainsi la ligne italienne : si Moscou devait envahir l’Ukraine, des ‘’sanctions graves’’ seraient alors adoptées. L. Di Maio, qui se rend aujourd’hui à Kiev, rappellera que l’Italie défend la souveraineté de l’Ukraine mais ne veut pas non plus « fermer la porte » aux Russes. L’Europe ne veut pas d’une guerre. Dans la perspective de la réunion de jeudi des ministres des affaires étrangères de l’Otan, le ministre de la Défense, L. Guerini s’est dit favorable à déployer quelques 250 000 soldats en Hongrie. Si lors de la réunion à Bruxelles une demande devait être faite dans cette direction, le ministre italien devra alors demander l’autorisation au Parlement pour l’envoi des troupes. Une source du gouvernement reconnait que : ‘’nous vivons au jour le jour’’ ».

COMMENTAIRE, La Repubblica, M. Franco, « Une course électorale qui se joue aussi bien au sein du gouvernement qu’en dehors » : « Difficile de ne pas voir derrière les débats sur le green pass, les concessions balnéaires ou encore les prix de l’énergie, les signaux d’un début de course électorale. Différents partis se disputent souvent le même électorat, ce qui radicalise le débat, et les pressions de plusieurs forces du gouvernement finissent par peser sur Draghi qui semble avoir du mal à assurer la médiation. Les sondages témoignent d’ailleurs d’une attention croissante pour le coût de l’énergie et pour le chômage alors que l’intérêt pour la situation sanitaire décroit, comme le montre l’échec de la manifestation anti-pass sanitaire hier à Rome. Les forces politiques en campagne absorbent ces tendants et amplifient les humeurs de l’opinion publique selon leurs sujets de prédilection. Au point que parfois, comme sur la question des concessions balnéaires, de nombreuses forces au gouvernement se retrouvent à surenchérir face à la contestation d’opposition de Giorgia Meloni.  La Ligue quant à elle se concentre sur la question des factures d’énergie mettant de l’huile sur le feu pour récupérer les voix perdues et tenter de rabibocher le centre-droit. Un tel climat a pour effet de souligner la fragmentation de la majorité et risque surtout de ralentir l’agenda serré des réformes dont dépendent les fonds européens. La question est de savoir jusqu’où les partis alliés sont prêts à aller pour se disputer leur électorat, allant parfois jusqu’à se rapprocher de l’opposition, sans toutefois porter préjudice à la stabilité du gouvernement. Et combien Draghi est-il disposé et a-t-il les moyens de laisser cours à ces remous de la coalition. »

ENTRETIEN, Repubblica, de Dario Franceschini, ministre de la Culture et ténor du Parti Démocrate « Je ne vois pas de retour du Centre. Mais une Ligue modérée peut représenter un tournant. » : « Entre la mise en acte du PNRR, la crise ukrainienne, l’augmentation des factures ou encore la sortie de la pandémie, 2022 sera certainement une année difficile, mais elle pourrait aussi être une année tournant pour notre système politique : dans tous les pays européens, l’alternance des forces politiques au pouvoir ne remet pas en cause les règles communes ou la position à assumer sur le plan international. En Italie, pendant de nombreuses années, il y n’y a pas eu une alternative ‘’au sein’’ du système, mais ‘’de’’ système. Concernant le centre-droit, je ne peux qu’espérer que les forces se rééquilibrent. Cela conviendrait à tous que la Ligue se rapproche d’un centre plus modéré. Je vois que Salvini s’interroge de façon très positive quant à l’avenir de la Ligue. Après cette phase d’unité nationale, nous < le centre-gauche > serons toujours des adversaires de la Ligue mais nous pouvons partager le même système de valeurs, à commencer par l’européisme et l’atlantisme. Je pense que l’adoption d’une loi électorale proportionnelle pourrait favoriser la formation d’une aire conservatrice modérée au sein du centre-droit, car il ne serait plus nécessaire de former des coalitions forcées avant le vote. Mais je pense que cela pourrait se produire même sans réformer la loi électorale. Je ne crois pas dans la naissance d’un Grand centre transversal. J’estime que le centre se trouve à l’intérieur des deux pôles. Nous < le PD > avons toujours confiance en Conte. Les élections du Président de la République ont été difficiles, mais pas au point de compromettre nos rapports avec le M5S. Chaque parti a ses dynamiques propres et il est normal qu’il y ait du débat. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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