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19/05/2025

"Giorgia Meloni parvient à se faire rencontrer J.D. Vance et Ursula von der Leyen."

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Italie. Revue de presse.

Les Unes du jour portent sur la messe d'intronisation du pape Léon XIV et des rencontres en marge « Léon XIV pousse la diplomatie » (Corriere della Sera), « Léon, un médiateur de paix » (Repubblica), « Europe, un axe anti-Meloni » (Stampa), « Mission de paix » (Messaggero), « Meloni réunit USA et UE, « un nouveau départ » » (Messaggero), « Léon à Zelensky : « une paix juste pour Kiev » » (Il Giornale).

Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, la rencontre entre JD Vance et Ursula von der Leyen à Rome, le débat politique sur les référendums des 8 et 9 juin et le Proche-Orient.

La rencontre JD Vance et Ursula von der Leyen. Corriere della Sera : « Meloni parvient à faire rencontrer Vance et VdL » : A cette occasion, la présidente du Conseil a voulu souligner l’importance politique de cette rencontre pour ajouter sur les réseaux sociaux « l’Italie veut jouer sa part dans la relance du dialogue entre l’UE et les Etats-Unis », sans vouloir cependant répondre à la polémique des partis d’opposition accusant l’exécutif d’isolement, ou aux dirigeants européens qui sont perplexes. C’est le ministre de la Défense Crosetto qui le fera, en mettant en exergue la « centralité de l’Italie » après cette rencontre à Rome. L’approche de von der Leyen est la suivante : l'Union Européenne s'engage à réduire son excédent commercial en achetant davantage de gaz liquéfié et quelques autres produits aux États-Unis. Peut-être même des armes, mais il faudra pour cela surmonter les réticences de la France. Quant au réarmement, l'Europe est prête à changer de cap et à augmenter ses dépenses. Les États-Unis n'auront ainsi plus d'arguments pour qualifier les alliés du Vieux Continent de « parasites » ». La Stampa : « Ursula von der Leyen se montre prudente, il est inévitable que son mécontentement s’affiche pour l’insistance avec laquelle l’Italie s’est activée pour favoriser cette rencontre. La présidente de la Commission a souligné par ailleurs que celle de Rome n’était pas son premier vis-à-vis avec Vance, il y avait eu celle à Paris ». La Repubblica « Exclue des réunions sur l’Ukraine, Meloni tente de relancer le récit selon lequel elle serait cette médiatrice entre Trump et l’Europe, du moins du point de vue des droits de douane. Au-delà de la rhétorique, il faudra comprendre comment se terminera ce bras-de-fer sur les droits de douane ». Giornale « C’est la revanche politique et médiatique de Meloni, une semaine après les polémiques sur son exclusion du sommet des Volontaires. Pour le ministre pour les rapports avec le gouvernement, Luca Cirielli, « c’est une rencontre plus importante que celle de Pratica di Mare, entre Berlusconi, W Bush et Poutine ». Domani « Rome tente de sortir de l’ombre de la Coupole de Saint-Pierre. Meloni, exploitant l’occasion de la nouvelle rencontre des leaders mondiaux au Vatican, a voulu montrer savoir jouer le rôle qu’elle tente de s’attribuer depuis des mois. C’est-à-dire de jouer les médiateurs entre Trump et l’Europe. Vance et von der Leyen ont exprimé le souhait d’un début de négociations à long terme. Ce qui a suffi à Meloni pour évoquer un « succès ».

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Ursula von der Leyen, Giorgia Meloni et J.D. Vance

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L’Italie et le groupe des « Volontaires ». Repubblica : « Aujourd'hui est le grand jour de l'appel téléphonique entre D. Trump et V. Poutine. Les Européens volontaires, porte-parole des craintes et des demandes de Kiev, ne veulent pas être exclus. C'est pourquoi, comme l'a annoncé le chancelier allemand Friedrich Merz, les dirigeants du Royaume-Uni, de l'Allemagne et de la France (le Polonais Tusk étant absent en raison des élections dans son pays) se sont à nouveau entretenus avec Trump hier soir, avant son entretien avec le tsar à 16 heures, heure italienne, aujourd'hui. À la surprise générale, l'Italie a également participé. Il est certain que Giorgia Meloni a décidé à la dernière minute de ne pas faire cavalier seul. Jeudi, à Tirana, elle avait fait ses adieux aux « Volontaires » (« nous sommes contre les troupes européennes en Ukraine ») et s'était ainsi exclue du nouvel appel imminent de Starmer, Macron et Merz avec Trump. Puis, hier, la présidente du Conseil a fait volte-face, après son entretien téléphonique privé avec le président américain samedi. Un isolement qui semblait incompréhensible pour plusieurs dirigeants des Volontaires européens et qui, à la dernière minute, semble désormais avoir pris fin, notamment pour le bien de l'Italie sur la scène internationale ». Messaggero : « La Présidente du Conseil s’entretient avec Donald Trump, coup de froid sur le groupe des ‘Volontaires’ qui s’est rendu à Kiev, ‘sur les droits de douane la distance entre les différentes positions s’est réduite ». « Giorgia Meloni et Donald Trump se sont entretenus par téléphone samedi en fin d’après-midi, reprenant le contact dans des moments chargés d’attentes et d’événements. Ils parlent d’Ukraine, maintenant fenêtre, bien qu’étroite, semble s’ouvrir pour une trêve. La Présidente du Conseil italienne a encore bien à l’esprit l’image nette de la réunion des quatre leaders – Macron, Merz, Starmer et Zelensky – à Tirana, en communication avec le président américain et à laquelle l’Italie n’a pas participé. Cela a donné lieu à une affaire politique à Rome, les oppositions prêtes à attaquer. Cela a été vécu comme un affront de la part du président français. Giorgia Meloni vide son sac au téléphone avec le Tycoon. Elle explique de manière directe que l’Italie estime hasardeux, pour ne pas dire une grave erreur, l’opération des ‘Volontaires’, l’envoi de troupes européennes d’interposition en Ukraine après un accord de paix. Mieux vaut miser sur des ‘garanties de sécurité’ pour Kiev donnant de la substance au cessez-le-feu. ». La Stampa : « Isolée, Meloni mise maintenant sur Vance. La « réponse » de Meloni est résumée par ce drapeau italien placé entre celui américain et celui de l’UE. Dans la guerre des photos déclenchée avec Macron et les Volontaires, la présidente du Conseil marque un point en réunissant le vice-président américain et la présidente de la Commission Européenne. Les relations, notamment avec Macron, demeurent tendues. Meloni continue de travailler pour se couper un rôle dans la résolution du conflit ukrainien en misant aussi sur le Vatican, grâce aux bons offices de Tajani et de Mantovano (indépendant, autrefois Alliance nationale), appréciés au Saint-Siège. L’Italie aurait déjà donné sa disponibilité pour favoriser d’éventuels entretiens de paix au Vatican. C’est une initiative diplomatique parallèle par rapport à celle dirigée par la France et le Royaume-Uni ». Corriere della Sera : « Meloni se dit « satisfaite » et oublie les polémiques avec Macron sur les formats des rencontres concernant l’Ukraine. Au Palais Chigi, on ne cache pas sa satisfaction : ils ont peut-être eu de la chance, l'élection d'un nouveau pape n'était pas un événement prévu, il s’agit toutefois d’une première rencontre de haut niveau ». Domani : « A Tirana, Meloni était absente pour un choix politique et pas parce qu’il était question de parler de troupes à envoyer en Ukraine, chose démentie par Emmanuel Macron et par le fait que l’Allemagne et la Pologne n’ont jamais donné leur feu vert à cette hypothèse ».

Le troisième mandat et la LigueMessaggero : « Troisième mandat à la présidence des régions, la région du Frioul déclenche une crise. Une réunion entre le président de région Massimo Fedriga et Giorgia Meloni est prévue pour trouver un accord. Lorsque M. Fedriga avait consulté trois spécialistes de droit constitutionnel, tous lui avaient répété qu’un troisième mandat à la présidence des régions était impraticable. Il y avait toutefois une exception, difficilement réalisable, à savoir la chute anticipée de la junte régionale. Ainsi, ce qui naissait comme une hypothèse lointaine semble se transformer en réalité. En effet, suite aux indications des spécialistes en droit constitutionnel, des conseillers régionaux léguistes ont présenté leur démission, ouvrant le débat avec le ministre Luca Ciriani (Frères d’Italie), proche de Meloni. Le cas du Frioul ne semble pas de nature à faire reculer le gouvernement sur la question. »

Il Foglio, Matteo Renzi, secrétaire et fondateur d’Italia Viva : « La magie est finie, les chancelleries internationales s’en sont aperçues avant nous : le gouvernement Meloni est immobile. L'insignifiance de Meloni à l'étranger est désormais évidente. Son déclin et la perte de popularité sont imminents. Le dialogue soi-disant privilégié avec Trump ? Tout le monde s’est rendu à Washington et le Tycoon parle plus souvent avec Macron et Starmer, qui n’ont pas été traités moins bien que Meloni, au contraire ! L’idée de Giorgia Meloni d’être politiquement la plus proche de Trump ne marche pas et représente un pari risqué, un véritable danger. Il faut se réveiller, c’est le président de la République Sergio Mattarella qu l’a bien dit « Nessun dorma ». Nous avons besoin d’une Italie qui soit à nouveau au cœur de l’Europe alors que maintenant elle est déliée du dessin européen. Le problème avec Trump est qu’il est imprévisible : il dialogue avec la Syrie, avec les Russes, avec le gouvernement nord-coréen. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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