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08/05/2012

Résultats des élections en Serbie, commentés par Trpimir Gudar.

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L’écrivain nationaliste croate Trpimir Gudar nous envoie les résultats des élections en Serbie :

Le dimanche 6 mai 2012, des élections présidentielles, législatives, régionales et locales se sont tenues en Serbie. Environ 6,7 millions de citoyens ont le droit de vote. 59 % d’entre-eux l’on utilisé, y compris 32 % de Serbes du Kosovo.

Les résultats des élections sont très différents des sondages réalisés avant les élections par des ONG et médias financés par l’étranger.

Selon la Commission électorale de la République (Republička izborna komisija, RIK), le Parti démocratique (DS - Demokratska stranka) de Boris Tadić qui dirige la Serbie depuis la chute en 2000 de Slobodan Milošević obtient 22,09 % des voix et 68 députés. Au cours de ces 12 années, le Parti démocratique a mené des privatisations massives, de nombreux commandants militaires serbes et politiciens nationalistes des années 1990 ont été trahis et envoyés devant le Tribunal Pénal International (TPI) de La Haye, des négociations ont été entamées avec l’Union européenne et l’OTAN sans que soient pris en considération les intérêts nationaux serbes, etc…

Le principal parti d’opposition, le SNS (Srpska napredna stranka – Parti progressiste serbe) de Tomislav Nikolić, obtient 23,53 % des voix et 73 députés. Malgré le fait que Tomislav Nikolić était le vice-président du parti eurosceptique de Vojislav Šešelj SRS (Parti radical serbe), lui et son parti sont de nos jours de dévoués supporters de l’euro-atlantisme et, selon certains analystes, vont probablement poursuivre la politique conduite par le Parti démocratique de Boris Tadić à propos de l’Union européenne, de l’OTAN et du Kosovo.

La grande surprise de cette élection émane du Parti socialiste de Serbie (SPS - Socijalistička partija Srbije) d’Ivica Dačić, l’ancien parti post-communiste dirigé par Slobodan Milošević. Ce parti a perdu le pouvoir en 2.000 et a été presque dissout. Ivica Dačić, qui a exercé des responsabilités au sein de la Jeunesse du parti à l’époque de Slobodan Milošević, a reconstruit cette formation politique et est devenu le Ministre de l’intérieur du gouvernement Tadić entre 2008 et 2012 avec 7,5% des voix. Ivica Dačić obtient 15 % en tant que candidat à l’élection présidentielle et 16 % pour son parti aux législatives, soit 45 députés. Le SPS est un parti populiste de gauche, favorable à l’entrée de la Serbie au sein de l’Union européenne.

Le quatrième parti, et seule formation politique anti-Union européenne qui siégera au Parlement, est le Parti démocratique de Serbie (DSS - Demokratska stranka Srbije) de Vojislav Koštunica avec 7,07 % et 20 députés. Vojislav Koštunica et son parti défendent la neutralité politique et militaire de la Serbie et attirent ainsi la partie du corps électoral national-conservateur et eurosceptique.

Ces élections ont été catastrophiques pour les nationalistes [radicaux]. Après 22 ans de participation à la vie parlementaire, le SRS (Srpska radikalna stranka - Parti radical serbe) n’a pas dépassé la barre des 5 % nécessaires afin de pouvoir siéger au Parlement, récoltant seulement 4,51 % des votes (contre 29 % en 2008). Le Dveri (Pokret za život Srbije – Mouvement pour la vie de la Serbie) obtient 3,49 %, ne dépassant pas également la barre des 5 %. Dveri Srpske (Porte serbe) est un journal patriotique-orthodoxe serbe fondé par les étudiants en langue et littérature serbe en 1999.  En 2000, ils ont été actifs en en tant que Srpski Sabor Dveri (Porte de l’assemblée serbe), la seule ONG patriotique et orthodoxe en Serbie. En 2011, ils ont fondé le parti politique Dveri – Pokret za život Srbije et sont arrivés en une année, grâce à l’argent fourni par leurs membres, a obtenir les 3,49 % des élections législatives et les 2,32 % pour leur candidat à l’élection présidentielle Vladan Glišić.

La coalition Preokret (Demi-tour) dirigée par le Parti libéral-démocrate de Čedomir Jovanović et la coalition Région unie de Serbie (URS - Ujedinjeni regioni Srbije) de Mlađan Dinkić siégeront également au Parlement. Preokre obtient 5,7 % et l’URS 6,4 %.

Les partis des minorités nationales ont pris part aux élections principalement en coalition avec le Parti démocratique ou au sein de la coalition Preokret ou encore de la coalition Svi zajedno (Tous ensemble). L’Alliance des Hongrois de Voïvodine (Savez Vojvođanskih Mađara / Vajdasagi Magyar Szövetseg - VMSZ) a gagné 1,24 % et ses élus peuvent siéger au sein du Parlement national (les partis des minorités ne sont pas concernés par la barre des 5 %, mais par celle de 0,4 %).

Le phénomène intéressant de ces élections législatives en Serbie est la liste électorale « Pas un des susmentionnés » (NOPO - Nijedan od ponuđenih odgovora), enregistrée en tant que liste de la minorité valaque. En fait, l’alliance électorale « Pas un des susmentionnés » est constituée principalement de jeunes serbes patriotes et antimondialistes. La tête de liste est le programmeur informatique Nikola Tulimirović de Belgrade et le second est Đorđe Vukadinović, analyste politique et rédacteur en chef du journal national-conservateur Nova srpska politička misao (NSPM – Nouvelle pensée politique serbe). La liste obtient 0,47 % des votes et Nikola Tulimirović est élu député.

La plupart des partis présents lors des élections législatives ont présenté un candidat à l’élection présidentielle et le nombre de votes recueillis par ces personnes est proche de celui recueilli par les partis ou coalitions de partis qu’ils représentent.

Le Président sortant Boris Tadić, du Parti démocratique, obtient 24,81 % des voix et Tomislav Nikolić du SNS 24.71%. Ivica Dačić (SPS) reçoit 15.8%, Vojislav Koštunica (DSS) termine avec 7.3%, Zoran Stanković (URS) décroche 7%, Čedomir Jovanović (“Preokret”, LDP) a 4.6%, etc... Le candidat du SRS Madame Jadranka Šešelj (femme de Vojislav Šešelj, dirigeant du SRS et prisonnier politique à La Haye) récolte seulement 3,76%, moins que le score obtenu par la liste du parti qu’elle représente lors des législatives. Vladan Glišić, candidat du mouvement Dveri pour Vie de Serbie, obtient 2,32 %, donc moins que la liste de Dveri lors des législatives.

La formation du future gouvernement dépendra avant tout du choix du troisième plus gros parti : le Parti socialiste de Serbie d’Ivica Dačić. Selon le sociologue et analyste politique Jovo Bakić,  Tomislav Nikolić et le SNS ne sont en position de former un gouvernement que s’ils obtiennent 5 % de plus que le Parti démocratique, ce qui  n’est pas le cas. Seulement le SPS et le Parti de Vojislav Koštunica, le DSS, sont à prendre en considération pour la formation d’une coalition gouvernementale. Bien que le candidat favori ne soit pas Vojislav Koštunica, puisqu’il est opposé à l’Union européenne. D’un autre côté, le Parti démocratique a comme partenaires certains de coalition, la coalition Preokret, l’URS et les partis des minorités. Le second tour de l’élection présidentielle aura une influence importante sur la composition du futur gouvernement, car le président a une grande influence sur la gestion de l’État.

Voir le site de la Commission électorale avec les résultats : http://www.cesid.org/

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