16/05/2025
"Giorgia Meloni et l’appel téléphonique avec Léon XIV."
Italie. Revue de presse.
Les Unes du jour portent sur les négociations prévues à Istanbul entre la Russie et l'Ukraine « Aujourd’hui le sommet, insultes Moscou-Kiev » (Corriere della Sera), « Moscou-Kiev, négociations entre les piques » (Repubblica), « Ukraine, la farce d'Istanbul » (Stampa), « Ukraine, le sommet vers un flop » (Messaggero), « Insultes et accusations, la paix est loin entre Moscou et Kiev » (Giornale).
La Stampa : « Cette fois-ci, il sera difficile de ne pas être présent. À Tirana, Giorgia Meloni retrouvera les dirigeants du groupe des « Volontaires ». Après les photos historiques prises au Vatican dont elle a été exclue, après le voyage à Kiev de la semaine dernière dont elle s'est écartée, la Présidente du Conseil est désormais appelée à donner un signal. Être présent ou absent n'est plus une question de malchance ou de géographie. En Albanie, pour la Communauté politique européenne, les dirigeants de 47 pays seront prêts à discuter de l'avenir du Vieux Continent. Parmi eux, Emmanuel Macron et Keir Starmer, à la tête des volontaires qui ont l'intention de mener le conflit en Ukraine vers la paix aux côtés de Donald Trump. Une coalition qui, selon les informations qui filtrent de l'effervescence diplomatique albanaise, envisage une réunion en marge de la CPE qui débutera ce matin à Tirana. Afin de rétablir l'équilibre de la position italienne, liée au soutien à Kiev et aux initiatives de Trump, Meloni travaille à la mise en place d'une rencontre bilatérale avec Zelensky. Une rencontre en tête-à-tête aura lieu demain à Rome, avant que le président ukrainien ne participe dimanche à l'intronisation du pape Léon XIV ». Il Foglio : « La date limite initialement fixée par la coalition des volontaires était lundi à minuit. Elle a ensuite été repoussée à la fin de cette semaine afin d'attendre les réunions en Turquie. Les Européens auront-ils la capacité et la volonté d'aller de l'avant même sans les États-Unis ? S'ils ne le font pas, leur parole sur leur engagement en faveur de l'Ukraine ne vaudra plus rien. Poutine aura alors gagné son pari. En effet, lors de la ministérielle de l’OTAN à Antalya, le ministre français Jean-Noël Barrot a écrit sur les réseaux sociaux : ‘’ Avec le sénateur [américain] Graham, nous sommes prêts à renforcer les sanctions si la Russie continue à faire obstacle à la paix’’. ». Repubblica : « Il est possible que l'Ukrainien rejoigne les « volontaires » Emmanuel Macron, Friedrich Merz et Donald Tusk. La nouveauté, selon certaines informations, est que Meloni, après plusieurs jours d'exclusion, serait également prête à participer. L'autre option serait qu'elle reçoive le président ukrainien demain à Rome ».
La visite à venir de F. Merz à Rome. Repubblica : « L’Italie n’est plus un allié stratégique ;Pressions du SPD sur Merz » : « La CDU parle officieusement d’une « erreur ». Mais pour le gouvernement à tendance chrétienne-démocrate, la nouvelle publiée hier par le quotidien Welt est embarrassante. Et il a déjà déclenché une tempête en Italie. En outre, à la veille du premier voyage de Friedrich Merz à Rome. Et la nouvelle, c'est que lors des négociations pour la définition du contrat de coalition, le partenaire social-démocrate au gouvernement aurait insisté pour exclure l'Italie de Meloni des pays stratégiques avec lesquels élargir le « format Weimar » classique, à savoir l'Allemagne, la France et la Pologne. ». Corriere della Sera : « « Tajani lance une critique ouverte au gouvernement allemand à la veille de la visite de Merz à Rome. Le Chancelier cherche un rapport robuste avec Meloni mais les failles de la coalition allemande en politique intérieure pourraient se répercuter aussi en politique étrangère ». Foglio : « Dans l’agenda européen de Merz l’Italie est le grand absent, mais sur des dossiers comme la défense européenne, l’Allemagne aura nécessairement besoin de l’industrie et des financements italiens et la nécessité d’une stratégie commune sur l’énergie, qui est une priorité pour les industries des deux pays ».
Intronisation à venir de Pape Léon XIV. Messaggero : « Giorgia Meloni et l’appel téléphonique avec Léon XIV : ‘sur la Guerre comme sur l’IA, nous [sur la même ligne que] le Vatican’ ». « La Présidente italienne du Conseil téléphone au Pape et souligne dans le communiqué diffusé à l’issue que ‘l’Italie apprécie et soutient les efforts du Saint-Siège pour la paix et la cessation des conflits dans tous les théâtres de crise’. C’est leur premier contact, qui aura duré 15 minutes. L’IA semble être un thème qui tient particulièrement à cœur au Pape Léon XIV aussi, mathématicien et fort de son background scientifique. Giorgia Meloni a donc identifié ce dossier comme le point de départ de la construction d’un nouvel axe. Léon XIV pourrait apporter une contribution décisive à la gouvernance mondiale en matière d’intelligence artificielle. Ce dimanche, 250 000 fidèles sont attendus avec une nouvelle grande épreuve pour Rome, après que celle des obsèques du Pape François a été passée haut la main, tout ayant fonctionné à la perfection. » Messaggero : « Si Giorgia Meloni n’apparaissait pas sur la photo de groupe faite à l’occasion des funérailles du Pape François - entre Trump, Macron, Starmer et Zelensky immortalisés à Saint-Pierre – ni à Kiev aux côtés des autres leaders il y a quelques jours, la Présidente du Conseil tentera peut-être cette fois de faire davantage ressortir son rôle de protagoniste parmi les protagonistes face à un monde à remettre en ordre. D’ailleurs, même s’il ne sera peut-être pas présent dimanche pour représenter la France, le président E. Macron, dont les relations avec la droite italienne ne sont pas idylliques, a échangé hier au téléphone avec le pape Léon XIV. C’est le chef du gouvernement, F. Bayrou, centriste apprécié de Giorgia, qui pourrait être là. »
Réarmement. La Repubblica : « Meloni cherche à gagner du temps sur le ReArm » : « La dernière fois qu'elle en a discuté avec ses vice-présidents du Conseil, il y a quelques jours, Giorgia Meloni a résolu ainsi le dilemme concernant l'hypothèse d'activer la clause de flexibilité européenne pour dissocier les dépenses militaires du déficit : on en reparlera le 26 juin. La date n’est pas anodine : le 25 s’achèvera le Sommet de l’OTAN à La Haye, une fois que l’entité des engagements avec l’Alliance Atlantique sera fixée, jusque-là à 2% du PIB. Trump pourrait demander jusqu’à 5% mais un compromis est possible à 4%. Le Palais Chigi et le Trésor prendront les chiffres à disposition sur les comptes publics et tenteront de tracer des routes difficiles pour maintenir les engagements pris. Meloni ne pourra pas dire non à la clause de sauvegarde, car elle sait que sur la promesse d’un réarmement, Trump considère cela indérogeable. Le Palais Chigi attend ainsi la fin du sommet OTAN pour décider comment faire avec Bruxelles ». Sole 24 Ore : « A Antalya, le vice-président du Conseil Tajani (Forza Italia) a confirmé que l'Italie avait atteint l'objectif de 2 %. Le ministre de la Défense, Guido Crosetto (Frères d’Italie), l'a également annoncé hier depuis l'Italie. Mais les parlementaires d'Italia Viva, du M5S et de l'AVS contestent ces chiffres. En particulier, le député du M5S, Francesco Silvestri, a demandé « une information urgente au ministre Crosetto ou au ministre Tajani ». Corriere della Sera : « les déclarations de Tajani ont suscité la réaction du M5S « on oublie le système sanitaire, les salaires et la hausse des prix énergétiques » et d’Italia Viva « reste à comprendre où le gouvernement est arrivé à trouver l’argent pour ce faire » »
Corriere della Sera, Carlo Fidanza (Frères d’Italie), vice-président d’ECR : « « Je n’ai pas l’impression que l’activisme des « Volontaires » ait favorisé des accords de paix. On accuse l’Italie d’être marginalisée mais on ne comprend pas bien par rapport à quoi. Je pense que l’Europe parviendra à avoir un poids dans la phase de reconstruction après la guerre et sur cela l’Italie est déjà fortement engagée. Nous sommes favorables à une augmentation des dépenses de défense, mais dans le cadre de l'OTAN. Il serait absurde de ne pas disposer d'une défense solide ou de faire un double emploi en dépensant seize fois moins que ce qui existe déjà. Il existe des codes, des langages, des opérations qui font partie de l'expérience et du fonctionnement de nos forces armées, et ce dans tous les pays de l'OTAN. C'est sur cela qu'il faut travailler. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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