22/05/2025
"Jenin, tension Italie-Israël"
Italie. Revue de presse.
Les Unes du jour sont consacrées à la situation au Proche-Orient « Gaza, l’attaque de Netanyahu » (Corriere della sera), « Israël tire, Gaza meurt » (Repubblica), « Jenin, tension Italie-Israël" (Stampa), « Crise Israël- Italie » (Giornale).
Ukraine. La Repubblica : « Il ne s’agit pas d’une seule rencontre au Vatican, mais d’une série de pourparlers de paix. En partant d’un format technique, avec des fonctionnaires russes et ukrainiens. Pour ensuite essayer d’élever le niveau aux ministres des Affaires étrangères et, enfin, à V. Zelensky et V. Poutine. À l’issue d’une nouvelle tournée d’appels téléphoniques promue par le Palais Chigi avec les chancelleries occidentales, on aperçoit des fragments d’une toile diplomatique. Même si, il faut le préciser, pour l’instant, le sommet reste avant tout une ambition. Giorgia Meloni y travaille. Conscient que la seule façon de ne pas échouer est de fermer rapidement le jeu. Pour cette raison, l’exécutif souhaiterait annoncer une date de début des négociations d’ici samedi. Et tenir le premier tour la semaine prochaine. C'est un parcours en pente ascendante, on l'a dit. Parce que cela dépend d’une variable ingérable : Moscou. Meloni entrevoit une lueur diplomatique à exploiter, après des semaines difficiles. Et elle a quatre étapes en tête. La première prévoit un nouveau cycle de consultations avec les principales chancelleries occidentales, d’ici demain : avec les grands européens (on attend un entretien avec Emmanuel Macron), Bruxelles, l’Ukraine et d’autres partenaires de l’OTAN comme la Turquie. Le deuxième acte sera un nouvel appel avec Donald Trump. Cela se produira très bientôt, pour boucler la boucle. À ce stade, la Présidente du Conseil mettra à jour le Saint-Siège et officialisera la date et le « format » : qui, en somme, s'assiéra à la table avec la Russie et l'Ukraine. Enfin, Moscou : la dernière étape est d’obtenir le feu vert de Poutine. Et c’est là que tout devient plus flou. ». Corriere della Sera : « Un premier round de négociations qui se tiendraient au Vatican, voici la stratégie de Meloni avec Washington et Bruxelles mais Moscou n’a pas encore donné son accord officiel et s’oppose à une présence des Européens aux pourparlers. Le succès de cette initiative demeure ainsi incertain ». La Stampa « le Vatican et le gouvernement italien se coordonnent : d’abord les aides humanitaires, puis la politique, avec la possibilité d’une paix par étapes. Il est possible de constater cependant les limites évidentes de la stratégie de Meloni : il faudra avant tout des délais longs pour arriver à cela et il est nécessaire de sortir de la logique des déclarations qui a caractérisé jusqu’à présent les efforts diplomatiques ». Messaggero : « La toile tissée par Giorgia Meloni sur l’Ukraine, impliquant aussi R.T. Erdogan” : “La stratégie aurait été évoquée au téléphone avec V. Zelensky lui-même et attribuerait au leader turc un rôle de médiateur. La Turquie reste l’un des seuls pays à avoir maintenu constamment ouvert les canaux diplomatiques avec Poutine comme avec Zelensky, et une position neutre et indépendante. La Turquie est devenue un allié aussi crucial qu’épineux pour Bruxelles, déterminant pour la sécurité du flan oriental. Les contacts entre Kiev en Ankara devraient reprendre bientôt, de même qu’entre la Turquie et l’Italie. Rome et Washington se sont par ailleurs entretenus, Giorgia Meloni faisant part des échanges avec Léon XIV qui accepte d’accueillir les négociations, après en avoir informé le groupe des ‘Volontaires’. Moscou émet des doutes quant aux négociations de paix au Vatican. Les chancelleries européennes craignent que Poutine n’accepte pas d’aller négocier au Vatican. Les prochaines 24 heures seront décisives concernant l’organisation ou non de ces pourparlers. » Quotidiano Nazionale, tribune de Piero Fassino (PD) ancien président de la commission affaires Etrangères « Rome-Paris et ces querelles de provinciaux » : « il y a une nervosité qui risque de perturber des relations qui sont en réalité stratégiques entre les deux pays. La France et l’Italie n’ont un poids en Europe et en politique étrangères que lorsqu’elles collaborent. Cela a été constaté sur le Next Generation EU où l’entente entre Rome et Paris (et Berlin) a surmonté les résistances des pays frugaux. Cela est d’autant plus vrai que l’Europe est appelée à se mesurer face à des défis cruciaux : le système de défense européen, la neutralité climatique, l’économie verte, les règles pour des échanges commerciaux transparents, le multilatéralisme fondé sur la démocratie et les droits, la société numérique et l’Intelligence Artificielle. »
Israël/Gaza. Repubblica : « Jénine, les tirs de l’IDF avec les diplomates en visite, les pays de l’UE furieux. Coups de semonce dans les airs à quelques pas de la délégation La Haute Représentante Kallas dénonce une « violation du droit international ». Parmi les fonctionnaires internationaux, il y avait également le vice-consul italien à Jérusalem, Alessandro Tutino. Une fois de retour au Consulat, il a rapporté les faits au ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani, qui l'avait appelé pour s'assurer de son état et obtenir des éclaircissements sur l'incident. « Les menaces contre les diplomates sont inacceptables. Nous demandons au gouvernement israélien de clarifier », a donc tonné le titulaire de la Farnesina sur X, convoquant immédiatement l’ambassadeur israélien en Italie. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a fait de même. ». Corriere della Sera : « Un acte délibéré, selon la Palestine, ou un avertissement selon Israël. La double version des faits, mais les témoignages, y compris ceux du vice-consul italien Alessandro Tutino démentent la version de Tel-Aviv. ‘’personne de la délégation ne s’est éloigné du parcours prévu’’ assure le diplomate italien qui se trouvait sur place ». La Stampa : « au sein du gouvernement on ne cache plus l’irritation, le ton est de plus en plus dur mais quand il s’agit de prendre une position politique claire, au Parlement, l’exécutif ne change pas sa ligne et les ministres désertent la motion des oppositions contre Netanyahu ». Corriere della Sera : « « La catastrophe à Gaza enflamme aussi le Parlement italien. L'affrontement a atteint son azimut lorsque les leaders du Pd, Elly Schlein, du M5S, Giuseppe Conte, et du Avs, Nicola Fratoianni, qui avaient signé une motion unitaire condamnant le gouvernement israélien, rejetée par la Chambre, ont accusé Giorgia Meloni de « complicité avec les crimes de guerre et le génocide de Netanyahou ». Ils ont ensuite abandonné les travaux et rejoint la manifestation des associations et mouvements sur la place Montecitorio ». La Stampa « Les ministres du gouvernement désertent la Chambre, le jour où les oppositions présentent une motion unifiée contre B. Netanyahu. La dirigeante du PD E. Schlein dénonce ‘’l’immobilisme de Meloni nous rend tous des complices’’ »
Le rapport ISTAT. Corriere della Sera : « Pour trouver des informations positives, il faut aller les chercher très loin dans les pages du rapport Istat de cette année. Le PIB ralentit, le pouvoir d'achat des salaires réels a baissé de 10,5 % de 2019 à 2024. Un Italien sur quatre est en risque de pauvreté ou d'exclusion. La production industrielle a chuté de 4 % par rapport à 2023, où elle avait déjà baissé de deux points. En positif, il y a la « nette amélioration » des comptes publics avec la baisse de la dette nette de 7,2% à 3,4% du PIB. Il y a aussi l'emploi qui progresse, +1,5% en un an, mais la productivité baisse car il s'agit d'emplois à faible technologie et à forte intensité de main d'œuvre. Huit nouveaux salariés sur dix ont plus de 50 ans. Pour la première fois dans notre pays, le nombre de personnes âgées de plus de 80 ans a dépassé celui des enfants de moins de 10 ans. De peu (4,6 millions contre 4,3), mais c'est un chiffre qui s'ajoute au bilan négatif des naissances (en 2024 seulement 370.000 contre 651.000 décès) et aussi à celui du taux de natalité, 1,18 enfant par femme. ».
Défense. Il Foglio : « Après l’appel du ministre Crosetto (Frères d’Italie) et celui du Chef d’Etat-Major Portolano sur la nécessité de l’Italie de se doter d’un nouveau système antimissile, c’est au tour d’Antonino Minardo (Ligue). Selon le président de la commission parlementaire pour la défense, l’« Iron Dome » est « un projet qui est nécessaire. Pour l’Italie, ce n’est pas un mais une nécessité dans le cadre géopolitique actuel : nous disposons de 5 Samp-T dont 2 seulement sont au service de l’Italie actuellement ». Ce serait ainsi un dispositif de dissuasion aérienne. Minardo rappelle qu’avec l’Iron Dome, ‘’Israël parvient à éliminer toute menace venant du ciel alors que Kiev a des défenses limitées’’. ‘’Cela serait valable aussi pour toute l’Europe, je crois’’ ajoute-t-il ».
Messaggero Antonio Tajani (Forza Italia), ministre des Affaires étrangères et vice-Président du Conseil « Que Benjamin Netanyahou fasse maintenant taire les bombes, oui à une Palestine sans le Hamas. » Q : Le Sommet de Tirana sans l’Italie a fait parler. Macron tente d’isoler Meloni ? L’Italie n’a jamais été exclue, nous sommes considérés par tous comme un interlocuteur clef, à commencer par les Etats-Unis, F. Merz et K. Starmer. Giorgia Meloni et Emmanuel Macron se sont entretenus ensuite. Q : Vous ne craignez donc pas de coup bas de la France ? Il n’est pas possible de faire les choses sans l’Italie. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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