"Municipales, le centre gauche conquiert Gênes."

Italie. Revue de presse.

Les Unes du jour portent sur la situation internationale, Ukraine et Gaza, les élections municipales à Gênes, remportées par le centre gauche « Municipales, le centre gauche conquiert Gênes » (Corriere della Sera), « Le centre gauche uni gagne » (Repubblica), « Salis ranime le centre-gauche » (Stampa), « Municipales, round pour le centre-gauche » (Messaggero), ainsi que la photo de la « gifle » de B. Macron au Président de la République « La gifle de Brigitte à Macron, l'embarras de l'Elysée », (Repubblica), « Macron sous la gifle, la complicité conjugale une excuse pour les enfants » (Stampa), « Brigitte et la gifle à Macron » (Messaggero, Giornale, Libero).

Elections municipales. Corriere della Sera :« Les élections municipales en Italie ont montré des résultats mitigés pour la coalition de centre gauche, avec des victoires notables comme à Gênes, où Silvia Salis, une candidate non affiliée aux principaux partis, a remporté la mairie, symbolisant une unité fragile mais efficace du centre gauche ». Libero :« Cette victoire de la gauche à Gênes et à Ravenne ne doit pas être surinterprétée, car elle reflète davantage une dynamique locale qu'un changement national, où le centre droit domine toujours les sondages. Le centre gauche, bien que célébrant ces succès, reste confronté à des défis majeurs, notamment la nécessité de maintenir une alliance cohérente entre des partis aux visions parfois divergentes, comme le PD, les Cinq Etoiles, et d'autres forces mineures ». Gazzetta del Mezzogiorno : « La coalition de centre droit, quant à elle, a montré des signes de faiblesse, notamment à Taranto, où Fratelli d'Italia et Forza Italia ont été exclus du second tour, en partie à cause de divisions internes et de frictions entre les partis. Ces tensions, combinées à une campagne électorale mal coordonnée, ont contribué à affaiblir leur position, soulignant les défis de la coalition au pouvoir pour maintenir son unité et son efficacité face à un centre gauche en quête de renouveau ». Repubblica : « Cela faisait longtemps que le PD ne célébrait pas une victoire claire, et elle le fait à Gênes après une dizaine d’années d’administration de la droite. La candidate, aux grandes capacités communicatives, n’est pas, avant tout, « idéologisée ». Le premier test sur la « santé » du centre gauche viendra du résultat des 5 référendums des 8 et 9 juin. Reste à voir si le résultat d’aujourd’hui sera en mesure d’orienter l’opinion publique. Pour cela, il faudrait un taux de participation d’au moins 40-45%. A cela s’ajoute aussi le message ambigu relatif à la tragédie de Gaza entre le PD et le M5S ». 

Décret-loi sécurité. Repubblica : « Décret-loi sécurité, les affrontements en marge de la manifestation alors que le gouvernement demande la confiance » : « Comme prévu, le décret sécurité fait l’objet d’une très dure polémique entre la majorité et les oppositions, sur fond de contestation des mouvements estimant qu’il s’agit d’un ‘attentat contre la démocratie’. La norme introduit 14 nouveaux délits et neuf circonstances aggravantes, des mesures contre la mendicité, aux délits commis aux abords des gares sans oublier la très médiatisée mesure contre l’occupation clandestine de logements qualifiée d’inhumaine par les oppositions mais revendiquée par la Présidente du Conseil. Il y a également tout un volet pour punir les manifestations sur la voie publique, en particulier lorsqu’elles bloquent des travaux ou la circulation, ou encore la résistance passive qui sera passible d’une peine de prison. Le PD dénonce un décret de ‘pure propagande et non pas pensé pour la sécurité’. Mais il n’y aura pas davantage de discussions et le vote aura lieu ce soir. »

Droits de douane. Messaggero : « Giorgia Meloni rencontre aujourd’hui les représentants du secteur industriel ; l’appel avec Donald Trump sur les droits de douane » : « La Présidente du Conseil sera à Bologne pour l’assemblée de Confindustria (principal syndicat patronal) et visitera ensuite le Technopole. Elle serait derrière l’appel entre le Président des Etats-Unis et Ursula von der Leyen. Elle aurait joué les intermédiaires alors que l’accord sur les droits de douane semblait sur le point de couler dangereusement. Les 50% de droits de douane évoqués par Trump vendredi ont semé la panique sur les marchés, le palais Chigi accusant le coup car ce serait une véritable débâcle pour le Made in Italy. La ligne indiquée au ministère les plus exposés est ‘de ne pas paniquer’ mais Giorgia Meloni est très inquiète. D’où la décision de jouer la carte de la relation ‘privilégiée’ (dixit Meloni). Avant l’annonce de vendredi, elle avait eu plusieurs échanges avec Trump dont un moins de 24h avant. S’ensuit un coup de téléphone franc avec le tycoon qui critique la bureaucratie de l’UE et souligne la facilité de discuter avec la Chine ou l’Inde plutôt qu’avec une réalité à 27 têtes. G. Meloni tente de montrer que de tels tarifs nuiraient à tout le monde, préparant le terrain pour U. von der Leyen et l’échange téléphonique qui a finalement lieu dimanche soir. Pour le Palais Chigi, mieux vaut œuvrer discrètement, en coulisses. Pour le 9 juillet, Bruxelles et Rome estiment que des tarifs à 10% seraient un point de chute honorable. La Ligue de Salvini continue de son côté à plaider pour des négociations bilatérales. »

Gaza. Sole 24 Ore :« Le ministre de la Défense, Guido Crosetto (Frères d’Italie), interviewé hier soir à l’émission du groupe Mediaset, Quarta Repubblica, a déclaré : « Netanyahu est une personne qui, selon moi, fait tout faux. La guerre légitime et sacro-sainte contre le Hamas a des limites, des barrières, qui ont été dépassées ». « Il faut libérer le peuple palestinien de cet étau de violence et de mort, a-t-il ajouté, lui redonner de la nourriture, des médicaments, une vie, un endroit où vivre. La guerre légitime et sacro-sainte contre le Hamas doit être menée autrement, a souligné M. Crosetto, sans sacrifier des innocents, des hommes, des femmes et des enfants. Sans créer les conditions qui permettent au Hamas de se maintenir en place. Car chaque enfant qui perd son père est un terroriste potentiel pour le Hamas, chaque père qui perd son fils est un affilié potentiel immédiat au Hamas ». « C'est pourquoi, a expliqué le ministre, cette manière de mener la guerre est erronée tant d'un point de vue tactique que moral. Nous l'avons dit, nous mènerons toujours la guerre contre le Hamas, car c'est une organisation criminelle et terroriste qui doit être éliminée, mais il faut libérer le peuple palestinien de cet étau de violence et de mort ».

Satellites. Foglio : « C’est une semaine très « spatiale » pour l’Italie. Après la visite du commissaire UE pour la défense et l’espace, Kubilius, c’est la fois de celle de la Présidente du Parlement Européen, Roberta Metsola, qui visitera l’Aerospace de Turin. Mais sur les satellites de Musk, le gouvernement apparait encore indécis. Salvini ne fait que citer StarLink dans ses déclarations, d’où la frustration d’Eutelsat dont une source fait savoir « cela fait des années que nous travaillons en Italie, nous avons une présence significative et nous parlons sans cesse aux représentants du gouvernement. Pourtant, on se demande si son agenda est pro-Musk ou anti-Eutelsat… »

Repubblica, Elly Schlein, secrétaire du Parti démocrate : « Quand nous sommes unis, nous gagnons. Si j’étais à la place de Mme Meloni, je commencerais à m’inquiéter, ce résultat indique que quelque chose dans sa relation avec le pays s’est brisé. Le centre droit exulte pour les sondages mais nous, nous remportons les tests électoraux. Être uni n’est ni une hypothèse ni un débat de politologues, c’est un fait. C’est la seule manière de battre la droite. Nous en sommes persuadés et nous continuerons dans cette direction, en tentant de mettre au cœur les choses nombreuses qui nous unissent, en faisant une synthèse des différents points de vue. Là où nous gouvernons ensemble, les choses fonctionnent bien. Le PD est le premier parti dans plusieurs villes. A Gênes nous sommes à 30%, alors que FdI est à 12%. Vaincre sur le terrain avec des candidats crédibles et des programmes communs, c'est la preuve que nous pouvons aussi le faire aux élections politiques ».

Corriere della Sera, Giovanni Donzelli, coordinateur national de Fratelli d’Italia : « Tirer des conclusions nationales d'un vote local où il existe tant de spécificités est totalement hors de propos. Nous n'avons pas perdu. Nous avons perdu à Gênes, c'est vrai, et nous le regrettons, mais des résultats importants nous parviennent de communes qui ne sont peut-être pas des chefs-lieux de province, mais qui sont encore plus peuplées. Il n'y a pas de déplacement du consensus général et le centre droit n’est pas en train de traverser une crise. Le centre droit est toujours uni est c’est de là que vient notre force, nous sommes les représentant du même peuple. Quant au débat sur la limite du troisième mandat, si les régions nous demanderont de réfléchir à un système électoral permettant cela, nous sommes disponibles à le faire, en évaluant les pours et les contres. Ce qu’il n’est pas possible est que chacun pense pouvoir se faire une loi ad hoc ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)