17/05/2008
1989.
par Lionel Baland
Les années qui se terminent par 89 ont cette particularité de voir advenir des événements majeurs qui influencent considérablement le siècle suivant. 1789: la révolution française. 1889 : la naissance d’Adolf Hitler. 1989: la chute du communisme. Au début de cette année 1989, qui pouvait prévoir l’effondrement, à l’instar d’un simple château de carte, de cet immense empire communiste qui avait placé la moitié de la planète en coupe réglée et était prêt à submerger l’autre moitié ?
1989, c’était il y a moins de vingt ans. Á cette époque, un terrible ennemi se dressait face à nous : le communisme. Depuis 70 ans, la terreur rouge étendait ses tentacules sur le monde. En plein cœur de l’Europe, un immense rideau de fer séparait le vieux continent en deux blocs antagonistes. Berlin, symbole de la division de l’Europe, était coupée, elle aussi, en deux par un mur de la honte.
Derrière le rideau de fer, l’autre Europe était maintenue dans la terreur et l’asservissement. La misère matérielle y côtoyait la détresse morale. Les révoltes des peuples avaient été broyées par les chars du Pacte de Varsovie. Berlin-Est, Poznan, Budapest, Prague résonnaient comme des symboles de la liberté assassinée.
En Europe de l’Ouest, le communisme s’était engouffré dans toutes les brèches idéologiques du régime. Il avait introduit son poison venimeux au cœur de la société en utilisant les médias et l’enseignement. Il avait imposé ses raisonnements au monde occidental. Idéologiquement, l’Occident était déjà conquis.
Face à ce déferlement, seul une poignée de nationalistes et d’anticommunistes luttaient de toutes leurs forces dans un combat inégal dont l’issue laissait peu de doutes. Les Marxistes devaient l’emporter.
Pourtant, en cette fin des années 80, contre toute attente, les premières brèches apparaissent dans le système. La Pologne, foyer de toutes les résistances et la Hongrie connaissent des évolutions.
En juin 1989, Erich Honecker, dirigeant communiste de la République Démocratique Allemande, déclare, lors d’un voyage à Moscou, que le mur de Berlin est encore là pour cinquante ou cent ans.
Neuf novembre 1989, Berlin-Est. 19h. Les autorités de la R.D.A. annoncent que les candidats à l’immigration peuvent, dés l’instant, passer à l’Ouest en utilisant tous les postes frontières. Personne n’ose y croire. Personne ne bouge.
21h30. Un jeune couple franchi le mur. Des milliers de gens s’engouffrent dans la brèche. Une marée humaine se lance à l’assaut du mur de Berlin. Le mur tombe. Au cours des semaines qui suivent, l’onde se propage à travers l’Europe de l’Est. Les démocraties populaires tombent. Le 25 décembre 1991, l’onde de choc atteint Moscou. L’U.R.S.S. s’effondre. Le totalitarisme est mort.
Même si les nationalistes et anti-communistes de l’époque n’ont pu contrer ou juguler le communisme, celui-ci, miné de toutes parts s’est écroulé. La situation que nous connaissons à l’heure actuelle est similaire. Une idéologie totalitaire qui a pénétré tous les rouages de la société. Une situation qui apparaît désespérée aux yeux des nationalistes, des résultats électoraux souvent médiocres, une population amorphe qui se désintéresse de la situation générale.
Et pourtant, à l’instar de ce qui s’est passé il y a vingt ans avec le communisme, le système qui régit l’Europe occidentale est miné de toutes parts. Que les listes nationalistes obtiennent de bons scores ou des résultats médiocres lors des élections a une importance toute relative. La société actuelle est un échec cuisant. Ce système vermoulu s’effondrera, comme le communisme s’est effondré dans la honte et la famine, il y a vingt ans. Les faits nous donnerons raison.
Article paru dans Synthèse nationale N°8.
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