02/02/2009
"L'Italie sur le fil du rasoir" (suite).
Voici les passages intéressants du livre de Marc Lazar : l'Italie sur le fil du rasoir.
Sur la campagne électorale de 2008 qui a conduit à la victoire de Silvio Berlusconi :
« Ensuite, le centre droit sut développer une campagne qui répondait aux préoccupations des électeurs apeurés, en particulier pour leur sécurité, inquiets notamment de la présence des immigrés et plus encore de celle des Roms, et fortement pessimistes, l’Italie étant le pays occidental actuellement le plus pessimiste pour son avenir économique et social. Le PDL et la Ligue du Nord ont critiqué sans cesse le gouvernement Prodi pour exploiter par exemple l’incapacité des autorités municipales et du centre à Naples et en Campanile à ramasser les ordures dans les rues, reportages télévisés à l’appui. Et ils ont mis en avant des thèmes porteurs comme la sécurité quotidienne, la lutte contre l’immigration clandestine, la baisse des impôts, l’emploi, la hausse des salaires et des revenus, le logement, la protection face aux effets de la mondialisation et d’une forme de nationalisme économique, … » (1)
(1) LAZAR Marc, L’Italie sur le fil du rasoir, Perrin, 2009, p. 30-31.
Sur l’Alliance Nationale :
« Les institutions de la République ont exercé leur effet classique d’intégration, de modération et de conciliation. Une preuve éclatante en a été administrée par Gianfranco Fini, le 13 septembre 2008, après que deux membres éminents de son parti, le maire de Rome, Gianni Alemanno, et le ministre de la Défense, Ignazio La Russa, eurent célébré les mérites du fascisme (tout en condamnant ses mesures antisémites) : « La droite italienne et, à plus forte raison, les jeunes doivent dire sans ambiguïté qu’ils se reconnaissent dans certaines valeurs de notre Constitution : la liberté, l’égalité et la justice sociale. Valeurs qui ont guidé la droite et qui sont à plein titre antifascistes ». Or ce mélange de polarisation intense entre deux protagonistes et de pratiques de médiation est le propre de la République sur le long terme, une République qui a été capable d’acculturer à la démocratie le plus puissant parti communiste du monde occidental. » (2)
(2) Lazar Marc, l’Italie sur le fil du rasoir, 2009, Perrin, Paris, p.73.
Sur le fédéralisme prôné par la Ligue du Nord :
« …l’Italie à aller vers le fédéralisme. La pression de la Ligue du Nord, les revendications d’une majorité de maires et de gouverneurs de région poussent dans cette direction qui semble faire plus ou moins consensus entre le centre gauche et le centre droit. Le premier engage, en 1997-98, des transferts de compétences vers les régions, notamment en matière d’agriculture, de forêts, de chasse, de pêche, de transport public local, de marché du travail, de développement économique territorial et de commerce, puis en 1999, des transferts financiers, en matière fiscale notamment. Le mode de scrutin des élus régionaux a été changé en 1995. En novembre 1999, une révision constitutionnelle renforce le pouvoir des présidents des régions, appelés « gouverneurs », élus au suffrage universel. En 2001, la loi constitutionnelle indique dorénavant que la « République est constituée de communes, de provinces, de villes métropolitaines, de régions et de l’État. Son nouvel article 117 énonce que « c’est aux régions que revient le pouvoir législatif pour tout domaine non expressément réservé à la législation de l’État ». (3)
(3) Lazar Marc, l’Italie sur le fil du rasoir, 2009, Perrin, Paris, p.66.
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