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12/02/2021

"Le vote en ligne des adhérents du Mouvement Cinq Etoiles ayant approuvé hier soir le soutien à un nouveau gouvernement."

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Italie. Revue de presse.

Le vote en ligne des adhérents du Mouvement Cinq Etoiles ayant approuvé hier soir le soutien à un nouveau gouvernement Draghi fait les gros titres des médias italiens. Les observateurs relèvent désormais la ''dernière ligne droite'' pour l'ancien président de la BCE, le nouveau gouvernement pouvant être proposé au président de la République d'ici lundi prochain, avant le passage devant les chambres mardi et mercredi : «Dernière ligne droite pour Draghi » - 59,3% des 5 Etoiles votent en faveur du nouvel exécutif (Corriere della Sera), « Le oui à Draghi divise le M5S» (La Repubblica), « La plateforme Rousseau décide de dire oui à Draghi, et Di Battista s'en va » (La Stampa, Sole 24 Ore), « Le gouvernement Draghi voit le jour » - Le Président du Conseil pourrait se rendre au Quirinal aujourd'hui et présenter ses ministres ce lundi (Il Messaggero), « La salade Rousseau» - Les 5 Etoiles divisés, 60 pour et 40 contre (Il Fatto Quotidiano), «  Les 5 Etoiles implosent et exultent » - Di Battista s'en va (Il Giornale).  

ARTICLE, La Repubblica, de T. Ciriaco « La liste des ministres sera prête d’ici samedi » : « Il ne reste plus que la liste officielle des ministres pour préparer la voie à Mario Draghi vers le Palais Chigi. Le silence qui entoure la formation de l'exécutif n'est rompu que par les luttes clandestines au sein des partis. Les contacts entre les dirigeants politiques et le Président du Conseil sont négociés par les ambassadeurs du Quirinal. En attendant, les dirigeants politiques envoient leur liste des aspirants ministres, sachant très bien que c'est l'ancien banquier central qui décidera avec Sergio Mattarella. Il le fera malgré la douloureuse compétition au sein du Pd, la désintégration du Mouvement et l'ambition frustrée de Matteo Salvini. Parmi les rares personnes consultées par Draghi, on trouve Roberto Fico. Il est difficile de croire qu'il a fait cela pour sonder une option qui circule également, c'est-à-dire l’implication du Président de la Chambre dans le gouvernement. Certes, la réunion a permis de faire le point sur la situation après le vote sur la plateforme Rousseau. Mais, à la veille des décisions finales, celui qui tremble le plus est Salvini. Le dirigeant léguiste, à vrai dire, continue de souffrir à l'idée de ne pas faire partie de l'exécutif, bien qu'il le nie : "Je ne me lève pas le matin en pensant à être ministre". Draghi, cependant, ne l'appellera pas dans l'équipe. Giancarlo Giorgetti, en revanche, aura plus de possibilités. L'exclusion de Salvini signifie également l'exclusion de Nicola Zingaretti, qui préfèrerait lui aussi devenir ministre. Hier, le PD a voté à l'unanimité pour soutenir le nouvel exécutif. Moins unanime, cependant, le climat interne en ce qui concerne les ministres potentiels.»

ARTICLE, La Stampa « La Transition écologique sur le modèle français, le super-ministère va fusionner l’Environnement et le Développement économique » : « L'idée n’est pas nouvelle, elle avait été évoquée par Enrico Giovannini dans un essai publié en 2018. Giovannini proposait de ‘’repenser la distribution des compétences des différents ministères sous la base du modèle du développement durable’’ en citant explicitement le choix fait par la France où ‘’le ministère de la Transition écologique et du défi démographique vont de la lutte contre le dérèglement climatique à la prévention des contaminations, de la protection du patrimoine naturel au dépeuplement des territoires’’. La formule finale, comme toutes les autres pour le gouvernement, c’est Draghi qui l’a en tête et il se garde bien, à ce stade, de la dévoiler. Le premier objectif de ce dicastère sera d’aligner notre Plan de Relance avec le ‘’Green Deal’’ européen qui vise à réduire, d’ici 2023, 55% des émissions de gaz de serre avec des programmes allant de l’agriculture durable à l’économie circulaire, des énergies renouvelables à hydrogène et la mobilité durable, de l’efficacité énergétique des immeubles au respect du territoire et des ressources hydriques. »

PREMIER PLAN, Il Messaggero, d’E. Pucci « Et le mouvement se scinde. Dans le projet des rebelles, un nouveau groupe souverainiste » : « A l’occasion de la consultation d’hier, la plateforme Rousseau a connu un record de participation. Si le oui à Draghi l’emporte avec près de 60% d’approbation au sein du Mouvement, la moitié des sénateurs Cinq Étoiles seraient prêts à refuser le nouvel exécutif. Vito Crimi avertit : ‘’Ceux qui s’opposeront seront exclus’’. En réalité, les frondeurs, de Lezzi à Cabras, se préparent déjà à la scission. L’idée est de former un groupe parlementaire souverainiste avant de constituer une formation anti-Draghi. Les regards se tournent vers Di Battista. Certaines réticences pourraient être apaisées si le Président du Conseil sortant entrait dans le nouveau gouvernement, et ces soutiens parmi les députés ne sont pas négligeables. Pour l’instant, les ministres Cinq Étoiles évoqués sont Di Maio et Patuanelli. Une autre figure pourrait être celle de Virginia Raggi. D’un côté, les ténors du Mouvement poussent un soupir de soulagement suite au succès de la plateforme et au retour de Grillo qui a assuré la médiation avec Draghi. Mais la fracture inquiète, et Grillo lui-même est la cible des critiques les plus sévères. » 

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Davide Casaleggio, président de la plateforme Rousseau et membre du Mouvement Cinq Etoiles, « Il ne sera pas simple de gouverner ; que Draghi défende les intérêts de l’Italie » : « ‘’Mon rôle est de permettre aux autres de s’exprimer, pas de promouvoir une position plutôt qu’une autre. De la consultation d’hier, il ressort que tous s’accordent autour du rôle central de Rousseau au sein du Mouvement. Elle a su indiquer la direction à prendre pour la suite, dans un moment délicat. Draghi doit désormais défendre les intérêts des Italiens, j’espère que ce gouvernement saura mettre en place des politiques d’expansion. J’ai de l’estime pour Alessandro Di Battista, le Mouvement a besoin de cette cohérence. Rousseau est un modèle de participation populaire qui est à la base du Mouvement. Notre plateforme suscite l’intérêt même à l’étranger’’. »

ENTRETIEN, Matteo Renzi, IL Sole 24 Ore, « Avec Draghi, la confiance revient, il faut donner la priorité aux investissements » : « Cette crise a aidé l’Italie à avoir un meilleur gouvernement. Nous n’avons jamais voulu de portefeuille ministériel, et on peut dire que la confiance a produit son effet :  les entreprises valent déjà plus 10% à la bourse, et je suis fier et heureux pour mon pays. Salvini et moi nous sommes des adversaires politiques depuis vingt ans et nous continuerons de l’être. Son « tournant » européen est toutefois une bonne nouvelle pour l’Italie, mais s’il est tardif. Nous avons assisté en 2019 à la conversion de Conte à l’Europe et en 2020 à celle de Di Maio. Pendant les consultations, nous avons fait valoir certains points sur lesquels nous n’étions pas d’accord. Tout ce que Draghi a dit, de l’européisme à l’atlantisme, du choix de travailler sur les investissements et de changer d’approche sur les vaccins nous a convaincus. Nous le disons avec force : l’Italie n’a jamais eu autant d’argent à dépenser, et l’idée que celui qui décide de la direction que prendront les investissements soit Mario Draghi nous fait tous pousser un soupir de soulagement, à droite comme à gauche. Sur le MES, l’amélioration de la situation financière, grâce à la fin de la crise du gouvernement, rend moins nécessaire qu’avant l’activation du MES sanitaire. Que le gouvernement soit plus technique ou technico-politique, nous l’appuierons dans tous les cas. »

ENTRETIEN, La Nazione, de Matteo Salvini, dirigeant de la Ligue « L’Ecologie est une bonne chose mais il ne faut pas mettre de vétos idéologiques » : « ‘’Je constate que le M5S est divisé. Cela est préoccupant si l’on pense au sort du gouvernement. Pour moi, l’exécutif Draghi naît sous la devise : ‘’les bons comptes font les bons amis’’. Nous avons des urgences très graves à affronter pour lesquelles nous devons tous nous y mettre pour le bien du pays. Une fois résolu cela, nos chemins avec le PD et le M5S se diviseront. La tutelle de l’environnement est une bonne chose, c’est un défi que nous relevons volontiers. L'essentiel c’est de le faire sans les ‘’non’’ continus comme ceux contre la Ligne Grande-Vitesse Lyon-Turin, les Jeux Olympiques, le gazoduc Tap...  Quant au terme “européen’’ ou ‘’anti-européen’’, cela n’a plus de sens, ce sont des labels qui ne disent plus grand-chose. Je peux vous dire que la Ligue a toujours voulu améliorer l’Europe et non pas la détruire. Si nous parvenons à ramener l’intérêt national sur les tables européennes, nos électeurs le comprendront. Moi je l’ai fait pour l’immigration, la sécurité et la lutte contre les mafias. Nous avons demandé à Draghi deux engagements : qu’il n’y ait pas d’augmentation d'impôts et que l’on commence à réduire les taxes pour les entreprises. On nous a dit oui ‘’».  

ENTRETIEN, La Stampa, de Silvio Berlusconi, dirigeant de Forza Italia « Salvini et moi sommes favorables à un tournant modéré. Oui à la transition écologique à condition de ne pas bloquer les grands chantiers » : « ‘’Draghi n’a pas seulement une grande compétence, il a de grandes capacités à gérer des structures complexes, de médiation mais surtout de résolution des problèmes. J’ai pleine confiance en lui. J’espère que tous les partis politiques travailleront dans la même direction et qu’ils auront la conscience de la gravité du moment. Les distinctions politiques demeurent mais les vétos sont désormais hors contexte. J’espère que tous participeront à cette tentative en montrant leur maturité. Salvini n’a pas besoin de mon aide. Bien entendu, je serais bien content si la Ligue pouvait adhérer à la Charte de valeurs, en partie réécrite par moi en 2006 lors du congrès de Rome du PPE. Mais c’est là une décision qui relève de la Ligue et qui arrivera, éventuellement, au moment venu. Le centre droit demeure uni. Je respecte la décision de Fratelli d’Italia [de ne pas soutenir Draghi] mais je ne la partage pas’’»

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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