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16/02/2021

" La nouvelle stratégie de Salvini pour conditionner Draghi."

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Italie. Revue de presse.

La polémique autour de la fermeture des stations de ski décidée dimanche,  et les première tensions au sein de la majorité, dans laquelle la Ligue critique déjà la méthode et le caractère tardif de l’annonce par le ministre de la Santé R. Speranza, font les gros titres des médias italiens :  « Zones rouges pour freiner les variants» - Tensions au sein du gouvernement après la fermeture des stations de ski (Corriere della Sera),  « La Ligue représente déjà un problème » - Salvini et Gravaglia critiquent les experts sanitaires du CTS et le ministre Speranza (La Repubblica), « Draghi ne suffit pas, querelle sur le confinement» (La Stampa), « Ski, premières frictions au sein du gouvernement » (Il Messaggero), «La guerre sur la santé» - Speranza est déjà critiqué (Il Fatto Quotidiano), « C’est déjà le bras-de-fer » - (Il Giornale). 

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « La recherche difficile d’un accord au Parlement » : « La crainte se renforce que l’implosion du M5S puisse devenir une source d’instabilité. S’il est probable que le nombre d’élus 5 Etoiles votant contre Draghi sera moins important que prévu, les mécontentements et le risque d’une scission au sein du Mouvement demeurent. Une tendance alimentée par un sentiment d’humiliation ressenti par certains face à la diminution de la présence des 5 Etoiles au gouvernement par rapport à avant. Du coup, la vraie inconnue pour Draghi sera de transformer l’hétérogénéité des alliés en un attelage vertueux. Et si les orthodoxes des 5 Etoiles devaient être plus nombreux que prévu, les voix extrémistes de l’opposition ne feront que mettre davantage en relief la composante modérée et européenne de la coalition Draghi. Ce dernier a reçu lundi soir le soutien de la Chancelière allemande, dont les propos traduisent le souhait de rétablir l’axe stratégique entre l’Italie et l’Allemagne. Ils traduisent aussi la synthèse des attentes de l’UE à l’égard du nouveau gouvernement, sur sa capacité à dépenser plus efficacement les aides qui arriveront de Bruxelles. C’est la consécration du choix fait par le chef de l’Etat Mattarella, ayant conduit à demander à Draghi de former une coalition inédite. Toutefois, cette coalition devra se stabiliser et trouver un équilibre.  ».

ARTICLE, La Repubblica, de C. Lopapa « La nouvelle stratégie de Salvini pour conditionner Draghi » : «La nouvelle Ligue, celle qui s’oppose mais est aussi au gouvernement, tire ses premiers coups de façon féroce, passant d'une cible à l'autre. La dernière salve a été dirigée par le secrétaire du parti contre les sujets des transports et de la politique étrangère (gérée par d'autres partis). "Des files d'attente sur des kilomètres sur le col du Brenner, une vraie honte ; l'Autriche ainsi que l'Allemagne ne font entrer les camionneurs venant d'Italie qu'après un test négatif : faisons de même avec eux’’ Le leader de la Ligue avait commencé à lancer ses attaques le matin contre le ministre de la Santé R. Speranza et ses techniciens sur la décision de reporter l'ouverture imminente des pistes au 5 mars. Vendredi soir, alors que le gouvernement n'avait pas encore prêté serment au Quirinal, le sénateur léguiste avait déjà demandé que la ministre de l’Intérieur L. Lamorgese et R. Speranza changent de "braquet", notamment, pour ce qui concerne la première, sur l'immigration. "Matteo ne veut pas jouer les trouble-fêtes, ni corriger la ligne du gouvernement Draghi : il veut carrément la diriger, la conditionner", explique sous couvert d’anonymat l'un des hommes les plus proches du sénateur. Une stratégie très similaire à celle adoptée depuis l'automne 2018 avec le gouvernement jaune-vert. Dimanche soir, le leader de la Ligue a invité son ami Giancarlo et les deux autres ministres, Massimo Garavaglia et Erika Stefani, à dîner chez lui à Rome pour leur présenter sa stratégie et les appeler à la "lutte", aussi dans le gouvernement. En arrière-plan, il y a une crainte compréhensible. Le risque est réel pour Salvini de perdre le consensus à droite ayant permis d’unir le centre-droit. Des sondages privés révèlent que 10% de la base électorale désapprouverait le choix fait d’entrer au gouvernement ».  

ARTICLE, Corriere della Sera, de V. Piccolillo « ‘’Je n’ai plus à attendre, je redeviens professeur’’, mais ce n’est pas une sortie de scène pour Conte » : « ‘’Mon futur immédiat se trouve à l’université de Florence’’ l’ancien Président du Conseil ne parle pas de politique et semble bien déterminé à reprendre sa chaire de droit privé. Pourtant, les paroles rassurantes à l’égard du M5S (‘’Je suis là et je serai toujours là’’) laissent présager que la carrière politique ne s’arrête pas complètement et le président de la Chambre Roberto Fico (M5S) a voulu y faire écho : ’’Nous avons parcouru beaucoup de chemin ensemble et je suis certain que nous continuerons’’. Ce n’est donc pas une sortie de scène définitive pour Conte. La popularité dont il jouit encore parmi les Italiens en fait encore une figure importante parmi des Cinq Etoiles en mal de consensus. Le fait qu’il ne fasse finalement pas partie du gouvernement Draghi le place hors de portée des critiques des puristes du Mouvement. Autant d’éléments qui en font une ressource précieuse, et pas seulement pour le M5S. En effet, la seule question politique sur laquelle Conte se laisse aller à un peu d’enthousiasme est celle d’une alliance entre M5S, Pd et LeU : ‘’Je crois beaucoup en ce projet et je continuerai à y contribuer selon les modalités que nous déterminerons ensemble’’. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

15/02/2021

Affiche de Thierry Baudet.

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Pays-Bas.

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Frères d'Italie conduira une opposition patriotique.

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Italie. La direction nationale de Frères d'Italie a approuvé à l'unanimité la proposition de sa dirigeante Giorgia Meloni de voter "Non" à la confiance au Gouvernement Draghi.

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"Frères d'Italie décide à l'unanimité de voter "Non" au gouvernement Draghi. Le parti conduira une opposition patriotique."

"Virus et emploi, les premières difficultés pour Draghi."

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Italie. Revue de presse.

PREMIER PLAN, La Stampa, d’A. Barbera « Virus et emploi, les premières difficultés pour Draghi » : « Tout s’est accéléré ces dernières 48 heures et les mesures restrictives sont prolongées, en particulier la fermeture des stations de ski, en dépit de l’annonce faite il y a deux semaines prévoyant leur réouverture. Il ne pouvait en être autrement : c’est le premier grain de sable pour le nouveau gouvernement d’unité nationale. Roberto Speranza et Mario Draghi se sont appuyés sur les dernières données du comité technique et scientifique, selon lesquelles le variant anglais concernerait 17,8% des nouveaux cas. Celles-ci ont suscité la colère des représentants du secteur, des présidents de région et de la Ligue. Roberto Speranza plaide la prudence et souligne que partout ailleurs en Europe, les pistes sont bien fermées. Pour la nouvelle majorité, c’est le baptême du feu et Walter Ricciardi attise les flammes avec sa demande de confinement général. La Ligue veut déjà la tête de Ricciardi et de Domenico Arcuri ; Draghi devrait se prononcer sur le sort de ce dernier après son discours au Parlement. Le premier décret du gouvernement concerne 32 milliards d’aides au secteur du ski, réclamés par les ministres du développement économique et du tourisme -tous deux de la Ligue- mais les aides en question avaient déjà été prévues par Conte. La question des vaccins sera le premier point dans l’agenda de Draghi. Il saura se souvenir de l’exemple de la Grande-Bretagne, tant pour l’échec de sa gestion de l’épidémie que pour son efficacité dans la vaccination. Ces mêmes thèmes seront au centre de ses relations avec Salvini et la Ligue. On pense déjà à de grandes usines du Nord de l’Italie qui pourraient produire les vaccins de Pfizer et Moderna, mais il faudrait au moins six mois avant que de telles structures puissent voir le jour. Le tweet de Biden à l’intention de Mario Draghi est de bon augure : ‘’J’ai hâte de travailler avec vous’’. »

ARTICLE, La Repubblica, d’Ezio Mauro « A la recherche de la classe sociale du changement » : « La crise de gouvernement s'est jouée entièrement au sein de la communauté politique, sans se projeter sur la société et sans une articulation dans les intérêts, les demandes et les craintes de ceux qui sont directement confrontés aux défis urgents tels que de santé, l'économie et le travail. Plus qu'une mise sous tutelle, c'est une abdication de la classe politique, qui a remis - à l'exception de G. Meloni - ses voix à Draghi pour qu'il s’acquitte de ses obligations auprès de Bruxelles afin de percevoir les fonds du Plan de relance. La responsabilité individuelle des citoyens face à la menace du virus exige qu’il y ait, en échange, une prise de responsabilité publique. L'universalité de la contagion demande une réponse compétente et solidaire et non des incantations et des superstitions, tandis que la peur réelle chasse les peurs idéologiques dont l'extrémisme populiste s'est nourri. L'homme des élites devra faire attention à cette obsession permanente de la soi-disant élite de notre pays qui vise à s’auto-reconduire, symbole d'une société corporatiste, obligeant la classe dirigeante à mêler intérêts particuliers légitimes et intérêt général, c'est-à-dire à devenir cette classe politique que nous n'avons jamais eu. C'est un saut mortel pour Draghi, mais c'est aussi la seule façon de sortir de cet élitisme et de chercher à l'extérieur du palais cette "classe globale" ayant le souhait de maintenir l'Italie au sein de la la culture politique et institutionnelle européenne et la civilisation démocratique occidentale. Parce qu'après avoir frôlé le vide, l’Italie sait qu’après le gouvernement de salut national il n'y a plus rien »

SONDAGE, La Repubblica, d’Ilvo Diamanti « Draghi, l’antidote à la peur de l’isolement des Italiens » : « Mario Draghi, le leader ‘’financier’’ séduit avant tout parce qu’il est une réponse aux peurs générées par le « virus de l’isolement » vis-à-vis de l’Europe, alors même que la pandémie a creusé davantage le fossé. Presque 6 Italiens sur 10 pensent que le gouvernement Draghi pourra améliorer l’économie du pays et les 2/3 pensent qu’il renforcera les relations avec l’UE. Or, ces derniers jours, la confiance vis-à-vis de l’Union européenne est au plus haut depuis plus de dix ans, à 48%. Même l’électorat de Fratelli d’Italia est rassuré par la figure de Draghi pour les relations avec l’UE : 3 électeurs sur 4 le soutiennent. Cependant Giuseppe Conte jouit encore d’un large consensus : 65%, notamment pour ce qui est de la gestion de l’épidémie. Les électeurs du Parti démocrate et du M5S en particulier sont les moins convaincus sur le fait que le nouveau gouvernement puisse faire mieux que le précédent en matière de gestion de la pandémie. L’approbation exprimée à l’égard de l’ancien et du nouveau Président du Conseil concerne donc des domaines différents. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Interview de Thaïs d’Escufon de Génération identitaire par Lionel Baland.

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France. Interview de Thaïs d’Escufon :

https://www.breizh-info.com/2021/02/15/158993/thais-descu...

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Thaïs d’Escufon

Les nationalistes de VOX entrent au Parlement de Catalogne avec 7,67 % et 11 élus.

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Espagne. Catalogne. Les nationalistes de VOX entrent au Parlement de Catalogne avec 7,67 % et 11 élus :

https://resultats.parlament2021.cat/resultados/0/catalunya

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14/02/2021

Pays-Bas : les trois partis patriotiques donnés ensemble à 21 %.

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Pays-Bas. Au sein du sondage Maurice de Hond de ce 14 février 2021, le parti libéral de droite VVD est donné à 23 %, le parti patriotique PVV à 16 %, les démocrates-chrétiens du CDA à 12 %, les travaillistes du PvdA à 9 %, les libéraux de gauche de D66 à 9 %, le SP - située à gauche de la gauche – à 6 %, les écologistes à 6 %, …

Les deux autres partis patriotiques sont donnés à 3 % pour le Forum voor Democratie et à 2 % pour JA21.

La famille de Giorgia Meloni.

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Italie. La famille de Giorgia Meloni, la dirigeante de Frères d'Italie :

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Affiche de Geert Wilders pour les législatives.

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Pays-Bas.

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(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2020/12/23/vot...)

"C'est l'amour pour l'Italie."

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Italie.

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Giorgia Meloni : "C'est l'amour pour l'Italie."

13/02/2021

Les trois ministres de la Ligue.

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Italie. Les trois ministres de la Ligue dans le nouveau gouvernement dirigé par Mario Draghi sont : Erika Stefani, Ministre pour le Handicap ; Massimo Garavaglia, Ministre pour la Coordination des initiatives dans le secteur du tourisme et Giancarlo Giorgetti, Ministre du Développement économique.

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"La droite courageuse."

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Italie.

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Giorgia Meloni : "La droite courageuse"

Affiche de JA21 pour les législatives.

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Pays-Bas.

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Joost Eerdmans et Annabel Nanninga : "La réponse juste"

Le parti libéral de droite VVD ne gouvernera pas avec les patriotes du Forum voor Democratie.

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Pays-Bas. Le parti libéral de droite VVD ne gouvernera pas avec les patriotes du Forum voor Democratie à l’issue des élections législatives.

Pays-Bas : le parti démocrate-chrétien ne gouvernera pas avec les patriotes.

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Pays-Bas. Le parti démocrate-chrétien CDA ne gouvernera pas avec les patriotes du PVV de Geert Wilders ou du Forum voor Démocratie de Thierry Baudet à l’issue des élections législatives.

Affiches du Forum voor Democratie pour les législatives.

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Pays-Bas. Affiches du Forum voor Democratie de Thierry Baudet pour les législatives :

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"Pas de couvre-feu"

12/02/2021

La direction fédérale de l’AfD menace l'AfD de Brandebourg à propos de Kalbitz.

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Allemagne. La direction fédérale de l’AfD menace l’AfD du Brandebourg de mesures disciplinaires si Andreas Kalbitz, exclu du parti, prend encore la parole lors de rassemblements de l’AfD du Brandebourg.

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2020/08/27/le-...)

"Le vote en ligne des adhérents du Mouvement Cinq Etoiles ayant approuvé hier soir le soutien à un nouveau gouvernement."

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Italie. Revue de presse.

Le vote en ligne des adhérents du Mouvement Cinq Etoiles ayant approuvé hier soir le soutien à un nouveau gouvernement Draghi fait les gros titres des médias italiens. Les observateurs relèvent désormais la ''dernière ligne droite'' pour l'ancien président de la BCE, le nouveau gouvernement pouvant être proposé au président de la République d'ici lundi prochain, avant le passage devant les chambres mardi et mercredi : «Dernière ligne droite pour Draghi » - 59,3% des 5 Etoiles votent en faveur du nouvel exécutif (Corriere della Sera), « Le oui à Draghi divise le M5S» (La Repubblica), « La plateforme Rousseau décide de dire oui à Draghi, et Di Battista s'en va » (La Stampa, Sole 24 Ore), « Le gouvernement Draghi voit le jour » - Le Président du Conseil pourrait se rendre au Quirinal aujourd'hui et présenter ses ministres ce lundi (Il Messaggero), « La salade Rousseau» - Les 5 Etoiles divisés, 60 pour et 40 contre (Il Fatto Quotidiano), «  Les 5 Etoiles implosent et exultent » - Di Battista s'en va (Il Giornale).  

ARTICLE, La Repubblica, de T. Ciriaco « La liste des ministres sera prête d’ici samedi » : « Il ne reste plus que la liste officielle des ministres pour préparer la voie à Mario Draghi vers le Palais Chigi. Le silence qui entoure la formation de l'exécutif n'est rompu que par les luttes clandestines au sein des partis. Les contacts entre les dirigeants politiques et le Président du Conseil sont négociés par les ambassadeurs du Quirinal. En attendant, les dirigeants politiques envoient leur liste des aspirants ministres, sachant très bien que c'est l'ancien banquier central qui décidera avec Sergio Mattarella. Il le fera malgré la douloureuse compétition au sein du Pd, la désintégration du Mouvement et l'ambition frustrée de Matteo Salvini. Parmi les rares personnes consultées par Draghi, on trouve Roberto Fico. Il est difficile de croire qu'il a fait cela pour sonder une option qui circule également, c'est-à-dire l’implication du Président de la Chambre dans le gouvernement. Certes, la réunion a permis de faire le point sur la situation après le vote sur la plateforme Rousseau. Mais, à la veille des décisions finales, celui qui tremble le plus est Salvini. Le dirigeant léguiste, à vrai dire, continue de souffrir à l'idée de ne pas faire partie de l'exécutif, bien qu'il le nie : "Je ne me lève pas le matin en pensant à être ministre". Draghi, cependant, ne l'appellera pas dans l'équipe. Giancarlo Giorgetti, en revanche, aura plus de possibilités. L'exclusion de Salvini signifie également l'exclusion de Nicola Zingaretti, qui préfèrerait lui aussi devenir ministre. Hier, le PD a voté à l'unanimité pour soutenir le nouvel exécutif. Moins unanime, cependant, le climat interne en ce qui concerne les ministres potentiels.»

ARTICLE, La Stampa « La Transition écologique sur le modèle français, le super-ministère va fusionner l’Environnement et le Développement économique » : « L'idée n’est pas nouvelle, elle avait été évoquée par Enrico Giovannini dans un essai publié en 2018. Giovannini proposait de ‘’repenser la distribution des compétences des différents ministères sous la base du modèle du développement durable’’ en citant explicitement le choix fait par la France où ‘’le ministère de la Transition écologique et du défi démographique vont de la lutte contre le dérèglement climatique à la prévention des contaminations, de la protection du patrimoine naturel au dépeuplement des territoires’’. La formule finale, comme toutes les autres pour le gouvernement, c’est Draghi qui l’a en tête et il se garde bien, à ce stade, de la dévoiler. Le premier objectif de ce dicastère sera d’aligner notre Plan de Relance avec le ‘’Green Deal’’ européen qui vise à réduire, d’ici 2023, 55% des émissions de gaz de serre avec des programmes allant de l’agriculture durable à l’économie circulaire, des énergies renouvelables à hydrogène et la mobilité durable, de l’efficacité énergétique des immeubles au respect du territoire et des ressources hydriques. »

PREMIER PLAN, Il Messaggero, d’E. Pucci « Et le mouvement se scinde. Dans le projet des rebelles, un nouveau groupe souverainiste » : « A l’occasion de la consultation d’hier, la plateforme Rousseau a connu un record de participation. Si le oui à Draghi l’emporte avec près de 60% d’approbation au sein du Mouvement, la moitié des sénateurs Cinq Étoiles seraient prêts à refuser le nouvel exécutif. Vito Crimi avertit : ‘’Ceux qui s’opposeront seront exclus’’. En réalité, les frondeurs, de Lezzi à Cabras, se préparent déjà à la scission. L’idée est de former un groupe parlementaire souverainiste avant de constituer une formation anti-Draghi. Les regards se tournent vers Di Battista. Certaines réticences pourraient être apaisées si le Président du Conseil sortant entrait dans le nouveau gouvernement, et ces soutiens parmi les députés ne sont pas négligeables. Pour l’instant, les ministres Cinq Étoiles évoqués sont Di Maio et Patuanelli. Une autre figure pourrait être celle de Virginia Raggi. D’un côté, les ténors du Mouvement poussent un soupir de soulagement suite au succès de la plateforme et au retour de Grillo qui a assuré la médiation avec Draghi. Mais la fracture inquiète, et Grillo lui-même est la cible des critiques les plus sévères. » 

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Davide Casaleggio, président de la plateforme Rousseau et membre du Mouvement Cinq Etoiles, « Il ne sera pas simple de gouverner ; que Draghi défende les intérêts de l’Italie » : « ‘’Mon rôle est de permettre aux autres de s’exprimer, pas de promouvoir une position plutôt qu’une autre. De la consultation d’hier, il ressort que tous s’accordent autour du rôle central de Rousseau au sein du Mouvement. Elle a su indiquer la direction à prendre pour la suite, dans un moment délicat. Draghi doit désormais défendre les intérêts des Italiens, j’espère que ce gouvernement saura mettre en place des politiques d’expansion. J’ai de l’estime pour Alessandro Di Battista, le Mouvement a besoin de cette cohérence. Rousseau est un modèle de participation populaire qui est à la base du Mouvement. Notre plateforme suscite l’intérêt même à l’étranger’’. »

ENTRETIEN, Matteo Renzi, IL Sole 24 Ore, « Avec Draghi, la confiance revient, il faut donner la priorité aux investissements » : « Cette crise a aidé l’Italie à avoir un meilleur gouvernement. Nous n’avons jamais voulu de portefeuille ministériel, et on peut dire que la confiance a produit son effet :  les entreprises valent déjà plus 10% à la bourse, et je suis fier et heureux pour mon pays. Salvini et moi nous sommes des adversaires politiques depuis vingt ans et nous continuerons de l’être. Son « tournant » européen est toutefois une bonne nouvelle pour l’Italie, mais s’il est tardif. Nous avons assisté en 2019 à la conversion de Conte à l’Europe et en 2020 à celle de Di Maio. Pendant les consultations, nous avons fait valoir certains points sur lesquels nous n’étions pas d’accord. Tout ce que Draghi a dit, de l’européisme à l’atlantisme, du choix de travailler sur les investissements et de changer d’approche sur les vaccins nous a convaincus. Nous le disons avec force : l’Italie n’a jamais eu autant d’argent à dépenser, et l’idée que celui qui décide de la direction que prendront les investissements soit Mario Draghi nous fait tous pousser un soupir de soulagement, à droite comme à gauche. Sur le MES, l’amélioration de la situation financière, grâce à la fin de la crise du gouvernement, rend moins nécessaire qu’avant l’activation du MES sanitaire. Que le gouvernement soit plus technique ou technico-politique, nous l’appuierons dans tous les cas. »

ENTRETIEN, La Nazione, de Matteo Salvini, dirigeant de la Ligue « L’Ecologie est une bonne chose mais il ne faut pas mettre de vétos idéologiques » : « ‘’Je constate que le M5S est divisé. Cela est préoccupant si l’on pense au sort du gouvernement. Pour moi, l’exécutif Draghi naît sous la devise : ‘’les bons comptes font les bons amis’’. Nous avons des urgences très graves à affronter pour lesquelles nous devons tous nous y mettre pour le bien du pays. Une fois résolu cela, nos chemins avec le PD et le M5S se diviseront. La tutelle de l’environnement est une bonne chose, c’est un défi que nous relevons volontiers. L'essentiel c’est de le faire sans les ‘’non’’ continus comme ceux contre la Ligne Grande-Vitesse Lyon-Turin, les Jeux Olympiques, le gazoduc Tap...  Quant au terme “européen’’ ou ‘’anti-européen’’, cela n’a plus de sens, ce sont des labels qui ne disent plus grand-chose. Je peux vous dire que la Ligue a toujours voulu améliorer l’Europe et non pas la détruire. Si nous parvenons à ramener l’intérêt national sur les tables européennes, nos électeurs le comprendront. Moi je l’ai fait pour l’immigration, la sécurité et la lutte contre les mafias. Nous avons demandé à Draghi deux engagements : qu’il n’y ait pas d’augmentation d'impôts et que l’on commence à réduire les taxes pour les entreprises. On nous a dit oui ‘’».  

ENTRETIEN, La Stampa, de Silvio Berlusconi, dirigeant de Forza Italia « Salvini et moi sommes favorables à un tournant modéré. Oui à la transition écologique à condition de ne pas bloquer les grands chantiers » : « ‘’Draghi n’a pas seulement une grande compétence, il a de grandes capacités à gérer des structures complexes, de médiation mais surtout de résolution des problèmes. J’ai pleine confiance en lui. J’espère que tous les partis politiques travailleront dans la même direction et qu’ils auront la conscience de la gravité du moment. Les distinctions politiques demeurent mais les vétos sont désormais hors contexte. J’espère que tous participeront à cette tentative en montrant leur maturité. Salvini n’a pas besoin de mon aide. Bien entendu, je serais bien content si la Ligue pouvait adhérer à la Charte de valeurs, en partie réécrite par moi en 2006 lors du congrès de Rome du PPE. Mais c’est là une décision qui relève de la Ligue et qui arrivera, éventuellement, au moment venu. Le centre droit demeure uni. Je respecte la décision de Fratelli d’Italia [de ne pas soutenir Draghi] mais je ne la partage pas’’»

(Traduction : ambassade de France à Rome)

11/02/2021

"L'AfD renouvelle son exigence d'un repas gratuit dans les écoles et les crèches."

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Allemagne. Saxe-Anhalt.

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"L'AfD renouvelle son exigence d'un repas gratuit dans les écoles et les crèches. Groupe de l'AfD au sein du Parlement de Saxe-Anhalt."

" Six Italiens sur dix ont confiance en Draghi."

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Italie. Revue de presse.

Les consultations politiques, et notamment l’accord possible donné par Draghi à la création d’un ministère de la transition écologique après sa rencontre avec les partenaires sociaux et son entretien téléphonique avec B. Grillo, font les gros titres des médias italiens. Les articles relèvent la satisfaction des dirigeants du M5S, qui se montrent confiants sur l’issue de la consultation en ligne de leurs membres prévue pour jeudi et vendredi, et qui sera déterminante pour la création d'un nouvel exécutif : « Grillo pousse les siens à soutenir Draghi » - Le feu vert à un ministère de la transition écologique pourrait débloquer l'impasse (Corriere della Sera), « Draghi-Grillo, le pacte vert » (La Repubblica), « Draghi, 6 Italiens sur 10 l'apprécient » - Oui au nouveau ministère de l’environnement demandé par Grillo. Aujourd'hui les adhérents se prononcent (La Stampa), « L'entretien téléphonique entre Draghi et Grillo : oui au ministère de l'écologie » (Sole 24 Ore), « Un ministère vert pour le oui des 5 Etoiles» (Il Messaggero), « Un ministère vaut-il de céder à une large coalition? » - Voici la vraie question qui sera posée sur la plateforme Rousseau (Il Fatto Quotidiano), « Le sort de l'Italie ne tient qu'au vote des 5 Etoiles » (Il Giornale). 

ARTICLE, La Repubblica, « La feuille de route du Quirinal : l’entrée en fonction du nouvel exécutif d’ici lundi » : «.. Mario Draghi devrait présenter la liste de ses ministres au Quirinal vendredi soir et jurer devant le Président Mattarella samedi matin. La passation de pouvoir avec Conte et le premier conseil des ministres auraient alors lieu lundi, en même temps que l’expiration du Dpcm qui interdit les déplacements entre régions. Autrement, Draghi pourrait lever sa réserve samedi et prêter serment lundi. Quelle que sera sa stratégie, les Chambres devront voter pour la confiance en milieu de semaine, entre mercredi et jeudi. Pour le moment, la situation dépend encore des positions prises par le M5S et le référendum organisé sur la plateforme Rousseau ».

SONDAGE, La Stampa, « Six Italiens sur dix ont confiance en Draghi : il séduit aussi l’électorat de Fratelli d’Italia, moins celui du M5S » : « En novembre, ils n’étaient que 33,8%. Le consensus vis-à-vis du Président du Conseil est donc en hausse, mais la part des indécis augmente aussi, de 7%. L’électorat du Mouvement 5 Etoiles est le plus sceptique : seulement 48.1% croit en Mario Draghi. Le Professeur est globalement perçu comme fiable, 50% des Italiens lui confieraient son épargne. En 2011, Mario Monti jouissait lui aussi de la confiance de 64,1% des Italiens, mais aujourd’hui les deux personnalités sont jugées plutôt différentes. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, d’E. Lauria « L’hypothèse de regrouper les ministères de l’ Environnement et celui du Développement pour gérer les fonds européens » : « Les associations écologistes sont vraiment enthousiastes à l’issue des consultations avec Mario Draghi, qui s’impose comme le Président du Conseil du ‘’green deal’’. Ce dernier déclare : ‘’Je vois l’environnement comme le moteur transversal de toutes les politiques de mon gouvernement, en accord avec ce que demande l’Europe’’ et annonce d’ores et déjà que, dans son gouvernement, il n’y aura pas de ministère dédié à la seule Transition écologique. Enfin l’annonce qu'attend le M5S pour lancer sa consultation populaire. La piste est celle d’une nouvelle structure qui ‘’dépassera la distinction incompréhensible entre Environnement et Développement économique et intégrera les compétences des deux ministères’’, explique le président de Legambiente. Le nouveau ministère serait ainsi au cœur du Plan de relance et l’un des premiers postes du budget de l’Etat. Catia Bastioli, qui participe entre autres à la direction de Novamont et à la présidence de Terna, et Enrico Giovannini, co-fondateur de l’Alliance italienne pour le développement durable, sont déjà en lice. Cette nouvelle politique s’accompagnera d’un vaste chantier de réformes, à commencer par l’allègement des procédures administratives. Mais cela devra inévitablement passer par une réécriture du Plan de relance, au moins 37% (contre 31% actuellement) devront notamment être alloués à la Transition écologique. »

ARTICLE, Corriere della Sera, de M. Breda « La feuille de route du Quirinal : un nouvel exécutif d’ici lundi » : «.. Mario Draghi devrait présenter la liste de ses ministres au Quirinal vendredi soir et « prêter serment » devant le Président Mattarella samedi matin. La passation de pouvoir avec Conte et le premier conseil des ministres auraient alors lieu lundi, en même temps que l’expiration du Dpcm qui interdit les déplacements entre régions. Autrement, Draghi pourrait proposer une liste samedi et prêter serment lundi. Quelle que soit  sa stratégie, les Chambres devraient voter pour la confiance en milieu de semaine, entre mercredi et jeudi. Pour le moment, la situation dépend encore des positions prises par le M5S et le référendum organisé sur la plateforme Rousseau ».

ANALYSE, La Repubblica, de S. Folli  « Draghi doit maintenant affronter le dilemme du PD » : « Des deux principaux obstacles sur le chemin du gouvernement - le malaise des Cinq Etoiles et celui du parti démocratique - Draghi a affronté le premier avec un certain degré de réalisme politique. Pas de déclarations, mais une solution opportune et pratique, utile pour débloquer le vote sur la Plate-forme Rousseau. Grillo a demandé un « ministère de la transition écologique », sur le modèle des institutions similaires existant dans d'autres parties de l'Europe, comme en France et en Espagne. Il l'a apparemment obtenu. La demande était tout sauf déraisonnable, et l'avoir acceptée est une marque de bon sens, pas de faiblesse. Les 5S sont, de loin, le groupe le plus important du Parlement. Il est logique que leur explosion déstabiliserait tout gouvernement. Grillo, qui aide Draghi, a clairement indiqué l’importance de soulever la question de l'environnement. Il est difficile de dire si l'appel est suffisant pour calmer les états d’âme au sein du Mouvement qui, jadis anti-système, est maintenant confronté à un dilemme sans précédent. Il faudra maintenant voir comment les militants voteront en ligne. Le deuxième obstacle, qui concerne le PD, est en apparence moins insidieux mais exige au contraire une plus grande capacité de médiation de la part du président en charge. Notamment sa difficulté à accepter la coexistence avec la Ligue de Salvini. Jusqu'à hier, le rêve de Zingaretti était de pousser Salvini hors du périmètre de la majorité. Or, cet espoir a été brisé non seulement par le nouveau profil "pro-européen" du leader de la Ligue, mais surtout par le nouveau pacte entre lui et Berlusconi. Le doute demeure sur la sincérité de l'évolution de Salvini. Cependant, le Pd n’oublie pas l’appel du président Mattarella pour une majorité allant au-delà des anciennes formules. Insister sur le marquage du périmètre équivaut à créer un malentendu avec le Quirinal, voire des frictions avec Draghi. Pourtant, tout laisse croire que la question sera surmontée. Comme cela s'est passé sur le front de Grillo.»

COULISSES, La Repubblica, d’A. Cuzzocrea « La discussion et le coup d’arrêt de Grillo pour éviter le piège de Casaleggio au gouvernement » : « Une querelle, la énième, entre Davide Casaleggio et les dirigeants du Mouvement 5 étoiles. Une question qui était, encore une fois, un piège. Un moyen d'encourager les gens à dire non, ou de soutenir l'idée de l'abstention. C'est cela, en plus d'un timing complètement erroné, qui a convaincu Grillo de repousser la consultation en ligne sur le gouvernement Draghi avec la vidéo de mardi soir. Avec l'aide du président de la Chambre Roberto Fico et de Luigi Di Maio, de ceux qui essayent de sauver la perspective d'un gouvernement de salut national, convaincus que le pays doit être placé au-dessus des objectifs baroques de Casaleggio. La politique ne se fait pas en ligne. Vous ne pouvez tout simplement pas y arriver, vous ne pouvez pas.  C'est pourquoi le M5S et “Rousseau” ont suivi des chemins différents, des initiatives différentes. Comment est-il possible, dans ce climat de méfiance mutuelle, de confier un choix aussi important aux clics de la plateforme ? C’est ce que se demandait Grillo, qui avait demandé au Mouvement un geste de maturité, mais qui a dû venir à Rome à deux reprises, en voiture, à quelques jours d'intervalle, pour éviter les pièges et protéger ce qui peut encore être sauvé ».

ENTRETIEN Il Messaggero, de M. Ajello « Salvini resserre les rangs parmi les siens mais certains craignent un nouveau revirement » : « L’aile la plus favorable à soutenir le gouvernement Draghi est de plus en plus inquiète. On commence à douter que la voie modérée choisie par Salvini puisse être durable, surtout si ce dernier devait ne pas obtenir un ministère. Il y tient vraiment. Or, si Draghi devait décider de ne pas appeler les dirigeants politiques dans son équipe, cela pourrait refroidir les ambitions de Salvini. Nous pourrions alors assister au retour du Salvini que nous connaissons bien : peu conciliant, enclin à la guerre et aux assauts. Le M5S aurait déjà obtenu le ministère de la transition écologique. A ce stade, le centre droit n’a pas obtenu grand-chose. Et Meloni pourrait se voir récompensée dans les sondages pour son choix isolé de rester dans l’opposition. Du coup, au sein de la Ligue, le choix de suivre Berlusconi sur ce chemin commence à être critiqué ».

ARTICLE, Repubblica, T. Ciriaco, « Gouvernement : Pacte vert de Draghi pour avoir l’accord du M5S » : « Draghi a bien fait comprendre à Grillo qu'il ne peut pas attendre pour obtenir un soutien officiel du Mouvement. L’avènement du ministère de la Transition écologique permet d’accélérer l'accord, en attendant le vote sur Rousseau.  Après une conversation téléphonique entre Mario Draghi et Beppe Grillo, le ministère de la Transition écologique, qui n'est rien d'autre que la traduction technique d'un des principaux chapitres de dépenses du plan de relance, sera créé, satisfaisant le fondateur du Mouvement. » 

ENTRETEN, Fatto Quotidiano, de Giorgia Meloni, dirigeante de Fratelli d’Italia « Ils ont tenté de me convaincre mais je tiens mes promesse s» : « ‘’Le centre droit est une réalité plurielle dans laquelle il y en a qui raisonnent de manière différente. Je ne veux pas faire de polémique avec les alliés et je respecte leur choix comme je respecte les miens. Nous sommes une coalition car nos idées sont compatibles. Ce ne sera pas cette phase qui nous séparera. Nous resterons unis lors des élections locales et, si les Italiens le veulent, nous gouvernerons ensemble l’Italie. A ce stade, Fratelli d’Italia évalue la possibilité de s’abstenir lors du vote de confiance à Draghi’’».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

10/02/2021

Salvini : " Nous sommes avec Draghi mais arrêtons les polémiques. Sur les migrants, les contrôles se feront avec les lois en vigueur."

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Italie. Revue de presse.

Les dernières consultations des partis par Mario Draghi, hier, en vue de former un nouvel exécutif, et les premiers éléments de programme de gouvernement afin  d’obtenir la confiance au Parlement, font les gros titres des médias italiens : « Chaos parmi les 5 Etoiles face au chemin tracé par Draghi » - La consultation en ligne des membres du Mouvement reportée par Grillo : attendons son discours public (Corriere della Sera), « Gouvernement, Draghi dicte ses conditions à Salvini » - Opposition à la Flat tax, Europe forte et droits de l’Homme, le dirigeant de la Ligue mis au pied du mur (La Repubblica), « Draghi, la plateforme Rousseau représente son dernier obstacle» - Berlusconi et Salvini disent oui à Draghi ; Grillo reporte la consultation des siens (La Stampa), «Draghi, une imposition progressive et moins de taxes sur le travail» (Sole 24 Ore), «Draghi, moins de taxes sur le travail» (Il Messaggero), « L’effet Berlusconi» - La rencontre avec Draghi (Il Giornale), « Berlusconi est de retour » - Grillo bloque la consultation sur Rousseau et attaque Salvini (Fatto Quotidiano).

ARTICLE, La Repubblica, de S. Folli « Quand le centre droit devient la vedette » : « Avec une certain esprit rusé, le centre-droit a réussi à occuper la scène médiatique. Il a mieux exploité les deux « tableaux » sur lesquels se déroule la crise gouvernementale. Le première se situe dans la salle où Draghi a rencontré les délégations des partis. Le deuxième, en revanche, correspond à la salle de presse où les partis politiques se mettent en scène. Ils y font connaître leurs priorités, mais ils s'adressent surtout à leurs électeurs ; et l'on n'échappe pas au sentiment que derrière ce micro, ils parviennent à donner plus de détails et à être plus prolixes que devant le Président du Conseil désigné qui les a poussés à la synthèse. Les partis sont renvoyés dans leur domaine d’exercice, ce qui est essentiel et ne peut être confondu avec les intrigues d'une classe politique sans souffle. C'est pourquoi on dit que Draghi peut inciter le système à se régénérer : pour la bonne raison que l'ancien président de la BCE n'agit pas comme un technocrate, mais comme un homme doté d'une sensibilité politique. Cette sensibilité dont il a besoin pour prendre en compte certaines des demandes des partis qui voteront son soutien au Parlement. Draghi n'est certainement pas naïf. L'intelligence politique pourra le porter vers le bon équilibre entre techniciens et politiciens dans l'équipe. Dans tout cela, comme nous l'avons dit, le centre-droit a occupé le devant de la scène, hier. Le retour de Berlusconi après une longue période, le nouveau style « européiste » de Salvini, l'opposition pragmatique annoncée par Giorgia Meloni. Le centre-droit a habilement joué ses cartes. Alors que le PD et son allié 5S semblaient plus conventionnels, encore étourdis par la chute de Conte : le problème pour eux est que la majorité politique n'est pas là, comme l'a rappelé avec suffisance Berlusconi. Et l'hypothèse de la fameuse « majorité Ursula » a fait un bond en avant grâce à Salvini. Il appartient maintenant au centre-gauche de rattraper le retard pris au niveau des médias, mais peut-être surtout au niveau politique.».

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco « Un laboratoire qui limite les manœuvres de la part des partis » : « La marge de manœuvre et l’influence des diverses forces politiques seront moins importantes que ce que les dirigeants des partis voudraient faire croire. La question de la durée de cet exécutif n’est pas non plus entre leurs mains, malgré les déclarations divergentes de chacun. L’horizon semble plutôt celui, au moins, des prochaines élections présidentielles en 2022. Il est très probable aussi que l’équipe gouvernementale soit faite d’un panachage de techniciens et de politiques, désignés par Mario Draghi avec l’appui du Quirinal, et que le reste des forces politiques ne soient tenues au courant de la liste des ministres qu’à la fin, et tenues de l’accepter. Le silence de Draghi jusqu’à présent tranche avec la profusion de déclarations des partis. Quant au fameux ‘’périmètre’’ de la nouvelle majorité, une seule chose est sûre : un ancrage européen et pro-atlantique clairs en matière de politique extérieure, sans dérogations ni concessions possibles. Le virage pro-européen de Salvini n’est qu’un début. Au nom de la crise, les frontières du système politique sont en train d’être redéfinies selon un modèle plus inclusif mais désamorçant le jeu des oppositions de principe. Le M5S a tenté de combler son retard vis-à-vis des autres forces politiques au cours de ces derniers mois, mais la consultation via la plateforme Rousseau continue d’apparaître comme une caricature de démocratie. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, « La vidéo de Grillo qui fait monter les enchères : nous attendons ses idées puis nous voterons » : « Beppe Grillo a annoncé sur le blog du M5S le report du vote sur le gouvernement Draghi. La nouvelle date est incertaine, mais ce sera probablement vendredi. ‘’Nous attendons qu’il ait les idées claires, qu’il dise ce qu’il compte faire’’. Le fondateur du Mouvement affirme que le nouveau Président du Conseil a apprécié la proposition de revenu universel et les demandes des 5 étoiles en matière d’environnement. Il continue à prôner le oui en faveur de Draghi mais fait monter les enchères : ‘’La Ligue ne doit pas faire partie du gouvernement, elle ne comprend rien à l’environnement. Mais Draghi dit qu’il ne sait pas encore. Donc nous verrons’’. Le changement de cap survient suite aux consultations. On assiste à la première vraie campagne électorale de l’histoire du mouvement. Les rebelles s’organisent et tentent d’attirer les indécis sur la décision à prendre sur Draghi. Certains protestent : ‘’de cette façon nous risquons de faire naître une majorité relative’’. »

ENTRETIEN, Avvenire, de Matteo Salvini, dirigeant de la Ligue « Nous sommes avec Draghi mais arrêtons les polémiques. Sur les migrants, les contrôles se feront avec les lois en vigueur » : «’’Ce qui nous intéresse, c’est de défendre l’intérêt des Italiens en Europe et nous pensons être en mesure de le faire. Les conditions sont là. En tant que premier parti italien, nous avions le devoir de répondre à l’appel du Président de la République : nous travaillons pour relancer l’Italie. Nous sommes en Europe pour changer certaines règles européennes - le professeur Draghi lui-même a reconnu qu’elles ne marchaient pas - et pas pour changer de groupe ou de bannière. Nous sommes pragmatiques. Draghi n’est pas comme Monti : il n’est pas là pour faire des coupes ou pour condamner les Italiens avec des lois iniques comme celle de la réforme des retraites « Fornero ». Il a une idée de relance que nous apprécions, basée sur les investissements, moins d’impôts, et sur les infrastructures. Mon entrée dans l’équipe de gouvernement ? Je ne cache pas que cela me ferait plaisir mais je laisse les pronostics aux autres. Ce qui m’intéresse, ce sont les projets concrets. J’attends les propositions du Président Draghi. L’Immigration ? Je crois qu’il est utile de s’aligner avec les autres pays européens, en rappelant que celui qui se passe en Italie arrive aussi en Europe. Sur les expulsions, les refoulements et les contrôles des frontières, nous pouvons suivre l’exemple de l’Espagne, de l’Allemagne ou de la France, qui sont bien plus sévères que nous. Quand j’étais ministre, je n’ai pas uniquement défendu la sécurité des Italiens mais surtout quelques milliers de vies, les données de l’ONU sur les morts et les disparus en témoignent. J’ai également aidé les vrais réfugiés à avoir l’accueil et les droits qu’ils méritent. La loi actuellement en vigueur me suffit, avec une politique de contrôle digne de ce nom. Il faudrait insérer au niveau fiscal le principe du quotient familial et de la réduction des impôts sur la base du nombre d’enfants : ce serait un investissement pour le futur. La défense de la vie et la protection de la famille sont des points incontournables pour la Ligue. Nous avons évoqué clairement avec le professeur Draghi un ministère pour les personnes handicapés, qui ont été oubliée cette année, et qui mérite la plus grande attention’’ »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Vito Crimi, chef de file du Mouvement 5 Etoiles « Nous avons obtenu des éléments rassurants, mais nous n’entrerons pas dans cette majorité à n’importe quel prix » : « Le vote sur la plateforme Rousseau a été repoussé car une approbation du gouvernement Draghi pourrait faire exploser le Mouvement, mais Crimi se montre sûr de lui : ‘’Je suis mon chemin la tête haute, il est sérieux et responsable’’. ‘’Mario Draghi m’a fait bonne impression sur les différentes thématiques, notamment pour son approche pragmatique. Mais nous n’entrerons pas au gouvernement à tout prix, nous sommes en train de nous concerter. Nous ne nous dirons pas simplement oui ou non à la figure de Draghi, mais à un programme : nous attendons de voir ce qu’il ressortira des consultations avec les partenaires sociaux. En dix ans, nous sommes toujours restés unis, il y a des personnes qui voient les choses différemment mais aucune scission ne se prépare. La participation au nouveau gouvernement est une occasion à ne pas perdre. Nous souhaitons un exécutif politique. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

09/02/2021

"L’AfD dément souhaiter rompre avec la Ligue."

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Italie (et Allemagne). Revue de presse.

La fin du second tour de consultations des partis par Mario Draghi, prévue ce  mardi, en vue de former un nouvel exécutif, et les premiers éléments de programme de gouvernement afin  d’obtenir la confiance au Parlement, font les gros titres des médias italiens : « Draghi, 5 sujets pour la relance » - Les lignes du programme pour le second tour des consultations sont dévoilées (Corriere della Sera), « Draghi , 3 réformes immédiates pour répondre à l’Europe » - Fiscalité, administration et justice. Les 5 Etoiles, divisés, consultent leur membres (La Repubblica), « Education et fiscalité, l’agenda de Draghi » - Dernier jour de consultations. Le tournant européen de Salvini (La Stampa), «Draghi : objectif, réformes » - Justice, fiscalité, administration et un nouveau Plan de Relance (Sole 24 Ore), « L’année scolaire prolongée » - Trop de jours perdus, Draghi fait de l’éducation la première priorité du gouvernement (Il Messaggero), « Le plan de Draghi » - voici les priorités : vaccinations plus rapides, aides aux entreprises, réforme de l’administration, justice et chantiers (Il Giornale), « Le retour de la prescription » - Azione, Forza Italia, Italia Viva, la Ligue et peut-être le PD sont favorables à un abandon de la réforme voulue par les 5 Etoiles (Fatto Quotidiano).

ARTICLE, La Repubblica, C. Vecchio, « Dans le programme du gouvernement, un calendrier scolaire prolongé jusqu’à la fin du mois de juin et une accélération sur les vaccins » - « Draghi mise sur des réformes radicales pour le fisc, l’administration et la justice. Au cours des entretiens avec les différents partis, un schéma prend forme, fondé sur l’européisme, l’atlantisme et l’écologie » : « L'agenda Draghi est prêt. Un gouvernement "résolument pro-européen" qui se concentre sur la croissance, les écoles, les vaccins. Et trois grandes réformes : administration publique, fiscalité, justice. Hier après-midi, alors qu’il a rencontré les petits partis du Parlement dans le cadre de la deuxième série de consultations, le président du Conseil en charge de former le prochain gouvernement a commencé à dévoiler son programme. La campagne de vaccination est la première urgence. Logistique et production, en investissant davantage dans la médecine locale, seront mises en avant. Ensuite, l’emploi. Dans ses discours, Draghi a souvent utilisé le mot de « protection ». Protéger les travailleurs par des mesures de soutien, car il y aura une reprise, mais elle sera lente. Et l'interdiction de licencier expire à la fin du mois de mars. La protection de la classe moyenne comme antidote au populisme, pour ne pas tomber dans les erreurs du passé. Le travail, a-t-il ajouté, est créé par les entreprises, réitérant un principe libéral, mais à l'heure actuelle, le tissu productif est encore trop fragile et doit être soutenu. Le même raisonnement s'applique aux banques. L'État devra également relancer les investissements publics. Les grands chantiers doivent être débloqués. "Créer du travail avec de grandes infrastructures", a dit le sénateur de l'ISP Riccardo Nencini, exprimant la pensée de Draghi. Demain, ce dernier rencontrera les partenaires sociaux à Montecitorio, rencontrant les dirigeants des syndicats CGIL, CISL et UIL. Sur l'école, il s’est adressé aux familles : le calendrier scolaire doit être révisé, avec les salles de classe ouvertes jusqu'à fin juin. Il a souligné que nous sommes le pays qui les a le plus fermées en Europe. L'autre idée consiste à renforcer les effectifs de professeurs dans le but d'arriver à la rentrée de septembre sans avoir à affronter le problème récurrent des postes vacants. La défense des jeunes et l'importance de l'éducation ont été des thèmes récurrents ces dernières années dans les discours publics de l'ancien président de la BCE. Draghi s'est présenté devant les délégations des partis sans avoir d’assistant à ses côtés. Il a été sobre et factuel, faisant clairement comprendre le cadre de sa démarche et sans cacher le moins du monde son identité culturelle. Ses valeurs peuvent se résumer en trois mots clés : européisme, atlantisme, écologie. Trois pierres angulaires qui caractérisent le mandat de Sergio Mattarella. ‘’Draghi est arrivé à mettre sur la table la question d'un budget européen commun’’, a déclaré Nencini. Draghi pourrait utiliser son capital politique dans les discussions européennes pour arriver à des euro-obligations permanentes et à une capacité fiscale européenne. ’’Doter le budget des ressources nécessaires à la mutualisation de la bonne dette’’, explique Bruno Tabacci, qui le connaît depuis 40 ans. Les trois réformes de l'État sont également issues d'une demande de Bruxelles. La réforme des réformes est celle de l'administration publique. Parallèlement à la réforme de la fiscalité et de la justice civile. Trois faiblesses italiennes notoires. ‘’Avec Draghi, l'Italie est candidate pour être un pays leader en Europe. Jusqu'à présent, à chaque sommet, on se demandait : que va dire Merkel ? Que dira Macron ? Vous verrez que maintenant les gens se demanderont ce que dira Draghi. Tout est en train de changer’’, selon Tabacci. Aujourd'hui, la deuxième série de consultations s'achèvera avec les principaux partis, Pd, M5S, Leu, Italia viva, Forza Italia, Lega. La méthode sera la même. On peut imaginer qu’entre mercredi après-midi et jeudi, Draghi pourrait se rendre au Quirinal pour dire au chef de l'État qu'il accepte sa nomination. Il travaillerait alors à la nomination des ministres - une question qui n'est pas abordée dans les discussions avec les délégations et passe par des canaux plus confidentiels. La prestation de serment des ministres au Quirinal pourrait avoir lieu vendredi, suivie de la passation de pouvoir au Palais Chigi, avec Giuseppe Conte, et de la première réunion du Conseil des ministres avec la nomination du secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil. La confiance des Chambres serait votée entre lundi et mardi. Le gouvernement Draghi naîtrait d'abord au Sénat, puis à la Chambre ».

ARTICLE, Corriere della Sera, « Draghi présente ses priorités aux partis et rouvre le dossier des écoles » : « On commence à avoir une idée du programme de Mario Draghi après la reprise des consultations avec les partis. Le premier ministre aurait défini 5 urgences : l’environnement, la santé -avec la campagne vaccinale notamment-, le travail (et la question du soutien aux chômeurs), les entreprises (dont le soutien aux  banques) et l’école. Sur ce dernier point, le premier ministre désigné a insisté sur l’objectif de travailler tout de suite pour changer le calendrier scolaire, en le prolongeant jusqu’au mois de juin au-delà des dates de fin de cours habituelles et en proposant une reprise dès les premiers jours de septembre. Il s’agit là des éléments que les petits partis, entendus lors des consultations d’hier, ont rapportés à la sortie de leur rencontre avec Draghi. Dans son programme, trois grandes réformes seraient prévues : l’administration, la justice et la fiscalité. Des réformes qui, tout en étant conformes aux demandes de Bruxelles sur le plan de relance, donnent l’impression aux forces politiques que le nouveau gouvernement Draghi se projette sur le long terme. »

ARTICLE, Corriere della Sera, « Trois noms pour deux postes (incertains) : au jeu du gouvernement, le PD se divise » : « Nous ne devons pas être timides, mais des acteurs de premier plan dans cette phase et la traverser avec courage ». Lorenzo Guerini essaie de mobiliser ses troupes lors de l’assemblée de « Base riformista », le courant qu’il dirige avec Luca Lotti au sein du PD. Les anciens renziens sont une cinquantaine et il faut comprendre qu’ils voudront être représentés au gouvernement. Si la demande est légitime, le point bloquant pourrait être la présence éventuelle de la Ligue et le nombre de ministres démocrates autorisés à entrer au gouvernement. L’aile gauche du parti, qui restait attachée à l’alliance avec les 5 étoiles pendant des mois, a dû encaisser le départ brutal de Conte et à se repositionner, après avoir demandé d’aller aux urnes. La conversion impromptue de Matteo Salvini à l’Europe a aussi joué. Personne ne sait ce que Draghi décidera de faire. Mais parmi les hypothèses considérées comme les plus crédibles, il y a celle consistant à confier aux principaux partis deux portefeuilles ministériels. Mais le PD en aurait trois à proposer au moins, de même calibre : deux anciens ministres, Guerini et Dario Franceschini, sans compter Nicola Zingaretti (chef du PD), voire son adjoint, Orlando. Deux portefeuilles pour trois différents centres du pouvoir du PD : les groupes parlementaires, le secrétariat du parti et la présidence de celui-ci. Une solution pourrait être d’oublier ces noms pour confier un portefeuille à Roberto Fico, qui ne présiderait plus la chambre des députés et pourrait être remplacé par Franceschini. Mais certains sont plus pessimistes, et même chez Zingaretti on en arrive à souhaiter des ministres techniques ».

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Ces pièges cachés dans de trop multiples demandes » : « Salvini a changé de position sur la gestion des migrants et demande à l'Italie de se conformer aux choix de ses principaux partenaires européens, la France et l'Allemagne. Avec l'argument, typique des non-souverainistes, que l'Italie ne peut pas gérer seule en matière d'immigration et a besoin de l'aide de l'Union. Le chef de la Ligue a peut-être raison : si la Ligue doit changer de ligne, autant le faire jusqu'au bout, sans ambiguïté. Cela lui permettra de respecter les nouvelles règles de Draghi, qu'il exposera progressivement aux partis qui le rejoindront pour le deuxième cycle de consultations. Ces règles sont celles des principes programmatiques sur lesquels l'exécutif prend forme. Des lignes générales, mais claires. Des enjeux qui ne peuvent être surmontés par ceux qui veulent rester dans le périmètre d'une grande majorité, voire d'une très grande majorité, mais censée ne pas être équivoque. Le président en charge demande essentiellement une adhésion totale à l'idée de l'Europe : celui qui soutient l'exécutif doit soutenir l'effort d'intégration de l'Union à tous les niveaux. De plus, il doit partager l'atlantisme, c'est-à-dire défendre le principe d'une communauté occidentale fondée sur le partenariat entre les États-Unis et l'Europe. Un message à Biden. Le reste suit. À commencer par le plan de relance qui doit être réécrit avec les réformes qui vont avec (justice, administration publique, fiscalité). Ensuite, il y a la campagne de vaccination qu’il faut accélérer et l'école à remettre en route, en essayant de rattraper le temps perdu. Une Ligue maladroite pourrait trébucher sur l'un de ces points. Mais Salvini est assez peu scrupuleux pour ne pas hésiter : il abandonne l'AfD - il aurait dû le faire il y a longtemps - et rejoint le parti atlantiste sans regretter Poutine. L'objectif n'est que trop clair : se tailler une place privilégiée sous l'égide du gouvernement de salut public ; suggérer à l'opinion publique que c'est le centre-droit qui est le mieux à même d'interpréter la nouvelle phase d'urgence par rapport à un centre-gauche en détresse et aux 5S en pleine crise existentielle ; ce qui n'est pas le cas, bien sûr. Mais il est vrai que l'équilibre entre les partis qui soutiennent les grandes orientations est un problème que le Président du Conseil ne pourra pas sous-estimer, une fois que l'enthousiasme initial sera retombé. Un autre terrain glissant concerne le faux débat sur la durée de l'exécutif : quelques mois, un an, jusqu'à la fin de la législature ? Personne ne peut fixer une limite de temps, mais il est clair que Draghi et ses ministres - qu'ils soient techniques ou politiques - devront travailler chaque jour comme s'ils avaient un horizon de plusieurs années devant eux ».

EDITORIAL, Corriere della Sera, Massimo Franco, « La nouvelle phase qui déstabilise le souverainisme en Europe” : “La ligue défend à Bruxelles Mario Draghi contre les attaques de l’extrême-droite allemande, son alliée. C’est peut-être un épisode sans importance. Mais cela pourrait aussi constituer le premier symptôme d’une transformation du groupe souverainiste au parlement européen, dont Matteo Salvini pourrait devenir le maillon faible. Des différences entre les souverainistes de ce groupe existent depuis plus longtemps. Certains parmi eux figurent parmi les plus hostiles aux aides que l’Italie doit recevoir dans le cadre du plan de relance. Mais jusque-là, on ne voulait pas voir le problème, tandis que le groupe des souverainistes, qui s’était abstenu le 11 janvier dernier sur le plan européen, est à présent sous tension. Si les députés proches de Salvini votent oui aujourd’hui au parlement européen, cela facilitera la tâche de Salvini dans sa rencontre prévue pour ce jour avec Draghi. Mais dans le cas inverse, ils pourraient compliquer la donne. L’AfD dément souhaiter rompre avec la Ligue, mais des sources léghistes à Bruxelles font savoir qu’ils ne prendront leur décision qu’après la rencontre entre Draghi et Salvini. Les élus de la Ligue attendent de voir si le tournant européen de Salvini est simplement une tactique, pour se rapprocher du PPE, ou s’il s’agit d’autre chose. Hier, Marco Zanni a défendu Draghi face aux attaques de l’AfD, qui voyait en ce dernier l’acteur de la « dépense hors de contrôle » à la BCE « dont l’Allemagne paiera la facture », en lui rétorquant que si Draghi a défendu une économie « soutenant le travail et la paix sociale », on doit « lui en reconnaitre le mérite ». La tournant que la ligue est en train d’opérer n’est pas si incongru, Il s’agit peut-être d’une évolution attendue, un peu similaire à celle qu’a fait le mouvement cinq étoiles à l’occasion de l’élection de la présidente de la commission, Ursula von der Leyen. Mais il faut souligner le glissement de ces deux forces politiques qui étaient, il y a quelques années à peine, opposées à l’euro. Les prochains épisodes nous feront comprendre s’il s’agit là d’une attitude opportuniste et si les dirigeants de la Ligue sauront s’approprier un européisme qui ne soit pas simplement de façade ».

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de S. Berlusconi, ancien président du Conseil (Forza Italia), « Tous avec Draghi, sans aucun calcul de la part de la Ligue ? C’est peut-être le grand changement. Le M5S est en déclin et se comporte de façon puérile » : « Draghi, partout à l’étranger, est vu comme une personne mesurée, polie, affable, respectueuse des fonctions de chacun, ayant une grande culture et une grande capacité à gérer les situations complexes. Ce gouvernement n’est pas un gouvernement technique mais un gouvernement d’unité nationale pour faire face à la situation d’urgence. J’espère qu’il y aura un juste équilibre entre les compétences techniques et la représentation politique. Je ne crois pas qu’il soit utile que les leaders soient impliqués, il ne me semble pas que cela garantirait plus de stabilité : nous avons besoin de ministres qui gèrent leurs ministères, les chefs de partis ont d’autres responsabilités. J’avais exprimé le souhait que le centre droit soit uni, je suis heureux que la Ligue ait choisi cette voie. C’est une preuve de sagesse qui sera apprécié en Europe. Madame Meloni, je le regrette, a pris une autre décision. J’espère qu’elle soutiendra les choix parlementaires du centre droit. Je n’ai pas pu venir à Rome pour des raisons de santé, mais j’ai longuement parlé au téléphone avec Mario Draghi ».

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de M. Weber, chef de groupe du PPE, « Dans le Plan de Relance italien, il faut de véritables réformes. L’Italie ne peut se permettre de perdre du temps » : « ‘’Dans un moment aussi difficile que celui-ci, Mario Draghi est la personnalité qu’il faut pour gouverner et œuvrer pour l’intérêt public. La perspective de l’avoir à la tête du pays nous montre que la stabilité à Rome est possible. Les réformes sont indispensables : quand on voit que l’Italie a une très faible capacité à utiliser les fonds européens, il apparaît évident que l’administration et la justice doivent être réformées’’. Sur Salvini : ‘’nous le jugerons sur les faits. En attendant, je trouve positif que des politiques qui aspirent à un rôle plus important en Italie ait une attitude pro-européenne. C’est le signal que le populisme ne paie pas’’. ‘’En Italie, le parti auquel le PPE est associé est Forza Italiano et pas un autre. Et l’attitude de Salvini montre que notre approche est juste : elle permet aux eurosceptiques de changer de regard et représente la clef du succès pour une majorité de centre droit ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

08/02/2021

Alexander Gauland désire être à nouveau candidat.

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Allemagne. Le co-président du groupe des élus de l’AfD à la Chambre des députés Alexander Gauland désire être à nouveau candidat lors des élections législatives de septembre 2021. Il est à disposition pour se présenter sur une liste proportionnelle. Il renonce, en revanche, à une candidature directe au scrutin majoritaire.

[Les électeurs allemands ont deux votes, un à la proportionnelle de liste et un au scrutin majoritaire de circonscription.]

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Alexander Gauland

Déclaration de Geert Wilders lors d'un débat télévisé.

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Pays-Bas. Le président du PVV Geert Wilders déclare lors d’un débat à la télévision : « S’il il a une catastrophe naturelle en Haïti, au Bangladesh ou quelque part en Afrique, le Ministre D66 [parti libéral de gauche] Sigrid Kaag verse des millions en une semaine, mais lorsqu’il y a une catastrophe à Groningen [aux Pays-Bas], les victimes peuvent attendre dix ans leur argent.

" Salvini se donne un « tempo » : nous serons là pendant le temps où notre présence sera utile."

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Italie. Revue de presse.

Le second tour de consultations des partis par Mario Draghi, prévu ce lundi et mardi, en vue de former un nouveau gouvernement, fait les gros titres des médias italiens. Les observateurs soulignent la nécessité pour le Président du Conseil désigné de trouver une synthèse, un programme et une équipe gouvernementale pouvant obtenir la confiance au Parlement malgré les oppositions de fond entre les partis ayant annoncé leur soutien lors des premières consultations : « Le PD ne met pas son véto sur la présence de la Ligue » - Draghi devrait se présenter au Quirinal en milieu de semaine (Corriere della Sera), « Draghi prépare un programme de cohésion sociale » - Le Président du Conseil désigné prépare le programme qu'il proposera aux partis (La Repubblica), « Gouvernement, les trois problèmes de Draghi » - Des divergeances demeurent sur les délais, le programme et l'équipe gouvernementale (La Stampa), « L'agenda de Draghi : aides aux professions libérales et aux restaurateurs » (Sole 24 Ore), « Draghi, priorité au Sud et à l'école » - Pression des partis pour que soient nommés des ministres politiques  (Il Messaggero), « Draghi, premiers pièges » - Les nouveaux « alliés » [du gouvernement Draghi] préparent une surprise pour le M5S [sur les délais de prescription] (Il Fatto Quotidiano), « Draghi plutôt enclin à nommer des ministres techniques » - Salvini soutient Draghi pour récupérer le Nord de l’Italie et l'Europe (Il Giornale).

ARTICLE, La Repubblica, de S. Folli « La métamorphose du souverainisme » : «  Quel sera le destin du ‘’souverainisme’’ italien après les faits de ces dernières semaines ? Certains estiment que la nouvelle approche de Salvini est fruit de l’opportunisme. Or, les choses sont plus compliquées. L’opposition de G. Meloni, en apparence fidèle à l’ancienne ligne eurosceptique, est en réalité plus pragmatique que cohérente. Il est probable aussi que cela ne concerne pas uniquement les souverainistes italiens. Toute l’Europe ou presque a les yeux rivés sur Rome et attend de voir comment naîtra le gouvernement Draghi. A eux seuls, la Ligue et Fratelli d’Italia représentent 40% des voix. Il n’y a que les pays de l’Est où cette droite fait de tels scores. Il est clair que la victoire ou la défaite de la droite italienne aura des répercussions inévitables sur le reste de l’Union, notamment à Paris et à Berlin. Avec l’appel à Draghi, les ‘’souverainistes’’ pouvaient se renforcer et relancer le programme anti-UE. Ou bien, comme cela s’est en partie avéré, amorcer une transformation. Un dégel du bastion souverainiste en Italie aurait des effets dans les autres pays : le nationalisme de la vieille école se nourrissait aussi du “laboratoire” italien. Il devra maintenant revoir ses méthodes et sa stratégie. Par ailleurs, Draghi n’est pas du tout l’expression d'un européisme rhétorique et vide.  C’est au contraire une personnalité en mesure de défendre concrètement les intérêts italiens. Tout laisse à croire qu’il les défendra par le biais d’une confrontation triangulaire avec la France et l’Allemagne. La nouvelle Administration Biden et surtout la nouvelle Secrétaire d’Etat au Trésor, Janet Yellen, offriront au nouveau Président du Conseil un avantage supplémentaire, voire décisif. Paradoxalement, nos souverainistes pourraient trouver en Draghi le vrai défenseur de l’intérêt national. L’évolution européenne de la droite (Salvini aujourd’hui, Meloni peut-être demain) est possible avec Draghi mais impensable avec ses prédécesseurs. Tout cela va aussi profiter à la gauche, à long terme.»  

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de F. Verderami, « Dorénavant le nouveau Président du Conseil exigera des réponses de la part des partis (et de ne pas faire de calculs) » : « Les grandes lignes du programme que Draghi soumettra aux forces politiques sont déjà claires. Au sein de tous les partis, du PD à la Ligue, les membres font pression sur leurs dirigeants en faveur de Draghi et pour se montrer à la hauteur de l’appel de Mattarella. Au cours de ce nouveau tour de consultations, les partis devront renoncer aux manœuvres tactiques, par exemple se dire prêts à faire partie de la majorité tout en manifestant par ailleurs certaines réticences. Cela vaut aussi bien pour Matteo Salvini, dont les motivations profondes restent à définir, que pour Nicola Zingaretti, qui a lui aussi fait certaines déclarations ambiguës. Les discussions concerneront également le type de structure gouvernementale voulue par les différentes forces politiques. La réponse sera révélatrice de l’intention des partis : s’ils proposent des personnalités politiques, c’est qu’ils souhaitent que le nouveau gouvernement dure. Si au contraire ce sont plutôt des spécialistes et des techniciens qui lui sont proposés, ce sera alors le signe que le gouvernement n’a pas vocation à durer jusqu’au terme de la législature. Du reste, le nouveau Premier ministre travaille déjà à cette équipe gouvernementale, d’une part avec certains représentants de la Banque d’Italie, mais aussi, discrètement, en lien avec la présidence de la République, car c’est bien à son appel qu’il s’agit de répondre. Mattarella a donné carte blanche à Draghi et il faudra voir s’il peut intégrer Salvini et Zingaretti dans un même gouvernement. Ou plutôt sur des figures de ces partis plus promptes aux compromis. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Cremonesi « Salvini se donne un « tempo » : nous serons là pendant le temps où notre présence sera utile » : « Le dirigeant de la Ligue explique avoir fait ce choix par pragmatisme.  Matteo Salvini n’a pas voulu rester à l’écart. Je laisse aux autres les étiquettes : fasciste, communiste, pro-européen. Si on peut parler de réduction des impôts avec Draghi alors j’en suis. » Une ligne qui montre sa disposition à ne pas rater le train qui se met en marche. Mais il y a une limite temporelle : « ‘si le projet nous convainc pour le pays, et pour le temps où nous seront utiles, alors nous participerons”. Sur les réseaux, ses soutiens se divisent entre l’indignation de faire partie de la même majorité que le Pd et l’importance de ne pas être exclus et de pouvoir faire entendre sa voix. ‘’Dorénavant nous devrons fréquenter le Pd de façon assidue’’ souligne Matteo Salvini avec sérénité. Il évoque des contacts fréquents aussi avec Luigi Di Maio et Giorgia Meloni, avec laquelle il devra s’accorder sur les prochaines élections locales. Avec Matteo Renzi en revanche les contacts seraient bien plus limités. Il désamorce les accusations de revirement de position sur l’UE en invoquant là aussi le pragmatisme et déclare vouloir une Europe qui ‘’défende les entreprises et l’agriculture italiennes’’, et en effet, avec Draghi ‘’on peut faire partie de l’Europe la tête haute’’. Il ajoute que ‘’la protection des intérêts nationaux coïncide avec celle des intérêts européens. En France, en Espagne ou ailleurs, ça arrangeait bien certains de défendre les frontières parce qu’elles ne sont pas uniquement italiennes, mais aussi européennes’’. Même sur des chevaux de bataille tels que la réforme des retraites ‘Quota 100’, Salvini est prêt à discuter. L’appui à Draghi semble donc complet et sans réserve, mais toutefois limité dans le temps : ‘’S’il y a un projet national convaincant, évidemment pour une durée de six mois tout au plus, nous y participerons’’.

ARTICLE, Corriere della Sera, « Zingaretti indique le chemin que le parti devra suivre, et revendique l’alliance avec les 5 étoiles » : « L’hypothèse de passer d’une nouvelle alliance du centre-gauche à  une large coalition de soutien à Draghi ne va pas se faire sans mal. Du côté du PD, il n’y a pas de non explicite à l’entrée de la ligue, car ce n’est pas le PD qui se compromet mais « la ligue qui donne raison au PD ». Une ligne que certains démocrates auront peut-être du mal à accepter. Mais Zingaretti se rend compte que son parti va en demander plus à présent. Car la stratégie a changé très vite en deux ans : on est passé du Conte léghiste au Conte jaune-rouge, et à présent le fédérateur qui devra mener une alliance, qui devra gagner les prochaines municipales. L’enjeu sera le prochain congrès du PD, avec un objectif pour Zingaretti : ne pas remettre en cause l’alliance avec les 5 étoiles. »

COULISSES, Corriere della Sera, de M. Breda « Les difficultés du Quirinal dans la bataille visant à évincer les rivaux » : « Le Quirinal est surpris de ce qui s’est produit : après les consultations, des partis qui soutiennent presque à l’unanimité le premier ministre désigné. Un succès qui surprend Mattarella. Mais à présent, certains réclament des ministres « politiques », et Salvini lui-même leur a coupé l’herbe sous le pied en disant qu’il apporte tout son soutien « sans mettre dans la balance des conditions ou des noms ». Mario Draghi doit rester au-dessus des combines politiques. La bataille des familles politiques pour imprimer sa marque sur le nouvel exécutif n’a donc pas lieu d’être dans cette solution d’urgence nationale. L’ouverture de Matteo Salvini a d’ailleurs déstabilisé le centre-gauche et fait monter les tensions. Malgré tout, au Quirinal, la confiance en l’influence de Draghi demeure. N’a-t-il pas réussi à faire évoluer la position des 5 Étoiles et de la Ligue, les deux premières forces au Parlement, sur l’Europe ? C’est donc lui qui aura le dernier mot et saura calmer les tensions. Le contact avec le Quirinal reste permanent au sujet de l’équipe ministérielle et la formule politique, qui s’oriente vers un mélange entre technique et politique inspiré du gouvernement Ciampi de 1993. Il est toujours possible à présent que le premier ministre désigné opte pour un mix entre politiques et techniciens, et des confirmations du gouvernement Conte 2 pour apaiser les tensions. »

ENTRETIEN, Il Mattino, d’Antonio Tajani, Président de Forza Italia « Le centre droit n’est pas mort. Nous soutenons Draghi pour sauver l’Italie et relancer le Sud » : « ’’ Le Président Mattarella a lancé un appel à tous les partis politiques du pays. Nous sommes dans une situation d’urgence, voilà l’esprit qui doit nous accompagner. Nous devons nous défaire du maillot de nos partis pour enfiler celui de l’Italie. La mission de Draghi commence avec la question du chômage et de la relance du Sud du pays. Le Plan de relance doit être réécrit afin de réduire l’écart entre le Mezzogiorno et le reste du pays. Il ne s’agit pas d’assistanat mais d’investir sur le numérique, le soutien à l’agriculture et aux infrastructures. Nous sommes convaincus que Draghi fera les bons choix. La coalition de centre droit existe et reste solide. Rien n’a changé. Le soutien au gouvernement Draghi ne signifie pas la naissance d’une nouvelle majorité politique. Le centre droit se présentera ensemble et uni aux prochaines élections. Ce gouvernement Draghi ne peut pas être restreint à une échéance temporelle ou à l’objectif de nous accompagner aux urnes cet été : il a la mission supérieur de sauver le pays et trop de temps a déjà été perdu à cause de l’incompétence de la majorité précédente.’’ »

ENTRETIEN Il Messaggero, de Giorgia Meloni, dirigeante de Fratelli d’Italia « C’est une majorité hétéroclite, nous ne sommes pas isolés » : «‘’Nous ne sommes pas du tout isolés [contrairement à ce qu’a dit Salvini]. J’ai le devoir de représenter ces millions d’Italiens qui revendiquent leur droit de vote, comme cela se passe dans toutes les démocraties du monde, plutôt que de voir naître une énième tentative de la part des puissants pour former un gouvernement. Nous serons tous jugés par les Italiens. Je reste cohérente avec mon passé. C’est une majorité bancale qui s’annonce, allant de LeU à la Ligue. Pendant que tous montent dans le char de Draghi et m’attaquent, des centaines de migrants clandestins arrivent en Italie. Je me demande bien quelle ligne prévaudra au sein du gouvernement Draghi : celle de Salvini ou de Boldrini. Le problème n’est pas Draghi mais sa majorité hétéroclite, un pot-pourri qui conduira le président du Conseil à faire des compromis au rabais. L’Italie a besoin de choix courageux que seule une majorité unie, avec une vision claire et un mandat populaire fort, peut garantir’’.»

(Traduction : ambassade de France à Rome)